Ousmane Gueye


Sanar :20 ans après, le premier étudiant de l’UGB vous parle

A gauche, Mamadou B. Tall
A gauche, Mamadou B. Tall

Voici le portrait du premier étudiant de l’UGB. Aujourd’hui, Mamadou Bamba Tall vit au Canada où il sert comme enseignant. Cet article a été publié dans le journal Le Campus en 2010.

« Sanar restera un repère (…) dans nos vies jusqu’à la fin de nos jours »

Il pourrait légitimement se prétendre d’être la mémoire de notre chère cité universitaire. Les images de sa première descente au campus défilent encore dans son esprit. C’était un dimanche de l’année 1990.Le campus venait alors d’ouvrir ses portes pour la première fois. Et pourtant, rien ne préparait ce premier résidant de la chambre 14 G2C  à rentrer dans l’histoire de Sanar avec fracas : « C’est un grand honneur que de détenir la première carte estudiantine faite à l’UGB ».

Nous cherchions un témoin de la 1ère génération de l’UGB. Voici qu’après un terrible soir de chasse acharnée à l’homme, nous avions perdu tout espoir et avions donc rangé notre fusil de chasseur. Par un coup de clic magique devant l’écran d’un ordinateur, nous avons pu enfin dénicher le « gibier sacré » dans la ville multiculturelle de Montréal. Enorme prise, car notre « gibier » est  le premier étudiant de l’Université Gaston Berger de Saint Louis. C’est sous l’emprise d’une forte émotion que Mamadou Bamba Tall  a  revisité avec nous le climat de l’époque. Entre sa nouvelle résidence canadienne  et son séjour sanarois, un océan de souvenirs !

Sur les pas de Mamadou Bamba Tall

Mamadou Bamba Tall est originaire de la région de Louga. Mais il a commencé ses études primaires et secondaires à Dakar, avant de revenir les terminer dans sa ville natale. C’est là, au lycée Malick Sall où il a obtenu son baccalauréat, en 1990. Il partagea  la même classe avec un autre  réputé  « made in Sanar », Cheikh Yérim Seck, aujourd’hui journaliste à Jeune Afrique. Après son bac, Mamadou  débarqua au département de Français de l’UGB.

« Je me définis comme un éternel apprenant»

Sa Maitrise et son DEA, il partit poursuivre ses études à l’UCAD où il obtint son CAEM (Certificat d’Aptitude à l’Enseignement Moyen) et son CAES (Enseignement Supérieur).Il fit  un doctorat en Sciences de l’éducation (option planification et gestion), puis un DESS en Gestion des ressources humaines à l’Université Laval au Canada. Il étudia aussi à l’ÉNAP (École Nationale d’Administration Publique) à Montréal pour une maitrise en administration publique. Il fit également  une maitrise à l’université Sherbrooke au département de Théologie. Au total, il a étudié  dans cinq universités.

« Dans le contexte de l’époque, l’UGB s’imposait comme une évidence »

Pour ceux qui avaient les moyens d’y être orientés, l’Université Gaston Berger de Saint Louis qui venait de naitre, s’imposait. Elle hantait jusque dans leur sommeil le plus profond, les nouveaux bacheliers désireux d’un cadre idéal de réussite.

  « C’est un grand honneur que de détenir la première carte estudiantine faite à l’UGB »

Rentrer dans l’histoire de l’UGB comme premier étudiant ne fut pas de toute sinécure. L’enjeu était de taille. Les autorités universitaires le savaient. « Il y a eu des gens qui se sont empressés à s’inscrire en premier espérant avoir ce privilège d’entrer dans l’histoire de cette université. Mais au moment de faire les cartes, ceux qui avaient ce rôle ont vu toute la portée historique du moment et ont cherché à marquer le coup. Ça nous prend un nom exceptionnel, se sont-ils dits ! Et comme c’est un talibé mouride à qui revenait le privilège du choix, celui-ci a opté d’office pour un nom comme Mamadou Bamba. Certes, il y avait d’autre Bamba. Finalement, leur choix s’est porté sur Mamadou Bamba Tall. Je détiens la carte numéro 1 de cette institution et les autorités me l’ont rappelé. C’est à la fois un cadeau et un privilège ».

Un fol amour liait Mamadou aux lettres et c’est ce qui le propulsa naturellement en Français. Mais aussi, son choix pour la littérature était dicté par un « pur réalisme ». En effet,   « dans le contexte de l’époque, l’enseignement était l’un des rares bastions où l’on pouvait encore être certain de trouver du travail. Cependant, le plus déterminant dans ce choix, je pense, à été la position radicale de ma mère. Elle tenait vaille que vaille que je fasse un métier où je pouvais gagner honnêtement mon pain sans possibilité d’être corrompu ou de manger un sou illégal. Pour elle, il n’était pas question que je sois un jour, un douanier, un policier ou un juge. D’ailleurs, après ma maitrise, j’ai dû renoncer à deux concours où j’étais admissible, avant même la sortie des résultats finaux. Il ne me restait donc que l’enseignement, et elle était heureuse de ce choix. Enfin de compte, j’ai fait ce choix pour obéir à ma mère alors que j’avais d’excellentes dispositions pour réussir dans presque n’importe quelle faculté à l’UGB », explique notre interlocuteur.

« Nous y avons laissé notre jeunesse et les beaux moments de notre existence »

Mamadou évoque le Sanar d’alors avec beaucoup d’émotion. Un brin de nostalgie plane sur son discours. Evident quand  il vacille devant la fuite du temps : « Il existe des choses qu’on ne peut vivre qu’une seule fois dans la vie, et le passage à Sanar, pour nous autres, fait partie de ces choses-là ».

D’excellents rapports les liaient (ses camarades étudiants et lui) aux habitants de Sanar. « L’ouverture de l’UGB a eu des incidences sur la vie de ce village, jadis inconnu. Beaucoup d’hommes et de femmes de Sanar venaient travailler au Campus. La femme qui faisait mon linge habitait Sanar. Moi et Abdoulaye Wilane du PS avions la même lingère et nous l’aidions beaucoup. Willane est un homme généreux, il a un cœur en or ».

Les souvenirs de l’UGB lui sont encore vivaces et rien n’échappe à l’esprit de cet homme. Cheikh Yérim Seck, Tamsir Jupiter Ndiaye (journaliste à Nouvel Horizon), Lamarano Diallo (professeur de Français à l’UGB)… « Quand bien même passent les temps, les vents et les marées, les souvenirs éternellement nous ramènent au rivage ».Ce cri d’un poète appuie à suffisance les propos de Mamadou Bamba Tall.

« Insatisfait de ma condition, j’ai juré (…) de trouver une porte de sortie » Cette folle passion des lettres l’habitait. A sa sortie de l’UGB, Mamadou Bamba Tall restera toujours dans le domaine de l’éducation : « Mon parcours est tortueux mais fabuleux. Je suis naturellement allé dans l’enseignement », souligne t-il.

Dans sa carrière, son relent de contestataire et son franc-parler lui ont valu d’être souvent pointé du doigt. « Insatisfait de ma condition, j’ai juré (…) de trouver une porte de sortie, alors je me suis mis à préparer les concours pour les grandes écoles comme l’ÉNAM et autres.  J’ai réussi au concours du sélectif programme international de bourse organisé par la Fondation Ford. Cette année-là, il y avait 600 candidats pour le Sénégal et l’IFP devait en retenir 6 pour une maitrise et une personne pour le doctorat. Sur les 600 candidats, j’ai été celui qui a été finalement retenu pour le doctorat. On m’offrait alors d’aller étudier où je voulais à travers le monde tous frais payés. C’est comme ça que j’ai débarqué en Amérique du Nord ».

  « Je vis dans l’un des pays les plus beaux au monde »

A la faveur du programme international de bourse, l’ancien Sanarois posa ses valises au pays « où tout étudiant qui le peut a intérêt à s’aventurer: j’ai nommé le Canada ».

Ses rapports avec ses anciens camarades ne seront pas oubliés de sitôt: « Nous avons créé, à l’aide d’autres personnes canadiennes, une structure qui s’appelle Rafricana pour aider les étudiants à venir poursuivre leurs études au Canada ».

Son passage à Sanar laisse des traces indélébiles, heureuses d’un côté, malheureuses de l’autre. « J’étais l’auteur de plusieurs écarts de conduite que je regrette aujourd’hui. Je les mets davantage sous le compte de la jeunesse et de l’innocence ». Parmi ces écarts, on peut citer la confiscation des clefs de véhicule de certains enseignants dont le vice-recteur de l’époque ou encore une séquestration du personnel. Des personnes comme Abdoulaye Wilane « étaient actifs à mes cotés », laisse t-il entendre. Sanar ne s’effacera pas de sitôt de sa mémoire.



Reportage: cérémonie de passation de service à Gandiol

MAIRE GANDIOLC’était une cérémonie placée sous le signe de l’unité et de la solidarité pour le Gandiol. Le nouveau maire Arouna Sow a promis de s’attaquer aux problèmes de l’heure, l’eau et la brèche au niveau de Doune Baba Dièye qui menace la survie des populations.


 


Entretien exclusif avec Arouna Sow, le nouveau maire de Nidébène Gandiol

MAIRE GANDIOLLa question foncière revient régulièrement dans les discussions à Gandiol. Le nouveau maire de Ndiébène Gandiol promet d’y apporter toute la lumière attendue. Arouna Sow exclue d’emblée toute confusion. Pour lui, il ne s’agit pas de lancer une chasse aux sorcières ou de combattre des adversaires politiques. Tout se fera dans la discussion et la concertation, soutient-il dans cet extrait du long entretien qu’il nous a accordé juste après son installation.



Reportage: première caravane de la coalition Booloo Soxali Gandiol

Arouna Sow

Premier reportage sur la campagne électorale à Gandiol.  La communauté rurale de Ndiébène Gandiol en plein dans la campagne électorale. Cette année, l’arène politique locale enregistre un nouvel acteur qui entend s’imposer. Il a entrepris de faire le tour de cette localité à quelques kilomètres seulement de Saint-Louis.



Arouna Sow  » Je suis riche de mon carnet d’adresses que je veux faire profiter aux Gandiolais »

Arouna SowA quelques jours des élections locales dans la communauté rurale de Ndiébène Gandiol, Arouna Sow se confie au Gandiol en un CliC. Ses motivations, ses ambitions, ses craintes, son parcours. Cet opérateur économique de formation qui a roulé sa bosse pendant de très longues années à l’extérieur est revenu au bercail pour, dit-il, prendre les reines de son terroir. Il n’est un secret pour personne que ce fils de Mboumbaye est resté longtemps coupé et décalé des réalités de sa terre natale. Ce qui, pour nombre d’observateurs, se révèle comme son plus implacable obstacle. Mais Arouna Sow compte faire de cette limite, un avantage considérable. Il entend mettre cette expérience au service des Gandiolais. Son carnet d’adresses, que beaucoup disent épais surtout. A quelques semaines des locales, monsieur Sow a accepté de s’ouvrir au Gandiol en un CliC.


Le régime se serait-il donc planté ?

UCADJ’ai la tenace impression que ça pète dans tous les sens. S’en prendre aux étudiants, c’est s’attaquer aux effets, en fermant lâchement les yeux sur les causes. Il n’est un secret pour personne que la frustration populaire grandit dans ce pays. Le retour d’Abdoulaye Wade cristallise cette colère. Et certains l’ont même avoué : ils ont été pris de court.

Bien entendu, personne ne peut faire l’éloge de la casse. Que ceux qui sont coupables de la tournure des évènements à l’Université Cheikh Anta Diop répondent de leurs actes.

Cela n’empêche pas de constater que nos dirigeants brillent par manque d’idées. Tout comme nous, ils sont tombés dans le creux de la vague. Une situation qu’ils ont créée grâce à leur sombre « génie ». Et maintenant, ils veulent se « sauver ». Pour la première fois, je n’ai pas le sentiment de me tromper : le régime est stressé.

Mais c’est heureux qu’il en soit ainsi. Il n’y avait pas d’opposition sérieuse dans ce pays. Toutes les forces ou presque se sont jointes autour du président Macky Sall, créant une sorte d’unanimisme. C’est un soulagement que l’ancien premier ministre Idrissa Seck et son père spirituel soient revenus. Nous n’oublions pas le bilan calamiteux de Wade. Mais il fait l’affaire de la démocratie. Ce régime a besoin de concurrents dignes de ce nom pour faire pencher la balance du bord qui arrange les citoyens.

En ce qui concerne le ministre de l’enseignement supérieur, sa démarche fait sourire. A l’entendre, il n’y a qu’une solution au semblant de crise universitaire : apprendre ou quitter l’Université. Et Mary Teuw Niane en parle avec une telle assurance qu’on a le sentiment que l’université sénégalaise est son bien à lui. Qu’il sache qu’il est trop petit pour impressionner qui que ce soit. De mon point de vue, le président de la République devrait se séparer de ce collaborateur trop radical pour faire des concessions.

Hier partisan jusqu’au zèle de l’ancien président, aujourd’hui, c’est le transhumant du PDS qui entend descendre en flamme son généreux maitre. Celui-là même qu’il appelle « le vieux président ». S’il trouve la prestation de son ancien mentor fruit de « désarroi profond », pourquoi ne l’a t-il pas dénoncé à temps ? Pourquoi n’a-t-il pas quitté le navire avant qu’il ne sombre avec lui ?  C’est ridicule cher ex-Recteur.

J’ai eu le rire à la gorge en lisant sa dernière contribution du 28 Avril dernier (L’As Quotidien).

Dans ce papier, l’ancien recteur de l’Université Gaston Berger prétend établir le bilan de l’opposant historique. Je ne m’étendrai pas sur cet article. De mon point de vue, le Professeur Samba Traoré l’a suffisamment commenté, montrant toutes les contradictions d’un transhumant éhonté. Je me demande si le « brillant intellectuel » n’a pas perdu sa logique mathématique.


En ce jour, mes pensées à Ghislaine Dupont et Claude Verlon

Elle était, personne n’en doutait, une journaliste chevronnée. Nos chemins ne se sont jamais croisés. Et pourtant… Et pourtant sa voix m’était familière, si familière. J’avais hâte d’écouter ses analyses toujours pertinentes et concises sur RFI. L’anniversaire de son assassinat coïncide à un jour près avec la journée de la liberté de la presse. Une profession que Ghislaine et Claude – un autre passionné du reportage- adulaient, mais que des êtres bien singuliers abhorrent. Ils m’ont ravi mes chers, mes très chers. Ces fous de Dieu n’ont sûrement pas fini de nous surprendre. Les deux reporters n’avaient rien à voir avec la politique française en Afrique. Mais qu’importe, l’étroitesse d’esprit et la haine viscérale qui agitent ces barbares d’ « islamistes » sont hostiles à l’humain. Tout court.
En cette journée solennelle, mes pensées à tous ceux qui sont foudroyés par la barbarie pour avoir voulu informer.


Pape Cheikh Thiam, un acrobate politique

Dame-ThiamL’ascension politique du président du Conseil rural de Ndiébène Gandiole n’a rien d’extraordinaire. Mais son histoire –qui s’écrit encore- n’est pas banale. Né en 1968, une année révolutionnaire qui a vu céder des interdits séculaires, Pape Cheikh Thiam entend restituer à la politique son sens originel : servir la Cité. Ses moyens sont limités, mais son désir d’action infini. Connaissance avec celui qui ne trouve aucun scrupule à déclamer que la politique est son sport de prédilection.

S’il est un passé qui ne passe pas, c’est bien celui de Pape Cheikh Thiam. A treize ans, une fêlure brutale et douloureuse s’opère dans sa vie : sa mère le quitte à jamais. Dame dont il parle avec amour et reconnaissance. Un regret d’autant plus amer qu’élu à la tête de sa communauté rurale, Thiam n’a su porter en triomphe une maman qui l’a forgé pendant de longues années.

Celui qui est devenu le premier PCR de Ndiébène Gandiole a eu une jeunesse bien pénible. Voilà ce qui a freiné son cursus scolaire en classe de sixième déjà. Sa mère aux conditions fort modestes n’a su continuer à financer ses études ainsi que celles de ses frères. L’enfant plie, mais ne rompt pas. Aujourd’hui encore, acharné plus que jamais à apprendre, Pape Cheikh trimbale avec des ouvrages. Et ce, précise-t-il, pour ne pas être mené par le bout du nez dans ses relations avec les autres où la maîtrise de ce que l’on avance s’avère une exigence fondamentale.

Dame Thiam a aussi été à l’école coranique. Il eut un marabout, à en juger par ce qui suit, d’une rare prévenance puisqu’il lui a donné la main de sa fille. Pape Cheikh est un polygame de deux épouses, père d’une fille.

De taille élancée, un style vestimentaire pas vraiment recherché, le pas encore alerte, Dame Thiam doit avoir quelque chose à voir avec un acrobate. Le repos est le cadet des soucis de ce PCR qui, du matin au soir, parle, gesticule, part d’un lieu à un autre sans jamais s’interrompre. Sa maison ne désemplit presque jamais, « assiégée » qu’elle reste par ses amis, de simples visiteurs quand ce ne sont des anonymes venus le consulter.  Toutes choses qu’il accepte en bonne logique : « Parfois, c’est un peu fatigant, mais je n’ai pas le droit de me plaindre parce que personne ne m’avait forcé (Ndlr, forcé à devenir PCR) ».

Thiam est d’une prodigalité sans bornes. Ses proches ne tarissent point d’éloges sur lui. Une générosité contrebalancée par une forte exigence dans le travail. Ses premières armes politiques décisives, il les a affûtées en tant qu’élu de la communauté rurale de Gandon, celle dont le Gandiol a longtemps dépendu avant de s’en affranchir –ou plutôt d’en être affranchie- en 2009. De là, il a acquis une solide expérience assortie d’une connaissance profonde de l’histoire du Gandiol qui ne se démentent jamais.

Très jeune, cet homme a porté la politique dans son cœur. Il se risque même à des maximes du genre « si vous ne voulez pas perdre, n’y entrez surtout pas ! ». C’est son sport préféré comme il le martèle, plus qu’un sport de préférence, c’est même d’un sport de combat qu’il s’agit.

L’idéologue du Parti Démocratique Sénégalais (PDS) exerçait un irrésistible attrait sur le jeune homme. Assoiffé d’engament qu’il est, Dame Thiam s’est laissé aller le plus simplement du monde. Abdoulaye Wade était devenu alors sa coqueluche, son inspirateur favori : « Vous savez, très tôt, nous avons suivi l’ancien président de la République Abdoulaye Wade. A chaque fois, quand nous le voyions apparaitre à la télévision, c’était toute une jeunesse qui l’accompagnait en scandant « Sopi, Sopi ». Ça  nous fascinait ».

Mais si la verve généreuse de son tribun à lui était déterminante dans son enrôlement au PDS, elle n’en était pas le seul facteur explicatif. Des liens de parenté forts rapprochent l’élève et le maître. Le premier est en effet le petit-fils de la sœur du second : Maréma Wade. Cette dernière est « la mère de ma mère, Maimouna Mbengue », explique l’actuel président du Conseil rural de Ndiébène Gandiole.

L’échéance électorale pour les locales est une perspective qui n’inquiète pas Pape Cheikh. Il est convaincu que les populations ont bien apprécié son travail depuis 2009 à la tête de la communauté rurale. Un souvenir ? Le 25 Mars 2012 quand Abdoulaye Wade s’est avoué vaincu au sortir de l’élection présidentielle, ça n’a vraiment pas surpris Pape Cheikh Thiam qui trouve que c’était prévisible en raison d’une polarisation de l’opposition contre la candidature du président de la République.   Reste à voir non pas l’avenir de son idéologue, mais son avenir propre dans un terroir où ses concurrents ne manquent pas.


L’incroyable histoire d’Abdoulaye Gueye

Composition&Lorsqu’il partait à la conquête du destin, Abdel était encore très jeune. Après plusieurs années passées dans le commerce – mais, il a d’abord employé ses forces dans les travaux champêtres-, cet étonnant aventurier se rendit compte que l’horizon se fermait de plus en plus à lui. C’est alors qu’il décida, en 1998, avec l’impérieuse furie de réussir, de prendre congé de son Gandiol natal vers une destination ….

Un soir, raconte Maty Sow,  une femme avec qui il partageait la même demeure à Dakar, Abdoulaye Gueye lui montra des chaussures, de grosses chaussures qu’il venait d’acheter. Il fit savoir à la maman qu’il allait à la recherche d’un emploi. Ce soir-là, le jeune homme prit décida de passer la nuit loin de chez Maty pour que le moindre propos ne vînt contrarier son obstination à partir. Indécis, celui-là ? Allons donc ! Ce jeune homme, issu de l’ethnie peule, en dépit de son nom qui le rattache davantage aux Wolofs, décida de partir sur un coup de colère. Colère d’abord de voir son destin figé alors qu’il le voulait en marche. Colère ensuite de voir le quotidien de ses camarades dicté par la loi de la répétition alors qu’il était assoiffé de nouveauté. Colère enfin d’améliorer le niveau de vie de ses parents puisqu’il est l’aîné. Et pour partir,  il avait arraché l’accord de ces derniers, qui après de nombreux  refus cédèrent à leur fils.

 L’infini des déserts – dans toute l’acception du terme – s’ouvrait alors à lui. Première escale : la Mauritanie. Nouadhibou l’accueillit pour sept mois. C’est à partir de là qu’il voulait se rendre en Espagne, mais impossible. Abdel plia, mais ne rompit jamais. Un bon de côté : il se retrouva à Rousso Sénégal. Pendant tout son séjour en Mauritanie, il ne put appeler ses parents, à Gandiol, sans nouvelles depuis le jour où il les avait quittés. Le téléphone n’était pas aussi accessible qu’aujourd’hui. Une idée se fit jour dans l’esprit de celui qu’on surnommait Mor Yombelé (celui qui vend à moindre prix, allusion à son métier de boutiquier) : emprunter le chemin escarpé de la Libye pour le royaume d’Espagne. Sa trajectoire : Rousso Sénégal, Mali, Burkina Faso, Niger, Libye, Algérie. Un chemin qui lui prit deux ans au total puisque ses escales pouvaient s’étendre sur plusieurs mois.

En Libye par exemple, Abdoulaye Gueye a séjourné pendant six mois en qualité de gardien d’une maison cossue. Sans salaire fixe, il était payé au gré des humeurs de son employeur, un homme riche qu’il décrit comme généreux, très obligeant à son égard et qui l’aimait d’une affection sans bornes. En dépit des bonnes relations qu’il avait avec ce dernier, Abdoulaye Gueye tenait, plus qu’à tout, à entrer au Maroc. Pour se soustraire à la bienveillance de son patron, il prétexta avoir perdu son grand-père et qu’il devait retourner au Sénégal. La ruse fit son effet. L’étape qui l’a le plus marqué, parce que « longue et périlleuse », dont les souvenirs s’agitent encore dans son esprit, est celle entre la Libye et le Niger. A Agadez, il patienta pendant vingt jours pour que le camion qui devait le conduire vers le pays de feu Mouammar Kadhafi fît son plein : deux cents personnes à bord, avec bagages. Il fit escale au Maroc un pays dont il garde des souvenirs. Venant de Libye, il avait épuisé son argent en aidant ses compagnons d’infortune. C’est alors que son papa lui envoya quelques billets de francs.

Tous ces exploits seraient-ils à mettre sur le compte de la bravoure ? Du courage ? Abdoulaye ne le pense pas, car à vingt ans, tout ce qui le faisait vibrer était la douce insouciance : « Je n’avais pas conscience du danger », répond-il. Ce qui est sûr, c’est qu’après plusieurs essais, Abdel réussit enfin à entrer en Espagne. Il a été accueilli par la Croix-Rouge où il a passé près de deux mois. A l’époque, explique-t-il, il fallait dire qu’on était originaire de pays comme le Congo pour être admis. Dans cette partie de l’Afrique centrale, il ne manquait pas de guerres, et ceux qui en venaient étaient vus comme des réfugiés. Là, il fit la rencontre d’un Sénégalais qui le mit en contact avec son frère à Barcelone. Dans cette ville réputée d’Espagne, Abdoulaye Gueye réussit à décrocher un boulot en  deux jours  Il travailla comme journalier dans une usine. Entre-temps, on lui avait envoyé son extrait de naissance et il pu ainsi faire son passeport en Espagne.

Aujourd’hui, le Gandiolais s’est bien acclimaté à Ibiza, Baléares. Il se débrouille pas mal dans la langue de Cervantès, en plus de l’anglais et du français, rencontrés dans son long périple. Abdoulaye travaille comme chauffeur, métier de son rêve.

Son temps est partagé alternativement entre un camion et un bus. Toutefois, à l’heure actuelle, c’est plutôt le camion qui l’emporte, car les touristes (qu’il conduit en bus) se font rares en cette période de rigueur hivernale. Cet emploi lui rapporte 1 500 euros par mois et il en dépense 300 pour sa chambre. Le reste sert à satisfaire la dépense quotidienne pour sa famille restée à Gandiol.

A trente-trois ans, Abdel a acquis une solide expérience. Suffisante en tous les cas pour faire savoir à ses frères du Gandiol en général, de l’Afrique en particulier, que tous les happy-end qu’on dit de l’immigration ne sont pas vrais et qu’une vision trop géniale de l’Europe est malheureusement bien répandue dans la jeunesse de son pays. Aussi, fustige-t-il le fait que les dirigeants africains prêchent sous tous les cieux l’intégration économique et que partout, pourtant, les fils du continent souffrent sur les frontières. Rien ne trouve grâce dans l’opinion de ce fin voyageur, même pas la politique agricole de son pays : le Sénégal. Abdoulaye confie qu’il a beaucoup investi dans l’agriculture et que ça n’a jamais « décollé ». « Nos présidents de la République nous exhortent toujours à cultiver la terre sans jamais nous en donner les moyens. L’avancée de la salinité des sols à Gandiol est criante et aucun emploi n’y existe ». Abdel ajoute que s’il avait la possibilité, il y construirait une usine en employant trois mille à quatre mille jeunes. « J’y ai beaucoup investi, notamment dans le commerce, en vain… », se désole-t-il. Eternel râleur Abdoulaye ! Maty Sow, évoquée plus haut, tient sur lui des témoignages élogieux : « C’est un homme d’une grande générosité, discipliné, respectueux de ses parents, attaché à ses proches, d’un sang-froid à toute épreuve…, paisible ».

Après son deuxième mariage, Abdoulaye Gueye sent sa responsabilité plus accrue dans son village natal : Ouro Guèdj. Il s’y rend régulièrement, issu de parents cultivateurs et commerçants. Son teint clair et sa longue chevelure  ne l’ont pourtant jamais incliné à convoler avec les Espagnoles. Abdoulaye se dit plus proche de ses parents peuls. D’une taille moyenne quand ce n’est très petite, il rêve un jour, de rentrer enfin et de monter des entreprises au Sénégal. Son plus grand regret ? N’avoir pas été à l’école française, car dit-il : « On vit piégé quand on n’est pas instruit ».


Erosion côtière à Gandiol: Mor Ngom annonce le soutien de l’Etat

e94a8966c9294aa3e5672f3768bb9276 » Sur le plan international, il y a des dispositions qui sont entrain d’être prises mais l’Etat sénégalais ne pourra pas attendre les négociations de pertes et dommages entamés par les organisations. Nous allons prendre des dispositions pour venir en aide de manière incluse », a-t-il promis après une visite de terrain.

« Le Gouverneur et l’ensemble des autorités territoriales ont déjà discuté avec les populations qui ont accepté de libérer les zones qui sont attaquées par ce phénomène pour être relogé ailleurs. Nous nous réjouissons de cette responsabilité. Nous allons tout faire dans le cadre de cette approche pour les aider en relation avec les autres départements ministériels », a ajouté le ministre.

Mor Ngom précise que  » vingt-cinq hectares de terre seront aménagés pour recaser les sinistrés » et que « 600 parcelles seront dégagées ».

Le Président du la Communauté rurale de Gandiol Pape Cheikh Thiam a déploré l’ampleur négative de cette situation sur les activités des riverains, en saluant cette visite du ministre, qui, pour lui, « est la preuve de l’attention de l’Etat sur les populations du Gandiolais».

Auparavant, le ministre accompagné d’une forte délégation de partenaires étrangers s’est rendu au parc de Djoudj. Après Gandiol, le convoi a mis cap sur le centre d’enfouissement technique de Gandon considéré comme une réel problème de santé publique.

 

 

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L’apocalyse sur le Sénégal, pourquoi donc ?

AOn a beau l’aimer, l’aduler, le respecter, le chouchouter, les propos prêtés à Al Makhtoum sont tout simplement DANGEREUX. On ne peut pas trouver de meilleur qualificatif pour condamner une prophétie aux accents « apocalyptiques ». Elle l’est d’autant que les commentaires et autres comptes rendus qui accompagnent la révélation de petite semaine reprennent tous l’image d’apocalypse. Comme si, y faire exception amènerait le ciel à déverser sur eux des torrents de malédiction.
Peut-être que Makhtoum a raison, si tant est qu’il soit vraiment l’auteur des ces propos. Mais il ne peut qu’avoir tort à examiner les choses plus sérieusement. Un danger peut se réaliser par le seul fait de le porter à la connaissance de la nation.
Encore qu’il faudrait discuter la sincérité de cette dangereuse « prophétie ». Cheikh Tidiane Sy est un acteur du jeu politique, qu’on le veuille ou pas. Dès lors, il nous serait malaisé d’admettre que ses déclarations soient neutres.
Mais l’occasion était trop bonne même pour s’en saisir. Les sorties du fondateur de l’ancien Parti de la solidarité sénégalaise (PSS) sont rares. Donc, attendues. Une certaine presse avide de révélations et autres propos sensationnels trouve là une « info » de taille. Mais, convenons que c’est l’info de trop.

Qu’est-ce qui pourrait pousser Al Makhtoum à cracher le feu sur le pays ? Quelles seraient ses motivations ? Pourquoi il aurait choisi spécialement le moment du Gamou pour prononcer ce discours ? Que gagnerait-il ou qu’aurait-il espéré gagner ?
En attendant de trouver des réponses à ces questions, admettons tout simplement que ces propos sont un motif d’atteinte à l’ordre public.


Voici le cinquième numéro de Xew Xewu Ganjool

DSCF0223Après deux mois d’absence, Ousmane Gueye reprend le micro de Xew Xewu Ganjool. Un retour qu’il place sous le seau de promesses. Cela concerne principalement la création d’un site internet pour le Gandiol. Dans ce numéro, le blogueur formule un appel à contribution pour que chaque fils du terroir lui fasse part de ses idées. Egalement passée au crible de son micro, l’actualité environnementale dans la zone. L’apprenti journaliste s’étonne de la lenteur des réponses à apporter à l’avancée de la mer.

 

 


Exclusif : Jean-Jacques Bancal, patron des hôtels Résidence Téranga et Océan Savane s’entretient avec le Gandiol en un CliC

 

JJB (1)Après l’expérience douloureuse de l’ouverture de la brèche qui lui a valu un déménagement vers Sowène, Jean-Jacques Bancal s’ouvre au Gandiol en un CliC. Dans cette interview exclusive, l’entrepreneur hôtelier nous parle du nouvel espace (deux hectares) qui lui a été accordé, des problèmes économiques auxquels il est confronté. Jean-Jacques Bancal qui se dit aujourd’hui « endetté » invite l’Etat à créer des emplois pour les jeunes.

 


Scandale au centre d’accueil de Lampedusa : il faut que nos Etats réagissent

ICOn croyait qu’elle avait été emportée par les chavirements répétitifs des bateaux d’émigrants. Mais non, l’actualité de l’immigration refait surface en Europe. Des hommes, de dignes hommes dont le seul crime est la recherche d’un travail. Aujourd’hui, ils sont malmenés au centre d’accueil de l’île italienne de Lampedusa, voire humiliés. Une dizaine dont la plupart des Africains passés au jet froid pour les désinfecter de la gale ! Si la Commission de l’Union européenne a invité l’Italie à s’expliquer, c’est salutaire. Seulement voilà. Ce n’est pas la première fois que ce genre de scandale arrive. Et nous ne pouvons pas nous contenter de nous comporter en spectateurs. Ce n’est pas acceptable. Il faut que nos Etats réagissent et nous le fassent savoir. Vous rappelez-vous du traitement infligé à un Sénégalais d’Espagne ? Enchaîné comme un vulgaire malfrat, puis passé à tabac par des policiers ! Il faut que cela cesse.