Maurice THANTAN

L’Afrique, un continent «Happy»

Le tube « Happy » de l’artiste américain Pharrell Williams continue de faire son buzz planétaire. Il n’épargne évidemment  pas l’Afrique d’où les remakes ne cessent de  fleurir.

Capture d'écran de "We are happy from Cotonou"
Capture d’écran de « We are happy from Cotonou »

Depuis sa sortie la chanson « Happy » de Pharrell Williams connaît un succès mondial. Il  est notamment à l’origine d’un buzz planétaire sur le net. Son rythme entraînant et dansant, mais aussi ses textes qui incitent à la bonne humeur ont conquis des millions de personnes à travers le monde. De Lyon à Tokyo, en passant par l’Afrique bien sûr, des milliers de gens ne cessent de se déhancher sur le tube. Chaque jour, ils le montrent sur Internet en partageant les vidéos de leur bonne humeur. Le succès est tel qu’une plateforme dédiée a été créée sur Internet spécialement pour accueillir les reprises du clip de Pharrell Williams. À ce jour elle héberge plus de 350 vidéos.

Il faut rappeler que c’est le duo français « We are from LA » (Pierre Dupaquier et Clément Durou) qui est à l’origine de cette vague de reprises en réalisant une vidéo interactive de la chanson qui dure 24 heures chrono. Depuis, les Happy from… provenant de différents horizons ne cessent d’apparaître sur la Toile.

Vu d’Afrique, « We are happy from Cotonou » est la première reprise sur le continent. Elle est sans doute la plus réussie et l’une des plus populaires sur la Toile. Un clin d’œil aux origines béninoises de Pharrell Williams qui fait la fierté de nous autres Béninois (disons le cash !). Le clip de Cotonou a été réalisé par un Français nommé Stéphane Brabant résidant au Bénin depuis quelques années déjà.

We are Happy from Cotonou

Au-delà de Cotonou, les reprises du clip réalisées dans d’autres grandes villes et capitales africaines continuent d’affluer sur le net. Par exemple, mardi dernier nous avons eu droit au « Happy from Dakar », la version sénégalaise donc. A l’heure où je publie ce billet, Abidjan est en plein montage de sa propre version du clip. Bamako, Ouaga et Lomé sont déjà sur les rails pour réaliser les leurs. Et nous connaissions déjà les Happy from… Tunis, Antananarivo, Sfax, Le Cap, Agadir, etc. Le Cameroun a également sa version.

Vu d’Afrique toujours, ce déchaînement de bonne humeur ne peut être qu’une excellente initiative. En effet, pour un continent, trop souvent présenté à travers ses crises et tensions, il ne fallait pas plus pour tourner un peu la page. Ne serait-ce que pour quelques semaines.

Soyons donc « Happy » partout en Afrique !

THANTAN Maurice


‘‘Chez Diallo’’, le fast-food guinéen à Cotonou

A Cotonou, de nombreux petits restaurants tenus en majorité par des guinéens inondent les rues. Ils servent rapidement de la nourriture à bas coût, et fort curieusement, ils  sont presque tous estampillés ‘‘chez Diallo’’.

Chez_Diallo_AFFAGNON Tito
Crédit photo: Affagnon Brice Tito Ismail

 

Ils sont des centaines à Cotonou et dans ses environs. Ces petits restaurants où l’on peut se faire rapidement servir à manger se rencontrent dans tous les quartiers, même les plus reculés de la ville. Leur avantage : le service est rapide et ne coute pas très cher. De fait, ils sont accessibles à un grand nombre de personnes. Ils se trouvent même être l’unique recours de certaines personnes; les célibataires, les Zémidjans, les étudiants et les jeunes apprentis par exemple y ont recours très régulièrement.

En fait, chez « Diallo », il n’y a qu’un seul repas au menu : des pâtes alimentaires (spaghetti aux omelettes). Parfois, mais très rarement, on y sert aussi du lait caillé en apéritif ou comme dessert. Il vous suffit donc d’arriver au bar, de préciser si vous voulez un demi-plat ou un plat et cinq minutes plus tard vous êtes servis.

Bien que la qualité de la nourriture reste approximative (comme dans tout bon fast-food d’ailleurs), le succès de ces « Chez Diallo » ne se dément pas. Et malgré un environnement concurrentiel de plus en plus hostile, la clientèle ne désemplit guère. En effet la stratégie des gérants est assez offensive : en s’abonnant aux chaines de télévisions satellitaires, ils arrivent à attirer un certain nombre de clients. Cet afflux de consommateurs s’observe notamment lors des soirées de ligue des champions ou les week-ends de championnats de football.

En plus des soirées de football ou de cinéma, certains gérants offrent également des plats à emporter. L’avantage est de conquérir certaines personnes qui ne souhaiteraient pas forcément prendre leur repas sur place.

Pourquoi « chez Diallo » ?

J’imagine que vous vous posez sans doute la question. Du moins, ceux qui ne connaissent pas encore le phénomène. C’est vrai, il n’est pas marqué systématiquement « Chez Diallo » sur toutes les enseignes de ces restaurants. Cependant, c’est un fait que tout le monde les désigne spontanément ainsi. Et lorsque votre voisin ou votre camarade de fac dit qu’il va chez Diallo, on sait déjà à quoi il fait référence. En plus, les intéressés même ne s’y méprennent pas, bien au contraire. C’est à croire que chacun de ces restaurants compte au minimum une personne répondant à ce nom.

De toute façon, cette activité est plus que jamais intégrée dans la culture urbaine de notre pays. On ne compte même plus le nombre de Béninois qui fréquentent ces restaurants chaque jour. Alors, si vous passez à Cotonou, faites y un tour !


Entre sexe et marketing, la Saint-Valentin pour les nuls

Aujourd’hui nous sommes le 14 février, jour de la Saint-Valentin connu pour être la date consacrée aux amoureux à travers le monde. Beaucoup de couples profiteront de ce jour pour s’échanger des mots doux, des cadeaux et autres présents entre partenaires sans pour autant savoir les origines de cette célébration. Petite leçon de culture générale pour amoureux et… non amoureux.

Le Doodle de Google pour la Saint-Valentin
Le doodle de Google pour la Saint-Valentin

Comme chaque année, plusieurs couples à travers le monde vont célébrer ce 14 février leur amour à l’occasion de la Saint-Valentin. D’autres encore vont profiter de cette journée consacrée aux amoureux pour trouver l’âme-sœur. Mais à quand remonte cette tradition et quelles en sont les origines ? Certes, les origines de la Saint-Valentin restent floues et même mystérieuses. Cependant, plusieurs sources attestent qu’elle serait inspirée d’une tradition païenne célébrant la purification et la fécondité avant d’être récupérée par l’Eglise Catholique durant le moyen-âge (comme bon nombres de célébrations chrétiennes).

De la fête païenne des Lupercales à la commémoration chrétienne

En effet, l’association du milieu du mois de février avec l’amour et la fécondité date de l’Antiquité. Dans la Rome antique, le 15 février, étaient fêtées les Lupercales ou festival de Lupercus, le dieu de la fécondité. En 494, lorsque la fête des Lupercales fut interdite, le pape Gélase 1er choisit de commémorer le 14 février, Saint Valentin, qui devient le saint patron des amoureux. Une manière sans doute pour l’Église d’encourager la célébration de l’amour au moment des prémices du printemps tout en combattant la fête païenne des Lupercales qui avaient lieu à la même période.

La Saint-Valentin, entre sexe et marketing

De nos jours, la Saint-Valentin est quasiment devenue essentiellement une opération commerciale. Non pas que la fête perdît totalement de son essence mais elle a été largement récupérée par les commerçants qui en font une bonne opportunité d’affaire. A Cotonou par exemple, de nombreuses affiches et banderoles flottent un peu partout dans la ville. Elles annoncent ici un concert spécial Saint-Valentin, là, des forfaits mobiles à prix fracassés ou un peu plus loin un hôtel qui propose un week-end en amoureux pour la circonstance. Des réclames sur les ondes radio et sur les chaines de télévisions, on n’en parle pas. Mais ce sont les vendeurs de téléphones portables, ceux de pagnes et de produits cosmétiques qui profitent le mieux de la fête des amoureux. Car ce sont là manifestement les cadeaux les plus offerts par les Béninois lors de la Saint Valentin.

En outre, le jour de la Saint-Valentin est également l’occasion rêvée, notamment chez les jeunes, pour sonder le plaisir charnel avec leur partenaire. Certains pensent même que c’est là le moment le plus important de cette fête. Eunyce, une jeune élève de terminale me confie sans aucune pudeur : « comme la Saint-Valentin, c’est la fête des amoureux, je suis obligée de coucher avec mon copain. Sinon, c’est comme si je ne l’aimais pas vraiment (…) c’est ça aussi l’amour ».

Un rapport sexuel presque forcé, quitte à se retrouver quelques semaines plus tard avec une grossesse non désirée qui mènera peut être à un avortement clandestin qui entrainera à son tour d’autres complications. A chacun d’en tirer les leçons qui s’imposent. Quant à moi, je dis à tous les amoureux : bonne fête !


Facebook… et dans dix ans ?

Photo: metronews.fr
Photo: metronews.fr

Cette semaine, Facebook soufflait ses dix premières bougies. Un anniversaire forcément spécial pour le réseau social au plus d’un milliard d’utilisateurs. A cette occasion, le patron de Facebook, Mark Zuckerberg a posté un  message sur son mur. Un message dans lequel il revient brièvement sur le parcours de Facebook jusque-là, mais aussi sur quelques perspectives d’avenir. Après avoir lu son message, j’ai décidé d’aller un peu à contre-courant de tous les articles qu’on a vus ces derniers jours sur les dix premières années de Facebook. C’est-à-dire de ne pas revenir comme tout le monde sur les dix premières années du premier réseau social au monde. En fait, il s’agit d’essayer de comprendre, à la lumière de cette publication ce que deviendrait Facebook dans dix ans.

En effet, en ce moment tous les médias s’attachent à rappeler l’histoire du réseau depuis la naissance de The Facebook depuis un dortoir de Harvard jusqu’au milliard d’utilisateurs en passant par l’introduction en bourse. Pendant ce temps, le PDG de la start-up devenue géant du web se dit encore plus excité par rapport aux dix prochaines années que des dix dernières. En effet, au bout de dix ans de présence dans la vie de ses utilisateurs et pendant que plusieurs analystes prédisent une fin prochaine à Facebook, l’un des plus gros défis du réseau aujourd’hui est de pouvoir être présent dans dix ans. Et ne pas subir le même sort que ses ainés Hi5 et Myspace. Le rachat et le développement de nouvelles applications (Instagram, Paper) et services vont certainement dans ce sens.

Ensuite, l’autre chose intéressante dans le post de Mark Zuckerberg est lorsqu’il dit qu’on va devoir connecter (dans les dix années à venir) les deux autres tiers de la population mondiale qui n’ont pas encore accès à l’internet. Ceci n’est évidemment pas indissociable de son projet internet.org qui vise à démocratiser l’accès à internet dans les pays pauvres. Alors question… A quoi va ressembler Facebook si cela arrivait ? Il n’y aurait même plus de superlatifs pour qualifier le réseau social.

Enfin, pour Mark Zuckerberg, dans la prochaine décennie, les réseaux sociaux vont également servir à résoudre des problèmes plus complexes. Et de quels problèmes peut-il s’agir ? On sait déjà le rôle très important que Facebook a joué dans les printemps arabes et autres contestations socio-politiques  à travers le monde (Turquie, Brésil et récemment en Thaïlande). Mais visiblement le patron de Facebook n’en est pas encore totalement satisfait ou ne compte pas s’en arrêter là. A cet propos, il va falloir être très attentif au poids socio-politique que prendront les réseaux sociaux, surtout quand le haut débit arrivera dans les pays en voie de développement et que les smartphones se seront démocratisés totalement. En dix ans, Facebook n’a cessé de nous surprendre, et tout en entretenant le mystère autour de son entreprise, Mark Zuckerberg ne manque pas d’ambitions.


Bénin: PK 10, le « Far-West » des étudiants Nigérians

Ils sont jeunes, élégants et parlent anglais. Eux,  ce sont les étudiants nigérians qui débarquent ici par milliers chaque année pour poursuivre leurs études universitaires. Une forte migration qui est en train de changer les habitudes locales.

Entrée HNAUB

Le HNAUB (Houdégbé North American University of Benin) est une université béninoise installée dans la commune de Sèmè-Podji à quelques kilomètres à l’est Cotonou. Située plus précisément dans le quartier PK10, cette université, bien qu’étant l’initiative d’un promoteur béninois, est, comme son nom l’indique, à vocation nord-américaine. Les étudiants qui y entrent sont donc formés pour obtenir des diplômes américains ou canadiens. De fait, elle attire davantage les Nigérians que les Béninois. Bien qu’elle ait déjà quelques années d’existence derrière elle, c’est récemment que le nombre de ses étudiants à exploser.

Ces étudiants, on les rencontre désormais dans tous les quartiers de la commune. En effet, ces dernières années, ils ont littéralement envahi le territoire de la commune de Sèmè-Podji. Ils se sont notamment installés dans les quartiers proches du campus comme Sèkandji, PK10 ou Ekpè. Et même au-delà de ce périmètre, leur présence est très remarquée. En l’absence de statistiques officielles sur le nombre d’étudiants nigérians présents dans la commune, on peut avancer sans aucun doute de se tromper que leur nombre est de l’ordre de plusieurs milliers. Cette grande communauté estudiantine offre de nombreuses opportunités notamment aux commerçants pour qui elle représente une nouvelle clientèle, mais aussi aux promoteurs immobiliers.

En termes d’opportunités, leur présence dans la commune est à l’origine d’un boom considérable du secteur immobilier. En effet, en l’espace de quelques années, les loyers ont atteint des proportions faramineuses. L’autre secteur qui tire un énorme profit de la présence  des étudiants nigérians est le commerce notamment celui des biens et services. La preuve en est le nombre croissant de supermarchés, banques et agence d’opérateurs de téléphonie mobile qui se déploient régulièrement dans la zone. Mais il y a également les petits commerces qui arrivent à tirer leur épingle du jeu tels les salons de coiffure, les café-bar, cyber-café  et prêt-à-porter.

Par contre leur mode de vie un peu différent suscite bien des inquiétudes et surtout beaucoup de réprobation au sein de la population très peu habituée à ce mode de vie plutôt trash et bling-bling. Ainsi, aujourd’hui Sèmè-Podji n’est plus seulement la commune des Béninois. Il ne reste qu’à espérer que cette cohabitation pacifique dure le plus longtemps possible pour le bonheur des uns et des autres.


Bénin : Wémexwé, le festival de la vallée de l’Ouémé

Depuis 2010, Le festival Wémexwé célèbre chaque année les retrouvailles des ressortissants de la vallée de l’Ouémé. Il donne l’occasion aux populations de l’aire socio-culturelle wémè  de mettre en valeur leurs origines à travers ses arts et cultures et de contribuer de manière solidaire au développement de la région.

 

Wémexwé, Photo: Maurice THANTAN
Wémexwé, Photo: Maurice THANTAN

Cette année, c’est dans la commune  d’Adjohoun que s’est tenue la cinquième édition du festival Wémexwé[1]. Les festivités qui ont commencé qui ont commencé depuis le jeudi dernier se sont achevé hier dimanche par un géant pique-nique accompagné de diverses animations culturelles.

L’Ouémé est le plus long fleuve du Bénin avec ses 510 kilomètres. Sa vallée est l’espace géographique d’origine des wémènous[2] qui constituent un groupe socio-culturel du sud Bénin. Ils partagent la pratique de nombreuses activités comme l’agriculture, la pêche et l’élevage qui sont les principales activités de la zone mais aussi une même langue c’est-à-dire le wémegbé[3]. La vallée de l’Ouémé compte quatre communes à savoir la commune d’Adjohoun, les Aguégués, Bonou et Dangbo. Le festival se tient de manière itinérante dans chacune de ces quatre communes. Cette année il s’est (ré)installé à Adjohoun après avoir fait le tour des autres communes.

Cette année comme les années précédentes le festival s’est déroulé avec faste. Des milliers de wémenous se sont rués vers le CEG d’Adjohoun, centre névralgique de la fête, occasionnant par moment de gigantesques embouteillages sur l’unique voie qui traverse la localité. Sur place, les activités sont diverses. La foire économique et artisanale a notamment attiré de nombreux touristes et de curieux qui sont venus voir les différents produits exposés. D’autres spectacles, notamment les démonstrations de masques Zangbéto et des concerts live ont rassemblé des foules toute la journée.

Le festival, comme à chaque année, a été marqué par la présence de nombreuses autorités politico-administratives, des têtes couronnées et des responsables de culte. Il a été également l’occasion de voir la manifestation de la solidarité des Wémenous.

Une manifestation de solidarité active

Depuis 2010, les responsables du festival s’appuient sur la solidarité des populations de la vallée de l’Ouémé pour réaliser de nombreuses infrastructures notamment dans les secteurs de l’éducation et de la santé. En effet, chaque célébration du festival donne lieu à des souscriptions volontaires. La collecte de fonds ainsi faite à travers tout le pays mais aussi dans la diaspora va servir à financer un projet de développement dans la commune qui abrite les manifestations. En 2013, par exemple la commune de Dangbo qui avait accueilli le festival a vu son collège principal doté d’un module de trois classes. Cette année, la commune d’Adjohoun, hôte de l’événement a également bénéficié de la construction de plusieurs modules de classes. Il y a eu la construction d’un module de deux classes au Collège d’enseignement général d’Azowlissè, une classe à Adjohoun et trois classes à Goutin.

Un potentiel économique non exploité

Sur le plan économique, la vallée de l’Ouémé est porteur d’énormes potentialités qui peuvent offrir de nombreuses opportunités. Ce potentiel est notamment significatif en ce qui concerne le domaine de l’agro-industrie. En effet, sur le plan africain la vallée de l’Ouémé serait la deuxième vallée la plus riche derrière celle du Nil (qui contrairement à l’Ouémé traverse plusieurs pays). Il s’agit donc a priori d’une zone à fort potentiel économique car favorable à certaines activités productrices comme l’agriculture, l’élevage, etc. Cependant il existe très peu de projets de développement relatifs à cette vallée. Sinon, les quelques-uns qui sont portés par les autorités sont très loin de faire le bonheur des populations locales. L’une des conséquences de cette non-valorisation est que la région est frappée fortement par l’exode rural malgré le potentiel qu’il renferme.

Il est donc de bonne guerre que les populations de cette aire géographique décident de la mettre en valeur à travers ce festival qui au bout de quelques éditions seulement est déjà devenu une véritable institution. On ne peut que donc souhaiter longue vie au festival qui aura lieu l’année prochaine dans la commune des Aguégués.



[1] Lire wémehoué qui veut dire la fête de l’Ouémé

[2] Populations de la vallée de l’Ouémé

[3] Langue parlée par les populations de la vallée de l’ouémé


Bénin : célébration de la fête nationale du Vaudou

Comme chaque année, le Bénin a célébré ce vendredi 10 janvier 2014, la fête nationale du Vaudou. Instituée depuis 1994, cette commémoration annuelle est l’occasion de mettre en valeur les religions endogènes auxquelles les Béninois restent profondément attachés. Depuis une vingtaine d’années maintenant, chaque journée du 10 janvier est consacrée au Vaudou. Il s’agit d’une commémoration nationale décrétée par le président Nicéphore Soglo en 1994 en accord avec les dignitaires…


Bénin : 2014 commence avec une grève générale

Ce mardi 7 janvier 2014, l’administration publique béninoise a été paralysée par une grève générale de 48 heures lancée par les confédérations et centrales syndicales. Le mouvement de débrayage dont les motifs datent seulement de quelques jours a été plus ou moins suivi par un certain nombre de fonctionnaires.

Photo: www.24haubenin.com
Photo: www.24haubenin.com

Les raisons de la colère

Inutile de se précipiter dans les services publics ce matin. Plusieurs d’entre eux tournaient au ralenti. En effet, plusieurs centrales syndicales du pays avaient appelé à une grève générale dans tous les services de l’État. Une grève dont les raisons ne remontent qu’à une dizaine de jours.

En effet, le 27 décembre dernier, les centrales syndicales avaient initié une marche de protestation contre le régime du président Boni YAYI. Cette manifestation était organisée en marge du discours de ce dernier sur l’état de la nation à l’assemblée nationale. Mais au bout des formalités administratives, la manifestation avait été interdite par le préfet des départements de l’Atlantique et du Littoral. Par contre, les organisateurs de la marche ont obtenu le feu vert de la mairie de Cotonou. C’est sur la base de cette autorisation municipale qu’ils se sont rendus à la bourse de travail, point de départ de la marche. Mais dès les premières heures de la journée, le lieu était déjà fortement militarisé. En effet, les forces de l’ordre déployées par le commissariat de police de la ville avaient pour instruction d’empêcher toutes manifestations des responsables syndicaux et de leurs camarades. La manifestation des confédérations et centrales syndicales a donc été violemment réprimée par les forces de l’ordre.

Le mouvement de débrayage de ce jour est une réponse des centrales et confédérations  syndicales  à ce qu’elles considèrent comme « le bâillonnement des libertés démocratiques ». Les responsables syndicaux entendent crier leur ras le bol face à  ces faits qui portent « manifestement la volonté de liquidation des responsables syndicaux et autres manifestants ». Ils rappellent que la grève prévue pour durer 48 heures est reconductible. Par ailleurs, ils exigent la démission immédiate du Préfet des départements de l’Atlantique et du Littoral, Placide Azandé, et celle du Commissaire Central de Cotonou, Pierre Agossadou.

La grève dans la réalité

Afin de prendre la mesure de l’ampleur de la grève lancée ce jour, j’ai fait une descente dans quelques administrations de l’État. En fait, je devrais y faire quelques courses, alors j’en ai profité pour voir la mobilisation des travailleurs. Évidemment, tout le monde n’a pas suivi le mot d’ordre. La méfiance est d’autant plus de rigueur chez les travailleurs depuis que l’État n’hésite plus à faire des défalcations sur le salaire des grévistes. Cette menace a d’ailleurs été brandie par plusieurs responsables, ce qui n’a visiblement pas empêché certains d’aller en grève.

Par exemple, l’Université d’Abomey-Calavi a été profondément touchée par le mouvement de grève. Les amphis et salles de cours étaient  vides car les enseignants ont plutôt brillé par leur absence. A la faculté des lettres, arts et sciences humaines, les étudiants en géographie qui devraient composer aujourd’hui ont vu leur évaluation repousser à une date ultérieure. Ailleurs, le constat était le même pour ceux qui devaient soutenir leur mémoire aujourd’hui. Aussi, un tour au ministère du Travail et de la Fonction publique et je constate que le mouvement de grève a été plus ou moins suivi. La radio et la télévision nationales ont été également mobilisées.

Finalement, le mot d’ordre de grève a été plutôt bien suivi même si la désolidarisation de certains syndicats et surtout la menace de défalcation sur les salaires des grévistes, très vite brandie par le gouvernement, ont sans doute dissuadé beaucoup de personnes. Mais, on peut d’ores et déjà dire que l’année sociale commence sous de mauvaises auspices pour le gouvernement et les syndicats de travailleurs.


Bénin : ce qu’il faut retenir du discours du chef de l’Etat sur l’état de la nation

Arrêtons-nous un instant pour parler de politique sur ce blog. Certes, il n’est pas dans ses traditions que ce blog aille en vadrouille sur le terrain politique, mais compte tenu de l’importance du sujet, prêtons-y une petite attention. En effet, ce jour vendredi 27 décembre 2013 le président de la république, Boni Yayi a sacrifié à la tradition en livrant son discours sur l’état de la nation face à la représentation nationale. Un discours que j’ai eu le plaisir de « live-tweeter » ce matin. Je vous propose ici, de le revivre à travers quelques grandes lignes.

« Note d’avant lecture: Cet article a été écrit, achevé et prêt à être publié depuis hier après midi mais je n’ai pas pu le publier en temps voulu à cause des fluctuations de la connexion internet et des coupures d’électricité. A cet effet, je vous demande très sincèrement, en le lisant, de bien vouloir le remettre dans son contexte afin de faciliter la compréhension. MERCI! »

boni-yayi

Ce vendredi 27 décembre 2013, le président de la république a sacrifié à une tradition et respecté une disposition constitutionnelle en adressant au parlement son discours sur l’état de la nation. Commencée quinze minutes avant 11 heures, l’intervention a duré, en tout, une heure et vingt minutes et s’est articulée autour de deux grands axes. En effet le président de la république a, dans un premier temps, dressé le bilan de l’année 2013 qui tend à son terme. Dans un second volet, il a annoncé quelques grandes perspectives autour desquelles s’articulera l’action de son gouvernement au cours de l’année à venir.

En terme de bilan, le président de la république a résumé l’année 2013 en trois grands axes principaux à savoir : la gouvernance politique et administrative, la gestion de la justice sociale et de la solidarité nationale et enfin la gouvernance économique.

Ainsi, abordant ces thèmes, le président de la république a d’abord rappelé que « la démocratie implique l’organisation d’élections libres, transparentes, crédibles et à bonne date ». Ceci pour insister sur l’action de son gouvernement dans le processus de correction de la Liste Électorale Permanente Informatisée (LEPI). Il faut rappeler que le retard accusé par cette correction empêche aujourd’hui l’organisation des élections communales et locales alors que les élus actuels ont achevé depuis longtemps leur mandat. Toujours dans cet ordre d’idée, le chef de l’État est revenu sur son projet de révision de la constitution. A ce sujet il a fait une déclaration qui mérite bien des analyses. En effet, Boni Yayi a déclaré in extenso « je m’abstiendrai donc de m’étendre davantage sur ce dossier dont le cours relève désormais de la compétence de votre auguste assemblée et sur lequel vous connaissez déjà ma conviction et mes choix »

Abordant les autres aspects du bilan de l’action de son gouvernement en 2013, Yayi Boni est revenu entre autre sur les sujets comme l’organisation du mois du service public avec comme finalité zéro dossier en instance dans les tiroirs, la vulgarisation de la Charte de gouvernance pour le développement du Bénin, l’opérationnalisation du Régime d’Assurance Maladie Universelle (RAMU), la gratuité de la césarienne et des enseignements maternels et primaires. Au plan de la gouvernance économique, il a été question des bonnes notes du Bénin dont le taux de croissance serait passé à 6.2% en 2013 contre 5.4% en 2012. Le renforcement de la capacité énergétique de notre pays, la promotion de entrepreneuriat agricole, l’amélioration de la compétitivité du Port Autonome de Cotonou, la réhabilitation du réseau routier existant, la lutte contre le terrorisme international, les réseaux de trafic et les crimes transfrontaliers sont autant de réalisations que revendique Boni Yayi en termes de bilan positif de son gouvernement au cours de cette année.

Par contre, en termes de perspectives, le président de la république n’a pas fait de grandes annonces comme l’avait espéré certains Béninois. Ça n’a pas non plus été le message d’apaisement et de cohésion nationale qu’espéraient d’autres. Cependant, il a annoncé quelques objectifs à atteindre par son gouvernement en 2014 dans différents domaines. Par exemple, en ce qui concerne l’économie il annonce une croissance à 6.5%. En rappelant qu’ « une jeunesse au chômage est une véritable bombe à retardement », Boni Yayi a annoncé que la problématique de l’emploi des et des femmes représentera un enjeu important pour son gouvernement en 2014. Par ailleurs le chef de l’État s’est engagé à faire du bénin un pays producteur de café-cacao et réduire considérablement sa dépendance énergétique vis-à-vis de l’extérieur d’ici 2015. En effet, selon lui, la perspective à l’horizon 2015 est de passer de 200 Mégawatts à environ 1500 Mégawatts. L’installation des Centres Songhaï dans tous les départements, l’achèvement et la mise en service de six unités de transformation des produits agricoles, la construction d’un second port en eau profonde à Sèmè-Podji, l’organisation du forum national sur la sécurité publique sont autant d’autres objectifs que le président s’est donné pour l’année 2014.

A la lumière de ce discours, on peut relever notamment le mutisme du chef de l’État sur certaines questions importantes comme par exemple le sujet des droits de l’homme et des libertés publiques, au vue des événements qu’a traversé notre pays au cours de 2013. Le sujet est d’autant plus d’actualité quand on sait qu’une marche pacifique (interdite par le préfet) des centrales syndicales organisée en marge du discours du chef de l’État a été sévèrement réprimée par les forces de l’ordre.

Mais une chose est sure, tout le peuple béninois a pris connaissance des objectifs que le chef de l’État s’est fixé et lui donne rendez-vous dans un an pour la reddition de compte.

 

 

Lire l’intégralité du discours ici


Bénin : la petite histoire des fêtes de fin d’année

On est en décembre depuis quelques semaines déjà. A l’approche des fêtes de fin d’année Cotonou et ses environs ressortent leurs paillettes. La ville scintille. Les couleurs et les senteurs  nous plongent dans l’ambiance euphorique que peuvent susciter Noël et le Nouvel An. Mais ce climat particulier n’efface pas pour autant certaines réalités.

fetes

Il y a deux jours, je quittais le centre-ville pour rentrer chez moi vers 20 heures. La ville m’a semblé toute nouvelle et toute brillante avec ses décorations et guirlandes. Les feux tricolores, les ronds-points et divers carrefours de la ville ont été pris d’assaut par les marchands ambulants de jouets, d’accessoires et masques de déguisement, mais aussi de pétards et de feux d’artifice. C’est à ce moment que je me suis rendu compte que nous étions déjà à la veille de Noël et que le Nouvel An approchait. Cotonou était déjà totalement dans l’effervescence des fêtes de fin d’année. Il n’est pas rare d’ailleurs de croiser des personnes se souhaitant d’ores et déjà heureuse année et s’échangeant leurs meilleurs vœux bien que nous sommes à plus d’une semaine de l’événement proprement dit. Mais à côté de toute cette ambiance chaleureuse se trouve également une autre réalité moins heureuse,  moins médiatisée, mais habituelle comme en témoignent ces deux exemples qui ont retenu mon attention.

Le Far West des produits périmés et impropres à la consommation

Comme partout ailleurs dans le monde, au Bénin, la période des fêtes est le moment de faire de bonnes affaires, à la fois pour les commerçants et pour les consommateurs. On assiste un peu partout à des « promos choc ». Dans nos marchés publics, de nouveaux produits apparaissent à des prix défiant toute concurrence : on parle de liquidation. Malheureusement dans ce genre d’embrouillamini total circulent des produits d’origine douteuse, parfois déjà périmés. Le ministère de la Santé a beau mettre en garde les consommateurs, quand c’est moins cher (et importé), personne n’a vraiment le temps d’en vérifier la composition, pas plus que la date de péremption.

Par exemple, il y a quelques semaines, nous avions été assaillis par des rumeurs faisant état de la mise sur le marché d’un sucre en poudre totalement intoxiqué. La rumeur avait notamment emballé les réseaux sociaux et la presse locale. Malheureusement, ce genre de rumeur souvent avérée est fréquent à l’approche des fêtes de fin d’année.  Parmi les produits à  risque, il faut compter notamment les boissons, les biscuits et les boîtes de conserve.

Une superstition ambiante

Aussi bizarre que cela puisse paraître, c’est la période par excellence où les Béninois deviennent de grands philosophes, des spiritualistes, des religieux, etc. Le moindre fait ou événement donne lieu à une pléthore d’interprétations les unes aussi variées que les autres (pour ne pas dire aussi saugrenues les unes que les autres). Un soleil trop brûlant, un harmattan un peu plus fort que d’habitude ou un accident de la circulation n’a plus rien de banal, mais il  est forcément un signe prémonitoire ou une punition divine. On entend dire même que Dieu ferait son « inventaire » des méchants qu’il élimine et par toutes sortes d’événements malheureux (sans commentaire). Je me rappelle encore qu’en 2003, le crash d’un avion de ligne à Cotonou le jour de Noël avait suscité diverses interprétations (sauf rationnelle). Et il y a une semaine, l’incendie d’un bus de transport en commun à Porto-Novo faisant cinq victimes n’a pas encore cessé d’alimenter les débats.

En attendant le Nouvel An, mercredi prochain, la petite histoire des fêtes de fin d’année suit son cours à au pays. Et on en reparlera certainement une fois les fêtes passées.


Porto-Novo: un patrimoine architectural à sauvegarder

Début décembre, j’ai l’occasion de (re)découvrir la capitale du Bénin sous un autre angle et avec un nouveau regard. En effet, je suis en résidence dans le cadre d’un atelier de photographie et de réalisation de web-documentaire. A cet effet, j’ai eu le temps de contempler davantage la ville et en profondeur. Alors, j’ai décidé de lui dédier quelques articles dont voici le premier consacré à son très riche patrimoine architectural en danger.

 

La mosquée centrale de Porto-Novo serait une réplique de la cathédrale catholique de San Salvador de Bahia au Brésil
La mosquée centrale de Porto-Novo serait une réplique de la cathédrale catholique de San Salvador de Bahia au Brésil

Si vous êtes étranger et que vous arrivez dans la capitale du Bénin, Porto-Novo, il y a une chose qui vous frappera à coup sûr, quand vous observez bien votre environnement. En effet, lorsque vous regardez bien autour de vous, vous remarquez très rapidement la particularité de l’architecture  des bâtiments. Le constat est encore plus perceptible lorsque l’on arrive d’une ville comme Cotonou où tous les édifices abhorrent leur aire moderne.

A Porto-Novo, une majorité des constructions est soit bâtie selon les formes de  l’architecture coloniale ou afro-brésilienne. En effet, l’architecture de Porto-Novo est influencée par deux courants qui trouvent leur fondement dans le passé historique de la ville. Il y a l’influence de l’architecture occidentale (européenne plus précisément) du fait des maisons et bâtiments de fonction des cadres de l’administration coloniale. Faut-il le rappeler, à partir de 1896, la ville est devenue capitale de la colonie française du Dahomey favorisant ainsi l’implantation d’infrastructures administratives typiques de l’architecture coloniale.

Il y a également l’influence remarquable et plus visible de l’architecture afro-brésilienne. Particulièrement riche et présente au centre-nord de la ville (quartier afro-brésilien), elle est le fait des familles d’esclaves affranchis revenus du Brésil et de leurs descendants. Fleuron de cette spécificité architecturale de la ville aux trois noms, la mosquée centrale de Porto-Novo, dont les formes ne rappellent en rien le style d’une mosquée ordinaire, serait une réplique de la cathédrale catholique de San Salvador de Bahia au Brésil. Ces bâtiments afro-brésiliens sont notamment parés de diverses décorations murales particulièrement expressives, fruit d’un savoir-faire ancestral et dont la reproduction est quasiment impossible aujourd’hui.

Par ailleurs, à côté de ces deux éléments il faut aussi signaler l’existence d’un tissu vernaculaire riche de palais royaux, temples vaudou et autres paysages sacrés.

Bien malheureusement, bon nombres de ces joyaux architecturaux sont désormais des « espèces en voie de disparition » du fait qu’ils sont littéralement abandonnés, en état de dégradation et ne bénéficient d’aucun projet de réhabilitation pour leur sauvegarde. En fait, quelques bâtiments coloniaux abritent aujourd’hui des services de l’administration publique (exemple de l’ancien palais du gouverneur Bayol, actuel siège de l’Assemblée nationale), ce qui contribue dans une moindre mesure à leur sauvegarde. Ce n’est en revanche pas le cas des maisons afro-brésiliennes qui suscitent moins l’intérêt des autorités du fait de leur statut de propriété privée. Il en est de même des palais royaux, des temples vaudou et jardins sacrés.

 

L'ancienne résidence du gouverneur Bayol est aujourd’hui  le siège de l'assemblée nationale
L’ancienne résidence du gouverneur Bayol est aujourd’hui le siège de l’assemblée nationale

Or, ce riche patrimoine architectural, fortement menacé aujourd’hui constitue l’une des plus grandes potentialités de la ville.

Sa sauvegarde pourrait ouvrir, pour la ville, de nouvelles perspectives sur le plan socio-économique notamment par le biais du développement d’une activité touristique.En effet, la conservation, la rénovation et la mise en valeur de ce patrimoine doit représenter désormais un enjeu important à la fois pour les autorités communales mais aussi au niveau national. C’est d’ailleurs pourquoi la sauvegarde de ce patrimoine est inscrite au cœur de projet de réhabilitation du passé historique de la ville. Ceci avec la participation de structures compétentes comme l’école du patrimoine africain afin de réaliser un cadre juridique de protection de ce patrimoine.

Les espoirs mis dans ce projet de réhabilitation sont énormes. Pour Alain Godonou, ancien directeur de l’Ecole du Patrimoine Africain  (EPA) « l’exceptionnelle qualité du tissu architectural et urbain de la ville historique ainsi que sa diversité permettent d’espérer son classement au titre du patrimoine mondial ». C’est en effet là tout l’enjeu de cette sauvegarde.


L’Institut français célèbre 50 ans d’existence au Bénin

L’année 2013 marque les 50 ans de présence de l’Institut français au Bénin. Pour célébrer ses noces d’or avec le public béninois, l’ex-CCF (Centre culturel français) consacre tout le dernier trimestre de cette année à des manifestations spéciales pour marquer l’événement. C’est surtout l’occasion pour certains artistes qui ont été promus par l’institut de rendre hommage à ce dernier et de mettre en avant le rôle important qu’il joue dans le paysage culturel de notre pays.

 

Institut français de Cotonou, Photo: Maurice THANTAN
Institut français de Cotonou, Photo: Maurice Thantan

C’est par la première édition de la nuit blanche à Cotonou que l’Institut français a lancé cette année les festivités marquant le cinquantième anniversaire de sa présence au Bénin. En effet, le 5 octobre dernier, l’Institut français a organisé dans ses espaces la soirée qui marque aussi le début des festivités du cinquantenaire. La soirée a débuté par le vernissage de l’exposition Hommage réunissant des œuvres d’artistes plasticiens comme Romuald Hazoume, Dominique Zinkpe, Aston, Gérard Quenum, Simonet, Tchif et Charly d’Almeida.

Ces artistes reconnus dont la notoriété dépasse désormais les frontières nationales ont exposé à l’Institut au cours de leur carrière. Cette exposition collaborative revient sur les liens qu’ils ont entretenus avec la structure. L’exposition Hommage qui propose sculptures, installations, projections, vidéos dans les différents espaces est à voir jusqu’au 21 décembre 2013. Par ailleurs d’autres prestations d’artistes musiciens, comédiens ou humoristes s’inscrivant dans le cadre de la célébration de ce cinquantenaire se sont succédé à l’Institut Français depuis octobre. En effet, cette célébration entre autres la participation des stars comme Awadi, Mamane de RFI, le groupe Poly Rythmo, Tola Koukoui ou encore Angélique Kidjo.

 

Taxi Démocratie par Zinkpe,  une des installations de l'exposition HOMMAGE, Photo: Maurice THANTAN
Taxi Démocratie par Dominique Zinkpe, une des installations de l’exposition « Hommage », Photo : Maurice Thantan

En fait, l’Institut français tient rôle de tête d’affiche dans le paysage artistique et culturel de Cotonou. En effet, en l’absence de bibliothèques nationale et municipales sérieuses, celle de l’Institut français représente une mine importante de ressources pédagogiques à la fois pour les élèves, enseignants et chercheurs. Par ailleurs, pour les cinéphiles (comme moi par exemple) la vidéothèque et l’auditorium sont quasiment les seuls endroits à Cotonou où l’on peut légalement assouvir cette passion face à la disparition quasi totale des salles de cinéma. L’Institut français, c’est également des clubs de lecture et des rencontres littéraires qui témoignent de la créativité et du dynamisme de la création littéraire de notre pays.

Au moment de célébrer les cinquante bougies de l’existence de cet Institut, et à la suite des artistes plasticiens cités plus haut, c’est un  hommage  personnel que je rends à travers cet article en tant que, adhérent de longue date et personne ayant une relation particulière avec le lieu. Cet hommage est d’autant plus nécessaire quand je réalise que sur le plan national, il manque cruellement d’établissements semblables à celui-ci. En effet, en écrivant cet article, je n’ai pas pu m’empêcher de me confronter moi-même à certaines questions essentielles en tant que Béninois. Pourquoi plus de cinquante ans d’indépendance après je dois écrire un article pour célébrer le travail remarquable que fait l’Institut français dans le paysage artistique, culturel et littéraire de mon pays ? Parce que je n’ai pas le choix peut être… !

C’est donc pour cela que tout en souhaitant longue vie et plein succès à l’Institut français du Bénin, j’en profite pour lancer un appel aux dirigeants à divers niveaux de ce pays à penser à ériger un pôle culturel, artistique et littéraire digne de la diversité et de la création artistique et culturelle de notre pays.


Le pétrole, oui… et après ?

C’est officiel ! À partir de 2014 le Bénin (re)commencera à exploiter du pétrole. La découverte de cette manne pétrolière riche de 87 millions de barils (seulement ?) suscite enthousiasme et optimisme au sein de la population. Cependant, il convient de rappeler aux Béninois de garder les pieds sur terre.

Oil Platform by Mikebaird, via Flickr CC.
Oil Platform by Mikebaird, via Flickr CC.

L’annonce a été faite le mercredi 23 octobre dernier, au terme d’une séance de travail que le président de la république a eu avec les dirigeants de la société Sapetro. Selon ces derniers, 87 millions de barils d’or noir sont déjà disponibles sur le bloc 1 du champ pétrolifère de Sèmè-Podji et feront l’objet d’une exploitation sur quatorze ans, à raison de 7.500 barils/jour  à compter de la date d’exploitation. Il existe également un bloc 2 riche de 100 millions de baril du précieux liquide mais dont les modalités d’exploitation ne sont pas encore révélées. En tout, ce serait près de 200 millions de barils d’or noir qui aurait été découvert dans le sous-sol béninois.

Le combat d’un homme.

Ce qu’il faut rappeler ici est que la découverte et l’exploitation prochaine du pétrole béninois ne se seraient pas une réalité aujourd’hui sans la détermination et l’abnégation du président de la République. En fait, le gouvernement de Boni Yayi a suscité bon nombres de railleries (fort justifiées d’ailleurs) du fait qu’il compte dans ses rangs un ministre du pétrole alors que tout le monde sait que notre pays ne produit aucune goute de l’or noir. Et quel béninois a oublié cette image du ministre Barthélémy Kassa, exhibant au chef de l’Etat, un flacon d’échantillon de l’hypothétique pétrole béninois dont on parle tant et à grands renfort de médias ? C’était en février 2009.

A  ce titre seul, on pourrait saluer la vision à long terme du chef de l’Etat sur ce sujet quand on sait que son gouvernement nous a davantage habitués aux improvisations et aux annonces sans suite.

Aujourd’hui, nous en sommes à l’heure où le rêve est train de passer à la réalité et les espoirs vont grandissants. Cependant, il urge de rappeler à la fois aux populations et aux politiques quelques notions de bonne conduite, afin que chacun puisse savoir raison garder.  Ceci pour ne pas plonger ce pays dans la spirale de violences aux arrières gouts de pétrole brûlé que connaissent d’autres nations sur ce continent.

Les erreurs à éviter

–         La récupération politique

A moins de trois ans du terme du second et ultime mandat du président Yayi Boni, et pendant que la question de la révision de la constitution fait rage, la découverte et l’exploitation prochaine du pétrole béninois ne doivent en aucun cas nourrir des rêves d’attachement au pouvoir. Nous devons éviter en priorité toute tentative de séquestration du pouvoir à la manière de Mamadou Tandja au Niger. En effet, le cas du voisin nigérien devrait nous servir de leçon. Les bénéfices du pétrole ne pourront effectivement profiter au peuple béninois que lorsqu’un régime démocratique sera toujours en place.

–         L’illusion pétrolière

Ce  que j’appelle ici l’ « illusion pétrolière », c’est l’euphorie que peut susciter chez les populations l’annonce de la présence de l’or noir dans leur sous-sol. Généralement, cette nouvelle est présentée comme un miracle, mais malheureusement dans la plupart des cas (en Afrique notamment), elle est à l’origine de nombreux conflits dont les populations en sont les premières victimes.

Or, cette illusion court déjà dans les rues de Cotonou et environs. A la lumière de certains commentaires glanés ici et là, on se surprend de constater que certaines personnes rêvent déjà pour le Bénin d’un destin à la qatarie et aux forts accents de pétrodollars.

Pourtant, moins de 200 millions de barils comme réserves de pétrole d’un pays, cela reste, somme toute, modeste. C’est à la limite ridicule quand on sait que le Nigéria à coté  pèse 36,5 milliards de barils, que l’Angola est autour de 12 milliards de barils et que la Libye trône au sommet avec 41 milliards de barils.

–         La mauvaise gestion

Au-delà et plus fort que les deux fléaux cités précédemment, le mal absolu dont il faut épargner les revenus tirés des ressources pétrolières est sans doute la mauvaise gestion. En effet, il est crucial que les revenus tirés du pétrole ait une destination précise et qui va dans l’intérêt suprême des Béninois. Il faut donc mettre en place dès le départ un mécanisme qui empêche que les revenus du pétrole alimentent des comptes secrets dans des paradis fiscaux.

Loin d’être des solutions miracles, ces quelques notions de bonne conduite, si elles étaient observées garantiraient sans doute un climat de paix et de transparence. Mais avant d’en arriver là, on attend d’ici 2014 la livraison du premier baril.


L’open data au cœur du Barcamp Bénin 2013

Ce samedi 02 novembre 2013, dans les locaux de l’Esgis à Cotonou, a eu lieu la troisième édition du Barcamp Bénin. Une intense journée au cours de laquelle plusieurs présentations ont été faites sur différents thèmes relatifs au domaine des technologies. La présentation sur l’open data, faite en  matinée, a très vite donné le ton de la journée car elle marqua de son empreinte de nombreuses discussions.

IMAG0328
Franck Kouyami durant sa présentation sur les enjeux de développement de l’open data. Photo: Maurice THANTAN

 

Comme à chaque année depuis 2011, le Barcamp Bénin réunit pendant une journée, les différents acteurs des divers domaines des technologies. Il les convie à une séance de partage et d’échanges de connaissance sur plusieurs thèmes. Défini comme un « réseau international de ‘’non-conférences’’ ouvertes» fonctionnant sous forme « d’ateliers-événements participatifs où le contenu est fourni par les participants… », l’édition 2013 du Barcamp Bénin n’a pas dérogé à la règle. En effet, plusieurs présentations ont été faites portant sur les différents domaines qui passionnent les participants. Ainsi, du programme de traitement de texte LaTex au  protocole IP en passant par les moyens de préservation de sa vie privée sur les réseaux sociaux et l’open data, les sujets abordés ont été divers et variés. Ce dernier aspect, c’est-à-dire l’open data, a particulièrement marqué la journée du fait des nombreuses réactions que sa présentation a suscitée et de l’intérêt que les participants lui ont porté. Il convient donc ici de revenir sur les éléments qui ont amené l’open data à être la « star » de ce Barcamp.

 

Qu’est-ce que l’open data… ?

La présentation sur les enjeux de l’open data a été réalisée par Franck KOUYAMI. Ce dernier définit l’open data (données ouvertes en anglais) comme l’ « ensemble des données qui sont ou devraient être mises à disposition du public ». Mais il a d’abord commencé son entretien par un petit laïus sur l’intérêt pour nous aujourd’hui de fonctionner sur des systèmes open source (s’agissant des OS de nos ordinateurs notamment). C’est à ce moment que le ton a été donné et que les passions ont été déchainées. De réactions en interventions en passant par divers témoignages, sa présentation a très vite coulé en douce vers l’intérêt des systèmes open source sans pour autant perdre son cap. On comprend alors que  l’open data fonctionne quasiment suivant le même concept que les systèmes open source qui sont à l’opposé des systèmes propriétaires. Pour Franck KOUYAMI, le principe de l’open data réside dans le fait que chaque individu a droit à l’information. Il ne comprend donc pas pourquoi l’accès à une donnée dite publique puisse souffrir d’une autre forme de procédure.

En termes d’enjeux, l’open data présente plusieurs opportunités pour les différents acteurs. Pour les administrations par exemple, il s’agit d’avoir accès à une information efficace, de valoriser leur travail en y donnant libre accès ce qui leur permet de d’améliorer ce dernier à partir des apports d’autres contributeurs. Par ailleurs, l’open data permet aux individus d’avoir un accès direct à l’information qu’ils désirent. Il réduit ainsi toutes les questions de procédure et permet un gain substantiel en termes de dépenses. La transparence est l’autre intérêt de l’open data pour les individus. En effet, il offre la possibilité à ces derniers d’avoir libre accès à des données publiques, de les analyser et d’en tirer les conclusions conséquentes.

Comme un appel à la liberté…

L’open data a d’abord marqué les esprits du fait des nombreuses opportunités qu’il présente quand il s’agit d’avoir accès à une information. Ses avantages sont nombreux notamment en ce qui concerne la réduction des longues procédures et les dépenses financières. L’open data peut de ce point de vue représenter un enjeu fondamental pour le continent africain et le Bénin en particulier. En effet, la possibilité d’avoir libre accès à une donnée, tant qu’elle n’est pas couverte du secret-défense, dans un pays marqué par les longues procédures et la lenteur administrative peut être une sérieuse opportunité en termes d’investissement. L’open data peut aussi stimuler la créativité. Ainsi avons-nous appris en exclusivité que plusieurs applications sont déjà en cours de réalisation à partir des données recueillies dans le cadre de l’initiative opendataday Bénin.

Si l’open data a marqué particulièrement cette édition du barcamp, c’est aussi parce qu’il est très facile de transiter de ce sujet vers l’open source qui visiblement  tient beaucoup à cœur à une large majorité de participants. Certains témoignages allant jusqu’à lâcher tout simplement que « la vie est plus belle sur les systèmes open source » clouant ainsi le bec à quelques rares de leurs détracteurs qui n’hésitent pas à les traiter de « secte ». Finalement, au fur et à mesure que les discussions avançaient au cours de la journée, l’indignation des participants vis-à-vis de tout ce qui n’était pas « open » n’a cessé d’augmenter.

IMAG0368
Photo de clôture du Barcamp Bénin 2013. Crédit: Maurice THANTAN

 

C’est donc clairement en tant que défenseurs du « libre accès » que se sont inscrits la quasi-totalité des présentateurs et participants du barcamp. Et on comprend à la fin Franck KOUYAMI quand il dit « ne pas vendre les données qui sont d’accès public est la règle d’or de l’open data ».

Et c’est pour s’inscrire totalement dans cette dynamique que toutes les infos et données issues de cette journée étaient ouvertes. En effet une passerelle a été créée sur laquelle les participants pouvaient récupérer librement toutes les présentations, photos et vidéos de la journée.


Autorités béninoises, connectez-vous…!

Inutile de chercher le compte officiel de la Présidence de la République du Bénin sur Twitter, il n’y en a pas. Vous n’y trouverez pas non plus celui de l’Assemblée Nationale ni d’aucun autre ministère. Il en est de même sur Facebook, YouTube, Flickr etc. Par ailleurs, les rares comptes personnels d’officiels béninois que l’on rencontre ici et là sur les médias sociaux sont non ‘certifiés’ et quasiment inactifs. Dans un pays où l’on prône la gouvernance numérique et dans un contexte international (disons même sous régional) où les réseaux sociaux prennent de plus en plus d’ampleur dans la politique, on se demande ce qu’attendent nos autorités politico-administratives pour se mettre à la page.

Crédit photo: blog.econocom.com
Crédit photo: blog.econocom.com

Cet article peut ressembler à un coup de gueule. Mais j’en fais tout simplement une invitation. Une invitation à la destination des autorités de ce pays. Et elle va non seulement à destination des autorités béninoises mais aussi de la jeunesse. En effet j’aurais pu intituler cet article « Jeunesse béninoise, connecte-toi ! ». Mais que représente ma pauvre personne, pour que je me décrète le droit de donner ces genre de leçon à la jeunesse de mon pays. Il est clair que ce dont la jeunesse béninoise a besoin aujourd’hui n’est pas un donneur de leçons qui la considère avec condescendance. En plus, il faut avouer que la jeunesse béninoise, malgré ses moyens limités, notamment les difficultés d’accès à internet, fait déjà quelques efforts remarquables sur les réseaux sociaux. Alors, notre cible est toute trouvée. Parlons de nos autorités, notamment du président de la République, des présidents d’institution, des ministres, des directeurs généraux, des directeurs de cabinets et autres professeurs d’université. Ceux-là mêmes qui disposent de grands moyens pour s’informer. Eux qui sont au courant de ce qu’il se passe ailleurs, dans des pays où ils voyagent en plus. Pourtant, ils n’ont pas encore jugé nécessaire de se mettre dans la dynamique du dialogue interactif avec leurs administrés sur la toile.

Silence radio des autorités béninoises sur les réseaux sociaux

Le constat est amer (du moins pour moi), mais il est là. Il faut croire que nos autorités sont allergiques aux nouvelles technologies. Qu’elles sont indifférentes à l’ampleur que prennent les réseaux sociaux dans notre quotidien et notamment dans la politique. En tout cas, c’est ce que nous laisse comprendre notre constat dans le domaine. En effet, nos autorités et nos institutions s’illustrent manifestement par leur absence sur la toile, notamment sur les réseaux sociaux.

D’abord tenez, par exemple, sur Facebook, plusieurs comptes se réclament être celui de la Présidence. Du coup, on ne sait pas lequel est officiel.  Sur Twitter par contre, il n’y a même pas de trace d’un compte du Palais de la Marina.  Pourtant, dans notre voisinage au sein de la sous-région, on connait le compte Twitter du Palais de Koulouba, celui de la présidence ivoirienne, mais également le compte Twitter de la Présidence sénégalaise pour ne citer que ceux-là.

Aussi, sur Twitter il y a un compte qui se réclame être celui du président mais, non seulement il n’est pas certifié, il est quasiment inactif et du coup personne ne s’y intéresse vraiment. La preuve en est: le nombre de ses abonnés.

Or, les chiffres sont clairs aujourd’hui. Les réseaux sociaux sont les sites les mieux visités dans le monde. De fait ils représentent un canal intéressant pour la communication, les informations et surtout pour entretenir le dialogue avec une communauté. D’ailleurs certains dirigeants l’ont compris et s’y sont mis (à fond). En effet, à côté de notre chef d’État, le président rwandais, Paul Kagamé est quasiment une rock star sur Twitter.

Ce manque d’intérêt que portent nos autorités aux réseaux sociaux tient non seulement de leur propre indifférence mais aussi du fait des internautes qui n’adoptent pas encore les bonnes habitudes.

Quelques raisons évidentes de ce manque d’engouement

L’ignorance (ou sa forme atténuée, l’indifférence)! Elle est sans doute très déterminante pour ne pas partir la raison principale pour laquelle l’on remarque toujours ce mutisme sur les réseaux sociaux. Certes, aujourd’hui un nombre incalculable de béninois utilisent les réseaux sociaux, Facebook en tête et les autres aussi comme Twitter, Tumblr ou YouTube. Le réseau social de Mark Zuckerberg est même devenu incontournable dans certaines couches de la population, notamment chez les jeunes. Mais tout ceci à quelle fin ? En effet, une majorité des gens continuent d’utiliser ces nouveaux médias comme de simples moyens de garder contact avec des amis, chatter, draguer ou partager des blagues et vidéos débiles. C’est-à-dire qu’on fait très peu d’utilisation professionnelle ou militante de ces réseaux. Par exemple, les médias traditionnels (radio, télé, presse écrite) qui devraient déjà commencer par utiliser ces nouveaux canaux ne le font pas. Il n’y a même pas un journaliste bien connu qui fait son buzz sur la toile ici.

En termes clairs, ils n’ont pas encore pris conscience qu’il s’agit littéralement de « nouvelles armes de destruction massive », pour reprendre une formule de Sinatou Saka (blogueuse et web-journaliste béninoise), à leur portée et qu’ils doivent savoir utiliser pour influencer les actions et les décisions politiques même au sommet de l’État. Du coup, les autorités et les hommes politiques ne se pressent pas pour assurer leur défense en ligne, si l’on reste dans cette veine métaphorique. De ce fait, certaines personnes bien avisées n’hésitent pas à profiter du vide en créant des comptes parodiques en lieu et place des comptes réels. C’est le cas par exemple de la SBEE  (Société Béninoise d’Énergie Électrique) qui est bien parodiée sur Twitter pour ces délestages intempestifs.

Quelques efforts louables…

Il est vrai que les béninois en général et les autorités en particulier ont encore beaucoup à faire dans le domaine des médias sociaux. Cependant, le tableau n’est pas si sombre qu’il y parait. Il y a, en effet, des efforts louables qui sont faits tant par des individus, jeunes ou plus âgés mais aussi quelques rares institutions ou organisations qui sortent du lot. C’est pour cela que je voudrais rendre ici un hommage bien mérité à certaines personnes ou structures. C’est par exemple le cas du quotidien ‘’La Nouvelle Tribune’’ qui assure une parfaite couverture en ligne et notamment sur les réseaux sociaux (Facebook et Twitter). Je saluerai aussi les efforts de Capp FM, Radio Tokpa etc. Certaines organisations comme l’UAC (Université d’Abomey-Calavi) sont aussi à féliciter. Par ailleurs, nous connaissions déjà le ministre Marcel de Souza sur Twitter, mais au lendemain du dernier remaniement, nous avons aussi vu arriver le ministre des télécoms M. Komi Koutché.

En définitive, pour un accro des nouvelles technologies, d’internet et surtout des réseaux sociaux comme moi, on est souvent écœuré de voir que nous, Béninois, sommes encore en retard sur certains de leurs usages. Cependant, j’ose espérer que nous y arrivons à grands pas !


Bienvenue sur Béninoscopie

Bonjour et Bienvenue à tous
Bonjour et bienvenue à tous par Knowtex, via Flickr CC

 

Lundi 07 Octobre 2013, mon téléphone sonne vers seize heures. C’est un mail. Et c’est Ziad qui m’annonce que je suis devenu mondoblogueur pour le compte de cette nouvelle saison qui commence. Je suis très content car c’est un rêve que je caressais depuis quelques mois que j’ai commencé par bloguer.

Alors, m’inscrivant dans une pure tradition africaine, et après avoir pris le temps de personnaliser ce blog, je voudrais d’abord, dire ma révérence à tous les anciens blogueurs. C’est-à-dire, non seulement ceux qui étaient là depuis la première saison, mais aussi nos ainés de la saison dernière. C’est aussi l’occasion pour moi de me présenter brièvement et de présenter la ligne éditoriale de ce blog.

D’abord, je tiens tout particulièrement à remercier  Sinatou Saka qui, de loin (on s’est rencontré quand même une fois au passage), m’a beaucoup inspiré par son travail et son engagement. J’ai aussi beaucoup appris d’autres mondoblogueurs (je ne citerai pas de noms, ils se reconnaitront) que j’ai pris l’habitude de lire depuis quelques temps déjà. Ils sont nombreux avec qui je suis en contact depuis des mois avant d’intégrer aujourd’hui la plateforme Mondoblog. Tous mes encouragements vont également à l’endroit de toute l’équipe de Mondoblog et l’Atelier des médias.

En ce qui me concerne, Maurice THANTAN, c’est mon nom à l’état civil. Je suis énarque, titulaire d’une licence professionnelle en Administration du Travail et de la Sécurité Sociale. J’ai une réelle passion pour la radio, RFI en particulier (lauréat du Prix Club RFI meilleur auditeur du Bénin 2009).

Étant littéraire à la base, j’ai aussi une grosse passion pour les livres et le cinéma. Malheureusement chez nous, il n’y a pas de bibliothèques sérieuses ni de salles de cinéma. Je me contente alors du petit fonds, qui n’est pas des moindres d’ailleurs, de l’Institut français du Bénin (ex- Centre Culturel Français) pour assouvir ces deux passions. Par ailleurs, j’écris aussi sur avenue229, une plateforme de blogueurs béninois.  Et on va s’en arrêter là pour le moment.

Pour ce qui concerne ce blog, je voudrais l’inscrire dans la droite ligne de ce que je fais déjà ici. En effet, le nom ou le titre du blog est Béninoscopie. Il n’est rien d’autre qu’un néologisme fondé sur les mots « Bénin » et « microscope ». Donc,  Béninoscopie se propose de scruter la société béninoise. Il s’agit en fait de traiter de tout ce qui fait l’actualité ou le buzz dans la population béninoise. Il s’agira de faits de société en très grande partie.  Je me propose donc de décrypter tous les événements, faits et actualités qui par leur caractère populaire, les rumeurs qu’ils soulèvent ou les conséquences qu’ils entrainent dépasseraient le simple cadre de la politique ou de l’économie, du religieux ou de la santé, du sport ou de la culture etc.

Béninoscopie va traiter de ce qui fait à la fois la particularité et la diversité de la société béninoise. Ainsi, vais-je traiter des sujets ayant rapport aux traditions, aux habitudes et manières de faire qui sont répandues au Bénin et font partie de notre patrimoine national. Je traiterai également de nouvelles habitudes nées de la rencontre avec le monde occidental et du développement de nouveaux outils de communications par exemple. Sur ce blog, j’essayerai de traiter tous ces sujets sans aucun parti pris et avec le plus d’objectivité possible afin d’apporter sa pierre à l’édifice d’une société plus responsable et mieux respectable. Il peut être un moyen aux béninois de la diaspora mais aussi à d’autres curieux de découvrir ce qui bouge ou ne bouge pas dans notre pays et de rester au courant de l’évolution des idées et des faits.

Alors, cela dit, je souhaite la bienvenue à tous. J’espère que nous passerons de bons moments ensemble. Nous pouvons passer aux choses sérieuses maintenant, car le prochain et vrai premier billet est pour très bientôt. Restez scotcher.

Bonne lecture et au plaisir.