Makaveli

Mali : La numérisation des services publics

Avez- vous déjà dépensé plus de temps que nécessaire pour un papier dans un service public ? Il vous est arrivé de ne pas savoir ou aller faute d’information pour des documents administratifs ? Il est aussi probable que l’on vous a réclamé des pots de vin, pour hâter le traitement de vos dossiers ? Afin d’éviter tous ces désagréments, la transition vers la e-gouvernance est incontournable. Internet peut insuffler la rapidité et le dynamisme nécessaires à l’amélioration du service public malien, au grand bonheur des citoyens.

3 trois mots caractérisent les services publics au Mali : lourdeur, lenteur, corruption. Mais avec la magie d’ internet, nous pouvons permettre aux citoyens d’accéder aux services administratifs en ligne, à travers leurs téléphones, ordinateurs ou tablettes, n’importe quand et n’importe où.

Oui payer ses impôts et taxes, refaire sa carte d’identité, demander un certificat de nationalité, c’est possible en ligne. La numérisation a l’avantage d’apporter simplicité, rapidité, accessibilité et économie.

Aujourd’hui avec les services de paiement mobile, nous réglons nos factures d’eau et d’électricité avec nos téléphones : plus besoin de faire de longues files d’attente. La même chose est possible pour les services de l’Etat, qui de nos jours prennent un coup de vieux : ils sont surpassés par l’accroissement démographique et à des années lumières des avancées technologiques.

Opter pour la numérisation des services publics aura pour avantage de rendre:

Les services accessibles a tous 

La numérisation de l’administration sera un pas de plus pour la décentralisation. Plus besoin de se déplacer, même dans les régions reculées, elle rendra les services publics accessibles. Les citoyens auront également directement accès aux informations nécessaires pour leurs démarches administratives, ce qui permettra un gain de temps et d’argent.

Rapidité, productivité et efficacité  

Plus de longues files d’attente, plus de retard dans les délais. Le gros du travail sera effectué par des machines, ce qui réduira le volume de travail des fonctionnaires, leur permettant ainsi de s’atteler à d’autres occupations, d’être plus productifs et efficaces.

Lutter contre la corruption

Avec les services en ligne, toutes les transactions financières seront tracées et suivies. La traçabilité réduit toute possibilité de détournements de fonds, ou de demande de pots de vins. Numériser l’administration public, c’est aussi freiner la corruption qui est l’obstacle majeur à notre émergence. En 2017, 70 milliards avaient été détournés des caisses de l’Etat, selon le rapport du vérificateur général.

Suivre le travail des fonctionnaires

Les retards et les absences sont fréquents dans les lieux de travail, car les mécanismes de suivi sont inefficaces. Avec le numérique, il est plus simple de suivre et d’évaluer le travail des agents. Cela permettra de récompenser ceux qui travaillent le plus et de prendre des mesures dissuasives contre ceux qui font moins.

Faire des économies

L’Etat fera des économies sur les tonnes de papier utilisé chaque année. Internet facilitera le partage d’information et les communications entre les services, par visioconférence, par exemple. Avec la réduction de la corruption, l’Etat observera une hausse de ses recettes. D’ici 2020 le Maroc mettra 50% des démarches administratives en lignes pour ses citoyens. Ça reste possible pour nous aussi au Mali.

La numérisation de l’administration créera de l’emploi pour les jeunes, les inciteront à développer des start-ups pour innover et mieux répondre aux besoins des populations.

Interconnectivité entre les services

Internet facilite l’archivage et la sauvegarde des données avec les stockages sur le cloud. Mais il permet aussi à des services d’échanger facilement les informations, de construire et d’avoir accès à des bases données utilisables dans les domaines de la sécurité, de la santé, de l’éducation publique etc. Exploitées, ces données permettront des progrès dans chacun de ces secteurs.

Réduire le coût, améliorer la qualité et étendre le couverture d’internet dans tout le Mali doit être au cœur de toute politique de développement, même si des sujets comme l’éducation, l’emploi, la santé, l’énergie ou le terrorisme peuvent sembler prioritaires sur les questions de transition vers le numérique.

A noter que, ces dernières années, à l’instar des autres pays africains, le Mali connaît des avancées en matières des TIC. Devenu incontournable aujourd’hui, le numérique peut stimuler et propulser l’essor économique et humain du pays, et faciliter la vie des milliers de citoyens.

 


Mali : le pays des petits arrangements


Au Mali, tous les problèmes et infractions se règlent à l’amiable… soit par l’intervention d’une personne importante, soit par des dessous de table etc. On se demande alors à quoi cela sert d’avoir des lois ! La loi, elle est faite pour qui ? Si tous, par nos statuts sociaux et nos relations, nous outrepassons les lois censées assurer la cohésion sociale, la justice, et l’égalité dans notre pays… alors à quoi servent les règles ?

On peut dire que le Mali est une grande famille, une société qui, dans ses traditions, brise les barrières des différences et rejette au loin l’individualisme. Que ce soit par le cousinage à plaisanterie, ou la charte du Mande, tout est fait pour unifier et consolider le peuple.

La solidarité et la communication sont un des principaux traits du peuple malien. Cela a donné naissance a cette particularité que les Maliens ont d’arriver à résoudre leurs différends et leurs litiges, avec les seules forces du sigi ka fô (ou la concertation). Peu importe les malentendus ou les problèmes, avec l’intervention des personnes âgées, des autorités coutumières ou religieuses, on trouvera toujours une solution à l’amiable.

Avant la colonisation, les griots, mais aussi les autorités coutumières et religieuses, jouaient le rôle de « cadi », de régulateur de la société. Leurs verdicts ou leurs décisions au sujet des querelles étaient respectées, à défaut de s’attirer l’ostracisme de toute la communauté.

Avec l’indépendance et l’avènement de la démocratie, les coutumes, les règles sociétales et les autorités coutumières ont été supplantées par des juges, la Constitution et l’Etat. Avec cette nouvelle configuration l’application stricte de la loi reste la condition sine qua non d’une société juste et égalitaire.

Malheureusement les interventions de personnes influentes pour résoudre des différends est devenu un moyen pour déroger à la loi, qui n’est ainsi plus respectée. L’application de la loi est problématique au Mali : tous cas d’infractions, d’écart de conduite, se règlent par des solutions à l’amiable, des petits arrangements, qui nous prémunissent des décisions judicaires. C’est ça la réalité de la justice malienne.

Tout se négocie au nom des affinités. Les exemples sont nombreux, un parent qui intervient pour négocier l’admission de son fils à un concours, un accident de la route que l’on règle par l’argent,sans passer par la justice, ou encore le fonctionnaire qui détourne les fonds de l’Etat sans aucun risque de poursuite, et aussi l’automobiliste qui ne se met pas en règle car il connait des personnes influentes, et pour d’autres ce sera la même chose en cas de vols, de violences ou même de viols. L’intercession de personnes influentes, d’une autorité, ou même de quelques billets suffisent à freiner l’application de la loi.

Cette formule qui existait auparavant pour résoudre les querelles sociales, héritée de notre tradition, est devenue aujourd’hui anachronique. Même si cette forme de médiation était positive, car elle avait l’avantage de pacifier la société en incitant à la communication et en encourageant l’indulgence, le Mali ne peut plus fonctionner ainsi. Les temps ont changé, la société n’est plus la même. Cette formule autrefois positive s’est transformée en une incitation à déroger aux règles et à la loi et donc à créer des inégalités et de l’injustice. Elle favorise l’impunité, obstrue l’application de la loi, et sape l’autorité de l’Etat. En 2017 selon rapport de vérificateur général, 70 milliards, ont été détourné des caisses de l’Etat !

Autrefois la population respectait les cadres de la société, le décorum : personne ne voulait être la risée de la communauté ou entacher le nom de sa famille d’une quelconque vilénie. La plus grande richesse de chacun c’était son honneur. Mais les temps ont changé, sans une application effective et impartiale de la loi, point de société juste et prospère.

Les plus grands maux du Mali sont la corruption et l’impunité. Il est temps de faire la part des choses : suivre les traditions tout en respectant la loi et veiller à son application. Cette utilisation erronée de nos coutumes ne nous ressemble en rien. L’application de loi doit prévaloir sur les traditions, elle doit s’appliquer à tout le monde, sans différence de considération.


Apprendre à apprendre avec Hubert Petit l’homme, aux 33 diplômes

Progressivement la salle se remplit, les gens s’installent, tous portés par la curiosité de découvrir et d’apprendre de l’homme aux 33 diplômes.

Une conférence initiée par l’institut français de Bamako, a l’occasion des journées culturelles européennes, le 10 mai.

Quelques minutes plus tard, un monsieur habillé en veste, d’une élégance modeste s’avance sur la scène. Tous le regardent avec admiration et un certain hébétement. C’est Hubert Petit, médecin, juriste, diplomate, auditeur financier, professeur d’études européennes, inscrit aux Livres Guinness Mondial des records de diplômes universitaires.

Il commença la conférence avec ces deux anecdotes :

Lors d’une rencontre, une dame s’avança vers moi, me demanda mon aval pour me toucher le bras. Elle voulait savoir si j’étais vraiment un humain.

Par contre une autre femme me reçut dans son bureau pour un travail, et après discussion, au moment de me congédier elle me dit : c’est vous l’homme aux 33 diplômes ? puis s’exclama, mais vous être normal comme tout le monde. Ces propos m’ont fait du bien, oui je suis homme comme les autres.

Je suis humain comme vous. Nous pouvons tous apprendre et obtenir des résultats mirobolants avec la volonté, la persévérance, et l’organisation. « Le seul décret de la réussite, c’est le travail ».

L’apprentissage est une question de préparation, un investissement sur soi, pour cela il faut travailler à se développer personnellement.

  • Travailler sa mémoire
  • Apprendre des exercices de relaxation
  • Apprendre l’auto-motivation
  • Apprendre à communiquer
  • Vaincre son trac et la timidité
  • Un esprit positif
  • Avoir une hygiène de vie
  • Savoir bien gérer son temps

Une fois ces qualités acquises il faut observer ces quelques recommandations.

L’appétit vient en changeant

Il faut sortir de notre cadre habituel explorer d’autres domaines de savoir, cela nous donne envie de faire plus de découvrir et apprendre plus.

Un apprentissage quotidien

Chaque jour est une chance d’apprendre, c’est à nous de mettre à profit notre temps pour découvrir apprendre et nous améliorer.

Un effort personnel

Ne compter que sur soi-même, croire en ses capacités. Sans effort nous n’arrivons à rien. C’est le prix de la réussite.

Apprendre à désapprendre

C’est se défaire de nos dogmes, et nos fausses certitudes, et les croyances limitantes. Rejeter tout ce qui nous empêche de croire en nous. Apprendre à désapprendre c’est ouvrir son esprit au changement, a la contradiction et à l’évolution.

Une curiosité à toute épreuve

Sans curiosité il n’y a pas de science. L’étonnement et le questionnement sont le début du savoir. Nous devons interroger sur nos certitudes, les évidences. S’étonner et se poser des questions sur toutes choses.

La chasse a l’information

Nous devons constamment nous informer, pour ne pas être dépassée par le temps. L’information est une richesse qui nous permet de nous guider, forger ses opinions et convictions. Comprendre pour pouvoir impacter le monde.

Peaufiner sa méthode

Consiste à trouver la bonne combinaison, un équilibre entre notre disponibilité de temps, et nos gouts pour trouver les cours qui nous convient. Cours du soir, cours en ligne etc.

Chercher des raccourcis d’apprentissage c’est a dire des astuces mnémotechniques, aides mémoires pour faciliter l’apprentissage. Trouver les meilleurs livres.

Faire appel à l’imagination

Laisser divaguer son imagination pour découvrir de nouveaux horizons, découvrir d’autres méthodes. C’est comme cela que nous pouvons apporter du nouveau dans le monde.

Savoir se comparer

Se comparer aux autres, peut à la fois être constructif que destructif. Nous ne devons-nous comparer aux autres que dans l’esprit de nous améliorer, sans porter un jugement dépréciatif et sévère sur soi.

Être soi-même et l’écoute des autres

La connaissance de soi est primordiale pour qui veut aller loin. Elle passe par une connaissance de ses forces et faiblesses, ses aspirations et ses valeurs.

Il faut être présent pour les autres, développer le social. Cela passe par la communication, savoir communiquer c’est savoir écouter, l’écoute de l’autre est la base du vivre ensemble.

Cultiver l’amitié

Avoir des amis à qui se confronter, partager, s’entraider et se soutenir est indispensable dans chaque chose que nous faisons cela permet de donner une excellente orientation notre vie. Notre entourage a une influence sur nous, il n’y a pas de réussite sans un bon cercle d’amis.

Savoir être, et s’adapter sans perdre son âme

S’adapter aux avancées et à la vitesse de notre époque, tout en gardant ses valeurs. Faire la différence entre l’essentiel et le superflu. Tous les moyens ne sont pas bons pour réussir, il n’y a de réussite qu’au bout d’un effort personnel et honnête.

Mettre la chance de son côté

Toujours croire en soi, travailler avec acharnement à l’amélioration de soi, et avoir le courage de se relever après une banqueroute. Comprendre que l’échec une opportunité d’apprentissage, il nous permet de nous remettre en question, et de redoubler d’efforts.

L’humilité, la modestie, et l’ouverture d’esprit sont indispensables pour tout apprentissage. Les rencontres et les voyages sont aussi enrichissants que les études universitaires. Selon Hubert il faut sortir et aller a la découverte monde.

Hubert Petit nous invite à trouver la corrélation entre nos études et nos choix de carrière. Et le plus important c’est de trouver ce qui nous épanouies, nous rend heureux.


Témoignage : les dangers de la mutilation génitale

J’ai l’espoir que ce récit dissuadera tous ceux qui voudraient exciser leurs filles. Cette histoire, assez personnelle, troublante, m’a été racontée par une amie courageuse. Elle a souffert dans sa chair et, aujourd’hui, elle défend de la cause féminine. Elle raconte donc son histoire…

Je venais d’avoir mes premières règles quand ma maman, avec des larmes aux yeux, me raconta d’une voix triste et lugubre mon histoire. Soucieuse de ma vie sexuelle, redoutant la délicatesse de ma situation à cause des opérations que j’avais subies dans ma tendre enfance, elle tenait à me dire ce qui était arrivé alors que je n’étais encore qu’un bébé, son bébé.

J’avais juste une semaine d’existence quand c’est arrivé. Il a fallu le faire, et ce, malgré la réticence et l’appréhension de mes parents. Mais que pouvaient-ils devant l’injonction catégorique de ma grand-mère ? Je devais passer par le même chemin que toutes les filles de notre famille avaient déjà pris. Le chemin de la mutilation. Par tradition.

J’avais une semaine, et, juste après mon baptême on m’amena au centre de santé non loin de chez moi. Une vieille dame au regard impavide, tenait dans ses mains ridées et sûres, une lame. Elle se pencha sur moi avec sa lame. Une autre femme tenait mon corps de bébé si fragile, en écartant mes petites jambes.

Toute petite, je n’avais pas conscience de ce qui allait arriver, j’étais innocente et sans défenses. J’éclatais en sanglot, sentant probablement une ambiance peu rassurante : ces visages et ces regards posés sur moi m’étaient totalement étrangers, les regards étaient sardoniques. Mais j’étais impuissance à faire quoi que ce soit. Pour 6 000 F CFA j’allais me faire tailler le clitoris. Pour ma famille j’allais enfin devenir une femme.

J’eue une insupportable douleur entre les jambes. Une douleur infligée comme si on me punissait d’un crime, comme si j’étais coupable de toute la misère du monde. Je suis  coupable d’être née femme. A peine arrivée au monde, je goûtais malgré moi au sort que l’on réserve aux femmes dans une société phallocrate. Un monde où les femmes sont condamnées à un destin de strapontin.

La main qui tenait la lame avait effectué ce crime maintes fois. D’un geste sûr la lame trancha et fit saigner l’organe génital. Mais les mains de cette exciseuse chevronnée avaient déchiré de trop le clitoris. Survient une hémorragie. La vieille commença a paniquer, on pouvait lire le désarroi sur son visage. Elle ne su pas quoi faire face à un petit ange révolté, apeuré, en larmes et qui perdait tout son sang. Illico presto il a fallu faire appel à d’autres personnes. L’hémorragie s’arrêta avec l’intervention d’un chirurgien pour recoudre la plaie et les bons soins d’un gynécologue.

Une blessure dans la chair, un affront dans l’âme, une insulte à la féminité, une diminution de l’être.
Aujourd’hui la plaie est à peine visible, mais les marques demeurent à jamais dans mon être.

Les conséquences de l’excision m’accompagneront toute ma vie. Je ne pourrai jamais accoucher par voie normale, uniquement par césarienne et cela limite mes possibilités de grossesse a trois.

La société, les traditions, m’ont enlevé mon droit de jouir de mon corps, mon de droit d’être une femme libre, complète et épanouie.

Les traditions et les coutumes ne doivent pas être suivies à l’aveuglette. Ils possèdent autant de bonnes que de nos mauvaises pratiques. A nous de faire le tri, de ne garder que ce qui aide notre société. L’abstinence et la pudeur tiennent de l’éducation sexuelle des enfants plutôt que de l’excision.

Avec ma voix, mon histoire, je rejoins toute ces femmes dont les parties génitales ont été mutilées. Je les rejoins pour dire « NON » à cette pratique qui crée une blessure physique mais aussi psychologique, à vie. Pensez à la santé de vos filles, pensez à leur avenir en tant que femme. Pensez à vos filles comme de futures femmes libres, épanouïes et responsables. Arrêtez de les mutiler.

Aidez-nous a vaincre cette pratique en partageant cet article.


Qui finance la campagne électorale décide de la politique à suivre

L’avantage de la démocratie c’est que le changement est toujours possible avec les élections. Malheureusement il ne suffit pas d’une élection et d’un nouveau président pour que les choses s’améliorent forcément. La question du financement des campagnes électorales, très souvent escamotée, est primordiale et déterminante sur le mandat des élus. Une campagne électorale financée illicitement transforme le mandat des élus en un champ propice à la corruption, au favoritisme et par conséquent au sous-développement.

Les élections sont la quintessence de la démocratie. Elles donnent la latitude aux citoyens d’élire librement leurs représentants et leurs dirigeants. Le respect du calendrier électoral, en plus de permettre l’alternance politique, est un moyen précieux pour les citoyens d’approuver ou de désapprouver leurs élus, voire même d’espérer un air nouveau en changeant de dirigeants.

Malheureusement, les élections sont une course où ceux qui ont le plus gros portefeuille gagnent. Avoir un parti politique c’est avoir une entreprise, on investit l’argent pour acheter des voix, une fois élu on tire profit de nos privilèges. Tant que l’argent sera le moteur des élections, la préservation des intérêts d’une minorité de privilégiés sera le but ultime de la politique. Nos ambitions d’émergence resteront à jamais des rêves.

De pseudos partis politiques

Un parti politique est avant tout un groupe des personnes qui souhaitent servir un idéal de société, en général dans le sens du progrès. Ils militent avec des moyens démocratiques pour réaliser leur projet de société avec le dessein du bien-être général. Sa gestion doit être démocratique pour permettre l’alternance au sein du parti. Ses finances doivent être transparentes et saines, elles sont en général basées sur la contribution de ses membres et autres voies légales de financements de partis politiques.

Mais nous voyons plutôt des partis politiques qui reposent uniquement sur une seule personne, qui finance seule, de sa poche, la vie de l’organisation. Les autres membres sont présents dans le groupe par affinité ou espèrent des privilèges une fois des postes gagnés.

Cette carence démocratique des partis est une fissure dans notre système politique. A défaut de pouvoir compter sur une base électorale solide, les candidats sont obligés de se livrer à des stratégies antidémocratiques pour obtenir des voix pendant les élections. C’est aussi le signe d’une incapacité à gagner la confiance des électeurs, le signe d’un manque de leadership pour regrouper l’ensemble d’une population derrière un idéal une vision.

Le financement des campagnes électorales

Vu l’insuffisance des subventions de l’Etat et ne pouvant pas compter sur les contributions des membres de leur parti, les candidats ont recours à des moyens illicites pour financer les élections.

Si un candidat emprunte de l’argent pour faire sa campagne il sera obligé de rembourser, avec intérêts, ses créanciers (ou sinon de les favoriser dans l’octroi de certains marchés au cas où il est élu). Ce système pousse à la corruption et au favoritisme.
Si le candidat finance sa campagne électorale de sa poche, avec sa propre fortune, il sera tenté de récupérer l’argent injecté dans sa campagne, une fois élu. De ce fait il priorisera sa poche avant le développement du pays.
Dans les deux cas le pays est perdant vis à vis de la démocratie et du développement.

C’est celui qui paye l’orchestre qui choisit la musique qu’il faut jouer, de la même façon, celui qui finance la campagne électorale décide de la politique à suivre. Autrement dit, comment tu finances ta campagne électorale, détermine comment tu gouverneras.

Tant que nous n’arrivons pas à faire la lumière sur le financement des campagnes électorales, les élections apporteront de nouveaux élus mais jamais le changement ou l’émergence dont nous rêvons. Le système actuel favorise les candidats qui ont des moyens financiers, et défavorise ceux qui ont les compétences, la vision, et l’éthique. Pour ces derniers, il n’y a que très peu de chances de remporter les élections, leur défaite est jouée d’avance.

Pour des élections transparentes et crédibles, et pour que les élus soient légitimes et soient les dignes représentants des aspirations et des intérêts de la population, nous devons repenser le concept des élections et revoir les règles qui régissent les partis politiques. Sans cela, ce sera un éternel recommencement, sans espoir d’évolution et de progrès.


#SaveFleuveNiger

Sensibles aux signes avant-coureurs du dessèchement du fleuve Niger, les internautes maliens tous azimuts se liguent pour attirer l’attention des politiques, des organisations traitant des questions environnementales ainsi que les populations sur l’urgence des mesures et des actions à entreprendre, pour sauver le fleuve Niger.

Les hommes et les cultures arborant ce fleuve mythique se sont renforcés autour de lui, les échanges tant commerciaux que culturels aussi. Sur 4185 km, par sa générosité il arrose les champs pour l’agriculture, désaltère les populations, nourrit par ses poissons, produit de l’énergie à travers des barrages hydroélectriques, facilite le transport, relie et réunit les régions.

Fleuve Niger Photo: Makaveli

Ces dernières années au Mali nous sommes témoins de vagues de chaleur sans précédent, les faibles précipitations, et le manque d’eau potable dans différentes régions. Les maliens constatent amèrement d’année en année, la sécheresse hâtive du fleuve Niger allant du Niger au Djoliba dans le sud du Mali.

Le fleuve a déjà atteint un taux de pollution record, son nid sert de dépotoirs d’ordures, tout au long des eaux usées sans aucun traitement préalable y sont déversées. La coupe abusive des arbres précipite son dessèchement et son ensablement.

fleuve Niger
Pollution Fleuve Niger, Photo: D Albert

Si des organisations et des bonnes volontés agissent pour la sauvegarde de ce trésor nourricier les résultats sont peu concluants et l’état du fleuve qui se meurt d’année en année menaçant d’entrainer dans son déclin tout une civilisation, une histoire, un pays.

Fleuve Niger , Bamako, Photo : Makaveli

Loin d’être un simple mouvement virtuel, dénonciateur, et tonitruant que sur la toile. Conscient que les coups de hashtags ne suffiront pas pour arriver à bout de cette lutte, le mouvement #SaveFleuveNiger s’engage à mener des actions de terrains. Des rencontres avec les autorités politiques, des séances d’information avec la population, et des activités de reboisement marqueront les actions à poser. Déjà une pétition est lancée en ligne que vous pouvez signez ici

Cette pétition vise à sensibiliser le maximum de Maliens, d’Africains, de citoyens du monde entier sur l’urgence de sauver le fleuve Niger à travers #SaveFleuveNiger.

La perte du fleuve Niger sera le début du déclin de ces cultures. Comme on dit en langue touareg « Amane Imane », l’eau c’est la vie.

La situation est critique mais remédiable, n’attendons pas pour agir, rejoignez-nous. En synergie nous pouvons œuvrer pour préserver et protéger notre bien le plus précieux, notre environnement. Nous le devons à nous-même, pour ce que nous voulons léguer à nos enfants et petits-enfants, pour le Mali, l’Afrique et le Monde.

Amane Imane #SaveFleuveNiger.

Dia Sacko, Ousmane Makaveli


Hamadar : voyage au cœur de l’actualité culturelle du Sahel

Hamadar une aventure culturelle qui traverse le désert. Du Mali au Niger, en passant par tous les pays du Sahel, elle est la plateforme qui magnifie et informe sur les talents artistiques, la diversité, la richesse, la beauté des cultures et des traditions sahéliennes.

Journaliste, photographe et blogueur, Georges Attino est un jeune malien talentueux, affable et dynamique. Son sourire est généreux et contagieux. Il est l’initiateur de Hamadar, un projet ambitieux d’information et de valorisation de la culture et des arts du Sahel. Ce projet participe à la déconstruction des nombreux stéréotypes qui existent sur la région, tout en donnant une véritable impulsion à l’économie.

Georges Attino
Attino Photo : G Attino

Que signifie Hamadar ?

« Hamadar » signifie « désert » dans la langue haoussa, une des langues les plus parlées au Sahel. Je cherchais un nom représentatif et original dans une des langues locales des pays du Sahel. J’en ai parlé avec une amie, Lucrèce Gandigbe, et nous avons choisi « Hamadar » parce qu’il traduit ce que tous ces pays ont en commun.

Initiative ambitieuse et grandiose, comment est née Hamadar ?

L’idée est née d’un constat, d’un besoin de défaire les stéréotypes qui enlaidissent le visage du Sahel. A l’occasion de mes voyages en Europe j’ai pu discuter avec un ami qui devait partir visiter le Mali et je me suis rendu compte que de nombreuses personnes avaient des appréhensions et des réticences. Ces peurs, ces inquiétudes, n’étaient pas sans fondements, mais malheureusement certaines personnes n’entendent que des mauvaises nouvelles sur le Mali et sur toute cette zone sahélienne. Il est inconcevable de croire que les 90 millions d’âmes qui vivent au Sahel vivent chaque jour la peur au ventre, au son des bombes et des attaques terroristes, et dans la misère.

L’objectif de Hamadar est donc de montrer que le Sahel n’est pas une immense étendue désertique instable et hostile.

Les peuples qui vivent dans le Sahel cohabitent et partagent l’art, la musique, le théâtre, ainsi que les riches traditions ancestrales. Hamadar veut mettre en avant ce mode de vie, faire connaître les cultures sahéliennes et sahariennes.

 

Est-ce que la culture peut répondre aux défis des pays du Sahel ?

A elle seule, la culture ne résoudra pas les crises que traversent les pays du Sahel, mais d’un autre côté, sans elle, aucune solution n’est viable. La culture est le meilleur rempart contre l’obscurantisme et la violence.

Ce n’est pas pour rien que  les terroristes se sont attaqués aux éléments fondamentaux de l’identité des populations lorsque le Mali était sous occupation : la musique, les mausolées… Ils ont interdits des festivals culturels alors que ces festivals étaient des moyens de transmission des traditions et qu’ils jouaient un rôle important dans l’économie de certaines villes comme, par exemple, Essakane. Les terroristes veulent effacer l’identité existante du peuple malien pour en façonner une autre, une identité  qu’ils imaginent et qui correspond à leur volonté, à leurs idéaux.

Est-ce qu’internet peut jouer un rôle dans la sauvegarde et la vulgarisation de la culture ?

J’en suis convaincu. Non seulement internet mais aussi tous les médias ! Ils doivent informer et transmettre, et ainsi être des outils de sauvegarde et de vulgarisation de notre culture.

Le bloggeur malien feu Boukary Konate a montré la voie. Il travaillait sur une application pour la sauvegarde et l’archivage des pratiques culturelles du Mali profond. De telles initiatives doivent être encouragées, soutenues, pour permettre aux jeunes de connaître leur histoire, leur identité. Pour nous prémunir des gouffres de l’oubli de notre passé et de nos traditions.

Mais la culture ne peut pas être un vecteur de construction identitaire si les jeunes ne la connaissent pas et ne la consomment pas ! La culture accessible à tous, c’est un chantier aussi important que la défense et l’armée d’un pays.

Comment voyez-vous l’avenir de Hamadar ?

Nous sommes une équipe très réduite de bénévoles à travailler pour Hamadar. Je souhaite partager le projet avec d’autres personnes qui veulent s’impliquer. Nous voulons être un grand média et avoir des correspondants dans tous les pays du Sahel. À long terme le projet de Hamadar est de devenir une web TV, 100% culture Sahel, pour amener les gens à la découverte de cette région culturellement et humainement extrêmement riche.

Pour visiter Hamadar cliquez ici

 

 


Mali Culture : une fenêtre ouverte sur la culture malienne

Vitrine par excellence de la culture mosaïque malienne. D’une plume passionnée et d’un regard professionnel, www.maliculture.ml diffuse toute l’actualité culturelle du pays.

La culture malienne est riche de par son histoire, diverse par la pléiade d’ethnies qui cohabitent en harmonie pour construire un destin commun, par le savoir-faire, le savoir-vivre et les outils nécessaires dont elle dispose pour vivre ensemble. 

Malheureusement sous représentée dans les médias, la culture et les traditions risquent de sombrer dans l’oubli, de s’évaporer sous l’effet du temps et de la modernité, sans compter que les acteurs culturels peinent à vivre de leurs arts, de leur passion.

Profondément attachée aux valeurs sociétales, à la culture, Dia Sacko croit fermement que la culture ne peut subsister à l’épreuve du temps que par un mariage avec la modernité.

C’est pourquoi elle a saisi cette aubaine qu’offre l’implosion des nouvelles technologies en Afrique pour porter au-delà des mers la culture de son pays et donc par ricochet conserver, préserver toute sa sagesse et sa splendeur.

Dia Sacko Image : Mali Culture CC

Ce projet est porté par Dia Sacko, femme de lettres, entrepreneure, militante de la société civile. Le dessein de Mali Culture est donc, de :

Tourner les projecteurs, sur la richesse culturelle du Mali promouvoir sa diversité, renforcer et recoudre le tissu social, vecteur de paix, en finir avec l’extrémisme et les dissensions sociales, en même tant promouvoir le Tourisme au Mali.
Archiver la mémoire collective culturelle : écrire l’histoire de l’avenir du Mali. Rendre hommage aux personnages historiques et les hauts faits qui font la renommée du pays et porter au monde le patrimoine matériel et immatériel.
Espace d’expression pour les acteurs culturels, une tribune où ils s’expriment librement sur l’art les différents points de vue afin de trouver des solutions aux défis de la promotion et la conservation de la culture malienne.
Un regard critique et professionnel sur l’art par la production de contenu soutenu instructif et informatif en différents formats (texte, vidéo, podcast).
Vivre de l’art, partir de nos savoirs faire et produits locaux pour répondre efficacement à nos besoins, convaincu que la culture regorge de ressources pouvant être à la base de notre développement. Mali culture est une incitation à consommer le « made in Mali », une valorisation du marché local, et un appui au secteur du tourisme.
La paix et le vivre ensemble, faire de la culture un rempart contre l’obscurantisme, et le pilier de la paix, ainsi, que le peuple malien trouvera dans ses traditions les outils nécessaires pour la reconstruction du pays, consolider les acquis démocratiques et le vivre ensemble.

MaliCulture c’est plus qu’un site d’information, c’est l’organisation d’événements culturels, la promotion d’artiste et dans l’avenir des émissions télé, plantées dans l’innovation.
MaliCulture c’est toute la culture malienne en un clic: www.maliculture.ml


L’Amour dure une semaine: Deuxième partie

« On regarde avec les yeux, mais l’amour ne se voit qu’avec le cœur » et pour les cœurs c’était une évidence.
Dans une salle en pleine formation, des regards s’entrecroisent, reflétant des étincelles d’étoiles dans yeux, sourires aux lèvres. Richard avait du mal à se défaire du visage de Aminata, malgré son ingénie à suivre les cours, elle dominait toute son attention. Aminata aussi.

Il s’arma de courage, décida de l’aborder, à la fin de la deuxième journée de formation. Son cœur comme s’il voulait sortir de sa poitrine se mettait à battre anormalement. Aminata les pupilles dilatées, des papillons dans le ventre, se réjouissait de cette prise de contact mais avec beaucoup d’appréhension.

Avant d’échanger des paroles, le destin avait fait son travail. Quelques mots et l’harmonie s’installa, comme s’ils se connaissaient depuis toujours. Cette nuit-là aucun d’eux ne ferma les yeux. Ils échangèrent sur WhatsApp jusqu’à l’aurore, les pays, le travail, les peurs, les espoirs, l’Afrique, les petits secrets, les grands rêves.

Ils se découvrirent des points communs et des divergences d’idées, différents mais complémentaires. Leurs contradictions avaient un charme, ils en débattaient passionnément, inlassablement avec sourire. Peut-être que s’approcher l’un de l’autre fortifie l’amour ou le créer. Mais inconsciemment ou imprudemment ils s’entichèrent.

Elle a découvert en Richard, un homme de culture, débordant de gentillesse, attentionné, sincère, à la fois mystérieux et extraverti, avec de l’humour à revendre. Tout en lui, lui donnait envie de savoir plus, d’être plus pour lui.

Couple
Couple Pixabay Image CC

Richard ne comprenait pas ce soudain et brusque sentiment renversant pour une autre fille. Aminata, elle, n’avait jamais connu une passion aussi dévorante pour un autre homme. Aucun d’eux ne s’y attendaient ni ne l’avaient voulu. Mais c’était à la fois passionnant, et risqué. Un mélange d’appréhension et d’excitation. La rencontre de l’enfer et du paradis. Un mélange de sucré et salé.

Nonobstant les efforts colossaux pour ne pas succomber à cet amour vertigineux. Les cœurs avaient décidé autrement, ni les voix de la morale qui faisait résonner dans les âmes les méfaits de l’infidélité, l’infamie de la trahison.
Ni la raison qui leur disait que la rencontre ne durera que sept jours, que cet amour est sans avenir, qu’il s’étiolera dès les retours aux pays.

Les esprits vacillaient entre le possible regret qui peut découler s’être fermé à une passionnante histoire d’amour, ou le remord de l’avoir vécu une relation, d’amour fatidique, un fruit délicieux et défendu.

L’amour ne répond qu’a ses propres règles, Cupidon tire ses flèches sans prévenir, sans demande un avis. Ils auraient voulu se connaitre dans une autre vie, pour ne pas avoir à choisir.

Il avait connu l’amour, maintenant il découvre avec elle ce que ça fait d’être compris, écouter par l’autre, l’unité dans la dualité. Elle vit l’amour, elle a découvert avec lui l’aventure, se sentir désirer, respecter.
Elle ressentait de la béatitude, la félicité avec lui elle lui confia ses histoires les plus secrètes, il se confessait à elle. Ils ne se connaissaient que depuis trois jours Ils étaient deux au monde le temps.

Alors que tous les feux signalaient rouge ils se lancèrent les yeux fermés dans une histoire ou la fin est prédéfinie.
Deux âmes éprisent l’une de l’autre d’un amour proscrit, se retrouvent dans la chambre 368 dans un hôtel de luxe au quartier des affaires à Abidjan.
Si  votre amour ne vous fait pas faire des folies, c’est qu’il n’est pas réel.


L’ Amour dure une semaine: Première Partie

Combien de temps faut-il pour aimer une personne ? peut-on aimer sincèrement plus d’une personne a fois ?  Peu importe les réponses. Nous oublions trop souvent que la seule règle de l’amour, c’est de ne pas en avoir.
Le cœur a ses propres raisons, au-delà des standards de beauté, les règles morales, les prescriptions et restrictions pour la bienséance. Il est écrit quelque part que : « les rencontres les plus importantes ont été préparées par les âmes avant même que les corps ne se voient. » P. Coelho

Elle appuya sur le bouton six de l’ascenseur d’un hôtel de luxe, dans le quartier des affaires d’Abidjan. Avec sourire salua le jeune homme qui le dévorait des yeux, et qui lui avait bloqué l’ascenseur afin qu’elle puisse entrer.

À cause leur dévouement pour améliorer les choses dans leurs pays. Elle, comme d’autres jeunes Africains de différents pays avaient été sélectionnés pour une semaine de formation sur le numérique, et la citoyenneté active, par une organisation internationale.

Lui c’est Richard un jeune Ivoirien, dynamique et avenant. Une année auparavant Il ne croyait plus en l’amour. Jusqu’au jour, où il tomba sur Kadidia, une alchimiste qui a su attendrir son cœur endurcit, cicatrisé son âme blessée, par des expériences malencontreuses. Comme par enchantement l’amour mit de la couleur, du piment dans sa vie. Et le transforma en un homme fidèle, lui fit voir ce qu’il a de meilleur en lui.

Elle, de toute sa vie n’a ni aimé, ni connu deux hommes. Son premier amour, son amoureux d’enfance, était le même homme qui lui passa la bague de fiançailles à l’annulaire. Déjà adolescents, ils s’étaient promis de construire une vie ensemble. Ils marchaient en tandem. Lié l’un a l’autre comme des siamois, par un amour comme on en voit que dans les films.

Mais certaines rencontres nous déstabilisent, ou nous fortifie, nous pousse dans les hauteurs de l’accomplissement de soi, ou dans les abysses de la déroute.


Monologue d’un petit mendiant

Bonjour ! je suis Mohamed j’ai huit ans, et je vis dans la rue. Je suis un mendiant, enfin pour le moment. Demain je serais criminel notable, peut-être un grand voleur ou un narcotrafiquant. je suis prédestiné pour le système carcéral, ou les groupes djihadistes. Je peux aussi devenir médecin, avocat, policier, mais cela ne dépend que de vous.

Mes parents ne sont plus de ce monde, j’espère les retrouver au paradis. Ils voulaient que je devienne un érudit en islam, alors à six ans je fus envoyé chez un marabout, pour apprendre le Coran.

Dans les rues, je mendie pour survivre et subvenir aux besoins de mon maître. Lui, il passe ses journées à égrener son chapelet ou à psalmodier les noms d’Allah. Un Dieu qui demeure silencieux face à mon sort.

Chez mon karamoko (Maître Coranique), j’apprends par cœur des sourates en arabe sans vraiment comprendre le sens, et je récite comme un perroquet. J’apprends aussi la sunna, la vie du Prophète Mahomet (psl). Mahomet lui, il n’a jamais mendié, mais mon karamoko affirme que c’est partie intégrante de ma formation.

Mendicité
Mendicité Photo: Makaveli

Comme un adulte j’affronte avec témérité les intempéries et les péripéties. Je traverse des difficultés que vous aurez du mal à imaginer. J’ai connu la faim, la soif, la maladie, la violence, mais c’est votre indifférence qui m’est le plus insupportable.

Vous me dépassez chaque matin quand vous partez déposer vos enfants à l’école, j’aurais pu être leur camarade de classe, mais je n’ai pas cette chance moi.

Les nuits aux abords des routes, devant les feux tricolores, vous m’ignorez exultant de joie en revenant de vos lieux de distraction. Moi aussi j’aimerais connaitre la joie, m’amuser, sortir de cette vie morne.

Vous ne voyez que quand votre marabout vous enjoint de faire des aumônes. À vos yeux je ne vaux pas plus que les jetons de 25 f CFA. Vous ne pensez à moi que quand vous ne savez plus quoi faire du reste des repas d’hier.

Mendiants
Mendiants Photo: Makaveli

Je peux disparaitre sans que personne ne s’en rendre compte, je peux mourir de faim, je ne ferais jamais le buzz. Les médias ne parlent de ma misérable vie que pour récolter des fonds dont je ne verrais jamais la couleur.

Est-ce cette vie que je mérite ? Est-ce mon destin ?  Ou est-ce l’inaction des politiques, l’indifférence de la société ? Ai-je le choix de faire autrement ?

Vous me regardez avec dédain, condescendance, pourtant je n’ai pas choisi cette vie. La rue m’offre sue des choix tous aussi périlleux, qu’ignobles: je peux m’engager dans le djihadisme, être enfant soldat, dealer, ou même celui qui braquera la maison de votre voisin.

Hier soir alors que je dormais dans un abrisbus, j’ai rêvé, j’avais une famille, je mangeais à satiété, j’allais à l’école, j’avais même des habits décents et des amis. Après les études je travaillais dans l’humanitaire pour venir en aide aux enfants défavorisés partout dans le monde.


2018 l’année de tous les possibles au Mali

Chaque élection porte en elle, des germes de violence et de conflit. L’année 2018 se présente comme celle de nombreuses élections au Mali. (Présidentielles, régionales, municipales…). La spécificité et l’aporie de la situation c’est que le pays vit également dans l’ornière, crise économique, de gouvernance, et sécuritaire. Une situation de ni paix ni guerre, ou les tensions latentes, tels des volcans, peuvent exploser à tout moment.

La mauvaise gouvernance, mère de l’insécurité
Depuis 2012 le pays est plongé dans un marasme économique et un capharnaüm sécuritaire où il tente inextricablement de briser le nœud gordien. Malgré les efforts de sortie de crise en synergie avec la MUNISMA, la mission de représentation des nations unies au Mali, et l’accord de paix signé avec les groupes armés, la paix reste toujours un rêve.
La faiblesse des institutions de contrôle dans la lutte contre la corruption, le manque de transparence de redevabilité dans la gestion des affaires publiques, le manque de performance dans la mise en œuvre des réformes politiques, la crise de citoyenneté, la faible participation des citoyens dans la gestion des collectivités, tout cela a davantage fragilisé le pays.
A cette situation de fébrilité, s’additionne le challenge d’organiser des élections.
Le grand défi d’organiser les élections

Pour beaucoup de Maliens, le messie IBK n’a pas été à la hauteur de la mission herculéenne qui l’attendait, des cas de corruption et de mal gouvernance et le non-dénouement de la crise sécuritaire, semblent détériorer le climat de confiance entre les politiques et le peuple.
La population est toujours méfiante envers la classe politique, aucun parti n’arrive à gagner les cœurs et la confiance des citoyens. Aucun des potentiels candidats n’est pressenti être favori.
La mainmise de l’armée n’est pas effective sur l’ensemble du territoire malien. Est-il envisageable de faire des élections sans certaines régions du pays, dans les zones de tension ?
Si nous devons aller aux élections, quelle démarche sera adoptée avec les groupes armés, quels seront leurs rôles dans le processus électoral ?
Une large partie de l’électorat n’a toujours pas accès à la carte NINA, carte de vote. Les élections régionales sont nouvelles, pourtant aucune mesure d’information n’a jusqu’à ce moment été entreprise pour la bonne compréhension des citoyens à ce sujet.

Et si nous ne parvenions pas à organiser les élections

Si dans le passé les élections communales ont maintes fois été reportées pour des problèmes de sécurité, le même schéma peut générer des soubresauts cette fois-ci car les élections présidentielles, qui ne suscitent plus d’engouements, sont plus importantes.
Vu la situation, il est important de se poser la question et si nous n’arrivions pas à organiser les élections dans les délais impartis.
Si tous les acteurs impliqués dans l’organisation des élections, les partis politiques et même la société civile semblent ignorés les questions anticipatives de conflit, il est plus que nécessaire d’anticiper.

Les mesures anticipatives de la crise électorale

Selon Ambroise Dakouo expert sur les questions de gouvernance et de sécurité. Nous devons prendre de mesures préventives, à travers une démarche inclusive, en synergie avec l’ensemble des acteurs politiques, de la société civile, et toutes les couches de la population.
Ensemble, se concerter, pour proposer des solutions appropriées et pacifiques afin de gérer efficacement et intelligemment les susceptibles conflits pouvant résulter des élections ; ou encore même, nous pourrions décider de la marche à suivre dans l’éventualité d’un report des élections.
Il est par ailleurs nécessaire de recoudre le tissu social, de dépasser les considérations personnelles, les divergences politiques, et que chaque Malien œuvre pour le retour de la paix.
Nous pouvons espérer un retour à la paix avec le prochain locataire de Koulouba. Pour cela il faut des élections transparentes et démocratiques qui se déroulent dans l’accalmie, sinon dans le cas échéant, le pire est à redouter.


Mali : le 8 mars ne se fête pas au village

Aujourd’hui, le monde entier s’offusque, trouve abjectes et arbitraires les disparités entre les hommes et les femmes, sur les questions de droits et de liberté. Si les nombreuses luttes entreprises tous azimuts ont produit un impact considérable pour l’émancipation de la femme, un effroyable clivage demeure perceptible entre les femmes citadines et les femmes rurales quant à l’accès aux soins, à l’information, à  l’éducation dans plus d’un pays. C’est le cas au Mali.

Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars est célébré en l’honneur de celle-ci, également pour parler des défis et avancées dans cette longue noble entreprise de libéralisation de la femme. Mais le 8 mars a une double connotation, selon que l’on soit une femme instruite citadine ou une femme non instruite vivant dans un village. Car ce ne sont pas toutes les femmes qui bénéficient des avancées pour leur émancipation. Nombreux facteurs sous-jacents concourent à cet état de fait.

Le besoin d’établir une bonne communication

A cause d’une mauvaise et insuffisante politique d’information, beaucoup de personnes voient toutes les questions d’émancipation de la femme comme un stratagème machiavélique des Occidentaux pour libéraliser et pervertir la femme. Surtout dans les villages où le taux de scolarisation est faible.

Ces incompréhensions rendent le travail de sensibilisation et d’information, pour l’émancipation de la femme beaucoup plus lent et laborieux. Pourtant il est nécessaire de renouer le dialogue entre tous les acteurs de la société, afin de dénouer le nœud gordien.

Pour ce faire, il y a lieu d’élaborer des stratégies avec une démarche inclusive, partant de nos réalités et valeurs socio-culturelles, pour la déconstruction de nombreux stéréotypes et dogmes sur les femmes, sensibiliser au respect de la femme, pour qu’en synergie nous œuvrions pour son émancipation et pour l’égalité.

Femmes du Village Mali
Femmes du Village Mali Photo: Makaveli

Il ne suffit pas de légiférer

Les lois ne suffisent pas pour protéger et assurer la liberté et le respect des droits de la femme. On prône la représentativité des femmes à des postes nominatifs et électifs, mais quid de la formation à grande échelle des femmes, sur la politique, la gouvernance, surtout pour celles non alphabétisées.

On parle de l’accès à l’emploi et d’amélioration des conditions de travail pour les femmes, mais ces points n’aident pas forcément cette majorité de femmes non diplômées travaillant dans les petits commerces, ou disons l’économie informelle. Elles ont un besoin crucial de formation sur entrepreneuriat, la gestion des revenus, et d’avoir l’accès aux possibilités de financements pour booster leurs petites entreprises.

De même qu’il ne suffit pas d’inscrire les filles à l’école, il faut de véritables programmes de suivi des filles à l’école pour pallier la problématique de l’abandon des classes. En plus des discours, il faut établir et appliquer des résolutions efficaces, dissuasives, et répressives sur l’excision, le mariage précoce.

Femme partant au champ Mali
Femme partant au champ Mali Photo: Makaveli

La solidarité féminine

Les femmes instruites ou les fonctionnaires ne doivent être les seules à jouir des fruits de la lutte des femmes du monde. Les politiciennes et autres leaders représentantes des femmes dans les villes ne doivent pas être les seules à avoir accès aux opportunités.

Les organisations féminines ne doivent pas se limiter dans les grandes villes. Les querelles de leadership, la corruption, les intérêts égoïstes compromettent l’efficacité de nombreux programmes d’aide à l’intention des femmes. C’est aux femmes d’outrepasser ces futilités, pour le bien de toutes.

Alors qu’on se pavane dans de beaux bazins, à prononcer des discours grandiloquents sur les médias, au nom des femmes, d’autres parcourent toujours des kilomètres pour trouver de l’eau potable. Les femmes aux villages ont toujours des problèmes quant à l’accès à l’éducation, à l’information, aux soins de santé.

Elles restent sous le joug de phallocrates et le poids des traditions. Un inextricable bourbier, où elles n’ont même pas la latitude de décider avec qui ou quand se marier.

Les femmes doivent se soutenir, partager les savoirs sans distinction des positions géographiques et du niveau intellectuel ou la position sociale.

Quand on parle de la lutte pour la femme, on doit parler des femmes en général, les opportunités, l’information, la justice, l’éducation, les libertés doivent être accessibles à toutes les femmes du monde.

Les disparités entre hommes et femmes sont aussi haïssables, que celles entre les femmes elles-mêmes. La lutte pour les droits et la liberté des femmes n’est pas un combat pour une élite de femmes instruites.



Mali : il n’y a pas d’âge pour aimer son pays et participer à sa construction

La construction d’un pays est une affaire de patriotisme, elle transcende les dissensions politiques, les différences ethniques, la diversité des croyances et les questions d’âge. Dire que les jeunes doivent impérativement venir au pouvoir pour que le Mali se développe, c’est escamoter les vraies questions. 

« Il faut que les jeunes viennent au pouvoir pour que les choses s’améliorent », « les jeunes ne sont pas compétents, nous devons rester pour ne pas que le pays s’engouffre. » Le litige intergénérationnel n’est pas une solution à la crise malienne. Même si des voix s’unissent pour dire unanimement que « les jeunes doivent venir au pouvoir, pour pouvoir espérer une sortie de crise ».

La jeunesse accuse la classe politique malienne d’être à la base des déboires que connait le pays, celle qui est au pouvoir depuis 1991 et se passant le pouvoir, comme dans un jeu de passe-passe, selon les affinités sans pour autant se soucier du sort du peuple. En retour les vieux pensent que les jeunes sont impatients, dévergondés, paresseux et incompétents.

Cette attitude des vieux qui veulent s’éterniser au pouvoir n’est autre que le signe de leurs déconfitures. Redoutant d’être poursuivis pour corruption et ne sachant que détourner des fonds, ils ont du mal à s’extirper de ce cercle vicieux. Ce qui entraîne la scission, des soubresauts, le sous-développement etc. L’alternance doit être assurée pour laisser à tous la chance d’œuvrer pour sa patrie.

Mais il ne suffit pas d’être jeune pour représenter la solution. Ce sont les qualités morales et éthiques, les compétences intrinsèques de tout un chacun, et notre capacité à mettre l’intérêt général au-dessus du personnel qui font qu’une nation prospère. Les jeunes oui, mais ceux qui ont les compétences, la vision, la volonté.

Les questions de valeurs et d’éthique doivent prévaloir sur la quête de pouvoir ou de position. Déjà, regardons ce que nous faisons au sein de nos organisations de jeunes, des querelles de leadership, tricheries, trahisons. Nous n’arrivons pas toujours à faire front commun pour nos intérêts, d’où l’existence d’une myriade d’organisations de jeunes mais avec très peu d’impact.

Si la jeunesse veut le changement, elle doit consentir à faire des sacrifices. Se sacrifier pour travailler plus, avoir plus de compétences, se sacrifier pour prendre les rues et sortir de la virtualité des réseaux sociaux.  Se sacrifier en refusant les petits sous pour voter, exercer le contrôle citoyen. Apprendre et partager son savoir. Connaitre ses droits et devoirs pour pleinement jouer son rôle de citoyen. Adopter les bons comportements éthiques pour le vivre ensemble, aussi pour influencer les plus jeunes. C’est cela, aimer son pays.

Jeunes ou vieux, nous avons tous quelque chose à apporter à notre pays. Avec leurs longues années d’expérience, les vieux peuvent nous être des lanternes, et nous avec notre force de travail nous pouvons agir plus rapidement et efficacement.

Nous n’avons pas impérativement besoin d’être au pouvoir pour changer considérablement nos communautés. Si vous avez un projet une idée pour développer votre pays, n’attendez pas d’être président, ministre, leader de votre association pour l’implémenter, les grands changements commencent petit à petit.


Recyclage à la malienne : la seconde vie des pneus

Ce n’est pas un euphémisme de dire que l’Afrique est la poubelle de l’Occident. Des tonnes d’objets périmés y sont déversés chaque année. Pourtant, avec ces tas d’objets obsolètes, certaines personnes arrivent avec ingéniosité à créer un business rentable.

C’est dans le charivari du marché de Médine à Bamako, poussières, soleil, perdu dans une marée humaine, que j’ai rencontré Karim. Assis dans un petit coin entre vendeurs de charbon et Yougou-Yougou (friperie) en tout genre.

Ce marché est réputé pour la vente de Yougou-Yougou, et d’autres produits de casse ou « au revoir la France ». Ici, riches ou pauvres, chacun y trouve son choix. Pour certains, ce sont les prix qui attirent, et pour d’autres c’est la qualité, car les produits chinois qui inondent le marché du prêt-à-porter sont souvent des ersatz.

Ventes de Pneus Casse Photo: Makaveli

On ne réinvente pas la roue, mais les pneus si

Les pneus usés viennent d’Occident, et sont vendus sur le marché. Les automobilistes les préfèrent à cause de l’accessibilité de leurs prix. Réutilisés jusqu’à l’usure, ils n’ont de place que sur les montagnes d’ordures. Régulièrement, Karim fait le tour de la ville pour collecter les pneus usés de camions et les boîtes de conserves sur les dépôts d’ordures. C’est là qu’ils sont récupérés pour une nouvelle transformation et réutilisation.

De ces pneus usés, Il tire son fonds de commerce, les transforme en chaussures (des nu-pieds). A la fois esthétique, pratique et abordable.

Chaussures
Chaussures Made in Mali Photo: Makaveli
Chaussures made in Mali
Chaussures Made in Mali Photo: Makaveli

Les chambres à air sont transformées en puisette, une espèce de sac pour puiser l’eau des puits. Un palliatif aux pompes d’eau qui restent relativement chères.

Puisette
Puisette Photo: Makaveli

Les boites de conserve en tirelire

Les tirelires, une solution pour faire de petites épargnes à la maison en toute sécurité. Les boîtes de conserves sont retravaillées pour répondre à ce besoin.

Tirelire
Tirelire Photo: Makaveli

Des déchets destinés à détériorer notre environnement et enlaidir nos rues, Karim a fait un commerce rentable. Une activité qu’il pratique depuis des lustres et qu’il a appris de son père. Avec ce travail, Karim arrive à nourrir décemment sa famille.

Une contribution à la préservation de l’environnement et un boost pour notre économie, en l’absence de moyens industriels de traitement des ordures. Un exemple pour dire que les champs du possible sont infinis et qu’avec peu nous pouvons faire beaucoup.

Dépôts d’ordures Photo; Makaveli

 


4 comptes Instagram à suivre pour découvrir le beau Mali

Quand on parle du Mali, on parle de générosité, d’hospitalité et de chaleur humaine. Un pays de paix et d’ouverture ; ouverture d’esprit, ouverture à l’autre. A contre-courant des stéréotypes de pays pauvre, des discours emphatiques sur la crise sécuritaire. Découvrez le Mali à travers quatre comptes Instagram. Des images insolites, pleines de vie, de soleil, de générosité et de beauté, qui vous donneront envie d’y faire un tour.

Du charivari du grand marché de Bamako aux enfants jouant au foot pieds nus dans les quartiers, aux commerçantes ambulantes d’arachides ou aux femmes battantes des villages, en passant par les immeubles modernes de l’ACI, le quartier huppé des affaires, ces photos révèlent toute la splendeur du Mali. Tout en témoignant encore que la beauté dépasse les frontières des standards que les médias véhiculent.

Paw B Di 

« Paw B DI » ou  « comment vont les choses au Mali » vous passe le bonjour du pays, tout en mettant en avant la culture, les styles de vie, les endroits emblématiques du pays.


Visiter le Mali

Après avoir fait un tour sur ce compte, vous aurez surement envie de venir au Mali. Couleurs, vie, charme, le professionnalisme de ces photos reflète et immortalise avec élégance les réalités su Mali.

Malianpride

Partout dans le monde, Malianpride parle des personnalités qui font la fierté du pays de Soundiata Keita. Les images inspirent le courage, le travail pour exhorter les uns et les autres.

Visit.Mali

Un regard particulier sur la culture et les traditions. Visit.Mali fait voyager dans les profondeurs du pays, à travers sa riche diversité culturelle.

Mélange de culture de tradition avec une dose de modernité, le Mali continuera à scintiller et à faire rêver. N’oubliez pas que mieux vaut visiter une fois, que de voir mille photos.


Obligée de se marier pour se sentir femme respectable 

Etre célibataire n’est pas négatif, c’est en aucun cas synonyme de laideur, de vice, ou de moindre valeur… Il n’y a pas d’un côté les femmes et de l’autre côté les « sous-femmes » ! Une femme mariée n’est ni plus respectable ni plus valeureuse qu’une célibataire. Elle est mariée, c’est tout. La valeur d’un être humain, qu’il soit homme ou femme, se détermine par son engagement dans la vie, par ses choix, par ses actions, non par sa situation matrimoniale ou sa position sociale. Le mariage n’est pas un but en soi, ça n’aurait pas de sens. Le mariage résulte de l’amour et relève d’un choix, d’une liberté, c’est là qu’il prend toute sa valeur !

Quand le rêve de mariage devient un cauchemar

Se marier et procréer… comme si ce n’était que ça l’accomplissement ultime de la vie d’une femme. Quelle conception limitante du rôle de la femme ! Quand le mariage devient une injonction, il est une entrave à son épanouissement, un véritable poids, un boulet sur son dos, un rôle social extrêmement lourd à porter. Bien que les femmes jouissent aujourd’hui d’une certaine liberté quant au choix de leur mari, les femmes semblent apparaitre valeureuses et respectables aux yeux de la société uniquement quand elles sont mariées.

J’ai déjà rencontré des femmes courageuses, qui, en dépit des contraintes injustes imposées par la société (à cause de leur statut de femme), arrivent pourtant à étudier et à trouver un emploi. Elles montent leur propre business et deviennent indépendantes financièrement ; elles sont donc libres de mener leur vie comme elles le souhaitent. Mais le problème, c’est que leur sentiment de réussite et de satisfaction (qui est le résultat de beaucoup d’effort) est mélangé à un sentiment de frustration, parce-qu’une grande partie de la société ne voit pas cela d’un bon œil et ne reconnait pas cette réussite.

Le regard des autres et les préjugés sont tellement lourds et pesants que leur image de célibataire reste pour elles un cauchemar. Cette image négative qui leur colle à la peau rend leur vie insipide et morose.

C’est là la grande différence entre les hommes et les femmes. La notion de réussite est appréciée différemment quand il s’agit d’une femme ou d’un homme, or, dans nos sociétés, celle de la gent féminine doit forcément être couronnée par le mariage.

Que dire de ces hommes qui redoutent les femmes instruites et  indépendantes ? Oui, dans l’imago populaire une femme instruite et indépendante est dure à « gérer ». Comme si les hommes devaient « gérer » les femmes. Je pense plutôt que la plupart de ces hommes ont une prédilection pour les femmes passives, soumises et obéissantes, parce-que c’est facile de se dire que les femmes ne doivent pas avoir de point de vue à faire valoir. Avec ces hommes, il n’est pas question que les femmes expriment leur point de vue, on ne leur demande pas leur avis. Mais de quoi les hommes ont-ils peur ? Comme le dit Simone de Beauvoir « les hommes ont peur des femmes qui n’ont pas peur d’eux ».

Devons-nous condamner une femme parce qu’elle choisit de vivre une vie libre de femme consentante ? Une vie un peu hors du commun, qui bouscule les traditions. Une vie qui recherche une certaine maturité, une ouverture d’esprit. Un échange riche avec l’autre, accompagné de respect, respect mutuel avec un homme supposé être son partenaire pour la vie. Un autre qui serait son alter égo, son égal. Et pourquoi pas une vie avec des standards élevés, si elle travaille et en a les moyens, après tout elle « gagne sa vie » !

Tout ça paraît étonnant mais cela ne devrait pas l’être ! C’est le minimum pour construire une relation mûre, épanouissante, sérieuse et durable. C’est normal d’avoir des exigences quand il s’agit de sa propre vie.

Le mariage n’est pas une prison

Une amie célibataire, pour qui j’ai beaucoup d’estime, me confessait que pour les besoins de son travail (dans lequel elle s’épanouie), elle voulait prendre un appartement loin de la maison familiale pour pouvoir mieux gérer son temps et s’y adonner. Elle n’a jamais eu l’aval de ses parents pour la simple raison qu’une femme célibataire, même si elle est adulte et mature, ne doit pas vivre seule dans son appartement. Encore le poids de la société et de l’image qu’on colle aux femmes. En fait, les femmes n’ont pas le contrôle de leur désir. La « société » (et donc en général les hommes) préfèrent contrôler leur désir et décider leur vie pour elles.

Dans cette réalité, le mariage s’avère souvent être un cauchemar. Il y a un gouffre entre ce que certaines femmes imaginaient et la réalité qu’elles vivent concrètement dans le mariage. Le mariage comme un engagement qui avorte les rêves de certaines jeunes filles. Car dans leur nouvelle vie, dans leur vie de femme mariée, leur rôle se limite aux tâches ménagères, et leurs perspectives d’avenir s’arrêtent à la cour de la maison.

C’est le même désenchantement pour celles qui écourtent leurs études ou abandonnent leur travail lorsque qu’il est considéré comme incompatible avec une vie de femme mariée, une vie de maman… c’est le cas lorsque le mari n’est pas d’accord parce-que peu impliqué dans l’épanouissement personnel de son épouse et lorsqu’il se montre peu compréhensif.

Ces femmes qui vivent le mariage comme une géhenne sont comme prises dans un piège. Un piège qu’elles ont pu accepter au départ, par naïveté et par méconnaissance de la réalité de la vie quotidienne de certains couples. Le mariage devient alors une voie sans issue, une impasse, car le divorce est souvent inenvisageable, il n’y a alors pas de possibilité de se soustraire à la triste réalité qu’elles vivent. Divorcer, ce serait se faire qualifier de femme frivole. Alors, au lieu de vivre le mariage comme un partenariat heureux, où l’ on s’est promis de s’entraider et de s’aimer à vie, au lieu de cela, les femmes se sentent piégées et trahies à vie.

Si les divorces sont de plus en plus fréquents, n’est-ce pas à cause de cette pression sociale qui précipite les jeunes femmes et hommes au mariage, sans que cela soit mûrement réfléchit ? Sans pour autant être mûrs pour un tel projet ?

On se prépare au projet d’une vie ! Non seulement mentalement mais aussi financièrement, il faut être prêt. Car la construction d’une vie à deux représente un changement important, tant au niveau psychologique qu’au niveau pratique et financier, c’est ça la réalité !

Le problème avec la pression que représente la société, c’est que même lorsque l’on souhaite la combattre, on l’intériorise malgré nous. Il faut beaucoup de confiance en soi et beaucoup de force pour lutter contre cette pression. C’est parfois difficile, mais il faut accepter de perdre certaines choses pour en gagner d’autres.

Homme ou femme, nous devons tous avoir la latitude de choisir librement notre vie, de façon consciente et réfléchie. Nous devons tous avoir la latitude de faire un choix éclairé, et, quand nous le souhaitons, si nous le souhaitons, choisir notre alter ego, la personne avec qui nous marier, parce-que c’est elle, parce-que c’est lui, et parce-que c’est le bon moment.

Savoir prendre soin de soi et savoir prendre soin des autres.

Sans aucune contrainte, sans aucune pression.