Jean-Hubert BONDO

Mon frère n’aime pas ma race

L’Union africaine compte 55 États membres et deux races : les Noirs et  les Blancs. Les Noirs c’est nous, les Blancs ce sont les Maghrébins et les Égyptiens. Certes, ils ne sont pas blancs comme les Européens, mais par rapport à la race noire, nous les appelons Blancs.

En Afrique, tout ce qui est peau claire est blanc et tout ce qui est noir est africain. Une chose est vraie, Dieu a créé les races, mais pas le racisme. C’est l’homme qui a créé le racisme.

Le racisme africain

Je pensais que le racisme n’existait que sur d’autres continents, or il y a aussi le racisme en Afrique. Pas au niveau des chefs d’États et des personnalités, mais plutôt au niveau des populations, dans les quartiers, dans la rue, au marché, à l’Université. Mes frères et sœurs africains blancs n’aiment pas ma race dans leurs pays.

Pourtant, àl’Union africaine, il n’y a pas de racisme. Les chefs d’États africains blancs, noirs ou peaux claires cohabitent ensemble à leurs sommets à Addis-Abbeba. Ils se serrent la main, s’embrassent et s’appellent frères.  Pas de ségrégation raciale.

Quand un chef d’État noir visite son homologue africain blanc dans son pays, on lui déroule le tapis rouge au palais présidentiel. Et on a tous l’impression que Blancs et Noirs vivent ensemble en Afrique. Pourtant, c’est la façade, car au même moment, dans ce même pays des Blancs, les Noirs lambda immigrés sont maltraités.

Difficile de sortir dans la rue lorsqu’on est Noir

Pendant que le roi du Maroc chante le panafricanisme pour revenir au sein de l’Union africaine, on sait que les Africains de race noire ne sont pas les bienvenus au Maroc. Alors que je marchais un jour dans les rues de Tunis, pensant être chez-moi en Afrique, on m’insulte, on m’appelle singe. Je me suis demandé pourquoi mes frères n’aiment pas ma race.

Un proverbe congolais dit : À quoi sert-il d’être ami au grand arbre pendant que tu coupes les enfants de l’arbre  ? À quoi bon d’être ami aux chefs d’États noirs, pendant que les Noirs n’ont pas droit de cité chez-vous ?

Kadhafi chantait le panafricanisme et les États-Unis d’Afrique, alors que les Africains noirs étaient victimes de racisme en Lybie.Certains Noirs étaient enfermés dans des cages de zooà Misrata.  Mais quand mon frère blanc était malade et qu’il fallait une transfusion sanguine, c’est mon sang de Noir qu’on lui a injecté et qui l’a sauvé.

Celui qui a créé les races, les a créées égales, belles et il les aime toutes. Dans son jardin, les races sont comme des fleurs de différentes couleurs qui cohabitent pacifiquement. Stop au racisme.


Les graves erreurs de l’ONU et de l’UA dans la crise burundaise

La récente prise de position des Nations-unies et de l’Union africaine sur la crise burundaise étonne plus d’un observateur. Ces deux organisations ont décidé de renouveler leur confiance au médiateur Benjamin Mkapa. Pourtant, l’ancien président tanzanien est désavoué par l’opposition burundaise.

En imposant le médiateur par la force, l’ONU et l’Union africaine enveniment inutilement la situation. Conséquences : le dialogue inter burundais risque de s’enliser et s’éterniser. L’ONU et l’UA deviennent elles-mêmes partie prenante à cette crise burundaise qu’elles sont pourtant censées résoudre. De telles erreurs sont impardonnables.

A quoi bon imposer un médiateur qui a des couleurs ?

Le Tanzanien Benjamin Mkapa s’est discrédité lui-même en affichant clairement des positions pro Nkurunziza. L’année dernière, il avait déclaré: « Le Conseil de sécurité reconnaît Pierre Nkurunziza comme président du Burundi [..], Quelle est cette folie de perdre tant de temps à discuter de ce sujet clos ? » Qu’un médiateur puisse tenir de tels propos était trop à avaler. Du coup, l’opposition avait logiquement raison de prendre ses distances vis-à-vis d’un médiateur partisan d’un seul camp. L’ONU et l’UA auraient dû simplement nommer une personne beaucoup plus neutre pour continuer la médiation.

La crise burundaise est l’une des plus graves d’Afrique sub-saharienne. Les Nations-unies et l’Union africaine ne devraient pas se permettre de la traiter avec légèreté et complaisance.  Cette crise a causé beaucoup de souffrances et de morts au peuple burundais. Trop d’assassinats ciblés, de réfugiés et d’exilés. L’ONU devait en tenir compte. Une crise créée délibérément par la volonté d’un seul homme – Pierre Nkurunziza – qui voulait son troisième mandat.

L’ONU et l ‘UA répètent les mêmes erreurs partout

Les Nations Unies et l’Union africaine font souvent une mauvaise lecture des situations de crise en Afrique. Les réponses qu’elles donnent sont aussi inefficaces qu’inappropriées. En RDC par exemple, alors que le médiateur togolais du dialogue inter congolais était désavoué tambour battant et par l’opposition et par la population, l’ONU et l’UA l’ont soutenu jusqu’au bout.

Ce médiateur – Edem Kodjo – s’est lui aussi illustré par des positions trop pro Kabila. A la fin, il a produit un accord politique qui n’a fait qu’attiser les tensions dans le pays. C’est apparemment ce que l’ONU et l’Union africaine veulent également faire au Burundi. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, les mêmes erreurs de l’ONU au Burundi perpétueront la même crise.

Un médiateur doit être neutre pour mettre d’accord deux ou plusieurs parties opposées. Benjamin Mkapa s’est disqualifié.

 

 

 

 

 


Sassou Nguesso: une prestation de serment sur les morts

 Sassou Nguesso ph Marco Longari/AFP

En Afrique, même si on est contesté on s’en fout et on va de l’avant. La contestation populaire n’est rien quand l’armée obéit.

Denis Sassou Nguesso a démarré son 3e mandat samedi 16 avril à Brazzaville. Il a prêté serment sur le sang des victimes de sa répression et des bombardements dans la région du Pool. Ses opposants n’ont eu que leurs yeux pour constater l’entêtement et le cynisme.

Dans son serment, le président congolais mal réélu a même le courage de promettre qu’il va respecter la Constitution. Une Constitution qu’il a lui-même déjà violée plusieurs fois et taillée à sa stature. Ils sont audacieux, ces Chefs d’États africains.

La Constitution du Congo Brazzaville souffre des fistules de viols. Á mon avis, Sassou aurait dû avoir honte d’être le seul Congolais qui ne fait que prêter serment pour une même fonction tout le temps. 32 ans au pouvoir. J’ai aussi remarqué que les invités à cette cérémonie, certains étaient des dirigeants peu recommandables. En d’autres termes, la mauvaise compagnie. Qui se ressemble s’assemble !

Si ce n’est pas une association de malfaiteurs, alors donnez-y un autre nom. Je me demande comment on peut être raisonnable et soutenir une telle entreprise de Sassou Nguesso.

Cette prestation de serment n’est qu’une insulte et une provocation aux morts tombés sous les balles du régime en réclamant l’alternance. Or, quand vous provoquez les morts, soyez forts pour les affronter.


RDC: pitié pour le trésor public

En dehors des guerres et répression politique, l’autre spécialité de la RDC c’est le détournement des deniers publics. C’est tout un sport chez-nous. La fonction publique congolaise héberge des réseaux mafieux de fraudes organisées à tous les niveaux.

Un jour, au cours d’une émission de débat politique consacrée au détournement des deniers publics  en RDC, sur la radio Okapi, un éminent économiste congolais Michel Nsomwe défiait tout le Gouvernement congolais disant :  » Quel ministre peut oser lever son doigt en l’air et dire  » je n’ai jamais détourné l’argent de l’État ?  » Fin de citation.

Jusqu’à présent, personne parmi les ministres n’a relevé ce défi.

Chez-nous, la corruption, la concussion, la fraude et les malversations sont entrées dans les mœurs. Si on prend l’exemple sur mille, peut-être 999 en sont coupables. Le trésor public congolais est saigné à blanc.

Représentez-vous dans l’administration publique, un chef de division dont tout le salaire mensuel c’est plus ou moins 80 mille francs congolais (équivalent de 85 dollars US). Mais ce chef de division roule dans une jeep de 12 mille dollars et habite une maison privée de 25 mille dollars.

Un jour, parlant des détournement des deniers publics, Dominique Sakombi Inongo ancien ministre de communication de Mobutu, déclare :  » Quand le Président Mobutu avait besoin de l’argent, il appelait le ministre des finances disant: apporte-moi 1 million; à son tour le ministre des finances appelle le Gouverneur de la Banque centrale et lui dit:  » le Président a besoin de 2 millions  », le Gouverneur de la Banque à son tour sort 3 millions. Donc le Président demande un million, ce sont 3 millions qui sortent du trésor public !  » Fin de citation.

Cette culture de biens et argent mal acquis s’est transmise de génération en génération au Congo. Si bien qu’aujourd’hui, quand quelqu’un est nommé ou élu à un poste, il se réjouit disant :  » c’est mon tour  ». Par là il sous entend que c’est son tour de voler.

Plus grave, chez-nous, plus tu voles l’argent de l’État, plus tu augmentes en grade ! Cela a eu lieu plusieurs fois chez-nous. A titre d’exemple, à Mbujimayi dans la province du Kasaï-Oriental, un Comptable public réputé pour ses détournements confirmés des salaires des enseignants et des professionnels de la santé,  alors que ses victimes ainsi que le parlement local attendaient qu’il soit traduit en justice, quelle n’était pas la surprise de constater que la hiérarchie du Comptable l’a nommé à des fonctions encore plus élevées.

Dans la 2e moitié de l’année 2015, un contrôle initié par le ministère du budget sur la gestion des finances publiques dans seulement 3 services de l’État a révélé les détournements de 11 millions de dollars tous les 3 mois dans la seule ville de Kinshasa. Imaginez quelle pourrait- être la proportion si le calcul est porté sur les 26 provinces que compte le pays !

Un agent du ministère du budget qui a recquis l’anonymat, déclare que  » le détournement se passe à tous les niveaux de l’appareil de l’État en RDC, de Kinshasa jusqu’en province  ».

Le député national Émery Okundji affirme avoir dénoncé plusieurs fois les détournements des deniers publics dans sa circonscription électorale de Lubefu en province du Sankuru. Selon lui, sur 6 millions de francs déboursés chaque mois pour payer les salaires des enseignants de Lubefu, 2 millions seulement arrivaient à destination. Les 4 millions manquants disparaissent dans ce que l’on appelle chez-nous  » l’opération retour  », autrement dit la dîme que l’on paie à toute la hiérarchie par laquelle l’argent vous est venu.

À Mbujimayi, il était curieux de voir que les responsables syndicaux et les cadres de la Division provinciale de la Santé s’opposaient énergiquement à la bancarisation de la paie des salaires et des primes de leurs agents. C’est parce qu’ils savent que la Banque va casser le phénomène  »opération retour » et démasquer les agents fictifs qui remplissent les listings de paie.

Dans la fonction publique même les morts sont payés. Un seul chef fait entrer sur la liste de paie tout le monde de sa famille: oncle, cousin, tante, grand-père, beau-frère même déjà mort, sans compter les amis et connaissances. Par exemple, si l’État paie régulièrement mille personnes, en réalité c’est seulement 200 qui travaillent réellement. Les 800 restants sont des agents fantômes.

Chaque mois, tous ces gens touchent des primes et des salaires parfois plus elevés que ceux des gens qui travaillent. Ils font cela depuis des décennies; la corruption et l’opération-retour aidant, ils réussissent à échapper à tout audit d’où qu’il vienne. C’est Kinshasa qui entretient cet état de choses, en même temps c’est encore Kinshasa qui fait l’audit. Ceci signifiant cela. Conséquence: l’hémorragie financière est totale dans le pays, le trésor public est exsangue. Pas étonnant que la RDC soit incapable de financer elle-même ses propres élections. Elle recourt toujours aux financements extérieurs.

Alors pitié pour le trésor public congolais.


À Dakar et sur l’île de Gorée

Je crois que c’est mon tour de parler de la Formation Mondoblog 2015. J’y étais moi aussi. Que de beaux souvenirs à Dakar et sur l’île de Gorée ! Que de belles rencontres, peut-être les meilleures de ma vie jusque-là !

Vous savez, j’ai enfin vu ce Ziad que j’entendais chaque samedi à la radio. Il est lourdement barbu; et il n’oublie jamais sa pipe.  Simon Decreuze étai-là, répétant ses  » conseils d’ennemi  » à qui veut l’entendre. Il avait toujours en bandoulière son sac de matériels de son. Il adore tellement ce sac qu’il partage son lit avec.

Dans cette formation, j’ai rencontré surtout les 2 filles: Manon et Mélissa. Quelles belles créatures ! Elles sont jeunes, très jeunes, belles et tentantes.

Tous les Mondoblogueurs étaient toujours curieux de regarder ces 2 filles. D’abord elles se ressemblent en tout, même par la taille: on aurait dit des jumelles. En plus, elles s’habillent pareil et se déplaçaient toujours à 2. Je suppose que c’est elles qui ont inspiré l’idée de faire des  » binômes » dans cette formation.

Certes à Dakar je n’ai eu ni or ni argent, mais j’ai obtenu une forte formation, sanctionnée par un diplôme RFI, et c’est pour moi le plus important. J’ose dire que je sais quelque chose sur les nouvelles techinques journalistiques et les outils numériques innovants.

La formation était parfaite. J’ai fait connaissance avec des gens fantastiques. Des Mondoblogueurs du monde entier. Ça, j’avoue que c’est plus qu’un diplôme. Des gens très gentils et très sympas. Pour moi, c’est à Dakar que j’ai passé les 10 meilleurs jours de ma vie.

Avez-vous déjà vu une telle communauté de blogueurs ailleurs que sur RFI ? Où est-ce que vous avez déjà vu environ 80 personnes qui vous aiment toutes et qui sont prêtes à tout faire de bien pour vous ? 80 personnes et aucune d’elles n’était mon ennemie ! À Espace Thialy comme à Keur Mithiou. Chaque jour on prenait le même bus que nous remplissions comme un oeuf, on partageait le même repas, mais on ne se fatiguait jamais. On ne s’ennuyait pas. Chacun de nous avait toujours la bonne humeur.

Si cela dépendait de moi, j’allais dire ce que l’apôtre Pierre avait dit à Jésus sur la Montagne de Transfiguration. Il a dit:  » Seigneur, ne rentrons plus à Jérusalem. Construisons carrément une tente ici et restons définitivement ici !  »

Comment ne pas aimer voir ce grand Yves Tchakounté, ce talentueux dessinateur Jeffikapi,  et surtout cette belle togolaise Corinne Danklou qui était mon binóme. Qui oubliera Vince Adzimahe notre Laurent Sadoux circonstantiel. Le temps me manquerait pour parler de tous les autres… J’ai beaucoup appris d’eux tous.

Cette ambiance fraternelle et pacifique de la Formation Mondoblog Dakar 2015, je la souhaite tellement pour mon pays la RDC en cette nouvelle année 2016. On peut vivre ensemble dans la diversité de nos opinions. Pourquoi chez-moi, des congolais comme moi sont en prison à cause de leurs opinions ? J’en parlerai, mais pour l’instant c’est une autre histoire.

L’autre meilleur souvenir du Sénégal pour moi c’est l’île de Gorée. Je sais que les autres Mondoblogueurs vous ont déjà tout dit à son sujet. J’étais avec eux sur cette île, à la Maison des esclaves jusqu’à la porte dite de non retour.

Notre Guide nous a montré l’endroit exact où selon lui Nelson Mandela et Barack Obama (chacun à son tour bien sûr) auraient versé des larmes en voyant les différentes chambres où l’on faisait subir de cruels sévices aux noirs avant de les embarquer pour les Amériques ». Beaucoup d’ancêtres de ceux que l’on appelle aujourd’hui les Afro américains sont passés par l’île de Gorée.  L’émotion de l’histoire était très forte. Moi aussi j’ai égrené quelques larmes.

Je méditais là-dessus, jusqu’à ce que la chaloupe est venue nous chercher pour nous ramener à Dakar. Ce fut la fin du film. Je n’oublierai jamais cette Formation Mondoblog 2015.


Assassinat Ghislaine Dupont et Claude Verlon: pourquoi l’enquête n’avance pas ?

              Photo Rfi

Nous ne lâcherons pas l’affaire, jusqu’à ce que justice soit faite. Deux ans déjà que les 2 journalistes de RFI Ghislaine Dupont et Claude Verlon, ces vaillants soldats de l’information, ont été assassinés en pleine journée à Kidal au Mali. Depuis, tout le monde sait que l’enquête ne progresse pas. Que cache la France dans ce dossier ?

Ghislaine et Claude étaient amis de l’Afrique, mais c’est l’Afrique qui les a tués. Mettez-vous à la place de RFI et de leur famille, vous verrez que ça fait très mal.

Pour nous journalistes africains disciples de Ghislaine, c’est inadmissible, c’est nous remuer le couteau dans la plaie. Nous avons l’impression qu’il y a comme une volonté d’oublier carrément cette affaire.

Imaginez-vous deux ans d’impatience, de cauchemar  et d’insomnie pour la mère de Ghislaine et la fille de Claude! Qui peut supporter une telle torture ?

La France protège apparemment quelque chose que nous finirons par connaître.  Paris ne semble pas s’activer et se préoccuper outre mesure. Pourtant, le temps passe, les assassins ne courent même plus. Ils sont tranquilles et vaquent à leurs occupations.

Les États-Unis, eux, quand ils ont cherché Ben Laden, ils l’ont eu. Et je suis convaincu que le jour où la France aura la volonté de chercher les assassins de 2 journalistes, elle les aura.

Ce silence dans l’enquête, pour nous journalistes africains, équivaut à tuer Ghislaine et Claude une seconde fois; c’est comme si on se moque de leurs mémoires et de nous-mêmes journalistes qui sommes encore vivants.

Personnellement, je me demande pourquoi toute enquête peut aboutir, sauf celle sur l’assassinat des journalistes. Chez-moi en République démocratique du Congo, depuis l’assassinat des journalistes Serges Maeshe, Didas Namujimbo, Robert Shamwami… l’enquête et les procès n’ont rien donné. Pareil en Somalie, en Érythrée, en Syrie…

Dans le cas de Ghislaine Dupont et Claude Verlon,  vous savez qu’on ne peut attendre grand-chose du gouvernement malien, surtout quand on sait que ses propres ministres ne peuvent même pas mettre leurs pieds à Kidal.

Et pourquoi Kidal a choisi d’être le cimetière des journalistes ? Cette ville se rend-elle compte qu’elle s’est elle-même chargée des malédictions? Qui sait si c’est la raison pour laquelle Kidal ne se développe pas.

Si les gouvernements français et malien sont fatigués ou incapables de nous donner  les assassins de nos 2 confrères de RFI, qu’ils le disent et nous remettent la direction de l’enquête à nous-mêmes journalistes. Nos organisations : Reporters Sans Frontières, Journalistes En Danger (JED) et bien d’autres sont en mesure de produire toute la vérité sur la mort de Ghislaine Dupont et Claude Verlon.

L’occasion pour moi de lancer ici sur Mondoblog,  un vibrant appel à la mobilisation de tous les journalistes, de tous les médias pour faire pression sur la France, le Mali et ses groupes armés, afin qu’ils se dépassent et nous livrent les assassins de 2 journalistes.

François Hollande annonçait curieusement en juillet dernier que les documents sur cette affaire allaient être déclassifiés. Ce qui revient à confirmer que l’assassinat de nos deux confrères était peut-être un crime d’État français, couvrant probablement de grands secrets-défense. La preuve,  depuis l’annonce de la déclassification, où en est-on ?

Jamais nous n’allons nous contenter du simple fait que les Nations-Unies ont décrété le 2 novembre journée mondiale de lutte contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes. Ça ne nous restitue pas notre Ghislaine. Nous voulons que lumière et justice soient faites ici et maintenant.

Á notre avis, l’une des pistes c’est ce responsable du MNLA devant le domicile de qui Ghislaine Dupont et Claude Verlon ont été enlevés juste après leur dernière interview. Qui sait si c’est peut-être lui qui a informé les kidnappeurs de leur présence. Car comment expliquer que ces hommes armés aient su avec précision que Ghislaine et Claude sont à sa résidence ? Les tueurs ont attendu patiemment la fin de l’interview pour les prendre dans le piège.


Démocratie, tais-toi !

Photo Charles Mushizi

Tu la fermes !

Avez-vous fait ce constat comme moi depuis quelque temps : c’est qu’en Afrique, un chef d’État en fin mandat devient très mordant. Il tue facilement. Il remplit les prisons. Il bâillonne la démocratie.

Par contre au début de leur mandat, les chefs d’État africains sont plutôt très gentils avec la population. Ils tolèrent les critiques, les médias, l’opposition, les droits de l’homme. La police et les services de sécurité sont moins visibles dans la rue et aux meetings de l’opposition. Bref, le pays est fréquentable, bonjour la démocratie !

Mais une fois que le 2e mandat est à une année de se terminer comme en RDC, au Congo-Brazzaville, au Rwanda, etc., subitement les chefs d’État ne badinent plus. Ils sortent les chars et les canons à eau. Les arrestations d’opposants se multiplient; ils inventent des référendums. On ne tolère plus de son de cloche contraire sur les médias. Les seules marches pacifiques autorisées sont celles du parti au pouvoir. Tais-toi la démocratie !

Ils veulent modifier la Constitution, mais la rue refuse. C’est la même rue qui les avait applaudis au début du mandat. Ils s’imposent et réalisent 92 % de oui à un référendum alors que presque personne n’est allé voter. C’est ça l’Afrique !

Comment expliquer qu’au début du 2e mandat c’était calme à Kinshasa, à Brazzaville, à Kigali et à Bujumbura ? Pourquoi les tensions surviennent toujours à la fin du mandat ? C’est parce qu’en démocratie le fauteuil présidentiel est fait pour l’alternance.

Que vous ayez bien ou mal travaillé, vous devez laisser la place à quelqu’un d’autre. C’est ce que les présidents ne veulent pas comprendre. Raison pour laquelle beaucoup finissent mal, comme Compaoré, comme Gbagbo… Eux, ils confondaient le pouvoir politique avec le pouvoir coutumier qui est à vie.

Parlons un peu de la rue. Si nos pays étaient aussi démocratiques comme la rue, l’Afrique serait calme aujourd’hui. Puissent nos hommes politiques tirer une leçon de la rue.

La rue est toujours transparente, démocratique et crédible. Elle reçoit tout le monde: piétons, motos, vélos, voitures, camions… Elle ne rejette personne. Au Congo-Brazzaville, la rue a dit non au référendum, mais c’est la Céni qui l’a emporté. En RDC, les rues de Goma exigent le calendrier électoral, mais à Kinshasa ce n’est pas encore la priorité. De toutes les façons, peu importe vos résultats du référendum, la rue avait déjà voté.

La démocratie de la rue est formidable : quand l’opposition se fâche, elle va dans la rue, quand le pouvoir se fâche aussi il va dans la rue, à la seule différence que le pouvoir y va avec des chars.

Tais-toi démocratie.


La femme noire en perte d’identité

Photo poesie.net

Si l’identité pouvait être assimilée à des papiers de séjour, alors la jeune fille noire les a vraiment perdus. Il ne faut pas seulement s’apitoyer sur les sans-papiers, ou les sans domicile fixe. Il y a aussi les sans identité.

À mon avis, la femme noire est vraiment à plaindre. Si je me trompe, elle me pardonnera. Ce n’est pas du tout pour la blesser que j’écris ce billet.

Quand la femme noire était au village, elle était naturelle : noire, décente et tentante, cheveux crépus, belle, Africaine. Mais une fois arrivée en ville, au contact de l’internet et de la télévision, de Facebook et de Twitter, elle veut déjà ressembler aux filles blanches.

La première chose, elle abandonne le pagne africain, la robe et la jupe. Elle préfère désormais les pantalons, les bermudas et les shorts. Elle pense que c’est cela être moderne. Les cheveux crépus africains disparaissent : elle met les postiches, les mèches géantes qui couvrent volontairement la moitié du visage.

Elle rejette aussi la tête comme font les Blanches quand la chevelure les empêche de voir.

Vous savez quoi, la démarche de cette femme n’est plus celle qu’on lui connaissait au village, quand on allait moissonner le maïs dans la plantation. Elle marche maintenant en se dandinant, en jetant violemment la hanche de part et d’autre. C’est ce qu’elle a vu à la télévision.

Au bout de trois mois, sa peau n’est plus noire, elle est devenue blanche à l’hydroquinone.

Malheureusement pour elle, c’est juste le visage qui devient blanc : le reste, c’est-à-dire le dos, les mains et les pieds restent très noirs ne veulent pas blanchir. Finalement au lieu d’être noire ou blanche, cette femme devient multicolore. Et on en rigole.

Son amant lui a acheté un téléphone androïd, écran tactile grand comme la semelle d’une babouche. Il faut voir les postures quand ça sonne!

La femme noire, la vraie, aime être une bonne mère. Mais aujourd’hui, elle a choisi pour bébé un petit chat ou un chiot.

Elle fait tout pour ressembler aux Blanches, mais ça ne lui va pas. Elle n’accepte aucun conseil. Elle se prostitue matin, midi et soir.

Quand elle voit sa propre mère venir du village et lui rendre visite, elle la compare à une vieille espèce d’antiquité. Parfois elle la renie.

Mais je voudrais dire au monde que si les femmes noires ont perdu leur identité, ce ne sont pas toutes. Il y en a qui sont encore authentiques, respectables, pleines de personnalité et belles sans être dépigmentées. Celles-là font la fierté de l’Afrique. Je les respecte.

Qu’on ne me comprenne pas mal. Je ne dis pas que pour être une bonne femme africaine il faut vivre au village. On peut vivre en ville partout, en Afrique, en Europe, en Asie…

Le problème c’est de préserver un minimum de son identité. Je n’ai rien contre le fait de copier les valeurs positives d’autres cultures.


Enfin un Africain président de la Fifa

Le malheur de Blatter et Platini fait le bonheur de l’Afrique ! C’est dommage mais c’est cela. Aujourd’hui un Africain Issa Hayatou est aux commandes de la Fédération Internationale de Football Association (Fifa).

Décidément c’est comme si l’Afrique ne peut occuper certains postes que par défaut. Autrement, rien ne peut lui être accordé.

Jusque-là une règle non écrite voulait que seuls les Européens soient à la tête de la Fifa L’unique pays non européen à diriger la Fifa c’est le Brésil avec Joao Havelange. L’Afrique, malgré ses 55 fédérations de football ne pouvait espérer de sitôt le prestigieux poste de président de la Fifa.

Il aura fallu certainement un scandale qui a mis Blatter et Platini sur le banc de touche pour qu’un Africain ait aussi la chance de diriger l’instance suprême du football mondial- fut-ce par intérim.

Aujourd’hui, c’est un Camerounais Issa Hayatou qui s’est assis à Zurich, sur le trône même de Joseph Blatter! Issa Hayatou y est arrivé à la faveur d’un scandale, sans être élu. Et ce n’est pas si grave, car diriger sans être élu c’est la manière et le propre des Africains que nous sommes. Certes ici  c’est différent, car il s’agit juste d’un intérim.

J’espère que Hayatou ne va pas faire comme nous les Africains, c’est-à-dire modifier la Constitution de la Fifa pour s’y maintenir.

Déjà il avait fait modifier les règlements de la CAF en 2012 pour empêcher son rival ivoirien Jacques Anouma de se présenter contre lui à l’élection d’un nouveau président de la CAF.

Plus grave, Issa Hayatou a même fait sauter le verrou de la limitation d’âge pour continuer à se représenter à la tête de la CAF alors qu’il aura plus de 70 ans en 2017.

Par ailleurs, la gestion même de la CAF Confédération africaine de football par Issa Hayatou n’est pas exempte de scandale, lui qui dirige cette institution depuis 27 ans.

Il est soupçonné d’avoir touché plusieurs fois des pots de vin notamment 5 millions de dollars américains dans le vote des délégués africains pour l’attribution du Mondial 2022 au Qatar. Les exemples de ce genre sur Issa Hayatou sont légion.

Bref, Blatter et Hayatou c’est blanc bonnet et bonnet blanc. C’est un peu comme déshabiller Paul pour habiller Pierre.

Quoi qu’il arrive, l’accession d’un Africain à la tête de la Fifa brise un tabou : cela permet de prouver que les Africains n’ont rien à envier aux autres continents pour diriger les hautes institutions internationales. Ils peuvent aussi commettre les mêmes erreurs que les autres.

Déjà dans le passé, d’illustres Africains comme Boutros Broutos Ghali et Kofi Annan ont sans problème géré l’ONU chacun comme secrétaire général.
Abdou Diouf n’a pas non plus déçu à la tête de l’Organisation internationale de la Francophonie. Pas plus que Barack Obama à la Maison Blanche.


La Constitution, ce livre le plus maltraité en Afrique

Bonjour mes lecteurs africains. Comment va la Constitution dans votre pays ? Avez-vous croisé les bras ou bien vous faites quelque chose pour la protéger ? Ne laissons pas ce combat aux seuls mouvements citoyens Lucha et Filimbi, Y en a marre et Balai citoyen. Africains réveillez-vous.

On le dira jamais assez : le cimetière des Constitutions c’est l’Afrique. Je sais que vous ne pouvez pas me contredire.

Quand vous entendez pleurer les Burundais, les Congolais, les Burkinabè, les Togolais… Pensez-vous qu’ils pleurent seulement leurs morts et leurs crises économiques ? Non : ils pleurent aussi les Constitutions assassinées dans leurs pays. Si bien que parfois le deuil de la Constitution est bien plus grand que celui des migrants en Méditerranée.

Partout on pleure les articles qui étaient dans la Constitution et qui ne sont plus, parce qu’on les a tout simplement rayés du texte. Ils dérangeaient quelqu’un au sommet de l’État.

Un instant. Je vais vous rappeler une chose que vous avez oubliée: les choses écrites comme les Constitutions, les livres, les cahiers, et autres, laissez ça aux Blancs. Chez nous en Afrique, c’est la tradition orale. Chez-nous, les écrits s’envolent, mais les paroles du grand-père restent. (rire)

Nous n’avons donc pas besoin qu’on nous écrive dans un livre ce que nous devons faire au pouvoir. Nous avons une mémoire telle que nous retenons tout dans la tête, et de génération en génération. Foutaise !

Je dis et je vous le répète: le livre sacré le plus profané aujourd’hui n’est pas la Bible, ce n’est pas non plus le Coran. C’est la Constitution. Ce sera toujours la Constitution.

LA CONSTITUTION 1

Les textes de la Bible et du Coran, tout comme les autres textes sacrés, datent des millénaires, pourtant leurs versets, chapitres et sourates restent toujours les mêmes et inchangés.
Par contre pour la Constitution, les textes ne bénéficient pas du même respect et de la même intangibilité par le régime en place. Il y a toujours une dispute de frontières communes entre les mauvais chefs d’Etat et la loi fondamentale de leurs pays.  Et dans ce genre de conflit, c’est toujours la Constitution qui perd, surtout qu’elle n’est pas armée pour se défendre.

Tout le temps, la Constitution est en salle d’op des dirigeants; elle subit des perquisitions, des tortures, des extorsions,  ainsi qu’une fouille systématique à chaque check-point électoral. A mon avis, les crimes contre la Constitution devraient être érigés en infractions internationales au même titre que les crimes contre l’humanité, crimes de guerre et de génocide.

Surtout ces dernières années, les Constitutions de nos pays ne savent plus à quel saint se vouer. Elles sont la bête noire des chefs d’Etat en fonction, spécialement les articles qui limitent le nombre de mandats présidentiels. Ces articles-là sont vraiment en insécurité. A mon avis, ils ont besoin d’une protection spéciale, peut-être celle de l’ONU.

Les chefs d’Etat barbares, il y en a en Afrique, comme Nkurunziza : celui-ci a battu son pays le Burundi par 3 mandats à 0. Et depuis la révolution burkinabè Nkurunziza est le tenant du titre.

Si vous avez un stylo et un bout de papier pour prendre note, voici la liste des bourreaux de nos Constitutions :

– Les chefs d’État;

– La Garde républicaine;

– Les Cours suprêmes ou constitutionnelles;

– Les Parlements;

– La communauté internationale, le Fonds monétaire international et la Banque mondiale…

Cette liste n’est pas exhaustive.

Autant on reconnaît un mauvais comptable à sa manière de manipuler les chiffres devant faire foi de sa gestion, autant on reconnaîtra un bon ou un mauvais chef d’État par son attitude vis-à-vis de la Constitution de son pays.

En Afrique, le nombre de fois où les Constitutions ont été changées ou modifiées ne peut plus être compté. Il faut peut-être utiliser une calculette. Et sauf imprévu, les textes de la Constitution s’apprêtent encore à être sabotés et tripatouillés en 2015 et 2016 dans des pays peu démocratiques comme la RDC, le Rwanda, le Congo-Brazzaville, le Tchad, etc. Je ne suis pas prophète. Déjà le Burundi a donné l’exemple d’un 3e mandat.

La Constitution est devenue le livre le plus célèbre. Surtout en période électorale. Tout le monde chante et glorifie la Constitution. Pas un journal d’information à la radio ou à la télé où l’on n’évoque pas le sujet. Elle est célèbre, mais piteusement célèbre en Afrique, en raison de son mutisme et de sa nature de se donner en sacrifice…

Elle ne parle jamais. Comme un agneau, la Constitution se laisse tondre; elle est trahie, arnaquée, spoliée par ceux-là mêmes à qui elle a conféré de hautes fonctions.

Je ne veux plus regarder aucune cérémonie d’investiture d’un chef d’Etat africain, car, souvent la main sur la Constitution, ils mentent tous en disant:  » Moi untel, élu président de la République, je jure de respecter la Constitution et les lois de la République… » C’est juste une récitation.

Quelqu’un se demandait si la Constitution est une femme pour se faire violer si fréquemment !


L’ennemi de l’Afrique, c’est l’Africain lui-même

L’état malheureux de l’Afrique aujourd’hui est exactement celui que les Africains eux-mêmes ont voulu. Le jour où les Africains voudront une Afrique bien meilleure que celle que nous avons aujourd’hui, ils l’auront. L’ennemi de l’Afrique c’est l’Africain lui-même. L’Occident quant à lui ne fait qu’en profiter.

Je méditais sur cela et j’égrenais quelques larmes. L’Afrique, un continent supposé berceau de l’humanité et pourtant aujourd’hui ce n’est qu’une terre abandonnée.

Dans la vie, il semble que les ennemis sont plus nombreux que les amis. La différence c’est que les amis apparaissent au grand jour, tandis que les ennemis, un ou deux seulement peuvent se manifester. Mais attention : un seul ennemi qui se manifeste peut être la partie visible de l’iceberg, des millions d’autres agissent dans l’ombre. L’Afrique a ainsi des ennemis diurnes et nocturnes; et parmi eux, ses propres fils.

Là où les Occidentaux s’unissent et font bloc, les Africains sont toujours divisés. C’est comme si en Afrique tout est fait pour nous diviser. La gestion, les élections, l’argent, les frontières… tout nous divise. Même nos noms portent toujours à division : Hutu, Tutsi, Imbonerakuré, Pygmées, Bantou, Touareg, Selekas, anti Balaka, Peul, M23, zoulou… Ce sont des identités de division.

C’est pourquoi le fameux projet des États -Unis d’Afrique n’a jamais vu un début de concrétisation. Le jour où l’Afrique dépassera définitivement ses identités tribales, c’est alors qu’elle sera prête à décoller.

XENOPHOBIE EN RSA ph AFP Ph AFP

Xénophobie contre les Africains en Afrique du Sud

Souvent nous accusons l’Occident à tort, alors que c’est nous sommes à l’origine de nos maux. Nous avons détruit nos pays, et nous bradons les nombreuses richesses de notre continent. L’Occident quant à lui ne fait qu’en profiter.Par exemple :

– Quand nos dirigeants détournent les deniers publics jusqu’à vider les caisses de l’État, est-ce sur ordre des Occidentaux ?

– Quand les agents et fonctionnaires dans nos pays sont impayés depuis plusieurs mois, dites- moi si ce sont les Occidentaux qui ont dit à nos dirigeants de ne pas les payer?

– Quand nos routes sont en si mauvais état depuis l’indépendance, quand les murs de nos hôpitaux n’ont jamais été repeints depuis 15 ans et que dans ces hôpitaux on ne trouve même pas une seringue, c’est toujours les Occidentaux ?

Pouvez-vous nous dire si ce sont les Occidentaux qui interdisent l’eau potable et le courant à la population.

Laissez les Blancs tranquilles, c’est l’Africain qui est mauvais.

Jamais en Occident vous ne verrez un candidat à la présidence prendre les armes contre son rival pour avoir perdu l’élection. Mais l’Africain le fera sans ménagement et versera beaucoup de sang ! Sans culture de fair-play, il revendiquera une victoire dans une élection, dont il sait qu’il n’est pas le gagnant. En fin de compte, il intoxiquera les jeunes déjà trop analphabètes et leur donnera des armes.

Hutu-milicia hutu militia

L’ennemi de l’Afrique c’est l’Africain lui-même. J’ai vraiment honte de ces Africains qui, arrivés en Europe par l’immigration légale ou clandestine, oublient immédiatement leur origine et ne veulent plus entendre parler de l’Afrique.

Ces émigrés africains passent leur temps à admirer les infrastructures et les bonnes conditions de vie en France, alors qu’en Afrique leurs propres pays pourrissent. Ils aiment moissonner là où ils n’ont pas semé, se glorifier de ce qu’ils n’ont pas construit.

Pour nous montrer combien c’est beau en Europe, ils se font photographier au bas de la Tour Eiffel et nous envoient des photos comme si c’est tout ce dont nous avions besoin. Ils oublient que si l’Europe est devenue si belle, c’est parce que les Européens ont dû rester chez eux et travailler dur pour en faire ce qu’elle est aujourd’hui. Mais les Africains, au lieu d’en faire autant chez eux, ils émigrent. Je m’en fous des raisons qui les poussent à partir.

Pourquoi les meilleurs cerveaux africains vont à l’étranger où déjà il y en a d’autres en surnombre ? Qu’est-ce qui va rester à l’Afrique ? Certains sont en Europe avec pour tout travail laver les morts, alors qu’ils ont des diplômes et ont laissé des emplois dignes dans leurs pays respectifs.

Et ceux-là mêmes qui sont restés en Afrique, comme dirigeants qu’ont-ils fait ? Ils ont pillé leurs pays et placé leurs biens mal acquis en Occident. Ils ne trouvent aucun inconvénient à devenir illicitement plus riches que leur État. C’est ainsi qu’aujourd’hui l’Afrique profonde n’est que ravins, routes trouées, famines, guerres,  analphabétisme… Voilà ce que nous léguons aux générations futures. Pitié !

FAMINE ph nouvelobs

La famine en Afrique

Pitié aussi pour ces autres Africains qui eux ont la peau blanche, mais les parents noirs, comme Barack Obama. Surtout lui. Le pauvre. Malgré sa nationalité américaine et son savoir brillant, les Américains lui rappellent toujours qu’il est Kényan et que son père est noir.

Personnellement, tout ce que je retiens de Barack Obama sur l’Afrique c’est de bons discours et pas les actes. Je suppose que l’Afrique doit regretter d’avoir eu un tel fils illustre, mais qui ne lui a pas été d’un grand secours.

C’est ici l’occasion de dire à mes frères et sœurs africains que si nous ne faisons rien chez nous, personne ne viendra le faire à notre place; l’homme blanc ne viendra que pour ses intérêts.

Ainsi pour moi, l’ennemi de l’Afrique c’est le propre fils de l’Afrique.


Centrafrique, essayons un Gabonais à la tête de la Minusca

Parfait Onanga ph coaci.com

Ban Ki-moon pense qu’avec un Gabonais en lieu et place d’un Sénégalais, la moralité et la bonne conduite peuvent revenir à la Minusca. Ainsi, le Gabonais Parfait Onanga vient tenter de redorer le blason terni de la Mission des Nations unies en RCA.

Aujourd’hui l’ONU peut-elle encore avoir des leçons à donner à qui que ce soit dans le monde ? Car une bonne leçon ne peut être bien suivie par les élèves que lorsque celui qui la donne en montre lui-même l’exemple. Or l’institution ressemble désormais à ces prêtres qui nous disaient à la messe :  » Faites ce que je dis, mais ne faites pas ce que moi-même je fais ».

Les missions onusiennes qui donnent tant de leçons de démocratie à nos pays, ont aussi elles-mêmes besoin de recevoir des leçons. Dans le monde, ces missions n’ont plus pour réputation que viols, prostitution, commerce illégal, pédophilie, etc.

Dernier exemple en date, la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca). Là-bas, semble-t-il, les casques bleus ne font pas que le maintien de la paix: ils font aussi le maintien de leur libido. Une enquête d’Amnesty International les accuse d’avoir violé une fillette, mais aussi d’avoir tué aveuglément 2 civils d’une même famille.

Ce genre d’abus ne sont pas les premiers attribués aux employés de l’ONU en Centrafrique. Le fait même que Ban Ki-moon ait demandé la démission de son représentant spécial dans ce pays (le Sénégalais Babacar Gaye) en dit long sur l’ampleur des scandales. L’ONU est honnie.

La malheureuse leçon que nous retenons de cela, c’est que les groupes armés qui sévissent en Afrique ne sont pas les seuls à commettre des exactions : l’ONU les commet tout aussi systématiquement sur les populations civiles. Détournement, tueries, abus sexuels… par des casques bleus, ça donne la chair de poule.

Babacar Gaye a démissionné; le Gabonnais Parfait Onanga l’a remplacé, mais ça ne suffit pas; ça ne fait même pas justice aux Centrafricains. Il faut envoyer les présumés coupables à la Cour pénale internationale. J’ai bien dit la CPI ! Car si les hommes du Congolais Jean Pierre Bemba ont commis les mêmes abus en Centrafrique et Jean-Pierre Bemba croupit aujourd’hui à La Haye, ce serait deux poids deux mesures que de laisser vos soi-disant soldats de la paix se tirer d’affaire.

Quant à la Minusca, son nouveau patron Parfait Onanga devra démontrer qu’il est vraiment parfait comme son nom.

Par ailleurs, en acceptant la responsabilité institutionnelle de la Minusca dans ce scandale en RCA, l’ONU salit elle-même la personne du Sénégalais Babacar Gaye. Conséquences : Babacar Gaye, tout innocent qu’il est, aura désormais beaucoup de mal à se faire accepter comme une personne crédible dans une autre mission de l’ONU dans un autre pays. On dira toujours que sous son règne à la Minusca, les casques bleus se sont très mal comportés.

Un adage ne dit-il pas qu’il n’y a pas de mauvaise troupe, mais c’est un mauvais chef.

 


Burundi : Agathon Rwasa, un opposant essoufflé


AGATHON RWASA ph Jeune Afrique ph Jeune Afrique

Agathon Rwasa

La marche pour arriver au pouvoir n’est pas facile, surtout quand on a choisi d’être opposant. Pas étonnant que beaucoup abandonnent en route. Semble-t-il l’opposant burundais Agathon Rwasa est l’un d’eux. D’autres mêmes meurent avant de voir le palais présidentiel.

Quand vous voyez un opposant autrefois farouche, devenir subitement silencieux et très gentil avec le régime en place, c’est simple : cela signifie que tous ses ustensiles viennent juste d’être remplis par le pouvoir. Par ustensiles, j’entends: ses poches, sa bouche, ses comptes en banque, etc.

Qui pouvait imaginer Agathon Rwasa rester calme et ne rien dire face à la tentative d’assassinat du militant des droits de l’homme Pierre-Claver Mbonimpa et à l’agression du correspondant de RFI Esdras Ndikumana !

Agathon Rwasa s’est discrédité de la manière la plus ridicule. En réalité, il s’est essoufflé: il pensait qu’il était peut-être un grand opposant et qu’il n’allait pas tarder à diriger le Burundi à l’issue de la présidentielle de juillet 2015, mais c’était sans compter avec le jusqu’au-boutisme de l’apôtre Pierre Nkurunziza.

Maintenant que Nkurunziza a réussi son coup du 3e mandat, Agathon Rwasa ne sait plus attendre 2020 année de fin du 3e mandat pour se représenter encore. Et qui sait si même en 2020 Nkurunziza ne demandera pas encore un 4e mandat ?

Rwasa s’est vite essoufflé dans la course. Il a pris donc un raccourci. Et coup de théâtre: lui qui méritait la présidence du pays, se contente désormais d’un bien maigre poste de vice-président de l’Assemblée nationale. Poste que d’ailleurs lui ont offert gracieusement les députés de Nkurunziza.
Par ce revirement, Agathon Rwasa a surpris tout le monde. A commencer par ses propres partisans ainsi que ses camarades de l’opposition qui comptaient sur lui pour résister à ce ridicule 3e mandat de Nkurunziza.

En réalité, Agathon Rwasa a fait tout haut ce que la plupart des opposants africains ont toujours fait tout bas. Il a simplement démontré que la lutte qu’il menait n’était pas pour la démocratie et le bien-être du Burundi, mais plutôt pour son intérêt égoïste et personnel. Il cherchait un emploi, il l’a eu et il s’est tu ! Ses nombreux partisans n’ont eu que leurs yeux pour constater la trahison.

En Afrique, quand les opposants échouent aux élections ou que des voix leur ont été volées, on a pu en voir plus d’un  s’autoproclamer président élu. Étienne Tshisekedi l’a fait en République démocratique du Congo, André Mba Obame au Gabon, Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire.

Curieusement, au Burundi, l’opposant Rwasa n’a même pas osé contester la victoire de Nkurunziza. D’abord il avait déjà cessé de condamner l’idée même d’un 3e mandat. Il n’allait plus aux réunions de l’opposition… Bref, tout était clair qu’il s’était déjà vendu au régime.

Cela me fait dire que ce que nous avons en Afrique, ce n’est pas tant une crise financière, mais plutôt une crise d’hommes. Ces opposants africains ne sont vraiment pas à la hauteur et n’inspirent pas confiance.

Si Agathon Rwasa était Nelson Mandela, je crois qu’il se serait rapidement soumis au régime d’apartheid. Le régime même qui persécutait son peuple. Rwasa n’aurait pas accepté de tenir bon pour endurer 27 longues années de prison comme l’a fait courageusement Madiba.

Pour leur salut, les Burundais ne devront plus compter que sur le Bon Dieu.


Pour une fois félicitons Kabila

Un bienfait reste un bienfait, peu importe celui qui en est l’auteur. De même le mal restera le mal même si c’est un ange qui l’a commis.

Depuis près d’une décennie, la RDC n’avait plus de compagnie nationale d’aviation. Les quelques aéronefs qui volent dans le ciel congolais actuellement appartiennent à des privés; la plupart qualifiés de cercueils volants, sont inscrits sur la liste noire de l’Union européenne.

Aujourd’hui, le gouvernement Kabila vient d’acquérir 2 appareils Airbus A 320, mettant ainsi en place une nouvelle compagnie aérienne de la RDC appelée Congo Airways. Super ! Mon pays n’avait plus vu ça. L’un de deux Airbus a foulé le sol congolais jeudi 30 juillet 2015. Il a coûté à lui seul 25 millions de dollars américains, l’autre est attendu fin août. N’est-ce pas une bonne chose ?

Congo airways

Désormais en Afrique, quand on parle de Kenya Airways, Ethiopian Airlines et autres, on parlera aussi de Congo Airways. C’est quand même un motif de fierté nationale pour un pays qui n’avait plus de place dans le concert des nations.

Bien sûr me direz-vous : toute cette apologie pour juste deux avions ? Oui, monsieur ! Si un tien vaut mieux que deux tu l’auras, combien plus deux ne vaudront-ils pas mieux que 3 ou 4 dont on ne sait ni quand ni comment on les aura encore. Surtout avec un gouvernement comme celui de la RDC. Un adage de chez moi dit :  » Mieux vaut une bouche avec des dents pourries plutôt qu’une bouche sans dents ». Deux avions achetés sur fond propre du gouvernement congolais, c’est quelque chose.

Votre question je la connais, vous voulez savoir ce que je pense d’un éventuel 3e mandat de Kabila, de la démocratie et des droits de l’homme en RDC. D’abord vous savez que c’est hors sujet pour l’instant. Néanmoins à propos du 3e mandat, je suis d’accord, mais d’accord pour 3 mandats d’arrêt si la CPI veut les émettre, par contre je suis farouchement opposé à 3 mandats présidentiels consécutifs pour un même individu, fut-il Joseph Kabila.

JOSEPH KABILA PRESIDENT DE LA RDC

Joseph Kabila

Pardon, revenons aux avions. Le ministre congolais de transport déclare que ce premier appareil de Congo Airways a une capacité de 180 sièges, et sera consacré aux vols domestiques. Sur la carlingue figure le nom de Patrice Emery Lumumba, héros national et premier ministre du Congo-Kinshasa. Dans un pays où la rareté des avions fait que certaines villes ne reçoivent qu’un ou 2 vols par semaine, l’arrivée de Congo Airways a toute son importance.

Joseph Kabila a également réceptionné tenez-vous bien 18 locomotives neuves, 20 autres sont en route. Ce qui fait un total de 38 locomotives. Pour ceux qui connaissent l’état de délabrement de notre Société nationale de chemins de fer du Congo, on peut parler d’une résurrection de cette société.

LOCOMOTIVES ph RFI

Les vieilles locomotives que l’on avait jusque-là étaient terribles. Quand elles commencent un voyage en janvier, elles arrivent à destination en décembre. L’une d’elles, c’était visible était tellement fatiguée. Pour monter une simple colline, le moteur qui perdait tout son régime semblait dire :  » Est-ce que je vais y arriver ? Est-ce que je vais y arriver ? « . Et quand elle réussit à monter, il dit soulagé :  »Oui j’y arrive, je crois que j’y arrive… »

Voilà le genre de locomotives que le pays avait.

Reste à utiliser à bon escient ces nouvelles acquisitions qui ont coûté cher au Trésor public. Ainsi je dis, pour une fois on peut féliciter Kabila, mis à part tout ce que nous lui reprochons.


Mariage ou enfer sur terre !

Si tous les mariages étaient comme ça, vaut mieux rester célibataire

Dans mon quartier sur l’autre avenue vit un couple incroyable dans la ville de Mbujimayi. On se demande si cet homme et cette femme s’étaient réellement aimés avant de se marier. Ils se bagarrent et s’insultent tous les jours. Jusqu’au fond du quartier, tout le monde les connaît.

Lorsqu’ils se bagarrent, ce n’est pas une simple bagarre, c’est une rixe qui souvent se solde par des chaises cassées, des assiettes brisées, des bleus… Et cela tous les jours. Les voisins sont fatigués de jouer les médiateurs. L’homme est colérique, la femme est commère.
Une semaine, la femme s’exile dans sa famille, une autre semaine elle regagne le toit conjugal, c’est leur rythme de vie.

La seule preuve de leur union : la mise au monde d’un enfant chaque année. Si bien que tout le monde a compris qu’ils ne s’entendent que pour faire l’amour et procréer. Après 6 ans de mariage, 6 enfants. Trois d’entre eux ne vont plus à l’école faute de moyens, et deux autres sont morts de malnutrition l’année dernière.

La femme est infirmière, l’homme n’a pas d’emploi. Du matin au soir, il s’enivre, il joue au jeu de dames, au jeu d’argent et hypothèque même sa chemise. C’est la femme qui porte tout le poids du foyer : avec son petit salaire d’infirmière, elle paie le loyer, la nourriture, l’école des enfants… Tandis que le monsieur est là à boire.

Cet homme est vraiment irresponsable et dangereux. C’est lui qui fait circuler de fausses informations dans le quartier. Il ne suit jamais la radio ni la télé, mais quand il se met à vous raconter ce que Barack Obama a dit, c’est comme s’il était avec lui dans le « bureau ovale » à la Maison Blanche.

De plus en plus, la femme en a marre de lui. Même pour faire l’amour les violons ne s’accordent plus. La preuve en est ce qui s’est passé la semaine dernière. L’homme est venu à la maison à 1 heure du matin, ivre et voulant faire l’amour. La bagarre s’est engagée à 1 heure du matin, jusqu’à réveiller tous les voisins.

La femme a réussi à s’échapper de la maison, mais l’homme la poursuivait  dehors au clair de la lune comme on poursuit un gibier.

Alors vous, que dites- vous d’un tel mariage ?


Nkurunziza a gagné, le Burundi a perdu

Encore une de ces foutues élections africaines, ces commissions électorales indépendantistes, ces chefs d’Etat que l’on applaudit à leur arrivée et qu’on hue à leur départ. Ces dirigeants qui sitôt assis ne veulent plus partir.

S’il y a aujourd’hui un président bien tristement célèbre en Afrique c’est Pierre Nkurunziza du Burundi. D’habitude quand un homme persiste à faire tout le temps des choses anormales, il n’y a que deux choses : soit il se drogue, soit il est malade mental.

Je ne dis pas que le président Nkurunziza est comme cela, pardonnez- moi. Seulement, ce qu’il fait y ressemble beaucoup. Il aurait pu prouver le contraire s’il avait renoncé à ce 3e mandat. Il pouvait penser quand même à tous ces pauvres burundais en exil-plus  : de 150 000 réfugiés, tous ces morts et ces personnes blessées par balle alors qu’elles luttaient contre ce 3e mandat que ni la Constitution ni les accords d’Arusha ne permettent.

Nombreux sont désormais d’avis qu’il faut trouver non seulement un bon médecin à Pierre Nkurunziza, mais aussi un enseignant de cours de droit pour lui montrer que ce qu’il vient d’organiser n’est pas une élection, mais une farce. Lui dire aussi que l’Afrique a honte des dirigeants comme lui.

Je crois que l’heure est venue de mettre fin à toutes ces fameuses commissions électorales dites indépendantes. On ne voit plus en réalité à quoi elles servent. Ces élections qu’elles organisent sont finalement pires que celles qu’organisaient même les ministères de l’Intérieur.

Aujourd’hui, la commission électorale et le pouvoir en place marchent la main dans la main, au grand dam de l’opposition et de la société civile. C’est un peu comme un arbitre qui dans un match de football joue dans la même équipe que l’adversaire. Sur le terrain électoral, la Céni et le régime se font des passes en or, des caviars et le pays encaisse des buts.

Où est donc l’intérêt du peuple burundais dans cette élection du mardi 21 juillet 2015 ? Le peuple déjà si meurtri par plusieurs années de guerre et de dictature dont il pensait pourtant avoir déjà tourné la page.

Abandonné par la communauté internationale, le peuple burundais s’est battu seul contre ce 3e mandat de Nkurunziza. Hélas sans succès, car c’est l’armée qui a voté. Autrement dit, Nkurunziza est allé des urnes armées contre la Constitution et contre son propre pays. Et il a gagné.

Souvenez-vous, dans un autre billet, je vous disais que les urnes et même les coups d’Etat ne sont plus capables ni de changer les régimes ni de donner la démocratie en Afrique. Le cas du Burundi en est un exemple éloquent.

La communauté internationale doit cesser de distraire les Burundais. Cette communauté internationale a été capable d’empêcher Kadhafi de concrétiser son projet des Etats-Unis d’Afrique, en revanche elle s’est montrée totalement incapable d’empêcher Nkurunziza d’obtenir un 3e mandat.


RDC, un bébé âgé de 55 ans

30 juin 1960, 30 juin 2015, notre mignon bébé la République démocratique du Congo a totalisé 55 ans d’âge. Toujours bébé même à 55 ans. Le pays a connu un problème de retard de croissance physique. Malgré une barbe abondante, sa démocratie prend encore le biberon.

Obèse dès la naissance, le bébé RDC a du mal à se tenir debout et à marcher sur ses deux pieds, tellement il est gros : 2 millions 345 mille km2. Et 55 ans après l’indépendance, il ne peut marcher qu’avec les béquilles des aides extérieures. Sa sécurité ne tient qu’à la Mission des Nations unies au Congo (Monusco).

Ailleurs on parle des pays de vieille démocratie, mais chez nous, après 55 ans d’indépendance, on dit toujours « notre jeune démocratie »,  » notre démocratie débutante ». Et c’est vrai. Moi j’aurais même préféré qu’on dise « notre bébé démocratie », car c’est encore vraiment un bébé.

A la place d’un débat politique élégant et citoyen, les politiciens congolais n’ont que des querelles intestines propres aux enfants qu’ils sont. Raison pour laquelle chez nous, les guerres et les conflits même minimes n’en terminent pas. Savez-vous que les Congolais n’organisent jamais un dialogue supervisé par eux-mêmes, ils demandent toujours la médiation d’un adulte, la communauté internationale.

Les enfants, il faut les punir pour qu’ils se corrigent : c’est pourquoi en RDC la prison est facile, mais c’est une prison où vous trouvez beaucoup plus les opinions que la corruption, les viols, etc. C’est une de ces démocraties où des journalistes et des hommes politiques font des navettes entre la vie libre, la prison et la résidence surveillée. Ici les chanteurs engagés sont expulsés.

Pourtant, à 55 ans on se rapproche du 3e âge.  L’âge où l’eau et l’électricité devaient être disponibles pour épanouir le bébé. Mais les enfants congolais utilisent encore la rivière comme eau potable, et la lune comme éclairage nocturne.

Il ne faut surtout pas donner aux enfants les infrastructures et les services sociaux de base, car ils vont les abîmer. C’est ainsi qu’en 2015, mieux, en ce 21e siècle, certains villages de chez-nous n’ont jamais vu une école, encore moins un centre de santé.

Les quelques infrastructures qu’avait laissées le colonisateur sont aujourd’hui en ruine; elles doivent disparaître pour que nous en construisions de nouvelles.

Vive les 55 ans d’indépendance de la RDC !

 


Grands de ce monde, que dites-vous de ce terrorisme qui prospère ?

La machine terroriste tourne à plein régime en 2015 : des morts partout et tous les jours, au nom d’Allah le miséricordieux. En face, un Occident confus, impuissant et spectateur.

Les candidats occidentaux au djihad ne sont plus à considérer comme un phénomène mineur. Chaque jour, ils débarquent en Irak et en Syrie. Attirés par Dieu ou par l’argent ? Rien de tout cela. Ils sont simplement fascinés par le fait de tuer et de se tuer, en se faisant exploser eux aussi par une bombe.

Grands de ce monde, je crois qu’il faut maintenant agir. Jusqu’à quand serez-vous là à compter vos morts innocents, sans rien faire de plus ?

C’est qu’il faut à l’heure qu’il est, c’est une conférence internationale sur le terrorisme et l’islam radical. Croiser les bras et pleurnicher ne changera rien à la détermination des djihadistes. Eux aiment la mort et les atrocités. Leur dieu se nourrit de sang.

En endeuillant si gravement quatre pays le même jour vendredi dernier, les djihadistes ont certainement réussi un grand coup. 38 morts en Tunisie, 27 au Koweït, 1 en France et plusieurs dizaines d’autres en Somalie…  Le tout en plein ramadan !

Plus concernés par la crise grecque que par la lutte contre le terrorisme…

Il est temps que les grands de ce monde décident de prendre la menace terroriste au sérieux. Les quelques frappes sporadiques de la coalition contre l’organisation de l’Etat islamique en Irak et en Syrie ne suffisent pas.

Si l’Europe peut dépenser tant d’énergie dans la gestion la crise grecque, si le G8, le G20 et autres peuvent se réunir pour le réchauffement climatique, le nucléaire iranien, etc. Pourquoi ils ne se réuniraient pas en urgence pour trouver une fois pour toutes une réponse au terrorisme ?

L’Occident doit savoir que la recrudescence du terrorisme international aujourd’hui n’est que la conséquence des chaos créés par lui en Lybie, en Irak et en Afghanistan. Ces pays sont devenus de véritables usines de fabrication de djihadistes, dont bon nombre sont recrutés en Occident même.

A quel signe peut-on reconnaître un terroriste?

Il est de plus en plus difficile de connaître qui est djihadiste et qui ne l’est pas. Ce n’est même plus important de consulter les casiers judiciaires des gens. Même ceux qui n’ont jamais eu un seul antécédent avec la justice sont comptés parmi les djihadistes.

Le terrorisme international est peut-être devenu une loge mystique à laquelle même des chefs d’Etats adhérent du cœur, comme on adhère à la franc maçonnerie, aux  illuminatis, à la rose croix, etc. Cela ne me surprendra pas par exemple d’entendre un jour que « Barack Obama ou Angela Merkel » sont allés en djihad au proche-Orient. Tout est possible, tout le monde peut devenir djihadiste!

Le jeune djihadiste tunisien Seiffedine Rezgui a tué ses 38 victimes à l’aide d’une arme qu’il avait dissimulée dans un parasol. Preuve que la circulation incontrôlée d’armes à feu contribue au terrorisme. C’est encore la faute aux grands de ce monde : ce sont eux qui fabriquent et vendent les armes.

Autrefois, les grenades, les armes de poing, les kalachnikovs devaient rester dans les casernes et être portées uniquement par des personnes habilitées, comme la police, l’armée et les services de sécurité. Mais l’Occident a banalisé le port d’armes à feu, et n’importe qui peut se les procurer. La conséquence, ce sont les groupes armés en Afrique et des tueries comme celle de Charleston.

Comment se protéger des attentats kamikazes ?

Cette question est difficile, elle sera toujours difficile en raison des modes opératoires imprévisibles des djihadistes. L’une des solutions serait peut-être d’éviter de se retrouver fréquemment dans des rassemblements. Les terroristes aiment les attroupements, ça leur permet de faire le plus de victimes possibles.

Or éviter les lieux bondés de gens, comme les marchés, les églises, les mosquées, les écoles, les stades… équivaut à dire qu’il faille s’emprisonner chez soi ! C’est dommage, mais c’est peut-être la solution pour vivre.

Non. Il faut une conférence internationale sur le terrorisme.