Garens Jean-Louis

Coups de cœur Instagram : Nus

Inscrit depuis 2016 sur Instagram, je suis devenu carrément accro au réseau de Kevin Systrom et de Michel Mike Krieger.

Je prends plutôt soin de mon feed. Je publie des photos de football, de citations inspirantes, de mes vedettes préférées, de repas et de paysage. Mes quelques 600 followers en ont plein la vue : un festival de couleurs et de hashtags. Un compte life style.

https://www.instagram.com/p/BZ_y8dTDszF/

Parmi mes plus de 1200 followings, il y a des comptes dont je ne pourrais m’en passer. De temps en temps, je partagerai avec vous 5 comptes qui retiennent mon attention sur une thématique ou une catégorie bien précise.

Je fais partie des Igers qui consultent leur application à longueur de journée. J’aurais pu m’y inscrire quelques années auparavant. Cependant, le fait que je n’aime pas vraiment me laisser prendre en photo, ça m’a un peu retenu. Désormais, je passe mes journées à scruter les comptes de mes influenceurs préférés (fashion bloggers, globe-trotters, photographes).

“L’interdit donne de la saveur, la censure du talent.”

De Marc Vilrouge / Le Dilettante

Intagram a souvent fait l’objet de polémique concernant son règlement, et notamment en matière de nudité. Même si le PDG d’Instagram,  Kevin Systrom se dit « attaché à la liberté artistique ». Le réseau social se voit dans l’obligation de bannir les tétons féminins pour conserver son classement
PG-13 (soit application destinée aux 12 ans et +). 😜

Créatifs, originaux, inspirants, je vous laisse découvrir des comptes qui me tiennent à cœur présentant le nu !

1. Saddi Khali : le grand couard

Le photographe se confie la mission de décoloniser la beauté. Il nous présente des modèles noirs oversize (hommes et femmes, couples). On peut voir sur sa gallerie Instagram des photos de corps enlacés, totalement nus. Son slogan : “ Let’s see ourselves beautiful, again.” (Considérons que nous sommes beaux à nouveau, Ndlr). D’ailleurs, c’est sa façon de dénoncer les diktats de la beauté occidentale (plastique de rêve). 🐻

2. Nude Yoga Girl

Ce compte Instagram nous rappelle que le corps humain est un chef-d’œuvre. On y voit des corps magnifiquement sculptés avec des courbes parfaites dans des positions Yoga. Quelles soient prises sur le vif ou en toute disposition, la nudité des modèles est soigneusement cachée. 👸

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What #NYGyoga is about.❤ #NudeYogaGirlAlphabet

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3. Hugue-Robert Marsan, le cachotier d’ Instagram

Le talentueux photographe haïtien, Hugues-Robert Marsan fait partie des pionniers des photographes professionnels en Haïti. Il s’est installé dans le pays après avoir vécu un temps aux États Unis.  Aussi, de nombreux stars et modèles ont posé pour sa caméra. Sur Instagram, il possède plusieurs comptes dont un spécialement consacré à son projet artistique sur le nu féminin. Utilisant le noir et blanc, certaines parties du corps sont carrément floutées. En outre, les tétons sont cachés à l’aide d’émojis pour ne pas heurter les âmes sensibles. 🙈

4. Marcin Kwiecień, the Polish man

Le photographe polonais se définit comme autodidacte. J’aime carrément son travail. Je sais pas ! Il y a ce lien d’esprit qui nous attire. Je ne veux pas accuser le fait que nous avons le même signe astrologique. Nous nous follow back. Je suis du genre à liker souvent ses publications. Il fait de même. Nous les commentons quelques fois. Il est plutôt poli. Par conséquent, ce que j’aime vraiment c’est l’expression de ses modèles. Il cherche toujours ce petit quelque chose de magique dans le regard. Cette sensualité mélangée de pudeur. De vraies poupées européennes ! 👯

https://www.instagram.com/p/BXSVffYgaNs/

5. Josué Azor,  le garçon solide

Josué Azor  est basé à Port-au-Prince et est membre du Kolektif 2 Dimensions. En fait, il présente en autres sur son feed des photos de nus masculins. En effet, un ami qui a travaillé avec lui m’a confié que c’est un gars timide, humble et très professionnel. Il n’a pas la bizarrerie de Jérôme Sussiau. Mais, ses prises de vue sont assez expressives. 😉

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#GasonSolid… #nu #Haiti

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Quelques causes de l’échec scolaire en Haïti

L’éducation en Haïti est aujourd’hui dans une impasse. Ceux qui sont en âge d’être scolarisés manifestent une certaine passivité ou même un désintérêt scolaire. Je me pose  des questions sur ce qui est censé être les causes de l’échec scolaire en Haïti.

« L’école a pour mission de donner les mêmes chances à tous et d’apporter les bases culturelles et linguistiques nécessaires à la réussite scolaire ».

Partant de cette affirmation, j’ose dire que l’école en Haïti est en partie vecteur d’inégalités sociales. Désolé ! Ne vous empressez pas de faire des grands yeux. J’aurais bien souhaité aller mollo. Je m’explique.  Quoique sur du papier Haïti est bilingue, tout ça est loin de la réalité sociolinguistique du peuple. Comme l’a si bien relaté l’éminent linguiste haïtien Yves Déjean dans son livre Yon lekòl tèt anba nan Yon peyi tèt anba, l’éducation en Haïti n’est pas au diapason avec les réalités socioculturelles du pays. De mon point de vue personnel, le français reste un stigmate dans la vie du peuple et son usage ne réussit pas à tous ceux qui intègrent le système éducatif haïtien.

Éducation et bain linguistique

Certains élèves ont la chance d’intégrer la maternelle pendant trois ans. Durant ces années d’apprentissage préscolaire, l’enfant apprend le français à ses dépends. Pour certains, il s’agira du premier contact avec le système phonologique français. À noter que le créole, langue maternelle, n’est pas trop éloigné du français. Pour d’autres, issus de familles aisées ou de la classe moyenne, il s’agira d’un perfectionnement.

Néanmoins, les enfants des zones rurales qui auront la chance de se rendre à l’école commenceront en classe de primaire. Ceux-ci auront appris la langue française et les matières pédagogiques en même temps. Pour la plupart, ils  n’auront pas les mêmes acquisitions sur le plan cognitif et verbal que ceux qui débuteront en maternelle.Cependant, ils ne sont pas les seuls.

Parmi les catégories socialement défavorisées, je peux citer les enfants en domesticité, les enfants de parents démunis. Pas la peine de dire qu’Haïti fait partie des pays les plus pauvres économiquement du monde. Tout ça pour dire que ceux issus de milieux défavorisés sont condamnés à être des handicapés socioculturels.

Éducation
Cc Ken Bosma via Flickr

L’enfant peut savoir décrire une situation en créole mais ne pas savoir le faire en français. Il use de manière sporadique et intermittente la langue de Voltaire.  Il n’est pas sans rappeler que le préjugé social en Haïti est en partie fondé sur le degré d’éducation et la maîtrise de la langue française déterminant de l’occupation et du revenu.

Une vraie réforme du système éducatif ?

En Haïti, une année académique n’est jamais sans ambages. Hormis les problèmes politiques et les catastrophes naturelles, la grève des enseignants est monnaie courante. Les écoles nationales et les lycées qui, autrefois formaient nos hommes de lettres, servent à former les élèves « défavorisés ». Quel homme d’État a envoyé son fils là si ce n’est que dans les écoles congréganistes ?

Aujourd’hui, les syndicats d’enseignants formés de professeurs de lycées et d’écoles nationales sont souvent en grève quand il s’agit de réclamer leurs arriérés de salaire (douze mois ou plus). Parfois, je me demande si l’État se soucie de l’éducation. De toute façon, à quoi bon? Dans les programmes électoraux, l’apaisement de la faim et la sécurité sont en priorité. Quoique la constitution donne les prérogatives légales pour la gratuité de l’école, tout cela est à revoir.

Le Programme de Scolarisation Universelle Gratuite et Obligatoire (PSUGO) lancé sous l’ancien chef d’État Michel Joseph Martelly a été une gargote. Faut-il quatre murailles pour parler d’école? Les écoles nationales et lycées appelés lekòl leta sont aussi des poulaillers. Difficile d’apporter une aide individualisée aux élèves dans une salle bondée. On se demande si le programme scolaire est couvert avec tous ces heures creuses parfois dûes à des enseignants grévistes ou absentéistes. Je ne vais même pas parler de ceux qui ne sont pas qualifiés mais qui ont été nommés sous un gouvernement quelconque. Mais, je parlerai plutôt des étudiants diplômés de l’École Normale Supérieure qui quémandent pour intégrer le système.

L’échec scolaire n’est pas une fatalité

En 1982 a lieu la Réforme Bernard qui a fait des deux langues officielles d’Haïti les langues d’enseignement. Le créole était censé être la principale langue d’enseignement dans les cinq années d’enseignement fondamental. Faute de manuels suffisants en langue créole, tout ça reste une conception.

Le devenir de l’enfant doit être pensé et repensé.

Aujourd’hui, le système devrait penser à la valorisation culturelle des élèves. L’interdiction des références à la langue maternelle est contre-productive. Combien d’entre nous se souviennent avoir pris le jeton pour avoir parlé créole en salle de classe? 😟

éducation
© Pixabay

Il faut de préférence palier aux déficits culturels de l’enfant (soutien scolaire, centre de documentation scolaire). Les pratiques culturelles et la scolarité des enfants sont étroitement liées. Très peu ont la chance d’avoir des livres à la maison ou au sein de leur établissement scolaire. Également, j’ai entendu l’actuel ministre de l’Éducation Nationale, Agénor Cadet, parler à la radio d’un programme de bibliothèque au sein des écoles et des municipalités. C’est de ça que l’on a besoin. Espérons que cela fasse partie d’un programme d’État et non de gouvernement.

Aujourd’hui, tout acteur et citoyen-producteur devraient reconnaître la défaillance du système et comprendre les enjeux. En Haïti, l’avenir est perçu comme incertain de jour en jour. On est presque face à une absence du désir d’apprendre. Nos jeunes manquent de curiosité intellectuelle. Nous devons revoir nos méthodes d’enseignement non motivante et dépassée. Nos jeunes sont confrontés à la crainte d’être interrogés, presque entravés dans leur capacité à penser. Faut-il bannir les châtiments corporels ? Je parlerai de ça dans un prochain billet.

Au final, je sais que les causes évoquées précédemment ne suffisent pas pour extirper le mal. Néanmoins, l’avenir dépendra en partie de la façon dont les politiques de l’éducation sauront les reconnaître et les affronter.


5 blogs haïtiens à suivre sans manque

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free Graphic Today

On se retrouve aujourd’hui pour un article blogging. En fait, la semaine dernière, Jeanne Clark a interpellé certains blogueurs haïtiens, y compris moi, sur Twitter. Elle a demandé si les blogs étaient importants ici.

Par conséquent, j’ai profité de l’occasion pour publier ma liste de blogs à suivre. Certains que j’ai découverts très récemment, d’autres il y a quelques années. Toutefois, je les lisais avant de devenir blogueur à mon tour. Certains sont assez connus, d’autres moins.

La loi de ma bouche

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Page Facebook du blog

Patricia Camilien tient un vrai blog de décryptage, dépassionné et objectif, de lois récentes. Cela fait quelques temps que je la suis sans jamais avoir arrêté. En outre, elle publie des articles sur la société haïtienne, la démocratie, ses coups de gueule. Celle qui se définit comme une Haïtienne du pays ne se met pas l’eau à la bouche pour défendre l’injustice sociale, les minorités et les marginalisés. Patricia refuse de se laisser bâillonner par quiconque. Elle dit tout haut ce qui doit être dit, n’en déplaise à ceux qui se sentiraient lésés.

C’est par ici : La loi de ma bouche

Evolution Of Fashion in Haiti

Blogs
© Jameson Thermitus

Je connais très peu de fashion bloggers haïtiens dignes de ce nom. Souvent, les fashion gurus se font appeler comme tel. Pour tout savoir sur la mode en Haïti, une référence s’impose : Eliezer Munder. Son travail est très important car il présente avec une régularité parfaite des personnalités du milieu (modèles, maquilleurs, designers). De plus, il tient son blog en français et en anglais. Il annonce à l’avance chaque article que ce soit sur Facebook ou sur Instagram.

Par là : Evolution of Fashion in Haiti

Le regard d’Osman – En toute passion

blog
Facebook

Osman Jérôme passe son temps entre sa ville natale, Saint-Marc (Haïti) et la République Dominicaine. Par ailleurs, il publie des articles sur la situation de nos compatriotes en république voisine. De plus, il ne manque pas aussi de nous présenter les beautés de la Cité de Nissage Saget. Ce sont ses mots empreints de poésie qui font que je prends plaisir à le lire. Une chose est sûre, Osman fait du blogging tout d’abord par passion à l’écriture.

Pour voir comme Osman Jérôme, c’est par ici

Les billets d’Andeve

Blogs
© Ruben Charles Photographe

Quand j’ai commencé à lire les billets de Fedna David sur Mondoblog, je ne me suis jamais imaginé qu’elle était Haïtienne. C’est surtout son billet sur le harcèlement sexuel en Haïti qui m’a fait creuser plus sur l’identité de la blogueuse. Autant dire que les femmes de chez nous n’ont pas la parole autant libérée. Fedna réclame son droit d’être femme et d’être libre dans son corps et dans ses désirs. Comme pour reprendre les paroles de Diane Tell, quand on est femme, on ne dit pas ces choses-là.

Son blog est ici : Les Billets d’Andeve

Publicad’elles

S’il fallait que je parle de blogueurs littéraires haïtiens, je ne saurais pas ne pas citer Dieulermesson Petit Frère. Néanmoins, je rentre dans une perspective plus large quoique circonscrite à la littérature. Publicad’elles est un espace de partage, une revue à caractère féministe, un outil d’échanges pour les femmes francophones du monde entier. Un nom, une voix résonne quand on parle D’Elles : Darline Gilles dite Manzè Da. Sa conscience féministe s’est réveillée avec Simone de Beauvoir. La philosophie de Simone est devenue sa philosophie.

« Vouloir être libre, c’est aussi vouloir les autres libres ».

Blogs
Crédit Photo: Jean D’Amérique

Selon celle qui a été en résidence d’écriture au Togo et au Centre Pen-Haïti, les disciplines artistiques et les activités littéraires sont, dans certaines mesures, des moyens d’obtenir la liberté. Que ce soit la liberté de s’exprimer, de se réinventer, de créer son monde ou d’être fou. Que ce soit pour disposer d’une entière autonomie de créer son œuvre.

Lecteurs invétérés, écrivains en herbe ou auteurs confirmés, peintres et photographes s’y sont confiés. Le Prix de Poésie de la Vocation 2017, Jean d’Amérique s’y est déjà livré. Le poète et slameur, nouveau récipiendaire du prix, dit lire pour contrer le supplice du vide.

La comédienne et auteure tient un espace qui sert de rendez-vous en tête-à-tête aux amants de la littérature contemporaine haïtienne.

Comment saurait-on même penser que les blogs ne sont pas importants ici?

Blogs
® Pixabay


Donald Guerrier sous les projecteurs de l’Europe

Le Qarabağ FK, c’est la grande première de La ligue des Champions. En effet, le club azerbaïdjanais a gagné sa première participation à la phase de groupes de la Ligue des champions en match de barrages. Les champions d’Azerbaïdjan ont été présents en phase de groupes de l’UEFA Europa League ces trois dernières saisons. Du fait de porter en son sein l’international haïtien Donald Guerrier, les Bleus et Blancs se font connaître chez nous. Un billet pour retracer le parcours du chouchou de la sélection nationale.

Donald Guerrier, joueur du Qarabağ FK
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Naissance et débuts de Donald Guerrier

Wilde-Donald Guerrier est né le  à Port-à-Piment dans le sud d’Haïti. C’est dans cette région qu’il débute sa carrière professionnelle avec l’América des Cayes saisons 2011-2013 en championnat national de première division.

Le samedi 8 juin 2013, les Grenadiers  (Surnom attribué à la sélection nationale d’Haïti) ont affronté la Roja de Iker Casillas à Miami lors d’un match amical. Match qui s’est soldé sur une défaite des Grenadiers 2-1. Au cours de cette rencontre, Donald Guerrier a marqué d’une superbe action personnelle la défense de la Roja (75e).

Durant le mercato estival 2013, Donald Guerrier rejoint le club polonais du Wisła Cracovie où il signe un contrat d’un an. En mai 2014, il prolonge son contrat avec le club polonais jusqu’en 2018. Par ailleurs, ses performances dans l’Ekstraklasa font de lui le joueur noir le plus prolifique de l’histoire de son club. De plus, Donald Guerrier a été considéré comme l’un des joueurs préférés des supporteurs locaux.

« La dernière fois, j’ai été distingué meilleur joueur du club. Une distinction que j’ai obtenue en raison de ma régularité. Vu ce que j’ai déjà accompli, les observateurs me considèrent déjà comme le meilleur joueur noir de l’histoire du club. J’ai souvent dit aux responsables du club et à mes coéquipiers qu’il y a des talents haïtiens qui peuvent encore faire mieux que moi mais qui n’arrivent pas à décrocher des contrats mirobolants en raison du niveau de notre football », a déclaré le dossard 77 du Wisla.

Donald Guerrier dans la cour des grands

En difficulté la saison dernière par rapport à ses problèmes de blessure, Wilde Donald Guerrier a laissé le championnat polonais pour se rendre en Turquie. Il a ainsi rejoint l’Alanyaspor en Süper Lig en juillet 2016. Puis, le 5 juillet 2017, le feu follet haïtien a passé sa visite médicale au Qarabağ FK. Pour son premier match avec son nouveau club,  il marque un des cinq buts contre Samtredia en match aller comptant pour le 2e tour des barrages de la Ligue des Champions.

Entre nous, on sait que le Qarabağ FK s’est retrouvé dans le groupe de la mort. En fait, c’est la proie la plus prenable face aux géants européens. Néanmoins, rien qu’à imaginer Donald Guerrier fouler le Stamford Bridge, le Wanda Metropolitano, le Stadio Olimpico procure une certaine fierté. L’international haïtien de 28 ans et son club actuel devront affronter le Chelsea, l’AS Roma et l’Atlético de Madrid. En effet, DG77 en est à sa première participation à la phase de groupes de la plus prestigieuse coupe européenne de clubs. Pour son premier match de groupes, les bleus et blancs ont subi une raclée 6-0. L’ailier cayen a été titulaire face aux poulains de Antonio Conte.

https://www.youtube.com/watch?v=DfHAaMi1PXU

Toutefois, en attendant le reste de la compétition, l’homme à la crête iroquoise et les siens devront s’arranger pour ne pas battre le record de l’équipe ayant encaissé plus de buts dans une phase de poules en Ligue des Champions…


Ma playlist de cet été

Pour moi, une playlist ce sont les chansons que je pourrais écouter à longueur de journée. Tous ces hits qui passent en boucle dans ma tête. Je les fredonne sous la douche ou en marchant.

En principe, je n’ai pas un rythme musical préféré. Autant dire que j’écoute un peu de tout sauf que mes choix musicaux se font en fonction de mes sautes d’humeur. En effet, le soleil ardent des Tropiques est éreintant à cette époque de l’année. En parlant des Tropiques, je me suis toujours considéré comme un afro-caribéen. Si la musique est la langue des émotions, les sonorités linguistiques mêlées au son et au silence me font leur effet.

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Flickr

Effectivement, j’ai une affection particulière pour les musiques latines  non seulement  le reggaeton, le bachata, mais aussi le pop latino. Ma mère a des origines amérindiennes (peau cuivrée, cheveux lisses), c’est pour moi la source de cet amour. De plus, l’espagnol est la langue étrangère que je me maîtrise le mieux. A part ça, je danse tout ce qui est du terroir : compas, rara, rabòday… Toutefois, quand je suis d’humeur festive, j’écoute de la techno, de la house music, du dancehall. Puis, quand le besoin d’amour me prend, je choisis le jazz avec des artistes comme Kenny G et Corinne Rae Bailey.

Une playlist « sabor latino »

  • Despacito

Cet été, je continuai de régaler le hit mondial « Despacito ». Ainsi donc, ce méga tube planétaire a permis à bon nombre de découvrir le Porto Rico de Luis Fonsi. Certes, mes tympans n’en sont pas à leur coup d’essai avec cette voix sublime. L’interprète de Llegaste Tu nous a offert du solide sur cette collaboration avec Daddy Yankee. Par ailleurs, les paroles sont aussi fortes que la musique est entraînante.

  •  Ni Tù Ni Yo

Aux jeux de la Francophonie de 2017, Michaëlle Jean,  s’adressant à la jeunesse, a déclaré :« L’art vous assure l’immortalité et la jeunesse ». En effet, je valide à 100%. Un nom me vient à l’esprit : Jennifer Lopez ! L’actrice, la chanteuse, la danseuse : elle m’a hypnotisé depuis l’enfance. J’ai longtemps déifié la beauté des îles. En outre, j’ai toujours considéré l’interprète de Qué hiciste? comme suprahumaine. Du haut de ses 48 ans, la bomba latina mérite sa mention spéciale dans le top 10 des chanteuses les plus sexy du blog Gentleman Moderne. L’amour est-il un tyran? En tout cas, c’est ce que tente de nous expliquer J. Lo sur cette collaboration avec le groupe cubain Gente de Zona. Par conséquent, vous en aurez plein la vue en visionnant le clip : un pare-choc de rêve qui fait monter l’adrénaline…

Une playlist « mizik lakay »

  • Eudomination

Eunide Edouarin, de son nom d’artiste Princess Eud, fait partie des premières rappeuses haïtiennes. En effet, la rappeuse est dans le « game » depuis 17 ans. Car, elle a réussi là où très peu ont vu une lueur de gloire. Néanmoins, elle n’a rien à envier à aucune potentielle concurrente. Peut-être qu’une autre renversera sa domination mais on est loin de ce scénario. Après confirmation de son talent au sein du groupe Mystic 703, sa collaboration avec Ded Kra-Z a porté ses fruits. Ce duo que certains ont assimilé peut-être à tort à une romance artistique a accouché de deux disques, «Limiè wouj » et « Jou pa’m ». Son premier opus en solo « Eudomination » compte une douzaine de titres. Dans « Eudomination », titre éponyme de l’album, la chanteuse scrute son passé via une sorte de rétroviseur de son parcours sur un terrain hyper machiste, le milieu du rap.

  • Dènye won

L’interprète de la chanson “Kite M Kriye” Rutshelle Guillaume est passée de présentation en Haïti. A mon sens, Rutshelle est un talent confirmé. Son deuxième album Rebelle est en quelque sorte une consécration. « Dènye Won », un texte écrit par Pascal Jean Winer, transmet une énergie que la chanteuse partage autour d’elle. Pour créer la provocation, on la voit partager un langoureux baiser avec l’Italo-Péruvien Pier Gramegna dans le clip de la chanson.

  • Work it

« Work It » est une collaboration du chanteur-percussioniste haïtien Shabba avec le groupe Bel Plezi. C’est le vidéoclip le plus hot de l’été. Et quand je dis hot, ça veut dire NSFW (« Not Safe For Work »). C’est aussi l’un des clips les plus tournés sur les chaînes de télévision locales. Vous en aurez plein la vue : une chorégraphie qui déchire, des « twerks », de l’exhibition et des bouffées de « weed », de narguilé . Ceci n’empêche pas cela.

Une playlist Made In USA

  • Wild Thoughts

Rihanna est la seule star dont je ne me lasse jamais. On a environ le même âge.  Alors que certaines vedettes de la chanson qui ont été mes idoles ne m’intéressent plus ou presque aujourd’hui.

Rihanna reste une artiste prolifique. Quoiqu’à mon goût,  ses premiers albums jusqu’à « Talk That Talk » ont eu un plus grand aura. Elle ne cesse de multiplier les collaborations. Il m’arrive d’être méchant avec mes amours. Je n’ai rien contre Riri. Cependant, sa toute dernière collaboration qui m’a vraiment marqué est celle avec Micky Ekko. Récemment, elle nous a livré « Wild Thoughts ». C’est surtout la guitare qui fait tout le charme de la chanson. Sans que le rythme provoque une montée d’adrénaline, la chanson incite-t-elle à avoir des idées cochonnes ?

  • Bon Appétit

Katy Perry ? Qu’est-ce qui vous vient à l’esprit ? Excentrisme ? Militante LGBT ? Sexy girl ? Pour moi, Katy est une vraie machine à tubes. Dès que je pense à elle, je pense à ses clips. Ce n’est pas sans raison qu’elle a récolté des trophées importants. Dans « Bon Appétit », elle nous livre un clip surréaliste comme à son habitude.

C’est surtout une chanson qui s’invite chez vous. Dernièrement, j’ai vu la star du Real Madrid, Marcelo qui s’y régalait avec sa famille dans leur cuisine.

C’est en fait ma prière du midi. La phrase la plus sexy qu’on peut lancer à un (e) collègue qui mange : « Bon appétit, bébé ! » L’été est surtout la période dans l’année où l’on découvre des merveilles musicales qui annoncent des tournées de fin d’année.


Gio Casimir, dans la peau du photographe haïtien

Gio Casimir, de son vrai nom, Jacques Georges Casimir est un jeune photographe haïtien. Né à Port-au-Prince, il voulait être diplomate. Finalement, il préfère photographier pour capturer l’histoire, notamment.

Il a découvert la photographie très tôt, à travers le roman-photo que lisaient sa mère et sa tante… Pour ses 8 ans, Georges a eu son premier appareil compact. Disponible, ordonné et sérieux, ses photos sont aussi bien des commandes que des photos prises à l’occasion d’événements couverts par le grand gars. Rencontre avec cet ami, ô combien passionné ! Jamais sans son fils (son appareil photo).

Dicton : « Photographier, c’est écrire l’histoire »

Lieu de Résidence : Haïti Contact : Facebook & Instagram 

Dans l’intimité de Gio

Gio Casimir se décrit comme « Un homme ordinaire dans un monde à l’envers. » Au fil du temps,  il a acquis certaines valeurs qui lui sont devenues très importantes dans ses relations humaines : intégrité, respect et tolérance, la gratitude. Au cours de son cursus professionnel, il a compris que le plus important était de trouver le juste milieu entre ses activités professionnelles et sa vie privée.

Gio
Photo crédit : Pascal Justafort

Dans sa vie privée, il a des difficultés dans ses relations familiales. Les familles haïtiennes ont tendance à oublier que nous grandissons et que nous développons nos propres ambitions et les plus susceptibles le prennent comme une insulte à leur autorité parentale. Professionnellement, la compétition déloyale de certains ou la mauvaise foi de certains clients est toujours un coup dur pour  lui.

Gio est un véritable « pye poudre » (voyageur). Il a accepté des contrats un peu partout justement pour le plaisir de découvrir d’autres visages et de nouvelles destinations. Le grand gars a passé une longue année à jongler entre la fac et le boulot sans compter les petites escapades hors de Port-au-Prince, en dehors des plans les uns les plus intéressants que les autres qu’il a  prévus.

Entre souvenir et préférences

Les tatouages l’ont toujours fasciné. À 16 ans, on lui a passé un savon monumental parce qu’il racontait à sa mère son désir de se faire tatouer un dragon sur le corps. Ironie du sort à la fin de sa thérapie sur le deuil de sa mère, il s’est  fait tatouer  la date de son décès. Il a aussi tatoué le mot UNBOTHERED qui traduit son état d’esprit depuis quelques années. Gio est à son troisième tatouage. Néanmoins, il ne sait pas encore s’il ne va pas se faire autre chose demain ou dans un mois.

Grand lecteur, il dévore les livres. S’il devait choisir un seul livre, ce serait « La voyageuse de nuit » qui est l’histoire d’une mère en agonie. C’est lorsqu’il s’est  retrouvé à son tour dans la même situation qu’il a mieux compris certains passages et qu’il se les est approprié. Comme auteur, sans réfléchir, il dira Yanick Lahens qu’il a découvert assez tôt dans « La Petite Corruption » et « Dans la maison du père ». Yanick a les mots qu’il faut et elle sait comment jongler avec eux, selon lui. Il a lu presque tout ce qu’elle a écrit et il n’est pas encore sorti déçu d’une lecture.

Gio, la photographie, c’est ta vie

S’il y a un truc qu’il  regrette c’est de ne pas avoir l’occasion de prendre sa famille en photo aussi souvent qu’il voudrait. Très tôt, il a développé la manie de prendre en photo ses cousins et cousines.

Il a travaillé avec des modèles exceptionnels comme Jean Woolmay Denson Pierre et Jonathan Cancoul. Au début de sa carrière, il voulait surtout faire de la photographie de mode. Du coup, il s’est tourné vers des visages atypiques. Il est ainsi tombé sur Woolmay. Avec lui, le courant est passé assez vite et il est resté jusqu’à son départ  l’égérie de la maison. À travers lui, il a découvert d’autres jeunes mannequins. Avec Jonathan, les débuts étaient différents parce qu’il était plus intéressé à la photographie qu’au modeling. C’est après la première séance qu’il a compris qu’il avait vraiment le potentiel pour être devant la caméra. Aujourd’hui, il est surtout motivé par ce qui sort de l’ordinaire même s’il doit choquer parfois.

Gio
Crédit photo : Fotograf Gio
Gio
Crédit Photo : Fotograf Gio

Par contre, j’ose dire qu’il est un photographe à fantasmes. Gio veut aider les gens à repenser leur nudité. Il est d’accord que c’est bien de cacher sa nudité sous les vêtements. Mais, c’est aussi socialement correcte  en même temps car la nudité n’a rien de laid ou sale.

Ses projets

Là maintenant,  il est sur deux projets majeurs, la préparation de son documentaire sur la vie d’Esther Boucicault et sa collaboration à la rubrique Intimi’thé du blog Publicad’Elles. En dehors de tout ça, il travaille aussi sur les brouillons de textes pour son blog Mon Grain de Sel.

Entre-temps, Gio doit aussi mettre en place les clichés pour une probable exposition photo prévue pour la fin de l’année. Sinon, il laisse faire le temps et les opportunités qui viennent souvent quand il s’y attend le moins. Il se dit ouvert à la vie et à ce qu’elle offre.

Actuellement, il est étudiant en Histoire de l’art et archéologie à l’Université d’État d’Haïti. Entre-temps, il continue de s’adonner à sa passion première. Dans l’immédiat, il veut surtout garder de bonnes notes et continuer à apprendre. L’histoire de l’art est un de ces rêves d’ado qu’il réalise. Il pense qu’à l’époque où il a découvert cette discipline à l’Ecole Nationale des Arts c’était la seule entité à dispenser ce cours.

Quand on grandissait le métier de photographe n’était pas ce qu’un parent souhaiterait pour son fils. Gio peut dire qu’il est chanceux puisque sa mère est la première à lui pousser à suivre un cursus professionnel s’il voulait vraiment se lancer dans la photographie. De surcroit, son père a rapidement suivi mais a toujours insisté pour qu’il fasse des études plus longues. Il croit que du moment que le photographe fasse bien son travail, qu’il ait de la rigueur. Le photographe peut vivre de la photographie en Haïti. La reconnaissance et l’argent ne viennent pas immédiatement mais une fois que tu fais tes preuves l’une et l’autre suivent. Il estime qu’ils sont nombreux à ne vivre que de la photographie.


Folie quand tu me prends

Nous sommes tous un peu fou ! À différents degrés et de différentes manières mais chacun cultive sa folie avec soin.

J’ai commencé à « travailler » dès l’âge de 20 ans. Un an après mon baccalauréat, j’allais bosser le matin et en après-midi j’allais en cours. J’ai commencé une étude en administration grâce à une dite bourse. Quand j’ai remarqué que le standard et le nombre d’heures de cours ne correspondaient pas, j’ai laissé tomber.

Entre-temps, j’ai trimé quelques boulots. Certaines fois, j’ai dû abandonner ma paye à des scélérates qui se faisaient prier pour me rendre mon dû. Puisqu’il faut une connaissance avancée pour avoir une chance de survie dans le système, j’ai tenté d’entrer à la seule université publique du pays. Entre autre, mon père m’offrait seulement le logement.

Finalement, quand j’ai eu l’illusion d’avoir trouvé l’emploi de ma vie au sein d’une des plus prestigieuses entreprises du pays, j’ai failli compromettre mes chances.

folie
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Folie, aime-moi

Pour ceux qui me connaissent bien, ils savent que le maître-mot pour me définir est FOLIE. En fait, c’est mon grain de folie qui donne du sens à ma vie. Aussi spontané et imprévisible que je sois, les décisions irréfléchies sont le moteur de ma vie. Celles que je regrette et celles que je regrette de ne pas avoir prises.

Après environ un an passé au sein de la dite entreprise, j’ai décidé de changer de boulot. Oups ! Rembobinons ! Peu après avoir trouvé ce boulot, mon père m’a demandé de plier mes bagages. Entre nous, l’éponge brûlait bien avant. En plus de mes dépenses habituelles, il fallait que je paye le loyer. Pourtant, j’ai décidé de laisser le boulot pour reprendre mes études à la fac. Rire ! Comme quoi ma folie n’a pas de limite.

Quand j’ai dit à un ami qu’il me faut un boulot, il m’a demandé si mon job ne me plaisait plus. Des amis bien intentionnés s’inquiètent pour moi. Ils craignent qu’un chômage prolongé fasse de moi un SDF. Ben ! Que dire de plus ! Déjà j’ai l’impression que tout le monde est au chômage dans mon pays. On n’oserait pas demander à quelqu’un combien est-ce qu’il gagne. Mais, puisque mieux vaut peu que rien, certains se résignent. Ils sont dans un chômage déguisé. On travaille pour payer des dettes.

Des collègues  ont estimé que j’étais fou d’avoir abandonné la fac pour accepter le job. Dorénavant, des parents et amis vont me considérer encore plus fou d’avoir démissionné.

J’ai assez d’économies pour payer mon bail et couvrir deux à trois mois de chômage. Comme tout autre jeune du pays, il m’arrive de me sentir découragé. Par contre, j’ai ma philosophie de vie. Laisser partir ce qui s’en va et venir ce qui vient.


Mariage pour tous en Haïti : qui dit quoi ?

Le mariage pour tous en Haïti est un sujet qui alimente les débats depuis quelques temps déjà. Cette semaine encore, la proposition de loi votée par le Sénat haïtien vient verser de l’huile sur le feu. Haïti figurait déjà parmi les pays totalement homophobes sur la carte du monde selon le site Gayvoyageur. Sans grande surprise, le vote de la proposition de loi contre le mariage pour tous est venu confirmer la rumeur. Ce mardi, quatorze sénateurs ont voté contre le mariage pour tous avec une seule voix « pour » et une abstention.

La loi, qui comporte sept articles, punit, entre autres, « toute tentative de célébration d’un mariage entre deux personnes de même sexe, tout acquiescement à un tel acte ». « Toute promotion, sous quelque forme et par quelque moyen que ce soit, constitue un délit d’outrage aux bonnes mœurs et à la pudeur publique », peut-on lire en son article 3. Rien d’étonnant !

Un Parlement qui se leurre sur le genre

Au Parlement haïtien, la parole appartient aux plus éloquents. Dois-je plutôt dire que les tonneaux vides font plus  de bruit ? Avez-vous déjà gaspillé un temps fou à suivre une séance parlementaire ? Vous ne verrez que des grandiloquents qui s’amusent à corriger les fautes de diction de leurs collègues. Des engueulades, de grands aboiements pour prendre la parole sans que le président de la séance ne puisse contrôler le débat certaines fois. Ceux qui ne savent pas quel déterminant requiert un substantif courant n’ont pas la voix au chapitre. Passer des heures à déblatérer sur les nuances de sens dans un texte en français, c’est cela, être sénateur en Haïti.

Sur le plan local, la presse se demande s’il n’y aurait pas de lois plus utiles qui mériteraient d’être votées. En outre, les associations LBGT dénoncent un attentat contre leur communauté et parlent d’homophobie d’État. Ailleurs, les médias internationaux en parlent.

Jean Renel Sénatus, le prochain Ramzam Kadyrov haïtien ?

Jean Renel Sénatus est passé de présentation en ce qui concerne l’homophobie en Haïti. En fait, il accroît son capital politique sur le dos des “masisi” et des “madivin”. De député à sénateur, il n’a eu qu’un seul cheval de bataille : protéger la famille. Et si son intention politique était de gravir à la magistrature suprême ? Véritable fer de lance dans la persécution homophobe en Haïti, Me Sénatus doublé de son bourreau adventiste Carl Murat Cantave. Ce dernier avait fièrement déclaré sur les ondes d’une radio locale avoir giflé son collègue d’alors, Steven Benoît qui, dit-il, avait une dent contre lui pour sa position.

J’imagine une Haïti avec Jean Renel Senatus à la tête de la République. Nous aurions une police des mœurs pour exécuter les homosexuels. Ce sera comme au temps des croisades. La Bible ou la mort ?

Mariage Pour tous
Dukesn

La Bible Pour Les Nuls

A tous ces parle-menteurs qui vocifèrent en pleine assemblée qu’ils sont chrétiens. Ceux-là qui sont prêts à jurer par le Christ, je leur dis qu’ils ne sont pas les seuls à connaître la Bible. Même le Diable la connaît et est prêt à l’appliquer à son intérêt. Puisqu’il y a une loi sur la diffamation, je ne vais pas leur dire que je les nique grave. Je me demande si au temps du Christ il n’a pas eu des homosexuels. Pourquoi ne les a-t-il pas envoyer tout droit en enfer? J’aime bien ce proverbe haïtien : « Di Dyab bonjou l’ap manje w ». Autant l’appliquer pour le Dieu de la Bible s’il en est ainsi. Chez nous, quand quelqu’un veut te baiser (dépouiller ou arnaquer), il brandit sa bible et te sort des versets qui ne tiennent pas compte de la cohérence totale des 66 petits livres.

Le Mariage Pour Tous aurait bien pu avoir lieu

Mariage Pour Tous
Corund / Pixabay

Depuis qu’il était bruit que le mariage pour tous était légalisé en France, il y a eu cette obsession que cela arrive chez nous. Bon nombre de chasseurs de tête (chefs religieux, politiques) se sont armés de leur croix pour exorciser les homosexuels.

Puisque bientôt ce sera « Au nom de la loi je vous arrête », les LGBT haïtiens vont devoir s’organiser plus secrètement. Sinon, ils risquent de voir des individus défoncer leurs portes ou subir un lynchage public sous les regards approbateurs de la police.

Je me demande si le mariage gay a toujours été l’intention de la majorité de cette minorité sexuelle du pays. Ici, ça a toujours été « Pour être heureux, vivons cachés ». J’ose dire que si notre société civile et les LGBT qui en sont en son sein l’avait voulu, le mariage gay aurait été légalisé en Haïti.  Ne dit-on pas qui finance commande? Comme toute autre fois, une somme faramineuse aurait été versée et la loi serait votée. Point barre. Ne suis-je pas aussi un nègre du pays? Entre nous, messieurs, désamorçons la polémique…

(*) Masisi : gay en créole haïtien.

(*) madivin : lesbienne en créole haïtien.

 


«Les Amants de Couleur» de Carl Jaro

Les Amants de Couleur, premier film homosexuel haïtien du réalisateur franco-haïtien, Carl Jaro. En fait, ce film est le résultat des rencontres du réalisateur. Lui qui a longtemps fréquenté la communauté afro-caribéenne. C’est durant cette période qu’il s’est rendu compte que les Antillais, les Africains et les Maghrébins avaient des idées préconçues sur les homosexuels. Il a tout de suite senti qu’il y avait une histoire à raconter.

Si l’homosexualité féminine est un grand fantasme chez la gent masculine, on ne saurait imaginer l’inverse chez les femmes. Déjà, il faudrait qu’il existe une grande complicité dans le couple pour que la femme accepte de partager son homme avec une autre. Qui plus est, il est inconcevable pour une femme de partager son homme avec un mâle. Tout à fait logique ! A ce jeu de rôles, l’un demandera plus d’attention que l’autre.

Dans son film Les Amants de Couleur, Carl Jaro nous décrit une scène pareille. Yann (Matthieu Gabriel) est amoureux d’Aman (Carl Jaro), ils vivent une une belle aventure entre hommes. Mais cette idylle va être dérangée par une femme qui veut contraindre Yann à une relation hétérosexuelle. Un trouble entre les deux amants homosexuels et une vie amoureuse déchirée pour Yann, qui souffre des préjugés et de l’homophobie de cette intrigante. Quand Gabie (Kethie Georges) découvre qu’Aman partage la vie de Yann la veille de ses noces, pas question de lâcher prise à ce point de non-retour. Jusqu’où la panthère noire serait-elle prête à aller pour marquer son territoire ? Comme on dit souvent, la raison du plus fort est-elle toujours la meilleure ?

Les Amants de Couleur est un film inspiré d’une histoire vraie. C’est en 2013, trois ans après l’histoire tragique de son ami Jean-Charles Chadet que Carl Jaro se lance dans ce projet de film court qu’il titre « Les Amants de Couleur ». L’idée : « Mettre en lumière cette histoire amoureuse et interdite gravée dans ma mémoire », insiste le jeune comédien haïtien, les yeux mouillés quand il se souvient de la bataille du jeune martiniquais de 35 ans. Tiraillé entre un amour de façade pour « sauver les apparences » et un amour vrai mais caché, Jean-Charles Chadet, un jeune antillais angoissé et torturé affectivement met tragiquement fin à sa vie. Avec ce film, Carl espère participer au changement des idées. Selon ses propos, recueillis par Grégory Ardois-Remaud pour Queek.fr, « l’homophobie tue, l’amour nous rassemble »… Si seulement, on pouvait s’aimer quelle que soit notre religion, notre couleur…

 

Les Amants de Couleur
Crédit photo : Daniel Nassoy

Sorti le 30 octobre 2016 en avant-première en banlieue parisienne, le film est désormais disponible en ligne. Je vais voir le nombre de vues que le film récoltera sur Youtube. Comme sur Facebook, les « haters » iront visionner le film pour ensuite déposer leurs commentaires. Rires ! J’ai moi-même lu toutes sortes d’âneries et d’invectives sur la page fan du film.

En réalisant ce film, Carl Jaro a risqué la peau de ses fesses. Des menaces de mort proférées sur Facebook et provenant de la Jamaïque. Avec toute cette vague d’homophobie dans son pays natal, le petit Prince d’Haïti est loin de rentrer au bercail. On lui reproche de faire venir la culture du « blanc », vu qu’il vit en France. Aujourd’hui, on l’interdit même de mettre le pied dans son pays. Chez nous, l’homosexualité est la maladie du petit blanc pervers. L’homme noir c’est le mâle viril muni de son braquemart prêt à défoncer la femme blanche. Puisqu’on en parle comme d’une maladie mentale, le sujet homosexuel se retrouve dans une situation névrotique. Dès lors, il établit son mécanisme de défense : projection, déni, refoulement, introjection, transfert.

Les Amants de Couleur, un film qui dit tout

Réalisateur du film Les Amants de Couleur
Photo: Daniel Nassoy

L’homosexualité est encore si tabou, que certains homosexuels préfèrent dissimuler leur orientation sexuelle en se mariant plutôt que d’assumer leur sexualité. En effet ! L’objectif est de dénoncer les tabous liés à l’homosexualité masculine et de combattre l’ignorance autour de cette question. Son combat est loin d’être gagné. Mais, ambitieux et déterminé comme il est, il continuera d’être le porte-voix des homosexuels.

 

Pour conclure, Carl Jaro touche un problème aigu au sein de la communauté LGBT : la question du suicide. Selon Inter-LGBT, « les personnes lesbiennes, gaies, bi et trans se suicident en moyenne 4 fois plus que le reste de la population ». Citons l’exemple d’Anderson Estinphil. Ce jeune haïtien de 22 ans, étudiant en biologie médicale. Il est gay. Il a quitté Nazon, son quartier, suite à de fortes menaces verbales. Un déménagement forcé après l’annonce en septembre 2016 du festival MassiMadi. Et depuis lors, Anderson, connu sous le nom de « Etera », vit ici, chez son ami, gay lui aussi. Efféminé depuis son enfance, « Etera » avoue n’être jamais attiré que par des hommes.

En 2010, il a tenté de se suicider à 2 reprises à cause de critiques acerbes contre les LGBTI. Selon lui, l’homosexualité n’est pas une maladie comme on veut le faire croire, c’est plutôt l’homophobie qui en est une. « Mon orientation sexuelle ne dérange en rien ma foi chrétienne, mais on a tendance à m’écarter de toutes les activités de l’Eglise ». 

Quoique le suicide ne soit pas une pratique courante en Haïti, ils sont quelques « Aman».

Retrouvez l’intégralité du film :



Le français en Haïti, un stigmate du passé colonial

Le français, langue seconde en Haïti, est utilisé dans l’administration, l’enseignement et dans la presse. Le français est apprise à l’école. Même après le bac, ceux qui maîtrisent parfaitement la langue de Voltaire sont peu nombreux. Seulement 10% d’Haïtiens parlent vraiment le français. Contrairement à l’Africain, l’Haïtien qui s’exprime en une langue étrangère fera tout pour articuler comme un natif. Du moins qu’il peut si j’ose dire. Vous comprendrez donc pourquoi nos pères conscrits se couvrent de ridicule en commettant un lapsus linguæ. C’est devenu la grande mode chez d’ignares parlementaires haïtiens. De quoi pisser dans sa culotte.

Ici, le français est la langue de prestige social au détriment du créole. Dès lors, on se pose la question : Le français menace-t-il le créole? Une prise de parole en public en langue française peut mettre mal à l’aise un Haïtien. Et pourquoi donc? Parce qu’ils ont peur de commettre des erreurs. Alors, soit que vous soyez aux abonnés absents, soit que vous préparez votre discours, pas facile d’improviser en français. Toujours est-il que le français ne peut clouer le bec à nous tous. 😜

Au XIXe et jusqu’au début du XXe siècle, l’intelligentsia haïtienne envoyait ses enfants au Berceau du Savoir. Tout cela est révolu. Aujourd’hui, les quelques liens culturels qui semblent nous lier à la France sont une histoire et une langue commune. En 2015, la visite officielle de M. Hollande à Haïti devait aussi établir les bases d’une coopération franco-haïtienne ambitieuse et durable… Tout cela parce que les temps ont changé. L’usage de l’anglais se révèle aujourd’hui provocateur pour l’épanouissement du français en Haïti.

Le français
© Christian Packeniu

Depuis 1970, Haïti adhère en tant que membre de la Francophonie. Le XVe Sommet de la Francophonie a été un peu singulier. Le Forum économique de la Francophonie chérissait de faire de la francophonie une véritable communauté économique. L’élection de Madame Michaëlle Jean au poste de Secrétaire Générale de la Francophonie avait emballé bon nombre d’Haïtiens comme si elle allait représenter Haïti. Il est évident que si la Francophonie fait un grand pas vers le progrès économique, Haïti fera un petit pas. Toutefois, là n’est pas mon combat.

Est-ce que le français menacerait le créole?

Le Dr. Pradel Pompilus, l’un des pionniers de la créolistique, a écrit en 1973 dans l’avant-propos de son ouvrage Contribution à l’étude comparée du créole et du français à partir du créole haïtien : «Le français n’est pas notre langue maternelle; la langue de notre vie affective, la langue de notre vie profonde, la langue de notre vie pratique, pour la plupart d’entre nous du moins, c’est le créole, idiome à la fois très proche et très éloigné du français.»

Qui a honte de sa langue a honte de lui-même. À noter que la plupart des Haïtiens sont des néo-colonisés et disent que le créole  n’est pas une langue. Ne dit-on pas que la langue véhicule l’expérience socio-culturelle? Car, elle nous permet de nous intéresser à la pensée et au comportement des sujets parlants! Dès sa rentrée à l’école l’Haïtien est forcé d’oublier, de négliger ou de renier sa langue maternelle. Néanmoins, l’Akademi Kreyòl Ayisyen ferait la plaidoirie pour que pour que les enfants, à l’école, puissent avoir le droit de parler leur langue maternelle sans aucune restriction. Dans les classes moyennes et bourgeoises, les parents s’efforcent à ce que la langue maternelle des enfants soit le français. Je crains que, dans les années à venir, nous ayons une langue qui ne soit ni créole ni français. Le créole serait donc menacé de disparition à plus ou moins long terme.

Repensons l’Haïti francophone de demain

La Sénégalaise Hulo Guillabert s’est rendue compte de bien de vérité sur l’Afrique que nous pouvons appliquer.

«Il faut conduire un grand changement de consciences pour que l’Afrique devienne une terre promise pour ses enfants, au lieu d’être l’enfer qui les oblige à fuir vers d’autres cieux.»

Pour cela, il est important que le système scolaire soit totalement refondé partout dans le continent, surtout en Afrique francophone, où nous sommes tous le fruit d’un système éducatif colonial bien ficelé pour nous aliéner gravement. Ce système est en crise partout dans cet espace», a-t-elle soutenu.

Dr Pradel Pompilus, dans son fameux ouvrage « Le problème linguistique haïtien », 1985, Ed. Fardin, a fait un constat similaire au chapitre III intitulé La langue française en Haïti.

Le français «s’est maintenu grâce à nos écoles surtout, qui ont toujours compté dans le cadre de leurs professeurs des enseignants français».

culture française
© Calua

Je trouve intéressant le cas d’Algérie. La langue d’instruction du système éducatif algérien est l’arabe standard qui existe exclusivement en situation d’apprentissage. Néanmoins, la récente réforme du système éducatif (2003) met l’accent sur l’enseignement précoce du français dès la troisième année primaire (CE2). En Haïti, notre société n’est pas plurilingue et multiculturelle comme c’est le cas de l’Algérie.

Aménagement ou déménagement linguistique?

Dans son livre « Yon lekòl tèt anba nan yon peyi tèt anba », l’éminent linguiste haïtien Yves Déjean a évoqué la situation de l’école haïtienne dans un pays mal organisé. Encore selon le nonagénaire, « sur chaque 100 élèves qui entrent en 1ère année fondamentale, seulement 8 d’entre eux ont atteint la classe de philo. » L’aptitude à comprendre et à produire en français témoigne de ce grand parcours du combattant. Comme il est si bien proposé ici, il faut une politique éducative cohérente en Haïti.

Le français
Crédit photo : NAVFAC

Nier le fait français en Haïti –au nom d’une ‘’exemplaire’’ défense du créole–, constitue à l’évidence une scotomisation, pour citer le linguiste-terminologue Robert Berrouët-OriolCela servira-t-il à grand chose d’annuler la langue française au bénéfice du créole? Pas vraiment ! Pour reprendre Michaëlle Jean : « Le français nous permet de parler au reste du monde ». Qui va prendre du temps pour produire des informations scientifiques et philosophiques pour un petit groupe uniquement créolophone?

Dès lors, la mise en oeuvre de politiques linguistiques pour une révolution culturelle est plus que nécessaire. Pour citer le linguiste français Louis-Jean Calvet (1999), par politique linguistique, on entend «l’ensemble des choix conscients effectués dans le domaine des rapports entre langue et vie sociale, et plus particulièrement entre langue et vie nationale.»

Selon Pierre Vernet, de regretté mémoire, le pays ne verra pas le changement tant souhaité sans une modification profonde de « notre système de pensée, à l’origine de nos actions et de nos comportements ».

Le français reste la langue dominante socialement, celle qui donne accès à la mobilité sociale. Pourtant, le français n’est ni parlée, ni comprise par l’immense majorité des locuteurs haïtiens.

Pour conclure, je ne saurais prôner le bannissement du français pour donner droit de cité au créole. Mais, un aménagement en même temps des deux langues officielles d’Haïti.


Internet : mon mal nécessaire dans un monde effréné #MondoChallenge #UnMondeSansInternet

« Si Internet n’existait, il aurait fallu l’inventer ».

Depuis l’avènement du réseau informatique mondial, la vie de l’homme n’est plus le même. Par exemple, notre façon de communiquer a changé. Au lieu de passer de longues heures au téléphone, un jeune gardera le contact sur Facebook en temps réel. Pourquoi faire tout ce déplacement en entreprise quand on peut lancer une vidéoconférence? Parfois, je me préoccupe du sort des photographes en studio tellement qu’il est facile de se prendre en photo et de les partager… De nouveaux métiers ont été créés comme les métiers de l’Internet : webmaster, développeur web, chef de projet multimédia, webdesigners, intégrateur html… Le monde devient un village. Point n’est besoin d’attendre des jours pour recevoir son courrier, l’accès à l’information s’obtient en un clic.

Il y a presqu’un demi-siècle naissait (presque) Internet. J’ai découvert Internet en 2004. À l’époque, les seuls réseaux sociaux les plus populaires étaient Hi5 et Badoo. J’allais tomber en amour avec le site web d’hébergement de vidéos créé le 14 février 2005, Youtube. Il fallait utiliser un ordinateur de bureau pour jouer à Miniclip (abattre Ben Laden). Les nouvelles technologies ont évolué à une vitesse fulgurante que j’en suis moi-même étonné.

J’ose dire que je suis un  « digital native »  c’est-à-dire j’appartiens à la génération Y. Premièrement, j’ai connu la cassette, le CD tout comme j’ai appris à utiliser SoundCloud. Deuxièmement, j’ai appris à chercher dans l’annuaire téléphonique tout comme je maîtrise Facebook pour chercher un contact. Au final, je peux aller voir les gens, les téléphoner tout comme leur envoyer des mails (s’ils y ont accès). Tout ça pour vous dire que j’ai appris jeune à vivre parmi les médias envahissants.

Internet

    Crédit photo : Geralt / Pixabay

 

Vivre avec ou sans Internet?

On a déjà lancé des journées sans connexion, des journées sans téléphone portable auxquelles je n’ai pas encore participé. Passer une journée sans vérifier mes e-mails, ma page Facebook. Cela ne m’avait pas effleuré l’esprit. Pourrais-je me passer d’Internet aujourd’hui? Il est vrai que l’habitude est une seconde nature. Ça se peut tout comme on peut vivre sans électricité. Internet me donne plus d’ouverture sur le monde. Mais, s’il n’existait pas, je pourrais bien vivre sans.

Il y a de cela quelques années, le monde vivait très bien sans Internet. Pour trouver une information, on cherchait dans les dicos, dans les encyclopédies. Aujourd’hui, il suffit de googleliser. De toute l’histoire de l’humanité, l’information n’a jamais été aussi accessible.

À l’école, les professeurs envoient les élèves effectuer des recherches sur Internet. Pour vous acheter un billet d’avion ou avoir accès à vos comptes bancaires, il vous suffit de quelques clics. On économise du temps et de l’argent. Force est de reconnaître qu’Internet est nécessaire à nos vies actuelles.

S’adapter aux nouvelles réalités de l’Internet

Conscient des dangers du Net, un grand nombre de parents contrôle l’utilisation qu’en fait leurs enfants. S’initier à Internet fait à présent partie de l’éducation. La pornographie devient « normale » et plus que jamais accessible.

Sur le plan humain, les parents exposent trop tôt leurs enfants à Internet. On a l’impression que nous nous préoccupons plus des likes que ceux qui nous entourent.

L’avènement des nouvelles technologies a donné de nouvelles pistes à la criminalité. On parle de cybercriminalité, de cyberterrorisme. Certains pays ont dû, soit amender leurs systèmes de droit, soit chercher des bases légales dans leurs constitutions, pour faire face à ces nouvelles réalités.

Internet
© Geralt / Pixabay

Certes, ceux de ma génération sont une génération « perdue », « désabusée »… une génération qui cherche sa place dans la société. Précaires, méfiants vis à vis de la politique, nous sommes pourtant mieux éduqués que nos aînés X.

La génération Z est encore plus numérique que la mienne. Cette génération sera probablement aussi bien éduquée si ce n’est plus encore que la génération Y. Et elle devra briser le silence et faire les bons choix…


Religion : Faut-il parler de ses convictions au travail?

« Ce qui dérange le plus les croyants d’une religion, ce ne sont pas les croyants d’une autre, et pas même les athées, mais quelque chose de pire, les sceptiques, les tièdes ».

Dans la grande nuit des temps – Antonio Muñoz Molina

Religion, politique, football : trois sujets sur lesquels je n’aime pas discuter. À propos de la religion, je suis encore plus intransigeantSur ce point, je me demande si je suis dérangeant ou un « dérangé ». J’aurai toujours ce sourire narquois en me souvenant de ma première fois au sein de l’entreprise commerciale où je travaille actuellement. Je devais suivre une formation avant de commencer. Imaginez mon étonnement quand la formatrice nous a réuni pour la prière. Je me suis dit en moi-même : « Priez pour quoi? Pour que les ventes faramineuses le soient encore plus.»

Après quelques discussions, il fallait que quelqu’un me balance la question : « Tu es de quelle religion? » Puisqu’il faut former ou aggrandir son clan, il faut qu’on vous la pose, cette maudite question. À moi de répondre froidement : « Aucune! » Et la personne de répliquer : « Non, il faut que tu aies une religion ! Je t’invite à mon église.  » Comme si je n’avais pas assez d’entendre tous les jours un passager me sermonner durant tout le trajet à l’aller et au retour dans l’autobus.

La religion forcée n’est plus religion: il faut persuader, et non contraindre. La religion ne se commande point.

Traité sur la tolérance : à l’occasion de la mort de Jean Calas, 1763 – Voltaire

La religion et le travail : l’intérêt du patron dans tout ça?

« Si Dieu n’existait pas, il faudrait l’inventer ». Effectivement, un patron accordera plus ou moins une certaine « confiance » à une personne de telle ou telle secte religieuse espérant ainsi un minimum d’honnêteté.

D’un côté, il y a certaines sectes dites « chrétiennes » qui, on dirait, encouragent leurs membres à l’oiseveté. Si certains chefs religieux se font pourvoir par leurs fidèles, des employés sous le châle du christianisme ne sont pas exempts de toute reproche. Pour ma part, je suis attaché à la morale citoyenne qui enseigne la conscience professionnelle. J’essaie d’être toujours à l’heure, d’être honnête. Mais aussi, de ne pas « voler » le temps de mon employeur car comme on dit : « Le temps c’est de l’argent ». Là-dessus, je me demande à quel niveau le temps gaspillé affecte la productivité d’une entreprise.

Je connais des collègues qui utilisent le temps de travail pour se consacrer à l’étude de la Bible. Ben. Ça peut se comprendre puisque les activités sont au point mort durant certaines périodes de l’année.

religion
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Des sujets qui fâchent

S’il est vrai qu’on ne saurait cacher sa foi, si évidemment, on en a une. Toujours est-il qu’exprimer de manière trop claire ses convictions religieuses peut entraîner des tensions et créer une discorde sans fin au sein des groupes de travail.

Une entreprise est un univers restreint, où l’on est contraint de cohabiter et même de collaborer, par-delà les différences. S’il est obligatoire pour certaines confessions religieuses de convertir les « infidèles » comme aux temps des croisades, il est clair que ce qui peut être évoqué hors de l’entreprise ne peut l’être dans ses murs.

J’ai vu des groupements religieux faire d’interminables discussions sur l’espérance d’une vie après la mort, sur les préceptes moraux indiqués dans les livres sacrés, sur l’immortalité de l’âme.

En ce qui me concerne, je conseillerais de garder sa foi. Parce qu’on n’a pas su respecter la foi de l’autre, une bonne partie du monde a dû être Charlie. Cependant, le principe élémentaire se résume ainsi : « La liberté des uns prend fin là où commence la gêne des autres. » Qu’il s’agisse de liberté d’expression ou de liberté de culte, le principe est le même. L’homme aime-t-il vraiment son semblable pour se soucier de son avenir spirituel? Ou, est-ce le désir des maîtres de dominer leurs ouailles? Désormais, appelez-moi mouton noir ou vilain petit canard si c’est ce que vous pensez tout bas!


Homophobe, depuis quand l’es-tu Haïti ?

Homophobe se dit d’une personne qui éprouve, qui manifeste de l’aversion, de l’hostilité pour l’homosexualité ou envers les personnes homosexuelles. Et dire que ce terme n’a pas son équivalent en créole haïtien si ce n’est qu’une traduction intralinguale. Ça peut se comprendre puisque nous n’avons jamais été un peuple homophobe.

Je suis de la génération 90. Aussi loin que je me souvienne, Haïti n’a jamais été homophobe quand je grandissais. C’était même un spectacle public quand un masisi (gay en créole haïtien) défilait dans les rues. Entre rires et « fawouch » (plaisanteries taquines), les badauds rentraient dans la danse. Par contre, les personnes non intéressées passaient leur chemin sans y prêter attention. À l’école ou dans le voisinage, on prenait plaisir à regarder l’hommasse jouer au football et au basket-ball ou se livrer à un freestyle. Aujourd’hui, être ouvertement gay en Haïti est un « crime » passible de mort. Etre lesbienne est un « crime » punissable du viol collectif pour pouvoir goûter au plaisir d’être avec un homme.

Le mois de Juin 2017 est consacré « mois de la fierté LGBTI » aux États-Unis. À l’occasion, l’Ambassade des États-Unis d’Amérique en Haïti a exprimé ses souhaits les meilleurs au peuple haïtien. L’organisme gouvernemental a rappelé, je cite : «Selon que vous soyez lesbienne, gay, hétérosexuel, bisexuel, transsexuel ou intersexe, vous êtes d’abord et demeurez un être humain avec des droits inaliénables, dont le droit à la vie, à la liberté et celui de poursuivre vos rêves». Ce n’est qu’une affirmation ! Mais, franchement, le pari est loin d’être gagné.

Selon les chrétiens haïtiens, le tremblement de terre du 12 Janvier 2010 a sonné le glas du jugement dernier. Selon eux, le séisme relève d’un châtiment divin. « Dieu a frappé son pied, disent-ils, pour dire c’en est assez de nos péchés ». Des « prophètes » de malheur en ont même reçu le message en révélation (rêve). Plusieurs marches homophobes venant du secteur protestant ont déjà été organisées. Des appels au meurtre des homosexuels, ont été même lancés, sous le regard indifférent des policiers. Qui oserait lever le petit doigt pour dénoncer l’incitation à la violence?

Eh oui ! Légaliser le Mariage Pour Tous en Haïti reviendrait à augmenter nos maux (famine, chômage, misère), selon les protestataires qui ont même évoqué Sodome et Gomorrhe.

À noter que toute cette homophobie a su asseoir le capital politique de l’actuel Sénateur de la République, Jean Rénel Sénatus, qui a participé aux marches en 2013 et qui porté haut la main les sénatoriales dès le premier tour en 2015. Le festival Masimadi, qui devait lancer le débat, n’a pas lieu. Entre-temps, la seule association de défense des droits LGBT de l’île, Kouraj continue d’œuvrer pour les droits de la communauté.

Aux nouvelles de cette semaine, le sénateur Jean Renel Sénatus a boudé une réunion de débat qu’organisait une coalition d’organisation de défense des droits humains dont Kouraj. Le parlementaire a quitté la salle où se tenait la rencontre après avoir remarqué la présence d’un rassemblement d’organisations qui se donnent pour mission de légaliser la vie homosexuelle en Haïti. Le sénateur a donc vidé les lieux : « Les homosexuels n’ont-ils pas des droits ? « Oui. Mais cependant, je sais que ma constitution, l’article 16 de la déclaration universelle des droits humains, le Code Civil dit que c’est une femme et un homme qui peuvent se marier et fonder un foyer ».

Le droit à la différence

Être un élément mâle dans la famille haïtienne représente beaucoup. Je vais vous faire plusieurs aveux. Dans les familles paysannes, si une femme accouche d’un garçon, on lui donnera à manger d’un cabri. Tout ça, pour vous dire, l’importance que revêt le garçon dans l’avenir de la famille.

Un parent haïtien qui a un enfant homosexuel considérera que c’est un « lajan pèdi » (un investissement gâché). Non seulement il risque de ne pas voir la pérennité de la lignée mais aussi l’enfant sera perçu comme un handicap social. Il y a tellement de stéréotypes autour des homosexuels en Haïti. Un homme trop efféminé attirera l’ostracisme. J’ai même découvert un terme dans le jargon homosexuel haïtien pour qualifier les drag queens ou les hommes trop efféminés : « dereyal ».

J’ai entendu toutes sortes de commentaires à l’annonce de Masimadi. Des parents craignaient que leurs fils ne soient corrompus contre de l’argent, qu’ils se fassent draguer par des mecs. Vous ne verrez jamais un couple hétéro haïtien s’embrasser (même pendant une cérémonie de noces, c’est le fou rire). Approuver une telle loi, c’est donner libre champ à la luxure.

En ce qui me concerne, je ne pense pas que les homosexuels haïtiens arrangeraient leurs situations si une telle loi arriverait à passer même dans 25 ans. Car, notre seuil à l’homo-tolérance restera le même. Dans un pays où journalistes engagés, militants politiques se font assassiner sans que justice soit rendue. Je vous garantis que chaque jour le nombre de victimes et de meurtres se feraient enregistrer dans un pays où la pratique du lynchage est de mise.


Port-au-Prince : la ville-fourmilière

Fondée le 13 juin 1749 par les colons français, au Bel-air, Port-au-Prince devait accueillir au départ 200 000 habitants. Aujourd’hui, la ville en compte 3 millions. À la fois capitale politique et économique du pays, la commune la plus peuplée d’Haïti constitue en quelque sorte un eldorado compte tenu de la centralisation. Par conséquent, vivre à Port-au-Prince génère du stress, marcher dans ses rues engendre une certaine frustration.

Port-au-Prince
Crédit photo : lakayanm

Autrefois, c’était d’une grande fierté pour le citadin de se déclarer Port-au-Princien. La capitale était en quelque sorte notre « Ville lumière ». Ce sont surtout le goût pour les choses de l’esprit et l’éclairage à l’électricité dans toute la ville qui lui ont valu cette considération. Un campagnard qui n’a jamais mis les pieds dans la ville ou qui ne connaît pas ses recoins sera considéré comme quelqu’un qui n’est pas « éclairé ». Cependant, le train de vie à Port-au-Prince est tellement intense que l’humble personnage qu’est le paysan se trouvera comme le rat des champs dans la célèbre fable de La Fontaine.

Port-au-Prince, une ville pressée

Port-au-Prince
Crédit photo : Lionel Bernard

Nombreux sont ceux qui rejoignent la ville dès cinq heures du matin : commerçants, écoliers, travailleurs. La Grand’Rue constitue l’artère principale qui mène au cœur des activités quotidiennes de la capitale. Véritable grenier du pays, on y trouve les principaux marchés servant de lieux d’approvisionnement pour toute la zone métropolitaine. Il suffit de s’y rendre pour prendre le pouls de la vie économique. Si vous aimez discuter de meilleurs prix ou tomber sur la bonne occasion, le rendez-vous vous est donné ! Les rues sont souvent bondées de monde. Entre badauds et « brasseurs de la ville », il faut vous frayer un chemin. Partout, les trottoirs sont occupés par un petit commerce de détail : des vêtements ou des livres d’occasion, des produits de première nécessité, une station de motocyclettes.

Si vous ne n’avez bousculé personne en marchant, c’est que vous n’avez jamais investi les rues de Port-au-Prince. Désolé, vous risquez de ne pas recevoir d’excuses. Et ça, tout le monde le sait. «Pòtoprens se yon peyi kouri li ye».

Port-au-Prince, une ville imprévisible

Chacun essaie de créer son propre espace dans la foule pour ne pas risquer de se faire « fouiller » (subir un pickpocket) ou « freezé » (subir un hold-up), car cela peut arriver à n’importe quel moment, sous le regard impuissant des passants. On préfère parfois marcher sur le pavé au risque de se faire heurter par une motocyclette. Entre bruit, agitation et parfois bousculades, je me demande ce qui est le plus oppressant !

Si vous êtes nonchalant, vous risquez de ne pas remporter cette course contre la montre. Quand le temps est à la pluie, c’est le rush à Port-au-Prince. Quand j’étais gamin, on chantait pour qu’il pleuve, se baigner sous la pluie est l’un de mes plus beaux souvenirs d’enfance. Mais désormais, on prie pour qu’il ne pleuve pas trop, du moins, pour ne pas se retrouver sous la pluie, en pleine rue. Ici, la pluie, c’est le monstre.

Port-au-Prince
Crédit Photo : Valérie Baeriswyl

Aussi, si vous devez vous rendre à l’heure quelque part, prévoyez-le deux heures à l’avance. Mieux vaut arriver une demi-heure plus tôt que d’avoir à courir.

Tout est cause d’embouteillage : un chauffeur qui stationne ou qui tourne mal, une voiture délabrée qui tombe en panne en pleine rue, le service de voirie qui essaie de déblayer ou pire un accident. Autre motif,  une bande de rara ou deux « kokorat » (voyous) qui se battent. Sans parler du fait que les routes sont garnies de nombreux nids de poule.

De la rue Saint-Martin en passant par Sans-Fil, Canapé Vert, Bourdon, Turgeau Pacot, Poste-Marchand, Nazon, Bois-Verna et la « célébrissime » Martissant : toutes ces ramifications de Port-au-Prince sont des lieux réputés pour leur « blocus » (bouchon).

Port-au-Prince a-t-elle raté sa voie?

Après le tremblement de terre meurtrier du 12 janvier 2010, on a pensé que Port-au-Prince allait devenir une capitale digne de ce nom.

Port-au-Prince
Crédit Photo : Marcia Cris Goes Pimpao

Sept ans après le tremblement de terre, on voit toujours des bâtiments endommagés en plein centre-ville sous lesquels des commerçantes viennent chaque jour étaler leurs marchandises. Novembre 2016, une ancienne usine de production de boisson gazeuse, désaffectée depuis des années et fortement endommagée par le séisme de janvier 2010 s’est partiellement effondrée faisant huit victimes. Où en sommes-nous dans la campagne de démolition dans la capitale?

Certains se souviennent de la visite d’agents municipaux chez eux après le séisme. Les maisons en bon état étaient marquées au vert, celles qui méritaient une réparation en jaune et celles qui méritaient d’être démolies en rouge. Quel suivi ?

Me Jean-Henry Céant, notaire public, travaillait pour le traitement de dossiers de l’expropriation au bas de la ville, où 200 hectares ont été déclarés d’utilité publique (sous le gouvernement de René Préval après le séisme de janvier 2010). Dans le cadre du projet de construction de la cité administrative, des expropriations étaient réalisées sur la base de déclaration d’utilité pour la construction de la dite cité. Quelques années plus tard, l’ancien candidat à la présidence, Jean Henry Céant, a été la proie d’intox comme étant l’artisan de la campagne « Kraze Kay » (démolitions de maisons). Certains propriétaires ont été indemnisés, d’autres non. Me Céant a eu l’élégance de remettre officiellement « ses honoraires » aux victimes du dossier d’expropriation au centre-ville. Qui osera s’attaquer à tout le travail qu’il reste à faire ?

Peut-on rêver d’une Port-au-Prince propre?

Je n’étais pas censé parler du problème d’assainissement et d’insalubrité de la ville. Mais, comment ne pas en parler? Pour marcher dans quelques rues, je dois parfois me tremper les pieds dans quelques eaux immondes et esquiver des monticules de déchets. Bref, je n’accuse personne sans pour autant déresponsabiliser les autorités. Tout cela donne haut-le-cœur pas exactement à cause des relents. Ce n’est pas facile de garder une ville propre à fond quand on dispose de seulement trois véhicules et d’un camion compressif pour le ramassage des ordures.

Il faut tout de même reconnaître la volonté du maire, Youri Chevry, de changer l’image de la capitale. Des travaux d’assainissement ont été effectués par la Mairie de Port-au-Prince au Boulevard Harry Truman (La Saline). Le projet d’identification des rues de la Capitale a été lancé et exécuté. Un processus de restructuration a été lancé au sein de l’administration communale qui s’était retrouvée en faillite.

Sécurité, revitalisation de la commune de Port-au-Prince et développement économique sont trois des axes fondamentaux de la politique générale du Conseil municipal de Port-au-Prince.

Aujourd’hui marque 268 années d’histoire de la ville de Port-au-Prince. Puisse le premier citoyen de la ville, mandaté jusqu’en 2020, écrire un nouveau chapitre dans la grande histoire de notre chère ville…

Pour ma part, je profite de cette occasion pour présenter mes vœux à la ville. Notamment, je souhaite qu’il y ait une police municipale. D’une part, pour démanteler les « chèf mache » (chefs de gangs) qui rançonnent tous les jours les « ti machann » (petits commerçants). D’autre part, pour aider à reprendre le contrôle de la ville. Les quelques policiers du Portail Saint-Joseph ne peuvent pas s’adonner à ce travail colossal.

Ma ville, mon image

On aura beau se servir de programmes, de spots télévisés, de campagne de sensibilisation et de slogans comme « Bale Lari », « M’ap bale », « Katye Pa’M pwòp ». Tant que le problème n’est pas résolu en amont, se perpétuera ce que j’appelle « le cycle du fatra ». À noter que ces campagnes de sensibilisation ne sont pas tout à fait vaines car certains quartiers reflètent un certain niveau de propreté grâce à la bonne collaboration de leurs résidents.

Des personnalités de la mode participant à la campagne "M'ap bale" de la SMCRS
© Manuell Photography

Tout le monde se plaint de l’état de la ville. Très peu d’entre nous s’engage à la garder propre. Va dire à quelqu’un de ne pas jeter son sachet ou son bidon en plastique dans la rue. Il te répondra : « Ki kote pou m’ lage l? (Où dois-je le jeter?) »

Notre rapport avec les déchets est un peu spécial. Autrefois, les camionnettes étaient équipées d’une poubelle. Sans doute, parce que des passagers mal intentionnés partent avec, fini les boîtes à ordures dans les tap-taps. Quant aux bennes à ordures, elles ont presque disparu dans les rues. Au moins, même si elles se renversaient, la populace pourrait y jeter ses détritus au lieu de les jeter dans les rues après une pluie quelconque.

Peut-être que je suis trop idéaliste mais je fais partie de cette minorité qui croit que le changement est encore possible. Possible dans la mesure où il y aura une volonté politique forte jusqu’à prendre des décisions impopulaires. Il suffit d’éveiller la conscience citoyenne. Parfois, quand je vois déferler les gens, j’ai l’impression de voir des « zombis » tellement qu’ils sont obnubilés dans le confort de la fétidité. Nous qui sommes de la génération consciente. Agissons comme instigateurs de la révolution mentale haïtienne. Non seulement une autre Haïti est possible mais aussi une autre Port-au-Prince est possible…


Amour, quand tu me prends !

« L’amour est un «je-ne-sais-quoi» qui vient de «je-ne-sais-où» et qui finit «je-ne-sais-comment». » 

Madeleine de Scudéry

En ce qui me concerne, c’est la parfaite définition de l’amour. Il a fallu que cette femme qui a vécu au Siècle de la Raison le dise. Franchement, c’est quoi l’amour? Un sentiment, une émotion, un acte. C’est un peu de tout ça ! Bref. Le temps d’un regard échangé, d’une étreinte, d’un mirage. Et hop ! On se dit amoureux. Comme si la vie était un film de Disney Land, pour trouver le grand Amour, il faut que cela dure pour la vie ! Par les temps qui courent, si je considère le dernier point, le grand Amour est difficile à trouver…

Pour vous faire un aveu, ma dernière relation amoureuse remonte à 2014. Après cinq années de relation tourmentée, mais non dépourvue de passion, j’ai fini par jeter l’éponge par épuisement. Entre déchirure et cicatrice, je pourrais dire que c’est mon grand Amour. Bizarre hein ! Le genre de fille qui t’aime pour ce que tu es vraiment, qui est prête à te remonter le moral, qui te dit : « Ben. On va surmonter ça ensemble. »

Amour
© Cromaconceptovisual

Cette fille est mon seul regret. Le genre de meuf qui se fait draguer par une meute en chaleur et qui pourtant n’a rien à cirer. En effet, je suis fier d’avoir conquis une fille aussi sûre d’elle ! C’était la soeur d’un pote. Elle feignait ne pas s’intéresser à moi et tout en se montrant gentille à mon égard. Quand je perdais espoir et voulais passer à autre chose, elle s’est décidée.

Une relation vivable mais pas facile. Moi autoritaire, indépendant et insouciant, elle insoumise, jalouse et possessive. Nos personnalités se choquaient. Nous nous sommes amusés à nous faire mal mutuellement, mais nos réconciliations et nos pardons étaient particulièrement intenses et émouvants. Les gens dans notre entourage s’étaient habitués à nous. Pour notre rupture définitive, ils ont cru en une possible réconciliation. Et ça, il a fallu que je m’éloigne d’elle pour éviter l’effet boomerang de notre relation. Trève de plaisanterie, on s’est rencontrés deux ans après à un mariage d’un ami commun, on a dansé sous le regard choqué de plus d’un. À nos jeux sadiques, on est les amoureux maudits. Comme on dit dans mon pays,«moun damou pa kite» . (Les vrais amoureux ne se quittent pas)

Et si le grand Amour était notre plus grande histoire d’amour? L’aventure qu’on ne saurait oublier même au fil du temps dans les bras d’un autre. L’idylle qui nous reste sous la peau. Peut-être le premier amour ! Celui qui vous a tout appris ou celle qui vous a tout donné. Quoiqu’il en soit, il n’appartient pas à tout le monde de trouver le grand Amour au cours d’une vie. À moins d’avoir accompli son karma (pour ceux qui y croient) ! Par exemple, je pense aux enfants qu’on marie au Bénin !

Amour rime-t-il avec sexe?

Peut-être que vous aussi qui me lisez, vous avez fait de grands yeux en disant : «Ça alors? Il faut quand même passer à autre chose ! Depuis tout ce temps, il ne s’est pas vidé les balloches » Rires. Malheureusement, vous n’aurez pas les réponses dans le billet.

Indirectement, je supporte ce que genre de réflexion de mes proches. Quand j’appelle ma mère pour prendre de ses nouvelles, elle me demande toujours si j’ai eu une nouvelle copine. Lorsque je lui réponds que non. Elle me réplique : « Fi sa a te pran bann ou ». (Cette fille – celle en question – a pris ta puissance érectile). Maman croit que je fais le cachottier. Mais, on ne va pas expliquer à sa mère le concept de « sexfriend » quand même. Rires.

Effectivement, j’y ai songé. Ce n’est pas comme si je faisais mon « veuvage ». J’ai tenté quelques rencontres. Sauf que jusqu’à présent, ça n’a pas marché. Soit qu’elles n’ont pas vraiment le profil, soit que je mets la barre trop haut. Quand tu es à la fois esthète et sapiosexuel, c’est un peu difficile de trouver la perle rare.

Parfois, j’ai l’impression que mes amis me prennent en pitié. Ils me reprochent de ne pas sortir assez. Quand je rencontre des anciennes connaissances, la première question qu’elles me posent : «Ou gen mennaj kounya? » (Tu as maintenant une copine?). Dans leurs têtes échevelées, elles se demandent comment je fais pour gérer toute cette surproduction de testostérones.

À l’évidence, ce que les gens ne comprennent pas c’est qu’on peut partager son corps mais pas son coeur. Pour moi, l’amour est un lien spirituel qui unit deux personnes.

Amour, aime-moi !

Oh combien j’aime cette expression idiomatique dans la langue française « âme soeur ». Trouver quelqu’un avec qui partager ses pensées, ses espérances, ses craintes, ses projets, ses habitudes et même ses talents et capacités, ce n’est pas juste un rapport d’humeurs.

Ceux de ma génération sont éperdument désespérés dans leur quête d’amour. Les applications de rencontres pullulent sur le Net. Hansel et Gretel sont au chômage car les cartomanciens et tarologues ont envahi la toile.

Bien sûr que je cherche l’amour. Mais, j’ai tout de même le bonheur dans la peau. Pour citer Rémy de Gourmont, «l’homme commence par aimer l’amour et finit par aimer la femme, la femme commence par aimer un homme et finit par aimer l’amour. » Alors, Amour, aime-moi !


Real Madrid : La DuoDecima, ça se gagne !

Fondé en 1902, le Real Madrid est le club le plus prestigieux du monde. Avec trente-trois titres de champion national et vingt titres de championnat européen, le Real Madrid n’en finit pas avec ses records. Gagnée deux fois de suite par la même équipe, cette finale de Ligue des Champions du samedi 3 juin 2017 a été exceptionnelle…

En plus des 74.000 personnes présentes au Principality Stadium de Cardiff, nous étions plus de 200 millions de personnes à avoir suivi à distance ce match tant attendu. Radio en main, assis devant un téléviseur, il ne fallait pas manquer cet événement planétaire pour rien au monde. Ne me demandez pas pourquoi je suis « Madridista ». Si le soccer est un sport « universel » , les joueurs du Real Madrid sont tout simplement des « suprahumains ». La qualité des passes, le sprint, cette habileté à recevoir des ballons à n’importe quelle distance, enfin woaw.

Real Madrid
CC : William Brawley

Je devais assister à un séminaire de formation dans le cadre de mon travail depuis plusieurs samedis. Et le samedi 3 juin, c’était la dernière séance. Donc, il ne fallait pas que je la rate. Tout comme il ne fallait pas que je rate cette finale. Le match était prévu à 14h 45 (heure locale).

Le match avait déjà commencé quand j’ai appelé pour savoir s’il y avait de l’électricité en rentrant. Quand il y a une grande affiche sportive, c’est toujours le black-out généralisé. Il faut que des chroniqueurs sportifs interpellent l’EDH (Électricité D’Haïti) depuis leurs micros. Bizarrement, il arrive, une fois le match terminé, que l’on relance l’électricité. Enfin bref, je n’aime pas écouter les matchs à la radio. Il fallait que je regarde celui-là sur un Inverter. Le match était 1 à 1 quand j’ai commencé à le regarder à quelques dizaines de minutes de la fin de la première mi-temps.

Deux buts en trois minutes

Pour ce match, personne ne va pas accuser l’arbitrage. À part le fait que l’arbitre central s’est fait piégé sur le clash entre Ramos et Cuadrado. Néanmoins, ce fut un match très ouvert. La volonté de vaincre des deux côtés a occasionné certaines interventions très viriles, des tacles rageurs. J’ai vu un Isco à 200% (et ce, depuis un certain temps) qui a offert du beau spectacle. Un Dani Alves, plus que déterminé, qui était sur le qui-vive. Ça, tout le monde peut le comprendre. On est « blaugrana » ou madrilène pour la vie !

Quel coup de patte de Casemiro aux 30 mètres, sur une frappe déviée par Khedira, trompant le légendaire Gianluigi Buffon ! En moins de deux, Cristiano Ronaldo allait doubler la mise grâce à un débordement de Lukita faisant de lui le meilleur buteur de la Ligue des Champions pour la 5ème saison consécutive (12 réalisations).

Zidane a réalisé un coaching payant. Remplacé par Asensio, Isco a laissé le terrain sous les ovations bien méritées du public madrilène. On menait déjà par 3 buts à 1 quand le talentueux Asensio foulait la pelouse. Il aurait fallu de quelques minutes pour que Marco frappe d’un coup de massue les Bianconeri, au comble du désespoir.

  • Résumé de la finale de la Champions League 2017 en vidéo :

Zidane parmi les grands entraîneurs du Real Madrid

Depuis son arrivée en équipe d’élite, le 4 janvier 2016, Zidane ne cesse de multiplier les records : 40 matches officiels sans défaite, une Coupe d’Europe, une Super coupe d’Europe et un Mondial des Clubs. Même si les grands joueurs ne font pas toujours de grands entraîneurs, j’ai toujours cru qu’il en serait ainsi tout bonnement parce qu’il est une légende vivante du football.

Nouveau Record ! Zidane est le premier entraîneur à conserver son titre en C1 vingt-sept ans après Arigo Sacchi du Milan AC (1989-1990).

Soit dit en passant que Zidane remporte au passage la Ligue des Champions en même temps que la Liga. Il faut aussi noter qu’à ce jour Zinédine Zidane devient le quatrième entraîneur le plus titré de l’histoire du Real Madrid derrière Vicente Del Bosque, Luis Molowny, Miguel Muñoz.

Il a été très respectueux vis-à-vis de « l’adversaire ». Ben. La Juve, c’est aussi une partie de lui.

Cristiano Ronaldo, ballon d’or?

Florentino Pérez : « Nous avons écrit l’histoire. Personne ne mérite plus le Ballon d’Or cette année que Cristiano Ronaldo. »

En ce qui me concerne, il le mérite. Il a mené à lui tout seul le Real Madrid jusqu’à la DuoDecima depuis les 1/4 de finale face au Bayern. Il a marqué 5 buts contre le Bayern, 3 en demi-finale contre l’Atlético et un doublé en finale. Sans parler du fait que le Real Madrid a remporté son 33ème Liga cette année. Tout compte fait, il n’est que d’attendre.

 


Ayiiti : Une Haïtienne dans l’âme

Ayiiti ! À première vue, elle est de loin l’allégorie d’Haïti. En particulier, Haïti est souvent représentée par une femme noire en détresse, déchirée dans ses entrailles par les souffrances de ses fils. Pourtant, elle porte le nom de la mère-patrie comme vrai prénom, Ayiti.

Ayiiti
Instagram : Ayiiti

J’ai découvert cette artiste à la crinière frisée et à la peau blanche grâce à sa chanson vidéoclipée « Voodoo You Do ». J’ai trouvé le titre intéressant. Puisque la chanson est en partie en anglais, je m’étais dit : « En voilà une qui s’intéresse à la culture de chez nous». En l’entendant dire : « Ou mache nan san m » (je t’ai dans la peau, tu m’envoûtes), je me suis dit : « Ben. Elle parle ma langue». Vous savez ! Dès qu’on dit : « vaudou » chez nous, on a souvent tendance à associer cela au « diable » (au maléfisme). Vu cette culture judéo-chrétienne qui nous est imprégnée, « Voodoo You Do » est un peu étiquettée jusque-là. Il a fallu la sortie de « Zeptima » et sa participation dans le projet musical « Drapo m’ Nan » (Mon drapeau) pour susciter mon grand intérêt pour cette artiste.

Ayiiti, Haïtienne ou pas?

Il y a de cela quelques mois, s’est soulevée une polémique autour de Raquel Pélissier, la première dauphine Miss Universe 2016. Aux yeux de certains, elle ne représentait pas vraiment la femme haïtienne.

En ce qui me concerne, j’ai essayé d’attribuer une cause plausible à toute cette polémique. Était-ce de l’ethnocentrisme ou les idéaux afro-féministes mal conçus?

Du coup, je me suis rappelé, contrairement à certains, qu’être un Haïtien authentique ne signifie pas forcément avoir la peau foncée. Me diriez-vous que les habitants de Casale (Cabaret, Ouest, Haïti) ne sont pas Haïtiens parce qu’ils sont en grande partie descendants de Polonais? Ou encore, ceux de Fonds-des-Blancs n’ont-ils pas le droit du sol? Dans notre réalité sociale, tout homme à la peau claire et même basanée ou albinos, recevra le sobriquet de « blan » (Blanc). En revanche, on peut être Haïtien d’origine et ne pas se considérer comme tel. Bref, tout est une question d’haïtianité.

Effectivement, en plus d’être animée par ce sentiment fort, Ayiiti, de son vrai nom, Ayiti Coles est Haïtienne. Née d’un père franco-haïtien et d’une mère chilienne, elle est 100% Française, 100% Haïtienne, 100% Chilienne. Cependant, où qu’elle aille, elle fera flotter le drapeau haïtien et se dit fière d’être Haïtienne. « Drapo m’ se tankou cheve mwen, mèt ba l’ koulè mwen vle vrè koulè l’ pap chanje. Ble e wouj la se fyète mwen. Mèt fè sa’w vle l’ap rete kole anba po mwen » 💙.

Ayiiti soulevant fièrement le drapeau haïtien
© Instagram : Ayiiti

De surcroît, on dirait qu’elle veut garder en vie une frange de la culture haïtienne qui tend à disparaître. Les textes de ses chansons en témoignent de ce constat.

Zeptima

Nos jeux d’enfant comme le cache-cache, le saut à la corde et la marelle sont de moins en moins pratiqués par les enfants de cette génération. On a une jeunesse « digitalisée », jamais sans ses écouteurs, à l’affût de musique d’ambiance. Et ça, on dirait que Ayiiti l’a bien compris, celle qui est née à Paris et a grandi à Haïti. Elle a réuni quelques bribes de nos chants traditionnels d’enfance sur un fond d’afro-beat pour nous livrer « Zeptima ».

  • Voici la vidéo complète (paroles et musique) de la chanson :

L’artiste compte déjà deux albums à son actif, « Shizo » (2012) et « No Heartbreak » (2014). Elle prévoit un extended play (EP). Néanmoins, son rêve est de devenir une star internationale. Notamment, elle a tout pour atteindre son but. Elle chante en anglais, la langue la plus courante de l’industrie musicale. Aussi, elle explore le pop-rock, l’electro et l’alternative.