Bakari GUEYE


L’Europe au cœur de l’affaire Pegasus : l’arroseur arrosé

L’affaire Pegasus qui a défrayé la chronique en juillet 2021 revient en force sur le devant de la scène avec un article du quotidien israélien Haaretz dévoilant des révélations de NSO Group, concepteur de Pegasus, qui font état de 22 clients au sein de l’Union Européenne, formée de 27 pays.






Editorial : L’opposition demande la tête des pontes de l’ancien régime

Faire du neuf avec du vieux, cela semble être la tendance du nouveau président mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El Ghazwani, dont l’élection à la tête du pays en juin dernier avait suscité d’immenses espoirs, dans un pays durement éprouvé par une décennie de gestion autocratique de son prédécesseur. La nomination des membres du gouvernement avait fait la part belle aux hommes de l’ancien régime, ce qui semblait tout à fait…


Mauritanie : Total appuie la vulgarisation de l’énergie solaire

Crédit photo: IM

La compagnie française Total vient d’octroyer à la Mauritanie une enveloppe de 5 millions de dollars destinés à appuyer des projets d’alimentation en énergie solaire des villes de Kiffa et Néma, deux grandes agglomérations de l’Est du pays.

Cette enveloppe a été l’objet de la signature d’une convention paraphée le 11 décembre à Nouakchott par le ministre mauritanien du Pétrole, de l’Énergie et des Mines, M. Mohamed Ould Abdel vettah et Mr. Guy Maurice, le directeur Afrique de Total.

La signature a eu lieu en marge de la 5ème édition de la conférence-exposition « Mauritanides » des Mines, du Pétrole et du Gaz dont les travaux ont pris fin le 12 décembre et qui a vu la participation de1500 participants, 100 exposants et 70 conférenciers de plus de 30 pays.

Cet appui financier permettra de renforcer les installations existantes dans ces deux villes et notamment Kiffa qui est en passe de disposer  d’une centrale électrique hybride qui sera fonctionnelle avant la fin de l’année. Ce projet clé en main (EPC), comprend une centrale solaire photovoltaïque de 1,3 MWc couplée à une centrale thermique de 5 MW. Elle sera la première du genre dans cette région d’Afrique occidentale.

Ce projet novateur est réalisé par VERGNET en partenariat avec ABC DIESEL.

Les deux partenaires s’étant donnés pour mission de fournir des solutions solaires photovoltaïques/thermiques hybrides.

Cette nouvelle centrale électrique hybride sera dotée du contrôleur en temps réel Hybrid Wizard™ développé par VERGNET qui garantira une pénétration maximale de la puissance photovoltaïque sur ce réseau électrique isolé et de faible capacité. Le système Hybrid Wizard™ intègre les conditions de production admissibles pour la nouvelle centrale thermique en termes de charge minimale et de gestion des réserves tournantes.

Le parc solaire photovoltaïque fournira à la population plus de 2 000 MWh par an d’énergie renouvelable et économisera 400 000 litres de combustible par an

Le partenariat unique avec ABC DIESEL permet de fournir à la Mauritanie une solution d’énergie renouvelable de pointe, la première du genre dans cette région.

Notons qu’en Mauritanie, près des deux tiers de la population, ne bénéficient d’aucun accès à l’énergie moderne. De ce fait, depuis quelques années les autorités ont mis en place des projets d’électrification rurale décentralisée pour les villages isolés à travers des plates-formes d’énergie solaire.

Bakari Guèye


Mauritanie : Bilan mitigé du président Aziz

Après 10 ans de règne sans partage, le bilan du président Mohamed Ould Abdel Aziz est mitigé. Certes, des pas ont été faits dans le bon sens, notamment sur le plan sécuritaire la mise sur pied d’une armée relativement performante qui a réussi à sécuriser les frontières du pays dans une région minée par le terrorisme, le trafic transfrontalier et le crime organisé.

Mohamed-Ould-Abdel-Aziz-president-mauritanie

Cette prouesse mauritanienne est devenue un cas d’école et ce n’est pas un hasard si cette expertise est reconnue par les pays de la région sahélienne qui ont fait confiance à la Mauritanie, qui mène la danse au niveau du G5 Sahel. L’organisation suscite aujourd’hui l’intérêt du monde entier ; voilà à mon avis la principale réalisation du président Aziz.

Pour le reste, les choses sont beaucoup moins reluisantes. Et pourtant au cours de ces deux mandats, la situation économique était très favorable, avec la hausse très importante des cours du fer qui a généré des bénéfices énormes pour la Mauritanie.

La gestion de cette manne ne semble pas avoir été aussi efficace qu’on veut nous le faire croire.

Certes, des infrastructures ont été érigées ça et là, des ouvrages importants ont été construits ou démarrés tels que l’aéroport Oumtounsi, des mégaprojets pour l’alimentation en eau de la capitale et de l’Est du pays -l’Afout Essahli et l’Aftout Echergui -, le nouveau palais des congrès pour ne citer que ceux là. Il s’agit d’importants projets structurants qui ont eu un impact incontestable sur la vie des populations ; mais là où le bat blesse c’est la façon dont ont été octroyés et gérés tous ces projets et les centaines d’autres qui ont été passés par le régime du gré à gré qui comme on le sait est en porte-à-faux avec les règles les plus élémentaires de la transparence.

D’autres anomalies sont à mettre sur le compte du bilan économique du président Aziz, tel que la domestication des hommes d’affaires qui se devaient de s’aligner sur le pouvoir ou disparaître. Cette situation a eu des effets néfastes sur l’économie et sur la crédibilité de la justice, et elle a agi de manière négative sur les investisseurs nationaux et étrangers.

Ce n’est donc pas un hasard si le dernier rapport du World Economic Forum publié récemment la Mauritanie est classée à la 137ème place sur 138 pays sélectionnés en termes de compétitivité économique.

Voilà qui résume à peu près ce bilan économique.

Il suffit de jeter un coup d’œil sur la situation peu enviable du consommateur mauritanien pour s’en convaincre. En effet, au cours des deux mandats écoulés, les prix n’ont cessé de flamber et le pouvoir d’achat des mauritaniens s’est réduit comme une peau de chagrin. Aujourd’hui, même les mauritaniens de la classe moyenne tirent le diable par la queue. Pour les autres, c’est-à-dire la majorité du peuple, la situation devient de plus en plus intenable.

Un rapport de l’ONU présenté à la 35e session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU qui s’est tenue du 6 au 23 juin, le fameux rapport Alston, a indiqué que les trois quarts de la population mauritanienne vivent « dans un état de pauvreté multidimensionnelle ou dans un état proche ».

L’homme étant la fin de tout développement, on peut considérer vu la situation économique extrêmement difficile que le bilan du président Aziz est en dessous de la moyenne.

Autre échec non moins patent, c’est celui enregistré dans le domaine de l’éducation où malgré les importants investissements effectués et la volonté de façade de remettre l’école mauritanienne sur les rails, la situation est allée de mal en pis.

Les prestations des services chargés de l’éducation ne sont pas à la hauteur et l’école publique continue à se débattre dans ce coma profond qui n’a que trop duré, en attendant un hypothétique sauveur.

Bakari Guèye


Visite de Ben Salman en Mauritanie : Consolidation de la coopération économique

Crédit photo: AFP

Le Prince héritier de l’Arabie Saoudite, l’Emir Mohamed Ben Selmane a effectué ce dimanche 02 décembre une visite de travail en Mauritanie, visite marquée par la signature entre les deux pays d’importants accords de coopération.

On notera d’emblée la construction dans la capitale mauritanienne d’un important complexe hospitalier dénommé « Hôpital du Roi Selmane Ibn Abdel Aziz ».Avec une capacité de 300 lits, ce sera le plus grand centre hospitalier du pays.

L’annonce a été faite par le ministre saoudien de l’information M. Awad Al Awad qui fait partie de la délégation royale.

Cet hôpital viendra renforcer les infrastructures hospitalières existantes et permettra de renforcer la couverture médicale dans une ville qui croit à un rythme exponentiel et où la demande de soins est en progression constante.

Parmi les autres accords signés à l’occasion de cette visite-éclair il convient de noter une convention portant sur l’exonération de la double imposition sur le revenu et sur le capital et sur l’exemption  fiscale.

Par ailleurs des protocoles d’accords dans les domaines de l’hydraulique et de l’environnement ont été paraphés par les ministres concernés.

Ainsi donc l’Arabie saoudite consolide sa position de premier partenaire économique et premier investisseur en Mauritanie avec le financement de grands projets structurants à coups de milliards d’ouguiyas.

C’est ainsi qu’en août 2017, le Fonds Saoudien pour le Développement (FSD) avait octroyé à la Mauritanie une enveloppe de 135 millions de dollars américains pour l’exécution d’importants projets dont celui de l’interconnexion électrique entre Nouakchott et Zouerate par la construction d’une ligne électrique de 225 KV passant par les villes d’Akjoujt et d’Atar ; le projet de construction de la route reliant la route nationale n°1 (Nouakchott-Akjoujt) Benichab et la route nationale n°4 (Nouakchott-Nouadhibou) ; et également le projet d’extension et de réhabilitation du Canal Koundi afin d’augmenter le débit d’eau du fleuve.

Ainsi, depuis bientôt quatre décennies, le royaume wahabite n’a de cesse d’injecter d’importants investissements en Mauritanie où pas moins de 38 projets ont été financés grâce à des prêts concessionnels.

Cet appui saoudien s’est avéré décisif dans la mise en place des infrastructures de développement et à un meilleur arrimage du pays à l’économie mondiale.

Bakari Guèye


Mauritanie/Droits de l’homme : Un élu du peuple malmené

Crédit photo: C I

Le député Birame Dah Abeid, président du mouvement IRA pour la lutte contre l’esclavage et bête noire du régime mauritanien croupit en prison depuis plusieurs mois pour une plainte pour diffamation, déposé contre lui par un journaliste.

Le député qui est en détention préventive depuis le 7 août dernier a été évacué ce lundi matin à l’hôpital suite à un malaise cardiaque. Mr Birame est apparu menotté et encadré de près par des éléments de la garde nationale.

Ces images ont soulevé un grand tollé au sein de la classe politique et de l’opinion publique mauritanienne qui ne comprennent pas pourquoi tant d’acharnement contre un député jouissant de l’immunité parlementaire.

Au cours d’un premier face à face avec le juge d’instruction, ce dernier demanda à Birame s’il était prêt à présenter ses excuses au plaignant qu’il avait accusé d’être un agent au service des renseignements de l’Etat, il répondit non, ce qui justifierait son maintien en prison et sa privation d’un procès équitable.

Contrairement à ses collègues, le député en détention est privé de ses salaires.

Ce n’est pas la première fois que Mr Birame est envoyé au bagne. C’est un habitué des prisons mauritaniennes dont il demeure l’un des plus fidèles abonnés.

En effet, l’homme dérange par son combat virulent contre l’esclavage en Mauritanie et au fil des ans il n’a cessé de monter en grade et de gagner des galons, devenant du coup une menace incontestable pour l’establishment et le système en place en Mauritanie.

Candidat à la dernière élection présidentielle, il réalisa un score conséquent malgré les anomalies qui avaient entouré le scrutin.

Et à l’occasion des récentes élections générales en Mauritanie, son alliance avec le parti nationaliste SAWAB a fait mouche car non seulement Birame a pu décrocher son fauteuil à l’Assemblée Nationale, et ce malgré le fait qu’il soit en prison, mais ce parti qui n’avait jusque là pas pu avoir des élus au Parlement a gagné plusieurs sièges grâce à l’électorat du militant anti-esclavagiste.

Il y a lieu de noter par ailleurs que Mr Birame jouit d’un vaste soutien international allant du Congrès américain au Parlement européen en passant par les organisations africaines et internationales les plus en vue dans le domaine de la lutte en faveur des Droits de l’Homme, c’est dire que les autorités mauritaniennes ont été très mal inspirées en s’octroyant cette mauvaises publicité avec à la clef des images aussi choquantes et à la limite de l’indécence.

Il s’agit là d’une erreur monumentale, qui révèle au grand jour l’amateurisme des services chargés de la communication au sein du pouvoir mauritanien.

Cette bavure médiatique est d’autant plus inacceptable que le régime mauritanien vient d’être épinglé par le Congrès américain qui a retiré à la Mauritanie le régime préférentiel accordé à certains pays dans le cadre de l’AGOA.

Cette exclusion est motivée par un recul dans le domaine de la lutte contre l’esclavage héréditaire.

C’est dire que le traitement réservé au porte étendard de la lutte contre l’esclavage en Mauritanie, ne va pas arranger les choses.

Bakari Guèye

 

 


Mauritanie/Gouvernement : On prend les mêmes et on recommence !

Crédit photo: AMI

Le chambardement tant souhaité n’aura finalement pas lieu et la liste des membres du nouveau gouvernement qui vient d’être rendue publique par la Présidence ne compte que trois nouvelles têtes ou même deux seulement car le nouveau porte-parole du gouvernement qui n’est autre que le président du parti au pouvoir, ne fait que retrouver un poste qu’il avait occupé en 2014 .

Apparemment, le premier ministre fraîchement propulsé à la tête du gouvernement a eu les instructions de faire du neuf avec du vieux.

Du côté des sortants, on notera le départ des ministres de la défense et celle de la fonction publique, deux grosses pointures considérées comme fidèles parmi les fidèles du président de la République.

Monsieur Diallo Mamadou Bathia devrait certainement faire valoir ses droits à la retraite ; une grande perte pour le pouvoir du président Aziz qui perd en cet énarque, l’un des meilleurs technocrates de la République, un commis de l’Etat d’une qualité très rare.

Idem pour Mme Coumba Bâ, une ministre de qualité qui a été souvent pressentie pour effectuer des missions difficiles.

Départ également de Mr Ould Oudaa, ex ministre de l’équipement et des transports, un autre fidèle du chef de l’Etat qui serait emporté dit-on par ses contreperformances au niveau politique dans son Brakna natal.

Quant à Mr Mohamed Ould Cheikh Sidiya, l’ex ministre secrétaire Général de la présidence, son départ n’a pas surpris car depuis sa nomination il y a juste quelques mois, il a brillé par son effacement, ayant apparemment du mal à évoluer dans les arcanes de la haute administration.

De son côté, le tonitruant ex porte parole du gouvernement, Mr Mohamed Lemine Ould Cheikh, il paie apparemment pour ses sorties médiatiques enflammés et rocambolesques, un excès de zèle qui a porté plus d’une fois un grand tort à l’action gouvernementale.

Ce remaniement en apparence sans grande envergure consacre pourtant une redistribution des cartes en perspective de la présidentielle de 2019. D’abord l’éviction de l’ex premier ministre Ould Hademine, casé à la présidence comme ministre d’Etat chargé de mission, un titre pompeux à première vue mais un ministre sans portefeuille ; une maigre consolation pour cet homme qui, en perdant son poste stratégique voit ses ambitions totalement compromises.

Autre nouveauté, la nomination du Général de division Ghazouani, ministre de la défense nationale. Depuis plusieurs années, ce poste était la chasse gardée des civils, c’est pourquoi il y a lieu de penser que ce changement de cap n’est pas gratuit. L’homme qui est dans l’antichambre de la retraite est présenté comme l’un des potentiels successeurs du président Aziz. C’est donc à croire qu’il profitera de ce poste hautement stratégique pour mieux se préparer à une éventuelle conquête du pouvoir.

Bakari Guèye

 

 


Mauritanie/Elections : Défaite cinglante du parti au pouvoir

Crédit photo: AM

Le département d’Arafat que l’histoire retiendra comme étant la commune la plus disputée du pays a été le théâtre ce samedi d’un combat de titans entre les islamistes du parti Tawassoul et  le parti au pouvoir (l’UPR).

Tawassoul qui avait remporté haut la main cette commune lors du 2ème tour des élections du 15 septembre dernier s’est vu débouté de sa victoire par la cour suprême qui, suite à un recours du parti au pouvoir avait décidé de recommencer le scrutin, un troisième tour-le premier dans les annales de la jeune démocratie mauritanienne-au grand dam d’une CENI dépassée par les événements et d’un Conseil Constitutionnel curieusement muet.

Ainsi l’occasion était une fois de plus donnée à l’UPR de déboulonner le puissant parti islamiste de son fief qu’il a su conserver depuis 17 ans contre les velléités hégémoniques du parti au pouvoir.

Et pour ce dernier cette fois-ci il fallait coûte que coûte remporter la commune d’Arafat, c’était une question de vie ou de mort, plus qu’un baroud d’honneur. Et il fallait surtout pas rater le coche au risque de provoquer l’ire des plus hautes autorités du pays qui ont un compte à régler avec les islamistes qui ne sont plus en odeur de sainteté depuis quelque temps.

De ce fait l’UPR a jeté tout son poids dans la bataille ; un plan de bataille bien huilé avec l’usage de l’artillerie lourde. C’est ainsi qu’ont été appelés à la rescousse toutes les personnalités sensés pouvoir faire pencher la balance du bon côté. Du premier ministre au ministre des finances à d’autres membres du gouvernement aux chefs tribaux en passant par les hommes d’affaires ;et cela en plus des 4X4 rutilantes et des liasses en l’air ; tout ce cocktail a été mobilisé pour un assaut final qui s’est soldé par un échec cuisant.

Le parti islamiste a en effet remporté cette nouvelle manche avec un écart de 675 voix creusant du coup l’écart car durant le précédent round Tawassoul l’avait emporté avec une différence de 131 voix.

L’UPR reçoit ainsi une belle raclée et les islamistes qui sortent grands vainqueurs de ce duel épatant nous donnent là une belle leçon de démocratie. Comme quoi il est utopique de vouloir aller à l’encontre de la volonté du peuple.

Bakari Guèye

 

 

 


Mauritanie :Journée Mondiale de lavage des mains: Organisation d’un atelier de sensibilisation

Crédit photo: BG

A l’occasion de la journée mondiale pour le lavage des mains célébré chaque année en Mauritanie comme partout ailleurs dans le monde,l’ONG Tenmiya en collaboration avec le ministère de l’hydraulique et l’UNICEF a organisé le lundi 15 octobre à l’hôtel Mauricentre de Nouakchott un atelier d’information à destination des journalistes du secteur de l’eau, l’hygiène et  l’assainissement.

Ouvrant les travaux, le directeur de l’assainissement a souligné l’importance du lavage des mains, un acte qui,dit-il doit être ancré dans le comportement de chacun de nous.Et c’est surtout ajoute-t-il très important pour les populations les plus vulnérables car c’est avec les mains que se transmettent les maladies diarrhéiques et microbiennes.

Lui succédant, le représentant de l’UNICEF a affirmé que cette organisation accompagne depuis près d’une dizaine d’années la vulgarisation du lavage des mains en Mauritanie grâce à un programme d’appui au gouvernement et à la société civile.

Ce programme soutient-il est dirigé en partie vers le ministère de l’éducation nationale d’où la nécessité selon lui d’insister au niveau des écoles.

Il a cependant souligné qu’en Mauritanie les conditions d’hygiène sont en général très précaires avec notamment un problème d’accès à l’eau et au savon.

Intervenant à son tour,le président de l’ONG Tenmiya a mis en exergue les efforts fournis par son organisation.

Après les mots des officiels, les séminaristes ont pu suivre deux communications, la première sur la définition du lavage des mains et la seconde sur le wash dans les écoles.

Au cours de la première communication il ressort que le lavage des mains est un investissement peu coûteux et fort bénéfique. En effet des mains propres c’est bien pour soi et pour les autres aussi. Le lavage des mains s’inscrit ainsi dans les ODD.

Et pour réussir un bon lavage des mains,il convient de veiller à un bon rinçage des ongles, de la pomme de la main,entre les doigts et entre le pouce et les autres doigts, car ce sont là les zones où se concentrent les germes.

Dans la seconde communication, les chiffres montrent qu’en Mauritanie, il reste encore du chemin à faire pour accéder aux règles les plus élémentaires d’hygiène.

C’est ainsi que selon les donnés du wash de Riyad,le projet PCAEA/CUN,seuls 16 écoles disposent de latrines mais celles-ci sont inutilisables.

Au niveau rural,la situation est encore pire car le taux de couverture en latrines frise les 1% comme à Barkeol ou sur 230 écoles avec un effectif de 32000 élèves, on ne trouve que 92 latrines dont 80% ne sont pas fonctionnelles.

Le problème des mentalités, la démission collective et le manque d’intérêt des pouvoirs publics pour le lavage des mains constituent des tares qu’il conviendrait de dépasser. Et les efforts déployés par des ONG comme Tenmiya et l’UNICEF commençant apparemment à porter leur fruit car à en croire M.Tandja,coordinateur de l’ONG Tenmiya, les lignes commencent à bouger,mais faudrait-il que tout le monde se sente concerné. Et comme l’a expliqué si bien un cadre de l’UNICEF présent à cet atelier, le lavage des mains est une opération si simple et si bénéfique que l’État, le ministère de l’éducation, les associations de parents d’élèves doivent s’approprier car ses avantages sont incommensurables.

 

Bakari Gueye

 


Un proche du pouvoir à la tête du parlement mauritanien

Crédit photo: KM

Comme prévu, le député de Zouérate et bras droit du président Aziz, Cheikh Ould Baya, a été intronisé lundi 8 octobre sur le perchoir de l’Assemblée Nationale. Ce scénario longuement mûri par le pouvoir a été exécuté sans encombre et M. Baya a été élu avec une majorité fort réconfortante : 118 voix sur 149.

Cette élection sonne comme une grande victoire pour le pouvoir et le président de la République, qui voit ainsi l’un de ses plus fidèles lieutenants accéder à la tête de cette chambre parlementaire qui aura la haute main sur toutes les grandes décisions, y compris celles ayant trait à une éventuelle révision constitutionnelle qui pourrait remettre en cause la limitation des mandats présidentiels.

C’est justement cette probable éventualité qui donne la chair de poule à une opposition encore sonnée par sa débandade électorale.

Et même si le tout nouveau patron de l’Assemblée Nationale s’est montré rassurant dans son premier discours : « Je m’engage à déployer tous les moyens dont je dispose pour que le parlement mauritanien exerce ses prérogatives sur la base de la loyauté à la République et le respect du principe de séparation des pouvoirs, leur coopération et leur cohésion au service du peuple mauritanien », les élus de l’opposition sont loin d’être rassurés sur les véritables intentions du pouvoir.

Quoiqu’il en soit, M. Baya aura du pain sur la planche et il doit d’ores et déjà se retrousser les manches pour faire passer ses décisions face à des élus de l’opposition qui semblent déterminés à ne plus accepter d’avaler des couleuvres. Vu la carrure des députés de l’opposition, on devrait assister à de chaudes empoignades, mais pour quel résultat, serait-on tenté de nous demander.

En tout cas, du fait de la suppression du Sénat, cette assemblée aura plus de poids ; c’est désormais la seule chambre représentant le pouvoir législatif et qui sera chargée de légiférer ; son président est le successeur constitutionnellement désigné du président de la République en cas d’empêchement, d’où son importance au sein de l’échiquier du pouvoir.

Les dés sont donc jetés avec l’ouverture tumultueuse de cette législature qui revêt un cachet particulier vu les enjeux qui pointent à l’horizon : l’organisation dans quelques mois de l’élection présidentielle, avec la question du troisième mandat qui sera sans nul doute le principal sujet d’attraction au sein de cette assemblée.

De ce fait, les députés auront un rôle décisif à jouer car ce sont eux qui détiennent la clé de l’avenir du pays. Ils ont donc le devoir d’avoir le sens des responsabilités en agissant pour une fois dans l’intérêt du pays.

En effet, malgré une accalmie qui s’est traduite par la tenue d’élections plus ou moins apaisées, la situation politique demeure malheureusement tendue et un consensus doit être trouvé coûte que coûte pour éviter à la Mauritanie de s’engager dans l’aventure de l’instabilité.

Bakari Guèye


En Mauritanie, une rentrée scolaire comme les autres

Credit photo: BG

A la veille de la rentrée scolaire prévue le 1er octobre, le ministre de l’Education nationale n’a pas dérogé à la règle en présentant à l’occasion d’une conférence de presse, un bilan hautement positif notamment en ce qui concerne les infrastructures scolaires et le recrutement des enseignants.

Il y a aussi, à en croire le ministre, la mise à disposition du livre scolaire. C’est ce tableau très reluisant qu’il a présenté dans son discours à la famille scolaire et à l’opinion publique, qui a été largement diffusé par les médias.

Dans son bilan pour la décennie qui vient de s’écouler, le ministre de l’éducation nationale, a parlé de la construction de 409 établissements scolaires et du recrutement de 5000 enseignants au cours de la période allant de 2009 à 2018.

Seulement, le ministre a omis de parler de l’essentiel à savoir les résultats obtenus suite à ces investissements colossaux qui se chiffrent à des dizaines, voire des centaines de milliards de nos valeureuses ouguiyas.

En effet, sur ce plan la moisson est très maigre avec un enseignement d’une qualité quasi nulle et des résultats au baccalauréat avec l’un des taux d’admission les plus bas au monde.

Et la création d’écoles d’excellence et d’établissements spécialisés avec des critères qui laissent à désirer n’a pas changé grand-chose.

Ainsi, le manque cruel de formation des enseignants avec des niveaux lamentablement bas, l’absence quasi-totale de matériel didactique approprié et notamment de manuels scolaires, la carence et l’insuffisance de l’encadrement pédagogique, le mauvais pilotage du système, les conditions de vie et de travail exécrables des enseignants, tous ces facteurs ont contribué à la mise à genoux de l’école mauritanienne.

Et ce n’est pas fini : il y a aussi l’inadaptation des programmes scolaires et des méthodes d’enseignement. Ainsi, en quelques années seulement on est passé des méthodes traditionnelles à l’APC (Approche par les compétences) puis à l’APO (Approche par les objectifs) depuis l’année dernière. Et le comble c’est que tous ces changements récurrents de programmes et de méthodes se font entre quatre murs, sans concertation avec les enseignants qui sont sur le terrain et qui du jour au lendemain sont invités « par décret » à appliquer des choses dont ils n’ont jamais entendu parler. Et bien entendu, ces changements et ce remue-ménage constant coûtent des milliards au contribuable pour un résultat nul.

Cette descente aux enfers s’est accélérée depuis la réforme de 1999 dont l’application bâclée continue encore à faire des dégâts.

L’autre fois c’est un responsable américain qui a visité une école récemment construite à Dar El Barka (Brakna), un édifice si bien construit que notre hôte n’a pas hésité à comparer au « Taj Mahal » et, tenez vous bien, les habitants de cette localité vivent en dessous du seuil de pauvreté. C’est dire que cette infrastructure n’a pas sa raison d’être et on aurait dû exploiter plus judicieusement ce financement colossal. Cela dénote d’une dilapidation des biens publics et d’une absence manifeste de vision qui constitue un frein, entre autres, pour la mise sur les rails du système éducatif mauritanien.

Bakari Guèye


Interview du président de l’initiative de soutien à la candidature de Mme Mint Abdel Malek à la présidence du Conseil Régional de Nouakchott

 

Crédit photo: HD

1-M.El Hussein Dieng, vous fûtes un activiste connu de la société civile, particulièrement dans le domaine des droits humains et aujourd’hui on vous voit en première ligne sur le front politique, pouvez-vous vous présenter à ceux qui ne vous connaissent pas ?

Comme annoncé dans la question, je suis un produit de la société civile mauritanienne mais qui a travaillé dans la première société de téléphonie du pays. L’histoire m’a donné aussi l’occasion de travailler dans une ambassade qui n’existe plus sur la carte diplomatique du pays.

2-Comment jugez- vous la situation politique actuelle au sortir des élections qui viennent de se dérouler ?

Je profite de l’occasion pour rendre un hommage mérité à l’ensemble de la classe politique pour leur participation sereine, responsable et engagé dans l’intérêt supérieur de la nation. La classe politique a honoré le peuple mauritanien d’avoir ensemble prouvé à la phase du monde que seul le jeu démocratique peut réunir dans la différence comme dans le consentement. L’absence de contestation des résultats déjà publiés par la CENI est aussi une autre leçon que le peuple mauritanien prendra comme acte même s’il y’a eu des déclarations ça et là mettant en jeu des insuffisances.

Je suis de ceux qui pensent que nous avons des lendemains politiques meilleurs qui permettront au pays de mieux faire face aux enjeux.

3-Ces élections ont vu la participation de toute la classe politique et ont été saluées par des partenaires étrangers tels que l’Espagne, l’Union Européenne et même l’ONU, est-ce à dire que la crise politique qui a longtemps couvé en Mauritanie est maintenant derrière nous ?

Les nombreuses félicitations obtenues des partenaires étrangers ont prouvé que nous avons dépassé la phase critique politique qui avait conduit à des camps politiques séparés. Les partenaires ont constaté une maturité politique née de la volonté du Chef de l’Etat, son Excellence Mohamed Ould Abdel Aziz d’avoir organisé des élections inclusives, précédées d’une campagne politique sur toute l’étendue du territoire national. C’est le lieu et l’occasion de féliciter les gagnants et d’encourager celles et ceux qui avaient des intentions nobles pour la Mauritanie.

4-Personnellement quelle appréciation faîtes vous du déroulement de ces élections ?

Personnellement, je considéré que ces élections font partie des meilleures quintuplées qui n’ont jamais été tenues dans le pays. C’est la Mauritanie qui a gagné. Maintenant, les nouveaux élus ont du pain sur la planche et doivent comprendre que les mauritaniennes et mauritaniens sont très impatients des résultats qui devraient alléger leur train de vie quotidienne.

5-Donc pour vous les anomalies soulignées par l’opposition ne sont pas fondées ?

Les anomalies soulignées par l’opposition sont d’ordres humains car toute œuvre humaine est imparfaite. Les conférences de presse organisées par la CENI avant et lors de la publication des résultats qui ne sont pas encore validés par le conseil constitutionnel. Toutefois, ces élections ont été une réussite.

6-Vous avez piloté une initiative de soutien à la candidature de la présidente du Conseil Régional de Nouakchott, Mme Fatimétou Mint Abdel Malek, quel bilan tirez vous de cette action ?

Fatimétou Mint Abdel Malek est une pionnière de la politique qui a donné le meilleur d’elle-même pour le pays. C’est la première femme maire du pays qui a dirigé et géré la municipalité d’une main de maitre avec toute la simplicité et la rigueur nécessaire. Elle jouit de la reconnaissance des citoyens de la commune, de Nouakchott et du pays. Nous l’avons soutenu à cause de ses compétences, son savoir-faire mais aussi son fort passé social qui l’a amené à ne jamais faire de distinction entre les citoyens, du plus riche au plus pauvre.

Après son élection, le comité de soutien que j’avais mis en place avec les connaissances a été transformé en un Cadre d’Appui au Conseil Régional de Nouakchott. Et à travers elle, nous soutenons tous les autres conseils régionaux du pays qui ont la lourde responsabilité d’entreprendre le développement des wilayas.

7- Qu’est ce que le Conseil Régional pourrait changer dans la situation peu reluisante de notre capitale ?

Je vous renverrai à la feuille de mission des conseils régionaux qui auront la responsabilité, de promouvoir, d’initier et de prendre des décisions courageuses devant apporter des changements significatifs pour la vie des citoyens.

8-Le président de la République vient de faire une conférence de presse, il s’est prononcé sur le troisième mandat mais ses déclarations à ce sujet sont diversement appréciées,que pensez- vous de cette question qui divise tant les mauritaniens ?

Je suis de ceux qui pensent que le peuple mauritanien a élu encore sans pour autant qu’on y prête attention, son Excellence Mohamed Ould Abdel Aziz pour une continuité et d’autres responsabilités en lui accordant une majorité écrasante 89/157 députés. Il a donné le meilleur de lui-même en risquant parfois sa vie. Je suis sûr qu’au moment opportun comme il l’a dit, il apportera au peuple mauritanien la réponse que l’écrasante majorité du peuple attend de lui.

9- Comment jugez-vous la situation actuelle du pays, sommes-nous sur le bon chemin ?

La situation du pays est bonne car le pays a connu de profonds changements et est félicité partout par les bailleurs pour l’excellente gestion qui en découle. Cependant les difficultés rencontrées pars les citoyens sont conjoncturelles et surtout liées à la baisse des prix des matières premières du pays. Il faut toujours se rappeler que la Mauritanie vient de très

10-Un dernier mot ?

Je vous remercie pour l’occasion que vous me donnez de m’adresser au peuple mauritanien au lendemain des élections transparentes, crédibles et apaisées. Celles-ci ont été jugées par les observateursde la société civile mauritanienne et l’Union Africaine. On peut dire sans risque de se tromper que c’est une victoire historique pour l’ensemble de la classe politique.

Propos reccueillis Par Bakari Guèye


Mauritanie : Le président Aziz tenté par un troisième mandat

Crédit photo: AM

La question du troisième mandat demeure toujours à l’ordre du jour. La polémique a été relancée de plus belle au lendemain de la prestation télévisée du président de la République dont les réponses évasives et frisant parfois la contradiction à ce sujet, laissent planer le doute sur ses véritables intentions.

L’homme assure qu’il va respecter la constitution qui ne lui donne droit qu’à deux mandats, dont le dernier qui touche à sa fin ; mais il soutient en même temps qu’il dispose d’une majorité confortable et que la constitution pourrait si le besoin se faisait ressentir être modifiée, et aucun article, ne pourrait soutient-il , être à l’abri de cette modification.

Et le président Aziz d’enfoncer encore un peu plus le clou, au grand dam de ses détracteurs en affirmant qu’il n’est pas prêt à baliser le chemin pour ceux qu’il a qualifié de gabégistes et leur livrer tous les acquis réalisés.

Cette curieuse assurance de rester seule maître à bord est renforcée par le fait que le président Aziz a catégoriquement refusé de dévoiler ses intentions après son départ du pouvoir. C’est là une attitude curieuse voire suspecte de celui qui est censée aller cultiver son jardin dans les tout prochains mois.

Autre attitude intrigante dans l’intervention du président, c’est le fait de donner raison à Ahmed Ould Dadah, son plus farouche opposant au sujet de la limite d’âge pour les candidats à la présidentielle, allant même jusqu’à faire la proposition à peine voilée, de revoir cette clause, ce qui ouvrirait la voie au tripatouillage tant souhaité de l’article concernant la limite des mandats.

Là on pourrait y voir une perche tendue à l’opposition radicale et notamment aux deux grands dinosaures de la scène politique mauritanienne à savoir messieurs Ahmed Ould Dadah et Messaoud Ould Boulkheir, tous deux touchés par la limite d’âge et qui pourraient, en acceptant le deal, qui est dans l’air, pouvoir briguer la magistrature suprême.

Comme on pourrait aisément l’imaginer à la lumière des déclarations faites devant les journalistes, le président Aziz n’a pas encore dit son dernier mot et l’opposition, ainsi que le peuple mauritanien sont d’ores et déjà avertis et il ne serait pas surprenant que le destin leur réservera l’un de ses désagréables coups fourrés dont ils ont maintenant l’habitude.

Bakary Guèye