Laurier d'ALMEIDA

Je suis divorcée et fatiguée

J’avais vingt-cinq ans et j’épousais l’homme de ma vie. Nous étions jeunes, nous étions amoureux, et l’aveuglement de l’amour et de l’espoir qui l’accompagne toujours nous amène à fermer les yeux sur certaines failles. On se dit qu’on arrivera à changer l’autre et qu’au nom de l’amour, ces failles se fermeront naturellement. Tout à mes espoirs, je n’ai pas vu les nuages de malheur qui s’amoncelaient au-dessus de nos têtes.


Ces patients qui nous rendent la tâche difficile

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Il est fréquent de voir des patients invectiver les praticiens hospitaliers dans leur dos – car ils ont rarement le courage de le faire en face – qui pour les blâmer du décès de leur proche, qui pour se plaindre du coût des examens demandés, qui pour se plaindre de l’inefficacité de la thérapie, qui pour se plaindre de la cherté de l’ordonnance.

Le processus de guérison dépend quasi-exclusivement du malade. Le seul rôle du médecin est de diagnostiquer, conseiller et faire un suivi. En effet, le médecin montre la voie de la guérison, il appartient seul au malade de la suivre ou de faire selon sa volonté. Le médecin n’est pas un baby-sitter.

Ces patients qui ne suivent pas leur traitement par caprice

Je me sens bien. Je peux arrêter mon traitement même si le médecin a dit sur 8 jours. Nombreux sont les personnes qui disent pareilles inepties. Il faut une durée donnée pour qu’un traitement soit efficace, pour éradiquer complètement l’agent pathogène de l’organisme. Ce n’est pas parce que vous vous sentez bien au bout de deux jours de traitement que vous pouvez vous permettre de laisser tomber les jours restants. Si le même mal réapparait au bout de quelques semaines, d’aucuns diront que le traitement a été inefficace et diront du médecin qu’il est incompétent, faisant fi de leur seule et unique responsabilité. A eux seuls la faute !

Les raisons poussant les patients à ne pas adhérer à une thérapie sont diverses, mauvais goût du médicament, effets secondaires désagréables (prurit, rash cutanés, urticaires …etc.), traitement trop cher, manque de ressources financières, caprices personnels, mauvaises compréhensions des conséquences de non-adhésion aux recommandations du médecin … etc.

Pour les cas de médicaments chers, le médecin s’efforcera dans la mesure du possible à prescrire des génériques (généralement moins chers). Par ailleurs les centres de santé publics (CHU, CHR) disposent de services sociaux pour aider la population à supporter les frais liés aux soins médicaux. Peu de personnes le savent !

La non-adhésion des patients aux recommandations du médecin sont frustrantes pour celui-ci et dangereux pour le patient lui-même. Cela aura pour conséquences des coûts supplémentaires pour le système médical (cas du programme national de lutte contre le VIH – SIDA) en raison d’une augmentation des complications et des hospitalisations, des possibilités de résistances de l’agent pathogène au médicament (cas des antibiotiques) … etc.

Améliorer l’adhésion du patient au traitement apparait comme la solution salvatrice pour sauver plus de vies et réduire les coûts de prise en charge médicale des populations.

Prenons deux cas concrets en exemple :

Cas 1 : Un patient obèse dont les résultats à l’épreuve d’effort était négatif se présente à l’urgence en raison d’une douleur au thorax localisé derrière le sternum apparu à la suite d’un repas généreux et bien arrosé. L’ECG révèle des altérations non spécifiques et l’analyse des marqueurs cardiaques, ainsi que les résultats de télémétrie sont normaux. Un diagnostic d’œsophagite peptique est posé. Le lendemain le patient est de nouveau évalué au cabinet du médecin. Le patient ne se plaint que de douleurs quand il mange. Un diagnostic de reflux gastro-œsophagien est posé. Le médecin discute avec le patient de facteurs de risque de maladie cardiaque à savoir : le stress et la consommation excessive d’alcool. Il lui recommande de subir une épreuve d’effort cardiaque ainsi que de consulter un cardiologue et un gastro-entérologue. Le patient refuse. Quelques semaines plus tard le patient décède d’une crise cardiaque.

Cas 2 : Un patient féminin âgé de 23 ans se présente à l’hôpital pour raison de fièvre, courbature, non-satisfaction après miction et douleurs lors de la miction. Les examens ont révélé une infection du tractus urinaire. La recommandation du médecin préconise une antibiothérapie sur 14 jours. Après 7 jours de traitement, le patient décide unilatéralement d’arrêter son traitement parce qu’il se sent mieux. 3 mois après, rebelote ! Même infection, même comportement du patient. Au bout de la 11ième infection identique, l’antibiothérapie ne répond plus. Ceci a pour conséquence l’utilisation d’un antibiotique beaucoup plus cher.

On déduit de ces deux cas réels, que les consignes d’un médecin sont à suivre à la lettre pour notre propre survie et bien-être.

Ces patients qui attendent que le mal s’empire avant de se rendre à l’hôpital

Il y a ce lot de personnes qui éprouvent mes nerfs de par leur bêtise. Le réflexe de consulter, de se rendre chez un professionnel de santé est la chose à faire quand un mal nous tient aussi anodin soit-il. Il appartient au professionnel de santé de déterminer le caractère anodin ou non de ce mal. N’attendez pas d’être dans un état grave avant de vous rendre à l’hôpital. Nous hôpitaux ici ne disposent pas des ressources nécessaires à la prise en charge de certaines urgences (AVC par exemple). Faites un bilan de santé au moins une fois l’an, même si vous vous trouvez en excellente santé. Ne faites jamais d’économies sur votre santé. Faites du sport. Mettez de la vie, de la jeunesse dans vos organes car vous le valez bien.

Bien à vous.

Ma parole est tombée !

 


Le e-Gouv : Un pari du futur ?

Credit Photo : https://service-public.gouv.tg/

Le chantier du numérique est lancé dans notre pays. Une série d’initiatives novatrices sont prises dans ce sens par le gouvernement. La plus récente qu’est l’opérationnalisation du projet e-gouvernement, date du 24 Avril 2017.

Lorsqu’un pays nourrit l’ambition de grandir, de mûrir et d’exister parmi les autres nations, comme une entité qu’on doit respecter, comme une entité à considérer, ses gouvernants se doivent de faire des choix audacieux à la hauteur des défis de notre monde actuel. La Politique numérique du Togo reconnaît l’importance de doter les bâtiments publics (Campus universitaires, CHU, les institutions de la république, les ministères, etc.) d’un réseau haut débit, rapprochant ainsi l’administration publique des usagers en assurant un accès rapide et fiabilisé à l’information étatique au profit du progrès social et économique.

Il revient au ministère en charge de ce projet, en l’occurrence le ministère des postes et télécommunications de mettre sur pied les stratégies appropriées à la réussite de sa mission, en communiquant suffisamment autour de la chose et en se montrant dynamique, inventif, innovant, efficace.

Ainsi le 17 mai 2017, suite à une invitation dudit ministère, une trentaine de blogueurs, influenceurs, et créateurs de contenu se sont rendus dans ses locaux pour une séance de sensibilisation et d’information sur le réseau e-gouvernement.

QUID DE CETTE SEANCE DE SENSIBILISATION ET D’INFORMATION ?

Le projet e-gouvernement comprend deux phases. La première phase consiste à relier tous les bâtiments publics des deux principales villes du Togo que sont Lomé et Kara, par le biais de 250 km de fibre optique à une centrale informatique abritant les applications et autres outils virtuels utilisés par les différentes administrations. Ainsi chaque utilisateur se connectant à ce réseau peut accéder aux contenus de son administration et des autres administrations. Ceci facilite ainsi grandement son travail et supprime le temps d’attente des demandes de document d’une administration à l’autre.

La phase 2 consistera à relier à ce réseaux les autres bâtiments publics des autres villes du pays.

Pour faire plus simple, le e-gouvernement consiste à dématérialiser l’administration togolaise en numérisant tous les contenus de l’administration public, réduisant ainsi les formalités au réel. L’ère du numérique dit-on.

Credit Photo : Ministère des postes et de l’Économie numérique – TOGO

LES VILAINS, LEVEZ LE DOIGT !

Ce qui est à déplorer dans l’administration public est la nonchalance et le manque de conscience professionnel dont font preuve les agents publics. Mettre à la disposition de telles personnes une connexion internet haut débit est une incitation au travail buissonnière. La preuve : Selon le Ministère des Postes et de l’Economie Numérique, nous avons onze mille utilisateurs connectés sur la plateforme e-gouvernement en journée. La majorité de ces 11 000 terminaux sont des Android. C’est dire que la majorité des agents publics se servent du réseau pour vaquer à leurs affaires, téléchargements et causeries personnels. N’est pas un crime que de se servir des moyens de l’Etat dans ses intérêts propres ? Les administrations abritent donc plus de terminaux Android que de PC sous Windows, linux ou Mac OS. L’administration public comme elle va …

LA DICHOTOMIE DU E-Gouv

En dotant certains lycées publics du réseau e-Gouv, l’Etat a pour dessein de leur fournir un cadre et un support, permettant le suivi électronique des élèves par les parents et enseignants. C’est bien beau tout ça. L’intention y est, mais les résultats ne seront pas au rendez-vous. L’intention ne compte pas. Seuls importent les résultats.

La scolarité dans ces établissements publics est inférieure à  20 000 F CFA. Une scolarité que peine à payer la majorité des parents. De telles personnes ont-elles les moyens de s’offrir un ordinateur à 300 000 F CFA pour suivre l’évolution scolaire de leurs enfants ? Même après la défiscalisation des équipements numériques au Togo, seront-ils accessibles à cette population qui vit d’un salaire inférieur à 70 000 F CFA le mois ? D’aucuns diront qu’il est possible de faire cela à partir d’un téléphone Android coutant dix fois moins chers. Soit !

A une ère où beaucoup sont encore des analphabètes modernes, le projet e-Gouv semble avoir été conçu pour une minorité alors que d’autres chantiers de développement notamment l’amélioration de la vitesse de la connexion internet et la diminution des coûts de connexion au Togo semblent beaucoup plus pertinents.

LE PROJET VIENT DE NAÎTRE. NE LUI COUPONS PAS L’OXYGENE.

Avec le e-Gouv, l’Etat fait un pari d’avenir. C’est un projet pionnier dont les applications seront nombreuses dans les années à venir. Il incitera la population à s’intéresser aux TICS, afin de se faciliter la vie. Ceci aura pour impact premier dans une dizaine d’années un plus grand nombre de personnes connectés. L’on parle de #Tic4Dev

Les efforts que fournit Madame la Ministre Cina LAWSON depuis sa nomination en 2010, sont à louer. Faire ce qu’elle fait avec les moyens à sa disposition, les contraintes humaines et financières, relèverait pour certains d’une mission impossible. Cette femme milite pour l’évolution technologique de notre nation. Entre les idées et la réalisation, il y a la bonne volonté et les moyens.

Du reste, le vin est tiré. Il faut bien le boire.

Le site : https://service-public.gouv.tg/

Ma parole est tombée !


Le bureau ? Mon bureau ? OK, le bureau.

Le bureau ? Mon bureau ? OK, le bureau.

Tas de documents posé sur ma table de travail. A côté, se trouve l’œuvre « Les lèvres éphémères » de Renaud reçu de ses mains hier matin. Mon ordinateur, la souris sans fil, un document résumant ma dernière commande en ligne, un sachet d’eau bu au trois-quarts. Un écouteur blanc des industries TECNO jouxtant le portable de même marque. Un papier A4 sur lequel Flavia devait écrire ses engagements.

À gauche, l’imprimante prend la poussière, une carte Sim et une carte mémoire retirée de mon SONY traine sur le bloc de papier A4, mon carnet de vaccination, quelques livres envoyés de France par Jean-Pierre. Une corde à sauter acheté à RAMCO dont je ne me suis jamais servi. Je l’utiliserai quand me viendra réellement la volonté de perdre du poids.

Mon bureau ? Non. Le bureau, c’est cette table-banc où je m’assois en amphithéâtre pour assister à mes cours. C’est cette salle d’opération où j’assiste le chirurgien pour ses opérations. Scalpel, écarteur, lame de 10, lame de 15, aspirez ! C’est ma géolocalisation exacte, au millimètre près dans ces officines, où je délivre les médicaments au malade. C’est cette paillasse au laboratoire, où je fais la préparation des selles, cette paillasse où je fais les prélèvements et les différents tests biologiques. C’est cette salle qui me sert de boutique à Assigamé (Grand marché de Lomé).

Le support de travail, le plan de travail : le tableau noir, le tableau blanc, l’ardoise, les murs, les toiles, l’ordinateur fixe ou mobile, la tablette, le cahier, la calculatrice, l’appareil photo, parfois le téléphone ou le carnet qu’on ne finira jamais, on le sait.

Les supports amovibles, le disque dur externes, les clefs USB, les cartes mémoires, séquestres ces documents, ces photos, ces musiques, vidéos sur lesquelles nous avons travaillé en groupe ou seul dans un taxi, un parc, pendant une fête.

Mon bureau tient dans un sac, un disque dur, tient dans la main. Le bureau est en ligne, dans les nuages, il transite par des satellites géostationnaires, des câbles sous-marins, des fermes de données, stocké dans des machines aux quatre coins du monde, équipées de processeurs qui comportent entre quatre et dix cœurs, ce qui est plus que l’on n’aura jamais. Mon bureau tient aussi dans ma tête.

Notre bureau se déplace et se mue au gré de notre volonté. Le bureau est physique, psychique, virtuel. L’auteur lui-même est nomade, il virtualise les données, il est à l’écoute des signaux faibles, échafaude des milliers de scénarios dynamiques à force d’idées qu’il oublie parfois presque aussitôt. Stratégie de création. Souvent, on ne le comprend pas, et il n’a plus le temps d’expliquer : « Cette chose est magnifique. L’ai-je réellement fait moi-même ? » Il repense à ça. Parfois il se sent seul, mais il sait sa solitude partagée.

Le bureau est ce lieu où l’on travail. Selon que l’on passe d’une activité à une autre, d’une identité à une autre le bureau change. Mais le seul vrai bureau reste immobile, toujours présents en soi. Ce bureau c’est notre esprit.

Le bureau ? Il n’y a pas de bureau. Le bureau est partout.

 


Agassa kossi : la passoire togolaise ?

 

Agassa kossi, le gardien de but des éperviers lors du match Togo – Maroc de ce 20 janvier 2017, comptant pour la deuxième journée du groupe C de la CAN 2017 serait-il la passoire togolaise ?

Ce monsieur dont les heures de gloire, de grande performance sont bien loin derrière lui a été la cause majeure – outre l’étourdissement de la défense et l’absence de finition de l’attaque – de la défaite du Togo. Il s’est illustré par son immaturité sportive et son inefficacité à arrêter les tirs des lions de l’Atlas. Le pic de bêtises a été atteint lorsque sur un corner, une légère bousculade involontaire faite à son endroit par un joueur marocain tentant un coup de tête l’énerve et le fait lui donner une tape violente sur la poitrine quand bien même ce dernier s’est excusé. Incompétent et belliqueux ! Le mélange perdant.

Togolais, Togolaise, portons un regard réaliste sur notre futur dans cette CAN. Nous l’avons rêvé. Nous l’avons désiré. Nous y avons cru. Mais hélas, pour nous, tout est fini. La coupe ne sera pas notre cette année.

Agassa Kossi apparaît comme ce scalpel usé, utilisé autrefois par les illustres chirurgiens pour des opérations épiques qui aujourd’hui a perdu tout son tranchant. Il est semblable à cette femme vieille, dont la beauté s’est estompée au fil des années, dont les seins ont signé l’armistice face à la pesanteur, dont la peau ridée se rebelle contre tous ses efforts de retrouver sa jeunesse d’antan. Agassa Kossi ne séduit plus. Il a déçu tout un peuple, tout une nation.

Si hier, il était dans l’histoire, aujourd’hui il la quitte. Il s’est trop accroché. La branche s’est cassée. Il tombe de haut. Agassa, le mythique gardien de but togolais n’est plus. Il s’est mué en Agassa, la passoire togolaise.

Il est temps que ces vieux rêveurs laissent leurs prouesses passées partir, et laissent la place à des jeunes plus méritants, plus efficaces, plus athlétiques. Ces anciens peinent à faire cet aveu d’incompétence.

Il importe de préparer la relève. Une relève qui apprend de ses aînés. Une relève battante et disciplinée. Nous n’avons pas besoin de joueurs évoluant dans de grands clubs en Europe. L’Allemagne est un exemple parfait dont nous pouvons nous inspirer. Elle a remporté la coupe d’Europe avec des joueurs évoluant pour la plupart dans des clubs nationaux.

Il importe que le Togo construise son histoire, une grande histoire. Cela ne sera possible que si chacun de nous s’implique et donne le meilleur de lui-même dans son domaine, dans ce qu’il fait. Ensemble, aucun de nous n’est faible. Comme une application, nous serons individuellement chaque ligne de code faisant marcher le tout.

Ma parole est tombée !

 


Participation financière des togolais à la CAN 2017 : un hold-up démocratique #FaisonsLesComptes

Credit Picture : KokoSaintKokou

Aux lendemains de la qualification des Éperviers (l’équipe nationale togolaise de football) pour la CAN Gabon 2017, il a été décidé en conseil des ministres, le 16 décembre dernier, la création de comités ad hoc pour l’organisation, la mobilisation et la gestion des fonds. Le but affiché est d’assurer de meilleures conditions de préparation aux Éperviers du Togo. Il est fort probable, sinon évident, que nous assisterons aux mêmes scénarios qu’en 2013 : une participation volontaire des populations par des dons, et une participation forcée par augmentation du coût de certains produits de consommation (pétrole, communication, etc.). Cette dernière est un hold-up démocratique. C’est du totalitarisme financier. Mais alors pourquoi, aux heures de grande écoute, les journalistes ne dénoncent ni ne nomment l’oligarchie, la ploutocratie et le totalitarisme financier dont fait montre notre gouvernement ? Ces mots sont absents du journal télévisé. On nous formate. Les nouvelles sont tronquées. L’analyse est absente. C’est à se demander si l’information n’est pas manipulée afin de ne rien dire pour nuire au régime. Or, l’idéal journalistique est tout autre. Le but du journaliste est de fournir aux citoyens un récit réaliste et objectif des événements. Chose que l’analyse personnelle devra ensuite interpréter.

Il importe, avant toute nouvelle mobilisation de ressources, de savoir ce qui a été fait de la précédente. Il importe de s’asseoir, de faire un bilan, de mettre la population et les joueurs en confiance, en leur présentant le rapport comptable des ressources mobilisées en 2013, afin de mieux s’armer, et de mieux s’organiser pour celle-ci. Il urge que nous fassions les comptes !

Faire les comptes, c’est dresser un état des lieux des ressources mobilisées, de leur utilisation et éventuellement de celles qui restent. Ceci représentera pour mon pays, le Togo, un pas de géant réalisé vers la transparence, moteur de développement de toute société démocratique.

Il faut bien nous répondre, à nous, blogueurs, opposant, journaliste, intellectuel lambda en parlant « chiffres ». Et si vous voulez qu’un nouveau projet de mobilisation de ressources soit crédible aux yeux du plus grand nombre de nos concitoyens, il vous faut bien dire, précisément, ce qui a été fait avec le résultat de la précédente. Ce n’est qu’à cet instant qu’il sera possible concrètement d’envisager, faisant taire toute critique, une nouvelle mobilisation.

Aucun de nos gouvernants n’a jamais fait de déclaration de biens avant et après son entrée/sortie du gouvernement, tels que prévu par la constitution. La cour des comptes n’y veille pas. Nous n’avons pas à demander cela. Plus qu’une obligation, cela doit être un réflexe. C’est là, la première erreur de ce processus de compte. Tout doit commencer par là. Par le respect de la constitution.

La discussion s’ouvre sur deux questions majeures :

  • Pourquoi, au Togo, ne faisons-nous jamais de comptes ?

 –          Suite aux incendies des marchés d’Adawlato et de kara, il a été lancé un appel aux dons. Des prospectus ont été distribués, des affiches placardées en ville. Ils incitaient à une forte mobilisation. Jamais ces victimes n’ont vu la couleur des billets, jamais un rapport financier n’a été publié.

–           La dernière élection présidentielle togolaise a, pour la première fois, dans l’histoire notre pays vu un financement public des partis politiques, en plus des financements privés. Aucun de ces partis n’a rendu publics ses comptes de campagnes. Comme quoi, le régime et les opposants au régime sont faits du même bois.

  • Sur la question des profits, doivent-ils aller dans les poches de quelques-uns ? Ne peuvent-ils pas servir au bien commun, c’est-à-dire, retourner au financement de l’éducation, la santé et la protection sociale ? Ou bien servir pour des investissements productifs, intelligents et créateurs d’emploi ?

Que font-ils concrètement de nos impôts ? Des recettes du phosphate ? Des bénéfices des sociétés étatiques (Lonato, Togotelecom, etc.) ? Je suis conscient qu’il ne peut s’agir simplement de prendre, ce qui est produit aujourd’hui et de mieux le répartir. Les sciences économiques ne sont pas si simples. Autrement, ma grand-mère illettrée du village serait une experte en la chose.

Un individu ne peut disposer à sa guise des ressources publiques. Toute personne se rendant coupable de tels manquements doit être sanctionnée. Le châtiment doit être à la hauteur du crime. Il doit être une dissuasion, un signal à toute personne qui aurait l’idée de commettre le même genre de transgression. Il faut que cesse l’impunité.

« Faisons les comptes » pour une meilleure gestion de la chose collective.

Ma parole est tombée !


Avez-vous un bon style ?

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Il est courant et normal que je montre ou parle de ce que je fais à mon père pour qu’il me jauge. Ainsi, hier je lui ai envoyé le lien de mon blog. Ce matin, je reçois son habituel message dominical où il fait mention de mon blog. J’ai mis sous silence les parties privées.

Mon gentleman : comment vas tu ? J’ai lu ton blog. Encore la même question : où puises tu ton inspiration ? Je reviens à ton style. Il faut le revoir. Relis quelques textes du 18ème siècle et tu me comprendras. Quand je te lis j’ai l’ impression de vivre cette musique des jeunes : le rap. […] Je ne suis pas allé à la messe. Deux dimanches de suite. En somme je suis entrain de faire comme toi. Bon dimanche.

Mon père me dit souvent que j’ai un mauvais style d’écriture. C’est son éternel discours quand il lit mes écrits. Contrairement à ces lecteurs qui prennent plaisir à me lire de part le monde, mon père préfère à moi Molière et ses homologues du 18ème siècle.

C’est quoi avoir un bon style ?

La vérité est qu’il n’y a pas de bon style. Le style varie d’un écrivain à un autre. Les aînés David Kpelly, Wence ADZIMANHE, Aphtal CISSE ont un style propre à eux. Cela les rend unique dans la communauté. Ils ont choisi de ne pas copier. Ils ont créé leur identité. Ils ont donné par ce fait la vocation de blogging à certains, forcé l’admiration d’autres. Beaucoup essaient de les copier mais font piètre figure à côté. L’original fera toujours de l’ombre à la copie.

On écrit bien ou l’on écrit pas bien. On n’a pas de mauvais style.

Comparer mes écrits à des classiques, c’est flatter mon égo. Je surpasse tant mes paires qu’ils faut me comparer aux maîtres de la langue ?

Le style classique est un style qui ennuie, limite soporifique. Molière est réputé être un grand de sa langue mais son style c’est de la poudre aux yeux. Pourtant mon père est un fan de ce siècle. Molière comme Hugo sont bons sur la forme mais pas sur le fond. Contrairement à Baudelaire qui est aussi bien sur la forme que sur le fond. Comme dirait mon confrère Renaud DOSSAVI, HUGO est quantitatif contrairement à BAUDELAIRE qui est qualitatif.

Écrire bien ou pas, là n’est pas l’essence du blogging. La véritable question est de savoir pourquoi on tient un blog. Si les écrits sont conformes à son identité.

Le style est une identité. Il n’y a pas de mauvaise identité. Le blog c’est un prolongement de nous-mêmes. Autant nous nous habillons comme nous le voulons, autant nous transmettons de nous dans nos écrits. Tu ne peux satisfaire tout le monde dixit Axel APALOO.

Soyons authentique, soyons nous même.

Ceci fidélise le lecteur. Quand je vais sur le blog du blogueur fou, je m’attends à rire, à lire des jeux de mots alambiquées, réussis ou pas. Quand je visite Le blog d’Aphtal, je m’attends à lire des histoires et anecdotes.

Le blog n’est pas un journal. Sentons nous libre d’écrire comme on le sent. Écrire un article c’est comme faire une dissertation de français pensent beaucoup de blogueurs. Le niveau d’un article doit satisfaire au public ciblé.

Travailler à améliorer son style d’écriture n’est pas changer de style. C’est apprendre à bien écrire.

Pour ma part mon papa dit que mes écrits sont bruts. Faudra les peaufiner à la lame. Je m’y emploie !

Ma parole est tombée !


Yann et Zoé

Il y pensait depuis un petit moment déjà. Cette pensée le tourmentait. Devait-il le faire ? Ne le regretterait-il pas ? se demandait-il souvent. Cette femme le fascinait. Elle était l’objet de son obsession. Il aimait cette femme mais sa décision était prise. En était-il sûr ? Il se forçait à y croire. Cette décision, il l’avait murie au fil de plusieurs jours, pesant le pour et le contre. Il se disait que c’était la meilleure chose à faire. Pour se libérer l’esprit et le cœur, il n’avait pas d’autre alternative. Il allait donner vie à une envie, un désir qui lui hantait l’esprit depuis plusieurs semaines.

Il lui téléphona un après-midi de vendredi pour lui proposer une rencontre le lendemain matin un peu avant midi à la plage. Cela lui convenait parfaitement. Peut-être avait-elle la même envie.

La vingtaine à peine entamée, Yann faisait parti de ces hommes dominants qui font dire à quasi-toute la gente féminine « Qu’il est mignon celui-là ». Il savait y faire avec les femmes, son tableau de chasse pouvait en témoigner. Il avait eu beaucoup de femmes dans sa vie, mais ne s’en vantait pas. Il n’était pas de ce genre d’homme faible, éternel indécis qui pour compenser quelque complexe faisait preuve d’ostentation dans leurs actes et paroles. Il était humble mais fier, un peu trop fier.

Il rencontra fortuitement cette femme grâce à un ami commun. Elle lui avait tapé dans l’œil, il la voulait. Elle était de ce type de femme que tout homme devrait connaitre au moins une fois dans sa vie. Presque la vingtaine, elle semblait se bonifier avec le temps. De mémoire d’homme, les dieux auront rarement vu pareille beauté. Entre résistance et hypocrisie féminine, elle finit par accepter ses avances. Dès lors ils se lancèrent tous deux dans une relation de folie. « Dire que nous sommes vraiment vite allés toi et moi serait un euphémisme. En général quand je prononce cette phrase, en vrai je ne parle pas de tout ce que nous avons pu expérimenter physiquement (même si…). En réalité, je fais  référence à la place que chacun de nous j’ose le croire occupe dans la vie de l’autre. » Lui disait-elle souvent.

Assis tout seul dans le sable le regard perdu à l’horizon, il se livrait en attendant sa venue à un monologue intérieur. Il se disait ceci « Nous avons souvent rompu. De même, nous nous sommes souvent remis ensemble. Mais je crois que cette rupture sera définitive. Je n’en suis pas triste. En fait j’ai trouvé mieux ailleurs, du moins j’ai trouvé une nouvelle motivation et un nouveau plaisir. Une relation saine, tranquille, sans pression, complète et sans cette envie de toujours vouloir montrer ce qu’on vaut et de vouloir faire mieux. Je suis fatigué. J’ai cru que j’étais bien, que j’avais trouvé ce que je recherchais et qui me faisait du bien, et je me demande si, entraîné dans cette histoire, je ne me suis pas fourvoyé. Le plaisir a été là, enfin je crois, j’en doute beaucoup en fait. J’avais cru bêtement avoir trouvé en toi la femme de ma vie, la mère de mes enfants et que je vivrais enfin un truc qui me plairait et qui me ferait beaucoup de bien. Mais hélas, la vérité est tout autre. Je ne me retrouve pas dans cette relation. Je n’y trouve pas ce que je recherche. Notre histoire est moche, nos souvenirs lui donnent du charme. »

Des bruits de pas d’une personne enjambant le sable mouvant de la plage, vinrent troublés sa réflexion. Il se tourna et la vit. Elle était là. Son cœur commença par battre la chamade. « Je l’aime toujours » s’avoua t-il. Il se leva et se précipita à sa rencontre, avant de changer d’avis. « Zoé, je veux qu’on rompe » lui dit-il une fois arrivé près d’elle. Elle paru choquée par cette phrase. Ce n’était pas ce à quoi elle s’attendait.

Ses yeux commencèrent à se mouiller et là, elle se retourna pour lui faire dos. Elle se refusait à y croire, mais au fond elle savait en ce moment précis que Yann ne sera plus jamais sien. « Parfait ! Si c’est vraiment ce que tu veux, qu’il en soit ainsi » dit-elle, pendant que le vent ébouriffait ses cheveux. Elle s’assit dans le sable et poursuivit « Personne, ne va voir mes larmes ». Il savait que son esprit ne serait plus jamais libre d’aimer.  Yann senti là, le besoin de s’en aller avant de changer d’avis. « Je pars Zoé, je ne reviendrai plus » lui dit-il. Elle ne répondit pas […]


Une âme devant Dieu

Abstract HD Wallpaper (49)
Crédit Photo : Abstract HD Wallpaper

Le petit Dossavi s’en est allé
Innocente victime d’une tentation funeste
Puisse sa présence perturber,
Par la fougue de son jeune age, l’oisiveté céleste

Rien ne restera de lui que des souvenirs, une invisible présence
Jamais plus ses bravoures
Ne recevront des siens une effusion d’encens,
de câlins d’une mère, des accolades d’amour

Hélas, le petit Dossavi est parti
Pour nous, quand le temps prolongera la sieste
la sienne ne finira jamais, perdurant nos cris
de colère, de détresse, de tristesse,

La mort ce sadique phénomène,
Nous mettra tous, de gré ou de force
Fort du temps qui s’égraine
Face à la limite de notre existence

Adieu, fragile enfant échappé de nos bras
Adieu, dans la maison d’où l’on ne revient pas.
Adieu, dans la demeure où nous nous suivrons tous.

Laurier d’ALMEIDA
14/12/2015


Vierge ou pas vierge ? Est-ce nécessaire ?

Crédit Photo : White Picture

Bien le bonjour ou le bonsoir cher(ère) lecteur(trice), selon le moment où vous me lisez. Je vous espère en parfaite forme. Débutons cet article par l’énonciation de deux faits :

Fait 1 : Récemment sur twitter, j’ai  vu ceci :

Fait 2 : Une fois, j’ai longuement discuté avec une amie musulmane. L’on passait sans transition d’un sujet de conversation à un autre. Elle finit par me demander « Dis Laurier, quand tu te marieras prendras-tu une vierge ou une non-vierge ? » Je lui répondis que cela m’importait peu, que c’est l’amour qui compte. Si à ses cotés je suis heureux et que je trouve près d’elle la tranquillité d’esprit que je recherche, sa virginité ne sera qu’un détail. Elle est bien loin l’époque où je voulais avoir pour épouse une femme vierge. Ma réponse la secoua quelque peu. Comme pour me convaincre de ma bêtise, elle me raconta une histoire. Je vous transcris ici ses propos « Vois-tu Laurier, dans certaines familles musulmanes dont la mienne la virginité d’une femme avant le mariage est un joyau. Cela force le respect. Il y a quelques années de cela, mon cousin rencontra une femme dont il tomba fou amoureux. Il la demanda en mariage quelques mois après. Mais avant cela, la femme lui dit que par concours de circonstance elle n’était plus vierge. Mon cousin dit que cela ne le dérangeait pas. Le jour du mariage, il se saigna l’avant-bras et répandu son propre sang sur le drap blanc à montrer au public, pour feindre la virginité de son épouse. La cérémonie fut belle et couteuse. Deux semaines après ce mariage, il sortit avec ses amis. L’un deux lui dit « Mon frère, je n’ai pas pu venir à ton mariage. Fais voir les photos ». Mon cousin sortit son téléphone et lui montra les photos. A la vue de la désormais épouse de son ami, il se mit à rire. Il dit « Ce que nous, nous avons mangés jusqu’ààààà c’est ça que toi tu as pris pour épouser ? Non mais tu déconnes ! » Mon cousin venait de subir là, la pire humiliation de sa vie. Cela le mit très en colère. Il prit son portable et rentra directement chez lui. Arrivé, la première chose qu’il fit est de répudier cette femme qu’il ne voulait plus qu’on rattache à lui ».  « Voudrais-tu qu’on te dise un jour la même chose ? » Me demanda-t-elle. « Le moment venu, j’aviserai » lui dis – je.

La virginité de la femme est-elle une finalité ?

La virginité est définie comme l’état d’une personne pubère, ou adulte, qui n’a jamais eu de relations sexuelles. Ceci se caractérise souvent par la présence de l’hymen (Membrane qui bloque l’entrée du vagin à tout corps caverneux et spongieux susceptible d’y faire des mouvements de va-et-vient) et l’étroitesse de la voie vaginale. Fantasme pour les uns, mais surtout gage de pudeur, de fidélité et de chasteté chez les autres, le thème de la virginité a souvent fait couler beaucoup d’encre et de salive.

J’ai longtemps tenu pareil discours que l’individu du fait 1, jusqu’au jour où mon esprit s’est vu mûrir. Par expérience, je peux vous dire qu’une fille vierge n’est pas obligatoirement celle qui vous rendra heureux. Elle peut dans certains cas s’avérer être la cause de vos pires tourments. Sa virginité ne fait pas d’elle obligatoirement une compagne idéale.

Je vous accorde qu’être le premier coup d’une femme et rester avec elle à jamais serait magique, qu’une femme vierge a et aura toujours plus de valeurs aux yeux du monde qu’une autre qui a laissé son corps, son intimité aux bons vouloirs de nombreux hommes qui ont fini par l’abandonner comme une vieille serpillière après usage accéléré.

Mais la virginité est-elle gage de pudeur ?

Au lycée il y avait cette fille encline aux plaisirs libidineux à qui ses parents faisaient régulièrement un test de virginité qu’elle réussissait toujours brillamment. Elle ouvrait son sphincter à tout mâle voulant bien s’y glisser. Le jeune innocent que j’étais, étais souvent abasourdi quand elle se targuait de se faire coïter par derrière (Sodomiser pour faire vulgaire). Elle faisait également partie de ces filles qui aiment s’abaisser lors des journées culturelles dans un coin noir de l’école, les soirs de bal pour ouvrir la braguette de ces messieurs dont le membre caverneux et spongieux dressé se voyait offrir une généreuse fellation. Elle était vierge, mais pas innocente.

Par ailleurs, il est possible de reconstituer l’hymen par opération chirurgicale. Il est certains produits chimiques qui rétrécissent la taille du vagin. Outre le coût relativement élevé de ces opérations et produits, une deuxième virginité s’offre à toutes.

Ces filles qui nous rendent la décision difficile

Elles mènent leur jeunesse avec lascivité, multipliant les partenaires. Quand vint le moment du mariage, intervient forcément la discussion où chacun déballe son passé. Elle va vous regarder droit dans les yeux avec son regard le plus sérieux et vous dire avec assurance : je n’ai connu qu’un seul homme dans ma vie. Le pauvre amoureux que vous êtes, allez la croire … Puis le mariage sera célébré. Les jours passeront, les mois, les années mais tôt ou tard vous vous retrouverez dans une situation similaire à l’individu du fait 2.

Il y a aussi celles, qui sont mariées mais qui papillonnent allègrement. Cela nous fait douter de l’honnêteté féminine.

Méritons-nous cette femme à laquelle nous aspirons ?

Ça m’amuse quand je vois des hommes vagabonds dire qu’ils cherchent une fille vierge à marier.

On ne peut prévoir l’incidence qu’auront certains événements dans le futur. C’est après coup seulement qu’apparaissent les liens. Choisir une femme pour sa virginité serait une grossière erreur.

Dans tous les cas, le sujet concernant la virginité reste un très grand débat.


Réussir quel qu’en soit le moyen

Crédit Photo : flickr.com
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J’ai en aversion les personnes qui émettent un jugement sans au préalable demander « le pourquoi du comment ». En effet, je pense que avant de mettre l’anathème sur un individu, il faut avoir eu son vécu et voir si l’on n’aurait pas réagi pareillement. Cela me rappelle mon article sur l’homme qui a arrêté de rêver. Avec le recul, je pense l’avoir jugé trop vite. Prendre un engagement en lui disant que j’allais le changer était une gageure. C’est un défi que j’ai finalement perdu, mais dont je sors quand même gagnant. Ceci a donné à mon esprit de nouvelles ouvertures, dont je ne suis que reconnaissant. Je n’avais pas essayé de comprendre cet homme, je l’ai jugé sans le connaitre. L’on ne m’y reprendra plus. Comprenez donc mon indignation quand je vois des gens blâmer les autres sans chercher le cœur du problème qui les pousse à de tels actes.

Il y a dans mon quartier cette jeune fille assez jolie qui fait commerce de son corps pour payer ses études et subvenir à ses différents besoins. Elle n’a que 19 ans mais prend en charge toute sa personne tant sur le plan éducatif que financier. Elle trimbale sa bosse des plus moches berlines aux plus luxueuses 4×4. Une voiture différente l’attend chaque soir, pour l’emmener vers un monde où le plaisir charnel se troc contre une somme d’argent. Elle rentre souvent peu après minuit mais reste quelques fois dormir là-bas si l’heure est trop avancée pour ne rentrer qu’à 5h du matin. Sa mère l’attend souvent dans la nuit. Quand elle franchi le seuil de sa maison en quête d’un peu de répit, celle-ci l’interpelle « Ma fille, tu n’as rien pour moi ? »

Orpheline de père, elle affronte seule son fardeau quotidien. Sa mère ne l’aide en rien. La seule chose qu’elle lui offre c’est un toit. Pour donc se nourrir, se vêtir, se soigner elle ne fréquente que des hommes qui ont un certain niveau de vie. Elle épouse le dicton « l’on ne peut pas vivre d’amour et d’eau fraîche ».

Les mauvaises langues du quartier ont tôt fait de la traiter de tous les noms. Mes compères se plaisent à fantasmer et à médire sur elle. « Fille matérialiste, pute, salope, putain, achao, Gbolo » c’est ainsi qu’ils la qualifient.

J’ai de l’admiration pour sa force de caractère. Elle veut aller loin. Elle s’en donne les moyens. Elle n’attend rien de personne. Elle sait ce qu’elle veut. « Je suis différente, je suis unique… et je l’assume ! » m’a-t-elle dit.

Elle ne serait pas dans une telle situation si sa mère prenait ses responsabilités. La réalité est telle qu’elle est. Soyons pragmatique !

Au lieu de juger, tentons de comprendre pour mieux accepter.


Les bonnes manières n’étaient pas africaines

Credit Photo : flickr.com
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En discutant hier matin avec mon père, il me demanda de lui servir de l’eau à boire. Ceci lui rappela, deux anecdotes qu’il me conta.

  • La première : il demanda une fois à une personne connue, lors d’un passage chez cette dernière de lui servir à boire. Cette dernière prit un sachet de pure water qu’elle ouvrit avec sa bouche et renversa son contenu dans un verre. Mon père choquée par l’acte, lui demanda ironiquement « Tu n’aurais pas un ciseau ? ». Elle comprit l’allusion et se vexa. Je ne sais si finalement, mon père but cette eau.
  • La deuxième : Au cours d’un petit-déjeuner avec son neveu, celui-ci prit la boite de lait concentré et se mit à souffler dedans pour faire sortir plus vite le liquide laiteux. Ceci éberlua mon père qui ne toucha plus au lait. Son neveu lui demanda quelques instants après : « Tonton, tu ne comptes pas utiliser le lait ? ». Mon père répondit que non, qu’il ne consomme pas de lait concentré. (Mensonge)

Je m’esclaffai à la fin de ces récits. Je lui dis ensuite que les bonnes manières ne sont pas africaines, qu’elles nous ont  été apportées par la colonisation.

Chez nous en Afrique, nous aimions manger à la main sans couvert à plusieurs dans un même plat. Nous mangions vite, bruyamment, les lèvres entre-ouvertes. En signe de satisfaction, à la fin du repas, nous nous lapions les doigts et émettions un rôt fort. Nous utilisions tous les mêmes verres à boire que l’on plongeait dans la citerne contenant de l’eau dont toute la maisonnée se sert. Nous nous invitions chez vous sans vous prévenir que ce soit pour manger, vous voir ou pour séjourner chez vous. Quand tu rends visite à quelqu’un, l’on t’apporte à boire dans un grand gobelet qui passe dans la bouche de tous les visiteurs. Quand bien même vous êtes vingt, ce gobelet passera dans toutes vos bouches. En Afrique c’est convivial. Nos femmes pour leurs menstruations ne portaient pas de couches payées en pharmacie, mais des bouts de tissus qu’elles se mettaient dans ce qui leur servait de caleçons. Nous ne nous épilions pas. C’était pour nous contre-nature. Il était dit qu’une femme qui s’épilait se rendait stérile. Nous laissions nos corps s’exprimer. Chez nous en Afrique, nous n’avions pas pour habitude de beaucoup nous couvrir. Drapé, dans un pagne, nous nous sentions fières et très habillés. Chez nous en Afrique, la famille moderne n’existait pas. Pour se dire bonjour, l’on prend des nouvelles de tout le monde à tel point que cela peut durer une vingtaine de minute. Chez nous en Afrique, les femmes devaient être totalement soumises à leur homme. L’homme pouvait courir autant de femmes qu’il le désirait, toi la femme tu lui devais fidélité et stoïcisme. L’homme pouvait rentrer de tu-ne-sais-où, à une heure extrêmement tardive et te réveiller pour t’intimer l’ordre de lui faire à manger. Chez nous en Afrique, pour pouvoir épouser une femme, tu te dois de la doter. La dote selon notre définition à nous africains, est un ensemble de présents que la belle-famille exige à leur futur gendre. Chez nous en Afrique nos dirigeants avaient pouvoir de vie et de mort sur leur sujet. Souvent les peines de morts consistaient à ce que l’on jette le condamné en pâture à des carnivores. Enfants, nous aimions courir nu dans le quartier les bijoux de familles en l’air. Nous faisions la lessive dans le marigot, nous lavions avec son eau, buvions cette même eau sans pour autant avoir des soucis de santé. Mais quand venait la maladie, la grand-mère avait toujours une recette phytothérapique à dispositions. Pour rire, nous rions. Quand l’africain trouve une chose hilarante, il ouvre grandement sa bouche et se met à rire à gorge déployée. Vous pouvez l’entendre à des centaines de mètres à la ronde. Chez nous en Afrique, nous sortons sans ambages le membre masculin devant tous pour uriner, et nous déposons ensuite un crachat gluant à l’endroit où nous nous sommes soulagés. Chez nous en Afrique, nous nous curons la gorge en nous s’égosillant avant de cracher. Au lever, pour l’hygiène buccale, nous ne nous payions pas en pharmacie des brosses à dent ELGYDIUM à 2500 FCFA pièces assortis à des pates dentifrice sensodyne. Nous mâchions du cure-dent.

Mais tout cela, c’était avant. Depuis il y a eu la colonisation, la traite nègrière, les indépendances … Aujourd’hui nous nous disons civilisés. Chacun ses couverts, chacun son plat. L’on mange avec des fourchettes et couteaux … Nous avons troqué nos pagnes contre des costumes Georgio Armani, Hugo Boss. Finie la polygamie, les putes assouvissent désormais nos pulsions indécentes. Les femmes s’expriment, se disent féministes. Nous nous disons chic parce qu’achetant des trucs chers, allant dans des lieux pas accessible à tout le monde. Nous voilà civilisés !


Lettre à Bella

lettre
Credit Photo : flickr.com

Chère Bella,

J’ai mal. Pourquoi te demandes-tu ? Ai-je vraiment besoin de te répondre ? Tu sais trop bien que t’en es la source. Tu dois te demander pourquoi cette lettre, moi qui n’ai pas daigné venir te dire au revoir. La vérité est que j’en étais incapable. Incapable de te voir là pâle, gisant inerte, les yeux fermés, le corps froid.

Bella, te dire que j’ai souvent pensé à toi serait un euphémisme. Je dois t’avouer que très souvent, je me suis évadé dans un monde où je t’ai vu heureuse, souriante, ensorcelante. Mais à chaque fois que mes yeux s’ouvraient, la réalité, la cruauté, le manque de tact de cette vie me brisaient. Dans un élan de sincérité, je n’ai plus voulu me tromper plus longtemps. Tu n’étais plus. Je devais commencer par m’y faire.

Le soir de ta mise sous terre, j’ai composé ton numéro de téléphone. Qu’espérais-je ? Je ne sais pas. Peut-être te voulais-je toujours vivante. Oui j’avais mal, personne n’avait besoin de le savoir. J’ai toujours fonctionné ainsi, nul besoin de parler de mes peines.

Je faisais désormais face à cette vérité que j’ai longtemps voulu édulcorer. Je réalisai que jamais je ne donnerai vie à ces envies que tu suscitais en moi. Comme pour me consoler, je me suis mis à flirter avec la plus grande des dépressions. Je ne trouvais aucun charme à cette douleur, mais elle me rendait humain. Je la cachai derrière un masque de clown. Peu m’importait dès lors à quel point cette douleur me consumerait, personne ne la verrait. Je garderais mon sourire.

Il me fallait sortir de cet abysse dans laquelle je m’enfonçais. Tout était à refaire.

Aucune main ne s’est tendue à moi. Tout le monde me croyait bien. Je ne me savais pas si bon acteur. J’aurais pu y faire carrière. J’ai traversé cela seul entre questionnements stériles et blasphèmes. Je n’ai jamais été le genre de personne qui s’attache. J’ai toujours eu la rupture facile. Mais Bella, si j’avais pu, ce 07 juillet 2014 je ne t’aurais pas laissée partir. Il nous restait trop de choses à vivre. Sans me prévenir, la mort t’assaillit, sournoise, impitoyable.

Vivre ou te suivre ?

Le choix n’a pas été difficile. Il me fallait vivre. Je me devais de poursuivre seul ma quête, la quête de ma réalisation personnelle. Le temps continuait de tourner, le jour j’étais vivant mais seul dans la nuit, dans mes songes je mourrais avec toi.

Et vint le jour où je pouvais de nouveau désirer une autre. Comme pour me convaincre, je me suis dit que c’est ce que tu aurais voulu que je fasse. Là où tu es, tu n’auras plus jamais besoin de rien. Si tant est-il qu’il y ait une vie après la mort, nous nous reverrons. Cela je n’en doute pas. Il en faut peu pour se retrouver de l’autre côté.

Maintenant, je vais bien.

J’ai survécu à ta perte. Une nouvelle personne partage désormais ma vie. C’est plus que ce que nous avons connu toi et moi. Avec elle c’est plus qu’un flirt, c’est beaucoup plus sérieux. Je te la présenterai peut-être un jour quand viendra notre tour de passer de l’autre côté.

Jusqu’à ce que je te rejoigne …


Notre première rencontre

J’étais assis sur ce banc, seul dans ce couloir pétri d’un silence que seuls des bruits de pas troublaient. Tu étais quelque part entre ces murs. Je t’avais si longtemps fantasmé. J’avais le cœur qui battait fort, j’avais l’impression d’étouffer, ta venue me stressait, notre rencontre me stressait. Nous avions longtemps conversé, longtemps monologuer. Je parlais, tu m’écoutais. Je ne t’attendais pas ce jour-là. Nous n’avions pas rendez-vous. Tu allais devenir une personne très importante pour moi pour le restant de ma vie. Était-ce nécessaire de prendre rendez-vous ?

Il n’était pas trop tard lorsque je rentrai ce soir-là. J’avais réussi à arriver assez rapidement, évitant les embouteillages classiques, et me réjouissais par avance des quelques minutes de repos dont j’allais pouvoir profiter. Flavia était là, tranquille, assise devant la télé dans un demi-sommeil. Elle ne m’entendit pas rentrer. Je m’approchai d’elle, lui baisa la joue, cela la réveilla. Elle éteignît la télé, mis une musique douce puis me réchauffa mon repas. « Laisse je vais le faire moi-même, t’es enceinte chérie, tu dois te ménager » lui dis-je. Elle ne voulut rien entendre. Ma pitance chauffée, je m’installai sur le canapé près d’elle et nous discutâmes de choses et d’autres, les banalités quotidiennes indispensables.

Je montai à l’étage pour prendre une douche et ensuite me reposer, un moment que j’attendais tant. Sur le seuil de ma porte, je l’entendis m’appeler « Laurier, je perds les eaux ». Pris de panique, je couru pour la rejoindre mais un faux pas me fit trébucher. Je dévalai les escaliers sur les fesses. Dieu était-il d’humeur à plaisanter ?

Je m’agitais dans tous les sens, la pressa pour que nous allions à l’hôpital. Contrairement à moi, elle était calme, trop calme à mon gout. « Mais comment peux-tu être aussi zen ? » lui demandai-je. Elle me sourit, et me dit « Tu ne vas quand même pas m’emmener à l’hôpital sans pantalon ? »  Oui ! Dans mon élan vers la salle d’eau, j’avais enlevé mon pantalon. J’allai m’habiller prestement. Je lui servis d’appui jusqu’au véhicule. Installés, je voulu démarrer. Je n’avais pas les clefs. (Stress quand tu nous tiens …)

Une fois les clefs prises, nous nous mimes en route. Rien ne saurait entamer mon excitation. Ni les piétons imprudents, ni les chauffards qui te coupent la route sans prévenir. Rien, pardi ! Je constate que la route est quand même sacrément longue. J’appuyai sur le bouton de détresse, les véhiculent nous laissèrent passer. Je roulais à grande vitesse. Flavia me dit « du calme chéri, tout va bien se passer ». J’avais pour habitude de lui dire cela quand à la fac, elle stressait pour les partiels. Aujourd’hui, c’est elle qui me le disait.

« Vite, les brancardiers ! Ma femme va accoucher » criai-je sans politesse au gardien à l’entrée de l’hôpital. La célérité avec laquelle il courut dans l’hôpital les chercher me toucha le cœur.

Assis sur ce banc, le temps m’a paru sacrément long. Ce jour était spécial. J’avais le sentiment de vivre quelque chose de spécial. Tous ces badauds devant moi qui te regarde sans savoir ce que tu es en train de vivre présentement.

Un coup d’œil sur ma montre : il est 22h 30. Presque 2h que je suis ici. Je tendis mes oreilles à la recherche de cris strident. Il est dit qu’un accouchement est très douloureux. Rien ! Aucun bruit ! Je m’inquiétais. Une naissance et une mort le même jour ? Ou deux morts le même jour ? Pris d’effroi, je me retrouve à arpenter le couloir de l’hôpital. Je téléphone à ma belle-mère, je transpire tout seul. Comment va ma femme ? Tout se passe bien ? Comment va le bébé ?

Je vois l’obstétricien sortir. Il se dirigeait vers moi. Je me jette sur lui, je le harcèle de question. Il me rassure, tout s’est bien passé. Flavia et Neal vont bien. Oui, c’était un garçon. Nous connaissions son sexe depuis quelques mois déjà. Nous avions décidé de l’appeler Neal, par amour à un personnage de cinéma du même nom.

L’on me permit de rejoindre ma femme. Elle avait les  traits tirés, elle était fatiguée. Elle dormait. Je m’assis près d’elle sur ce lit et lui pris la main. Elle me pressa légèrement. Il eut cette connivence qui nous unit. C’était la fin de notre vie à deux et le début d’une vie à trois.

Quelque part dans ces murs, Neal prenait sa première douche. Je n’entendais aucun bruit, aucun pleur. Cet hôpital devait sacrément être bien insonorisé. Je bouillonnais d’impatience, je jubilais. Je savais qu’il était là quelque part mais je ne le voyais pas.

Plus d’un quart d’heure après, je demandai à voir mon fils. Je suivis l’infirmier, nous passâmes dans un petit couloir. Je lus sur une pancarte « Maternité ». Je pris une grande inspiration, c’est enfin le moment que j’ai fantasmé des mois durant. Nous nous arrêtâmes devant une baie vitrée. Je ne pouvais pas encore l’approcher. Il le pointa du doigt, tu étais là sous mes yeux. Tu étais si petit, tu avais l’air si fragile. Comme t’étais mignon ! Je restai là à te regarder, tu dormais. Le voyage a été long et éprouvant, 9 mois cela a duré.

Je ne ferai vraiment ta connaissance que le lendemain. Impatiemment, j’ai attendu demain.

J’ouvris les yeux. Il était 5h. Des flashs de la veille me revinrent. Je m’échinai à distinguer le rêve du réel. Hier je suis devenu papa. D’ailleurs sept appels et une dizaine de SMS me le confirmèrent. Tout ceci était réel. Je somnolai encore un peu. J’ai peu dormi de la nuit.

Je me levai d’un trait. Il était 7h. Je filai prendre une douche. Je jubilais. Je me dépêchai. Je ne dois pas être en retard aujourd’hui. J’ai rendez-vous avec mon fils. Mon téléphone sonna à nouveau. Je ne décrochai pas. Je m’habillai, me déshabillai et me rhabillai. Il me fallait porter ce qu’il faut. Une circonstance pareille le valait bien. J’hésitai à mettre un parfum. Finalement, je n’en mis pas.

Et je me mis enfin en route. J’arrivai, je traversai furtivement le couloir jusqu’à la chambre de ma femme. J’entrai sans frapper. Tout le monde me salua avec le sourire et les yeux brillants. Je m’enquis de l’état de ma femme. A part la fatigue, tout allait bien. Neal était là, posé dans un berceau à côté. Il était éveillé. Je me lavai soigneusement les mains et les avant-bras. Ce moment tant attendu, tant fantasmé était enfin là. Il était juste là devant moi. Je n’avais qu’à tendre les bras et le prendre. Je me penchai sur son berceau, et le pris par ses deux bras. Je le reposai par peur de l’abimer. Je me redressai. Je regardai ma femme. Elle me sourit. J’essayai à nouveau. Cette fois, je le pris délicatement avec sa couverture, une main sous sa nuque et une autre sous ses fesses. Je l’élèvai jusqu’à mon torse. Je le mis contre ma poitrine. Je lui effleurai la joue. Il gesticula. Chouette ! J’eus le sentiment diffus d’être unique à cet instant. Tout allait changer. Je voulu crier de joie : Je suis Papa ! On ne crie pas à l’hôpital m’avait dit ma maman. Désormais un être, m’appellera papa. Tout le monde devait le savoir.

Je le regardai longuement, satisfait du fruit de mon ADN. Et je lui dis « Je n’ai jamais été père auparavant. Toi non plus, tu n’as jamais été fils. Nous allons apprendre ensemble. Je t’apprendrai à donner des coups à la vie et aussi à encaisser celle que la vie te donnera. Je te ferai réussir là où j’ai échoué car les échecs de ma génération sont les défis de la tienne. Je t’offrirai ce que je n’ai pas eu. Je te gronderai quand il t’arrivera d’avoir des écarts. Je  te promets d’être toujours là pour toi, même si cela venait à signifier ne plus être là. »

Ce fut le début de notre histoire.

 

Crédit Photo : flickr.com
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Semaine culturelle estudiantine : Fêtes, boissons, dépravations

Il m’a été demandé par notre responsable culturel d’écrire le discours d’ouverture de la semaine de l’étudiant à la faculté des sciences de la santé de l’université de Lomé. Le voici !

DISCOURS D’OUVERTURE DE LA SEMAINE DE L’ETUDIANT

Monsieur le Doyen de la faculté des sciences de la santé,
Monsieur le 1er vice-doyen de la faculté des sciences de la santé,
Monsieur le 2ème vice-doyen de la faculté des sciences de la santé,
Monsieur le délégué général de la faculté des sciences de la santé,
Monsieur le vice-délégué général de la faculté des sciences de la santé,
Mesdames et Messieurs les Professeurs et Chercheurs,
Monsieur le Président de l’AEPHAT,
Monsieur le Vice-Président de l’AEPHAT,
Monsieur le président de l’AEMP,
Monsieur le Vice-président de l’AEMP,
Madame la Représentante des laboratoires « DAFRA PHARMA »,
Chers collègues, camarades, amis, doctorants et étudiants,
Mesdames et Messieurs,

Je veux tout d’abord vous remercier pour votre présence aujourd’hui.

La semaine culturelle comme son nom l’indique est une semaine dédiée à la culture. Semaine au cours de laquelle, professeurs, étudiants, et participants extérieurs se découvrent, échangent et confrontent leurs idées dans le cadre universitaire. Cette semaine se veut être une semaine, où l’étudiant est à l’honneur, où tous les regards sont tournés vers l’étudiant. Ces journées doivent être plus instructives, plus découverte que fêtes, boissons et dépravations.

La réalité est à l’antipode de la bienséance. L’étudiant privilégie les festivités occultant l’intérêt intellectuel de la chose. Il urge que le qualificatif « Etudiant » retrouve son essence et son prestige. La foire universitaire où trônent boissons et victuailles, ne doit pas être le centre ces journées. Il est nécessaire de revenir à l’essentiel. Soyons audacieux. Créons un cadre au cours de ces journées pour faire valoir notre savoir-faire.

Que le pharmacien vienne démystifier la synthèse, la galénique du médicament en faisant cela devant tous.
Que le médecin nous ouvre sa médecine.

Etudiant-Pharmacien,
Etudiant-Médecin,
Mesdames et Messieurs,

L’éducation est la matière première, essentielle au développement démocratique, social, économique et pacifique de toutes les sociétés. Partons à l’assaut de la connaissance, retrouvons notre dignité.

Voyez-vous, l’étudiant togolais n’est pas encore rentré dans l’histoire. Quand l’on parle de nous au  journal, c’est presque-toujours pour nos frasques, pour nos grèves.

Il faut «préparer l’avenir». Nous sommes l’honneur de ce pays, dont chacun sait que la prospérité et l’avenir dépendra toujours de l’excellence de ses enfants. Un avenir ouvert et prometteur s’offre à nous. Nous ne devons pas y être réfractaires en se refusant à l’excellence. Nos qualités nous destinent aux meilleurs cursus, et aux carrières sur lesquelles ils débouchent.

Profitons de ces journées. N’oublions jamais que, s’il comporte déjà les perspectives d’une réussite sociale, il est d’abord riche d’une élévation intellectuelle et morale. Nous sommes une élite. À ce titre, sachons que vous n’avons aucun droit particulier, mais de réels devoirs qu’il nous appartient à nous seuls de nous donner.

Ce que nous avons reçu, partageons-le. Ce dont nous sommes capables, montrons-le. Le respect que nous inspirons par notre capacité, employons-le à faire le bien, dont nous serons bon juges. C’est tout une faculté qui ressent de la fierté de nous savoir issus de sa population.

Nous sommes les agents de santé de demain. Faire des études médicales, c`est se mettre au service de la communauté en repoussant les frontières de l`ignorance et de l’incompétence. Nous prenons soin de la vie. Pour notre pays qui aspire au développement, la recherche et la technologie doivent être perçues davantage comme des éléments stratégiques de la compétition économique nationale et internationale.

Le futur de la santé se trouve dans la pharmacie. C’est dans cette filière que l’on retrouve la majorité de la recherche et de l’innovation ayant trait à la santé. La pharmacie fait la santé. Le médecin peut beau diagnostiquer une maladie, sans le médicament il n’y aura pas de traitement. Le pharmacien apparait donc comme le pilier principal de l’équipe pluridisciplinaire de la santé. Le médecin peine à faire cet aveu d’incompétence. Il s’érige en maître et se refuse à reconnaître le pharmacien. Cela se manifeste aussi dans le cadre estudiantin par la non-implication des étudiants-pharmaciens dans la prise de décisions ou d’organisation des journées récréatives à la FSS.

Dans cette optique, l’AEPHAT (Association des Etudiants en Pharmacie du Togo), par ma voie exige que cette discrimination et ce manque de considération à notre endroit cesse, quitte à ce que l’AEMP (Association des étudiants en Médecine et Pharmacie du Togo) retire la pharmacie de son sigle.

Une manifestation de cette ampleur pose toutefois aussi des défis organisationnels très importants. Je tiens à saluer le dévouement de tous les organisateurs qui ont rendu possible ces journées.

Mes amis c’est une nouvelle, une belle, une grande histoire que nous devons construire dès aujourd’hui. Elle doit concerner chacun. Je vous le dis du fond de mon cœur. Un nouvel horizon est devant nous, c’est maintenant qu’il faut faire de nos rêves une réalité, et le Togo sera sauvé.

Je nous souhaite à tous une semaine enrichissante, des débats et entretiens intéressants et fructueux, de nouvelles impulsions et une poussée d’énergie dans nos activités.

Je déclare ouverte, la semaine de l’étudiant à la faculté des sciences de la santé de l’université de Lomé.

Je vous remercie.

FSS-UL, le 24-05-2016