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VIDEO : Salif Keita vous raconte sa Coupe du monde !

EXCLU | Il est l’un des représentants les plus célèbres du football africain. Le Malien Salif Keita, ballon d’or africain en 1970, a livré à notre Observateur Moctar Barry ses impressions sur cette Coupe du monde juste avant la finale. Et tout le monde en prend pour son grade ! Regardez les vidéos !

La participation des Africains à cette Coupe monde 2014 n’a pas failli à la tradition. Manque de préparation, grève des primes, soupçon de match vendu, arbitrage et valse d’entraîneurs ou de l’équipe fédérale telle est la rançon des équipes africaines. Pour ce Mondial l’Afrique a réussi à placer deux représentants en huitième de finale. Mais au vu des matchs selon plusieurs observateurs et non des moindres, l’Afrique aurait pu aller loin.

Le manque de préparation

Tout d’abord Salif Keita  pointe du doigt le manque de préparation. Les équipes africaines préparent le Mondial en quatre mois tandis que leurs coéquipiers des autres pays le préparent durant quatre ans. L’ancien joueur s’insurge contre les promesses non tenues qui conduisent aux grèves dans les sélections africaines.

« Je n’ai pas aimé la manière, mais dans le fond, les joueurs avaient sûrement raison sur les problèmes de primes »

Le Cameroun et son plan secret

C’est un Salif Keita qui semble un peu agacé quand je lui parle du Cameroun. Pour lui, les Lions indomptables avaient un « agenda secret ». En effet les Camerounais avaient déjà joué la première mi-temps de leur premier match à Yaoundé avant d’atterrir au Brésil.

Trois matchs autant de défaites avec neuf buts marqués, euh encaissés pardon, et un but marqué, le Cameroun fait moins qu’en 2010. Au Mondial sud-africain le Cameroun avait encaissé cinq buts contre un marqué.

« Ils avaient autre chose dans la tête »

La Côte d’Ivoire : comme d’hab

Les Eléphants avaient leur destin en main depuis le début du tournoi selon Salif Keita. Et rien n’explique l’élimination de cette équipe de Côte d’Ivoire qui n’avait aucun problème administratif.  A y voir de près, les Ivoiriens ayant parié sur l’incompétence de Sabri Lamouchi, ce qui devait arriver arriva.

C’est l’un des maux des équipes africaines. La politique du  » ôte-toi que je m’y mette « . Pousser Lamouchi pour qu’il ne fasse pas mieux afin de le faire valser illico presto. La Côte d’Ivoire fait piètre figure par rapport à 2010.

En effet les points ne varient point, quatre (un match nul une victoire et une défaite) de part et d’autre. Mais elle encaisse plus qu’en Afrique du Sud. Elle a marqué quatre buts à chaque fois mais en a encaissé un but en 2010 contre cinq en 2014. Écoutez ce que dit Salif Keita à propos de la Côte d’Ivoire :

« Ils avaient la qualification au bout du pied »

Ghana : les dollars précèdent la gloire

Une autre déception. Etant logé dans une poule dite de la mort; les Black Stars ont senti le coup jouable après leur défaite face aux Etats-Unis et leur nul héroïque face à la Nationalmanchaft.  Mais entre-temps au lieu de se concentrer sur le match contre le Portugal, nos Black Stars ont fait pire que certains autres à Knysna. Ils refusent le paiement par virement bancaire.

Un avion avec la coquette somme de 3 millions leur est envoyé. L’image de John Boye embrassant l’enveloppe de 100 000 $ fera le tour du monde. Cette image est plus ternie après leur élimination avec des propos injurieux à l’encontre du confrère de RFI Olivier Pron. Le Ghana sort par la plus petite porte.

Sorti en 1/4  de final par l’Uruguay en 2010, les Black Stars n’atteignent même pas le cap de 1/8 de finale.  Une commission d’enquête a été mise en place afin de situer les responsabilités et Kwassi Appiah maintenu à son poste a promis d’instituer la signature d’un code de bonne conduite comme condition d’accès à l’équipe nationale à l’avenir. Pour Salif Keita, c’est le gâchis de cette Coupe du monde.

« Les problèmes de primes … »

Nigeria : le syndrome de l’ingérence 

Les Super Eagles ont volé plus haut qu’en 2010, mais cela n’empêchera pas Steven Keshi de quitter la sélection pour celle des Bafana Bafana dit-on. Le comble, c’est ce bras de fer éternel avec la FIFA.

On se souvient qu’après le Mondial de 2010 le président Goodluck Himself avait pris des mesures à l’encontre de la NFF, mais a vite déchanté après les sanctions de la FIFA. Pour Salif Keita, sans ce manque de constance, le Nigeria aurait pu surprendre la France.

« Se concentrer du début à la fin »

L’Algérie : la vraie bonne surprise

Selon Salif Keita, l’Algérie de Madjid Boughera a donné le maximum en faisant douter la Nationalmanschaft jusqu’à la dernière minute. L’Algérie a atteint pour la première fois le cap des huitièmes. c’est naturellement que sa prestation a été saluée sur le continent.

Pourtant personne ne vendait cher la peau de l’ours. Le coach Vahid malgré les divergences avec ses employeurs a prouvé de quoi il était capable. C’est encore une fois Salif Keita qui a raison lorsqu’il affirme qu’il faut se préparer dans la durée. Vahid est en place depuis 2011 ce qui n’est pas le cas des autres sélections.

« C’est l’équipe qui a le plus épaté les Africains »

Et maintenant ?

Voilà en somme la participation de l’Afrique. Elle n’est pas brillante au regard des possibilités. Une chose est sûre, les choses ne seront plus comme avant. On a l’impression qu’ils mettent le paquet pour participer à la Coupe du monde et se tenir à « l’essentiel ».

Mais cet échec selon Salif Keita se trouve aussi au niveau de l’équilibre. Dans une équipe comme celle du Japon ou même celle de l’Iran, les footballeurs ont tous le même niveau tandis qu’en Afrique c’est l’effet pyramide avec les meilleurs attaquants du monde devant et un gardien de but ou des défenseurs qui évoluent dans des clubs de D2.

« Je voyais 2 ou 3 équipes africaines plus loin que ça »

 

Bientôt finie la Coupe du monde, place à la Coupe d’Afrique des Nations, la vraie, là au moins l’Afrique est sûre de l’emporter.

Moctar BARRY Observateur France 24


Quand le foot rencontre le reggae !

Tiken Jah Fakoly, un des plus célèbres reggaeman ivoirien, était de passage à Bamako pour la sortie de son dernier opus « Dernier appel ».  Mondial oblige, il s’est confié à notre contributeur, Moctar Barry, et n’a pas résisté à la tentation du supporteur.

Pour le mauvais début des africains, il estime qu’ils ne sont pas les seuls à la traine évoquant l’Espagne, l’Angleterre et le Portugal. Cliquez sur la vidéo pour écouter ses réponses  avec en bonus une petite chanson a capella en soutien aux équipes du continent africain !

 

Moctar BARRY à Bamako, Mali


TÉMOIGNAGES : El Hadji Diouf, Ben Badi et Seydou Keita se prononcent sur les chances de l’Afrique

VIDEO | Les internationaux africains ont répondu à  l’appel au match de gala « Sidafoot »  de Bamako ce dimanche 8 juin. Sous un soleil de plomb, les Bamakois ont prit d’assaut les gradins du stade Modibo Keita. En marge de ce match, quelques internationaux se sont prononcés sur les chances des équipes africaines. Ben Badi, El Hadji Diouf et Seydou Keita livrent leurs pronostics à Moctar Barry, Observateur de France 24.

Initialement prévu à 16 heures, c’est finalement à 19 heures que Seydou Keita – futur societaire de l’AS Roma, en ITalie – a foulé la pelouse du stade omnisport en compagnie de El Hadji Diouf, Khalilou Fadiga, Ferdinand Koly (Senegal), Abdoulaye Traore « Ben Badi » et Oumar Ben Salah (anciens internationaux ivoiriens et champions d’Afrique 1992) ainsi qu’un bon nombre d’internationaux maliens à l’image de Adama Tamboura, cheick Fantamadi Diarra, Soumaila Coulibaly, etc.

Placé sous le signe de la paix et de la réconciliation au Mali, ce match opposait les internationaux aux locaux du Stade Malien de Bamako. Les stadistes ont sans détour laminé l’équipe des internationaux par un cinglant 5 buts à 1. Au-delà de ce match, ce fut les retrouvailles entre le public et ses stars. L’occasion fut belle pour recueillir les impressions de quelques uns.

Ben Badi : « Trois équipes africaines en huitièmes !« 

L’ancien international ivoirien Abdoulaye Traore – dit Ben Badi – pense cette fois que les pachydermes vont enfin vaincre le signe indien. Il admet avec ironie qu’elle a fait partie des favoris à chaque édition. Comme certains il déplore le manque de cohésion de l’équipe malgré les individualités, mais conclue en pronostiquant trois équipes africaines en huitièmes.

Seydou Keita : « J’espère qu’une équipe africaine ira en quarts »

Seydou Keita en convalescence et tout nouveau joueur de l’AS Roma, croit également aux chances de l’Afrique à qui il souhaite bonne chance.

El Hadji Diouf : « 30 %  de chances pour l’Afrique« 

L’ancien international sénégalais Elhadji Diouf voit mal une équipe africaine franchir le cap du premier tour. Vue le confinement du favori ghanéen, la guerre des primes dans la tanière camerounaise ou encore le manque de rigueur des Aigles et des Fennecs font croire que l’Afrique n’ira pas loin à cette Coupe du monde.

Ce mondial comme tous les autres d’ailleurs lui rappelle un certain Mondial 2002, au cours duquel les Sénégalais ont mangé du coq avant de voir le rêve stopper en quart par Akan Sukur et la Turquie.

Chacun s’assoit… 

Les inquiétudes d’Elhadji Diouf rejoignent celles de nombreux Maliens qui ne vendent pas cher la peau des équipes africaines. En effet la récente crise au sein des Lions indomptables montre combien l’Afrique est mal partie encore sur un domaine. La faute à ses dirigeants. Comme on ironise souvent en Afrique :  » chacun s’assoit et Dieu le pousse »...

Moctar BARRY, Observateur de France 24 à Bamako (Mali)