Joseph Kabila Wumela!!!
Par Fiston Mahamba Larousse (texte) et Edizon Musavuli (caricature)
Joseph Kabila est à la tête de la magistrature suprême depuis 15 ans. Il a succédé à son père en 2001, a été élue en 2006 puis réélu en 2011. À 10 mois de la fin de son mandat, il est accusé de vouloir se maintenir au pouvoir en retardant l’organisation des futures élections,
Ces opposants ont lancé le slogan «Yebela » [Soit clairvoyant] en Lingala. Les pro Kabila ont tout de suite répliqué avec «Wumela » [Règne pour toujours].
À la fin de son mandat, le président deviendra sénateur à vie, ce qui implique un salaire décent et une garantie d’immunité. Si Kabila quitte le pouvoir, il permettra à la RDC de connaître sa première alternance démocratique. Son image changerait
1. Présidentiable au sénat congolais
En tant que sénateur, Joseph Kabila sera l’un des candidats favoris à la présidence de la chambre haute du parlement Congolais. Après son départ démocratique du sommet de l’Etat, Joseph Kabila restera mieux positionné car il pourra diriger l’une de deux présidences que compte le parlement Congolais, la deuxième institution du pays. En plus d’un graal comme salaire, il aura droits à plusieurs immunités parlementaires, lui protégeant des poursuites judiciaires sauf pour certains crimes pour lesquels le parlement peut être sollicité en vue de lever les immunités de certains de ses membres.
2. Un protégé de la nation contre les poursuites de la justice internationale
Plusieurs poursuites sont possibles après un règne à la présidence. L’expérience démontre que la majorité d’infractions commis par les hauts fonctionnaires de l’Etat sont souvent dévoilés après que ces dirigeants aient quitté le pouvoir. Ce qui ouvre la porte à la justice tant nationale qu’internationale à pouvoir enquêter sur ces allégations voire condamner ces anciens gestionnaires de l’Etat. Mais il faut noter que l’ampleur de ces poursuites judiciaires dépend de la manière dont ces hauts fonctionnaires finissent leur règne à la tête des hautes institutions de la nation. Un président qui a pacifiquement passé le flambeau à son successeur enfin d’éviter le chaos dans son pays aura une certaine dose du soutien populaire s’il se butait à d’éventuelles poursuites avec la justice tant de son pays qu’étrangère.
3. Potentiel médiateur dans la sous-région
La RDC partage ses frontières avec neuf pays Africains ; ce qui fait de ce pays un Etat stratégique en Afrique. Cette puissance géostratégique a permis à la RDC de devenir membre des organisations sous régionales de l’Afrique centrale, orientale et australe. Entre 2017 et 2020, plusieurs nations seront appelées à tenir des élections. En Afrique, où la démocratie est encore fragile, l’organisation des scrutins au niveau national a toujours été accompagnée des tensions qui mènent souvent à des crises nationales. Solidaires, les institutions sous régionales Africaines ont souvent l’habitude d’opter pour l’intervention diplomatique en vue de trouver l’issue à ces crises. Et pour mener en bon la médiation entre les protagonistes, ces institutions puisent dans le passé des anciens dirigeants pour en designer un médiateur. En quittant pacifiquement le haut sommet du Congo-Kinshasa à la fin de son mandat, Joseph Kabila Kabange aura automatiquement inscrit son nom sur la liste de potentiels médiateurs des institutions panafricaines lors de leur tentative de résolution des différentes crises qui secoueront éventuellement ce continent.
4. Lauréat de plusieurs récompenses intercontinentales
Plusieurs institutions internationales récompenses les anciens chefs d’Etats, dirigeants des hautes institutions planétaires qui se sont illustrés par leur militantisme pour l’émergence de la bonne gouvernance. Ces récompenses internationales, régionales, sous régionales voire nationales couronnent les efforts qu’ont réalisés ces anciens hauts cadres d’institutions hautement placées et ont pour autre objectif d’interpeller les dirigeants actuels de mettre en profit leur règne pour donner aux populations un espoir d’un futur garanti, caractérisé par la bonne gouvernance et ses multiples bienfaits pour le développement du continent Africain dont la majeure partie des pays reste encore sous-développés.
5. Père de la démocratie en RDC
Depuis son accession à l’indépendance à 1960, la République Démocratique du Congo, ex République du Zaïre a connu le règne de quatre présidents. Les trois premiers chefs d’Etat ont en commun la fin de leur règne. Aucun de ceux anciens présidents de la RDC n’a remis pacifiquement la gestion du pays à son successeur. Joseph Kasavubu, président de la RDC lors de son accession à sa souveraineté face à la Belgique à 1960 fut évincé de la présidence en 1965 par un coup d’Etat mené par François Joseph Mobutu Sese Seko. Après 32 ans de règne sans partage et d’une dictature endurcie le maréchal François Joseph Mobutu Sese Seko verra son règne être stopper en 1997 par une rébellion conduite par Laurent Désiré Kabila, soutenu par les pays voisins de la RDC dont le Rwanda et l’Ouganda. Victime d’un assassinat en 2001 par les éléments de sa garde rapprochée, Laurent Désiré Kabila sera remplacé par son fils Joseph Kabila, chef d’état-major de l’armée Congolaise à l’époque, et qui dirigera le pays jusqu’au 19 décembre 2016, date prévue pour la prestation du serment du cinquième président Congolais selon ce que recommande l’actuelle loi fondamentale du pays. Je lance ici mon appel à Joseph Kabila de passer le bâton de commandement de la nation Congolaise à son successeur, Cela fera de lui le premier président de la RDC à pouvoir assurer un transfert démocratique du pouvoir. Je suis convaincu que ceci lui vaudra le titre de «Père de la démocratie » en RDC et ainsi marquer son nom sur la liste des héros nationaux de la République en lieu et place d’un forcing qui pourra l’amener à avoir rejoindre la liste de trois premiers présidents Congolais qui ont connu une fin de règne tragique.