Ousmane Mamoudou

Il faut sauver le migrant anonyme

Le migrant voyage sur un tandem, animé par l’énergie du courage et de l’espoir. Il faut du courage pour abandonner derrière soi tout ce que l’on a construit ou possédé dans l’espoir de reconstituer ce puzzle ailleurs. Des générations d’investissements, d’histoires, de cultures qui s’envolent au loin, pour d’autres terres. Le migrant voyage léger, son patrimoine tient dans une cantine, une bouteille d’eau à la main. De la Syrie à l’Afrique subsaharienne, le rituel reste le même. Surpris par la violence des événements, il n’emporte que ce qu’il peut. Comme un citoyen du monde, le migrant avance et ne s’intéresse que rarement aux quiproquos à son propos.

Né à Arlit, une cité minière d’Agadez aux portes du Sahara; j’en ai rencontré beaucoup, de nationalité divers. Cette route est devenue un passage obligé pour majorité d’immigrants africains. Ils arrivent épuisés, malades et très souvent rackettés. Agadez est l’un des derniers points ou ils peuvent reprendre des forces et continuer le périple. C’est donc dans ces moments de stress que l’on peut voir dans leurs yeux des regards noyés d’interrogations. Personne, ou presque, ne se soucie de connaitre l’histoire que traîne ce voyageur derrière lui. Les passeurs n’y voient que des pigeons qu’il faut plumer jusqu’au dernier.

J’ai vu ce film de Spielberg ou des militaires américains partent chercher un soldat dont les frères sont tous décédés. Eh bien, le migrant part chercher de l’espoir, car chez-lui des soldats ont tout détruit. Il faut donc sauver ce réfugié qui ne rêve que d’un «nouveau chez-lui ».

Pourtant des plans existent pour aider le migrant non?

Effectivement, prenons le cas du conflit syrien. Suite à l’enlisement de ce dernier, un plan d’accueil des réfugiés a été élaboré par la Commission européenne avec l’Allemagne comme figure de proue. En 2015, l’Allemagne devait accueillir environ 6 réfugiés pour 40 000 habitants, la France près de 4,5 pour à peu près 28000 habitants. Mais cet élan de solidarité s’est très vite essoufflé face à la montée des partis nationalistes. Désormais, il faut considérer le migrant comme un envahisseur venu bouleverser la vie de millions d’européens.
La stratégie consiste alors à barricader les frontières et à continuer les guerres. C’est ainsi que Merkel a troqué son hospitalité envers les réfugiés contre la construction d’une base militaire au Niger. Quant aux États-Unis, pourtant principaux perturbateurs d’une partie de l’Orient, ils préfèrent commenter tout cela depuis le Bureau ovale.

J’ai vu à Agadez, en 2011, des ONG italiennes recensant les ghettos d’immigrants, comme on les appels, afin de prévenir les risques liés à la traversée du désert. Ces ONG fournissaient des soins et de la nourriture aux candidats à l’exil et dotaient même les ghettos de téléviseurs, de DVD, etc. À quoi cela a-t-il servi ? Probablement à décourager les uns, mais aussi à en encourager d’autres. Dans cette région, lorsque le désert vous emporte, on ne dit pas que vous êtes décédé, on dit que vous êtes « desséché ». Car très souvent, on y meurt suite à une déshydratation assez sévère. Je me souviens de ce groupe de migrants « desséchés » découvert grâce à la sonnerie d’alarme qu’émettait une montre au bras d’une des victimes, ou du moins, de ce qui en restait…

Que faire dans ces conditions?

Je pense que pour sauver ce migrant il faut d’abord repenser notre modèle économique. Presque toutes les guerres et les crises sont la résultante de conflits d’intérêts. Le modèle économique actuel ne cessera jamais de produire des réfugiés puisqu’il favorise les guerres et réchauffe la Terre.
La mer méditerranée est devenue celle du naufragé, la tombe du migrant inconnu. Cette traversée est en même temps la fin et le début de quelque chose. La fin d’une histoire perdue à jamais dans les profondeurs abyssales et le début d’une autre, à jamais gravée au fond du cœur des survivants.


PageRank ou le code source de la démocratie

PageRank, pour ceux qui l’ignore, représente en quelque sorte une partie du génome de Google. C’est en effet le nom de l’algorithme qu’utilise ce dernier pour sonder internet. Un algorithme est une suite d’opérations logiques aboutissant à un résultat. On compare souvent l’algorithme à la cohérence caractérisant une recette de cuisine. Grâce à ce modèle de calcul, PageRank est capable de mesurer la popularité d’une page web. Les résultats obtenus sont affichés par Google sous forme de résultats naturels ou de résultats sponsorisés.

C’est quoi le lien entre PageRank et la démocratie ?

Si Google martèle que son algorithme est le démocrate par excellence, c’est qu’il doit y avoir une raison. On définit la démocratie comme un régime fondé sur la souveraineté des peuples. Les candidats sont élus sur la base d’un certain nombre de critères. Même si votre candidat n’est pas élu, il peut toujours vous recommander de cliquer… 😮 …enfin, de voter pour un autre susceptible de résoudre une partie de vos soucis.

De la même manière Google dit: « cette page est la meilleure !», lorsqu’il y a énormément de votes (liens) qui pointent vers elle.
Donc si l’on considère chaque lien, entrant ou sortant, comme un vote, alors les pages les plus vues ou lues ont le pouvoir. Bien sûr, ce résultat est fonction des critères de recherche pour un sujet donné. Mais des candidats (sites web) il y’en a une pléthore, et tout le monde ne s’en sort pas. Il n’y a donc pas de secret, pour être élu il faut battre campagne et obtenir des votes.

Toutefois, votre site web pourrait voir sa popularité grimper en flèche lorsqu’un « grand électeur » vote pour lui. En effet, vous aurez plus de chance d’être connu si, par exemple, la Reine d’Angleterre vous fait la bise 🙂 Par contre si c’est vous qui la lui faites, ceci n’aura presque aucune incidence sur sa popularité à elle. Mais bon, si elle n’a pas apprécié, vous pouvez risquer la potence… 😉

Il faut savoir que certains grands électeurs comme Wikipédia sont insensibles à l’amour que vous leurs vouez 😮 Vous aurez beau insérer des liens Wikipédia dans votre blog, cette encyclopédie n’en retourne rien. Elle dit à Google de cacher ses sentiments pour vous grâce au principe du nofollow 🙁

Mais pourquoi Wikipédia refuse de jouer le jeu ?

Vous savez, le monde est plein de pervers… enfin de spammeurs. Si Wikipédia accepte de faire la bise à tous les sites qui lui en ont fait une, autant dire qu’elle sera submergée de bisous très souvent abusifs. Wikipédia est une encyclopédie ouverte et très populaire mais qui craint les pervers et leurs spams de bisous, car n’étant pas suffisamment protégée.

En démocratie les élections sont souvent truquées, et sur le web ?

Il y a quelques années encore, un blogueur pouvait booster le PageRank (popularité) de son site en l’inscrivant sur un annuaire. Lorsque vous inscrivez votre blog sur un annuaire, ce dernier crée massivement des liens retours pour votre site. Cette méthode permettait de gonfler artificiellement la popularité d’un blog. C’est une sorte de bourrage d’urnes en démocratie. En retour l’annuaire, lorsqu’il est gratuit, crible le blog de publicités souvent gênantes. Ce qui nuit énormément en termes d’expérience utilisateur. Désormais PageRank reconnait ces types de pratiques grâce à des filtres comme Sandbox et vous sanctionne en conséquence.

Que penser de cette démocratie à la PageRank ?

Google utilise une centaine de signaux pour sonder le web, tous plus mystérieux les uns des autres. PageRank reste l’un des signaux dont, justement, le code source est secret. La transparence, en démocratie, est quand même une valeur assez importante. C’est comme si vous vivez dans une république alors même que les textes fondamentaux de celle-ci vous sont inaccessibles. Vous pouvez être promu ou déchu sans connaitre le motif.

Il est aussi prouvé qu’avoir un bon score PageRank ne suffit pas pour obtenir un bon positionnement sur le web. C’est pourquoi Google a créé RankBrain, un algorithme qui propose une lecture du web plus intelligente en devinant le sens des mots et des phrases qu’il ne connait pas. RankBrain est aussi capable d’apprendre par lui-même.

Finalement, Mondoblog ce n’est pas si mal que ça ! Un annuaire totalement gratuit, sans aucune publicité et là où tout le monde peut devenir membre.
Sans lui, je serais probablement le seul lecteur de mon blog ! 😉


Réalité virtuelle : quel intérêt pour l’Afrique ?

Réalité virtuelle, réalité augmentée ou vidéo 360 ?

Évidemment il faudrait commencer par tirer au clair toutes ces notions.

  • La réalité virtuelle, c’est lorsqu’une image, qui semble réelle, est en fait simulée par un ordinateur. Cette expérience devient encore plus réaliste quand vous portez un visiocasque. En effet, vous êtes immergé dans un monde créé de toute pièce, dans lequel vous pouvez expérimenter beaucoup de choses.
  • La réalité augmentée permet d’ajouter des éléments virtuels dans le monde réel. Un peu à la Pokémon Go, un opposant peut par exemple jaillir du plafond de votre chambre tout en criant « j’ai gagné les élections! » 😀
    C’est ce que propose le Projet Tango de Google, ou le casque HoloLens de Microsoft.
  • La vidéo 360 est une vidéo immersive, vous pouvez regarder dans toutes les directions. Cela fonctionne autant avec un casque qu’avec un écran d’ordinateur ou de smartphone.
    Pour vous déplacer sur l’écran de ce dernier, il suffit de glisser votre doigt dans la direction souhaitée.

Comment une réalité peut être virtuelle ?

En anglais, le mot « virtual » (dans Virtual Reality) signifie « quasi », donc la réalité virtuelle est une « quasi-réalité ». D’ailleurs même en français, l’expression « Réalité Virtuelle » n’est pas considérée comme un oxymore.
En effet, pour le dictionnaire français, « réalité » ne s’oppose pas à « virtuel » mais à « fiction ». Certains auteurs ont aussi rappelé que le contraire de « virtuel » est «actuel » et non « réel ». Cependant, en bon français, il aurait été plus sage de parler d’une «virtualité réaliste».

Quels peuvent être les intérêts pour l’Afrique ?

En dehors du jeu vidéo immersif, les usages de la réalité virtuelle sont multiples.
D’un point de vu éducatif elle peut, par exemple, pallier les problèmes liés à la qualité de l’enseignement dans les universités africaines. Les visiocasques permettent en effet de créer un monde visuel, sonore, tactile, et même olfactif. Des étudiants peuvent, ainsi, apprendre l’anatomie avec des images de synthèse qui peuvent être manipulées. L’intérêt est que l’on n’a plus besoin de construire d’énormes amphithéâtres suréquipés mais aussi surpeuplés. L’étudiant peut suivre des cours avec des professeurs renommés sans avoir à se déplacer. Il lui faut juste disposer d’un ordinateur ou d’un smartphone et d’un casque de réalité virtuelle.

D’un point de vue médical, les avantages pour l’Afrique peuvent être considérables. Manquant cruellement de spécialistes, le processus de formation pourrait s’améliorer. Des interventions chirurgicales téléguidées grâce à des robots comme Da Vinci, pourraient être fréquentes. Ce robot permet de réaliser des opérations alors même que l’équipe chargée d’opérer le patient se trouve à des milliers de kilomètres.

La réalité virtuelle aide aussi dans la guérison des addictions, des phobies, des troubles bipolaires, etc. qui sont des affections assez mal connues sur le continent.

Finalement cette technologie n’est pas si « virtuelle » que ça, puisqu’elle apporte de vraies solutions à de vrais problèmes. Elle pourrait même contribuer à mieux former les chauffards camerounais 🙂

Comment cela sera-t-il possible sur le continent?

En Afrique, ce n’est pas tant l’usage qui pose problème mais l’accessibilité aux technologies. Nombreuses sont les technologies fonctionnelles ailleurs mais pas au sud du Sahara. Je crois que le développement de cette partie du monde sera de toute façon lié à l’économie numérique. On dit souvent « ceteris paribus » (toutes choses étant égales par ailleurs). Donc je pense, par ailleurs, que ces technologies numériques qui transformeront notre économie, bouleverseront aussi la politique africaine sur plusieurs volets.
Nos autorités feraient mieux de ne pas louper le virage vers ces technologies. Des efforts doivent être consentis aussi bien par les institutions gouvernementales que par les citoyens dans la création d’infrastructures numériques solides, performantes et compétitives. Autrement, nous devrions nous adapter à un changement dont on ne s’est pas suffisamment préparé.
Chers africains! Si vous ne faites pas du numérique, c’est le numérique qui va vous faire.

J’espère surtout que la réalité virtuelle ne connaîtra pas le sort de la télévision 3D. Le bref succès de cette dernière est, d’une part, dû au fait que les développeurs d’applications et de contenus ne s’y étaient pas beaucoup intéressés.
Pour le moment la réalité virtuelle connait un certain engouement auprès de géants tels que Facebook avec l’Oculus Rift, Microsoft avec HoloLens, Samsung avec le Gear VR, HTC avec le HTC Vive ou Sony avec la Playstation VR.

Même si ces casques ne sont pas accessibles à toutes les bourses, sachez que Google a pensé à ceux qui, comme moi, n’ont pas de poches 😉
Eh oui! Désormais, vous pouvez vous-même fabriquer votre Google Cardboard. Un petit casque grâce auquel vous plongez dans un monde virtuelle en insérant votre smartphone. Si vous voulez en concevoir un, voyez par ici (En anglais).
Vous êtes obsédé par la précision? Alors téléchargez la documentation complète fournie par Google 🙂


Administrer Internet, qui s’en occupe ?

Nous avons souvent l’impression qu’Internet est contrôlé par les géants du web que sont Google, Facebook, Twitter, etc.
Et bien non ! C’est le département du Commerce des États-Unis qui à la main mise sur une bonne partie du fonctionnement d’Internet grâce à l’ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers).
Pour ceux qui ne connaissent pas, l’ICANN c’est tout simplement l’organisme régulateur d’internet.
Il gère la quasi-totalité des ressources du web. C’est en effet lui qui attribue les noms de domaine de premier niveau (les .com, .org, .net,…), les adresses IP, en plus de coordonner tous les acteurs techniques.
Évidemment ce contrôle des États-Unis n’est pas absolu. Internet répond à un schéma d’interconnexions qui s’étend largement au-delà du territoire yankee.

L’ICANN est sous tutelle du gouvernement américain, une tutelle qui aurait dû prendre fin depuis 2009. Cette échéance a, en effet, plusieurs fois été repoussée par le Congrès américain au grand dam du reste du monde. La prochaine échéance est fixée pour ce 1er Octobre 2016. Même si l’ICANN est de droit américain, il a une compétence mondiale puisque ses décisions s’imposent à tous les États de la planète. Ce qui est de plus en plus contraignant pour beaucoup de pays et d’entreprises.
Vue sa mission, l’ICANN reste une organisation internationale.

Mais alors pourquoi les États-Unis ne veulent pas lui donner son indépendance?

Parce que tout simplement les États-Unis n’ont pas envie de voir les clefs d’Internet entre les mains de certains pays pas très ouverts comme la Chine ou la Russie qui pourraient porter atteinte aux valeurs de liberté, de partage qui caractérisent internet.
Cependant, tout le monde en a un peu marre qu’un seul gouvernement décide de l’avenir d’internet. Même Google et Facebook militent pour l’indépendance du web, puisqu’ils veulent aussi participer aux processus de décision.

Eh oui Oncle Sam, la guerre froide est terminée, il faut passer à un système mondial, multipartite et collaboratif.
Cette saga me rappelle celle du Seigneur des anneaux. Gollum (le gouvernement américain) est très attaché à l’Anneau unique (ICANN). Il ne compte le céder à personne, pas même à la Communauté de l’Anneau (l’ONU) 🙂
En effet, beaucoup de personnes souhaiteraient voir cet organisme, déjà international, revenir sous la tutelle des Nations Unis. Sauf le gouvernement américain bien sûr, qui ne souhaite pas confier la gestion de l’ICANN à l’ONU. C’est ce qui s’était passé en 2014.

Qu’est-ce qui va changer lorsque Internet ne sera plus sous le joug des États-Unis?

Tout le monde a en tête l’affaire Snowden qui a révélé beaucoup de scandales dont l’existence d’un système d’écoutes massives sur internet mis en place par la NSA (National Security Agency). Ou encore le blocage, par l’ICANN, du site WikiLeaks fondé par Julian Assange.
Si jamais Internet arrive à se libérer du gouvernement américains, ces pratiques pourraient diminuer.
Cela pourrait aussi être la fin de beaucoup de restrictions en rapport aux préfixes des noms de domaine.

La gestion de la langue connaîtra, peut-être, un bouleversement sur internet. Elle est en effet un outil important de la gouvernance du web. En 2009, par exemple, on a vu une levée de restriction pour les adresses web rédigées avec des caractères non latins, c’est-à-dire arabes, chinois, coréens, japonais ou cyrilliques.
Ainsi, la langue française pourrait, on l’espère, améliorer son rang sur la toile. Quoiqu’il en soit, la place de beaucoup d’autres langues sur internet sera pérennisée, tout en ayant une pensée particulière pour celles africaines.
Même si tous ces changements ne seront pas perceptibles pour la plupart des internautes, on se demande bien comment tout cela pourrait évoluer?

Alors Gollum cédera-t-il son précieux? Rendez-vous ce 1er octobre 2016! 😉


Les tatouages à l’école et la laïcité au Niger (suite et fin)

L’être humain a toujours été en quête de distinction par rapport à ses semblables. Même si tous les hommes avaient la même couleur de peau, ils iraient chercher des particularités dans d’autres disparités : la couleur des yeux, celle des cheveux, la forme du nez, des oreilles, la manière de parler, les balafres, le regard, la richesse, le prestige…
Tout le monde a, au moins une fois dans sa vie, essuyé des remarques malencontreuses concernant son apparence physique. Le body shaming, comme disent les anglophones.

Porter une cicatrice peut être discriminant en certaines circonstances, autant positivement que négativement. J’ai appris qu’une diversité, aussi infime soit-elle, pouvait faire toute la différence. Mon parcours scolaire et celui de Magaf, mon ami, en ont à jamais été marqués.
Je crois que toutes ces originalités qui nous distinguent sont purement accidentelles, car personne n’a jamais choisi où et comment il aurait dû naître. Même si, de nos jours, il est possible de choisir le sexe ou la couleur des yeux pour son future enfant, il n’en demeure pas moins que cela reste uniquement le souhait des parents, pas celui du concerné.

Des originalités accidentelles qui me font penser à Magaf, né d’un père et d’une mère peulh. Le voilà qui arbore des balafres directement sorties du monde des kanouris. Cet enfant était né le même jour qu’une petite fille, sa voisine.
Un matin, le père de la petite Laïla, qui était kanouri, avait commandé les services du vieux Younousse, le wanzam (coiffeur et chirurgien traditionnel), qu’il avait croisé au marché dix jours après la naissance de sa fille.
Un système d’adressage exact n’existant pas, Younousse se contentait de demander des renseignements aux personnes qu’il croisait çà et là dans le quartier. Et lorsqu’il croisa un énième groupuscule de femmes, il les interrogea :

Bonjour mesdames, pouvez-vous m’indiquer la maison de cette femme qui a accouché il y a dix jours?

Les dames lui indiquèrent la maison dont elles venaient de sortir, celle de Magaf.
Armé de ses lames, rangées dans un morceau de peau tannée, le wanzam fit irruption chez Magaf et demanda à voir le bébé. La mère de celui-ci, intriguée par tous ces couteaux, avaient demandé ce qui se passait. Mais Younousse lui avait répondu :

Je viens de la part de votre mari.

Comme toute bonne femme obéissante et fidèle à son mari, elle avait assisté, impuissante, à la scarification de son enfant. Mais la surprise fut totale lorsqu’elle découvrait que ces marques n’avaient rien à voir avec celles de son ethnie.
C’était là le début d’un conflit qui allait durer plusieurs semaines, car son époux à elle était absent…

Comment les balafres ont-elles résisté à la grande percée de l’islam dans ces régions ?

Si, dans une mosquée, vous tentez de convaincre des villageois scarifiés à plus de 90% d’adhérer à votre religion, vous n’avez pas du tout intérêt à leurs signifier que l’islam interdit toutes formes de tatouages sur le corps. Autrement, vous pourriez y laisser votre peau.
À l’école, on nous accusait souvent de ne pas être de bons musulmans à cause de nos tatouages. Heureusement, ces types de remarques n’étaient pas fréquentes, même si elles existent.
Je me demandais des fois pourquoi il y avait tant d’interdits dans la religion musulmane. On a l’impression que l’unique distraction permise est la lecture du saint Coran. Magaf et moi étions devenus des métaphysiciens par excellence. On se posait plein de question sur l’existence. En effet, pourquoi Dieu avait-il choisi de compliquer la vie à des enfants ?

En même temps, toutes ces expériences nous ont fait grandir plus vite que les autres gamins de notre âge. Il faut accepter l’humanité dans sa complexité. Le monde ne sera jamais juste, mais le respect des valeurs morales et culturelles s’imposent à tous.

 

cc: Eric Lafforgue : https://www.ericlafforgue.com


Niger : pourquoi céder 120 000 hectares de terres cultivables à l’Arabie saoudite ?

Alors que l’initiative 3N (les Nigériens Nourrissent les Nigériens), véritable fer de lance de la politique alimentaire du président Issoufou, peine à nourrir grand monde au Niger, l’État nigérien a affirmé être en pleine négociation avec une société saoudienne pour la cession de 120 000 hectares de terres arables dans la région de Diffa contre la création d’emplois, d’écoles, de centres de soins, d’une centrale électrique.
Diffa bénéficiera aussi d’une importante redevance financière (1 milliard de FCFA) alors même que le gouvernement n’en a versé aucune pour la région de Zinder depuis l’installation et l’exploitation, en 2011, de la SORAZ (Société de Raffinage de Zinder) par les Chinois.

Autant dire que le gouvernement est en pleine recherche de liquidité, pour notamment régler les mois d’arriérés de salaire qu’il doit au corps enseignant ainsi que les mois d’impayés qu’enregistrent les étudiants boursiers. Lors de son précédent mandat, ce gouvernement a préféré s’endetter et investir dans des infrastructures totalement obsolètes pour le développement économique du pays à l’exemple du projet Niamey nyala ou de ce pseudo train qui n’a encore transporté pas le moindre passager ni marchandise.
Évidemment, une partie des fonds a été détournée puisque tout le monde, au Niger, sait que ce gouvernement a accouché de nouveaux « riches » fonctionnaires qui sont tout sauf de géniaux inventeurs ou de prodigieux chefs d’entreprises.
Et puisque l’État a du mal à trouver des bailleurs pour l’exécution de son second mandat, il cherche des solutions ici et là qui ne sont, souvent, pas forcément commodes.
Comme le dit un proverbe haoussa:

« si vous tendez un sabre à une personne qui se noie, elle le saisira ».

Pourquoi l’Arabie saoudite a besoin de 120 000 hectares de terres au Niger?

L’Arabie saoudite, avec ses 2 150 000 km2, est deux fois plus vaste que le Niger, hors pour cultiver dans cet espace il faut de l’or bleu et non de l’or noir. De l’eau, ce pays n’en à presque plus; et malgré tout, un saoudien en consomme 265 litres par jour contre 150 pour un français et 72 litres pour un tchadien. Les aquifères s’épuisent à tel point que Riyad à renoncer en 2008 à son projet de culture de blé destiné à satisfaire les besoins de sa population.
Cet assèchement des aquifères est aussi dû au fait que le Royaume produisait beaucoup de fourrage et de palmiers, deux cultures assez hydrophiles, irrigués par la méthode d’inondation au lieu du goutte-à-goutte utilisé par Israël notamment.

Au Niger, les saoudiens cultiveront évidemment des biens qu’ils ne peuvent plus produire chez eux. Probablement des palmiers dattiers et des céréales pour nourrir le cheptel, car les pays riches consomment beaucoup de viande et pour en produire un kilo il faut 15 400 litres d’eau contre 290 litres pour un kilo de pomme de terre.
Les ressources du continent africain sont donc à nouveau sollicitées au détriment de sa population, qui produira, une fois de plus, des choses qu’elle ne consommera pas tandis que la famine et la malnutrition sévissent encore.

Pour moi, l’Afrique, n’a jamais porté aussi haut son titre de « berceau de l’humanité », car de plus en plus de nations en difficultés commencent à se tourner vers elle pour nourrir leurs enfants à la source, chez la mère de tous.
J’espère que les clauses des contrats respectent l’environnement ainsi que les êtres qui y vivent, que « la solidarité des peuples soit plus forte que l’égoïsme des nations » (Yan Arthus-Bertrand).


Mais où est passé Windows 9?

Depuis la mise à jour du 29 juillet 2015 beaucoup d’ordinateurs, tournant sur Windows 7 et 8, sont passés sous Windows 10 qui est la 17ièm édition du célèbre système d’exploitation de la branche NT (New Technology) ou Nouvelle Technologie en français, ce sigle veut aussi dire que ce système d’exploitation est multitâches, multi-utilisateur, et multiprocesseur.
Lors de la conférence du 30 septembre 2014, Microsoft avait créé la surprise en annonçant le nom de son prochain système d’exploitation alors que toute la presse spécialisée avait titré sur une sortie de Windows 9.

Pourquoi Windows 10 ?

C’est la question qui a enflammé la toile,et plus d’un an après, on se demande toujours bien pourquoi Microsoft n’a pas tenu à respecter l’ordre chronologique des moutures de son logiciel. Si par exemple cette version avait été nommée « Windows Bonbon », le tollé occasionné aurait probablement été moins important puisqu’il n’y a plus de suite numérique. On est donc passé de 8 à 10, mais parallèlement les numéros des versions ont gardé leur évolution logique: 6.1, 6.2, 6.3 pour les versions successives de Windows 7, 8 et 8.1; 6.4 pour Windows 10. Enfin, plus pour Windows 10 puisque Microsoft a choisi de changer le numéro du noyau qui est donc lui aussi passé de 6.4 à 10.0. Je me demande vraiment souvent si Microsoft sait compter 🙂
Vous pouvez vérifier ce numéro en tapant le code « ver » dans l’invite de commande et en appuyant sur la touche « Entrée». Si vous ne savez pas comment accéder à votre invite de commande, voyez par ici.
NB: Il ne faut pas confondre le numéro de version (6.1,6.2,…10.0) avec le numéro du build que vous pouvez vérifier par ici, qui est en général un nombre à 4 ou 5 chiffres du style 7600, 10586, etc. suivi d’une virgule ou non. Le build, c’est si vous voulez le nombre de fois que vous modifiez le brouillon de votre billet avant d’en publier une version viable, qui n’est pas définitive puisque la modification (mise à jour) se poursuit même après la publication de ce billet. C’est donc pour cela que les numéros sont en général dans les milliers.

Mais je fais comment moi qui suis sur Windows 8…je n’ai pas de menu « Démarrer » ?

C’est là l’une des erreurs qui a donné à cette version le succès que l’on connait. C’est comme construire un HLM (Habitation à Loyer Modéré) avec une sorte « d’ascenseur dérobé » et une fois qu’on y entre, il faut presque un doctorat pour en ressortir…Lol
J’ai trimé comme un forçat la première fois que j’ai voulu éteindre Windows 8 🙂

Cela n’explique toujours pas le choix du chiffre 9 !

C’est vrai, alors commençons d’abord par une rumeur technique.
Un internaute se réclamant développeur chez Microsoft indique que de nombreux programmes exécutables sur Windows comporteraient le bout de code suivant :

if(version.StartsWith(« Windows 9 »)) { /* 95 and 98 */ } else {

En langage humain cette ligne de code veut dire : « si tu vois que la version de Windows débute par un 9, il s’agit de Windows 95 ou 98 ». Ce bout de code aurait posé de gros problèmes si Microsoft avait choisi le chiffre 9 pour son petit dernier, car il aurait tout simplement été confondu avec Windows 95 et Windows 98, il fallait donc choisir un nom totalement différent.

Ensuite une explication liée à l’image de marque, sans doute la plus plausible. Microsoft a probablement voulu tourner définitivement la page suite au grand flop de Windows 8 sur le marché, il n’a pas séduit grand monde en effet.
C’est comme si déçu par une histoire d’amour, l’on supprime le contact de son ex avant de jeter le cellulaire à la poubelle, pour n’en garder le moindre souvenir… Lol

Enfin, une explication culturelle liées aux superstitions autour du chiffre 9. Par exemple pour les japonais, prononcer « ku » (9) est synonyme de souffrance, d’agonie, etc. Il serait dommage que Microsoft se prive de tous ces acheteurs potentiels que sont les japonais quand on connait le poids de ces derniers sur l’échiquier du monde de la technologie numérique.

Depuis que j’ai installé Windows 10 mon forfait internet explose, quèsaco ?

Effectivement, et c’est là où Microsoft n’a pas été réglo (>_<)
Quand une mise à jour de Windows 10 est déployée, Microsoft utilise votre ordinateur comme passerelle pour renvoyer une copie de la mise à jour à d’autres ordinateurs, et ainsi de suite, c’est la technique du peer-to-peer. En fait votre PC (Personal Computer) fait office de distributeur, que vous soyez d’accord ou pas, et c’est vous qui payez la note. Évidemment lorsqu’on n’est pas en illimité, cela peut s’avérer être extrêmement coûteux. Je pense à mes amis subsahariens, quand on regarde les coûts de l’accès à internet, assez élevés dans cette région, proposés par les fournisseurs d’accès.
Nous sommes donc tout à fait en droit de nous demander si, finalement, Windows 10 est destiné à un public africain…pour le moment du moins.


JO 2016: Athlètes africains, pas de poudre d’escampette!

C’est la fin des Jeux Olympiques de Rio, après deux semaines de compétitions l’heure est maintenant au bilan des médailles glanées par les différentes délégations sportives. Mais malheureusement c’est dans ces moments de relâchement que certains athlètes, et pas seulement, en profitent pour prendre la poudre d’escampette au grand dam du continent africain.

Ah bon?

Eh oui! Au lieu de compter les médailles, les délégations africaines ont pris la fâcheuse habitude de comptabiliser le nombre d’athlètes ayant pris la tangente.
D’ailleurs, cette année aussi le sport africain a été endeuillé par la disparition d’un athlète sénégalais, Monsieur Abdoulaye Seck, lors de de la coupe du monde de Canoë Kayak en Allemagne. Ce rameur est quand même champion d’Afrique de sa discipline 😮
Personne n’a aussi oublié les sept athlètes camerounais disparus du village olympique au JO (Jeux Olympiques) de Londres en 2012; il s’agissait d’une gardienne, d’une footballeuse, d’un nageur, de cinq boxeurs, ainsi que les trois entraîneurs de boxe, de judo et d’athlétisme ; on comptait aussi parmi les évadés deux athlètes ivoiriens, plus un coach de lutte.
En 2013, lors des Jeux de la Francophonie de Nice (France), sept basketteuses, deux cyclistes et un footballeur tous de la République Démocratique du Congo filaient, eux aussi, à l’anglaise.

Ah! Sacrés africains!

Je me souviens aussi de cette anecdote qui raconte qu’une équipe entière de football a manqué la seconde mi-temps de son match amical en Europe, parce que tout simplement le staff technique et les 22 joueurs ne sont jamais ressortis des vestiaires…à vérifier 😀
Heureusement cette année à Rio on n’a observé, du côté africain, qu’une disparition présumée des tenues sportives au niveau de la délégation kényane 😮
En attendant, le continent s’en sort avec un total de 45 médailles dont 10 en or. Le Kenya, à lui seul, a quand même gagné 13 médailles dont 6 en or…Bravo!

Pourquoi autant de fugitifs dans les délégations africaines?

Il serait évidemment impossible d’ignorer les conditions de travail assez difficiles auxquels sont confrontés les sportifs sur le continent, quand on sait que même le football, le sport roi, connait de grosses difficultés : pas de terrain d’entrainement, pas de matériels, très peu d’investissements,etc.
Les politiques ne voient à travers le sport qu’un événement pour occuper et amuser la galerie, le peuple en l’occurrence. Pour preuve, l’Afrique Occidentale n’a arraché que 4 médailles aux JO de Rio (2 pour la Côte d’Ivoire, une pour le Niger et une pour le Nigéria).Souvent, on peu observer certaines de ces personnalités politiques en tenue de sport le week-end, espérant perdre quelques kilos. Mieux vaut dire que ces joggings ont plus l’air d’un pique-nique que d’un quelconque exercice physique.

Vous l’aurez compris, c’est la galère pour nos athlètes, aucun plan de carrière ne s’offre à eux sur le continent et c’est dans ces moments de compétition avec tout le stress occasionné qu’interviennent des agents sportifs, peu scrupuleux, qui hameçonnent les athlètes africains à l’étranger en leur promettant une carrière dans de grand club. Ce qui s’avère très souvent être une chimère.

Je pense que le sport doit avant tout être perçu comme un accomplissement de soi, et non un moyen d’enrichissement. C’est vrai que les sportifs d’un certain niveau accroissent la visibilité d’une nation sur le plan mondial et je crois que c’est une raison de plus pour que nos athlètes gardent le cap afin de préserver l’image du continent qui en a ras-le-bol d’être tout le temps tristement célèbre.

Pour comprendre qu’à la fin des JO de Rio tous les athlètes n’iront pas se la couler douce sur les plages de Copacabana, vous pouvez lire cet article.
Les africains ne sont donc pas les seuls sportifs dans la galère, mais alors pourquoi diable décident-ils de quitter le navire ?

Chers athlètes, la fuite n’est pas la solution. Même si c’est Rio avec son carnaval, sa plage, ses jolies filles,… dites vous que toutes ces choses ne sont que des clichés 🙂

Pour le moment, c’est le suspense; prions pour qu’ils rentrent tous au bercail sains et saufs 😉


Les tatouages à l’école et la laïcité au Niger (2)

Précédemment dans ce billet…

Après deux semaines de cours, j’allais bientôt faire la connaissance d’un ami qui m’était un peu «semblable ».
C’était l’heure de la récrée, comme d’habitude les enfants que nous étions jouions à cache-cache. Assis sur un morceau de dalle, je comptais les yeux fermés en attendant que chacun des joueurs se trouve une cachette. Lorsque j’eu fini mon décompte, tout en me redressant, j’aperçu un grand monsieur vêtu d’un burnous noir, la tête recouverte par un keffieh. Il tenait une canne dans la main gauche, un petit garçon dans celle droite et se dirigeait droit vers l’administration de l’école. Tandis que j’observai cette scène, le son de la cloche retentit et mis fin aux quelques minutes de distractions auxquelles nous avions droit.

En classe, je faisais partie des plus petit de taille et c’est donc pour cette raison que j’occupais la première table, autrement j’aurai du mal à distinguer le tableau. Sauf que l’absence d’un voisin de table m’ennuie de plus en plus, mais mon vœu allait bientôt s’exhausser…
Alors que nous étions en plein cours, le responsable de l’école frappa la porte de notre classe et avait fait signe de la main au maître. Quelques minutes d’échange plus tard, le maître revenait en classe accompagné d’un petit garçon, le même que j’avais aperçu avec le grand monsieur.

Maître: Votre attention tout le monde, je vous présente un nouvel élève c’est aussi votre ami, il s’appelle Magaf. Dites « bonjour Magaf ! ».

Classe: Bonjour Magaf !

Maître: Alors il va s’asseoir dans la rangée des plus petit, à côté de toi « petit bagobiri » vu que tu es encore seul.

Magaf avait compris et s’était dirigé vers moi, mais personne ne savait à quoi il ressemblait jusqu’à présent du fait de son turban. C’est alors que le maître l’interpella à ce propos.

Maître: Eh ! Oh ! Magaf, j’avais presque oublié…on ne porte pas de turban en classe, range-le quelque part.

Lorsqu’il déroula son turban, un léger brouhaha s’empara de la classe pas parce qu’il avait des tatouages sur les deux pommettes, mais du fait qu’il portait des tresses et avait plutôt une chevelure abondante pour un garçon de race noire. Le maître lui-même était surpris d’avoir un vrai petit peulh dans sa classe.
C’était bientôt l’heure de la prière du Asr(prière de l’après-midi pour les musulmans), mais avant que le maître sorte faire ses ablutions et prier, il avait demandé à Magaf :

Maître: Magaf! Je ne comprends pas…tu es peulh non ?

Magaf: Oui monsieur.

Maître: Mais alors pourquoi tu portes des tatouages qui n’ont strictement rien à voir avec ton ethnie, ces cicatrices appartiennent aux Kanouris…ta mère est-elle Kanouri ? Car j’ai rencontré ton papa, il est peulh.

Magaf: Mes parents sont tous peulh.

Maître: Euh !…Bon, je pars prier. Restez polis!

C’était une grande surprise pour moi lorsque j’ai su que mon tout nouvel voisin de table portait des balafres qui n’avaient rien à voir avec son ethnie. Comment était-ce possible ? Donc on pouvait choisir ?

Les jours et les semaines avaient passés, moi et Magaf étions devenu de vrais amis. Ce petit nomade parcourait tous les jours plusieurs kilomètres pour se rendre à l’école et pour rentrer chez lui. Mais aujourd’hui cela fait quelques jours qu’il n’était pas venu en classe, alors le maître me demanda de le conduire chez mon ami ce weekend afin d’en prendre les nouvelles.
La permission d’accompagner le maître m’avait été accordée par mes parents, la famille de Magaf habite à l’écart de la ville avec leurs bovins et quelques camelins. Après une bonne heure de marche, j’apercevais enfin le père de mon ami assis à l’ombre d’un palmier lisant son coran.

Maître: Assalamu alaykum (Que la paix soit sur vous) !

Père de Magaf: Wa alaykum assalam (Paix soit sur vous) !

Le maître et moi avions été invités à nous assoir sur une peau tannée.

Père de Magaf: Magaf, apportes à boire à nos invités !

J’étais étonné de voir que mon ami se portait plutôt bien, il ne montrait pas le moindre signe de fatigue et nous avait amené une calebasse remplie de lait de vache qu’il avait déposé à côté du maître sans manquer de lui lancer un « bonjour monsieur » les bras croisés en signe de respect. Son père compris de suite le titre de la personne assise à ses côtés.

Père de Magaf: Buvez-en, ici il est plus facile pour nous d’avoir du lait que de trouver une eau consommable.

Maître: Ce lait est délicieux, merci Magaf…au fait pourquoi votre fils ne se rend plus en classe ?

Le père de Magaf déposa son coran et arrangea un peu sa voix.

Père de Magaf: Vous savez monsieur… ?

Maître: Souleymane… appelez-moi Souleymane.

Père de Magaf: Ah! vous portez là un noble prénom, Salomon…je connais aussi la Bible. Voyez-vous, toutes ces questions autour des origines sont un peu nouvelles et je dirais même troublantes pour mon fils. Je ne sais pas vous mais on m’a toujours expliqué que l’école du blanc était le temple de l’égalité et de l’impartialité. Je suis autodidacte et n’ai vu aucun chapitre traitant des ethnies dans vos manuels de cours, je ne comprends pas pourquoi tous les jours mon fils m’en parle avec une certaine inquiétude, comme s’il reniait sa propre personne.

Maître: Les enfants sont curieux comme tout, ils se posent plein de questions sur beaucoup de choses. Alors vous préférez que votre fils travail ici plutôt que de l’envoyer en classe ?

Père de Magaf: Regardez mon fils! avez-vous l’impression qu’il travail ? Vous ne pouvez pas comprendre la nature des relations qui existent entre nous et nos animaux. J’ai tellement écouté des personnes critiquant le travail des enfants, je suis totalement d’accord avec eux sauf que je crois que nous ne pouvons pas suivre tous les mouvements réformateurs de l’Europe. Nos pays viennent juste de naître avec un héritage économique quasi stérile dans une mosaïque de culture et d’ethnie toutes aussi différentes les unes des autres…
Ah!…Si seulement vous saviez! Ma vie de nomade m’a permis de côtoyé énormément de peuples d’horizons différends, et toutes les ethnies que j’ai rencontré sont chacune pétries d’orgueil, persuadées d’être le nombril de la Terre…

Moi, j’étais plus occupé à découvrir pourquoi mon ami portait les balafres d’une autre ethnie alors même qu’aucun membre de sa famille n’en partageait ni la langue ni la culture.

À suivre…

 

cc: Eric Lafforgue : https://www.ericlafforgue.com


Le Wi-Fi, qu’est-ce que c’est ?

Tous les jours, des millions d’individus se connectent à Internet grâce au Wi-Fi installé chez eux ou dans une zone à forte concentration d’utilisateurs (gare, train, aéroport, etc.), sans se demander comment il fonctionne, ni pourquoi il s’appelle « Wi-Fi ». C’est à toutes ces questions que nous allons tenter de répondre dans ce billet.
Le Wi-Fi se définit comme un ensemble de protocoles de communication sans fil régis par les normes du groupe IEEE 802.11. Il permet de relier, par ondes radios, plusieurs appareils informatiques (ordinateur, smartphone, etc.) au sein d’un réseau informatique afin de permettre la transmission de données entre eux. Merci wikipédia 🙂
L’IEEE (Institute of Electrical and Electronics Engineers) ou Institut des ingénieurs électriciens et électroniciens, en français, est une puissante organisation à but non lucratif de droit américain, regroupant les professionnels du domaine de la télécommunication.

C’est quoi cette norme IEEE 802.11 ?

L’IEEE 802 est tout simplement un comité de l’IEEE chargé de décrire une famille de normes relatives aux réseaux locaux et métropolitains, basés sur un mode de transmission de données par liaisons filaires ou sans fil. Le nombre 802 n’indique rien de particulier si ce n’est qu’il reste le premier chiffre disponible pour cette norme, car bien sûr il y en a d’autres. Le nombre 11, quant à lui, désigne le groupe de travail qui a bossé sur les normes relatives aux réseaux sans fil. Si vous disposez d’un appareil capable de se connecter au Wi-Fi du voisin, c’est qu’il dispose d’une carte réseau compatible avec la norme 802.11, qui est très souvent suivie d’une ou de plusieurs lettres variables en fonction de la version de la norme. Ces lettres indiquent les caractéristiques de la version concernée, comme par exemple la portée du Wi-Fi, les fréquences qu’il utilise, le niveau de sécurité qu’il propose, etc.

Donc il existe plusieurs Wi-Fi ?

Effectivement, nous avons le a (802.11a), le b, le g, le n, le ac…et le ah pour les objets connectés.

Mais d’où vient le mot « Wi-Fi » ?

En fait, le vrai nom du Wi-Fi c’est « IEEE 802.11 » si, par erreur, vous écrivez « IEEE 802.1 » là, vous faite référence à une autre norme qui définit la gestion des réseaux locaux et l’authentification.
C’est en 1999 que le mot Wi-Fi (Wireless Fidelity) a été utilisé pour la première fois de façon commerciale par la société Interbrand, spécialisée dans la communication de marque. Ce mot est surtout le nom de la certification délivré par la WECA (Wireless Ethernet Compatibility Alliance). En fait ce mot a été inventé par analogie avec « la Hi-Fi » (Hight Fidelity), c’est d’ailleurs pour cela que certaines personnes prononcent « la Wi-Fi ». Mais je crois quand-même qu’il est plus correct de dire « le Wi-Fi », sans être macho 😉
Donc, il ne faut pas confondre le nom de la norme (IEEE 802.11) et celui de la certification (Wi-Fi).

Concrètement à quoi sert le Wi-Fi ?

Le Wi-Fi sert à remplacer les câbles, et comme on l’a dit plus haut, il utilise des ondes radios pour communiquer avec ses amis (smartphone, ordinateur, caméra, etc).

Où sont ces ondes, moi je ne les vois pas ?

Apercevez-vous les mots qui sortent de votre bouche et qui s’envolent, tels des oiseaux, pour aller se déposer sur les oreilles de votre interlocuteur?

Euh !! Non…

Bah, c’est la même ressource qu’utilise votre voix pour être audible et transportable sur une certaine distance et sans aucun fil s’il vous plait 😮
Une fréquence radio est invisible pour l’homme et, sans elle, vous resterez sans voix, comme lorsque votre forfait Internet vient de s’essouffler… enfin, de s’épuiser je veux dire 🙂
Tandis que vous utilisez vos cordes vocales et vos muscles pour parler, le Wi-Fi utilise des appareils électroniques.
C’est donc grâce aux ondes radios que nos appareils « parlent » entre eux sans aucune liaison filaire. Ces ondes disposent de fréquences que l’on mesure en Hertz (nombre de mouvement par seconde). Sachez qu’une application permettant de visualiser les ondes qui vous entourent en temps réelle grâce à votre smartphone existe, lisez par ici.

Pourquoi souvent le Wi-Fi ne marche pas bien ?

Pour que le Wi-fi marche, il vous faut un émetteur (routeur, box) et un récepteur (smartphone, ordinateur, imprimante, etc.), et je vous recommande de commencer par vérifier la qualité de ces matériels, mais aussi celle des services de votre fournisseur d’accès.
Le Wi-Fi utilise une bande dite ISM (Industrielle, Scientifique et Médicale) pouvant uniquement être utilisées dans un espace réduit. C’est la raison pour laquelle, souvent, il rencontre des problèmes d’interférence causés par les fours à micro-ondes anciens qui ont des fuites, ou par un ascenseur à côté de chez vous. Mais, il peut y avoir aussi d’autres perturbateurs, comme une porte métallique, un mur en béton, etc. Ou tout simplement lorsque vous êtes un millier d’étudiants connectés au Wi-Fi de la fac 😀

Est-il dangereux pour la santé ?

Dangereux ? Cela reste encore à prouver. Mais sachez que les émissions du Wi-Fi sont très faibles, 20 fois moins puissantes que celles émises par votre téléphone mobile ; et plus vous vous éloignez du routeur, plus la puissance diminue.

Le voisin a codé son Wi-Fi, je fais comment pour télécharger des films ?

Avant, l’accès au Wi-Fi était protégé par une clé WEP (Wired Equivalent Privacy). Mais, face à la vulnérabilité de cette dernière au piratage, de nouvelles méthodes ont été proposées : WPA (Wi-Fi Protected Access) et WPA2 notamment.

Maintenant je vous montre comment faire pour pouvoir pirater le mot de passe du voisin et télécharger illégalement des films sur internet. Pour cela , vous devez suivre cette vidéo… 😛


Les tatouages à l’école et la laïcité au Niger (1)

Une des choses les plus frappantes lorsqu’on foule pour la première fois le sol nigérien c’est que lorsqu’on commence à croiser la population, on est tout de suite interpelé par le nombre de visages scarifiés qui vous jettent des regards tout aussi stupéfaits ou indifférents que le vôtre. Il y en a pour tous les goûts : longues, courtes, épaisses, filiformes, obliques, verticales, courbées, étoilées, en relief, etc 🙂
Évidemment étant au sud du Sahara, on est tout de suite tenté de faire le lien entre certains de ces tatouages en creux et de probables attaques de prédateurs (lion, panthère…).
Bah non ! Ces tatouages sont en fait des motifs identitaires, esthétiques, symboliques ou souvent médicaux ; et autant dire qu’il y en a beaucoup. Le monde Haoussa à lui seul compte près de quarante (40) marques identitaires différentes. Ces marques ne sont donc pas une réalité pour le Niger uniquement mais pour toute l’Afrique noire, même si cette pratique tend à disparaître car de nos jours les individus ont tendance à se sentir beaucoup plus proches de leur pays plutôt que d’une ethnie.

Que vient faire la laïcité dans tout cela ?

La laïcité, d’après ce que j’ai compris, vient poser des interrogations sur les religions et leur enseignement à l’école, elle s’intéresse donc aux signes portés par les élèves en classe : qamis, croix, kippa,…sauf que chez moi il y a aussi la scarification car c’est bien l’expression d’une appartenance, d’une croyance en quelconque totem ou divinité que ce soit, dans un établissement scolaire. Mais dans un pays à 98% musulman l’enseignement religieux a toujours fait partie du décor. L’État ne pourra de toute façon rien faire sur un moyen terme car l’école reste de loin plus marquée par les patrimoines culturels (ethnie, religion) que par la juridiction.
En classe, ce ne sont donc plus les caractères religieux qui captent l’attention des enseignants nigériens mais plutôt les fortes diversités ethniques souvent exprimées aux moyens de signes, de cicatrices. Une diversité ethnique beaucoup plus forte que celle religieuse. En effet, le Niger compte dix ethnies, sinon 26 ethnies lorsqu’on considère tous les sous-groupes, contre seulement trois religions (l’islam, le christianisme, l’animisme). Excepté certaines, beaucoup de ces ethnies ont chacune au moins une marque identitaire, et la mienne aussi puisque mes parents sont originaires du Daoura, un ancien État Haoussa.

Euh…Est-ce que toi…

Je sais, inutile de poser la question, j’en ai une aussi sur la pommette droite, en position oblique : content?
Isaac Tedambe (un écrivain tchadien) avait dit : « Les gens qui portent des marques aujourd’hui ont au moins une quarantaine d’années », il aurait dû relativiser quand-même, j’en suis encore loin.

Mon premier jour à l’école avait été des plus marquant, les enfants avec qui je partageais la même classe me dévoraient des yeux, j’étais devenu un vrai mouton noir. À l’heure de la récré j’avais très vite trouvé d’autres enfants portant aussi des tatouages, même si différents du mien, on se regardait tout aussi bizarrement les uns les autres.
En classe, devinez qui était presque toujours désigné pour passer au tableau ? …Bien trouvé, c’était moi 🙂
Pas parce que j’étais le plus petit de taille, mais parce qu’au fond de moi je croyais que cette marque y était pour quelque chose. Notre maître m’appelait toujours de la sorte :

-Petit bagobiri, passes au tableau et corriges cet exercice!

Si seulement je pouvais lui en coller une, me disais-je du fond de mon cœur.
J’avais tellement hâte de rentrer à la maison et poser toutes ces questions qui me démangeaient les lèvres à mon père.
Lorsque midi avait sonné, c’est à la vitesse de la lumière que j’ai couru à la maison. Nous mangeons tous ensembles sur une natte -mes sœurs, ma mère, mon père et moi- dans une grande assiette plate. Normalement c’est l’un des parents qui donne le coup d’envoi pour commencer à manger. Mais comme toujours ma frénésie dépassait celle des autres, je m’étais aussitôt emparé d’un morceau de viande que j’avais délicatement enveloppé d’une boule de riz avant de l’envoyer au fond de la bouche et illico je pose la première question :

Moi: Papa c’est quoi bagobiri ?
Papa: Où est-ce que tu as entendu ce nom ?
Moi: À l’école, c’est comme cela que le maître m’appelle.
Papa: Ah, c’est très bien fiston! Tu vois c’est exactement pour ça que je t’ai inscrit à l’école, pour que tu poses plein de questions. Toi, tu n’es pas un bagobiri (celui du Gobir), en fait c’est une autre ethnie qui porte aussi des cicatrices, il devrait t’appeler badaouri (celui du Daoura).
Moi: Mais pourquoi j’ai un tatouage et pas toi ?
Papa: Hahaha ! Le mien a disparu avec l’âge petit.
Moi: Non mais les tatouages d’Ouwani et Ami (mes deux grandes sœurs) sont au moins dix fois plus minces que le mien. Pourquoi moi j’en ai un plus gros?

Tout le monde s’était mis à rigoler, moi j’étais vraiment outré mais malgré tout je continuai à manger.

Papa: C’est ta grand-mère qui a insisté pour que le wanzam (coiffeur et ou chirurgien traditionnel) te fasse une plus imposante…hihihi ! Je te jure, je n’y suis pour rien.
Maman: Tu sais, on raconte que dans un passé lointain des membres de notre village ont échappé à la déportation vers le Nouveau Monde grâce à ces marques et depuis nous en sommes devenu accro.
Moi: Pourquoi déporte-t-on les personnes ?
Papa: Tu apprendras tout cela à l’école…Moi je trouve que ce tatouage te va bien pourtant! C’est vrai quoi…

Le repas était presque fini, il ne restait plus que moi et ma mère sur l’assiette, elle fit une dernière bouchée et se leva :

Maman: Fiston, j’ai un boulot pour toi.
Moi: Quel est-il?
Maman: Nettoies tout ça!

À suivre…

 

cc: Eric Lafforgue : https://www.ericlafforgue.com


Euro 2016 et théories du complot

Avant de m’enfoncer dans moult spéculations, il convient de définir ce qu’est un complot. Pour Peter Knight de l’université de Manchester, un complot, ou du moins une théorie du complot, indique le fait qu’« un petit groupe de gens puissants se coordonne en secret pour planifier et entreprendre une action illégale et néfaste affectant le cours des événements » et dans notre cas précis l’Euro 2016 de football qui, dit-on, a été taillé sur mesure pour son pays hôte, la France en l’occurrence. C’est la rumeur qui circule sur la toile et qui s’est amplifiée après la victoire des Bleus face à l’Allemagne.
Les partisans de telles théories complotistes n’y vont pas de main morte, ils sont connus pour être plus motivés que les non-croyants quand il s’agit de défendre leur point de vue. C’est pas moi qui le dit, c’est Gérald Bronner 🙂

Mais que reprochent-t-ils à l’équipe de France ?

Bah d’avoir bénéficié d’un tirage favorable en étant la tête de série du groupe A, ce qui est tout à fait normal, sauf que les adversaires de la France dans ce groupe sont jugés assez peu calibrés.

Comment ? C’est un tirage au sort non ?

Oui un tirage réalisé au moyen de boules chuchotantes…non, vibrantes il parait 😮

Vous-y croyez ?

Euh… je n’ai pas fini : ils disent aussi que ces réglages prédéterminés ont permis aux Bleus de se hisser en finale. Étant premier du groupe A, c’est donc sans surprise que les Bleus ont battu l’Irlande (3ième du groupe C), l’Islande (2ièm du groupe F) pour atteindre les demi-finales et battre l’Allemagne dans un match arbitré par un Italien, sachant que la Squadra Azzura a été éliminée par la Nationalmannschaft, une Allemagne diminuée par des blessures et des suspensions.
Ils disent aussi que François Hollande et Manuel Valls sont les principaux comploteurs. Selon un grand Illuminati – un illuminé en fait – la victoire de la France à l’Euro 2016 permettra de calmer la grogne sociale, c’est donc pour ça que la France aurait déboursé 2 milliards d’euros officiellement, 10 milliards officieusement, pour acheter la victoire des Bleus.

Ah oui quand même! 😮

Bon, mais finalement les Bleus n’ont pas remporté la finale face au Portugal 🙁

« Le mélange de vrai et de faux est énormément plus toxique que le faux pur. » Paul Valéry

En effet, prenons l’exemple du célèbre Protocoles des Sages de Sion (un faux document) faisait apparaître les juifs complotant avec les Francs-maçons afin de justifier l’antisémitisme russe, cet antisémitisme s’est malheureusement exporté dans le reste de l’Europe et a inspiré Adolf Hitler, qui s’y réfère dans son livre Mein Kampf avec toutes les conséquences que l’on connait. Aujourd’hui, encore beaucoup de théories du complot sont adoptées par des personnes pour expliquer leurs échecs dans leurs ambitions politiques ou sociales démesurées afin de réaliser l’impossible. Ce n’est pas parce que votre équipe favorite a été mise hors jeu qu’il faut crier au complot mes amis, ce n’est pas non plus un complot lorsque Mondoblog ne publie pas votre billet sur sa plateforme, il faut bosser… enfin je crois 🙂

Comment faire pour combattre de telles théories ?

C’est justement là le problème, ces théories sont quasiment irréfutables, puisque les preuves avancées pour expliquer qu’un complot n’existe pas se changent en autant de preuves qu’il existe.
Fin janvier 2016, David Robert Grimes, un mathématicien d’Oxford, publie un article scientifique visant à démontrer qu’il est incertain qu’un grand complot impliquant des milliers de personnes reste secret pendant des décennies.
L’équation en elle même ressemble à ça :

L(t,N(t)) = 1- e –t(1-ΨN(t))

Si l’on considère la variable L égale à… bon j’avoue que j’ai rien compris non plus 😛

Si cette théorie a été élaborée pour décourager les partisans du complot, il n’en demeure pas moins qu’il faut reconnaître que pour le mathématicien Nicolas Gauvrit, « si on peut prouver qu’un complot n’a que peu de chance de succès, c’est une puissante réponse apportée aux complotistes ». D’ailleurs Nicolas Gauvrit a invalidé cet article en mettant en évidence des erreurs de méthode. Vous pouvez consulter l’article de David Robert Grimes ici et (en anglais), celui de Nicolas Gauvrit ici.
L’Etat français a aussi mis en ligne ce site internet pour lutter contre ces théories, mais personnellement j’aime bien celui-ci.

En attendant je vous conseille de bien garder tout en mémoire, ça vous sera utile plus tard pour poser un jugement juste et impartial 😉


Internet en Afrique, l’accès le plus cher du monde

Au Niger, plus de la moitié de la population vit avec moins de deux dollars par jour, et pour un dollar (à peu près 500F CFA) vous avez moins d’une heure d’internet sur Facebook. Je ne sais pas vous, mais moi chaque fois que je me connecte mon cœur bat presque aussi rapidement que les datas s’écoulent 🙂 Alors les vidéos, les heures de recherches sur internet, les cours en ligne, le gaming, etc… Bah on oublie tout ça! 😮

Internet constitue pour l’Afrique une énorme ouverture sur le reste du monde et demeure un outil incontournable pour le développement de l’économie numérique mais aussi un important instrument de participation de la société civile au débat politique. Grâce à internet, il devient désormais possible et facile d’exprimer ses opinions sur n’importe quel sujet tout en touchant un public très large, voire mondial.

Mais voilà, l’engouement que suscite cet élixir d’information est en train d’être plombé par son coût, assez élevé, sur certaines zones du continent développant de fait un climat de fracture numérique.
En effet, les résultats de l’Indice de développement des TIC (IDI) pour l’année 2015 font clairement apparaître les mauvaises performances des pays africains, seuls l’Ile Maurice (5.22) et Les Seychelles (4.97) obtiennent une note supérieure à la moyenne mondiale (4.77). L’écart devient encore plus marqué à mesure que l’on s’enfonce dans l’Afrique au sud du Sahara avec un indice de 1.03 pour le Niger (165èm sur 166 pays classés). Trois quart des pays de l’Afrique subsaharienne sont classifiés parmi les nations les moins connectées de la planète, soit 29 pays sur 38.
En 2015, 29% des Africains sont des internautes ; mais ce taux est largement dominé par les pays du Maghreb qui profitent d’une pénétration d’environ 50%, contre à peine 2% pour certains pays d’Afrique noire, ce qui est largement en deçà des 20% considérés comme seuil critique si une économie aspire à bénéficier des avantages qu’offre un investissement conséquent dans le haut débit.

“Il y a un fossé croissant entre ceux qui sont capables de se connecter facilement sur le marché mondial ; et ceux qui restent hors de lui. Pour ceux-ci, un grand nombre d’opportunités sociales, économiques et politiques sont inaccessibles”
Mark Graham

Qu’est-ce qui explique des tarifs aussi hauts, les plus élevés au monde ?

D’abord des causes techniques :

  • Primo, parce que plus de 80% de l’accès internet est assuré par des connexions satellitaires coûteuses fournies par les États-Unis et l’Europe. Je ne vous dis même pas combien ça coûte pour faire changer l’ange d’un satellite. 🙂
  • Deuxio, parce que les câbles sous-marins servent d’abord les pays côtiers et les lignes ne parviennent pas à l’intérieur des terres africaines. Ces câbles réduisent le temps de latence dans la transmission des données, ils sont aussi très importants pour la vulgarisation de l’ADSL (Asymmetric Digital Subscriber Line) ou l’internet haut débit fixe, moins onéreux que l’internet mobile, qui n’a malheureusement enregistré qu’un taux de pénétration de 0.5% en 2013 sur le continent. Dans la même année, 99% du trafic intercontinental des données transite sous les océans et l’année suivante on comptait dans le monde 263 câbles sous-marins reliant les continents entre eux. L’Afrique en possède une dizaine dont le WACS (West African Cable System) avec ses 14 points d’atterrissement dont 12 sur les côtes ouest-africaines et 2 en Europe (Portugal et Angleterre).
    Vous trouverez sur ce site une cartographie complète et en temps réel de tous les câbles sous-marins de la planète ainsi que leurs différents points d’atterrissement.
  • Tertio, quand vous envoyez un mail à votre voisin, celui-ci effectue un voyage de plusieurs milliers de kilomètres dans divers serveurs localisés quelque part entre le continent américain, la Corée du Sud, la Chine, etc… avant d’atterrir dans la boite mail du destinataire. Tous ces transits créent des coûts supplémentaires en plus d’une réponse relativement longue en termes de Ping (Packet INternet Groper), une sorte de délais de transit. Ceci est possible parce que l’Afrique ne dispose pas de suffisamment d’IXP (Internet Exchange Point, ou point d’échange internet) fonctionnels. Un IXP est une infrastructure physique permettant aux fournisseurs d’accès internet d’échanger du trafic sans sortir des limites géographiques d’une zone donnée, autrement dit quand vous envoyez un mail il n’effectuera plus de périples entre l’Asie ou l’Amérique : l’envoi sera désormais localisé et géré dans la zone définie par le protocole. Ainsi, ces infrastructures contribuent à rendre l’accès internet moins cher et plus rapide.

L’absence d’internet fixe nous oblige à recourir aux larges bandes mobiles, c’est-à-dire tous les moyens de connexion sans fil à haute vitesse tels que les modems, les smartphones, etc… dont les services sont de loin les plus chers et posent souvent un problème d’allocation des ressources radios (fréquences allouées) au niveau gouvernemental. En 2014, le taux de pénétration des larges bandes mobiles était proche des 20% alors qu’il était de moins de 2% en 2010. Ce nombre croissant d’objets connectés nécessite l’adoption du nouvel système d’adressage, en l’occurrence l’IPv6 (Internet Protocol version 6). Mais à ce jour, plus de 90% des adresses IPv6 ont été enregistrées en Égypte et en Afrique du Sud, ce qui pose de potentiels problèmes de sécurité.

Ensuite des causes politiques :

En Afrique les organes de régulation ne se soucient pas tellement du consommateur. Les quelques opérateurs présents font la pluie et le beau temps. Le manque d’engagement des gouvernements africains pourrait à terme restreindre l’accès à internet sur tout le continent. Très peu de gouvernements investissent pour se connecter aux câbles sous-marins, même s’il est clair que certains pays comme le Niger ont des priorités plus « importantes » à gérer (malnutrition, crise des réfugiés, …). Malgré tout, je crois que nos pays ne doivent pas louper cette transition vers le numérique au regard de toutes les possibilités d’avenir qu’il offre. L’absence de régulation a conduit des pays comme la République Démocratique du Congo dans un cafouillis tel que les utilisateurs, excédés par ces hausses spectaculaires du prix de l’internet (jusqu’à 500% dans certains cas), ont dû sortir et exprimer leur mécontentement en organisant un rassemblement nommée «Nuit debout ».

Mais bon! tout ceci est bientôt fini ,car un de ces jours les Mondoblogueurs feront signer une pétition à des millions d’internautes afin de presser les opérateurs pour une réduction du prix de la connexion internet sur mon continent! 😉


Boko Haram, vu du Niger

Il est des jours où l’on se pose certaines questions qui resteront probablement sans réponses jusqu’au jugement dernier, car souvent, il y a des choix que l’on ne peut pas comprendre. Qu’est-ce qui pousse des hommes à se placer en dehors de tout humanité ?
Boko Haram ou « l’éducation occidentale est un pêché » (traduction littérale en français) a déjà fait d’innombrables victimes. Fondé à Maiduguri (Nigéria) en 2002 par un prédicateur radical dans le but d’instaurer la charia (loi islamique), ce groupe est resté quelques temps à l’abri des projecteurs médiatiques et de la vigilance de la communauté internationale, tout en menant des attaques sporadiques.
Cependant, suite à différentes circonstances, dont la mort de son fondateur, cette organisation s’est métamorphosée pour devenir très vite une bête assoiffée de sang. En 2014, le Centre international d’études sur la radicalisation et la violence (ICSR) qualifie Boko Haram de « groupe le plus féroce du monde » et pour Bertrand Monnet AQMI, le MUJAO, ou Ansar Dine ne sont que des agneaux à côté de cette organisation.
D’après Human Rights Watch (HRW), de 2009 à 2015, Boko Haram a détruit 910 écoles (1 500 écoles de la région ont dû fermer), 611 enseignants ont été assassinés, 19 000 autres se sont enfuis, des centaines d’élèves ont été enlevés et près d’un millions d’enfants ont été privés d’enseignement. C’est seulement en mai 2014 que ce groupe a été désigné comme organisation terroriste par l’ONU (Organisation des Nations Unies) suite à l’intensification des violences. À la date du 14 avril 2015, Amnesty International (AI) estimait que 5 500 civils ont été tués par Boko Haram entre 2014 et début 2015. Même si cette organisation s’en prend souvent aux chrétiens, il faut savoir que 90% de ses victimes sont des musulmans qualifiés de « tièdes » selon ses propres termes.

Des partisans de Dieu ou des partisans de la terreur ?
Au Niger, dans un passé récent, on ignorait ce que le mot « terrorisme » signifiait. Ce pays a connu son tout premier attentat suicide en 2013, un double attentat revendiqué par le MUJAO, qui a ciblé une installation minière du groupe Areva et une caserne militaire dans la région d’Agadez. Je me souviens encore de ce jour, à Arlit les détonations n’avaient surpris personne car nous étions habitués aux secousses qu’engendrait le dynamitage des parements de roches uranifères. C’est sur les antennes de RFI que l’information avait été annoncée.
Aujourd’hui, ce pays se trouve au centre d’une fournaise où prolifère pléthore de mouvements terroristes et de trafiquants en tout genre. Limité à l’ouest par un Mali devenu une sorte de nid à djihadistes, au nord par la Libye, un pays en proie aux troubles insurrectionnels depuis la chute de Mouammar al-Kadhafi (avec désormais Syrte comme fief de l’État Islamique), à l’est par le Tchad, une nation qui lutte elle aussi contre le terrorisme. Le Niger doit aujourd’hui faire face à un ennemi venu du Nigéria, dans une guerre dont il n’a pas l’expérience, avec les moyens du bord et en confrontation directe

« Des histoires parallèles à vitesse différente» (Fernand Braudel), ce pays affiche des indicateurs critiques dans presque tous les secteurs du développement. Et j’ai peur…peur que la jeunesse frustrée et désœuvrée de mon pays et celle de toute cette partie du Sahel ne devienne une réserve de potentiels combattants à la solde des groupes terroristes.
« L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts mais d’institutions fortes » (Barack Obama), nos dirigeants n’ont pas le droit de laisser la guerre contre Boko Haram enliser la paix et toutes nos valeurs séculaires dans un bourbier inextricable. Tant de forums et de sommets assimilables à des dîners de gala coûteux, pour des résultats mitigés, voire nuls. Le dénouement de ce conflit déterminera l’évolution de beaucoup de choses, aussi bien en Afrique qu’à l’autre bout de la méditerranée.

Sortez votre mappemonde et contemplez l’Afrique! Il y a tellement de conflits sur mon continent qu’il ressemble à un flingue.

Dans cet article j’ai choisi d’oublier sciemment les noms de certains chefs djihadistes, car pour moi ces hommes ne méritent aucunement d’occuper une place dans l’histoire de l’humanité. Il est difficile de négocier avec un cœur qui ne laisse passer aucune once d’humanisme. Tel un trou noir, si sombre et chaotique que rien ne peut s’en échapper, pas même la lumière.

Je sais aussi que les grands de ce monde ont leur part de responsabilité dans l’expansion que connait le terrorisme islamiste. En effet, les djihadistes justifient leurs actes comme une réponse apportée à la situation politique qui prévaut dans le Proche-Orient (avec le conflit israélo-palestinien) et à la situation en Irak suite à l’intervention américaine. Les islamistes considèrent aussi que l’occident et ses alliés sont des sociétés en décadence qu’il faut punir.
Aussi, l’expansion que connait le terrorisme est plus ou moins liée à la croissance des inégalités entre riches et pauvres dans le monde. Selon un rapport publié par l’ONG Oxfam en 2015, 48% des richesses produites sur Terre sont détenues par 1% de la population mondiale, laissant les 52% restant aux moins riches (19% de la population globale) qui représentent en réalité la classe moyenne occidentale. Le reste du monde, soit 80% de la population planétaire, doit aujourd’hui vivre sur les restes d’autres restes.
L’écart se creuse entre riches et pauvres, et les victimes, ce sont toujours les plus pauvres ; en 2014, 13 463 actes de terrorisme ont été signalés, soit une hausse de 35% par rapport à 2013 tandis que 32 727 personnes perdaient la vie, 80 % de plus qu’en 2013. L’année 2015 restera aussi dans le livre des records de l’histoire de l’immigration avec plus de 65 millions de réfugiés enregistrés.

Le terrorisme est quelque chose de terrible, c’est le culte du martyre kamikaze. Aujourd’hui, beaucoup de victimes, musulmanes ou pas, développent souvent un sentiment anti-américain. Mais je pense qu’il faut aussi regarder le peuple américain derrière des personnalités telles que Michael Moore. Au Niger, on encourage et on applaudi l’armée dans sa lutte quotidienne contre Boko Haram, mais paradoxalement, énormément de personnes (parmi lesquelles beaucoup de jeunes) continuent à croire que Ben Laden est un héros.

Il faut persévérer pour pouvoir changer les choses, et je crois au fond de moi que l’on peut détruire ces maux avec des mots.


Le cloud computing

Je suis loin d’être phonéticien, mais il faut savoir qu’on prononce « cla-wou-de cam-pi-you-ti-ne» et non « clou-de com-pu-tin-gue », pour les francophones. 😉
Eh oui ! Il faut s’adapter à ce que dit l’oncle Sam. Et puis, entre nous, la traduction française ne fait franchement pas effet!
Vous vous rendez compte qu’il faudrait dire « informatique en nuage », « informatique dématérialisée » et même « nuage magique », comme dans Dragon Ball! 😮 . Moi je dis qu’il y’a trop de syllabes et que tout ceci manque un peu de classe.
Ah ces ricains! Toujours aux manettes hein!

Le cloud computing se définit comme une demande d’accès, via un réseau de télécommunication, et en libre-service, à des ressources informatiques partagées configurables. Il s’agit en fait d’une délocalisation de l’infrastructure informatique. En guise d’exemple, cela veut dire que vous pouvez désormais jouer au dernier « Call of Duty » en ligne même si votre ordinateur ne dispose pas du minimum requis pour faire tourner ce jeu en local (chez vous, sur votre machine), le jeu est installé sur un ordinateur distant (quelque part dans le monde) qui dispose de tout le matériel et de toutes les mises à jour nécessaires pour vous permettre d’y jouer seul, et même à plusieurs, une fois que vous y êtes connecté via internet bien sûr.
Nous regardons tous des films en haute résolution sur Netflix, enfin! moi j’utilise Popcorn time… 😉 , sans pourtant disposer d’un lecteur DVD compatible Blu-ray, ou d’un quelconque espace de stockage, tout simplement parce que le matériel qui gère tous ces paramètres est installé ailleurs et qu’il se charge de lire, rien que pour vous, cette vidéo et vous la transmet à la résolution souhaitée en passant par une connexion internet. De la même manière que vous utilisez les services offerts par un train ou un avion sans pourtant être obligé d’en posséder un. C’est pourquoi on parle désormais de basculement de tendance, puisque vous n’avez plus besoin d’investir vos moyens dans du matériel informatique, souvent coûteux, afin d’augmenter la puissance de calcul de votre machine, ou sa capacité de stockage. Cette puissance est mise à votre disposition par un fournisseur via Internet.

Mais d’où vient le mot « cloud » ? Pourquoi ils n’ont pas choisi une autre appellation ?

J’illustre :
J’étais en classe ce lundi lorsque la maîtresse nous a demandé de citer les différents ingrédients d’une pizza. Évidemment j’ai levé la main tout en criant « moi madame ! », elle m’envoya au tableau puis je mentionnais un ingrédient : la tomate. Un autre élève mentionna la farine puis un autre le sucre, quelqu’un d’autre encore pensa au fromage. Le dernier ingrédient fut écrit par notre maîtresse elle-même et ce fut la cuisinière. 🙂
C’est bien beau tout ça, mais il ne fallait pas amalgamer les ingrédients de notre pizza à ceux d’une saucisse juste à côté… Alors je me suis levé pour aller au tableau un morceau de craie à la main. Tout en retenant mon souffle, je m’étais mis à entourer les ingrédients de cette pizza avec un cercle assez ondulé. Lorsque j’eu terminé, la maîtresse, en transe, me sera dans ces bras. Eurêka! Je venais d’inventer le « cloud cooking » ! 😀
Depuis ce jour, les élèves schématisent par un nuage les ingrédients d’une recette dans leurs croquis.
Je sais que c’est assez mégalo et vulgaire, mais c’est à partir de ce principe que le mot « cloud computing » a été trouvé et adopté.

Pour le National Institute of Standards and Technology (NIST), il existe trois principales catégories de services qui peuvent être offerts par le cloud computing.

  • Le premier, IaaS (Infrastructure as a service) ou Infrastructure en tant que service, met à votre disposition un parc informatique de machines virtuelles sur lesquelles vous pouvez installer des systèmes d’exploitation. Grâce à lui vous pouvez économiser votre argent, car vous n’aurez plus besoin d’acheter du matériel informatique.
  • Le deuxième, PaaS (Platform as a service), Plate-forme en tant que service vous offre une application prête à l’emploi et dans laquelle il est possible d’ajouter d’autres outils ou plugins au besoin. C’est le cas lors de l’hébergement sur un serveur d’un blog par exemple.
  • Le troisième, SaaS (Software as a service) ou Logiciel en tant que service est incarné par des logiciels tels que Gmail. Ce dernier offre un service de courrier électronique totalement gratuit, de plus vous n’avez même pas à vous soucier de le mettre à jour ou de comprendre son fonctionnement.

Cependant il existe d’autres services fournis par le cloud computing comme le BPaaS (Business process as a service), le DaaS (Desktop as a service), etc.

Mais pour moi, la meilleure illustration du cloud computing à laquelle j’ai assisté reste une invasion de locustes. 😮
Une année, des criquets migrateurs nous avaient rendu visite. Mais en partant, ces visiteurs avaient pris soin de laisser derrière eux des champs en ruine. Alors une réunion de crise fut aussitôt convoquée sous l’arbre à palabre. Nous étions tous là quand, soudain, mon cellulaire sonna. Non, il coassa je veux dire…j’adore les batraciens 🙂 . Cet objet poussait des coassements à tel point qu’une vraie grenouille, dupée, en prit le relais. Les regards se tournèrent vers moi, mais le chef du village ne dit rien et a entamé son discours :
-Y’en a marre! Chaque fois que ces sauterelles nous rendent visite elles emportent toute la production agricole dans les nuages ! S’indignait-il.
L’ancien venait d’invoquer, sans le savoir, le mot magique ou du moins le « nuage magique ». Pour moi, ce nuage de criquets migrateurs était une démonstration, grandeur nature, de ce que pouvait représenter le cloud computing : des millions d’individus rassemblés, tels des serveurs, connectés les uns aux autres et partageant énormément d’information. Comme pour nous prouver ce que le STaaS (Stockage en tant que service et non Sauterelles en tant qu service 😉 ) voulait dire, ces arthropodes avaient stocké toutes les céréales dans leurs abdomens avant de prendre le large. Même si le service rendu n’est pas des plus appréciables, je sais que les locustes ne seront pas du même avis que moi. Mère Nature ne fait jamais rien au hasard…
Dans le cloud comme dans la nature « rien ne naît ni ne périt, mais des choses déjà existantes se combinent, puis se séparent de nouveau » (Anaxagore).


La malnutrition au Niger

La malnutrition est une maladie qui se définie comme un état pathologique causé par la déficience ou l’excès d’un ou plusieurs nutriments. Au Niger, comme dans la majorité des pays subsahariens, la malnutrition est le fait d’une déficience ou d’un fort déséquilibre de l’apport alimentaire journalier. Le Niger a enregistré un taux de malnutrition aigüe globale de 14,8% selon l’OCHA (Office for the Coordination of Humanitarian Affairs ou Bureau de la coordination des affaires humanitaires), ce qui est assez proche du seuil d’urgence de 15% défini par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et dépasse de loin son seuil d’alerte de 10%. Même si ces statistiques datent de 2014, il est important de savoir que les cibles restent valables pour les années 2014, 2015 et 2016, car les études de l’International Food Policy Research Institute (IFPRI) en collaboration avec le Programme Alimentaire Mondial (PAM) et l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ont démontré que « dans un environnement à chocs récurrents, il faut au moins 3 ans pour donner la chance à un ménage très pauvre de se remettre».

Pourquoi le Niger s’enlise dans une telle crise?

Sur ce point je donne une appréciation personnelle pour avoir été aussi acteur dans ce domaine.

Je me souviens qu’en tant que partenaires du PAM nous étions régulièrement convoqués à des réunions. En effet le PAM est comme une grosse entreprise qui recrute des partenaires (d’autres ONG, souvent locales) afin de les faire sous-traiter des programmes de prise en charge de cas de malnutris. Et évidemment il est assez courant que certains partenaires sèchent fréquemment ces rendez-vous. La plupart de ces partenaires absentéistes ne font pas du bon boulot sur le terrain. Pour moi, le plus gros problème qui entrave la bonne marche des activités nutritionnelles est fortement lié à la fiabilité des données collectées et compilées sur le terrain par les partenaires coopérants du PAM mais aussi de l’engagement réel de ces partenaires à vouloir faire changer les choses au Niger.

En zone rurale, la vie est quotidiennement rythmée par des enquêtes de vulnérabilité.
Pour la nutrition, il faut effectuer un dépistage de masse tous les mois, ce dépistage est généralement assuré par des relais communautaires qui sont des groupuscules de villageois chargés de procéder à l’identification des enfants malnutris et des femmes enceintes et allaitantes.
Cependant, dans les faits, certaines ONG ne réalisent qu’un dépistage tous les trois ou quatre mois (au mieux), aussi les relais communautaires se plaignent régulièrement qu’ils ne sont pas rémunérés à la hauteur du montant prévu par le PAM.
Certaines ONG partenaires ne recrutent pas de nutritionniste, et même dans le cas où cet agent est recruté, il n’est pas suffisamment compétent pour renseigner les différents registres au niveau des CSI (Centre de Santé Intégré), généralement par manque de formation, et lui aussi n’est pas rémunéré selon le protocole signé avec le PAM. Même si certains partenaires accusent ce dernier d’avoir prévu une rémunération trop faible, qui empêche donc de recruter un personnel qualifié…

Et la malnutrition progresse, parce que les partenaires sont incapables de faire respecter les rations alimentaires dans les centres de santé par manque de mesurettes ; des centres qui ne reçoivent souvent ni registres, ni cartes de ration de la part des partenaires ou alors en retard. Les rapports sont aussi transmis en retard au PAM et avec beaucoup d’insuffisances, vous avez des partenaires qui n’ont pas de système d’archivage des rapports mensuels validés, la gestion des stocks de certains est tout bonnement catastrophique.
Il y en a même qui vendent sur le marché des tonnes de suppléments nutritionnels destinés aux enfants souffrant de malnutrition.

Je dis qu’il existe un profond manque d’implication de certains intervenants dans ce secteur.
Plongez le Niger dans la complexité du monde et vous avez un pays disposant du plus fort taux de fécondité au monde, un pays avec le plus faible Indice de Développement Humain (IDH), un nombre de malnutris critique, des valeurs nouvelles qui émergent à une vitesse surprenante. En plus de tout cela, on assiste à des phénomènes tels que la dépendance de l’étranger qui augmente, la qualité de l’éducation qui se dégrade, le milieu naturel qui se détériore et le terrorisme qui s’invite dans ce contexte.

Ce pays est une mosaïque d’« histoires parallèles à vitesse différente » (Fernand Braudel).

Et le nombre important d’ONG en activité, que vaut-il ?

Le nombre ne signifie pas grand-chose s’il n’y a pas une bonne coordination qui suit derrière. Souvent, on a l’impression que ces ONG sont en concurrence avec elles-mêmes.
Graziella Godain, de Médecins sans Frontière, avait déclaré lors du Tsunami indonésien de 2004 que : « Nous sommes face à un vrai paradoxe : la multiplication des initiatives rend de plus en plus difficile le travail sur le terrain. […] C’est la course à la visibilité : des ONG veulent montrer à leurs donateurs qu’elles font bien quelque chose de leur argent ».
C’était en effet la première fois que la plupart des ONG avaient suffisamment de moyens pour exécuter leur projet sans devoir s’associer avec d’autres.
La coordination, qui est trop souvent une contrainte économique, disparaît.
Désormais, chaque ONG garde ses informations pour préserver sa part dans cette sorte de « marché humanitaire » tandis que l’efficacité globale de l’aide diminue.
Je ne dis pas qu’il y a trop de fonds pour ces acteurs, mais je pense que les acteurs et leurs partenaires doivent se réorganiser.
C’est quand même surprenant d’observer deux ONG qui exécutent le même projet dans une même localité, non ?!

🙂


Une société pas comme les autres

Je ne vous apprends rien si je vous disais qu’une société est un « ensemble d’individus vivant en groupe organisé » selon le dictionnaire Larousse. Mais bon, je ne comprends pas non plus pourquoi une société décide d’exclure certaines personnes de son groupe.

Des gens qui sont pourtant assez normaux je trouve : deux yeux surmontés de lunettes double foyers, des dents souvent tartreuses, deux bras et des doigts plus larges que la moyenne (à ce qu’il parait !?), une tête de hippie, toujours habillés en jeans et t-shirt couleur arc-en-ciel, ils se promènent avec des pantoufles même au boulot, ils sont gros consommateurs de soda et ils se grattent les fesses en marchant ! 🙂
Ça y est, vous y êtes ? Non ? Alors j’ajoute : des boutonneux … toujours pas ? Fans des comics ou de Star Wars …
Enfin ! Ce sont les geeks pardi ! 😉

Oui, en effet tout cela est un peu méchant je l’avoue, mais c’est cette image que la société leur a collé la petite… 😮 zut! Excusez-moi. Que la société leur a collé tout court.

Il était une fois les geeks… qui finirent par se révolter et décidèrent de construire leur propre société, leur propre monde. Ces gars se sont toujours pas mal débrouillés à l’école (même s’ils s’en tirent souvent avec quelques bleus au visage ou à l’âme). En dépit de tout ce qui s’en suivit, ils décidèrent de mener une lutte urbi et orbi dans l’espoir de lifter ce visage boutonneux.

Puis ils se déplacèrent de ville en ville afin de faire valoir leur cause. Ce long périple les mena à Paris, devant un auditoire conquis. Les geeks présentèrent un exposé sur la maquette de leur tout premier OS (Operating System ou Système d’Exploitation en français). À la fin du talk-show, ce fut une surprise générale lorsqu’un Général de haut rang hurla avec une ardeur guerrière: « Je vous ai compris ! ». Sur ce, ils obtinrent le soutien de la France dans ce combat.
Par contre ce récit ne connut pas le même succès au Vatican. En effet, F. Nietzsche avait été désigné pour l’exposition de cette conférence. Mais dans sa présentation il eut le malheur de parler d’un « gai savoir » devant une assemblée de prêtres abasourdis à une époque où l’église était plongée dans un scandale des plus gênants… 😮
F. Nietzsche frustré par cet échec ramassa ces affaires et leur indiqua, depuis la chapelle Sixtine, que de toute façon la papauté ne pouvait rien comprendre à tout cela, car selon ces mots : les geeks et lui étaient « les premiers nés du siècle à venir ». Toutes ces lignes de code et ces composants électroniques étaient une vraie exégèse pour le Saint-Siège.

Dieu créa l’homme à son image. Les geeks créèrent une image autour de ce qu’ils représentaient.

J’ai toujours adoré faire le lien entre les objets de leur création et la société dans laquelle ils évoluent. Essayons par exemple de comparer un ordinateur à un État :

Pour moi, un pays est comme un ordinateur dont les composants physiques (matériels) constituent le peuple et la partie logicielle (immatérielle) l’État.

Tout le monde sait qu’un gouvernement est un système d’exploitation non ?
J’irais même plus loin en disant qu’un gouvernement démocratique serait assimilable au système d’exploitation Windows ; et qu’un gouvernement communiste tournerait sous un système d’exploitation Linux … à vous de voir ! 😉

Les membres du gouvernement sont ici représentés par les applications utilitaires, car pouvant être remplacées ou mises à jour selon les circonstances, de la même manière qu’un gouvernement peut être changé ou mis à jour dans le cadre d’un remaniement par exemple. Le peuple (la partie matérielle) est le socle sur lequel repose l’État : tout comme il faut des hommes pour fonder une quelconque forme de société, il faut également un support physique pour faire s’exécuter un système d’exploitation sur une machine. L’État est l’âme d’une nation, le système d’exploitation est l’âme de la machine.

De la même manière, il est beaucoup plus facile de changer de gouvernement pour un État que de décider de changer de peuple.
Et évidemment tout bricoleur vous dira qu’il est beaucoup plus aisé de changer la partie logicielle d’une machine comparé à sa partie matérielle. Surtout pour les pc récents ; un vrai scandale! Y en a même qui sont classés irréparables. 🙁

Aussi, à mesure que la puissance de calcul d’un ordinateur (performance généralement due aux composants physiques) s’élève, il pourra plus facilement faire tourner le « must have » de ce qui se fait en matière logicielle. Utilisant toujours des algorithmes plus évolués et donc plus puissants pour interpréter relativement vite un processus.
Si nous permutons respectivement le peuple et le gouvernement à leur place comme cité plus haut nous comprendrons que le degré et la qualité de jugement et de réaction d’une société par rapport à un événement quelconque est plus ou moins lié à la « puissance de calcul » de sa « conscience collective » (masse populaire). Puissance de calcul conférée par le degré et la qualité des instructions reçues (éducation, information, culture, patriotisme…) suivant une certaine fréquence dans le temps. Une telle société pourra plus aisément faire danser l’État au rythme de sa mélodie.

Les geeks ont finalement réussi à créer un nouvel univers dont presque tout le monde se réclame aujourd’hui, mais ils sont les seuls à comprendre son véritable fonctionnement, à en codifier les protocoles, les certificats, la juridiction etc.
Le canard jacasse et boiteux était devenu un cygne muet naviguant sur un océan de données dorées.


Le big data ou la fin de l’emploi

Le Big data signifie « mégadonnées »  en français et non « grosse datte» comme je le croyais. Vu le prix du kilo de dattes en ce moment, ça serait le fantasme de tout saharien détenteur de quelques palmiers 🙂
Bon, revenons à nos datas! Lorsque j’ai rencontré internet, il comptait déjà plus de 9 milliards de pages. Si ça ce n’est pas énorme, alors je crois souffrir d’un « complexe de gigantisme»…Enfin! Je ne sais pas, je dois peut-être consulter ?
D’accord, mes complexes n’intéressent personnes !

Bien, continuons! En naviguant sur le web, toute personne produit des données ou datas. Ces données sont en fait les traces de vos activités sur internet. Certaines personnes les laissent de manière totalement volontaire, comme les blogueurs par exemple ou lorsque vous notez un film en lui attribuant une ou plusieurs étoiles, etc…. Mais certaines personnes laissent des empreintes, à travers des cookies, souvent sans s’en rendre compte. Les cookies sont en réalité des sortes de mouchards qui viennent squatter votre ordinateur pour tracer vos activités afin d’en rendre compte à une autre personne ou une autre machine…les traîtres! 😮
Mais bon! Les ordinateurs raffolent de ces biscuits (cookies).

Pour vous donner une petite idée du phénomène big data, sachez qu’en 2013, Twitter et Facebook généraient respectivement 7 et 10 téraoctets de données par jour ; dans cette même période l’humanité envoyait 183 milliards de mails chaque jour. Tandis que la quantité de données publiées dans le monde sur le net était de 29 000 Go (Gigaoctets) toutes les secondes. Ces chiffres sont aujourd’hui largement revus à la hausse, si en 2012 l’humanité produisait 2,8 zettaoctets de données par an, il est prévu que nous passerons à 40 zettaoctets en 2020, voire plus. Cette production de mégadonnées est aussi amplifiée par l’usage des smartphones, ces derniers seraient aujourd’hui 2,5 milliards à tâter nos mains ! 😉 Il faut aussi savoir que les plus grands producteurs de mégadonnées restent les installations technico-scientifiques, comme celles destinées aux prévisions météorologiques, ou encore les centres d’observation et d’écoute du cosmos.
Si vous ne savez pas ce qu’est un zettaoctet consultez cet article.

Mais sur quelle sorte de clé USB (Universal Serial Bus) sont stockées de telles quantités de données?
Ces données ne sont pas stockées dans des clés USB!
Elles le sont dans des data centers, qui sont d’énormes fermes de serveurs capables de stocker et de traiter beaucoup, mais alors vraiment beaucoup d’informations. C’est par exemple le cas d’Akamai Technologies, une entreprise spécialisée qui dispose de plus de 100 000 serveurs autour du globe.
Cependant, le big data pose un problème de fond : celui de la complexité des données qui le caractérisent, car la variété et le volume de ces dernières sort  largement du cadre classique. Les technologies traditionnelles ne peuvent donc plus pouvoir stocker, sonder, analyser et interpréter correctement cette nébuleuse d’information. Il a donc fallu que les grands acteurs du domaine développent de nouvelles technologies capables de traiter ces types de données, comme les BAO (Business Analytics & Optimization), mais aussi de les stocker grâce notamment au HPC (Higth Performance Computing), Super Calculateurs Hybrides en français.

Cette révolution du big data est incroyable. En fait, c’est comme si l’humanité se mettait d’un coup à déféquer si massivement et si fréquemment que les écolos, stupéfaits par cette nouvelle mode, vont se voir obligés de réviser tous leurs manuels traitant de la pollution environnementale, mais aussi repenser et inventer de nouvelles techniques de traitement des eaux usées face à l’inefficacité et aux limites que montrent les anciennes technologies utilisées. Grâce à cette manne de matières fécales, il sera entre autre possible de poser un profilage très précis en interrogeant cette énorme quantité de caca afin de savoir par exemple que tel ministre est agoraphobe, tel terroriste est fan des Télétubbies,etc… en marquant à la culotte les excréments et en analysant leurs compositions de fond en comble 😉 . Bref ! Toute cette affaire commence à sentir très mauvais : il n’y a plus de vie privée, pour plus de sécurité(?).

Traiter autant de caca…je veux dire de data, ça en fait du boulot! 😀

Oui et c’est là où Pôle emploi se transformera en une chorale de requiem pour chômeurs, puisque tout le monde n’est pas doué pour tripoter du caca…enfin, des datas!
Hihihi! Ceci me rappelle le jour ou Mr Ford vira K. Marx et F. Engels de son entreprise pour incompétence… Lol. Ces derniers mécontents, rétorquèrent : «Vous serrez tous prolétaires un jour! ». Pour eux, les ouvriers vendent leurs compétences sur un outil qu’ils ne possèdent pas et les bourgeois possèdent cet outil qu’ils n’utilisent pas. Donc la « prolétarisation » c’est travailler avec un système dont vous ignorez le fonctionnement, et ce, même si vous en êtes l’auteur. Que vous soyez ouvrier, cadre, ingénieur ou directeur, c’est le système lui-même qui détient désormais les connaissances qui permettent de produire un certain résultat.

En accumulant beaucoup de données (big data), celles-ci réagissent, souvent de manière surprenante, lorsqu’elles sont interrogées par des machines et des algorithmes grâce à la méthode du calcul intensif qui s’exprime en pétaflops (des millions de milliards d’opérations par secondes). Un (01) pétaflops (Pflops), est une grandeur bien supérieure au nombre de calculs réalisés par toute la population mondiale, si chaque individu effectuait une opération par seconde pendant 48 heures.. 😮 . Un nombre d’opérations qu’aucun être humain ne pourra jamais écrire sur un tableau. Sunway TaihuLight, un supercalculateur chinois, possède une puissance de calcul de 93 pétaflops.

Il n’y a aucun linguiste chez Google et pourtant leur service de traduction est capable de traduire, avec des résultats étonnants, dans plusieurs langues en fouillant des données et en les interprétants grâce à la puissance de son système « corrélationniste » sans que personnes ne soit en mesure de démontrer exactement comment.
Google n’a donc plus besoin de former de linguistes. Selon plusieurs études sérieuses, dans 20 ans, 50% des emplois dans le monde seront remplacés par des algorithmes. Les médecins, les juristes, les financiers, sont tous mis sur le carreau. À moins d’étudier le « data scientism » (la science des données) vous aussi serriez au chômage 🙂 . Le big data représentera en 2020, 8% du PIB européen selon l’AFDEL (Association Française des Editeurs de Logiciels et Solutions Internet).

Vous êtes avertis!