Jean-Hubert BONDO

Tiken Jah Fakoly, tu déranges Kinshasa…

Le chanteur ivoirien Tiken Jah Fakoly a été explusé de la RDC. Pour une raison simple : il dérangeait le pouvoir congolais…

Problème de visa, dit-on ? Je ne pense pas. Le souci est ailleurs. Comment évoquer la question du visa alors que  tout le monde sait que des dizaines de milliers d’étrangers vivent en RDC sans aucun papiers sans avoir jamais été inquiétés…

Ecoutez cet adage de chez-moi:  » Se dire la vérité ne tue pas l’amitié et la fraternité ». Pour moi, le motif d’expulsion de Tiken est à trouver dans les messages que ce chanteur distille dans ses chansons. Des messages anti-troisième mandat. A Kinshasa, il allait tout raconter dans un long concert. C’est ça la vérité, je pense. Si je mens que quelqu’un me contredise objectivement.

A part cela, pour ce qui est des chanteurs, la RDC n’a rien à envier à la Côte d’Ivoire : Kinshasa compte de grands talents de musique de renommée internationale comme ceux de la Côte d’Ivoire, avec des Lokwa Kanza, Papa Wemba, Koffi Olomide, Werrason, JB Mpiana et bien d’autres qui ont déjà joué au Zénith et à l’Olympia de Paris.

Les chanteurs engagés pas les bienvenus en RDC ?

Mais pour ce qui est de la démocratie, là, le bât blesse. Tiken Jah Fakoly devrait se renseigner avant de venir à Kinshasa. Il devrait savoir que 3 mois avant lui,  des rappeurs sénégalais pro-démocratie du mouvement Y en a marre avaient déjà été expulsés de la « très très démocratique République« . Même chose pour les leaders du mouvement burkinabé balai citoyen.

Tiken est ce que l’on appelle un chanteur engagé : il aime chanter la démocratie, la prise de conscience africaine, les droits de l’homme, etc. Chez-nous en RDC, nos chanteurs n’osent pas chanter ces choses-là. Sinon on les mettrait tous en prison. Chez-nous, on préfère chanter la beauté des femmes, la majesté du fleuve Congo, les louanges du régime, etc.

Du temps du Maréchal Mobutu, il n’ y avait qu’un chanteur qui lui donnait du fil à retordre : c’était Franco Luambo Makiadi, mais il est mort. Depuis, la musique que nous avons au Congo est celle qui caresse dans le sens des poils. Si bien que lors des élections présidentielles de 2011, plusieurs chanteurs congolais vivant au pays avaient par leur musique battu campagne pour le candidat Joseph Kabila.

Cette expulsion de Tiken Jah Fakoly n’a fait qu’amplifier la mauvaise image de la RDC à l’étranger. Laissez-moi ne pas en dire long, de peur d’être moi-même expulsé.


Après le scandale à la Fifa, enquêtons maintenant à l’ONU

D’habitude c’est très facile de voir la petite paille qu’il y a dans l’œil du voisin, et non la poutre que l’on a soi-même dans son propre œil. J’ai observé tout le monde condamner avec véhémence le scandale de corruption à la Fifa, et Blatter a démissionné. Même l’ONU envisage de revoir ses partenariats avec cette haute instance du football mondial. Bien sûr la Fifa a tort, mais pour moi elle n’est pas la seule organisation internationale coupable de corruption au monde. Il y a pire à l’ONU qu’à la Fifa.

La liste de corrompus est longue comme un oléoduc et l’ONU y figure en bonne place. Chaque nuit, beaucoup d’argent circule sous la table, et les mieux placés de l’ONU se remplissent les poches. Blatter a démissionné, mais à l’ONU on démissionne rarement après un scandale. Personnellement je crois qu’avant de condamner la Fifa, l’ONU devrait d’abord balayer devant sa propre porte, tant elle sait qu’elle est aussi au cœur de nombreux scandales politiques ou financiers. Et jusqu’à présent personne n’y a démissionné avec fracas comme Blatter.

En octobre 2013, l’ONG Transparency International dénonçait dans un rapport des cas de corruption et d’impunité au sein des missions de maintien de la paix des Nations-Unies. Dans ce rapport, l’ONG dresse une liste de 28 canaux à travers lesquels la corruption se pratique à grande échelle dans les missions de l’ONU. Elle énumère notamment  » les pots-de-vin, le vol, la passation de marché, l’exploitation sexuelle, la liquidation des actifs, le détournement de salaires et la concussion des sous commissionnaires… »

Plus grave, selon Marilyn Allien de Transparency International Haïti, « le système de supervision de l’ONU est très politisé », à tel point que les fonctionnaires onusiens qui tentent d’aborder les questions de corruption dans l’organisation sont victimes de « représailles ».

Un autre témoignage qui illustre le niveau élevé de corruption à l’Onu est évoqué en décembre 2014 par le journal le Guardian dans son enquête intitulée  » l’Onu au coeur d’un système de contrebande de matériaux de construction à Gaza« . Le Guardian affirme avoir « constaté que des marchés de contrebande étaient systématiquement établis devant les entrepôts contrôlés par l’ONU, où les matériaux étaient revendus jusqu’à quatre fois plus cher ».

Toujours selon cette enquête du Guardian, « des fonctionnaires de l’ONU recevaient des pots de vin pour émettre des coupons, offrant la possibilité d’acheter plus de matériaux que nécessaire, dont l’excès pouvait être revendu au marché noir. D’autres encore se faisaient payer pour fermer les yeux ».

En République Démocratique du Congo, la Monusco ( Mission de l’Onu pour la Stabilisation du Congo ) a plusieurs fois été impliquée dans l’exploitation illégale des minerais congolais: or, coltan, cassitérite… L’un des scandales les plus graves de l’Onu chez-nous c’est lorsque des casques bleus ukrainiens de la Monusco ont été appréhendés en plein trafic illicite des uniformes des Forces Armées de la RDC. Ils auront même le culot de déclarer qu’ils comptaient utiliser ces uniformes de l’armée congolaise pour faire la chasse!

L’Onu c’est aussi le réservoir des scandales sexuels: viol, pédophilie, harcèlement et autres abus sexuels dont les auteurs n’ont jamais été sanctionnés. Le journal Jeune Afrique a eu aussi à déplorer les frasques sexuelles des fonctionnaires de l’Onu en RDC.

Voici quelques cas d’abus sexuels rapportés par Jeune Afrique en 2004 quand la Monusco s’appelait encore Monuc:  » une petite fille de 6 ans a été violée par un fonctionnaire onusien, à Goma, dans l’Est. Le coupable, un Casque bleu marocain, n’a pas été sanctionné et est rentré tranquillement dans son pays. En revanche, un citoyen russe occupant un poste de responsabilité a dû quitter discrètement la RDC sous protection militaire, pour éviter la pression de la famille d’une mineure dont il s’était amouraché. »

« À Kinshasa, certains fonctionnaires onusiens font prospérer le marché lucratif de la prostitution et de l’industrie pornographique. Ils organisent gangbangs et partouzes, parfois avec des mineures. À Bunia, capitale de la province de l’Ituri, dans le nord-est, certains Casques bleus et employés de l’ONU ont transformé en bordels à ciel ouvert les camps de personnes déplacées, de pauvres hères qu’ils sont pourtant censés protéger. »

« …un haut responsable de l’ONU à New York, signale par ailleurs, lors d’un entretien téléphonique, plusieurs cas d’agressions contre des Congolaises, mais aussi entre membres de la Monuc. Une gradée sud-africaine aurait ainsi été récemment violée par un de ses compatriotes, homme du rang. Et ce n’est pas tout. »

« En avril dernier, un agent de la Monuc aurait eu, devant plusieurs témoins, choqués, un « geste déplacé » et suffisamment évocateur en direction de la plantureuse Madeleine Kalala, ministre congolaise des Droits humains… » Fin de citation du journal Jeune Afrique.

Bref, le scandale à la Fifa n’est qu’une petite goutte d’eau, comparé à l’océan de scandales de toutes sortes que connait l’Onu.

Alors, laissez la Fifa tranquille. A mon avis, Ban Ki-moon devait aussi démissionner.


Les urnes et les putschs incapables de changer les régimes en Afrique

                                                                      Urnes photo AFP

Faire partir un chef d’Etat africain aujourd’hui devient un véritable casse-tête. D’abord, jamais il ne partira de lui même; ensuite il installe un mauvais régime. Voyez ce qui se passe au Burundi. Le cas récent du Nigeria avec l’élection de Muhammadu Buhari n’est qu’une exception à la règle.

Pourtant, avant on pensait que la démocratie et les urnes résoudraient facilement les problèmes d’alternance au pouvoir en Afrique, mais aujourd’hui force est de constater que la seule démocratie et les urnes ne suffisent plus.

Car si vous ne le savez pas, les chefs d’Etat africains sont des Messi-pas du nom du Messie que l’on appelle Jésus mais plutôt le Messi argentin du Barça– ils savent dribbler non seulement le peuple, mais aussi même la démocratie et les urnes.  Finalement c’est comme si en Afrique seules la mort et la rue peuvent occasionner l’alternance. Autrement, celui qui est sur le trône y est pour de bon.

Beaucoup d’entre ces leaders africains sont au pouvoir depuis au moins 15 ans, en termes de mandat c’est au moins 3 mandats. Pourtant même désavoués ils sont toujours là et veulent continuer, jusqu’à se faire légitimer par de mauvaises urnes.

A 91 ans, Robert Mugabe par exemple n’aurait pas dû être à la tête du Zimbabwe, mais il est encore là par les urnes, Fort Eyadema du Togo est là par les urnes, Idriss Déby du Tchad est aussi-là par les urnes, Abdelaziz Bouteflika d’Algérie par les urnes… Plus grave, par les urnes, Robert Mugabe dirige aujourd’hui même l’Afrique.

A vrai dire, les urnes ont échoué à nous donner la démocratie en Afrique: car dans beaucoup de cas, celui qui sort des urnes n’est pas celui qui devait l’être. Or autrefois, là où les urnes échouaient, les coups d’Etat militaires réussissaient. Mais aujourd’hui ce n’est plus le cas. Les chefs d’Etat africains peuvent se maintenir même en cas des putschs déjà consommés! C’est le cas au Burundi et ç’a encore été le cas en Gambie au mois de décembre dernier.

Si ce n’est pas un exploit, alors expliquez-moi comment un coup d’Etat militaire peut échouer à Bujumbura Pierre Nkurunziza absent du pays! En Gambie, le président Yahya Jammeh était aussi à l’étranger quand le putsch mené contre lui a aussi échoué. Bref, avec ces exemples burundais et gambien, les coups d’Etat militaires ne font plus peur aux chefs d’Etat africains. Ainsi, il n’y a peut-être que la rue et le syndrome burkinabè comme solution pour l’alternance au pouvoir en Afrique.


Se disputer même une tombe : ça existe chez nous

Vous savez chez-nous au Congo, se disputer et tout contester, fait partie de l’identité nationale. Voilà que nous nous disputons même les tombes!

La scène que je vais vous conter s’est passée après 3 jours de deuil, lorsque la dépouille mortelle d’un médecin du nom de docteur Mutombo devait être inhumée un après-midi. De son vivant, ce docteur était enseignant dans plusieurs facultés de médecine des universités locales. Cette histoire n’est pas une fiction, c’est une histoire réelle qui a eu lieu récemment dans la petite ville de Mbujimayi au centre de la RDC.

Au cimetière, les fossoyeurs avaient déjà creusé la tombe du docteur. Si vous ne le savez pas peut-être: une tombe chez nous c’est simplement ouvrir légèrement la terre, vous mettre dedans et la refermer. C’était ce genre de tombe là. Pas étonnant que de la RDC proviennent souvent des nouvelles comme celle de la fosse commune de Maluku.

Loin de moi d’exagérer : les mieux nantis arrivent quand même à se procurer une belle tombe bien creusée, profonde et bien construite. Seulement voilà, la tombe du médecin n’était pas comme ça, ce qui témoigne du mauvais traitement réservé aux enseignants d’universités en RDC.

Le moment venu, le cortège funèbre du docteur Mutombo arrive au cimetière. Les étudiants de toutes les universités sont là en train de le pleurer et de sangloter. Mais dès qu’ils ont vu la tombe, ils se sont révoltés. Selon eux, inhumer ce professeur d’université dans une telle tombe si malheureuse, c’est l’humilier à titre posthume. Les filles surtout étaient très remontées; elles se sont mises à vociférer contre les autorités et contre les membres de la famille biologique du docteur.

Au bout d’un moment, les étudiants aperçoivent une autre tombe, mais celle-là bien construite et qui attendait de recevoir le soir même la dépouille d’un directeur d’ entreprise.  »Voici la tombe qui convient à notre prof, » s’écrient les étudiants. Comme une blague, ils s’emparent de cette tombe d’autrui et y mettent le corps du médecin. Au même moment, les propriétaires de la tombe arrivent avec leur mort à enterrer. Où est notre tombe ? demande l’un d’eux. Les étudiants leur indiquent la tombe qu’eux même avaient abandonnée, et leur disent :  » Euh! Plantez votre mort là-bas, ici nous avons déjà mis le professeur. »

– Pas question, répliquent les propriétaires de la tombe, exhumez votre mort, nous mettons le nôtre à sa place.

Comme personne ne voulait entendre l’autre, la bagarre s’engagea en plein cimetière. Utilisés comme des projectiles, les crucifix en bois volaient dans tous les sens. Mais l’autre camp n’a pas pu résister, car les étudiants étaient plus nombreux.

Bref, jusqu’à ce jour, le corps du médecin repose dans une tombe qui ne lui était pas destinée. L’autre mort fut enterré dans la tombe laissée par les étudiants.

Cela me rappelle une histoire de la Bible dans le livre de Jude verset 9 qui dit :  » Satan et l’archange Michaël se disputaient le corps de Moïse ». Mais dans notre histoire ici, on se dipute une tombe. Alors qui est Satan et qui est l’Archange Michaël ?

 

 


Redécoupage territorial en RDC : de nouveaux germes d’instabilité

On craignait que le redécoupage territorial de la RDC en nouvelles provinces ne réveille les vieux démons de tribalisme. C’est apparemment ce qui est en train d’arriver, avant même que le redécoupage n’entre en vigueur.

Dans la province du Kasaï oriental par exemple, le territoire de Ngandajika peuplé des populations de langue Luba refuse d’appartenir à la future province de Lomami. Motif : cette future province de Lomami sera constituée en majorité des populations d’autres tribus et d’autres langues que les leurs.

Déjà les ressortissants de Ngandajika font signer une pétition à déposer à l’Assemblée nationale, pétition portant leur refus de faire partie de la province de Lomami. On parle d’un million de signatures déjà recueillies.

Toujours dans la province du Kasaï oriental, deux villes : Lusambo et Lodja se disputent le statut de chef-lieu de la future province du Sankuru. Jusque-là, c’est Lusambo qui en était le chef-lieu. Mais récemment les élus locaux de Lodja veulent que désormais ce soit Lodja. Les rivalités ethniques dans cette partie de la RDC sont telles qu’il y a lieu de craindre le pire, surtout à l’approche des élections.

Le Sankuru est une entité territoriale où les populations tetela sont en conflit latent et où les guerres à la machette et les incendies criminels d’habitations sont récurrents. Généralement, ces conflits tribaux sont ravivés par des politiciens vivant à Kinshasa et qui tirent les ficelles.

La situation est pareille dans plusieurs autres provinces à redécouper. Un député a même appelé sa tribu à ne pas payer de taxes et impôts avant que les nouvelles provinces n’entrent en vigueur.

Au gouvernement d’ouvrir l’oeil et le bon pour ne pas replonger le pays dans de violences ethniques et les conflits de terre.


Racisme et xénophobie en Afrique du Sud

                         

Quand on parle du racisme, on n’accuse que les Blancs qui n’aiment pas la peau noire; pourtant l’inverse existe aussi.

Il me semble qu’aujourd’hui les Sud-Africains noirs cherchent eux aussi à instaurer un nouvel apartheid en Afrique du Sud, un apartheid des Noirs contre les Blancs ou carrément contre les étrangers. Ils s’en prennent aujourd’hui à tout ce qui représente l’histoire des Sud-Africains blancs. Les monuments des leaders blancs sont déboulonnés les uns après les autres, avec une violence qui ne peut s’expliquer que dans le racisme. C’est comme si seuls les Noirs ont droit au respect de leur histoire et pas les Blancs.

Même s’il est logique que les monuments qui représentent l’oppression doivent disparaître, mais on ne peut pas dire que tous les vestiges des Afrikaners qu’on est en train de détruire aujourd’hui représentaient toujours la domination blanche. Le néo apartheid en Afrique du Sud aujourd’hui est noir.

En plus, à ce mépris des symboles blancs, les Noirs ont ajouté la pire xénophobie. Quelqu’un leur a fait croire que s’ils n’ont pas d’emplois, c’est parce que tous les emplois disponibles sont occupés par des étrangers. Donc il faut renvoyer les étrangers.

L’appel à chasser les étrangers vivant en Afrique du Sud a été lancé par le roi traditionnel des Zoulous. Reprenant en choeur cet appel, les Sud-Africains noirs sont passés à l’acte contre les étrangers avec la même violence aveugle qui a toujours caractérisé les Zoulous depuis l’époque du parti Inkhata de Mangosuthu Buthelezi.

La tribu des Zoulous est-elle en train de devenir le nouveau Front national version sud-africaine ? C’est facile de faire cette comparaison.

Ce qui est décevant c’est que Nelson Mandela est mort en 2013, mais déjà les Sud-Africains noirs semblent avoir tout oublié de son combat. Est-ce qu’ils peuvent encore se rappeler qu’à sa sortie de prison, Madiba déclarait  » qu’il ne s’était pas battu pour asseoir une domination des Noirs sur les Blancs ou d’une race sur une autre, mais que plutôt son combat était pour une Afrique du Sud où tout le monde (blanc, noir, métis) jouit des mêmes droits ».

C’est vraiment dommage qu’aujourd’hui, l’appellation nation arc-en- ciel perde son sens. Et la situation risque d’aller empirant. Si bien qu’on ne sera pas loin de la vérité si on ose dire que le premier président noir d’Afrique du Sud a souffert en vain.

A voir le degré de xénophobie dans le pays, le roi traditionnel des Zoulous le bien mal nommé Goodwill Zwelithini devrait à mon avis être poursuivi en justice, car c’est lui qui a appelé à chasser les étrangers.  Curieusement ces violences sont menées par des Sud-Africains noirs contre des étrangers noirs !

Les plus visés parmi les étrangers sont les Congolais, les Zimbabwéens, les Ethiopiens. Les Congolais de RDC ont tout perdu. Leurs biens ont été pillés, leurs habitations incendiées. Un des deux Ethiopiens brûlés vifs est décédé.

Non, il faut que les Sud-Africains noirs reviennent à de meilleurs sentiments. Ils n’ont pas le droit de détruire l’héritage de Mandela.


Qui dirige la RDC: le gouvernement congolais ou la Monusco ?

Les casques bleus en RDCLes casques bleus en RDC

Les casques bleus en RDC

Un Etat ne peut avoir au même moment deux centres de pouvoirs parallèles ou deux puissances publiques concurrentes. Pourtant ça semble être le cas aujourd’hui avec la Monusco en RDC.

La Monusco (Mission de l’ONU pour la stabilisation du Congo) n’est plus une simple mission de pacification qu’elle devait être, elle est devenue un pouvoir d’Etat à part entière, un pouvoir qui porte ombrage à l’Etat congolais. Cela est d’autant plus mal vu par une bonne frange de Congolais surtout lorsque le bilan même de la Monusco est très controversé en 15 ans passés en RDC.

Plusieurs fois, il est arrivé que le gouvernement congolais décide une chose, et la Monusco de son côté décide exactement le contraire ! Souvent ce que la Monusco décide s’applique. Si bien que d’aucuns se demandent qui gouverne la RDC aujourd’hui ? Est-ce le gouvernement congolais ou la Monusco ?

Récemment, à la surprise générale, la Monusco a obligé la RDC à remplacer 2 généraux congolais dans la direction des opérations militaires contre les combattants hutu rwandais des FDLR, chose que Kinshasa a catégoriquement rejetée au nom de la souveraineté du pays. En conséquence, la Monusco a décidé de ne pas participer à la traque des FDLR, ce qui est un manquement à ses obligations, car la neutralisation des groupes armés fait partie de son mandat.

Autre exemple, après la défaite de la rébellion du M23, Kinshasa avait décidé de combattre les rebelles ougandais des ADF-Nalu, mais la Monusco s’était opposée énergiquement en disant que les ADF-Nalu n’étaient pas une priorité et que pour elle, il fallait plutôt combattre les FDLR. Pourtant, la suite des événements a donné raison au gouvernement congolais, car les ADF-Nalu ont été à l’origine de véritables carnages et de graves atrocités sur les populations civiles dans la ville de Béni et ses environs. On avait dénombré plus de 300 personnes abattues aux armes blanches, sans compter les maisons incendiées et les plantations ravagées.

La vérité est qu’à l’heure actuelle, la Monusco devient une véritable épine sous le pied de la souveraineté de la République démocratique du Congo. Ne serait-ce que par effet domino, sa présence affaiblit et contrecarre l’autorité du gouvernement congolais. Ce qui est choquant c’est que la Monusco n’a même pas un chronogramme clair d’activités à réaliser année par année dans le cours, moyen et long terme pour être évaluée sur le résultat afin d’envisager son retrait : on ne connaît pas ce qu’elle fera en 2018, 2022 ou 2025. Donc la Monusco est là comme ça.

Il est vrai que nul en RDC ne peut ignorer les bienfaits de l’action de la Monusco; sa présence a permis d’organiser deux fois les élections générales dans le pays avec les résultats que tout le monde connaît. Néanmoins, nous Congolais nous avons aussi besoin de nous diriger nous-mêmes. Loin de nous d’être ingrats vis-à-vis de tout le sang de vaillants casques bleus morts dans leur mission de pacification. Seulement la Monusco doit achever sa mission et partir : 15 ans en RDC c’est quand même trop. En termes d’évaluation, 15 ans c’est plus que le long terme. Aucun Etat au monde n’a été créé pour vivre éternellement sous protection de l’ONUou pour être cogéré avec l’ONU.

Or dans l’état actuel des choses, la Monusco dans son organigramme fonctionne exactement comme un Etat dans l’Etat congolais : elle dispose de tout un gouvernement dont le mandat est sans cesse renouvelé au siège de l’ONU à New York.

Comme tout pays, la Monusco a un « président » appelé ‘’: représentant spécial du secrétaire général de l’ONU ‘’. Les décisions du président de la Monusco ont une portée nationale et sont tout aussi obligatoires et exécutoires que celle du chef de l’Etat en RDC.

La preuve que la Monusco exerce tous les attributs de l’Etat, elle a une administration publique, une force de police, une armée avec toutes ses composantes : forces terrestres, forces aériennes, unités spéciales… c’est-à-dire des forces opérant au Congo sans être contrôlées par le gouvernement congolais. Le budget annuel de la Monusco est d’environ 1,5 milliard de dollars alors que le budget militaire de la RDC n’est que 247 petits millions de dollars ! Comparez la différence.

La Monusco a ses « ministres » qui gèrent chaque secteur de la vie nationale, en concurrence avec le gouvernement officiel de la RDC. Ses ministres sont appelés des ‘’ chargés de ‘’. Exemple :

  • Chargé des droits de l’homme = c’est l’équivalent du ministre des Droits humains.
  • Chargé de la justice = équivalent du ministre de la Justice.
  • Chargé des affaires électorales = équivalent de la Commission électorale.
  • Chargé des affaires politiques = équivalent du ministre de l’Intérieur.
  • Chargé de l’information publique = équivalent du ministre de la Communication…

Bref, un gouvernement à part entière !

La Monusco a aussi ses propres gouverneurs dans chaque province : on les appelle les chefs de bureaux. Ils gèrent et font rapport à leur hiérarchie, exactement comme les autres gouverneurs attitrés des provinces. La Monusco a même sa propre radio publique pour véhiculer sa vision, ses décisions et faire sa propagande.

Plus grave, tel un parquet général, la Monusco reçoit des mémos, des plaintes et des dénonciations faites contre le gouvernement congolais. C’est ainsi qu’au Congo la plupart des marches de l’opposition ou des associations ont pour point de chute les QG de la Monusco.


Le tribunal arbitral du sport tue le football africain

photo Euro Sport

Encourager l’impunité dans le sport revient à tuer proprement le football africain. A mon avis, le geste antisportif du Maroc de renoncer à organiser la dernière Coupe d’Afrique des Nations de football méritait bien une sanction exemplaire.

Malheureusement j’ai été sidéré d’entendre sur Rfi que le tribunal arbitral du sport (TAS) a annulé quasiment toutes les sanctions infligées au Maroc par la Caf (Confédération Africaine de Football), alors que ce pays avait renoncé sans raison valable dans les ultimes minutes à organiser la CAN senior 2015 par peur du virus Ebola.

Selon le TAS (Tribunal Arbitral du Sport), le royaume shérifien ne manquera plus de jouer les CAN 2017 et 2019 comme le prévoyaient les sanctions de la Caf ; et l’amande financière de 8 millions de dollars qu’il devait payer au titre de compensation a été réduite à SEULEMENT moins de 50 mille euros.

Je n’ai rien personnellement contre le Maroc, et je comprend la frustration qu’aurait ressentie sa belle équipe de football de ne pas disputer 2 CAN de suite; mais je déplore amèrement la complaisance du TAS dans la gestion du football africain. Cet acquittement ou presque du Maroc fera désormais jurisprudence en Afrique. N’importe quelle autre nation pourra aussi renoncer délibérément à organiser des compétitions, sachant qu’elle n’en courra pas grand ‘chose comme sanction. La preuve, déjà mon pays la Rdc vient d’emboiter le pas au Maroc en renonçant elle aussi à organiser cette année la CAN des moins de 23 ans. Et comme l’Afrique nous habitue aux improvisations, c’est le Sénégal qui va  sauver les meubles.

Alors, si les choses doivent continuer comme ça sans sanctions, le football africain n’est pas loin de sa tombe.

L’Egypte dira par exemple qu’elle ne va plus accueillir la CAN de handball en 2016 pour la simple raison que les pyramides ne sont pas prêtes, ou quelque chose de ce genre.

A mon avis, la clémence du TAS vis-à- vis du Maroc humilie et fragilise l’autorité de la Caf (Confédération Africaine de Football). Car le Maroc considérera désormais les sanctions de la Caf comme ayant été motivées par de mauvaises intentions et la volonté de nuire.

Le même tribunal arbitral du sport a fait pareil dans l’affaire de la mort du joueur camerounais Albert Ebosse contre la Jeunesse Sportive de Kabylie. Il avait encore levée les sanctions malgré la mort du camerounais. Ce genre de comportement risque d’amener certains à se demander si le Tribunal Arbitral du Sport n’est pas une justice des blancs sur les noirs.

Pourtant, quand on regarde de près , rien ne justifie la levée des sanctions infligées par la Caf au Maroc. Le renoncement du Maroc avait tous les ingrédients d’un acte de sabotage de la compétition. D’abord il a renoncé au moment ultime où la Caf ne pouvait plus trouver un remplaçant ! Cela a failli faire manquer à l’Afrique la CAN 2015 n’eût été le sauvetage équato guinéen in extremis.

En plus l’alibi marocain de virus Ebola ne s’est jamais justifié, car la Guinée Equatoriale a organisé cette CAN 2015 sans qu’aucun cas d’Ebola n’ait été rapporté avant, pendant ou après la compétition, alors que même la Guinée Conakry qui était parmi les pays les plus touchés par cette épidémie était présente à Malabo.

Quant à moi je ne peux que féliciter la Caf pour son sens d’autorité et de justice. Elle l’a démontré par exemple en sanctionnant sévèrement l’arbitre mauricien qui,  pendant la CAN 2015 lors du quart de finale Guinée-Equatoriale-Tunisie, avait accordé un coup franc et un penalty imaginaires au pays hôte (Guinée-Equatoriale), entrainant l’élimination injuste de la Tunisie.

Le Tribunal Arbitral du Sport doit revoir sa politique vis-à-vis du football africain.


Kenya : nouvelle folie des shebabs, 147 morts

Les Shebab, photo Afp Les shebabs, photo AFP

Un prophète dira certainement que ce sont des événements du temps de la fin. Et il peut avoir raison, car de telles barbaries ne peuvent se concevoir au 21e siècle: 147 morts dans une université! Là où on n’utilise que la craie et le syllabus, c’est de la pure folie des shebabs. Et moi j’ai toutes les raisons de croire que des démons humanoïdes et sanguinaires sont sur la terre et vivent avec nous.

Ces shebabs au drapeau noir comme leur coeur.

Encore une fois c’est la réputation de l’islam qui est salie par ceux qui se disent musulmans. Il appartient donc aux vrais musulmans de prouver que ceux qui versent le sang de cette manière n’appartiennent pas à l’islam. Sinon dans la tête de certains, la confusion sera possible entre la religion musulmane et le terrorisme. En plus, force est de constater que les islamistes shebab auteurs de ces massacres à l’université kényane de Garissa visaient presque exclusivement les chrétiens.

A mon avis, je crois que l’heure est arrivée que l’islam sépare parmi ses adeptes les bons grains des mauvais.  J’ai une piste de solution à ce sujet : je propose une conférence internationale de tous les musulmans du monde, toutes tendances confondues; une conférence à laquelle devront participer même les jihadistes: Aqmi, Boko Haram, frères musulmans, Etat islamique, Hamas, Al shebab, etc. Nous voulons un islam de paix tel que nous le connaissions.

Les jihadistes shebab savent pourquoi ils doivent désormais s’en prendre aux universités et aux lycées. C’est parce que leur folie et leur obscurantisme ne peuvent mieux se propager que dans un environnement d’analphabétisme total. Au Nigeria, Boko Haram avait enlevé des lycéennes,  les empêchant de continuer leurs études, et aujourd’hui les combattants shebab somaliens s’attaquent à l’université, c’est-à-dire au temple du savoir rationnel et légitime. Selon eux la vraie université c’est l’école coranique.

Pas moins de 147 morts à l’université : trop, c’est trop. Est-ce parce que Barack Obama a annoncé un voyage au Kenya qu’ils ont frappé son pays d’origine ? Au moins Barack Obama est averti. Mais la communauté internationale doit prendre très au sérieux la menace terroriste en Afrique.


Est-ce que tu es célèbre ?

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ph radiookapi

Cette question est tout aussi difficile qu’ambarrassante, même pour moi-même, car ce n’est pas facile d’être célèbre. Il faut du talent et des efforts.

Mais attention: je ne parle pas d’être célèbre comme Mandela, Pelé, Martin Luther King, Patrice Lumumba et autres. Eux ils ont été et célèbres et populaires.

Je parle plutôt d’être célèbre comme la Rdc. Agir comme la Rdc, imiter sa politique, ses problèmes et se faire célèbre, surtout sur les médias. Qui a jamais entendu un journal d’infos africaines à la radio ou à la télé sans que la une soit la Rdc ? C’est cela la célébrité dont je parle.

Et donc mon pays est très célèbre sur les médias: célèbre pour ses guerres interminables, ses emprisonnements d’opposants, ses viols de femmes, ses élections toujours contestées, ses groupes armés, sa gestapo, ses arrestations des militants pro démocratie y en a marre et ballet citoyen

Partout au monde on connaît l’actualité de la Rdc par coeur. C’est le pays de la mauvaise actualité: viols, massacres, chômage, délestages, pénurie d’eau…Tant pis si vos pays à vous n’intéressent pas les médias. Tout est tellement calme chez – vous que les journalistes ne trouvent plus rien à dire. Mais c’est pas le cas chez – moi à Kinshasa ou dans le Nord Kivu. D’ailleurs en Afrique, la Rdc ne se dispute une telle célébrité qu’avec la Syrie, les selekas, les anti balaka, Boko Haram

Un adage ne dit-il pas qu’il vaut mieux être premier au village que dernier en ville. Bonne élève, la Rdc a fait sien cet adage-là. Au lieu d’être dernière dans le bien, elle préfèrerait être première dans le mal ! C’est sa façon de se rendre célèbre.

Alors es-tu aussi célèbre ?


As-tu déjà créé ton parti politique pour les élections ?

CARTE DE LA RDCCARTE DE LA RDC

A l’approche des élections en Rdc, les partis politiques poussent comme des champignons. Il n’est pas rare d’entendre des questions du genre : hé ! as-tu déjà créé ton parti politique pour les élections ?

La raison est simple : en Rdc qui dit élections dit offre d’emplois. C’est à dire qu’on doit recruter de nouveaux députés et sénateurs, de nouveaux maires, de nouveaux gouverneurs de provinces, de nouveaux ministres et un nouveau chef de l’état. Raison pour laquelle au moment des élections on se rue, on s’entredéchire, on se dévore même. Pas étonnant que lors des élections de 2011, il y ait eu plus de 19 mille candidats à la députation. C’est parce que c’est une affaire d’embauche.

La vérité est qu’en Rdc, l’activité la plus lucrative et la mieux rémunérée aujourd’hui c’est la politique. Les autres secteurs ne sont que chômage et fausses affaires.
Ainsi pour mieux faire la politique, il faut être dans un parti politique.

Rien de compliqué, car créer un parti politique chez-nous est plus facile que de créer une échoppe. Pas étonnant que la Rdc compte aujourd’hui 477 partis politiques reconnus. Tant pis pour la manière dont ils fonctionnent. Leur appartenance à l’opposition ou au pouvoir dépend de l’argent qui circule nuitamment.

Mais les partis politiques en Rdc ont une particularité : ils sont pour la plupart occasionnels ou saisonniers. Ils n’apparaissent qu’au moment des élections, après les élections vous ne les verrez plus jamais, car ils ne réapparaitront qu’aux prochaines élections.

Et aujourd’hui, d’ici fin 2015 les élections commencent.  Osez maintenant faire juste un petit tour dans les grandes villes du pays, par exemple à Kinshasa, à Mbujimayi ou à Lubumbashi, vous serez étonné par la brusque réapparition des partis politiques. Les uns viennent d’être créés, les autres étaient en veilleuse depuis les elections générales de 2011.

Les bâtiments riverains de principales rues sont désormais hyper sollicités pour abriter les sièges de ces partis politiques qui ressuscitent.

Ces partis rivalisent de noms très flatteurs et patriotiques tels que: parti de ceci pour la vraie démocratie, union de cela pour les droits de l’homme, alliance de ceci pour l’état de droit…

Cette résurgence de l’activisme des partis politiques a également refait surface sur les médias audiovisuels. Les émissions de débats politiques battent actuellement leur plein à la radio comme à la télévision. Les injures et les appels à la haine ne manquent pas contre l’adversaire.

C’est ici l’occasion de tirer la sonnette d’alarme pour dire au monde entier qu’aujourd’hui en Rdc, tous les ingrédients sont encore réunis pour nous faire revivre une campagne électorale armée comme ce fut le cas lors des élections de 2011. A l’époque, le climat de violence était très fort. Et l’image la plus marquante dont je me souviens fut celle d’un homme parcourant les quartiers , un mégaphone à la bouche et une machette dans la main , faisant ainsi la propagande de son candidat.

Mais la plupart de ces partis politiques n’existent que de noms. Sur les 477 partis reconnus, seuls 4 ont une assise nationale et sont au moins représentés dans plus de la moitié du pays. Les autres pour la plupart n’existent que dans les mallettes de leurs fondateurs. Ils n’ont pour vrais membres que la femme et les enfants du fondateur. On les appelle les partis alimentaires.

Ne vous laissez pas tromper quand vous les voyez aussi réunir même 2 mille personnes dans la rue pour une marche pacifique: ce ne sont que des gens loués pour la circonstance. Chez-nous, une marche pacifique, vous louez les participants exactement comme vous pouvez louer la fanfare, le mégaphone, etc.

Alors dis-moi, as-tu déjà créé ton parti politique pour les élections ?


Dieu est-il désolé pour les congolais ?

A considérer toutes les merveilles naturelles dont le bon Dieu a gratifié la République Démocratique du Congo, à savoir les richesses de toutes sortes et un vaste pays, et voir l’état de pauvreté de la Rdc aujourd’hui, Dieu est vraiment désolé. Non seulement qu’il est désolé en tant que créateur, mais aussi il regrette d’avoir donné aux congolais un si beau pays qu’ils ont systématiquement pillé et détruit au fil des ans.

La Rdc, un pays où coulent le lait et le miel, un pays qualifié de scandale géologique, mais que malheureusement nous congolais nous n’avons pas su développer, en raison de notre paresse légendaire.

Mais quand le bon Dieu dans ses charités donne autant de richesses à une nation et que celle-ci ne sait quoi en faire, Dieu s’enerve -n’en déplaise aux athées.

Et ce jour là, l’éternel Dieu tout puissant (Allah pour les intimes) était assis sur son trône. Dans la cour de son palais se trouvaient plusieurs délégations des nations du monde, attendant d’être reçues en audience.

Il y avait les délégations de partout : des États-Unis, de Chine, de France, du Brésil… Il y avait aussi la délégation de la République Démocratique du Congo. Surtout celle-là, elle ne manque jamais de telles occasions pour faire valoir ses plaintes et sa main tendue. Curieusement même la délégation mixte Boko HaramEtat islamique était aussi là. Chacun avait son problème à soumettre à Dieu.

C’est ce jour là que j’ai su que Dieu parlait toutes les langues qu’il y a sous le soleil. Quand il parlait le chinois il le parlait vraiment tel qu’on le parle à Pékin.

Soudain arriva le moment pour lui de recevoir les nations à tour de rôle. L’ange fait entrer premièrement la délégation américaine. C’est elle qui a vu Dieu avant tout le monde.

Dieu demanda aux États-Unis : Qu’avez-vous comme problème ?  – ô Éternel vis à jamais ! répond Barack Obama. Nous sommes venus juste te remercier. Car dès le commencement du temps, tu nous as dit de dominer la terre et de la soumettre. C’est ce que nous avons fait: aujourd’hui nous sommes la première puissance du monde.

Dieu fut fièr des États-Unis, il les bénit encore et les laissa partir.

Ensuite ce fut au tour de la délégation du Brésil. Le président Lula dit à Dieu : Seigneur nous aussi nous avons conjugué d’énormes efforts sur la terre grâce au football et à la forêt amazonienne que tu nous a donnée : aujourd’hui le Brésil est devenu pays émergent.

Dieu dit : c’est bon, continuez comme ça et faites du Brésil un pays développé. La délégation brésilienne s’ en alla.

Pendant que Dieu accordait ces audiences, il y avait à l’extérieur une délégation qui s’agitait et faisait beaucoup de bruit. C’était la délégation de la Rdc. De l’intérieur du palais, Dieu demanda ce qui se passe. L’ange lui dit que c’est la délégation de la Rdc qui s’impatiente. – Comme toujours ! s’exclama Dieu.

Il continua ses audiences. Il reçoit cette fois ci les chinois. Un Hu Jintao s’avance et dit: dès le début de la création tu nous a dit de nous multiplier et de remplir la terre. C’est ce que nous avons fait en Chine : nous sommes aujourd’hui environ 1,4 milliard de chinois sur la terre. Nous avons cultivé le sol et renforcé l’économie, si bien que nous rivalisons avec l’Amérique.

Dieu félicita beaucoup la chine.

Mais la tension montait à l’extérieur. La délégation congolaise était déjà divisée comme et voulait déjà partir. Certains voulaient même prendre les armes contre Dieu ! Il y avait parmi eux les rebelles du M23, les combattants maïmaï ceci, maïmaï cela. Tous les 477 partis politiques et les plus de 8 mille églises évangéliques que compte la Rdc étaient représentés là.

Très surpris de voir autant d’églises et de partis politiques pour un seul pays le Congo, l’ange Gabriel s’exclama disant :  » Ha bon, c’est donc pour cela qu’il s’appelle République Démocratique du Congo !  »  Il pensait même qu’avec un tel nombre d’églises et de partis politiques, la Rdc est peut-être plus démocratique et plus spirituelle que tous les autres pays du monde.

Comme les congolais ne cessaient de vociférer là-dehors, Dieu décide finalement de les recevoir. Ils sont entrés en masse et désordre, entrain de se quereller comme d’habitude, les uns accusant les autres d’illégitimité.

 » Je vous écoute mes enfants, qu’avez-vous à me dire  » leur lançe Dieu.

Au lieu d’être brefs comme les autres délégations, les congolais posent 1 milliards de problèmes à la fois :  » ô Dieu, nous avons faim, l’eau ne coule pas aux robinets, pas d’électricité, le calendrier électoral n’est pas consensuel, on veut modifier la constitution pour un 3è mandat, les fonctionnaires sont impayés, il y a les Fdlr...  »

– Silence ! les interrompt Dieu en colère: messieurs,leur dit-il, vous congolais vous devez avoir honte de vous plaindre. Car je vous ai tout donné en Rdc, toutes les richesses sont chez- vous, tout le tableau de Mendeleïv je l’ai logé dans votre sol, j’ai fait de votre pays le réservoir de matières premières: or, diamant, cuivre, uranium, étain, cobalt, coltan, cassitérite, pétrole… Tout est au Congo. Mais vous mourrez de faim parce que vous êtes paresseux, vous passez tout votre temps à vous quereller, et voyez comment vous avez détruit le pays ! Je regrette même de vous avoir donné un tel pays…

Dieu ordonna qu’on fasse sortir la délégation congolaise.

François Hollande s’avançe à son tour avec la délégation française pour être reçu. Petit incident protocolaire : les anges ont failli le confondre avec la délégation des Pays Bas à cause de son nom de Hollande, mais tout est revenu en ordre. Malheureusement, au moment où la France est entrée devant Dieu, François Hollande reçoit un coup de fil lui disant qu’un attentat terroriste venait de frapper Charlie hebdo et qu’il y a eu 12 morts. Il semble que la France avait tellement exagéré dans sa liberté d’expression que ça a provoqué cet attentat. La délégation française s’excusa et retourna précipitamment à Paris pour gérer la situation.

A la place de la France, Dieu reçut la délégation mixte Boko HaramEtat islamique. Des hommes enturbanés, des femmes et de petites filles de 10 ans entrèrent criant Allah akbar.

-Qui êtes vous ?  leur demande Dieu.

– Nous sommes des jihadistes c’est nous qui combattons les mécréants pour toi sur la terre. Nous en avons tué des milliers.

Dieu était d’abord très étonné d’entendre des humains dire qu’ils combattent pour lui.

En plus, il remarqua que chaque membre de la délégation jihadiste avait la hanche plus grosse que le reste du corps.

-Quel est ce prodige, qu’avez-vous à la hanche ? leur demande Dieu.

– Ô grand Allah, la paix de soit sur toi ! c’est la ceinture d’explosifs, répondirent-ils en choeur. Elle fait notre identité.

Certains anges voulaient déjà fuir, craignant que ces ceintures mortelles n’explosent.

Allah prit la parole et dit aux jihadistes : messieurs, je ne vous connais pas. Je connais les musulmans, mais vous, je ne vous connais. Je ne vous ai jamais envoyés.

Ils se sont fâchés et voulaient faire exploser leurs bombes. Mais Allah les a neutralisés.


Pas de 08 mars pour elles

Elles sont bien malheureuses les femmes de l’est de mon pays. Cette région où les guerres sont érigées en véritables institutions. Là où la terreur, la désolation et les incendies de cases sont le lot quotidien.

Les femmes de cette partie de la Rdc n’ont jamais eu la chance de fêter le 08 mars depuis des décennies. Elles ne connaissent même pas ce que c’est. Les conflits armés permanents ne leur en donnent pas le droit.

Pour ce 08 mars 2015, elles sont encore nombreuses cachées en brousse. Des mères, des bébés, de jeunes filles et même des grands mères, les joues mouillées de larmes, fuyant les combats entre les groupes armés et les Fardc (Forces armées de la République Démocratique du Congo). C’est cruel de célébrer le 08 mars tout le temps sans elles.

                         FEMMES EN GUERRE

Ces femmes oubliées et à qui on ne donne pas l’occasion de se faire belles, de se rendre visite et de passer du bon temps au clair de la lune. Elles doivent tout le temps fuir leurs demeures, courir sous les crépitement des balles, avec juste un seul tissu – pagne, un seul sous-vêtement. Certaines parmi elles ont fini par se faire enrôler dans les groupes armés.

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Ainsi les femmes du monde entier qui célèbrent le 08 mars, ne devraient pas oublier le calvaire de leurs semblables du Nord et du sud Kivu.

Indépendamment de leur volonté, ces femmes congolaises sont condamnées à louper toutes les fêtes de l’année. Toutes les fêtes de leurs vies : Noël, bonne année, Saint Valentin, 08 mars, journée de la mère, fête de l’indépendance, anniversaires… Elles loupent tout, et ce, chaque année.

Les seigneurs de guerre n’ont pas de trêve de Noël ni de 08 mars. D’ailleurs c’est pendant les jours de fêtes qu’ils intensifient les viols,  les meurtres des femmes,etc. C’est leur façon de fêter.

Pour moi, le thème du 08 mars 2015 ne devrait pas être  » l’autonomisation de la femme  », mais plutôt  » la paix d’abord pour les femmes des pays en guerre  ». Car à quoi va servir l’autonomisation des femmes si elles continuent à vivre sous le joug des rebelles des Adf Nalu, des Fdlr ou de Boko Haram.


La francophonie: une chance pour nos langues maternelles

         

Le 21 février dernier, le monde a célèbré la journée internationale de la langue maternelle. C’est une bonne chose.

Mais pour moi, sans le français, nos langues maternelles en Afrique ne sont que des vases clos, des îlots isolés et perdus dans le désert. C’est mon point de vue, vous me le pardonnerez.

Nos langues sont de petites tailles et n’ont pas assez de mots. C’est vrai je suis de l’école de Senghor, et je m’en félicite. C’est vrai aussi que le français a tort d’avoir été la langue du colonisateur. Mais qui peut dire que la colonisation n’avait que du négatif ?

Inutile de rappeler que c’est la colonisation qui -mis à part ses mauvais aspects- a fait que nos pays qui au départ n’étaient même pas des Etats-nations puissent atteindre le niveau de civilisation qu’ils ont aujourd’hui. Même si je conviens que beaucoup reste encore à faire.

Il existe environ 2 mille langues en Afrique, mais cette multitude linguistique n’a pas apporté le développement dans nos pays. Car chaque peuple avait sa langue ou son dialecte, et il n’ y avait pas moyen de communiquer avec d’autres peuples. Mais aujourd’hui grâce à la langue française, nous communiquons merveilleusement bien avec les autres peuples du monde. Ce n’était pas possible avec nos langues maternelles. Les échanges avec l’extérieur sont plus faciles en français que dans nos langues locales.

Moi par exemple je suis congolais.  Je parle le tshiluba et le lingala, mais je suis à l’aise partout en Afrique francophone car je communique en français. Si je vais à Dakar au Sénégal par exemple, je ne suis pas obligé d’apprendre le wolof, le sérère, et les autres langues locales du Sénégal. La langue de Molière fait toute l’affaire.

S’il n’ y avait pas la francophonie, en quelle langue m’ exprimerais-je au Togo où l’on parle l’éwé et le kabiyé ? Ma soeur a aimé un ivoirien, l’un ne connaissant aucun mot de la langue de l’autre, mais ils vivent en français et ils ont déjà deux beaux gosses à Abidjan.

Ainsi, le français est une langue extraordinaire ; j’aime le parler avec l’accent de mon pays. J’aime l’entendre quand on grasseye ou quand on roule les r. Je suis francophone.

Surtout le français nous aide à faire connaître nos cultures locales dans le monde.

Je sais quelque chose de la culture du Mali,  du Tchad ou de la Côte d’ivoire, simplement parce que j’ai entendu les hommes et les femmes de ces pays-là en parler en français. S’ils le disaient dans leurs langues maternelles, comment aurais-je pu le savoir ?

Chez-moi en République Démocratique du Congo, nous avons environ 250 langues maternelles. Chaque province a ses propres langues, mais c’est le français qui nous unit. Autrement, il m’aurait fallu apprendre toutes les 250 langues pour communiquer avec mes propres compatriotes !

D’abord, le fait que chez-nous le lingala et le swahili soient les langues les plus parlées dans l’armée et  la police pose toujours problème et crée des frustrations. C’est parce qu’une langue représente une éthnie, et on craint qu’en parlant seulement le lingala ou le swahili ça consacre la suprématie d’une où de deux éthnies sur tant d’autres dans le pays. Et c’est vrai: car celui qui parle le lingala a toujours nourri un complexe de supériorité par rapport aux locuteurs d’autres langues maternelles.

Mais le français est neutre et c’est notre tronc commun. C’est une langue transversale. L’enseignement est en français, les droits de l’homme sont en français, l’administration est en français, la politique est en français…

Je soutiens la francophonie car le français m’a facilité beaucoup de choses dans la vie. Toutes les hautes technologies, si elles ne sont pas en anglais elles sont au moins en français. Et jusqu’à présent, il n’ y a pas encore de nouvelles technologies en tshiluba ma langue.

Ne me comprenez pas mal s’il vous plaît : je ne dis pas qu’il faille abandonner nos langues maternelles. Je suis de ceux qui croient fermement qu’elles doivent être valorisées. Mais à mon avis, pour mieux valoriser nos langues locales, il faut l’intervention d’une langue d’envergure internationale comme le français. Si vous refusez cela,  sachez que votre langue maternelle ne sera utilisée que par vous-même.

En tout cas, moi je ne veux pas être comme les chinois et les japonais qui apprennent tout dans leurs langues maternelles,  mais quand ils viennent en Afrique doivent trouver un interprète.

Pourquoi communiquer par interprète interposé alors que c’est plus facile d’être francophone ?


Les funérailles du vélo de grand père

                VELO VELO

Vous ai-je déjà conté l’histoire du vélo du grand-père ? Eh bien, la voici. D’abord, l’habitation du grand père est riveraine de la route qui mène vers l’unique marché du village de Kakoulou. Un marché où les clients ne viennent que le mercredi.

Ils viennent presque tous à vélo, pour acheter ou pour vendre. Et il faut voir leurs vélos garés autour ou à l’intérieur du marché ! Ça ressemble à un musée de vélos, un musée rustique vivant, ou mieux: un salon aéronautique de transport à deux roues. On y trouve des vélos de toutes sortes et de tout âge.

Dans la concession du grand-père, il y avait deux cases: une où il dormait, et une autre où il y avait la volaille, notamment neuf poules et quelques canards. C’est également là-dedans que grand père mettait son vélo. Il aime beaucoup son vélo, il l’aime comme on aime un fils unique.

Grâce à ce vélo, grand-père allait au marché. Si ce n’est pas un jour de marché, il parcourait les villages environnants en prêchant l’évangile, avec sa Bible, en tant prédicateur itinérant.

Mais ce soir-là, un jeune homme étranger est arrivé dans le village. Il disait être de la même église que grand-père. Le jeune homme lui a demandé l’hospitalité pour passer la nuit et continuer son chemin le lendemain matin.

Il semblait être très religieux. Quand il ouvrait la bouche, il ne parlait que de Dieu, du ciel et de l’amour du prochain. Grand-père n’a pas hésité à l’accueillir et à le loger cette nuit-là. Ils ont même prié ensemble avant d’aller au lit. Séparément, bien sûr.

Grand-père est allé dormir dans la grande case, et le visiteur dans l’autre, où il y avait la volaille et le vélo.

Normalement, grand-père aurait dû se méfier, car le jeune homme était un escroc. La même nuit, le jeune homme s’est enfui vers 5 heures du matin avec le vélo du grand-père et trois poules. Destination inconnue.

Grand-père trouva simplement la porte ouverte et le vélo absent. Il vit les traces des pneus entre la sortie et la route du marché.

Malgré toutes les recherches et l’aide des gens du quartier, on n’a jamais retrouvé ni jeune homme ni le vélo. Et je vous dis, ce jour-là, le deuil du vélo a été très grand à la maison. C’était de véritables funérailles.

Grand-père pleurait amèrement le vélo, en se tapant la poitrine  et en disant: « on m’a tué, on m’a assassiné, on m’a poignardé ! On a volé mon cheval… » Parfois il disait même que son vélo qui avait été assassiné. Et les gens du village venaient comme on vient à un deuil. Ils compatissaient et maudissaient le voleur.

Trois poules avaient aussi été volées, mais on ne pleurait pas les poules, on pleurait le vélo.

Alors, francophones, tous à vélo. Chez-nous les vélos sont deuillables.


Ces coutumes dont la femme est prisonnière au village

                                        LA FEMME AFRICAINE

Je n’ai pas encore fini de vous parler de la femme africaine dans ce blog. Permettez-moi de vous parler encore d’elle aujourd’hui car c’est pour son bien.

Ça fait mal de voir en ce 21è siècle, des femmes qui croupissent encore sous le poids des coutumes qui leur sont imposées.

En fait, il y a 2 sortes de femmes en République Démicratique du Congo: il y a les femmes citadines, belles, maquillées, émancipées et très bavardes; et puis il y a aussi les femmes du village, pauvres, archaïques,  analphabètes, muselées et condamnées à la prison à vie par les traditions ancestrales.

La différence entre ces 2 catégories de femmes congolaises c’est comme le jour et la nuit. Quand vous voyez la condition de la femme dans certains villages de chez-nous, ça ressemble à l’antiquité.

Récemment en territoire de Ngandajika, j’ai visité un village où dans le passé, une femme avait été enterrée vivante comme victime expiatoire lors d’une cérémonie coutumière. Cette femme s’appelait Tshiyamba. Aujourd’hui ce village porte son nom.

De nos jours, il est encore des peuples qui continuent à perpétuer des traditions aussi anciennes que rétrogrades. Et dans la plupart des cas, c’est la femme qui est la principale victime de ces traditions.

A mon avis la raison c’est que beaucoup de nos villages sont loin de la modernité; ils ne connaissent ni la radio, ni la télé, encore moins le téléphone. La seule école primaire est située à 45 km. Facebook et twiter c’est du jamais vu . Dans ces villages, quand le mari décède, sa veuve doit impérativement se raser la tête en signe d’affliction.

 Certes je me réjouis du fait qu’il n’existe pas chez-nous de pratiques cruelles telles que l’excision et autres, mais il n’en demeure pas moins que certaines coutumes et croyances encore en vigueur dans nos villages n’honorent pas la femme congolaise.

Tenez, dans un village du district de Tshilenge, j’ai vu de jeunes filles célibataires se retirer en brousse à 3 ou à 4 l’après -midi pendant environ une heure d’horloge.

J’ai posé la question de savoir à un vieux du village qu’est-ce que ces filles vont faire entre elles dans les hautes herbes : il me dit que selon la coutume, les jeunes filles célibataires doivent apprendre à s’exciter pour ne pas devenir frigides quand elles iront au mariage. Ainsi vont-elles régulièrement en brousse pour une séance d’entraînement sexuel qui consiste à tirer et allonger à la main les clitoris les unes des autres, pour les rendre aussi longs qu’un bangala d’un homme en érection. Selon leur coutume, c’est l’unique façon de lutter contre la frigidité.

Dans un autre village, lorsqu’un homme meurt, sa veuve est obligée d’avoir des relations sexuelles avec l’un de petits frères de son défunt mari. Plus grave, la coutume exige que ces relations sexuelles se passent la nuit après 0 heure dans un des carrefours du village. Ça permet, disait le vieil homme, de débarrasser la veuve des esprits de mort de son défunt mari. On raconte que si la veuve ne le fait pas, elle aura à faire à la vengeance des ancêtres. Foutaise !

Voila comment on maintient ainsi la femme dans la peur.

Dans un autre village encore, j’ai vu les hommes se comporter en véritables souverains. L’un d’eux avait à lui seul 8 femmes. Il ne travaillait pas. Je passais et je le trouvais toujours assis sous un manguier à fumer sa pipe et à boire le vin de palme. Ce sont ses femmes qui font tout pour lui: elles le nourrissent, lui achètent les habits, les vélos… Chaque jour, 2 de ses femmes vont au champ, 3 autres pilent le maïs, les 3 qui restent vont au marché, ainsi de suite.

Et le soir chacune d’entre elles  vient lui rendre compte et lui offrir ce qu’elle a eu, exactement comme on offre à un chef coutumier. A son tour l’homme engueule celle qu’il peut engueuler, gifle celle qu’il peut gifler et félicite celle qu’il peut féliciter. Le roi!

Il y a aussi des villages où les hommes tiennent beaucoup à la virginité de femmes. Un jour, une fille de 16 ans entrant en mariage, avait osé mentir à son mari qu’elle était encore vierge. Mais la première nuit de noces quand son mari a découvert le contraire, il l’a répudiée sur le champ, avant de l’a retourner manu militari dans sa famille la même nuit ! Sa dot lui a été remboursée.

Alors dites- moi ce que vous pensez de tout ça.


Les femmes kamikazes de Boko Haram

Autrefois, le courage de mourir appartenait aux hommes et la peur aux femmes. Mais aujourd’hui chez Boko Haram, c’est l’inverse : la femme ne craint plus la mort. Elle se la donne volontiers.

Les femmes jihadistes paraissent désormais plus courageuses que les hommes; ce sont elles qui se font de plus en plus utiliser comme kamikazes et qui se font exploser.

Pas mal de pertes en vies humaines de ces derniers mois dans des attentats à la bombe au Nigeria sont en partie l’oeuvre des femmes kamikazes de Boko Haram.

Imaginez une femme tentante et belle de figure, mais kamikaze. Au lieu de porter un bébé,  elle porte la ceinture d’explosifs. C’est ni plus ni moins que l’inversion des valeurs africaines.

La femme africaine n’était pas comme ça. La femme africaine c’est l’amour, la douceur, la protection de la vie… Mais ce n’est pas ce qu’on la voit faire aujourd’hui.

Boko Haram utilise la femme comme arme de guerre, comme arme à destruction massive et la femme accepte !

On utilise même les petites filles de 10 ans; celles qui devaient aller à l’école. Bon, de toutes les façons elles vont déjà à l’école coranique. C’est là qu’on leur livre le permis de tuer.

A l’allure où va le jihadisme au Nigeria, les forces de défense et de sécurité de la région seront bientôt obligées de combattre contre une armée asymétrique des femmes et de petites filles portant la ceinture d’explosifs !

Mais est-ce à dire qu’il n’y a plus d’hommes dans Boko Haram ? Les hommes il y en a dans Boko Haram, mais apparemment des fuyards ! Eux préfèrent plutôt combattre à la kalachnikov ou sur des blindés. En d’autres termes, ils choisissent des armes moins fatales que la dynamite.

A vrai dire, ils ont peur de la manière dont la ceinture d’explosifs désintègre ceux qui la portent. On peut donc comprendre pourquoi les missions d’attentat-suicide, ils les confient de plus en plus aux femmes.

Mais pourquoi les femmes ? C’est parce que les femmes ont toujours leur nature de soumission. Elles obéissent là où les hommes regimbent.

Ainsi moi je dis que dans Boko Haram, depuis un certain temps les hommes sont des lâches, à commencer par leur chef Abubakar Shekau.

Surtout lui ! Je le sens incapable de porter la ceinture mortelle. Tout ce qu’il sait c’est tourner une vidéo de menaces et la mettre sur des réseaux sociaux.

Mais je dois dire à ces femmes kamikazes que malgré leur courage hors du commun, leur place n’est pas dans Boko Haram. Je pense qu’au lieu de servir la cause d’une telle secte, ces femmes de la mort auraient dû plutôt mettre leur courage extraordinaire au service de leur pays le Nigeria, en se faisant enrôler par exemple dans l’armée nationale.


S’il vous plaît, envoyez-nous des préservatifs

De temps en temps comme journaliste, j’effectue de petites tournées dans différents villages de ma province -le Kasaï-Oriental. Ma dernière tournée en date c’était la semaine dernière où j’ai réalisé quelques reportages de proximité.

Mon reportage sur la prostitution dans nos villages m’a paru assez intéressant pour que je vous le relate.

Au départ, je pensais que nos villages étaient jusque-là épargnés par le VIH et la prostitution professionnelle telle qu’elle se passe en ville. Mais ce que j’ai vu m’a totalement bouleversé.

Dans plusieurs villages, la prostitution se fait intensément et sans préservatif, cela pour la simple raison qu’il n’ y a pas de préservatifs sur place. Il n’ y a pas non plus d’hôtels ni de bordels: les passes se  passent dans les cases ou en brousse sous les hautes herbes. Là, les petites filles souvent analphabètes offrent leurs corps même à moins d’un dollars la passe. Plus grave, il y a même de petits réseaux de proxénétisme au profit de certains commerçants qui  abusent de la pauvreté des femmes.

Au village bakwa Mulumba par exemple, les clients des femmes professionnelles de sexe utilisent le sachet plastique comme preservatif. Ils le portent et attachent le haut du pénis avec un fil élastique.

Mais le sachet blesse la femme dans les ébats. Pour le lubrifier, ils appliquent l’huile de palme!

Dans d’autres villages, les femmes ignorent carrément les risques des rapports sexuels non protégés. Avec préservatifs ou pas, elles y vont – pourvu qu’on leur paie. Beaucoup d’entre elles croient encore que le VIH est un mauvais sort qui ne peut attraper que celui ou celle qui est maudit(e).

Pas étonnant que les dernieres statistiques de séro prévalence au Kasaï-Oriental indiquent que le VIH non seulement se ruralise, mais aussi se conjugue de plus en plus au féminin.

De grâce envoyez-leur des préservatifs.