Thélyson Orélien

Que faire quand des inversions sont devenues banales

Le président et sa femme : Carnaval 2013 (Cap-Haïtien)
Le président et sa femme : Carnaval 2013

Que faire quand le rire et la moquerie se reproduisent tous les jours au sein même du secteur public en Haïti ? Les 10, 11 et 12 février 2013 au Cap-Haïtien, nous n’y étions pas, mais nous avons compris, du moins en théorie.

Le philosophe du langage et de la théorie littéraire russe Mikhail Bakhtine, dans un de ses ouvrages sur la culture populaire, a examiné le carnaval du point de vue de l’émission, sans rampe et sans division entre l’acteur et le spectateur.

En outre, entre mille essais de définition, le carnaval serait aussi ce lieu subtil, parfois sarcastique, pour contester et dire son ras-le-bol dans la joie, en prélude des réjouissances populaires face à une culture officielle hégémonique, répressive à l’image hideuse d’un régime autoritaire.

Historiquement, le carnaval remonte aux fêtes païennes de l’antiquité classique. Dans ces fêtes ont été célébrées les dilutions temporaires, des différences entre les riches et les pauvres, l’absence de distinction entre le beau et le grotesque, voire l’effacement des frontières entre le sacré et le profane à travers des masques, au-delà de toutes natures.

Les particuliers pourraient prendre d’autres identités, offrant une alternative différente aux existences quotidiennes. Le carnaval serait donc une partie des inversions. Mais parlant d’inversions, que faire quand elles sont devenues plus ou moins banales ?

Quand tous, par exemple, ont été dit ou été fait juste pour le rire et quand la moquerie, le risible, le ridicule ne cessent de se reproduire à longueur de journée au timon des affaires de l’État et dans la vie nationale elle-même ? Ce serait alors une indication que le carnaval en Haïti se reproduit continuellement «Non-Stop» toute l’année ?

On n’a pas besoin de dresser la longue liste d’idioties spécifiques, il fallait juste suivre l’actualité haïtienne des derniers jours pour avoir une idée aussi lucide qu’objective.

Enfin, il sera nécessaire que le carnaval soit une fête véritablement démocratique dans ce pays, pour une toute première fois, au moins, avec la liberté d’expression nécessaire et de la tolérance, sans aucune censure pour ceux qui aiment dire la vérité telle qu’elle est, comme pour ceux qui aiment en profiter, ou même ceux qui préfèrent garder le silence.

Parce que les folies sont aussi utiles pour ceux qui aiment danser les rythmes endiablés des musiques préfabriquées des trois jours gras, autant que pour ceux qui ont besoin d’une pause dans le carnaval continuel qu’on se trouve confronté le plus souvent.

Certaines personnes pensent que la politique est constituée d’un antagonisme entre l’amitié et l’inimitié, que la dissidence et l’opposition sont des fins en elles-mêmes et ne signifient pas d’exprimer des opinions distinctes sur le bien commun par amour pour la citée (le pays).

Le but ultime de la dissidence n’est pas de montrer que telle ou telle faction possède la vérité, mais le fait est de réaliser le bien commun. En Haïti, il s’agit d’une vision déformée de la politique. Seuls ceux et celles qui aiment le pays sont capables de surmonter leurs différences et de s’unir autour pour le bien de tous ceux et de toutes celles qui y vivent.

Pour arriver à ses fins, le pays a besoin d’unité autour de la foi civique dans la liberté commune mais aussi du pluralisme, d’être en accord et de s’opposer certaines fois. Le leader qui va à l’encontre du pluralisme et de ses principes en essayant d’instaurer la censure va à l’encontre même de la démocratie et du pays qu’il dirige.

En tout état ​​de cause, pour une année prochaine beaucoup plus rose, on souhaite voir plus de respect mutuel, plus de liberté d’expression, pour le bien-être assuré des danseurs, des chanteurs, des musiciens et du pays aguerri; afin de retrouver la joie rafraîchissante, et une certaine agilité aux voix des sambas de nos bandes à pied.-

Thélyson Orélien

Montréal, 12 Février 2013


Le prochain pape devrait être plus jeune

Le pape Benoît XVIPHOTO AFP
Le pape Benoît XVI / PHOTO AFP

Les cardinaux étaient tous dans la Cité du Vatican le 11 Février dernier, ils ont pensé qu’ils allaient se réunir dans la salle du Consistoire afin d’entendre parler de canonisations imminentes; au contraire, ils ont été abasourdi par l’annonce du pape Benoît XVI à propos de sa démission à la papauté à partir du 28 février.

L’ancien cardinal Joseph Ratzinger est devenu le chef du Saint-Siège le 19 Avril 2005, il est le premier pape à démissionner depuis Grégoire XII en 1415 afin de mettre un terme au Grand Schisme d’Occident. Crise pontificale qui touche le catholicisme au tournant des XIVe et XVe siècles (1378 – 1417), divisant pendant quarante ans la chrétienté catholique en deux obédiences.

Une autre démission remarquable a eu lieu en 1294, lorsque Célestin V, en réponse à sa propre inadéquation des charges politiques et financières de la papauté, a publié un décret autorisant le pape à démissionner. Le motif du pontife actuel : c’est qu’il n’a plus les forces de l’esprit et du corps nécessaires pour l’exercice adéquat du ministère pétrinien.

La démission du Pape ouvre la porte à un ministère vacant, mais comme le pontife n’est pas mort, c’est le bureau du Collège des Cardinaux qui choisira en toute légitimité le successeur de Benoît XVI, il n’aura pas à tenir son élection dans l’intervalle habituel compris entre 15 et 28 jours, le conclave pourrait en théorie avoir lieu très peu de temps après la date butoir du 28 Février, mais en tout cas le cardinal supérieur prendra le relais du pape en fonction jusqu’à l’élection.

Après sa démission Benoît XVI ne jouera plus aucun rôle dans l’Église. Il va probablement se consacrer à l’étude ? Au repos ? Son héritage, néanmoins, sera presque bouleversé. Il a été élu après un discours très conservateur à l’élection du conclave en 2005, comme pape, il a déménagé contre les éléments libéraux de l’Église, et a également mis les freins sur l’œcuménisme, mouvement visant à rassembler les Églises chrétiennes en une seule.

Beaucoup plus controversé, cependant, à la tête du corps qui maintient la discipline parmi les prêtres, il a, sur le témoignage de certaines lettres présentées devant les tribunaux américains, entrepris au nom de l’Église de demander pardon pour les abus sexuels de mineurs perpétrés par des prêtres catholiques. Sur d’autres questions, il s’est opposé à la contraception, y compris l’utilisation du préservatif pour prévenir la transmission du VIH dans le mariage, l’avortement en toutes circonstances, et la fécondation in vitro.

Quant à son successeur, l’idée gagne du terrain que le prochain pape devrait être africain ou latino-américain, mais le vote pourrait bien être influencé par le fait que la moitié du Collège des Cardinaux est européen, même si la majeure partie des pratiquants, parmi le 1.1 milliard de catholiques, vivent dans les pays en voie de développement.

En tout cas, beaucoup du Collège ont été nommé par Benoît XVI lui-même, ainsi l’Église de Rome est peu probable de voir des changements rapides au point de vue doctrinal. Cela dit, mais le prochain pape, aux yeux de la plupart des catholiques, devrait être plus jeune, et devrait être un meilleur communicateur ou quelqu’un capable de répondre aux défis moraux et œcuménique posés par la mondialisation.

Thélyson Orélien

Montréal, le 15 Février 2013


Il nous faut beaucoup d’imagination pour affronter une révolution

© Dessin : Corine Eugene dit Rochesson
© Dessin : Corine Eugene dit Rochesson

Pour Fabian Charles, mon plus vieux ami.-

En réponse à La Révolution Anonyme

Il nous faut beaucoup d’imagination pour affronter une révolution, car son cours n’obéit pas à une trajectoire régulière ou actuelle. Elle avance par saccades, reculs et bonds en avant. Elle se manifeste par des sauts d’énergie et des renversements dialectiques. Convenons d’abord que nous nous approchons à pas de géant d’un stade entièrement nouveau d’une révolution au delà des évolutions éco-techniques – de stades super-industriel – pourrions-nous alors percer un jour la signification de notre époque ? Acceptons donc l’hypothèse révolutionnaire et nous pourrons donner libre cours à notre imagination de manière à être capables d’affronter l’avenir. À nous autres, petits gens, l’avenir est la Grande Cause. Notre révolution est une révolution de la Paix. C’est notre victoire sur l’avenir. Espérons le…

Toute révolution est synonyme de nouveauté. Elle fait couler à flots l’inconnu dans la vie d’individus innombrables en les mettant en présence d’institutions inhabituelles et des situations inédites. Les changements qui nous guettent nous atteindrons jusqu’au cœur de notre vie personnelle, car ils métamorphoseront les structures familiales et les attitudes sexuelles traditionnelles, font voler en éclats les rapports conventionnels entre les jeunes et les vieux, pulvériseront les valeurs qui s’attachent actuellement à l’argent, au succès et modifieront les travaux, l’éducation jusqu’à les rendre méconnaissables. Bien plus, tout cela se déroule au milieu de ces progrès scientifiques spectaculaire, brillants et pourtant terrifiants.

Rien ne dure… les choses changeront ou sont en train de changer, pour le meilleur ou le pire, seul l’éphémère est là pour rester, les éphémérides sont les premières clés pour notre société, notre nouveauté en est la seconde. Par-là bien des membres de ce monde super-informatisé et modernisé ne se sentiront jamais chez eux. Semblables à des voyageurs qui, à peine installés dans un pays étranger, à peine leur adaptation terminée, découvrent qu’ils doivent le quitter pour un autre puis un autre encore, et un autre ensuite, ils finiront par avoir l’impression d’être des étrangers sur une terre étrangère.

Le changement est à même d’éliminer la faim, la maladie, l’ignorance et la brutalité dans notre cité, sans être obligé de marcher dessus en simulacre de sud au nord. En outre, en dépit de toutes prophéties pessimistes des penseurs à œillères, il en mutilera pas l’être humain, il ne l’écrasera pas dans un monde uniforme, pénible et grisâtre. Bien au contraire, il regorgera de possibilités nouvelles d’épanouissement personnel, d’aventure et de plaisir. Il sera haut en couleur et ouvrira un champ immense à l’originalité. Le problème n’est pas de savoir si nous pouvons survivre à l’embrigadement et à la standardisation, mais bien, comme nous le verrons, de découvrir s’il peut maîtriser notre propre liberté

Et pourtant, nous avons droit à une seule première et à une seule dernière fois pour se trouver l’ultime place, réellement plonger dans ce monde grouillant de nouveauté. Vivre à un rythme accéléré, c’est une chose quand on a affaire à des situations plus ou moins non-familières, mais c’en est un autre complètement différent quand il faut affronter des circonstances neuves, étranges et jamais rencontrées.

En lâchant les forces de l’inconnu, nous nous catapultons dans le royaume de l’inhabituel et de l’imprévisible et, ce faisant, nous aggravons encore plus dangereusement les problèmes inhérents à l’adaptation, l’assimilation ou l’allégeance requise, car notre jeunesse si naïve, dépourvue d’âpreté de vie constitue un mélange explosif.

Tout cela peut sembler discutable, certes; aussi il importe que nous examinions ensemble certaines des innovations à venir. En joignant à l’analyse rationnelle toutes les qualités d’imagination dont nous sommes capables, projetons-nous d’un coup d’aile dans nos révolutions sans noms, sans âges, sans craindre de nous égarer parfois – l’imagination n’est libre que lorsque la peur de l’erreur  est momentanément écartée. Quand on spécule sur l’avenir, mieux vaut le faire par audace que par prudence. La raison en saute aux yeux dès qu’on commente le temps au présent.-

Thélyson Orélien

Montréal, 27 Janvier 2013

Lire aussi : La Révolution Anonyme


L’Investiture d’Obama : «Une idée humaniste et des leçons d’audace pour le monde»

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Photo AFP

L’investiture du 44e président des Etats-Unis Barack Obama, qui a lieu ce lundi 21 janvier devant le Capitole, constitue l’un des temps forts de la vie politique américaine nous a appris le journal belge, Le Soir.

Les engagements qu’il a pris au terme de ce second mandat expriment son profond désir de radicaliser les politiques publiques qui ne sont pas limitées dans l’intérêt des Américains. En défendant le visage des questions controversées, comme la glorification de la culture des armes de la société qui l’a élu, la dégradation de l’environnement, les guerres, les droits des minorités, des homosexuels, des femmes et les préjugés auxquels font face certains immigrants irréguliers, Barack Obama s’est révélé d’un humanisme hors du commun et unique parmi les hommes d’État du monde actuel.

Dans un discours solennel d’une vingtaine de minutes, aux accents progressistes et rassembleurs, il a défendu idéologiquement des intentions, qu’il espère transformer en des actes concrets au cours des quatre prochaines années que son second mandat lui permettra d’accomplir. Et en assumant des valeurs profondément humanistes Barack Obama a usé de son investiture pour offrir des leçons audacieuses à chaque individu, non seulement aux américains, mais aux citoyens du monde entier.

Le président Obama a aussi abordé certains sujets spécifiques qui affectent la préoccupation de la politique publique interne des États-Unis, comme la restriction à imposer sur la possession d’armes. En peu de mots, la majorité des questions abordées par le président furent de grandes envergures.

Il est revenu sur des sujets clés, au plus fort de la crise économique de 2008, pour essayer sans doute, de poursuivre ses perspectives non-abouties et ses actes manqués durant les quatre premières années, au moment où le système financier américain a besoin d’une certaine forme de contrôle. Il n’a pas omis de faire avancer des propositions courageuses, comme la fermeture de la prison de Guantanamo, considérée comme une aberration juridique international en espérant de réaliser partiellement la réforme du système de santé et de la sécurité du pays.

Il y a sans doute des problèmes en suspens auxquels s’ajoutent de nouveaux défis. Ce qui importe dans l’ensemble des idées démocrates en substance, ce sont des questions complexes d’approches assez hardies.

Espérons que les mentalités républicaines seront en accord avec ce que le président démocrate a promis, en ce moment crucial de grande détresse où les américains et les américaines (voire la population mondiale) espèrent une transformation des rhétoriques de la politique actuelle, sur divers points, comme le dossier du réchauffement climatique ou la réduction des guerres via des interventions militaires externes. Car, quand l’Amérique tousse, le monde a la coqueluche.

Il est également intéressant pour chaque personne de toutes nations démocratiques ou en conflits avec des gouvernements despotiques de défendre sans concession des valeurs que les Américains ont su préserver jusqu’à présent et propager la liberté d’expression, le libre marché et la capacité à s’engager et à innover. Obama représente toutes ces vertus américaines, exaltées lors de la cérémonie d’investiture.

Le président Barack Obama n’a pas fait de discours sur des généralités insignifiantes ou fantaisistes mais sur des sujets spécifiques et précis, ce qui peut l’exposer, sans doute, à des accusations de plus en plus atroces à la fin de sa deuxième administration, dans un monde où les gestes de bonne volonté du gouvernement Obama-Biden, comme dans tout autre gouvernement de n’importe quelle région de l’Occident peut paraître souvent trop vagues ou contradictoires avec des anciennes pratiques parfois très à droites.

Sur les questions environnementales : « Nous réagirons à la menace du changement climatique, en gardant à l’esprit que ne pas le faire constituerait une trahison pour nos enfants et les générations futures », a déclaré Obama face à une foule de plusieurs centaines de milliers de personnes. Contrairement à l’administration qui l’avait précédé, il a été clair et précis sur cette question que méprise encore certains dirigeants de pays puissants.

Mais en comparant 2009 à 2013 dans la foulée des gens qui venaient l’acclamer en répondant à l’appel de cette seconde prestation, il reconnaît déjà le sentiment de frustration que peuvent ressentir les citoyens américains (s’il échoue, bien entendu) comme si l’avenir dépendra directement de sa propre conduite.

Thélyson Orélien

Montréal, 23 Janvier 2013


Les Misérables et Argo, grands gagnants des Golden Globes

PHOTO: NBC, Paul Drinkwater
PHOTO: NBC, Paul Drinkwater

«Argo» le film réalisé par Ben Affleck était le plus marquant de la cérémonie des Golden Globes également meilleur film et meilleur réalisateur.

La comédie musicale Les Misérables et le thriller Argo ont été les grands gagnants de la 70e édition des Golden Globes hier soir (dans la nuit du dimanche à lundi) lors d’une cérémonie à Los Angeles.

La bande de Tom Hooper a remporté le prix de la meilleure comédie musicale et le film réalisé par Ben Affleck a remporté le prix du meilleur film. Pendant ce temps le réalisateur de Lincoln, Steven Spielberg est rentré à la maison presque sans récompense.

Les Misérables, une adaptation cinématographique du célèbre ouvrage de Victor Hugo a récolté trois statuettes sur quatre nominations aux Golden Globes. Il a été nominé comme meilleure comédie ou film musical de l’année. Le prix de la meilleure actrice de soutien revient à Anne Hathaway et celui du meilleur acteur dans une comédie ou une comédie musicale à Hugh Jackman.

La jeune actrice Jennifer Lawrence a été élue meilleure actrice dans un film musical ou une comédie pour Silver linings playbook.

La nuit a également été marquée par l’apparition de Bill Clinton, qui a rendu hommage à son prédécesseur Abraham Lincoln, et la révélation de Jodie Foster, ayant remporté le Golden Globe pour l’ensemble de sa carrière, qui s’est adressée publiquement son homosexualité.

Le film autrichien Amour de Michael Haneke, favori pour les Oscars, a été le meilleur film en langue étrangère. La chanteuse britannique Adele a remporté un Golden Globe de la meilleure chanson originale pour le thème principal du film de James Bond, Skyfall, le dernier opus de la saga James Bond.

Le Golden Globe dans la catégorie comédie télévisée a été attribué à la production HBO’s Girls et à Lena Dunham qui a également remporté le prix de la meilleure actrice pour une performance .

Homeland, la série de Claire Danes avec Damian Lewis a remporté les Golden Globes de la meilleure comédie dramatique, du meilleur acteur et de la meilleure actrice dramatique.

Thélyson Orélien

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Les gagnants de la 70e cérémonie des Golden Globes: 2013

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PS : Dans la gestion de ses contenus en ligne, youtube donne le droit à tous et à toutes  de partager ses séquences vidéo sur des sites à but non lucratif.-


Trois ans depuis que la terre a tremblé sous nos pieds

PHOTO : Une des photos du diaporama. Crédit: Benoît Aquin/ONF
Une des photos du diaporama. Crédit: Benoît Aquin/ONF

« Parler d’une catastrophe aussi dramatique et bouleversante que celle qui frappe le peuple haïtien, parler des morts, des blessés et des disparus, de toute cette misère n’est pas une affaire de style ni un concours pour décrocher la palme d’or du commentaire le plus émouvant. D’autant que ces déluges verbaux ne débouchent sur rien ne riment à rien sinon à satisfaire leurs auteurs. Écrire : Nous sommes tous des Haïtiens, après avoir écrit il y a cinq ans, au lendemain du tsunami : Nous sommes tous des Taïwanais ou des Sri-Lankais est un mensonge ». Alain Genestar.

La terre a tremblé en ce mardi de janvier, il faisait quatre heures cinquante-trois minutes dans l’après-midi et il a fallu au moins une vingtaine de secondes pour que tout soit basculé, et pour voir des gens mourir écrasés autour de nous par des bribes de béton. Des plaies ouvertes en liquéfaction, des taches sanglantes, des rues de gravats, des ponts de bâtiments tordus et le palais présidentiel fragmenté.

D’abord j’avais entendu des grondements, puis des effondrements. J’étais à l’intérieur de la seule maison restée encore debout dans un coin de l’Avenue Poupelard; au bas de Saint-Antoine de Padoue, dans la destruction de Port-au-Prince. Une ville que j’ai appris à aimer. Une ville autrefois si belle à mes yeux, qui se tenait fièrement débout et magnifique. Ce fut pour la première fois que j’ai entendu la terre crier sous mes pas, tel un coup de tonnerre venant de son ventre qui secoua violemment tout, et même les plantes. Trois ans après, et nous ne cessons pas  de trembler au profil de notre existence.

Haïti n’est pas un pays pauvre, c’est plutôt le pays le plus appauvri de l’hémisphère Nord. Au lendemain du douze janvier l’éditorialiste de Radio France Internationale (RFI) Alain Genestar qui connaît bien l’histoire d’Haïti a cité dans son éditorial intitulé Nous ne sommes pas tous des Haïtiens* : « Dans quelques semaines ou mieux dans deux ou trois mois nous serons passés à autre chose, à une autre émotion, une histoire chassant l’autre. Il y aura même des prétendus experts en cause humanitaire, qui nous expliqueront à coup sûr, que finalement on en a beaucoup trop fait pour Haïti, qu’il y a trop d’argent et que de toute façon la corruption est telle, que les fonds sont détournés… comme si nous les riches nous étions des petits saints, comme si nous les riches nous n’avons pas exploité et sucé jusqu’à la moelle leur ressource et asservi tout au long de l’histoire leurs pères et leurs enfants.»

Et il continu : « Compte tenu de tout ce que nous savons, de tout ce que nous avons fait, de tout le mal dont nous avons été autrefois les auteurs, puis plus tard les complices, ce n’est pas d’aide charitable, mais d’indemnité et de dédommagement. Non, nous ne sommes pas tous des Haïtiens;  nous sommes des Français, des Espagnols, des Américains qui doivent rendre leurs dettes au peuple d’Haïti » fin de citation. Il faut dire que le séisme n’a pas été la seule pire catastrophe qu’a connu Haïti depuis ses longues années d’existence. Le poids de terribles drames le tiraille encore aux épaules.

Trois grandes années d’apparences trompeuses et de faux semblants dans un ciel bouillonnant déchiré de nuages. La conjoncture haïtienne s’embrouille quotidiennement de la connivence des uns et de l’incompétence des autres. Les interminables troubles politiques entremêlés de tensions sociales  ne cessent d’occasionner des répercussions économiques critiques et très graves sur le pays. La misère bat son plein, déposant plus particulièrement la masse dans un état d’infortune lamentable, chaotique et révoltant.

Le sinistre tableau de la société haïtienne, Hector Hyppolite  et Jean René Gérôme l’auraient peint avec des larmes. Pas un acte concret n’a été posé pour régulariser la triste réalité, sinon que des palabres à n’en plus finir. Il y a lieu de s’inquiéter et de se poser continuellement des questions quant aux meilleures d’Haïti : Des suites d’interrogations qui concernent tous les haïtiens et les haïtiennes.

Depuis janvier 2010 les fissures sont loin d’être réparées. La terreur des premières secousses est encore là. Mais Haïti, comme toujours, veut rester optimiste envers et contre tous. Parce que nager dans le pessimisme c’est choisir tout simplement de ne pas apporter une pierre participative en adoptant une attitude de spectateur passif face à une situation très compliquée.

Trois ans dans l’impossible, et malgré tout nous sommes tenus. Mais il y a de quoi à être sceptique au sujet de l’avenir, quand le présent est très critique. Un lendemain meilleur suppose d’abord des préparatifs de base. Il faut identifier ce qui nous empêche d’avancer. La devise «l’union fait la force» implique  aussi de savoir avec qui s’unir pour sortir du bourbier une bonne fois pour toute.-

Thélyson Orélien

Rimouski, 12 Janvier 2013


Un manque de responsabilité sociale et historique dans un moment de détresse ?

Manifestation devant le Capitole de Washington, pour éviter le précipice fiscal, le 12 décembre 2012Photo : AFP/WIN MCNAMEE
Manifestation devant le Capitole de Washington, pour éviter le précipice fiscal, le 12 décembre 2012
Photo : AFP/WIN MCNAMEE

La principale bataille se déroule actuellement dans le Congrès américain. Les démocrates exigent une augmentation du taux d’imposition des ménages les plus riches que nécessite de solides plans d’épargne sociaux, mais l’opposition républicaine ne le permet pas. Quelques heures seulement séparent les Américains d’un redoutable abîme fiscal suspendu à leurs têtes comme une véritable épée de Damoclès. Le président Barack Obama a en vain intensifié les négociations avec les dirigeants républicains en faisant des mini-accords pour éviter de nouvelle crise financière.

Selon certaines sources au Congrès, l’accord prévoit une extension limitée de réductions d’impôts pour les familles gagnant moins de 250.000 dollars par an, une extension des prestations liées à l’indemnisation du chômage et une disposition pour éviter les coupures de remboursement des médecins. Les experts on prévu un report de certaines réductions probablement liées aux secteurs de la défense.

L’idée d’Obama est d’éviter tout déclenchement, par exemple une hausse générale des impôts accompagnée par de fortes réductions des dépenses publiques qui entrerait en vigueur dès le premier janvier 2013, si aucun accord n’est conclu. C’est un véritable match où personne ne veut être le perdant. Mais attendons voir, au cours des 24 prochaines heures, pour savoir si ce sera vraiment impossible de parvenir à un accord.

Avant-hier, le président américain a rencontré pendant plusieurs heures les dirigeants de la majorité démocrate et la minorité républicaine au Sénat, Harry Reid et Mitch McConnell, le président de la Chambre des représentants, le républicain John Boehner, et le chef la minorité démocrate Nancy Pelosi. Mais, malgré tout, cette fin d’année que les dirigeants américains sont en train d’offrir à leur peuple ne s’agit pas d’une fin d’année tranquille : particulièrement le Congrès, dans l’intransigeance de l’opposition républicaine centrée du fondamentalisme Tea Party.

La nouvelle année s’activera d’une forte réduction des dépenses publiques et une augmentation générale des impôts, ajoutant jusqu’à environ $ 646 milliards qui tomberont comme une masse sur l’économie américaine en pleine relance, affectant par extension le reste du monde.

« Selon une analyse de la Banque TD, si le fameux précipice se produisait en 2013, les États-Unis perdraient environ 3 % de leur croissance, ce qui signifie que leur économie en général serait comprimée de 1 %. Par ricochet, celle du Canada devrait connaître une baisse se situant entre 1 et 1,8 %, selon le rapport de la TD, ce qui est assez radical, mais tout laisse à penser que l’économie du pays pourra garder la tête hors de l’eau, même s’il n’y a que le nez qui dépasse. Cette prévision ne tient toutefois pas compte des éléments humains comme la perte de confiance ou l’effet de panique qui empirent les choses. » d’après une source d’Associated Press qu’on peut lire sur le blogue de Gérald Fillion, journaliste spécialisé en Économie à Radio-Canada.

Parmi les organismes gouvernementaux américains les plus touchés seraient le ministère de la Défense. Comme un symbole de ces temps de crise, le Pentagone a perdu 55 milliards de dollars, et un nombre similaire aurait une incidence sur le budget des programmes sociaux, y compris les contributions à l’aide médicale pour les retraités et les chômeurs.

Un exemple : les familles qui gagnent entre 4.000 et 6.000 par mois (la grande majorité du pays) verront une augmentation de leur imposition moyen de 2500 $. Et cela est très sensible pour un pays qui se remet encore de la crise des prêts hypothécaires de 2008.

Donc, tout le monde est d’accord à Washington que le pays a besoin d’une réforme fiscale. Mais les républicains et les démocrates ne parviennent pas à se mettre d’accord à cause de leurs profondes différences idéologiques. Et je me demande si le problème ne se traduit pas par un manque de responsabilité sociale et historique dans un moment de détresse ?

Thélyson Orélien

Montréal, 30 Décembre 2012


La poésie serait parole d’espoir malgré tout

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Par Thélyson Orélien

De tous les côtés, il me revient un son de cloche. Un son de cloche dont il m’est pénible de me faire ici l’écho. Ayant beaucoup aimé. Aimant encore beaucoup les plaisirs que cette cloche condamne. Mais c’est à chaque instant que j’entends dire autour de moi: «Je ne lis plus de poésie».

Répété par tant de bouches dignes de considération ou d’estime, cela finit par impressionner fâcheusement des poètes de mon espèce qui ne poursuivent guère dans la force des mots que leur agrément. Et voilà que maintenant mon ami, le libraire de la Côte-des-Neiges me confirme l’arrêt en le déplorant: «Faut-il donc se résigner à ne vendre que de rares recueils de poésies», me dit-il avec amertume. «Les gens ne lisent plus de poésie.» Je m’efforce de le réassurer, car si j’interroge, si je pousse davantage ceux qui viennent de prononcer cette condamnation, j’apprendrais qu’ils ne délaissent pas la beauté, les images et le pouvoir incantatoire des mots pour se jeter dans les voyages, les émotions et les imaginations.

Je n’ai pas manqué de demander sur mon chemin ce qu’ils cherchaient dans leurs lectures – d’un usage plus relevé sans doute, plus sérieux – et je n’ai laissé d’être un peu surpris d’apprendre qu’ils n’aspiraient à satisfaire dans leurs lectures que le goût de l’aventure et du dépaysement qu’offre totalement la poésie, la vraie, la bonne, en somme brimée par la vie courante dont la satisfaction faisait jusque-là le principal attrait. La réalité c’est donc que nos contemporains en sont réduits à chercher séparément dans trois genres différents ce que la poésie avait pour objet essentiel de leur fournir dans le même ouvrage et qui constituait proprement le message poétique. Cette constatation ne m’a pas fait le plus grand bien, je l’avoue, ne me rassurant sur moi même, car il est toujours pénible de se croire une exception, mais elle m’a apporté un brin de consolation en ce qui concerne certaines poésies d’hier.

Il est clair que sous quelques prétextes d’esthétique ou de style, la poésie est devenue, à part des exceptions, la proie de certains discoureurs ou de néophytes. Mais attention ! Il ne faut surtout pas confondre un jeune à un néophyte, car on met longtemps pour devenir jeune nous dit Picasso. Cela tient peut-être à ce qui est aussi le domaine quasi exclusif de ceux qui tendent à tout ramener à la forme qui leur est plus naturellement propre que celle d’une méthode établie. On comprend que le public s’en détourne et refuse d’entrer dans un jeu qui n’est pas le sien et qui n’a plus rien de commun avec l’aventure qu’il recherche. Il se jette vers d’autres livres ou d’autres genres littéraires qui malgré les étiquettes parlent davantage à son imagination et à son coeur.

La vie moderne est pleine de discours, notre temps quotidien en est de plus en plus encombré. Je vois que les ateliers, les bureaux, les boutiques, les rues sont pleines de beaux raisonneurs qui ont chacun leur explication de la crise, leur plan de réforme, leurs vues générales et définitives sur le monde. C’est une conséquence inévitable des régimes en place. Mais qu’au moins ceux et celles qui ont pris la charge de nous amuser ne nous entraînent pas dans les mêmes errements et ne viennent pas nous accabler de leur rhétorique quand il nous faudrait des émotions. Dans une de mes discutions toujours fructueuses, progressistes et approfondies avec des lecteurs de La Parole En Îles-Monde (Parole En Archipel), une lectrice me dit ceci : « Je ne suis pas poète, mais je pense que si j’en étais une, la poésie aurait pour moi plusieurs utilités: Tout d’abord, probablement comme dans tout type d’art, il y a dans un poème le moyen de faire passer un message, qu’il soit présenté sous la forme d’une métaphore, qu’il soit engagé ou non. Cela peut être également une invitation au voyage, qui nous emmène dans un ailleurs inexploré. Je trouve personnellement que la poésie sert principalement à procurer/transmettre des émotions au lecteur ». Oui Amélie, tu as tout à fait raison, l’une des principales missions de la poésie c’est se transmettre des émotions.

Il y a bien proprement la difficulté et le secret peut-être de ce que des personnes appellent défaillance de la poésie moderne (si on peut vraiment appeler cela défaillance, du fait que les poètes font moins d’argent). On dirait des fois que la poésie a été faite pour les poètes qu’à chaque fois que je rencontre une personne lire ou acheter un recueil de poésie à la librairie de mon ami, je dis : voici un poète. Et cette poésie est là pour faire sentir et ramener à cette personne des émotions. Et ayant beaucoup aimé. Aimant encore beaucoup les émotions fortes, il faut continuer de se rencontrer dans les cafés littéraires, les marchés de poésie, les nuits de poésie, les cabarets littéraires et les marathons de lectures pour ramener le chant qui peut narguer le son de cloche qui a comme pour but à lui seul de tout monopoliser. J’ai le désir de revoir un autre Tranströmer.

Et puisque j’existe, j’ai le droit de penser que la poésie est loin d’avoir pour intention d’enfiler des idées et des raisonnements pour les assembler en un faisceau qui se tienne où seulement les poètes y sont entraînés. Elle répond aussi à des besoins personnels et sociaux de la société actuelle dans laquelle nous vivons, elle permet aussi de réfléchir aux thèmes universels. C’est aussi un moyen de communication et de fraternisation entre les peuples. La poésie est également une arme contre la violence et les guerres ! Cocteau disait :  » la poésie dévoile, dans toute la force du terme. Elle montre nues, sous une lumière qui secoue la torpeur, les choses surprenantes qui nous environnent et que nos sens enregistraient machinalement. » Et moi je ne me fatigue toujours pas de répéter : la poésie serait parole d’espoir, malgré tout. De tous les avatars que nous traversons durant notre passage terrestre, que restera-t-il sinon ces paroles mille fois enroulées et déroulées, et quelques gestes qui nourriront les légendes ? Elle peut être aussi ce coquillage où résonne la musique du monde. Une épiphanie par essence. Le lieu d’une véritable incantation et de charmes, où l’intimité peut devenir cette charnière de l’identité.

J’ai recueilli à ce sujet les confidences d’un de mes amis poètes, un peu plus âgé que nous, qui passe à toute vitesse de la poésie au roman, qui avec son talent de jeune romancier et selon toute vraisemblance va réussir brillamment dans le genre romanesque, «je croise les doigts en son nom et je lui souhaite que du succès», j’eus la joie de pouvoir le féliciter de sa persévérance, parce qu’il voyait bien justement, indépendamment de ses passeurs, où gîtait le lièvre. Ce jeune écrivain, quand il commençait à se sentir le goût des fictions, m’avouait toute la peine qu’il se donnait et sa surprise de trouver plus de rigueur dans les faits que dans les idées, tant de résistance pour assembler et plier à quelque vraisemblance les actions et les sentiments. Ce sont les actions ou les faits d’une vie osée, les sentiments d’une existence qui a de quoi à étonner les gens, mais écrit sous une plume qui n’oublie pas sa poésie. Il est toujours bon d’être poète avant de devenir romancier. Mais à ce jeune homme, il reste beaucoup à apprendre.

Dans un livre ancien intitulé Débats rempli des plus nobles soucis de l’art, et dont je compte recommencer la lecture que je recommande à tous, son auteur Henri Massis, figure majeure de la scène intellectuelle française au commencement du XXe siècle indique bien la cause de cette désaffection du public à la poésie face au roman. Il faut bien prévoir que le lecteur s’en écarta aussi longtemps qu’il trouvera cette impression de désert ou de flanc battu, suivant que sa nature est plus sensible au vide qu’il constate ou à l’effort qu’il devine.

Massis l’inventeur du pathétique des idées et d’un certain romanesque de l’histoire rappelle dans son ouvrage l’exemple de Barrès et la nécessité de ces hautes préoccupations spirituelles et morales qui n’est plus de mise aujourd’hui et que nos écrivains semblent avoir perdues. Le vrai dans les plus grandes comme dans les plus petites choses me paraît inaccessible, sinon aux poètes dans leurs jeux, aux romanciers dans leurs histoires. Pour moi, je dois avouer que comme dans la poésie, j’ai trouvé dans le roman comme dans les essais savants quelques-unes des meilleures joies de mon existence qui ne se plaît pas seulement qu’aux images du passé, du temps où tout ce que nous aimons avait encore de l’importance, où les jours nous paraissaient moins bousculés et que la paix suffisante pour se plaire à ces divertissements de l’esprit étaient de plus en plus de saison.

Thélyson Orélien in LaPresse


L’économie de l’éphémère

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Par Thélyson Orélien

L’été dernier, moi et un vieil homme, retraité des forces armées canadiennes, on s’était donné rendez-vous au Van Houtte le proche de la rue Sherbrooke Est après une courte prise de parole dans un dépanneur tout proche. 

J’adore les conversations plus ou moins sérieuses avec les personnes âgées qui reconnaissent bien que la jeunesse n’est ni une culpabilité ni un péché: «Il fut un temps, me dit-il, l’idéal c’était la continuité. Quand un homme avait un travail à faire, qu’il s’agisse de la confection d’une paire de chaussures ou la construction d’une église, il consacrait toute son énergie créatrice et productrice à rendre son oeuvre aussi résistant que possible. Il travaillait en pensant aux années à venir.»

Dans la mesure où la société d’hier ne connaissait que peu de changements, un objet avait une fonction bien définie et la logique économique appelait une politique de la permanence. Des choses qui coûtaient plus cher et duraient cinq à dix ans revenaient moins cher, même si elles avaient besoin de réparation de temps à autre, que d’autres coûtant moins cher, mais ne durant qu’un an. Toutefois, avec l’accélération générale du rythme de l’évolution sociale, la politique de la permanence cède la place, nécessairement à l’économie de l’éphémère.

Premièrement… le progrès de la technologie tend à réduire considérablement le coût de la production plus rapidement possible que celui de la réparation, car la première est un processus automatique, alors que la seconde est en grande partie une opération artisanale. Cela signifie qu’il est souvent moins coûteux de remplacer un objet par un autre que de le réparer. Du point de vue économique, la fabrication d’objets à bon marché, non réparables et bons à jeter après usage, est un choix  rationnel, même s’ils ne durent pas aussi longtemps que d’autres, réparables.

Deuxièmement… le progrès de la technologie nouvelle permet de perfectionner sans cesse les objets. L’ordinateur que j’utilise présentement est bien meilleur que l’ancien que j’avais et me revient plus cher, comme on peut le prévoir, mais cela pourrait me coûter encore plus. Car les développements de la science et de la technologie entraîneront des améliorations encore plus nombreuses et plus fréquentes, il est souvent plus sage, économiquement parlant, de fabriquer pour une durée limitée que pour longtemps. Dans les régions urbaines du Québec, certains immeubles d’habitation sont abattus au bout de quelques années d’existence, car les perfectionnements apportés au système de conditionnement d’air dans les immeubles nuisent à la rentabilité, il revient moins cher de démolir des immeubles qui ont, par exemple, dix ans ou vingt ans, que de les modifier.

Troisièmement… à mesure que l’évolution de cette civilisation s’accélère et qu’elle gagne du terrain dans les recoins les plus reculés de notre société, il devient de plus en plus difficile d’imaginer avec certitude les besoins de demain. Nous devenons de plus en plus des gens qui ont conscience du changement inéluctable tout en ne sachant pas trop à quelles exigences nous devrons en faire face. Parce que nous travaillons au plus vite pour rendre le produit adaptable, nous hésitons à engager des moyens important pour une utilisation une fois pour toutes. Et notre objectif est le court terme.

Finalement… l’essor de cette civilisation du tout aux poubelles est une réaction avec des pressions irrésistibles avec des avantages et des inconvénients. Nous assistons aujourd’hui à la réaction en série d’objets modifiés génétiquement et spécialement pour avoir plusieurs usages momentanés au lieu d’un seul. Ce ne sont pas toujours des articles à jeter forcément, car certains sont d’ordinaire trop cher pour cela, mais sont construits de façon à être démontés après usage et remontés ensuite à un autre endroit si nécessaire.

Nous sommes encore là, au Van Houtte à la rue Sherbrooke Est, non loin Des Ormeaux, le vieil homme en face de moi me dit: «Il y eut un temps, les traits étaient relativement permanents, où un homme pouvait s’attendre à ce que ses enfants, et peut-être même ses petits-enfants jouissent des mêmes choses que lui, aujourd’hui tout a changé, les bureaux d’étude d’ingénierie et d’architecture nous inondent de tout un attirail d’édifices provisoires réutilisables, depuis les coupoles géodésiques des pavillons d’exposition jusqu’aux sphères en plastique gonflables qui servent de postes de commandement ou de bureaux de chantier, ces super constructions ne sont que du modernisme à l’éphémère, une civilisation du tout aux poubelles.»

Parce que notre temps est révolu. Parce que le temps par définition n’est qu’éphéméride, petit et même démontable.

Thélyson Orélien in La Presse.ca


Le magazine Newsweek enterre son édition papier

Une image hautement symbolique du tournant numérique apparaît en Une du vénérable magazine pour sa dernière édition papier. Image: Keystone (lematin.ch)
Une image hautement symbolique du tournant numérique apparaît en Une du vénérable magazine pour sa dernière édition papier. Image: Keystone (lematin.ch)

Seulement deux jours sur le marché, pour beaucoup, il est déjà un objet de collection. Deux mois seulement séparent le Magazine «Newsweek» de ses 80 ans. Sa dernière édition papier est devenue le reflet de notre époque qui saute aux publications numériques. La fin de l’édition imprimée de l’un des plus emblématiques amonts américains n’a pas laissé personne indifférent depuis qu’il l’avait annoncé dernièrement en octobre. Sa dernière couverture semble être devenue une métaphore cruelle de la façon dont la crise et le changement de paradigme ont dévoré la presse américaine.

Sans surprise, «  Newsweek » a choisi pour cet «  au revoir » un noir et blanc de mauvaise humeur, comme photographie de couverture du magazine à Manhattan sous le titre « #LASTPRINTISSUE » (dernière édition imprimée). Un design qui est frappé, au moins, d’ambigu, notamment avec l’inclusion de ce clin d’œil à Twitter pour rendre le support dans un triste «  hashtag » adieu.

«Newsweek» a laissé l’édition papier pour la merveilleuse aventure en ligne, avec ou sans l’approbation de ses lecteurs. Selon une étude de l’Institut Pew, le magazine recevait plus de 15 millions de visiteurs uniques par mois sur son site web. Et pour commencer l’année 2013 sa version numérique va essayer de réduire ses coûts d’impression, d’expédition et de distribution. « La décision que nous [avons prise] n’est pas liée à la qualité de cette marque ou au travail de ses journalistes – qui restent plus brillants que jamais. Il s’agit d’une décision liée à l’environnement économique difficile de l’édition et de la distribution. » a expliqué Tinla Brown, la rédactrice en chef « Nous avons atteint un point critique où nous ne pouvons pas atteindre nos lecteurs dans un format numérique. » a-t-elle reconnu.

En compétition éternelle avec le prestigieux « Time », jamais il n’a réussi à arracher le trône. « Newsweek » avait une grande importance dans les années 60 avec sa couverture du mouvement des droits civiques. À son apogée, le magazine atteint un tirage de plus de 3 millions d’exemplaires, seulement aux États-Unis, mais depuis 2007 il a enregistré une énorme perte de lectorat et de recettes publicitaires.

En 2010, le magazine a été vendu pour un dollar symbolique au milliardaire Sidney Harman par le groupe Washington Post, quelques mois avant sa fusion avec The Daily Beast. Paradoxes du destin, sa dernière parution est la meilleure illustration du déclin d’un géant qui est né dans l’amertume de la Grande Dépression.

Thélyson Orélien

Sources : AFP / Le Matin.Ch


Le moment opportun pour interdire les fusils d’assaut aux États-Unis

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Par Thélyson Orélien

Newtown, petite ville pittoresque de la Nouvelle-Angleterre dans l’État du Connecticut est devenue le site d’une école de tir des pires meurtres collectifs commis aux États-Unis. Les citoyens sont consternés depuis ce week-end, et se demandent : comment est-ce possible? Aucune phrase valable pour  exprimer vraiment ce coeur brisé.

Ce vendredi 14 décembre 2012, vers 9h30 du matin, selon le New York Times, un antisocial âgé de 20 ans muni d’un chargeur standard semi-automatique a abattu vingt enfants et six adultes en moins de vingt minutes, à l’enceinte de son ancien établissement scolaire, parmi eux des victimes, dont la quasi-totalité n’avait que 6 ans. Le temps que la police soit arrivée, le délinquant serait vite suicidé.

Selon ce qu’a rapporté l’enquête de la police du Connecticut, le jeune homme avait probablement tué sa propre mère, une femme âgée de 57 ans, durant son sommeil avant de passer à l’assaut. Le silence absolu mélangé de pleurs et douleurs s’est installé aux quatre coins de Newtown, en dépit des centaines de personnes, en dépit des pompiers et des policiers, en dépit des caméras de télévision, des photographes et de journalistes.

Des ballons colorés, des ours en peluche, des animaux rennes, des bouquets, des bougies et des affiches empilées devant les panneaux à l’entrée du banc de faible hauteur du bâtiment de l’école primaire Sandy Hook.

Des larmes coulent à flot derrière des lunettes de soleil, des lèvres tremblent devant des bougies : rouge, bleu ou jaune, allumés avec des images décorées devant l’établissement scolaire, devenu depuis lors, le lieu de tous les maux.

De nombreux actes de bravoure ont fait surface dans les rapports de police, pendant le déroulement de l’enquête. Une enseignante suppléante aurait tenté de protéger ses élèves du tueur dans une salle de classe en les aidants à s’évader par la fenêtre. On a retrouvé des enfants cachés dans des placards, un peu partout. Une autre enseignante a décidé de rester avec ses élèves jusqu’à ce que passe le danger. Une autre a même essayé de distraire ses élèves en leur demandant d’identifier des couleurs, peut-être des dernières couleurs qu’ils ont pu identifier.

C’est l’une des pires scènes de fusillades des États-Unis, pays de tant de fusillades dans les écoles et les universités. Dimanche, les habitants de Newtown, par centaines, ont assisté à des services religieux et des veillées pour ceux qui cherchent du réconfort, tout en essayant de retrouver un moyen pour donner sens à la tragédie.

Le président Barack Obama, se rendant sur les lieux deux jours après le drame afin de réconforter sa population, il a promis de faire tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher que des tragédies de la sorte se reproduisent. Mais qu’est-ce qui explique que des citoyens, de même que l’auteur du drame de Newtown, se retrouvent en possession d’armes militaires ? La réponse est simple, c’est que les politiciens américains n’osent pas resserrer les lois sur la prolifération des armes.

Le drame de Newtown, comme bien d’autres avant lui, montre combien l’Amérique a besoin de nouvelles lois sur le contrôle des armes, il nous montre aussi la négligence de l’ancienne administration républicaine du président George W. Bush.

L’arme que le tueur a utilisée pour son acte est l’un des fusils d’assaut semi-automatiques du Bushmaster, version civile du fusil d’assaut M16 des forces armées américaines. Elle s’ennuie de cartouches qui sont similaires aux munitions standards des forces armées de l’OTAN, c’est une arme qui tue ses proies de manière instantanée, son acquisition avait été interdite de 1994 à 2004 sous l’administration de l’ex-président démocrate Bill Clinton, durant son premier mandat en 1994. La concession fatale était de limiter l’interdiction pour seulement dix ans et non pas de manière permanente. Le président Bush a saisi les occasions en 2004 de ne rien faire à propos de la prolifération des armes.

Les groupes démocrates dans les deux chambres du Congrès américain ont jusqu’à présent fait peu à ce sujet. Le président a même hésité de prendre certaines mesures au cours de son premier mandat.

Seule la période d’attente pour l’achat d’armes a été étendue dans certains États américains. Mais cela n’a pas empêché un carnage sanglant à Newtown. La même chose pour le massacre de théâtre d’Aurora.

Au cours de la dernière campagne électorale, le président Barack Obama a annoncé des mesures pour resserrer les lois sur les armes, les républicains avaient pourtant annoncé l’opposition à tout resserrement. Aujourd’hui, on se demande si le moment ne semble pas de plus en plus opportun pour interdire les fusils d’assaut et les semi-automatiques à partir des rayons des magasins ?

Thélyson Orélien


USA : Vers la taxation des plus riches

DÉMOCRATES ET RÉPUBLICAINS SE RENVOIENT LA BALLE SUR LE BUDGET AMÉRICAIN

Par Thélyson Orélien

Les congressmans américains sont au pied du mur, les négociations sur l’avenir du budget fédéral américain semblent être sur le point de porter fruits. Le président républicain à la chambre des représentants du congrès, John Boehner s’est convenu ce samedi à une hausse d’impôt pour les citoyens les plus aisés.

Cette hausse que le président Barack Obama souhaite imposer aux ménages les plus fortunés des États-Unis, les républicains sont sur le point de l’accepter, mais cette fois si elle irait à une réduction importante des dépenses sociales afin de débloquer le mur budgétaire ce qui semble être refusé par le camp du président américain.

Même s’ils se sont entretenus hier a une longue réunion à la Maison-Blanche afin d’accélérer le dossier, et communiquer au téléphone un jour plus tôt après Obama et Boehner restent les deux principaux acteurs majeurs, bien que leurs parties ne sont toujours pas proches d’un accord, mais tous les progrès restent à réaliser dans leurs négociations.

Pour la première fois, le Président de la Chambre a accepté une augmentation de l’impôt, ce qui représente quelque chose d’essentiel.

En particulier, Boehner propose d’augmenter le 1er janvier 2013, les impôts pour les Américains les plus riches, à partir de ceux dont le revenu dépasse 1 million de dollars par an. Mais Obama pour sa part propose que les taux d’imposition soient haussés pour tous ceux gagnant plus de 250 000 $,

En outre, il veut utiliser de nouvelles méthodes de comptabilisation des coûts, ce qui va retarder le développement de la sécurité sociale et d’autres programmes fédéraux liés au système de soins de santé qui permettra d’économiser des centaines de milliards de dollars au cours de la prochaine décennie.

Dans le même temps, cette proposition de Boehner ne prévoit pas l’extension de l’expiration des allocations de chômage. En outre, il est difficile de savoir comment le problème sera résolu avec la séquestration du budget, qui peut commencer le 2 janvier et qui aura une incidence sur de nombreux organismes fédéraux en Amérique, y compris le Pentagone.

Les possibilités de contacts restent, mais il n’y a pas d’accord. Des crises n’ont pas cessé de frapper l’Amérique ces derniers jours, l’Amérique saigne, registre des armes à feu, déficit fiscal, mais la Maison-Blanche jusqu’ici abstenue de tout commentaire sur les sujets.

Nous sommes en décembre, et John Boeher n’aura que deux choix, soit qu’il écoute la voix du président Obama ou celle du père Noël.

Thélyson Orélien


Tous les conflits deviennent mondiaux

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Par Thélyson Orélien

CHRONIQUE :

Conflits et guerres. Que d’efforts n’a-t-on pas vu conjugués pour établir la paix à ces conflits? Hélas! Elle se dérobe toujours. Beaucoup de leaders inspiraient l’espoir d’établir la paix dans le monde. Ils se sont violemment élevés. Mais, ils se sont trompés pour avoir utilisé des méthodes inadéquates en vue d’arriver à une société idéale. Au lieu de transformer le monde, ils ont donné au contraire beaucoup de nuits de cauchemar et de journées d’horreur à l’humanité.

Les faits montrent bien qu’en dépit des solutions proposées, l’homme moderne a encore soif de violence pendant qu’il s’enfonce dans l’abîme de la misère. Parce que les institutions mondiales sont faibles. En 1889, avait lieu à La Haye la première conférence internationale pour la paix. Trois mois plus tard éclatait la guerre des Boers et dans quatre années qui suivent la guerre Russo-Japonaise. En 1907, la deuxième conférence eut lieu de nouveau à La Haye. L’année suivante, les Balkans étaient de nouveau le théâtre d’une révolution. La guerre Italo-Russe éclatait en 1910, la guerre Turquo-Balkanique suivie en 1914 et la Première Guerre mondiale se déclarait, tandis que les chefs d’État étaient réunis pour inaugurer le grand palais de la Paix.

Après ces conflits, on signa en 1919 le Traité de Versailles qui donna naissance à la Société Des Nations (S.D.N.) Une conférence de limitation des armements et des forces navales se tient en 1922 à Washington. En 1925, c’était la signature du traité de Locarno, accords qui paraissaient avoir résolu les problèmes européens. En 1928, le pacte Briand-Kellog signé par les représentants de 62 nations mettait la guerre hors-la-loi. Hélas! Ces accords internationaux n’étaient pas assez puissants pour empêcher les guerres. Ils n’avaient pas pu empêcher l’anéantissement de millions d’êtres humains.

On créa deux institutions à vocation internationale: Le F.M.I et l’ONU dont la mission était d’assurer le bon fonctionnement du monde. Malheureusement, les structures internes de ces organisations internationales sont impuissantes pour maintenir la paix et la sécurité. Le F.M.I. dont le but était de faciliter l’expansion et l’accroissement harmonieux du commerce international, de promouvoir la liberté et la stabilité des changes est qualifié de gendarme financier. Il se vit reprocher de vouloir appliquer dans les pays en voie de développement des recettes économiques inadaptées aux exigences locales. L’hostilité de l’opinion publique envers le F.M.I. s’explique aussi par la structure de son pouvoir interne.

Au sein du F.M.I. le droit de vote de chaque état est proportionnel à sa place dans l’économie mondiale et d’une somme de ses dépôts. Les Nations-Unis ont également failli à leur mission. Gardienne de la stabilité mondiale. Elle est devenue au contraire une arme de guerre au lieu d’être un instrument de paix.

La faiblesse a été démontrée à plusieurs reprises. Depuis la naissance de l’ONU, plus de 200 conflits armés ont éclaté dans le monde, sa capacité à sauvegarder la paix est paralysée par la menace constante des grandes puissances au Conseil de Sécurité, principal organe de décision, transformé en un champ où se livrent un duel sans merci, un forum où les nations polémiquent à la façon dont les partis s’affrontent dans l’enceinte d’un parlement.

En raison des politiques pratiquées, non seulement les grands problèmes sont écartés, mais beaucoup de litiges de peu de d’intérêt sont au contraire portés au niveau d’une crise mondiale. Ce qui se passe à l’ONU, en réalité, exacerbe les conflits au lieu de les régler. Une foule de nations qui ne sont directement intéressées en rien par un conflit y sont impliquées. Le résultat pourrait-on dire est que tous les conflits deviennent mondiaux.

Thélyson Orélien in LaPresse.ca


Redites-nous des mots du droit

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Image : blog.expertmemoire.com

Une étudiante d’origine malienne me parlait de son pays, elle me parlait des malheurs du Mali et de sa situation dans le Nord, une bande de terroristes enguenillés a mis en déroute l’armée du gouvernement, séquestrant des femmes, les violent et les torturent sous le seul prétexte qu’elles ne sont pas intégralement voilées. Le tout pour obéir à la volonté normative de prescriptions écrites et soi-disant sacrées, qui, malgré l’évolution de nos sociétés continuent à définir la femme comme un objet-meuble devant rester à la maison dans le but de satisfaire l’appétit végétatif du mari. Ces hommes armés se réservent aussi le droit de vie et de mort sur leurs sujets.

En cette journée pas comme les autres, journée pour faire cesser la violence faite aux femmes, nous avons besoin grand qu’on nous redit haut et fort les mots du droit et qu’on nous referme poliment ces sacrés bouquins qui puent l’idiot rance. Ne parlons plus d’intégrisme de mauvais aloi refusant toute évolution sociale au nom de traditions moyenâgeuses qui souhaitent aussi que nos universités ne comptent aucune personne de sexe féminin, comme cette Malienne brillante et intelligente que j’ai rencontrée durant mon printemps d’Érables.

Alors que des pays établissent une certaine parité plus ou moins modèle pour optimiser un certain développement multisectoriel, dans d’autres pays ils se complaisent dans le refus de l’autre au profit d’un système rétrograde, anachronique et dénué de sens. Dans ces pays, la gent féminine, frappée de minorité, est considérée comme une pestiférée. Elle est objet du droit et non-sujette de droit. Dans ces lieu-dits, la femme n’a même pas le droit de fréquenter une école, d’aller à un hôpital et même de marcher dans la rue sans être accompagnée de son mari ou de son frère;  ses droits fondamentaux sont complètement foulés aux pieds.

Ce sont les droits des hommes, des femmes et des enfants qui définissent les facultés et les privilèges que possède l’être humain, de tels droits remontent de l’antiquité égyptienne, grecque ou romaine. En effet, malgré le culte de personnalité qui existait à cette époque, le pharaon n’avait pas le droit de vie et de mort sur le commun des mortels. En Grèce antique ou mieux dans la cité athénienne, les philosophes se penchaient sur les droits de l’homme. Dans la république de Platon, l’accent était mis sur les divers régimes politiques et sur les avantages de la démocratie d’essence humaniste. À la Rome Antique, malgré que ce fût une société patriarcale, le paterfamilias n’avait pas l’exclusivité du droit. Les citoyens étrangers, les pérégrins jouissaient eux aussi de certains droits. Les jurisconsultes romains n’avaient pas une vision clanique du droit.

La Déclaration des droits de 1689 issue de la glorieuse révolution de 1688 affirmait explicitement que le roi ne peut suspendre l’application des lois, le régime anglais se retrouva dans la philosophie de Locke, son théoricien qui prône le droit naturel dont la sauvegarde ne peut être assurée que par des gouvernements émanant de la souveraineté nationale. La constitution américaine de 1787 de son côté nous parle de l’inviolabilité de la propriété, du droit à la vie et au bonheur. Ce document était également une source d’inspiration pour les philosophes français du XVIIIe siècle. Et la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 aout 1789 proclamait que tous les êtres humains naissent libres et égaux en droit; que le principe de toute souveraineté réside dans la nation; que tous les citoyens égaux et ayant les mêmes chances devant la loi sont également admissibles à tous emplois publics, sans autres distinctions que celles de leurs talents; et que nul ne doit être accusé, arrêté ou n’y être détenu que dans les cas déterminés par la loi.

À la faveur de la révolution de 1789, certaines femmes revendiquaient aussi leurs droits en tant qu’êtres humains, par exemple, Olympe de Gouges, qui a laissé de nombreux écrits en faveur des droits civils et politiques des femmes et de l’abolition de l’esclavage des Noirs. Ces femmes voulaient soumettre à l’Assemblée législative française de 1791 une déclaration qui postulait que la femme naît libre et demeure égale à l’homme en droit. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées sur l’utilité commune. Les mères, les filles, les soeurs, représentantes de la nation eux aussi demandent d’être constituées en assemblée nationale. Considérant que l’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de la femme comme causes des malheurs publics, on a décidé d’explorer dans une déclaration solennelle, les droits naturels et inaliénables de la femme. Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Par êtres humains, on entend les hommes, les femmes et les enfants; soit une vue plurielle.

Aujourd’hui, l’expression Droits des êtres humains signifie un tout, une globalité, c’est-à-dire le droit de vivre, pour tous et pour toutes; le droit de se nourrir, de se vêtir, de se loger, le droit à l’éducation, au travail, à son propre mode de vie, aux soins médicaux, à l’information et à la liberté d’expression. En définitive, les droits de l’homme, de la femme et des enfants sont inclus dans les droits de la personne humaine, sans distinctions de cultures, de races ou de religions; et dans un quelconque recoin de la planète, comme au Mali, si ces droits sont systématiquement suspectés d’être violés ou foulés aux pieds, il reviendra aux nations plus ou moins modèles d’intervenir pour rétablir l’ordre, d’où le devoir ultime d’ingérence.

Thélyson Orélien


Le retour à l’équilibre annoncé

Ce budget responsable, avec ses hypothèses de croissance réalistes et les contraintes majeures imposées à la croissance des dépenses gouvernementales, nous conduira, comme prévu, à l’équilibre budgétaire en 2013-2014 : PHOTO MATHIEU BÉLANGER, REUTERS

Ce budget responsable, avec ses hypothèses de croissance réalistes et les contraintes majeures imposées à la croissance des dépenses gouvernementales, nous conduira, comme prévu, à l’équilibre budgétaire en 2013-2014 : PHOTO MATHIEU BÉLANGER, REUTERS

Par Thélyson Orélien

LaPresse.ca

Le Québec retourne à son équilibre budgétaire et espère garder le cap jusqu’en 2014. Celui du Canada tout entier a été remis pour 2017. Alors, les recettes de la belle province sont désormais égalées à ses dépenses, ce qui lui permettra de s’acquitter à une partie de sa dette. Dans le cas contraire, un quelconque déficit pourrait continuer à augmenter considérablement ses dettes.

Tenant compte du vieillissement de sa population et de son endettement, l’économie québécoise a toujours été celle de la rigueur ce qui lui permet aujourd’hui de reprendre la voie de l’équilibre et à être de moins en moins touché par la récession économique contrairement à ses voisins, et d’autres puissances économiques plus précisément celles de l’Europe qui ont connu des récessions importantes suite à l’avènement des grandes dépressions. Donc l’expansion économique du Québec se poursuit, malgré l’ampleur de la récession mondiale.

L’année fiscale 2012-2013, celle où le Québec doit atteindre son équilibre budgétaire, peut-être considérée comme un des objectifs du budget de l’année 2010-2011du ministre des Finances de l’époque, où le déficit s’était évalué à 4,2 milliards de dollars. Dans cedit budget, le ministre établissait une stratégie qui consisterait : premièrement à réviser à la hausse les déficits prévus en 2009-2010 en 2010-2011 de manière à ne pas nuire à la relance économique, et ensuite à mettre en oeuvre les mesures nécessaires pour atteindre les cibles initiales prévues au retour à l’équilibre budgétaire à compter de 2011-2012 et ainsi éliminer le déficit d’ici 2013-2014.

Parce que les Québécois sont lourdement taxés en Amérique du Nord, mais aussi le progrès de l’aérospatiale a joué un rôle avant-gardiste, contrairement à l’industrie de l’automobile, et aussi grâce à la bonne tenue du marché de l’immobilier moins touché ici qu’ailleurs, on se demande si le travail de l’ancien gouvernement libéral au point de vue économique a été bien assuré lors de son précédent mandat. Car des perspectives économiques comme la hausse des droits de scolarité pour garder l’équilibre étaient farouchement contestées.

Le Québec s’est tenu même à l’impossible, malgré le recul de l’activité économique sur le plan international. Maintenant, il ne reste qu’à croire à la perspective économique du gouvernement en place et aux travaux de son ministre des finances pour le maintien d’une situation économique qui profite à toute la population. Car les fatalités macro-économiques n’arrêteront jamais de menacer par-ci et par-là.

Espérons que les signes de cette amélioration économique ou financière deviennent de plus en plus visibles dans le réel quotidien de la population tout en espérant également au redressement graduel de l’économie mondiale.

Thélyson Orélien


Le Cas Suprenant

Gilles Surprenant – Image vidéo
Gilles Surprenant – Image vidéo

Par Thélyson Orélien

LaPresse.ca

« Je voudrais simplement m’excuser auprès de la population et dire que je regrette sincèrement tout ce que j’ai fait ». C’est par cette déclaration que l’ex-ingénieur de la Ville de Montréal Gilles Surprenant a conclu son témoignage-choc devant la commission Charbonneau. Après quatre jours de témoignages au cours desquels il a admis avoir reçu des pots-de-vin de plus de 700 000$.

Bien qu’il ait admis tous ses crimes. Monsieur Surprenant nie aussi de toutes petites allégations par le biais de quelques-unes de ses déclarations, des choses qu’il ne savait pas, ou quelques choses que sa mémoire a échappées, tout en rejetant la faute sur les entrepreneurs, il a admis ne pas connaître par coeur le code de l’éthique de sa profession d’ingénieur.

Malgré qu’il n’ait pas eu de problèmes économiques, de drogues ou de santé, il admet que le fait de s’enrichir davantage est une simple erreur de jugement venant de sa part. Car «Tout le monde prenait de l’argent autour de moi. Il y avait un système. J’étais mal placé pour appeler la police.»

Ainsi, quelques-uns pensent qu’il n’était pas au courant de ce qui se passait dans son entourage et pour quelques autres, ce n’était pas sa faute s’il était victime d’un système corrompu et bien implanté depuis des décennies. Ceci dit aussi pour des politiciens. Cette triste partition de la banalité de la corruption dans la société québécoise contemporaine, Gilles Vigneault l’aurait chantée avec des larmes.

Mais d’une façon ou d’une autre, il y a une sorte de morale que le Québec m’a apprise de lui et de son mode de fonctionnement, parmi les valeurs d’éthique et de solidarité qu’on m’a inculquées là-bas, au pays natal; en tant qu’immigré, que l’intégration soit difficile ou pas, c’est qu’elle donne la chance à ses jeunes gens de rêver. Peut-on parler dans ce cas du «rêve québécois»?

Je ne vérifie pas encore, mais, paraît-il qu’ici il faut avant toute chose, penser à investir en soi-même, à prendre le chemin de l’école d’abord avant de penser à réussir dans la vie comme il faut, et en toute honnêteté. Il faut avoir peur des bandits à cravates diraient d’autres. Car, à ce qu’il paraît; mes yeux me disent, que si votre espoir est dans le favoritisme  »du contact » comme on dit, vous faites fausse route, vous serez tôt ou tard appréhendé par une sorte d’escouade Marteau ou une commission Charbonneau, même après 30 ans d’exercices fiscaux. Il paraît qu’ici personne n’est exempt, pas même un politicien ou un entrepreneur. Contrairement à mon pays d’origine, où actuellement le favoritisme et le népotisme gangrènent au timon des affaires de l’État. Et c’est pour ça aussi que j’aime la nation québécoise.

Je ne souhaite pas trop me prononcer dans un dossier sensible comme la commission Charbonneau, j’avoue aussi que je ne connais pas tous les détails, mais je l’ai suivie avec intérêt. Je ne fais pas d’analyse approfondie. Je ne compte pas non plus jouer à l’autruche dans cette affaire. Je n’aime pas les dossiers chauds, ça me déprime. Et s’il y a un des mots ici qui s’accorde de plus en plus mal à la musique de mes tympans, ce mot s’appelle: La Construction.

Gilles se présente des fois comme une victime du système. Comme s’il ne savait pas que toutes médailles à des revers. C’est surprenant! Est-ce qu’on peut être innocent parce qu’on ne savait pas par coeur le code de déontologie d’une profession qu’on exerce depuis belle lurette?

Je vous raconte une ancienne histoire, celle d’OEdipe de Sophocle, vous le connaissez peut-être. Moi je vous la présente sous un autre aspect: un berger, ayant trouvé un nouveau-né abandonné, l’apporta au roi Polype qui l’éleva. Quand OEdipe fut grand, il rencontra sur un chemin de montagne un char où voyageait un prince inconnu. Ils se prirent de querelle, OEdipe tua le prince. Plus tard, il épousa la reine Jocaste et devint roi de Thèbes. Il ne se doutait pas que l’homme qu’il avait tué autrefois dans la montagne était son père et la femme avec laquelle il couchait, sa mère. Le sort s’acharnait entretemps sur ses sujets et les accablait de maladies. Quand OEdipe comprit qu’il était lui-même coupable de leurs souffrances, il se creva les yeux avec des épingles et, à jamais aveugle, il partit de Thèbes.

La commission Charbonneau fait sortir de l’ombre des vérités fondamentales: c’est que l’industrie de la construction au Québec a été façonnée par des criminels et des enthousiastes convaincus d’avoir découvert une voie du paradis. Aujourd’hui, ça commence à devenir clair comme le jour que le paradis était mal construit.

Je ne savais pas! J’avais été piégé! Je croyais! C’était le système!

Je m’excuse!

Je regrette!

Ce sont des mots qu’un accusé peut prononcer pour s’excuser ou pour se faire passer pour une victime.

Mon débat se ramenait donc à cette question: était-il vraiment conscient? Connaissait-il vraiment son code de l’éthique? Même si la justice le blâme ou le condamne. Les contribuables, à l’instar de sa famille si indulgente, à un moment donné, seront-ils prêts à lui pardonner sa cupidité et ses crimes?

Si on veut prendre en compte le mea-culpa Surprenant: «Je regrette amèrement tout ce qui s’est passé. Mes amis, mes parents, mes enfants, m’ont pardonné. Moi, je ne me pardonnerai jamais moi-même d’avoir fait ça.» Et, en se rappelant OEdipe, qui ne savait même pas qu’il couchait avec sa propre mère, et pourtant, quand il eut compris ce qui s’était passé, il ne put supporter le spectacle du malheur qu’il avait causé. Aujourd’hui, dans un sens figuré ou non propre, est-ce le triste cas Surprenant ?

Thélyson Orélien


Les fulgurances de la poésie créole de Lokandya

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Brève

Par une image surprenante ou même déconcertante, le poète est comme un homme qui est monté en un lieu plus élevé et voit autour de lui un horizon plus vaste où s’établissent entre les choses des rapports nouveaux, rapports qui ne sont pas déterminés par la logique ou la loi de causalité, mais par une association harmonique ou complémentaire, en vue de donner un sens. En lisant Pwent tete soley, un recueil de poésie en créole de Fortestson Fenelon dit Lokandya, publié aux États-Unis, chez Edu-cavision, je remarque qu’il n’échappe pas à cette fatalité littéraire. Ses mots s’arrangent, pour devenir des vers solides qui racontent notre vécu – PS : Par respect pour les non-créolophones, je reprendrai ces extraits créoles en français, sous peu, dans la dimension poétique propre, avec l’accord de l’auteur, mais en attendant on peut traduire; une traduction en créole haïtien est désormais disponible sur Google-traduction.

Tout folim yo monte al jwenn soley / bel rev nan domi / bel koze m’pale chak jouk / bel plezi m’ganyen douvan jou / tout kache byen fon nan vant soley // Ou se boul soley mwen / ak ou / m’ganyen le mondyal / jwet pa’m ak pa’w / se trible tout andedan vant lavi / tik-tak, tik-tak, tik-tak, tik-tak, tik-tak… voup toup / men nan bouda lavi / tout late kanpe pou bat gro bravo / Ou se boul soley mwen / ou klere men’m vre rev nan domi / bo kote’w tout moun kadav / bouch nan bouch
nap soufle
nap gonfle lavi
nap gonfle blad lavi
nap gonfle trip lavi
nap gonfle bouda lavi / ou se boul soley mwen

Dans la poésie en créole de l’auteur de Nuits à deux battants (Edition Page Ailée), la parole écrite a deux fins : elle veut produire dans l’esprit du lecteur un état de conscience, et un état de joie. C’est une poésie émanant de la vie populaire et du quotidien. Dans un premier cas, les objets sont les choses primordiales, il s’agit de fournir une expression analytique exacte et complète, de faire progresser le lecteur par des chemins continus jusqu’à ce que le circuit du réalisme merveilleux et des hallucinations soit complet. Dans un pragmatisme bleu nuptial il nous fait découvrir la fulgurance du beau et du vrai avec une parole non heurtée ni distraite sans  cacher la folie des nuits iniques qui refusent toutes idées qui reviennent.

Aswèa tout folim yo pran lari / lonbraj mwen ale jwenn van / tout sa ki di / tout ti kont / tout tripotay / ajenou nan pye’m // Bri lannwit fè mikalaw nan tèt mwen / bri moun kap kriye mizè / bri ti moun ki grangou / bri lanmò / bri ti moun ki fèt / bri bal / bri koudeta / bri fèt / bri alsiis, isss, isss, isss, isss / tout pèdi nanm yo nan mitan lannwit / Aswèa lannwit gen tout koulè / koulè malè / koulè san / koulè lanmou / koulè lanmou ki pèdi fren nan vant simityè // Lannwit rele’m pa’m / ak li m’pran tout randevou / tout sekrè lannwit ekri sou po do’m / lannwit se mwen m‘se lannwit / love pou love nap teke / nap teke rive jouk nan simityè

Dans un second cas par les moyens des mots, comme le peintre par celui des couleurs et le musicien par ses notes, la poésie en créole de Fortestson ‘Lokandya‘ Fenelon se veut un spectacle, une émotion ou même une idée abstraite, un dit de non-dit, qui constitue une sorte d’équivalence à la solubilité de l’esprit. Ici l’expression devient sa marche principale. Il informe le lecteur, il le fait participer à son action créatrice. Il le place dans la bouche secrète de son esprit, une énonciation de tel objet ou de tel image qui est agréable à la fois à la penser qu’aux organes physique de l’expression.

Yon zetwal file / de file / twa file / yon latriye file / souf nou pa sispann kwaze nan gran chimen / chak bò lari pòtòprens / nou kase / randevou ak souf nou / nou kase randevou ak lanmou / nou kase randevou ak lanmò

Pa bò isit
bay soley la dlo nan je
moun di lanmò bonjou nan fason pa yo

Chak revèy sonnen / yon lè lanmò sonnen / Tak, tak, tak, tak, anmweeeeeee / Rèl la kreve almanak / yonn / de / twa / yon latriye deja pran kannte / yo pati / yo pati byen lwen kite zile a / yo pati / yon bann pati / yon bann ak yon pakèt pati / tout sekèy pran lari / tout lanmò pran lari / chak jou ki tanmen se yon dèy simityè

Des thèmes qui expliquent une grande partie de la poésie créole de Lokandya sont la nuit, l’amour, la vie, la mort, l’érotisme, la nature, la fuite du temps ou la beauté du monde. Ce sont des mots qu’il écrit et laisse aux battants de la porte de l’être aimée. Des thèmes qui guident une poésie et enveloppent une narration à une mesure solennelle et d’un progrès enchanté dont les visions les plus affreuses ne peuvent altérer l’intime et la souveraine douceur.

Nan pwent tete w / tout manti fè fon / venn nan kòw se chimen / ki mennen dwat nan panse gayak / ou se solèy mwen / lan pwent tete w / lavi a bay randevou / lavi a monte pye bwa

Parole bien faite, en meuble des attitudes physiques, une stylisation des attitudes verbales d’un discours et d’une conversation poétique. Il y a l’allure d’un homme qui discute, qui distingue et qui explique, éminemment approprié à la tournure d’esprit nationale qui résume la situation par des sentences bien frappées, une espèce de verbe et de proverbes. Pwent tete soley est une poésie fulgurante, une révélation de la poésie créole moderne, après des textes en créoles à succès comme, Boudalavi, Simitye pran lari, Folitoufonnen, Lanmoutoutouni.Dans un monde tout particulier, la poésie créole de Lokandya nous conduit à des endroits inhabituels. Une parole forte qui nous transporte le cœur mais aussi la tête. Un auteur qui nous invite à naviguer dans des vagues et à fureter des labyrinthes.-

Thélyson Orélien


Emmanuel Vilsaint au Salon du livre de Pointe-à-Pitre

 © Photo Mariam Waly - Emmanuel Vilsaint jouant une de ses pièces à Paris

© Photo Mariam Waly – Emmanuel Vilsaint jouant une de ses pièces à Paris

Le dramaturge, poète et comédien Emmanuel Vilsaint, figure parmi les invités d’honneur de la 17e édition du Salon du livre de Pointe-à-Pitre qui se déroule cette année, du mercredi 17 au samedi 20 octobre autour du thème «Mon livre…Mes lectures». Dans le cadre de ce Salon du livre, l’Association Textes En Paroles et Écritures d’îles en partenariat avec la Ville de Pointe-à-Pitre procéderont à la 1ère mise en espace de « Maudit cas de Jacques ou Le Journal d’une putain violée» (mention Spéciale du Concours des Auteurs Dramatiques Caraïbéens) pièce de théatre tant attendue d’Emmanuel Vilsaint, accompagné du saxophoniste Jocelyn Menard.

« Haïti, 6 mois après le meurtrier séisme survenu le 12 Janvier 2011, Jacques, un jeune étudiant haïtien pour survenir à ses besoins de base décide de se prostituer. Pour faire, il se travestit et se donne à des hommes. Sur les trottoirs de Port-au-Prince, les choses se compliquent, quand il se fera violer par son propre maquereau qui est un fervent allié du pouvoir en place. Pour se faire justice, il ne peut qu’écrire et laisser un journal derrière lui en guise de témoignage. Entre la raison du plus fort et les malheurs de ce métier vilain, arrivera-t-il à sauver sa vraie identité ? »

Tout au long du salon, lectures en dérive dans les rues de Pointe-à-Pitre et des Abymes : au détour des abris bus, pour découvrir des extraits au rabais.L’écrivaine Gisèle Pineau est la marraine de cette édition. Elle abordera un travail d’écriture en ce qui concerne des faits de société, autour de ses œuvres C’est la règle (édition Thierry Magnier), Case Mensonge (édition Bayard Jeunesse) et l’Odyssée d’Alizée (édition Thierry Magnier).

Les portes du Pavillon de la ville, du Centre Rémy Nainsouta, de la médiathèque Achille René Boisneufen passant par « La bibliothèque idéale » du centre culturel Rémy Nainsouta et les rues de La Pwentseront librement ouvertes de 9h00 à 20h00. Au programme : rencontres avec des écrivains, expositions, séances de signatures, lectures de textes, mises en espace de pièces de théâtre inédites, causeries avec des écrivains, bar à écoute, happening, spectacles etc.

Le salon sera aussi l’occasion pour les lecteurs de rencontrer de nombreux auteurs : Benzo, Max Jeanne, Alain Agat, Georges Brédent, Alain Mabiala, Bernard Joureau, Henri Maurinier, Gilbert Laumord, Marielle Plaisir, Sandrine Benjamin, Emmanuel Vilsaint, Christina Benjamin, M’Bitako, Djibril Succab, Jean-Max Gatibelza… Des extraits du roman Le soleil pleurait de l’écrivain Ernest Pépin (édition Vents d’ailleurs) seront lus par des comédiens. Timothy Williams, fera découvrir son roman policier Un Autre Soleil (édition Rivage/Noirs), thriller sociologique haletant qui plonge le lecteur dans la Guadeloupe des années 80.

Emmanuel Vilsaint est membre de la rédaction de la revue Parole En Archipel. Il est né à Port-au-Prince, en Haïti, et mène depuis 2003 un parcours autour de la poésie, du cinéma et du théâtre en tant que comédien, poète et acteur de cinéma. Après des études de langues, littératures et civilisations étrangères à l’Université Paris XIII, il a été admis au Conservatoire d’art dramatique Erik Satie du 7ème arrondissement de Paris. Il écrit en créole, espagnol et français. Emmanuel Vilsaint dit Veguy a créé en 2009, en collaboration avec David Mezy, la compagnie Comédiens & Plus qui propose une alliance entre les formes théâtrales traditionnelles et contemporaines. Aujourd’hui, il continue à écrire tout en restant fidèle aux planches. Son premier recueil de poèmes «Lonbray pou lanmò» publié en Octobre 2010 aux éditions Anibwe de Paris.

Thélyson Orélien