Leïla

Le FLN, le 4e mandat et Bouteflika

C’est parti. Cela faisait des semaines que ça couvait. Nous y voici.
Samedi en fin de journée, le FLN, parti historique et majoritaire à l’Assemblée populaire nationale, a officiellement soutenu la candidature d’Abdelaziz Bouteflika à l’élection présidentielle d’avril 2014. Le président actuel est au pouvoir depuis 14 ans. Il est président d’honneur du FLN.

 

Bouteflika par Saad

Illustration de Saad, dessinateur de presse pour les journaux El Watan et El Fedrj entre autres

 

 

Aujourd’hui, 8 personnes se sont déclarées candidates pour cette élection.

Parmi elles, Yasmina Khadra, auteur algérien.

https://www.youtube.com/watch?v=Xb_diA6tqgc

 

Mais aussi, Rachid Nakkaz.

https://www.youtube.com/watch?v=mVcyHIgC0l0

 

Sachez que pour être président de la République, il faut être Algérien uniquement (pas de double nationalité), musulman, marié à une algérienne, avoir dépassé 40 ans et obtenir 60 000 signatures de soutien de citoyens ou 600 parrainages d’élus.

Abdelaziz Boutelfika, 76 ans, hospitalisé en France en avril, n’a toujours pas dit s’il souhaitait se présenter. Voici sa dernière apparition télévisée :

https://www.youtube.com/watch?v=mVcyHIgC0l0

Pour ceux qui ne le connaissent pas, voici un aperçu de sa carrière.


Tahia El Djazair!

1er novembre

 

Photo de la Grande Poste d’Alger, Vendredi 1er novembre 2013 à 00h15.

 

Il y a des endroits du monde où ce matin, on a fêté les morts. En Algérie, on célèbre des morts particuliers, ceux de la « Révolution ». Par révolution, comprenez Guerre d’Indépendance, après plus d’un siècle de colonisation française. Les morts sont appelés les « martyrs ».

Je n’ai ni envie de vous faire un cours de sémantique, ni envie de vous faire un cours d’histoire. Mais ici, le souvenir de la guerre est partout. La Révolution, qui a pris fin il y a 51 ans, fait partie de la culture.

Capture d’écran 2013-11-01 à 20.58.17

 

La Grande Poste d’Alger, Vendredi 1er novembre, 19h00.

 

Et c’est l’occasion de faire la fête dehors. Chose plutôt rare dans le pays, où l’espace public s’ouvre timidement. Dans la nuit de jeudi à vendredi, les concerts de klaxons se sont mêlés aux sirènes des bateaux, aux coups de canons et aux feux d’artifice. Vendredi matin, le marathon d’Alger est parti du centre-ville, au son des tambours traditionnels. Et vendredi soir, un spectacle illuminait la Grande Poste de la capitale. Un documentaire, en partie animé, pour fêter l’anniversaire de la Révolution.

 

 

 

Aujourd’hui, partout où vous irez, vous entendrez le souvenir de la guerre. A travers la musique, le cinéma, les discussions au café, les publicités. Toute la journée, on a rendu hommage à la Révolution. Que ce soit via les discours officiels comme sur Facebook. Alors, voici un petit aperçu de la « culture de la révolution ».

 

L’hymne national, Kassaman (Nous jurons), a été écrit en 1955, par un poète incarcéré par les Français.

 

 

Les chants patriotiques de la guerre sont régulièrement repris par de jeunes artistes.

 

 

Les images de l’indépendance sont reprises par tous les communicants. Ici, c’est une vidéo hommage de la télévision officielle pour le Cinquantenaire de l’indépendance, en juillet 2012.

 

https://www.youtube.com/watch?v=R6vGq6vb9q0

 

 

P.S.: A lire absolument pour finir la soirée « anniversaire de la Révolution », le post de Lina, blogueuse algérienne de Mondoblog, et de son invité, Missiou A.

 

P.P.S. : Tahia el Djazair = « Vive l’Algérie! »


Le blogueur n’est pas blogueur, mais il est toujours en prison

Abdelghani Aloui n’est pas un blogueur. Il est en prison depuis le 25 septembre pour des images publiées sur Facebook et des vidéos diffusées sur Youtube.

Abdelghani
Une atteinte aux droits de l’homme, un acte de répression contre un militant, une attaque contre la liberté d’expression, tout cela fait vivement réagir dans le pays. Au moment où j’en parlais sur ce blog, les articles se multipliaient dans la presse nationale et internationale. Bien évidemment, sur Twitter, sur Facebook, sur les blogs algériens et maghrébins, Abdelghani Aloui est devenu un sujet de discussion, de débat, d’indignation.

 

Human Rights Watch et Amnesty International ont réagit demandant sa libération immédiate.

 

Mais le jeune homme de 24 ans n’a pas de blog. Le mot « blogueur » a été utilisé, au début, par son avocat.
Les premières questions ont commencé à se poser. Et certains ont creusé l’accusation « d’apologie du terrorisme ». Si l’avocat du jeune garçon affirme que cette accusation ne se fonde que sur une écharpe trouvée lors de la perquisition, il se trouve qu’il existe une vidéo où Abdelghani Aloui, qui utilise le pseudo de Malik Liberter, tombe sous le coup de la loi. Il y prône le Jihad et l’Islam radical.

 

https://www.youtube.com/watch?list=UUc-cI4m578k9ibs0F0cxLAA&v=m_w8U–NUuk

 

Dès l’apparition de cette vidéo, l’ambiance s’est refroidie. Pour de nombreuses personnes, si le jeune homme est effectivement un « islamiste », il devient compliqué, voire impossible de le défendre.

 

 

Pourtant l’avocat persiste. Cette vidéo est une manipulation selon lui, elle a été trafiquée. La voix n’est pas celle d’Abdelghani Aloui. Et elle serait apparue pendant l’incarcération du jeune homme. Mais là encore, les réseaux sociaux trouvent que quelque chose cloche.

A partir de ce moment là, le doute existe. Il y a erreur ou tentative de manipulation quelque part. Soit l’avocat a raison, et quelqu’un cherche à faire passer le jeune homme pour un islamiste pour saborder le soutien potentiel. Soit l’avocat a tort, et dans ce cas, on ne comprend pas bien son objectif.

 

Même si le juge d’instruction a rejeté dimanche la demande de libération provisoire, le débat du départ, lui, est désormais presque inaudible.

 


Saint-Augustin, Wlid el bled

« Saint-Augustin, Wlid el Bled (Fils du pays), et nommé docteur de l’amour ».

 

 

C’est ainsi que le père Desfarges, évêque de Constantine, a rendu hommage hier à Saint-Augustin, philosophe des IVe et Ve siècles. Saint-Augustin est né en Algérie, il y a vécu, et est devenu l’évêque d’Hippone (aujourd’hui, Annaba). Il est reconnu comme saint et comme docteur de l’Eglise au XIIIe siècle.

En 1881, lorsque les Français décident de construire une basilique sur le sol algérien, dans la ville d’Annaba (qui s’appelait à l’époque française, Bône), ils la baptisent Basilique Saint-Augustin.

Cette basilique a été inaugurée hier, après 3 ans de travaux de rénovation.

 

 

 

L’inauguration d’un monument chrétien dans un pays où l’Islam est religion d’état est un moment surprenant.
Tout commence par un sacré bazar, le matin, au pied de la colline. Les invités sont nombreux, les personnes chargées de l’organisation dépassées: il n’y a pas assez de badge pour tout le monde. Sans badge, interdiction de monter dans les navettes. Les policiers ont reçus des instructions. Le président du Sénat est là pour représenter le Président de la République. Alors, faudrait pas déconner.

 

 

 

La basilique a été embellie, les invités, eux, sont sur leur 31.

 

 

Arrivés au sommet de la colline, la basilique est déjà plein de monde. Ambassadeurs, dignitaires de l’Eglise d’Algérie, représentants politiques locaux, membres de la paroisse, curieux, imams de la ville… Il y a même une dame aux cheveux blancs qui m’a raconté qu’elle était née à Guelma et qu’elle venait, petite, à la messe ici, avant de quitter l’Algérie avec ses parents à l’indépendance du pays.

 

 

 

 

 

 

 

Les discours de remerciements se multiplient. Les travaux de rénovations ont été financés par des fonds publics algériens mais aussi des fonds public et privés étrangers. L’anecdote de la journée est que Benoit XVI a fait un don pour la réhabilitation.

 

La première partie de la cérémonie se termine, on peut alors se lever et découvrir l’intérieur de la basilique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Autour du père Ambroise, recteur de la basilique, les paroissiens aident de leur mieux. Ces paroissiens sont principalement des jeunes étudiants venus d’Afrique Subsahariennes, comme dans la quasi-totalité des paroisses chrétiennes du pays. Yasmine (à gauche) et Mireille (à droite) sont originaires de Côte d’Ivoire. Elles viennent de temps en temps pour les offices. Elles sont enchantées du résultat des travaux et me répondent « Ca fait plaisir! » (expression très algérienne).

 

 

 

 

 

Bref, moi aussi, ça m’a fait plaisir, de voir des imams dans une mosquée, d’entendre l’appel à la prière alors que j’étais devant les vitraux, d’entendre des voeux de paix en français, en arabe ou en italien. La vie, c’est bien plus sympa quand c’est diversifié !

 

 

PS: La basilique, vous l’avez vue, si vous voulez l’entendre, c’est par ici.

 

 

 


« T’as pas un truc plus algérien? »

Quelle semaine mais quelle semaine!

 

D’abord, il y a une « petite nouvelle » sur Mondoblog, la copine Lina. Le « Bled Mickey » (c’est le nom de son blog et aussi l’un des nombreux surnoms de l’Algérie), elle saura vous l’expliquer.

 

Ensuite, manque de pot, l’Algérie a perdu son match de foot contre le Burkina-Faso. Je vous passe les réactions racistes, violentes et la polémique qui dure sur le piratage du match diffusé par Al Jazeera par la chaine de télévision algérienne.

 

Et puis, il y a eu l’Aïd. Les imams en ont profité pour augmenter le volume des hauts parleurs des mosquées, les vendeurs, pour augmenter leurs prix. La ville a été réveillée à 7h par les chants, animée par les bêlements inquiets des moutons, repeinte de sang rouge, et embaumée par l’odeur des brochettes. Les rues de la capitales, elles, sont restées vides pendant 48h. Aujourd’hui encore, essayez de trouver de quoi manger, vous allez vous amuser!

Aid à Alger

Sur une terrasse d’Alger à quelques heures de la prière de l’Aïd.

 

Enfin, hier, 30 jeunes harraga algériens ont été interceptés en mer par les gardes côtes près de Annaba et de Mostaganem, en route vers l’Italie. Comme à Ceuta ou à Malte hier, l’arrivée de certains sur la terre ferme à Lampedusa la semaine dernière a fait « appel d’air ».

 

L’Algérie, c’est ça. Mais ce n’est pas que ça.

 

Si je vous en parle, c’est parce qu’un collègue journaliste a eu une discussion surréaliste avec son chef régional, qui, lui, n’habite pas en Algérie. La semaine dernière, l’événement culturel de la capitale, c’était le FIBDA, le festival international de bande-dessinée. Un festival bien foutu, intéressant, dynamique, ce qui n’est pas toujours le cas. On y trouve les dernières nouveautés algériennes et des pépites venues de toute l’Afrique. C’est un passage obligé pour tout journaliste qui travaille ici. Sauf que lorsque mon collègue a proposé le sujet à son chef, la réponse a été la suivante : « De la BD? Mais t’as pas un truc plus algérien? »

On a compris, interloqués, que vu de l’extérieur, la bande-dessinée ne fait pas partie du coffret couscous-makrout-islamistes algérien. Soit. C’est probablement de notre faute à nous journalistes. Autant réparer nos erreurs tout de suite.

 

La bande-dessinée algérienne était très développée dans les années 1970. Les années 1980 et 1990 ont été plus difficiles à cause du contexte politique, mais du coup, pour des raisons alimentaires, les dessinateurs sont devenus caricaturistes de presse. Aujourd’hui, chaque journal a son caricaturiste. Le journal El Watan en a même 4. L’humour en dessin est ancré dans la culture du pays. Et contrairement à nos voisins, le régime laisse plus ou moins faire les gens comme Dilem. Et puis, comme le calme est revenu, la Bande-dessinée se développe à nouveau.

 

Voyez par vous même. Les planches ci-dessous sont celles de Kaci, devenu une star dans les années 1970 avec son album « Bas les voiles ». A l’époque, il ne parle pas de son pays, mais s’attaque à la Révolution iranienne.

 

Planches extraites de l’exposition 2013 du FIBDA

kaci8 kaci7 kaci6 kaci5 kaci4 kaci3 Kaci2

 


A Ouagadougou par avion

Je n’aime pas le foot. Enfin, disons que si je rate un match, je ne m’en porte pas plus mal. Mais, ici, impossible d’y échapper. Le concours de klaxons à 22h, c’est soit, un mariage, soit le résultat d’un match. On klaxonne, qu’on perde ou qu’on gagne. Tu finis par connaître les noms et les couleurs des équipes.

Bref, revenons à nos moutons (qui eux, soit dit en passant, doivent sentir la mort arriver, Aïd, J-3, mais on en reparlera).

Ce soir, c’est LE grand soir. Dernier tour des qualifications pour la Coupe du Monde. Et l’Algérie affronte le Burkina Faso à Ouagadougou. Je laisse le soin à mon confrère Boukari Ouédraogo de vous expliquer les enjeux sportifs, il s’y connait bien mieux que moi.
Qui dit, qualification pour la Coupe du Monde, dit enjeu important. Pour qui? Je ne sais pas bien, mais à en croire, les unes de journaux, la radio nationale, les panneaux publicitaires des opérateurs de téléphonie et le pont aérien, ça doit être important.

 

El Watan Week-End, 11 octobre 2013
Capture d’écran 2013-10-12 à 11.59.49

 

Campagne publicitaire de l’opérateur de téléphonie Nedjma.

Nedjma

 

 

Le pont aérien? Oui, oui, vous avez bien lu.

Ce matin à l’aube, 5 avions d’Air Algérie ont transporté 1200 supporters jusqu’à Ouagadougou. Ils reviendront par avion, ce soir après le match. Le billet? Gratuit. Offert par l’état (à 70%) et les sponsors (dont les opérateurs téléphoniques qui utilisent l’équipe nationale très régulièrement pour leurs campagnes de pub).

 

Je vous entends rigoler derrière votre écran. Mais, les Algériens n’en sont pas à leur coup d’essai.

 

En 2009, ce sont 30 avions qui sont dépêchés pour emmener les supporters au Soudan, là où doit se jouer le 3e match entre l’Algérie et l’Egypte pour la qualification de la Coupe du Monde 2010. A l’époque, l’enjeu sportif est important pour les deux pays qui n’avaient pas été qualifiés pour la Coupe du Monde de football depuis des dizaines d’années. Mais l’enjeu sportif a été largement dépassé par d’autres enjeux. Après 2 matchs, les deux équipes sont à égalité parfaite. Pendant le match au Caire, le bus qui transporte l’équipe nationale algérienne est attaqué, des joueurs blessés.

 

blessures2 blessures

Il y a donc une « revanche » à prendre sur les Egyptiens.

 

Le Président Bouteflika demande à ce que l’accès au stade soit gratuit pour les supporters algériens, ce sera chose faite. Khartoum offre une exemption de visa. Les supporters « déferlent » donc sur le Soudan.

 

Finalement, l’Algérie remporte le match, 1-0, et se qualifie. Mais après la rencontre, les violences entre supporters iront jusqu’à provoquer une crise diplomatique. Toute cette histoire est très bien résumée par un reportage de Canal +

A la fin du reportage, on comprend comment ce pont aérien de 2009 a bénéficié à l’image du président de la République Abdelaziz Bouteflika. Aujourd’hui, à Ouagadougou, l’objectif est probablement le même. Avec un enjeu supplémentaire. L’élection présidentielle est dans 6 mois.

Aya * , bonne chance quand même 🙂

 

 

 

*Aya = Allez!


En Algérie, un blogueur en prison pour outrage

Abdelghani

Il s’appelle Abdelghani, il a 24 ans et il est en prison depuis le 25 septembre pour des photos-montages publiés sur Facebook. Il est accusé « d’atteinte à la personnalité du président », « d’outrage à corps constitué » et d’apologie du « terrorisme ».

Les photos-montages dont nous parlent les uns et les autres représenteraient le président de la République et le Premier ministre. L’accusation d’apologie du terrorisme serait liée à la possession d’une écharpe avec l’inscription « La ilaha illa Allah » (Il n’y a de Dieu qu’Allah).

Le journal El Watan Week-End a retrouvé la trace d’un des photo-montages incriminé.

El Watan Week End

 

On parle de « blogueur », mais les photos auraient été publiées sur Facebook. On nous parle d’atteinte à la personnalité du président, mais que dire des caricatures quotidiennes des quotidiens algériens ?

 

 

A titre d’exemple, voici ce que publie la presse régulièrement.

 

El Watan Week-End, 4 octobre 2013.

El Watan

 

 

Liberté, 7 septembre 2013.

 

Liberté

 

 

Rien n’est très clair, mais le jeune homme risque entre 2 et 5 ans de prison. Il y a un peu plus d’un an, deux autres blogueurs, Tarek Mameri et Saber Saïd étaient incarcérés.

Tarek Mameri avait appelé au boycott des élections législatives du 10 mai 2012. Il a été condamné à 8 mois de prison avec sursis pour (entre autres) « incitation directe à attroupement et outrage à corps constitué ».

 

https://www.youtube.com/watch?v=wAy-4gKSjHc

 

Saber Saïdi lui est resté en détention provisoire pendant plus de 8 mois pour outrage à corps constitué pour avoir partagé des vidéos sur les révolutions arabes et sur des mouvements politiques d’opposition algériens.

 

 

 

L’un des premiers Algériens à avoir été jugé pour des propos tenu sur Internet est Yassine Zaïd. Ce militant des droits de l’homme avait été arrêté en 2007, alors qu’il dénonçait les mauvaises conditions de travail dans les multinationales.

 

 

 

 NB: L’article a été modifié et actualisé le 12 octobre, après la parution dans la presse de l’un des photo-montages incriminés.

 


Ils sont de retour (et moi aussi)

Les pont des suicidés is back. Moi aussi d’ailleurs. Pendant mes (super) vacances, les jeunes ont remis ça. Je vous avais raconté pourquoi, comment, des cadenas avaient été accrochés sur le pont du Telemly, et comment, pourquoi, ils avaient été décrochés.

Résultat des courses, comme il existe à Alger, un deuxième « Pont des suicidés », dans le quartier chic d’Hydra, et bien, les cadenas sont de retour.

 

https://www.youtube.com/watch?v=FC_DCZ3-Dms

 

 

Mais, le Président de la République Abdelaziz Bouteflika aussi était de retour. Il a présidé le premier conseil des ministres depuis 8 mois. Un conseil des ministres tout neuf, puisque le gouvernement avait été remanié quelques jours avant.

Voilà le JT (en français) de la chaîne officielle de télévision du soir même.

 

 

Et voilà, la photo de famille.

 

Gouvernement Sellal

 

 

 


Les habits du président 5

Ca n’en finit plus, et je vais devoir trouver un nouveau titre à mes articles.

Troisième apparition en trois jours. Et cette fois, le Président reçoit un officiel étranger, Rached Ghannouchi.
Il se passe quelque chose. On ne sait pas quoi. Mais une telle médiatisation est inhabituelle. En attendant, jetez un oeil sur sa tenue.

https://www.youtube.com/watch?v=D_0HzjAMJcE&feature=youtu.be


Malades d’amour

Je vous avais raconté comment des jeunes Algérois tentaient de donner une « nouvelle vie » au Pont du quartier du Telemly, en y accrochant des « cadenas d’amour », à l’image de ce qui se fait sur le Pont des Arts de Paris.
C’était samedi. Depuis, c’est le sujet de débat de beaucoup de monde. Sur Facebook, chez les amis.

-Ca sert à rien
-C’est pas original
-Quel besoin on a de faire comme les gaouris*?
-Vous êtes idiots, c’est juste un symbole
-Faut être con pour être contre l’amour

Et ça continue comme ça pendant des heures/des lignes.

Mais ce matin, ces photos sont apparues sur Facebook. (Oui, ici, on communique avec Facebook).

cadenas Détachés Alger

 

cadenas détachés

 

Dans la nuit, des jeunes ont arrachés et détruits les cadenas du pont. Ce matin, nouvel appel à reposer des cadenas. Et la polémique continue.

 

*les Français


Les habits du président. 4

Avec toute cette pluie, et ces problèmes pour installer Internet (ça, je vous en parlerai en long , en large, et en travers, très bientôt), j’ai complètement oublié de mettre en ligne la photo d’hier.

Le Président Abdelaziz Bouteflika a reçu hier le Premier ministre Abdelmalek Sellal.

Mardi 10 septembre

 

Avant-hier, le président portait déjà un pull, et non plus une chemise comme lors de ses apparitions précédentes.
Mais cette fois, Neila, une jeune algérienne que je viens de rencontrer, a soufflé: « Il est en survêtement?! » Sentiment généralisé de malaise.

Un président en survêtement, on pense directement à Hugo Chavez.

Hugo chavez

 

Et c’est l’occasion de vous conseiller l’excellent article de mes confrères de El Watan Week-End sur la stratégie de communication de la Présidence. Ca s’appelle « Allô quoi! » , et Adlène Meddi y fait le parallèle entre le « cas Bouteflika » et le « cas Chavez ».



Le pont des suicidés à l’heure de l’amour

3

 

Alger, un samedi après-midi chaud et ensoleillé. Ils sont une quinzaine. Des jeunes, des moins jeunes. Des visages connus, d’autres inconnus. Ils se sont retrouvés sur le « Pont des suicidés ».

Ce pont, est en fait un immeuble, sur le toit duquel passe la route. Les architectes parlent d’immeuble-pont. Sauf qu’ici, dans le quartier du Telemly, on nous raconte que des gens se sont jetés du haut de l’immeuble. Pour les en empêcher, la municipalité a posé de très hautes grilles le long du pont. Bref, quand tu demandes ta route, « le pont des suicidés » est plus connu que le parc qui est juste à côté.

Et c’est là que ce sont retrouvés ce matin, ces jeunes Algérois pour… accrocher des « cadenas de l’amour ». A l’image de ce qui se fait sur le Pont des Arts à Paris.

 

 

2
Kader, un militant politique que je connais depuis un moment, m’a dit : « Nos jeunes ont besoin d’espace d’expression pour dire ce qu’ils veulent, sans être prisonniers d’une idéologie qu’on veut leur imposer, qu’elle soit orientaliste ou occidentaliste ».

Un jeune couple, que je ne connaissais pas, m’a dit : « On s’aime, tout simplement, et on a trouvé que c’était une bonne idée ».

Une dame, la quarantaine, venue seule, m’a dit : « C’est un cadenas pour l’amour, pour la paix dans le monde… Inch’Allah »

Kader a ajouté : « Pour que des jeunes, aujourd’hui, vienne dire cela, devant des caméras, c’est bien la preuve que notre société évolue doucement ».

 

Le pont des suicidés

 


Les habits du président. 2

Aujourd’hui, le Président Abdelaziz Bouteflika a reçu le Premier ministre Abdelmalek Sellal. Nouvelle apparition, toujours au journal de 20h. Cette fois, il est question de la rentrée scolaire de dimanche.

Abdelalziz Bouteflika reçoit le Premier ministre

 

Un ami m’a dit ce matin que le post d’avant-hier, sur les apparitions médiatiques de Bouteflika l’avait mis en colère. Pas contre moi, hein, on est amis. Mais contre les chargés de communication de la Présidence de la République. Au quotidien, deux sentiments se mélangent. Celui de la peine pour le Président ( Il n’a pas l’air bien, il ne faut pas le forcer à toute cette mise en scène). Et celui de la colère (Un président en pyjama ou débraillé? Quelle image donne-t-on de l’Algérie un l’étranger?!).

Mais mon ami poursuit la réflexion: « Ce qui est dingue, c’est que c’est la première fois que ça se passe comme ça. Pas comme Boumédiene. »

Nous y voilà. La comparaison est inévitable. Houari Boumédiene, Président algérien de 1965 à 1978, décédé d’un grave maladie du sang. Il avait fait une toute dernière apparition médiatique avant son décès, depuis la Russie. Sur la photo (ci-dessous), il apparait en forme, alors qu’il était, à l’époque, selon ses proches, très malade.

Le Président Boumédiene à Moscou

 

 

 


Les habits du Président

La réflexion n’est pas de moi, mais de Sabri .

 

 

 

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a été hospitalisé à la fin du mois d’avril dernier. Depuis, on ne l’a pas vu en public. Mais, régulièrement, la télévision nationale nous montre quelques images. Comme aujourd’hui. Dans le journal télévisé de la mi-journée, on nous apprend que le Président a reçu le chef d’état major de l’armée.

On comprend le message. « Ne vous inquiétez pas, le Président va bien ». Sauf que le conseil des ministres ne s’est pas réuni depuis décembre 2012, selon la presse. Et si le conseil des ministres ne s’est pas réuni, c’est parce que c’est impossible de le faire sans le Président de la République. Si le Président ne s’y rend pas, on suppose que c’est parce qu’il ne peut pas.

Du coup, sur Internet, on discute chiffon, plutôt que politique. A vous de juger.

 

Abdelaziz Bouteflika reçoit à Paris le Premier ministre et le chef d’état major de l’armée. 12 juin.

https://www.youtube.com/watch?v=tz2t_PSDYiw

 

Abdelaziz Bouteflika reçoit le Premier ministre. 14 août.

 

Abdelaziz Bouteflika recoit le chef d’état major de l’armée. 15 août.

https://www.youtube.com/watch?v=KMEvFq61M74

 

Abdelaziz Bouteflika reçoit le chef d’état major de l’armée. 3 septembre.

https://www.youtube.com/watch?v=oBpDwVHaM0I

 


Un terroriste abattu dans le centre de Batna

 

batna

 

Un terroriste a été abattu et quatre autres arrêtés hier par les forces de sécurité dans la ville de Batna (centre-est du pays). Si les accrochages entre armée et groupes terroristes restent fréquents dans certaines régions, il est rare que cela se produise en plein centre-ville. Qui dit centre-ville, dit foule. Qui dit foule, dit téléphones portables et donc enregistrements en direct. Et pour une fois, il est possible de voir des images de l’accrochage.

 

Images récupérées grâce à l’excellent blog sur la défense Secret Difa3 et à Hichem Melaksou
 
 

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La foule massée à proximité du lieu de l’accrochage.

 

https://www.youtube.com/watch?v=loN5Bc1Yjbo&feature=player_detailpage

 

Les habitants acclament le convoi de l’armée alors que les terroristes arrêtés sont emmenés.