Steaves

Ma petite histoire à vélo

imageIl y a des années, pendant mon enfance, quand je devais avoir entre 7 et 8 ans, je vivais dans une petite parcelle à Baixa (aujourd’hui Mutamba) dans la ville de Luanda. J’ai appris à faire du vélo là-bas, au milieu d’une rue, surplombée d’une pente assez impressionnante pour moi. Je passais des heures à descendre cette pente dans un seul but: aller le plus vite et le plus loin possible. Jusqu’au jour où je finis par effectuer la descente de trop. La chute quoi. J’ai fini ma course sous un camion garé. C’est à ce moment précis que j’ai décidé de ne plus jamais remonter sur un vélo. J’étais traumatisé par ce petit accident.

La peur de monter sur un vélo

En vacances, entre amis, j’ai toujours réussi à esquiver les invitations de promenades à vélo. Je prenais plaisir à expliquer volontairement devant tous mes camarades que je ne savais pas monter à vélo. Je pouvais lire du mépris dans leur regard, c’était un peu honteux, mais que voulez-vous ? A cet âge là, je m’en fichais de leur mépris et leur avis, j’avais juste peur de tomber à nouveau.

On ne m’avait pas vraiment laissé de choix

Les années sont passées, nous avons quitté Luanda, en Angola, pour les études à  Lubumbashi, en RDC. Je n’ai jamais vraiment eu besoin d’un vélo, l’attention était portée ailleurs : études, foot, natation…
A 18 ans, quand je devais entrer à la fac, il s’est posé un sérieux problème de transport. J’habitais le quartier Makomeno, à plus de 9 km du campus de l’UNILU (Université de Lubumbashi). L’université, à cette époque, ne disposait pas de transport pour ses étudiants et trouver une place à bord d’un transport public était un vrai casse-tête.

On ne m’a pas vraiment laissé le choix. Un matin, je suis allé droit dans un magasin me payer un vélo. Je savais exactement comment je voulais qu’il soit: je voulais un vélo qui fasse garçon, sans panier, ni porte bagage et surtout pas un VTT. Par ailleurs, je ne voulais pas quelque chose de cher. Premièrement parce que je ne roule pas sur l’or (mais sur bitume et terre battue) et deuxièmement, je voulais m’assurer d’en faire un véritable usage, que ce ne soit pas un caprice, qu’on ne l’utilise pas qu’une fois tous les 6 mois.

En quittant le magasin, je suis reparti à pied et surtout en poussant ce maudit vélo. Je confesse ce secret que j’avais toujours réussi à dissimuler. En retour, j’ai eu en face de moi la réaction familiale qui s’avérait salvatrice « et bah ? C’est pas grave ? Tu vas apprendre à en faire ». A ma grande surprise, aucun jugement. Je suis resté une heure dans une ruelle (avenue du cuivre) à faire des allers retours. Un mètre. Puis deux. Puis cinq… Puis, j’ai roulé tout le long de la ruelle. C’était parti. Ce jour là, j’ai fait un grand tour à Makomeno. Bref, c’était le début de mon aventure à vélo.

Il est beau de découvrir une ville en pédalant plutôt qu’en voiture

Pendant 3 ans, je traversais des avenues, des quartiers, puis des communes, en pédalant non seulement pour atteindre mon lieu d’études, mais aussi pour découvrir toute la ville de Lubumbashi. Rien ne m’échappait. J’étais toujours à l’heure et jamais en retard. Je trouvais que Lubumbashi était beaucoup plus beau quand on le regardait en pédalant, qu’en voiture.

Il y a 5 ans que je suis rentré à Luanda. Les temps ne sont plus les mêmes. Il est très difficile de rouler à vélo dans cette ville. C’est très dangereux. Il y a tellement des voitures et pas suffisamment d’itinéraires protégés pour les cyclistes. A cela, il faut ajouter des températures élevées qui ne facilitent pas tellement la pratique.

Récemment, j’ai acheté un vélo pour enfant à ma fille de 4 ans, qui apprend à rouler à l’intérieur de la parcelle, je ne sais pas si elle saura rouler un jour sur les grandes artères de la ville. Mais quand je la vois rouler, tomber et reprendre, un petit sourire traverse mon esprit, me rappelant mon petit accident et cette petite peur d’enfant, mais surtout, la honte de pas savoir faire du vélo à 18 ans.


FIFA : candidature de Ginola une affaire de gros sous

imageDavid Ginola est candidat à la présidence de la FIFA, comme c’est le cas de Jean-Luc Melechon à la présidence de la république française (qui se présente à chaque échéance électorale sachant qu’il va perdre).

Au début, j’avais envie de rire, puis je me suis dit pourquoi pas lui ? Parce qu’il est dans l’air d’un temps où tout est paris, tout est marketing. Il fallait donc que Ginola officialise sa candidature pour que l’on découvre cette face El Magnifrico de celui qu’on avait coutume d’appeler El Magnifico.

Pourquoi se lancer dans une campagne perdue d’avance

La sympathie, le charisme et la sincérité du grand présentateur de la première League anglaise sur canal+ sont des atouts qui poussent à priori, à lui donner le crédit. Ginola contre Blatter, oui, pourquoi pas ? Même si j’y croit peu. Pour gagner le cœur de la vielle dame FIFA (certes toujours sensible à la séduction), l’apparence seul ne suffit pas, l’ancien parisien, a besoin des idées révolutionnaires, ce que ce dernier a reconnu volontiers, lâchant que lui et ses adversaires parlaient des mêmes choses. Donc moins innovant que les autres.

Une candidature pour se faire un coup de pub

Ce qui m’a pris de court, c’est que pour annoncer sa candidature, Paddy Power, un organisme irlandais de paris en ligne a versé à Ginola 327 000 Euros (250 000 Livres). Et là, j’ai été irrité. Car Ginola et sa candidature n’ont rien avec le foot ni la FIFA. La candidature de Ginola est une affaire de pari et de gros sous. Je n’ai plus eu envie de rire. Et si je juge aujourd’hui Ginola, ce n’est plus sur son apparence. Quant au charisme, je l’estime dévoyé, avili, sali. Ginola n’est plus que beauté du Diable, perverse et trompeuse, malsaine et falsifiée. Je n’ai plus envie de rire. Plus du tout. J’ai surtout le sentiment d’être trahi. D’être pris pour un idiot, un sot, un gogo à qui l’on peut raconter n’importe quoi.

Ginola se fiche de nous, de vous, de moi, de la terre entière. En clair, tout ce cinéma qui entoure la candidature de Ginola me paraît comme un conte de fée digne d’un candidat de secret story.


On est tous Charlie (troisième et dernière partie)

imagePaix à vous frères musulmans du monde entier et plus particulièrement de l’hexagone, pour qui je ressens beaucoup du mal aujourd’hui. Vous et votre belle religion ainsi souillée, humiliée et pointée du doigt. Oubliés votre force, votre énergie, votre humour, votre cœur et votre fraternité est injuste et un déni de laïcité pour la France.

Ensemble j’aurais voulu réparer cette injustice avec mes anaphores et litanies comme Hollande au cours du débat télévisé de l’entre-deux-tours face à Nicolas Sarkozy, le 2 mai 2012. Je ne dirais cependant pas « Moi président », mais plutôt « Moi Charlie »

Moi Charlie, Je rêve d’une France, où toutes les extravagances vestimentaires seraient possibles et où il serait facile de circuler dans les rues, sans qu’on se préoccupe de savoir à quelle religion appartient tel ou tel individu.

Moi Charlie, je ne jugerais personne pour sa couleur, sa religion, ou son prénom. Je me battrais à arme égale: crayon pour crayon, parole pour parole, caricature pour caricature…

Moi Charlie, Je rêve d’une France où on ne dirait plus que les Français sont islamophobes, racistes, xénophobes et dont l’amalgame islam = terrorisme serait banni

Moi Charlie, je rêve d’une France qui accepte la façon dont les musulmans vivent leur foi, et où les musulmans respectent la façon dont la France conçoit l’exercice d’une religion dans la sphère publique

Moi Charlie, Je rêve et je me plais à imaginer une France où les manifestations des croyances individuelles seraient redevenues du strict domaine de l’intime et du privé.

Moi Charlie, Je rêve d’une France où le magique serait exclus de la sphère publique, où l’instruction des enfants serait redevenue une valeur incontournable pour les familles et où l’adhésion à la langue nationale serait totale.

Moi Charlie, Je rêve d’une France où il serait naturel que l’on demande aux étrangers de se plier aux us et coutumes du pays.

Mais, moi Charlie, je rêve aussi que la France réponde à al Qaïda au Yémen et à tous les terroristes du monde entier en ce terme: « vous nous avez déclaré la guerre et bien, vous allez la perdre. Nous ne vous lâcherons pas, nous irons vous chercher partout où vous êtes, cela prendra le temps qu’il faut mais nous allons vous faire payer pour vos actes lâches et barbares. Et chaque fois que vous aurez cette idée de recommencer, nous vous le ferons regretter. En ce qui concerne le terrorisme, nous appliquerons la tolérance « Zéro » et quoiqu’il en coûte, nous vous arrêterons ».


On est tous Charlie (deuxième partie)

imageQuelque chose s’est produit hier. Oui, quelque chose pourrait rejaillir enfin sur l’état de la république française, généralement décrit comme dépressif, morose, en proie à de la défiance à l’égard de la classe politique.

On disait des Français, passifs, indifférents, dépolitisés… On les a découvert dimanche, réactifs, rassemblés, mobilisés comme rarement. C’est un moment de grâce, d’émotion, qui a semblé s’être emparé de la France, malgré les morts, le sang, la stupeur et le deuil. Un de ces moments d’histoire comme la France n’en a jamais connu. Même s’il faut se garder de tout triomphalisme, de toute naïveté, on peut se demander jusqu’où faut-il remonter dans l’histoire de la France pour retrouver un tel moment. Face à ces terroristes, qui, à l’évidence, ont mis en cause les valeurs françaises, son histoire et ses racines, hier, il s’est manifestée une sorte de pulsion de vie, un désir de vivre ensemble et d’alerte contre le terrorisme.

« Je suis Charlie, je suis juif, je suis policier ». Ce slogan résumait l’hommage rendu aux victimes des attaques : douze morts dont sept journalistes et deux policiers abattus mercredi dans l’attentat contre l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, une policière tuée jeudi et quatre juifs tués dans la prise d’otages vendredi dans un supermarché casher à Paris.

À Paris, comme dans les restes des villes et villages de France, près de 4 millions des français ont marché pour dire « non » à la terreur et « oui » à la liberté. Sans compter ceux qui, ne pouvant participer à la marché ont montré leur attachement à la liberté et leur soutien aux familles des victimes avec leurs chansons, leurs écrits, leurs dessins ou leur cœur.

Merci donc à la France et au peuple français pour avoir alerter le monde sur la menace réelle que représente aujourd’hui le terrorisme à l’ordre régional et mondial et dont personne, en particulier dans l’environnement immédiat, ne peut plus ignorer.


On est tous Charlie Hebdo (1ère partie)

Tous les mots ont été dits et l’on ne sait plus lesquels choisir pour décrire ce que l’on ressent après l’attentat contre Charlie Hebdo. C’est que tous les mots sont justes : révoltant, odieux, horrible, injuste. Injuste comme peut l’être toute action terroriste, technique de guerre qui frappe, hors du cercle des combattants, des civils innocents.

Les familles des victimes, en tout premier lieu, ont droit à nos condoléances. Cependant, force est de constater qu’après l’horreur des actes, l’horreur des mots débarque. Et hier, j’étais vraiment sidéré par des propos des certains hommes politiques et journalistes de l’extrême droite. Il faut savoir garder notre capacité de raisonner sans se laisser aller à la fureur.

C’est ici que la France devra tirer des leçons du 11-Septembre. Ne pas avoir peur du terrorisme. Car la peur est décidément mauvaise conseillère. Elle a conduit l’Amérique à faire fi de ses propres principes en collectant toutes les informations possibles sur ses propres citoyens et sur des alliés aussi insoupçonnables qu’Angela Merkel. Cette même hantise aveuglante du terrorisme l’a aussi menée à mettre en place un réseau mondial de torture, redoutable de cruauté si ce n’est d’efficacité pour contourner ses propres règles.

La France qui a été fondée sur des valeurs républicaines et laïques devrait donc faire preuve de beaucoup de maturité et ne pas se verser dans l’amalgame islam = terrorisme trop souvent insinué par une frange d’extrémistes de la droite. Car ce que veulent ces fous furieux qui tuent au nom de Dieu, c’est la division et le lynchage de paisibles citoyens musulmans.

On n’est pas chez les bisounours, mais tant que certains penseront que le meilleur moyen de combattre l’autre est de le foutre dans un bateau, la France ne pourra pas avancer. C’est en prenant le meilleur de chacun qu’on peut avancer et non pas en prenant le pire de la pensée humaine ! Pour lutter contre ces fanatiques, il n’y a que l’échange, l’écoute , la solidarité et sa  » foi  » républicaine qui peut aider la France ! l’obscurantisme et le racisme n’a jamais fait avancer l’humanité.


Le cheval de Troie

image« Je crains les Grecs, même lorsqu’ils apportent des présents ». Ces paroles sont une mise en garde du prêtre Laocoon à ses compatriotes Troyens qui se divisent sur le sort à réserver au grand cheval en bois qui vient d’être abandonner par les grecs: Faut-il le faire entrer dans la ville ou le détruire. La suite de l’histoire du cheval de Troie, tout le monde la connaît.

Des cargos qui accostent ces jour-ci sur les côtes européennes chargés de centaines des réfugiés musulmans de divers nationalités m’ont vite fait penser à cet événement légendaire grec.

Comme sur le rivage de Troie, ne pouvant rentrer anonymement en Europe après avoir combattu auprès de l’État islamique, des guerriers musulmans se furent désormais déguisés en réfugiés et cachés dans de grand chevaux de bois voguant sur la Méditerranée. Arrivés sur les cotes italiennes, ils furent accueillis comme un cadeau des dieux : ils offraient une nouvelle occasion aux Européens de réparer leurs abjects crimes coloniaux en ouvrant les bras aux défavorisés.

Qui sont les plus persécutés, en Syrie et en Irak ?

Ce sont les Chrétiens, les Yezidis, les femmes, les vieillards, les enfants.

Y a-t-il des Chrétiens, dans les cargo qui « s’échouent » sur les cotes italiennes ? Pas vraiment. Il y a essentiellement des musulmans.
Des enfants, des vieillards, des femmes ?
Pas beaucoup, presque pas.
La grande majorité, ce sont des hommes seuls. Dont l’âge varie entre 25 et 30 ans. Calais en est le témoin.

Leurs parents et grands-parents, leurs familles, enfants, femmes, ne sont-ils pas
en plus grand danger qu’eux ? L’ONU parle d’un million d’enfants n’ayant même pas une couverture à se mettre sur le dos pour affronter l’hiver tandis que des « passeurs » auraient 2 ou 3 millions de dollars pour acheter des cargos et les abandonner ensuite, comme dernièrement ?

Des réfugiés

Les reportages se succèdent pour décrire leurs terribles conditions de vie et le fait qu’ils ont tout perdu. Ils ont à peine de quoi se nourrir. La moitié des 22 millions de Syriens tient avec moins de deux dollars par jour depuis deux ans, et ils auraient 3 000 dollars pour payer les passeurs (J’en ai vu un qui témoigner sur France 24 avoir payer 7 000 dollars) ?

Et si quelqu’un finançait plutôt le voyage de djihadistes déguisés en réfugiés ?

N’y a-t-il aucun pays musulmans où ces « réfugiés » pourraient trouver un abri ? 49 pays musulmans, la plupart sous habités, dont certains si riches qu’ils s’offrent
des entreprises européennes prestigieuses, ne veulent pas les accueillir ? Alors que
l’islam est une religion charitable qui fait le bien et apporte la lumière au monde ?
Pourquoi se « réfugier » en Europe où leur mode de vie, leur culture, la pratique
de leur religion sont si menacés et l’environnement si hostile, si islamophobe que
l’union européenne préoccupée envisage de promulguer des lois pour les protéger, alors qu’ils seraient si bien en terre d’islam ?

Posons le problème autrement. L’Etat islamique a d’énormes ressources financières, des banques, des puits de pétrole. Pour quelle raison se priveraient-ils d’affréter des chevaux de Troie, et faire embarquer quelques milliers d’islamistes qui attendront patiemment les ordres, une fois sur le sol européen ?


Afghanistan ou le bourbier vietnamien

Défaite amère, fuite honteuse; ils ont créé l’homme taliban pour vaincre les Russes, l’homme taliban les a vaincus, eux. Telle pourrait être la première phrase d’un roman de 13 ans d’une tragédie semée d’échecs et d’embûches. Dimanche, lors d’une courte cérémonie au sein du quartier général de l’Isaf, la force de l’Otan en Afghanistan a donc officiellement baissé son drapeau synonyme d’un départ précipité des troupes combattantes de l’Alliance, qui laissent derrière elles une insurrection talibane en progression.

Ils (les troupes américaines) s’étaient rendus en Afghanistan la tête dans les étoiles. Et pourtant, aujourd’hui, 13 ans plus tard, à l’heure du bilan, le constat est amer, triste et catastrophique. Plus de 3 485 morts côté coalition, des dépenses abyssales, une insurrection qui ne faiblit pas. Ce qui est sûr, les talibans sont devenus plus forts, et la culture du pavot a augmenté de façon exponentielle.

Personnellement, j’ai toujours pensé que l’ennemi à combattre en Afghanistan avait été mal défini. Le terrorisme n’est pas un ennemi ; mais une méthode de combat. Quant à la contre- insurrection talibane, elle aurait pu se révéler gagnante en Afghanistan si l’Otan avait envisagé de rester… 70, 80 voire 90 ans !


Rwanda’s untold story

imageCe week-end un ami m’a invité à assister le documentaire de la chaîne britannique BBC intitulé « Rwanda’s untold story » (en français: l’histoire du Rwanda jamais contée ). Un documentaire à charge contre le président rwandais Paul Kagame, l’accusant de crimes de guerre pendant le génocide, de massacres des réfugiés Hutus en RDC, d’assassinats politiques et d’être responsable de l’attaque contre l’avion du président Habyarimana.

Personnellement, je suis convaincue qu’un autre élément a été déterminant dans la façon dont j’ai reçu ce film en pleine gueule. Je l’ai recommandé à tout mes amis… tout en précisant que je n’ai en fait pas « passé un bon moment » tout au long du film. J’étais tendu comme je ne l’ai jamais été devant un film. Le témoignage de la jeune femme belgo-rwandaise Hutus, Marie qui en larme, raconte les atrocités commis par l’Armée Patriotique Rwandaise (APR) contre des réfugiés rwandais hutus qui étaient en République Démocratique du Congo entre 1996-1998 a retenu tout mon attention et à la fin du film que des questions.

Le régime rwandais inquiète. Il parait frappé d’un émoi persistant que quelqu’un d’autre raconte une version différente du génocide que celle raconté au paravant. Le régime rwandais malgré les décidances semble ne pas sombrer mais flotte difficilement, que vaut-il ? Où va-t-il ? Que peut-il ? Et je m’interroge sur le cas Kagame? Est il encore un colosse ? Ou simplement un géant au pied d’argile? Et je me demande si Londre et Washington continuent (encore) à soutenir ce régime autoritaire ? Et j’augure que, peut être, Kagame est devenu très encombrant après autant d’accusations, qu’il vaut mieux être lâché. Et je m’inquiète… Mais ai-je raison de m’inquiéter?

Question de rabat-joie, je l’admet. Question nécessaire, en vérité. Question incontournable. Question qui ne peut pas ne pas être posée, car c’est la première fois qu’une chaîne britannique met en cause ce régime. Je ne veux préjuger ici de rien. Ni accabler. Ni acclamer. Juste s’interroger. Sursaut ou sursis pour Kagame et son régime ? « Interroger, c’est enseigner » Xénophon.


Forum de Dakar : l’union fait la force

Forum de DakarDepuis quelques jours, La presse ne parle plus que de ça. Pour être plus précis, on ne parle que de lui. Lui, c’est le président tchadien. Une fois de plus, monsieur Idriss Deby a créé le coup d’éclat à Dakar lors du forum sur la paix et la sécurité en Afrique. le Président tchadien s’est lancé dans une critique amère et violente contre l’intervention de l’OTAN en Libye, qui a, selon lui, provoqué le chaos libyen et déstabilisé le Mali. “La solution n’est pas aux mains des Africains mais entre les mains de l’Otan. Après avoir assassiné Kadhafi, il n’y a que l’OTAN qui a les moyens nécessaires de résoudre donc la crise en Libye”

Sur le fond, personne ne peut lui donner tort. La déstabilisation du Sahel est dû en grande partie à l’intervention de l’OTAN en Libye où plusieurs mouvements islamistes les plus radicaux ont profité de la situation pour déstabiliser le nord du Mali et créer le chaos en Libye. Fermer les yeux serait de la complicité. Mais il y a le moment et la manière de le dire. On ne s’adresse pas à une institution aussi forte comme l’OTAN, comme on le ferrait à son fils ou à un mauvais élève. Pourquoi cette sortie publique humiliante ? Pourquoi ne pas avoir souligné les progrès réalisés par la France au Mali ? On peut se demander les motivations de cette « franchise » inhabituelle.

Curieusement, ce n’est qu’à Dakar et devant Yves Le Drian (ministre français de la défense) que Monsieur Deby suscite la polémique. Le Drian et la France seraient ils plus susceptibles que les autres ? Non. Je pense que le président tchadien leur réserve des propos qu’il ne se permettra pas ailleurs, principalement devant un John Kerry et les États-Unis. Je ne me souviens pas avoir déjà entendu Monsieur Deby s’adresser de la sorte à un chef d’Etat occidental.

Personnellement, je suis plus enclin à penser que les propos de Monsieur Deby ont été dictés par une opinion publique tchadienne pragmatique et intransigeante qui en a marre de voir ses fils mourir hors de ses frontières. Bien qu’ils soient encore présent au Mali, on l’a vu, Deby n’a pas hésité de retirer ses troupes en Centrafrique juste pour une déconfiture.

A priori, je préfère le franc-jeu diplomatique à l’hypocrisie de certains discours. Mais l’honnêteté ne doit pas nous dispenser du respect. Il n’y a pas de doute, nous avons l’un et l’autre (Afrique et OTAN) tout à y gagner d’un partenariat fort et ambitieux de lutte contre le terrorisme. Travailler ensemble est donc une nécessité.


Angola: quand vivre devient survivre

CorruptionNotre terre est rouge et notre or est noir, nos pierres sont brillantes et nos rivières ne tarissent pas d’or blanc. Pourtant nos robinets sont secs et le panier de la ménagère vide. Ici, la société est divisée en deux. Vivre est devenu survivre, tu règnes ou tu crèves et rien entre les deux. Chaque jour le luxe le plus indécent côtoie la misère la plus criante et ainsi va notre quotidien.

La corruption est devenue monnaie courante et dévaliser les caisses de l’Etat n’a rien de surprenant. Ici il n’y a vraisemblablement pas de raison de demander des comptes à ceux qui nous dirigent. Juge et accusé fréquentent les mêmes endroits et mangent (parfois) à la même table.

Le culte du chef étant une valeur incontestable, personne ne semble préoccuper outre mesure aux fortunes colossales de certains prédateurs privilégiés du régime. Tout le monde étant (à son niveau) dans la même course pour un enrichissement illicite. L’opportunisme est ainsi devenu une religion.

Les caractéristiques dont présentent nos grandes villes sont comparable à celles d’une société féodale et « Paraître » est devenu sport national et cela a tout le niveau de la société. Du coup, tout le monde y va de sa manière ou de son pseudo caprice de star pour donner l’illusion de son importance et ainsi imposer le respect d’autrui.

L’homosexualité, la prostitution, le racisme, le trafic d’influence, la corruption, les inégalités sociales et même parfois le débat religieux sont devenus des sujets sensibles. Personne n’ose en parler par peur de s’attirer des ennuies.

L’Angola est donc un pays qui interpelle et qui bouleverse. il existe dans ce pays une véritable classe de prédateurs dont les avoirs se comptent souvent en centaine de millions, voire en milliard de dollars. Le pays est une manne sans fond pour qui sait l’exploiter. Mais le contraste entre ces privilégiés et le reste de la population est d’autant plus violent qu’il n’y a pas vraiment de classe moyenne dans ce pays.


Libération de Lazarevic: un sentimentalisme français excessif

Serge Lazarevic le dernier otage français dans le monde a été libéré il y a 72 heures. Le mercredi 10 décembre, à sa descente d’avion à l’aéroport de Villacoublay, j’ai été touché par l’émotion de retrouvailles et j’ai même dû écraser une larme de compassion après les accolades qui s’en sont suivi. Le sentimentalisme est une vertu bien sûr. Les Français ont pleuré, ils se sont épanchés, puis se sont embrassés. Mais je pense, la France en a fait trop.

Un grand pays comme la France et à sa tête François Hollande, ne devait-il pas faire plus de preuve de dignité et de grande retenue dans l’émotion. Ne fallait-il pas montrer une plus grande fermeté vis-à-vis des preneurs d’otages ?
Exhiber ainsi ses faiblesses, n’est-ce pas accroître la tentation de tous les ravisseurs potentiels du monde à recommencer.

La France ne peut pas, au Maghreb ou en Irak, faire la guerre à l’islam radical et à ses illuminés fascinés par la mort, tout en finançant parallèlement, sous la contrainte morale, ce même obscurantisme. Je ne crois pas à ce mensonge, qui veut nous faire croire « qu’aucune rançon n’a été versée« . Ma mémoire n’est pas courte pour oublier les 25 millions d’euros versés comme rançon pour libérer les quatre otages français d’Arlit (Niger). Mon constat ces derniers temps, est que la France au lieu d’être commandeur devient de plus en plus quémandeur et cela a plusieurs niveaux.

Le meilleur moyen pour moi, de démonétiser un otage, est de s’interdire tout recours à des transactions financières. François Hollande en début de son mandat avait pourtant assuré que la France ne paierait aucune rançon, mais je doute fort que cela soit vrai.


Tout est éphémère et en perpétuelle mutation à Luanda

Une vue aérienne du Marché Roque Santeiro
Une vue aérienne du Marché Roque Santeiro

Au delà des vieux batiments laissé par le colon portugais, rien ne résiste plus à la force du temps. A Luanda, les hommes comme les infrastructures publiques, rien ne vit plus longtemps. Tout est éphémère, tout se transforme, tout se métamorphose et tout est en perpétuelle mutation. On dirait qu’à chaque saison, ces lots de changement.

Il y a une certaine époque, où le plus grand nombre de commerce se faisait au marché Roque Santerio. On y vendait tout. Du charrois automobiles jusqu’aux légumes. En dehors du commerce, ce marché était réputé par le nombre très croissant des délinquants. Il ne se passait pas un jour sans qu’on y abatte un homme. La criminalité était à son paroxysme. Aujourd’hui Roque Santeiro a été rasé et a laissé place à des super-marchés, les criminelles ont été arrêté, les peu d’entre-eux qui ont réussit à s’échapper dans les mailles de la police, travaillent dans la clandestinité totale. Dieu merci, la ville à retrouver un nouveau souffle.

Les avenues de Luanda, après la pluie
Les avenues de Luanda, après la pluie

Avant l’organisation de la CAN 2010, la plupart des artères principales de la ville étaient plein de nid de poule. le ministère de travaux public a construit des nouvelles routes, en a bitumé des dizaines et désenclaver plusieurs quartiers. Du coup, le trafic est devenu fluide, à part quelques embouteillages aux heures de pointe. 5 ans plus tard, le trois quart (pour ne pas dire tous) des caniveaux ont bouché, les inondations sont légions et les routes ne sont plus en condition. C’est vrai, l’entretien n’est pas une spécialité locale. Il paraît que le mot n’a même pas d’équivalent dans nos langues nationales. On le confond le plus souvent avec arranger et nettoyer. Mais l’absence de service permanent de collecte des immondices n’aide pas aussi. Dans la plupart des quartiers de Luanda, les caniveaux (quand il y en a) servent de poubelles publiques et la population compte sur la force du courant d’eau pour évacuer les déchets vers la mer. Mais, lorsque plusieurs millions de personnes raisonnent de la sorte et que le sable s’en mêle, les pauvres collecteurs sont rapidement saturés et n’en peuvent plus.

Une avenue de Luanda
Une avenue de Luanda

A chaque saison de pluie son gouverneur. Depuis 2010 à ce jour, Luanda a changé 3 gouverneurs. De José Maria dos Santos jusqu’au nouveau entrant Graciano Francisco Domingo en passant par Bento Sebastião Francisco Bento, le casse tête des dirigeants de la capitale angolaise reste l’insalubrité publique. En tous cas, mon constat est que les affiches « ne salit pas ma ville » ou « ma ville n’est pas ta poubelle » ont disparu. Peine perdue ou objectif atteint ? Personne n’ose se prononcer.

Une chose est sure, il y a 8 ans, nous participions pour la première fois au mondial de football en Allemagne avec une sélection composé à 70 % des joueurs locaux, le mois prochain, nous serons absent de la CAN 2015 avec nos lots de professionnels.


A la recherche d’opportunité

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« Qu’est-ce que j’ai envie de faire aujourd’hui, que je n’ai jamais eu le temps de faire ? » C’est la phrase qui me vient à l’esprit lorsque j’ouvre les yeux le matin. Je suis chômeur. Je préfère dire, comme c’est tendance (notamment sur les réseaux sociaux), que je suis en « recherche d’opportunité ». Je ne sais plus quoi faire, j’espère simplement qu’un jour quelqu’un me donnera ma chance de travailler.

J’ai 34 ans, un âge où l’on s’imagine avoir une vie stable : un emploi que l’on aime, une maison, des enfants… Je suis sans emploi depuis 2004, l’année où j’ai fini mes études en sciences agronomiques. Un chômeur dit « longue durée ». Je suis père et mari depuis 4 ans .

Un projet de reconversion

Il faut en passer par là pour que les choses changent. « chômage », « crise ». Il faut se faire violence pour oser une démarche de reconversion. C’est la seule option de survie que j’ai trouvée : je veux devenir quoi ? Je vais devenir qui?
Retour à la réalité, remise en question et même regrets. Pourquoi ai-je choisi l’option sciences agronomiques ?
La recherche d’emploi est devenue un job à temps complet. Cela ne devrait pas être le cas. Moi, j’alterne travail et détente. C’est vital, car au niveau du mental, c’est les montagnes russes.

Penser à soi, se recentrer sur sa personne.

J’aimerais ne pas me culpabiliser et prendre l’opportunité de voyager, aller au musée, au théâtre… M’initier à des sports de combat et à la relaxation. Tout ça prend beaucoup de temps et d’argent, mais je n’ai plus d’argent, ni de temps. Je me suis transformé en petite reine du foyer : vaisselle, aspirateur, vitres, linge, repassage, bricolage, taxi pour madame et les enfants … Je m’éparpille, je me perds, puis je me retrouve.

Je rencontre des personnes qui vivent les mêmes choses : je ne suis pas fou. Même si la société nous le rappelle à chaque instant, je désapprends le fait que je me résume à un métier, une fonction. Durant ces années de chômage, j’ai plus appris sur moi qu’en 20 ans, sur le banc de l’école.


A toi président à vie, tripatouilleur de la constitution

imageT’as pas compris que tu n’es pas immortel et que ton règne n’est pas éternel ? que le temps est révolu et que tu ne sauras pas tripatouiller la loi fondamentale de la nation ? T’as pas compris qu’on trompe le peuple, une fois, deux fois, mais pas toujours? Pourquoi donc tiens-tu tant à rester sur ce fauteuil?

Où est Compaoré, où est Ben Ali, où est Kadhafi. où sont passé tous ces rois qui ont rêvé de l’immortalité sur le dos de leur pays? Ça fait très longtemps que tu devais partir, mais tu as réussit a t’accrocher, saches que cela ne va plus durer longtemps. Ton petit cinéma ne produira pas, car on ne te laissera pas une minute de plus, pas même une seconde de plus.

Regarde, combien étiez-vous encore hier à vouloir modifier la constitution, 8, 10. Le soulèvement populaire bourkinabè devrait vous servir d’exemple. L’Afrique a survécu au joug des grands dictateurs et des régimes d’oppressions. Elle les a chassés, tués et traînés tous dans la poussière. Tu n’es pas le premier colon de notre malheur et garde ça à l’esprit: ce peuple, même si aujourd’hui n’existe plus, n’est pas mort. Parole de Kamel Daoud

Ce n’est pas qu’on t’en veut, ce n’est pas que le peuple ne veut plus de toi, mais c’est la règle du jeu démocratique. Alors je t’ai prévenu, saches sortir par la grande porte, parce qu’une minute de plus, un cadavre de plus, ça sera trop tard.


A destination de Lubango, J’atterris à Cap Town

On est le 19 novembre 2014. Il fait chaud à Luanda. La météo a prévenue, il fera 33 degré, je dégouline de sueur, les routes sont presque déserte à part des véhicules qui roulent à grand allure. J’improvise un taxi pour m’amener à l’aéroport. Je dois prendre un vol pour Lubango (au sud de l’Angola), où je suis attendu pour une cérémonie de mariage de ma sœur.

On m’a prévenu, je dois arriver tôt, pour cela, il vaudrait mieux s’enregistrer en avance si je voulais prendre le premier vol. Ce n’est pas mon premier voyage en avion, les procédures d’embarquement, me sont donc bien familier. Dans la petite agence Taag de l’aéroport 4 de fevereiro, les voyageurs débordent, les valises n’en parlons même pas. Ma carte d’identité et mon billet d’embarquement ont été minutieusement vérifié dans un guichet.

Notre avion est près à embarquer. Petit trajet en bus, sur le tarmac de l’aéroport, on s’arrête au pied d’un avion. Il est 11 heures, heure local. Le soleil est haut, perché dans le firmament. Deux hôtesses nous accueillent au bas de l’avion, toutes souriantes. Billet d’embarquement présenté, je suis invités à prendre place dans un avion à 5 sièges en largeur. Et dès l’entrée de l’avion : musique lounge, eau minérale, lingettes rafraîchissantes, et cet air froid et sec, himalayen, que j’associe toujours aux voyages en avion. Je m’habitue de moins en moins au contraste avec le milieu extérieur. Mon siège est déjà occupé par quelqu’un d’autre, je ne me fais pas de soucis, car il y a une dizaine de sièges vide.

Alors que je venais de finir de m’installer, un homme, sûrement le steward s’approcha de moi, d’un air très aimable et essaya d’échanger quelques mots avec moi, comme j’étais le dernier à embarquer. Le jeune homme me demanda, avec un sourire jaune, en anglais, si j’étais Sud-africain. Sa familiarité me parut quelque peu déplacé et je lui répondis, avec mon accent lusophone, que j’étais angolais et je voyageais pour Lubango. Il me lança un accent de sourire et me répondit, les yeux brillants de malice, « ah bon, mais nous, nous allons à Cap Town ». Voyant qu’il ne quitterait pas son air moqueur, je me permis également un léger sourire et on en est resté là.

L’avion était prêt à décoller quand le commandant de bord prit la parole et nous informa sur notre voyage vers… Cap Town. C’est à ce moment précis que j’ai voulu me lever et me manifester, mais une hôtesse me tança et m’obligea de m’asseoir avec ma ceinture bouclée avant que j’aie pu ouvrir la bouche.

Après deux heures de vol, je me réalise qu’on a atterri à Cap Town et non à Lubango. Je ne suis pas seul heureusement, il y a un autre passager dans la même condition que moi. On demande à parler au commandant de bord pour lui expliquer le problème, billet d’embarquement à l’appui. J’insiste sur ma conversation ambigüe avec le steward et le fait que si l’hôtesse ne m’avait pas tancé, j’aurais pu changer d’avion à temps sans ce quiproquo.

Le problème est résolu au bout d’une heure, la compagnie a reconnu l’erreur et présenter des excuse, nous sommes invités à embarquer à nouveau dans le même avion jusqu’à Luanda. Ce n’est que le jour suivant que je rejoindrais Lubango.

 

PS: inspiré d’une histoire vraie, le personnage dans l’avion n’est pas moi


Je n’ai pas d’arme, arrêtez de tirer

Les États-Unis n’ont pas cessé de nous surprendre.

On connaissait le Patriot Act, cette loi qui permet à l’Etat américain de détenir sans limite et sans inculpation toute personne soupçonnée de projet terroriste.

On connaissait Guantanamo, cette prison créée en dehors de tout cadre juridique au mépris des conventions de Genève et dont de nombreux témoignages et documents attestent qu’on y fait usage de la torture.

On connaissait enfin depuis l’affaire Snowden, l’ampleur du programme d’écoute généralisée de la NSA (Agence nationale de sécurité), sur son sol comme dans le monde entier, par le biais notamment de nombreux acteurs des nouvelles technologies.

Ce qu’on ne savait pas, en revanche, c’est qu’aux États-Unis la justice trouve tout à fait normal, qu’on tue des adolescents noirs (Trayvon Martin, Michael Brown), non armés, au nom de la « légitime défense ». Quelle horreur, on dirait que l’Amérique aurait reculé d’un siècle, du temps où la justice était rendue en fonction de la couleur de sa peau.


Béni: Lettre ouverte à Joseph Kabila

Joseph Kabila Face à l’horreur et au grand désarroi que traverse le peuple de l’Est en général et ceux de Béni en particulier ces deux derniers mois, j’ai tenu à vous adresser ces quelques mots en cette période cruciale, non pour susciter votre émotion et votre compassion, mais plutôt une réflexion vis à vis de ce peuple meurtri par des décennies de guerre sans fin.

Monsieur le président, hier dans le magazine Jornal de Africa (diffusait par la télévision publique angolaise, TPA en sigle ), j’ai pu voir les images macabres du massacre de vos compatriotes de Béni. En voulant en savoir plus, je suis tombé sur un article des observateurs de France 24 qui expliquait le dernier sinistre qui a coûté la vie à une centaine de civil innocent la semaine dernière.

J’ai beaucoup réfléchis sur la situation sécuritaire à Béni, qui, depuis deux mois, ne cesse de compter ses morts : Deux cents morts pour certains, trois cents pour d’autres, peut être un peu plus pour ceux là qui les ont vu mourir et enterrés. Oui, parce que mourir c’est naturel. Et c’est plus naturel à l’Est. Mais dans quelles conditions ? Égorgés, décapités à la machette, ligotés, enterrés vivants, violées en vous introduisant des morceaux de bois dans vos organes, ces organes qui donnent la vie, ces organes de nos mères qui nous ont tous mis au monde. Qui peut accepter parmi nous les vivants de subir un tel sort ?

Certes, gouvernants et gouvernés, avons un dénominateur commun: LA MORT ! Mais aussi la vie. Et une vie digne d’être vécue. Donc, vous et vos gouvernés, vous serez appelé à mourir un jour. D’où, je me suis dit de vous adresser ces mots, juste pour susciter votre réflexion à l’endroit de ce peuple meurtri  par des décennies des guerres et des horreurs affreux. Ce peuple qui a cru en vous et qui vous a fait l’immense honneur de vous confiez durant treize ans, les rênes de ce pays. ce peuple de l’Est qui, peut être sans trop de discernement avait voté massivement pour vous en 2006, et 2011.

Excellence, devriez vous continuer à assister impuissant aux tueries de vos frères? Ou continuez-vous encore à croire en la mission de l’ONU en RDC (Monusco) ? Cette mission dont les responsables ont été pris en flagrant à plusieurs reprise dans le commerce illégal des minerais ont trouvé beaucoup de miel dans votre pays, qu’ils ne vous ramèneront jamais la paix, synonyme de leur fin de mission.

L’une de solutions, déjà vous proposée par des éminentes personnalités de l’intérieur comme de l’extérieur, réside au déplacement de toutes les unités issues des intégrations et mixages de l’est vers l’ouest et ceux de l’ouest vers l’est et vous verrez que dans une semaine, les FARDC viendront à bout de ces ADF-NALU, parce que le peuple en a marre de trahison et de complicité. Ayez donc le courage de déclarer l’état d’urgence à Béni et déplacer les unités benyamurenges vers l’Ouest.

Il est donc grand temps, monsieur le président, de mettre fin à ces aventures et de garantir la paix à votre peuple. La paix, ce mot de quatre lettre, mais gage de tout développement. Car toutes mesures que vous prendrez sans pour autant régler cette question de paix à l’Est seraient nulles et sans effets.


L’énigme Ibrahimovic

Ibrahimovic Au terme d’un match à suspense, Paris, qui s’est fait peur après la pause, s’est imposé à Saint-Symphorien face à Metz, grâce à Lavezzi. Cela peut paraître étrange, mais au cours du match j’ai été dérangé par l’énigme Ibrahimovic qui, depuis son retour, passe beaucoup de temps à grommeler et maugréer ses coéquipiers pour mieux excuser ses errements sur le terrain. La question que je me pose est simple: Après six semaines d’absence, Ibrahimovic pourra-t-il revenir à ce niveau d’excellent auquel il nous avait habitués depuis son arrivée, à l’été 2012 ?

Il n’est secret pour personne, le colosse suédois va mal depuis son retour. Moins décisif, moins tranchant et peu rayonnant sur le terrain. Contre l’OM, à quatre reprises, Ibrahimovic balle au pied avait refusé de faire la passe à Cavani ou Lucas, mieux placé que lui, préférant tenter sa chance, par tous les moyens, contre l’esprit du jeu, contre le football, contre l’esprit d’équipe et contre le collectif. Samedi contre Metz, le suédois moins en forme a récidivé une fois de plus, répugnant à jouer pour les autres. Très égoïste, il a été incapable de jouer collectif lors de phases de jeu où la passe s’imposait plus que le tir. En clair, j’ai eu l’impression comme si le suédois voulait lancer un message à ses coéquipiers, les rappelant que le PSG, c’est Ibrahimovic, rien que Ibrahimovic et tout le monde pour Ibrahimovic.

Cette situation m’a rappelé celle du Barça, la saison dernière, avec un Messi (comme c’est le cas d’Ibrahimovic) tout feu, tout flamme qui dictait sa loi et qui marquait but sur but, puis a fini par se blesser à force d’enchainer les matchs. Alors qu’on s’attendait à ce que l’équipe s’écroule après la blessure de sa star, elle a continué à jouer superbement bien et est resté en tête de la Liga. Puis la star est revenue, vexée d’avoir vu l’équipe se débrouiller sans elle, elle voulait de nouveau être au centre de tout… et la suite des matchs s’est passé moins bien qu’avant car l’équipe avait trouvé d’autres automatismes. Résultat: Élimination en quart de final de la ligue de champion et perte de la première place de la liga. L’histrion égo-centré d’Ibrahimovic me fait craindre le pire pour mon PSG.

Je ne dis pas que le PSG va s’écrouler, mais à l’allure où vont les choses, l’énigme Ibrahimovic devrait être scruté à fond et versée au débat. Savoir si le vieux de 33 ans est blessé ou guéri. Guérison totale ou convalescence à mi-temps. Zlatan n’a que peu de temps pour dissiper les doutes, les interrogations et les supputations sur ses performances. En attendant ma question reste sans réponse.