Gaïus Kowene

Un slam en hommage Ghislaine Dupont et Claude Verlon

RFI en deuil
RFI en deuil

Je ne voudrais pas laisser mes larmes couler dans moi!

Ma douleur est énorme et je suis en émoi !

Je les connais de nom et seulement de voix

Je n’ai jamais eu la chance de les voir

Des lâches pions manipulés les ont abattus !

Sabotant toutes ces années qu’ils ont combattu !

Pour moi, Ghislaine Dupont, tu restes vivante !

Je pleure Claude Verlon, j’ai une colère ardente !

Je dois avouer qu’au départ je ne l’ai pas accepté !

Je croyais à un canular, mais excepté

Que ce n’était pas poisson d’avril, donc, le monde a perdu !

Au nom de la religion ? Non ! Cette voie est tordue !

Je n’ai que mon papier et un stylo pour vous venger

Je dirais sur mon blog combien je suis rongé !

J’imagine la peine que ressentent les familles !

J’imagine le vide que ressentent les amis !

Je regrette de n’avoir pas pu vous dire au revoir

Mais vous restez en vie dans ma petite mémoire !


5 points clés du discours de Joseph Kabila au Congrès Congolais

Joseph Kabila, président de la RDC (Crédit photo: radiookapi.net)
Joseph Kabila, président de la RDC (Crédit photo: radiookapi.net)

Le président de la RDC, Joseph Kabila a répondu aux recommandations des concertations nationales dans un discours qui a duré plus d’une heure devant le congrès.

Dans la salle, on notait la présence de deux invites spéciaux : le président Denis Sasu du Congo Brazza et Nkosazana Zuma, chef de la commission de l’Union Africaine.

J’ai choisi pour vous 5 points qui donnent ce que je crois être l’essentiel de ce discours. Je les place ici dans l’ordre chronologique (pas de pertinence).

1. Lutte contre les violences sexuelles

Le président de la République démocratique du Congo a promis de s’investir personnellement dans la lutte contre les violences sexuelles et l’utilisation des enfants soldats. Il nommera ainsi très prochainement un représentant spécial pour s’assurer que les auteurs de ces crimes contre l’humanité et crime de guerre soient poursuivis.

2. Mesure de grâce et ouverture politique

Dans son discours, le président Joseph Kabila a dit avoir signé le matin même une mesure de grâce pour tous les prisonniers politiques. Son objectif: recréer un climat de confiance entre les acteurs politiques.

Ceci va de pair avec son ouverture politique qui sera concrétisée par la création d’un gouvernement d’union nationale. Des membres de l’opposition, de la majorité présidentielle et de la société civile pourront ainsi se mettre ensemble et « prendre du miel du pays ».

3. Imposer le respect du genre et de la parité

Le président de la république a proposé que pendant les élections, les parties politiques présentent une liste des candidats avec 30% des femmes. Sauf qu’être candidate n’est pas la garantie d’être élue. C’est comme ça qu’il demande d’étudier la possibilité de voir comment rendre un siège par circonscription électoral obligatoire pour une femme.

4. Pas d’affairisme ni d’enrichissement illicite

« Quand il faut servir le drapeau et les affaires, le premier finit par en partir », pense Joseph Kabila. Pour lutter contre l’affairisme des militaires ou policiers, la corruption et l’enrichissement illicite des membres du gouvernement, le président Congolais nommera prochainement un conseiller spécial pour s’en charger.

5. Décentralisation progressive

Plusieurs fois, la question de la décentralisation créé des grognes au sein des populations. Joseph Kabila a promis de procéder de façon progressive à l’autonomisation des provinces.

Il compte éradiquer les groupes armés Congolais et étrangers et aussi accorder une attention particulière aux personnes vivant avec un handicap, comme les personnes âgées.

Lire l’intégralité du discours de Joseph Kabila

 


Dix athlètes congolais disparaissent en France : à qui la faute?

« Je viens d’apprendre que des athlètes congolais se rendront en France pour les Jeux de la Francophonie. Sans m’interroger sur leur performance, je me demande déjà combien vont rentrer au pays».

Voilà une question que posait il y a peu mon Senior Cédric Kalonji sur son mur Facebook.

Athletes Congolais

Ce n’est plus un secret, au totale 10 athlètes congolais partis aux Jeux de la Francophonie ont disparu. Il s’agit de toute une équipe féminine de Basket (7), deux cyclistes et un footballeur.

« Nous allons les chercher parce que nous avons leur passeport », se consolait le chef de la délégation.

Pourquoi ils se volatilisent dans la nature ?

Cette énième disparition des Congolais en Europe, est-elle une preuve de plus pour que la Maison Schengen refuse aléatoirement des visas a tout Congolais qui veut se rendre en Europe ?

Je voudrais bien commencer par le début du commencement. D’où viennent les idées de s’échapper et rester sans papier en Europe ?

Mon Senior Cédric Kalonji a parlé des pressions familiales et celles de l’entourage dans son kit de survie pour sans-papiers. Ceux qui auront un peu de temps peuvent y passer.

Mais, moi je voudrais bien m’attaquer a la racine du problème et me pose la question : pourquoi la famille ou les amis mettent-ils la pression à ceux qui partent en Europe pour y rester à n’importe quel prix ?

La responsabilité de la Maison Schengen

Certains le trouveront peut être illogique, mais moi, j’aimerais bien blâmer la Maison Schengen. Cette maison ayant une représentation à Kinshasa traite les demandes de visas avant de les envoyer à l’ambassade. Question de limiter la migration clandestine et dénicher des potentiels Ngulu (Ndlr : des sans-papiers confirmés ou candidats).

Toutefois, cette maison traite (ou presque) les demandes des visas des Congolais avec beaucoup de subjectivité et préjugés raciaux. A Kinshasa, avoir un visa Schengen, c’est comme avoir un billet d’avion d’Air Ciel pour t’emmener chez Dieu. Voilà où je m’attaque a la Maison Schengen.

Elle a construit un mythe autour de l’Europe et du visa. Sans parler des complications qu’il faut pour avoir ce visa, la Maison Schengen prédispose les Congolais à s’échapper une fois en Europe.

La loi d’attraction stipule : « Plus tu penses a quelque chose, plus tu l’attires vers toi ». Voila, quoi ! Des pauvres basketteuses innocentes n’ont aucune idée de ce que c’est être un sans-papier. Elles n’ont aucun plan pour s’y prendre et réussir sans se faire avoir.

Mais, quand on les informe que leurs amis n’auront pas le visa parce qu’ils pourront disparaitre en Europe, eh bien, ca éveille leur curiosité !

« Ah bon ! Donc, une fois arrivé on peut se volatiliser dans la nature et devenir mikiliste (Ndlr : habitant de l’Europe ou de l’Amérique) ! ».

Elle commence à prêter oreille aux commentaires des connaisseurs du quartier. Ces derniers vont la convaincre que rentrer au pays, c’est « rentrer en faire après des vacances au paradis », comme l’a expliqué Cédric.

Eh oui, Ils ont raison. S’ils savent qu’on peut y aller et rentrer aussi facilement qu’on part à Brazzaville, ça n’aurait aucun sens pour eux d’y rester. Mais, quand ils savent qu’obtenir ce visa n’est pas chose facile, c’est logique de ne pas risquer en rentrant au pays sans garantie d’obtenir le visa prochainement.

Priver tous les Congolais des visas pour l’Europe ?

Je ne suis d’accord avec ceux qui pensent qu’il faut priver tous les Congolais de leur droit inaliénable de libre circuler suite au comportement de ces athlètes. Ceci reviendrait à vouloir punir tous les Allemands pour les massacres d’Hitler. C’est comme vouloir punir tous les Ougandais pour les crimes d’Idi Amin. C’est comme vouloir détester tous les Européens suite aux bavures de la seule Maison Schengen !

Voir la demande de visa d’un Congolais et directement en conclure qu’il ne reviendra est une violation flagrante et grave des droits de l’homme. C’est au contraire renforcer le mythe sur l’Europe et éveiller la curiosité de beaucoup à tenter l’expérience.

Ce que la Maison Schengen devrait faire

Mon conseil à la Maison Schengen : « Laissez le Congolais venir voir ce qu’est la vie en Europe. Laissez-le venir voir combien des chômeurs il y a en Europe. Laissez-le venir voir de lui-même quel genre de travail ses frères sans- papiers font pour gagner un peu d’argent. Laissez-le venir vivre de lui-même cette prison dans laquelle les sans-papiers s’enferment pendant des années pour éviter d’être repérés par police.

Enfin, laissez-le rentrer au pays voir comment ceux qui sont rentrés ont investi, gagnent beaucoup d’argent et vivent l’Europe chez eux.

Vous aurez réglé le vrai problème sans pénaliser inutilement tous ceux qui ratent des bourses d’études, des conférences, des spectacles d’art, des échanges interculturels, etc. »

Je rappelle que ma pétition pour demander à la Maison Schengen de ne pas priver aléatoirement des innocents des visas est toujours en cours. Si vous connaissez l’histoire de quelqu’un qui a raté une grande opportunité suite à cette discrimination raciale de la Maison Schengen, Merci de signer et faire signer la pétition #StopSchengen visa facile pour tous.

Nous ne demandons pas la fermeture de la Maison Schengen ou la suppression des visas vers l’Europe. Ce que nous réclamons, c’est la dignité, le respect que nous méritons !

Par Gaius Kowene


Carlos Amevor, ambassadeur du Ghana chez #MondoblogDakar

Carlos Amevor, Mondobloogueur du Ghana
Carlos Amevor, Mondoblogueur du Ghana ( Crédit photo: Mylène Colmar)

Carlos Amevor est un journaliste-blogueur Ghanéen. Il est parmi les 52 Mondoblogueurs ayant suivi la formation #MondoblogDakar. Cette formation en journalisme numérique était organisée en faveur des meilleurs blogueurs francophone issus de la plateforme Mondoblog. Cette interview avec Ziad Maalouf a été diffusée dans l’émission Atelier des Médias Spécial #MondoblogDakar sur les ondes de la Radio France internationale, RFI.

ZiadMaalouf (Z.M):Salut, Carlos Amevor!

Carlos Amevor (C.A):SalutZiad! Salut RFI !

Z.M: Toi tu blogues depuis le Ghana. Tu es le seul représentant de l’Afrique anglophone ici dans la formation #MondoblogDakar. Je dis le seul, parce que même s’il y a des Camerounais ici, leur pays est à la fois francophone et anglophone.

Tu es Ghanéen et Togolais de nationalité. Pourquoi d’abord avoir choisi de bloguer en français, mais pas en anglais. Pourtant tu maitrises les deux langues !

C.A : Tu l’as dit, le Ghana est un pays anglophone. Il nous faut ouvrir les yeux du monde francophone pour savoir réellement ce qui s’y passe. Vous n’êtes pas sans savoir que le monde entier parle du Ghana comme modèle démocratique……

Z.M : C’est le pays qui est le plus cité sur le continent en exemple pour son développement à tous les niveaux.

C.A : …. Et qui sert aujourd’hui de locomotive pour l’Afrique. Mon blog est comme une fenêtre ouvrant les yeux francophones sur le Ghana.

Z.M : Tu veux être un passeur de ce qui se passe au Ghana vers le public francophone qui est rarement bon anglophone. Qu’est-ce que tu aimes raconter sur ce pays dans ton blog ?

C.A : Sur mon blog https://ghana.mondoblog.org , je parle d’abord de la politique ; parce que cette réussite passe d’abord par le politique. Dans un pays où la situation politique est chaotique, rien ne marche. Montrer ce qui se passe chez moi sur le plan politique peut inspirer les autres blogueurs ou politiciens francophones en Afrique.

Z.M : Toi, tu fais partie des nombreux blogueurs qui combinent ce métier avec le journalisme. Quelle relation vois-tu entre ces deux activités ?

C.A : Pour moi, c’est une relation de complémentarité. Dans le monde anglophone, nous mettons l’accent plus sur les faits tels quels. Mais, quand je lis d’autres Mondoblogueurs francophones, je réalise qu’on peut aussi ajouter ses propres commentaires. A mon niveau, je combine ces deux manières pour sortir quelque chose de spécial sur la plateforme Mondoblog.

Z.M : Tu parles du Ghana sur Mondoblog pour faire connaître le pays. Comment tu vis cette aventure depuis ton pays, le Ghana ?

C.A : Je vous avoue que c’est une très grande joie pour moi de voir des gens venus de partout. Etre cultivé, c’est puiser de partout ce qui est intéressant pour en faire un tout.

P.S : Le prochain billet reprendra le passage du Mondoblogueur camerounais Florian Ngimbis dans l’émission Atelier des Méias Spécial Mondoblog Dakar. Florian parlera de son aventure avec un taxi à Dakar, au Sénégal.


Bravo ! Kery James désillusionne les jeux de la Francophonie 2013

Kery James a interpreté sa chanson Banlieusard aux jeux de la Francophonie à Nice: Victoire de la banlieu, indignation des politiques.

Le rappeur Kery James (Source: Nice matin.com)
Le rappeur Kery James (Source: Nice matin.com)

Samedi soir à Nice, France, s’ouvrait les jeux de la Francophonie en présence des grandes personnalités dont le président Français François Hollande. Les organisateurs ont invité des artistes influents pour colorer la soirée. Mais, le rappeur Français d’origine Haïtienne, Kery James, les désillusionne !

Tout le monde, plus particulièrement les organisateurs, s’attendent à ce que Kery James utilise son talent de Lyriciste Conscient pour les caresser les oreilles. Toujours engagé, Kery James trouve plutôt une tribune efficace pour dire à la France ses vérités.

Sur scène, Kery James interprète la chanson « Banlieusard » ou la phrase « On n’est pas condamné à l’échec » revient souvent. Le président Hollande tout comme sa ministre Yamina Benguigui se retrouvent face à ce que craignaient leurs détracteurs de l’UMP. Kery James applique à la lettre les premières paroles de la chanson qui sont: « Ceux (les Banlieusard) qui ne font pas toujours ce qu’on attend d’eux et ne disent pas toujours ce que l’on veut entendre d’eux ».

Le lyric de la chanson Banlieusard encourage les jeunes à une révolution positive. Des paroles qui gênent comme : « Le système ne m’a rien donné, j’ai du le braver. [……] Mais, l’espoir ne m’a jamais quitté. En attendant des jours meilleurs, j’ai résisté. Je continue encore. Je suis le capitaine dans le bateau de mes efforts. »

Eric Ciotti de l’UMP s’est indigné sur Twitter

Mais, son indignation ne fait pas l’unanimité en France! Une certaine opinion l’accuse de n’avoir pas lu le lyric avant de commenter. Ce texte ne se limite pas qu’ à montrer les failles du Système (qui sont du reste vraies). Il incite les jeunes à se révolter en construisant, pas en détruisant !

Il n’y a pas que Kery James qui a mis à nu les bavures de la France et alliés. Les organisateurs eux même l’ont fait en exposant publiquement leur manque de sérosité. Au départ, la Maison Schengen a rétracté ses griffes en offrant des visas à la première composante de la délégation Congolaise aux jeux de la Francophonie.

Mais, comme le dit un dicton Africain, « Le chien ne peut jamais éternellement cacher sa queue ». Sur 105 demandes de visas, 64 ont été accepté (merci quand même, c’est plus que 50%), mais, 41 refusés. Ces refus de visas sont souvent basés sur des préjugés raciaux non fondé du genre : « Si nous leur donnons le visas, ils vont disparaitre et ne reviendront plus ». Quelle obscénité !

Depuis quand cette maison a-t-elle des devins pour lire la pensée des Africains ?

Pour leur rappeler d’être « Objectif » dans leur travaille, j’ai initié une pétition contre la subjectivité de la Maison Schengen et sa discrimination dans les traitements des demandes de visas. Signez et faites signer #StopSchengen Visa facile pour tous.

Par Gaius Kowene

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RDC: « Désarmez-vous, même si on ne fera rien! »

 

Cette annonce du commandant en chef de la force de la Mission Onusienne en RDC, MONUSCO, a fait la une de la presse tant nationale qu’internationale. Pour la population, la diffusion de ce communiqué à la Radio est perçue comme signe précurseur des interventions offensives de la Brigade d’Intervention de l’ONU. Mais, en sera-t-il vraiment ainsi ?

Tout d’abord, il faut bien relire le contenu dudit communiqué : rien n’indique qu’après l’ultimatum la Brigade d’intervention attaquera les groupes armés actifs dans la région. Ce qui changera, c’est tout simplement la façon de considérer les porteurs d’armes dans cette zone. Ils seront maintenant considérés comme un danger pour la population civile. Et avant l’ultimatum ? N’étaient-ils pas un danger ?

On pourrait facilement en déduire un mea culpa de la MONUSCO. Peut être, une façon de reconnaitre l’erreur d’avoir été gentil avec les porteurs d’armes dans cette zone depuis tout ce temps ! Selon la MONUSCO, quelques personnes civiles et membres des groupes armés ont commencé à obtempérer. Malheureusement, jusqu’au moment de la publication de cet article, aucune statistique (même approximative) n’est disponible.

Un habitant de Goma s’interroge sur la cible prioritaire de cette Brigade: « Je croyais que cette fameuse Brigade est venu combattre des groupes armés. Mais là, j’ai l’impression qu’il commence à s’occuper plutôt des petits voleurs des quartiers de Goma. »

Ce communiqué annonce aussi la création d’une « Zone de sécurité » dans la région de Goma et Sake. Pourquoi ce choix ? La MONUSCO répond : « Parce qu’il y a plus d’un million des civils dans ces zones sous menaces d’attaques des groupes armés. Parmi ces personnes figurent aussi des déplacés de guerre dans différents camps et sites spontanés.»

Voila ce qui énerve un journaliste venu du territoire de Rutshuru, zone sous contrôle de la rébellion du M23. « Voulez-vous nous faire croire que la population de cette zone est beaucoup plus en danger que celle vivant dans des zones sous occupations rebelles ? Se questionne-t-il. Parce que chez moi a Rutshuru, la MONUSCO ne fait que le monitoring des exactions contre les civiles sans aucune action concrète pour les empêcher. » Ce journaliste dit ne plus savoir comment calmer les jeunes de ce territoire, dépassée par ce  « laxisme » perpétuel de la MONUSCO.

A sa question, la réponse de la MONUSCO était simple : « N’est-ce pas qu’en cas d’attaque la population vient se réfugier dans nos bases ? Donc, elle nous fait confiance ! » Mais, le journaliste international Jean Dumont Michel fait un constat : cette zone ne couvre que l’espace déjà conquit par les Forces Armées de la RDC, FARDC, et n’atteint même pas la ligne de front.

 

C’est ici que la MONUSCO donne des précisions qui ne figurent pas dans son communiqué sur l’ultimatum. Elle renseigne que cette opération n’est pas offensive, mais juste dissuasive. « L’objectif est de créer une base arrière sécurisée pour permettre aux FARDC de lancer sans crainte ses attaques contre les groupes armés dont le M23. »

Cet éclaircissement arrive quand l’ultimatum avait déjà créé des gesticulations au sein de certains groupes armés. Pour le M23, par exemple, la frayeur  s’est fait sentir même chez ses parrains Rwandais et Ougandais. Témoins ces Tweets d’Olivier Nduhungirehe, représentant permanent du Rwanda a l’ONU.

 

Dépassé les 48 heures (qui expirent Jeudi premier Octobre 2013 à 14h GMT), la Monusco ne croisera pas les bras. Felix Prosper Bass, porte-parole militaire de la MONUSCO renseigne que des bouclages et fouilles pourront être organisées pour traquer tous les récalcitrants. Toute fois, pas d’opération offensive pour l’instant.

Les groupes armés peuvent donc prendre leur temps pour se réorganiser et se ravitailler en vue de faire face aux attaques prochaines de la Brigade d’intervention de l’ONU.

Par Gaïus Kowene


Brigade d’intervention : les humanitaires sont prêt!

Imane Cherif, chargée de l’information publique au Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires humanitaires, OCHA, au Nord Kivu, RD Congo
Imane Cherif, chargée de l’information publique au Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires humanitaires, OCHA, au Nord Kivu, RD Congo

Dans un futur proche, la Brigade d’intervention des Nations unies  amorcera ses opérations offensives contre les groupes armés dans l’Est de la RD Congo.

Ces affrontements pourraient avoir des conséquences humanitaires énormes. Les humanitaires œuvrant dans la région se disent prêt à intervenir.

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#Goma: des explosifs tombés en pleine ville

La guerre aux environs de la guerre a des répercutions sur la ville, répercutions qui accentuent la psychose de la population.

Trajectoire de l'explosif tombe au quartier Mabanga Nord, dans la ville de Goma (credit photo: Gaius Kowene)
Trajectoire de l’explosif tombe au quartier Mabanga Nord, dans la ville de Goma (Credit photo: Gaius Kowene)

Le soir de ce lundi 22 Juillet 2013, 3 bombes sont tombées dans la ville de Goma, dans l’Est de la RDC. Deux au quartier Mabanga et une autre au quartier Majengo.

Bien qu’aucune perte humaine, ni de dégât matériel considérable n’ai été enregistré, la population se dit trop inquiète.

Ecouter et télécharger les témoignages de la population et la traduction en Français.

Quelques minutes après, le Major Yoga Moise, commandant de la PNC dans la ville de Goma est descendu sur les lieux avec son équipe pour constater les faits. C’est après qu’un lieutenant des FARDC a pris l’un des roquettes multiples de type russe et l’a jeté dans une toilette a proximité.

Ecouter et télécharger l’interview du Commandant de la police en ville de Goma.

Des agents de UNMag sont arrivés sur place et ont fixé un périmètre de sécurité pour éloigner la population du danger.

Vu a vol d'oiseau de la Maison touchee par l'explosif dans la ville de Goma
Vu a vol d’oiseau de la Maison touchee par l’explosif dans la ville de Goma

Selon un officier des FARDC ayant étudié la balistique, ces bombes Canon 106-107 millimètres pèsent 35 kilogrammes et peuvent causer des dégâts énormes en cas de mauvaise manipulation en pleine ville.

Le commandant de la Police ville de Goma a appelé la population a la prudence et surtout au calme et assure que tout est sous contrôle des services de déminages de UNMAG.

Quant au lieutenant des FARDC qui l’a jeté dans les toilettes, des mesures disciplinaires sévères devront être prises dans les jours avenir par sa hiérarchie.

PS: Selon les dernières informations en notre possession, le service de déminage des Nations Unies UNMAG a réussit le même lundi soir à récupérer l’explosif jeté dans les toilettes. Il n’y a donc plus aucun danger pour la population.

Par Gaius Kowene


RDC: si Goma panique, qui profite?

La presse couvrant l'investiture de Bertrand Bisimwa a la tête du M23 a Bunagana, RD Congo
La presse couvrant l’investiture de Bertrand Bisimwa a la tête du M23 a Bunagana, RD Congo (Credit photo: Gaius Kowene)

« Vous devez immédiatement rentrer chez vous à la maison et rester prudent. La situation n’est pas bonne dans la ville. »

« Nous pouvons entendre des détonations. Il y a la guerre ici ! »

Ce sont la quelques une des phrases que vous pouvez entendre dans la ville de Goma, dans l’Est de la RD Congo. Elles se transmettent rapidement de bouche à oreille, via messageries sms et surtout sur les réseaux sociaux. Qui est a l’origine de cette psychose ? Avec quel intérêt ? Comment éviter de se faire manipuler pour des intérêts égoïstes ?

Depuis plus d’une décennie la province du Nord Kivu est en guerre. Des affrontements opposent différents groupes armés nationaux et étrangers.

Mais cette guerre n’est pas que militaire. Elle est médiatique et surtout psychologique. Des groupes armés en profitent pour dominer le mental des habitants et les faire oublier de résister.

Comment crée-t-on cette panique ?

Ces groupes armés utilisent plusieurs méthodes pour atteindre cet objectif. Je ne vais en citer que trois (3).

La première, celle qui réussit souvent est d’alerter les medias les plus suivis de Goma. Leur sympathisants envoient des messages aux medias et se disent prêt a témoigner de la situation qui prévaut dans leur région. Mais, en réalité, ils ventent ces groupes armés, donnent aux gens l’idée qu’ils sont  hyper forts, lourdement armés, bref, invincible !

Malheureusement, il y a de ces journalistes qui se précipitent pour diffuser des scoops, sans prendre le temps de traiter comme il se doit l’information. C’est un témoignage de la base, oui, mais qui est derrière ? Avec quel intérêt ? En journalisme, aucune information ne doit être prise pour argent comptant ! Même si elle vient des « bouches autorisés ». Quand le journaliste ne fait plus son travail de traitement sérieux de l’information, les belligérants savent le manipuler pour qu’il leur serve de haut parleur. Ainsi, il les aide (consciemment ou pas) à atteindre leur objectif : Dominer d’abord l’esprit des habitants et leur corps ne fera que se soumettre.

La deuxième méthode utilisée pour créer cette psychose, c’est de se fabriquer des mythes et les diffuser par la voie des réseaux sociaux et le bouche à oreille. Tel officier à échapper a une tentative d’assassinat, Tel General est mortellement blessé (après on le voit en bonne santé), Tel groupe projette d’attaquer tel jour, autant des membres de telle milice se sont déjà infiltrés a un tel endroit, etc…

Parfois c’est vrai. Mais, souvent c’est une façon de créer le débat en ayant déjà corrompu la façon de raisonner de la population. Du coup, elle panique et donc, se prépare à se soumettre à une nouvelle « autorité ».

La troisième méthode est de créer une incompréhension qu’on fera semblant de maitriser après. Cette technique marche toujours. Les journalistes qui font du News y sursautent : appels téléphonique, déplacements pour interview, etc….

Pendant ce temps, la population croit qu’il y a une Vrai incompréhension vu qu’il y a mort d’hommes. Oui, il y a mort d’hommes ; mais lesquels ? Des gens dont on a plus besoin, des gens d’une ethnie dont on veut se débarrasser, des gens « inutile » pour eux. Qu’ils meurent ou pas, ca n’affectera en rien le groupe armé. Au contraire, ca déplace des populations, ce qui oblige les humanitaires a intervenir et donc, a parler du groupe Rebel aux plus hauts niveaux.

Des mains noires bien connus sont derrière cette psychose qui règne dans la ville de Goma. Ils le font pour leur intérêt bien connu.

Se permettre d’amplifier cette panique, c’est accepter de servir d’idiot utile a ces personnes bien connus.

Par Gaïus Kowene


RDC – Culture : Le meilleur du #SKIFF2013 à Goma

Le groupe de danse Arsenic Dance Crew sur scène au #SKIFF2013 (Crédit photo: Yolé!Africa)
Le groupe de danse Arsenic Dance Crew sur scène au #SKIFF2013 (Crédit photo: Yolé!Africa)

Du 05 au 14 Juillet 2013, le centre Yole!Africa a organisé  à Goma la 8eme édition du Salaam Kivu International Film Festival, SKIFF, sous le thème Uhaki – Justice. Des ateliers de formation aux projections quotidiennes des films, en passant par la compétition de danse, toutes les activités de ce festival rassemblaient du monde. (Programme officiel)

 

 

Regarder une video qui parle du SKIFF

 

 

Une diversité des  invités spéciaux

Présentation des invités spéciaux pendant la soirée d'ouverture du #SKIFF2013 (Crédit photo: Yolé!Africa)
Présentation des invités spéciaux pendant la soirée d’ouverture du #SKIFF2013 (Crédit photo: Yolé!Africa)

Ce festival a reçu des nombreux invités spéciaux venu des différents pays. Nous citons par exemple le Cinéaste Canadien Matthieu Roy dont le film Surviving Progress était en vedette dans la soirée d’ouverture, La journaliste Canadienne Fawzia Fall qui a animé des ateliers de radio journalisme, le Français Alain Canonne qui y a accompagné le rappeur Congolais Lyke Mike, l’activiste Kenyan Ndungi Githuku qui a présenté des films Kenya et a eu un concert avec live avec le Rwando-Jamaicain Natty Dread, le chorégraphe Ougandais Rogers Massaba qui a formé les jeunes en danse, etc… Difficile de finir la liste sans parler de l’artiste comédien Congolais Mira Mikanza dit Koko Swing qui a plusieurs fois égayé le public. Les cinéastes Américains Lynn True et Nelson Walker, organisateurs du festival Congo in Harlem, ont formé en film documentaire.

Des rencontres enrichissants

Des participants à la rencontre Approche de l'autre pendant le #SKIFF2013 (Crédit Photo: Ndungi Githuku)
Des participants à la rencontre Approche de l’autre pendant le #SKIFF2013 (Crédit Photo: Ndungi Githuku)

Des rencontres d’échanges étaient aussi de la partie. C’est le cas de « L’approche de l’autre » qui s’est focalisée sur la question de savoir si la justice était liée à la paix dans le contexte de la RDC. Des membres des différentes organisations de la société civile ont participe a ces échanges répondant par l’affirmative a la question. Pourquoi ?

L’impunité ne se fait plus chercher en RDC. « Il ne suffit pas de condamner l’actuelle impunité en RDC en oubliant d’où elle est venu », fait remarquer Petna Ndaliko, fondateur du centre Yolé!Africa et directeur artistique du festival. Fidel Bafilemba, activiste et chercheur chez Enough project explicite cette remarque. « Le roi barbu Belge Léopold 2 a coupé les mains des Congolais et les a massacré, explique-il. Mais, il est resté impuni. L’Union Européenne l’a plutôt récompensée en installant son siège à Bruxelles. » Parmi les participants, on note la présence de l’abbé Roger Mpongo venu de Bukavu, en province du Sud Kivu.

Une autre rencontre du genre, le « Nyavu congress ». Ce réseau d’artistes et activistes de la région des grands lacs a été l’occasion de passer en revu les activités des initiatives membres dont Amka Afrika.

Des films captivants

Pendant la soirée Kenyane, 2 des 3 films projettes ont captive le public. Il s’agit de Nairobi Half life de Tosh Githonga et de « In search of my father » de Ndungi Githuku. Le premier film décrit l’histoire d’un jeune villageois qui rêvait de devenir acteur et atteindra ce rêve malgré les difficultés impossibles. Le deuxième accompagne Marie, la fille de J.M Kariuki, qui va rencontrer des personnes qui connaissait son père avant qu’il ne soit assassiné par le pouvoir de Moi Kibaki.

Pochette du film Mabele na biso lancé officiellement le Mercredi 10 Juillet 2013 pendant le SKIFF (Crédit photo: Gaïus Kowene)
Pochette du film Mabele na biso lancé officiellement le Mercredi 10 Juillet 2013 pendant le SKIFF (Crédit photo: Gaïus Kowene)

Le moment spécial de ce festival, le lancement officiel du documentaire Mabele na biso (Ndlr : Notre terre) de Petna Ndaliko. Ce film parle d’une radio financée par les cotisations de la population locale, pour donner matière à réflexion sur la notion de l’indépendance sans mentionner le colonisateur. S’en est suivi un débat houleux sur l’aide humanitaire et son impact en RDC. Les participants ont décrié le caractère perpétuel de l’assistance humanitaire qu’ils ont qualifiée d’un business lié à celui de la guerre.  « Nous ne sommes pas la pour résoudre les problèmes de ce pays, riposte Caroline Peguet, humanitaire paneliste au débat. Notre travail se limite à soulager les souffrances humaines et à répondre aux urgences en cas de guerre ou de catastrophe naturelle. »

Le local devient l’international

La soirée Congo film Focus a mis à l’honneur 6 films de la ville de Goma. Rich boys, l’exemple de Moimi Wezam sensibilise sur la considération des personnes handicapés, Ca m’apprendra de Franc Escargot met en garde les parents qui portent plainte précipitamment contre les amants de leurs filles sur base des imaginations. Les internautes d’Abdoul Bahizi expose la problématique d’accès à l’internet dans la ville de Goma pendant que Scenario de Muhindo Abraham montre le passage du rêve à la réalité. Le film Plus jamais de Richard Thumito sensibilise les maries a la fidélité conjugale et Sara de TD Jack peint le portrait d’une fille débrouilleuse aux ambitions gigantesques.

A la fin de la compétition de danse, les 3 meilleurs groupes de danse de l’année sont : Rihna Crew, Magic Dance et Street Dancers.

La cérémonie de clôture se tient ce Dimanche 14 Juillet 2013 au centre Yole!Africa. Des jeunes musiciens talent de la Jam session monteront sur scène suivi de Mira Mikanza pour sa comédie. Ensuite, les formateurs et étudiants feront une restitution de ce qu’ils ont fait pendant les 10 jours de festival.

Par Gaïus Kowene

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