Bakari GUEYE

Mauritanie : Des auteurs de malversations promus au plus haut sommet de l’Etat

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Crédit photo: AMI

Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz dont le pouvoir est régulièrement secoué par de rocambolesques affaires de détournement de deniers publics, n’a pas trouvé mieux que de remettre en selle deux ex responsables de son régime au passé peu glorieux.

Les deux hommes qui ont régulièrement défrayé la chronique -l’un d’eux ayant détourné près de 300 millions d’ouguiyas-en 2010, viennent d’être nommés par décret présidentiel.

Cette volte face du président de la République en dit long sur son mépris de l’opinion publique à laquelle il n’a apparemment pas aucun compte à rendre.

Ces nominations interviennent à un moment où les finances publiques sont mises à rude épreuve par des fonctionnaires véreux, des proches du président la plupart du temps, qui détiennent tous les leviers de commande du pays.

Ce pillage systématique des ressources nationales se déroule au grand jour grâce à un système bien huilé et avec la complicité d’un peuple à la passivité légendaire, guidé par des laudateurs sans scrupules.

Ce n’est donc pas un hasard si la Mauritanie, selon le dernier rapport sur le développement humain du PNUD est classé 156ème au niveau mondial, avec -14% de différence entre son revenu et son niveau de développement humain.

A noter que dans ce rapport, c’est la mauvaise répartition des richesses dans le pays qui y est indexée.

Et voilà, pendant que le peuple mauritanien est privé de ses immenses richesses par une poignée de personnes, on s’évertue à nous convaincre que notre pays est un exemple et que notre cher président est un saint.

Bakari Guèye

 

 

 

 


Le régime mauritanien dans de mauvais draps

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Crédit photo: Saharamedia

Au lendemain de la tenue à Nouakchott du 27ème sommet de la ligue arabe qui a eu lieu à Nouakchott à la fin du mois de juillet, le pouvoir mauritanien est confronté à l’amère réalité.

En effet, ce fameux sommet qui, pour le pouvoir était une question de vie ou de mort, n’a pas produit les résultats escomptés et on a même frisé le ridicule.

La volonté manifeste des autorités mauritaniennes d’afficher et d’affirmer l’arabité du pays du « million de poètes », au détriment des autres composantes du peuple a été très mal perçue aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur où, même au sein du monde arabe, certains pays ne prenaient pas très au sérieux ce pays dévasté par l’extrême pauvreté et qui s’évertuait à jouer au bon élève au sein de l’ensemble arabe.

Si du côté du pouvoir, on a crié victoire-comme d’habitude-en estimant que le sommet fût une réussite totale à mettre sur le compte du prince éclairé, la réalité est hélas toute autre.

Personne ne peut nier l’importance de certains investissements destinés au renforcement des infrastructures urbaines au sein d’une capitale qui reste toujours à construire.

Mais le hic, c’est l’opacité qui entoure ces énormes investissements qui sont loin d’être faits dans les règles de l’art.

Et puis, il y a eu les scandales financiers qui ont secoué l’État ces derniers temps dont celui de la SONIMEX-des dizaines milliards d’ouguiyas envolés -n’est pas des moindres.

Par ailleurs, il y a cette détérioration des relations avec les pays voisins, à savoir le Maroc et le Sénégal, qui sont des partenaires stratégiques dont dépend de près ou de loin la vie de milliers de mauritaniens.

Ainsi donc avec une situation économique très grave, le gouvernement, non seulement ne fait rien pour sortir les mauritaniens de la misère mais s’emploie à aggraver les choses, en s’en prenant à des voisins dont on ne peut en aucun cas se passer.

Bakari Guèye


Mauritanie : Notre contribution aux États Généraux de la réforme de la presse

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Crédit photo: AS

Depuis longtemps, les responsables de la presse indépendante demandent avec insistance une véritable réforme pour aboutir à une décantation du secteur afin de le rendre plus efficace, fiable, pouvant  le mener vers son noble objectif qui est celui de l’information vraie sans fioritures.

Un écrit bien fourni avec des preuves préservées, tangibles, un travail d’investigation peuvent jouer un rôle vital dans la transformation des esprits, dans la formation d’une élite soucieuse du devenir d’un pays. Une presse sérieuse, efficace et responsable renforce la démocratie et transforme le citoyen. Mais faudrait-il qu’elle ait les moyens de son ambition ?  Facilité d’accès à l’information, volonté politique de la part des pouvoirs publics, autonomie financière, ressources humaines,  fort tirage de qualité, distribution et représentation au niveau national voire sous régional, équité dans la distribution des abonnements  et des insertions octroyés aujourd’hui comme hier à un seul organe de surcroit  propriété de l’Etat, favoriser la promotion et l’encouragement de la presse régionale en particulier dans les grandes capitales des régions du pays telles que Rosso, Sélibaby, Néma, Aioun, Kiffa, Aleg , Boghé, Kaédi, Atar , Zouérate et Nouadhibou pour ne citer que celles-ci, l’ouverture de kiosques dans ces villes pour la vente des journaux afin que l’opinion nationale accède à l’information.

En outre faut-il dissocier la presse écrite plus francophone qu’arabophone qui se meurt du fait d’un manque criant de moyens financiers et de ressources humaines des sites électroniques voire des radios et télévisions qui prolifèrent comme des champignons.

Selon nous, ce déséquilibre flagrant pourrait être résolu par la Haute Autorité de la Presse et de l’Audiovisuel  (HAPA) qui supervise, entre autres rôles, l’appui de la presse par l’existence en son sein d’une commission de distribution d’un montant de 200 millions d’ouguiyas doté depuis trois ans  par les pouvoirs publics au premier chef à la presse écrite mais accaparé en grande partie par des centaines de sites électroniques, la dizaine de radios et TV et surtout  l’Imprimerie Nationale. Celle-ci, même si elle prend en charge 50% du montant de l’impression des journaux, doit être réformée du fait de la mauvaise qualité de son travail et sa cherté.  Les pouvoirs publics doivent prendre en charge  à 100% l’impression des journaux et doubler voire tripler le montant alloué à la presse pour que celle-ci mène à bien son travail combien crucial mais combien contraignant. C’est ainsi seulement  que la presse pourrait  prendre en charge un personnel pouvant travailler efficacement, un personnel inscrit à la CNSS et payé, louer un local et avoir des moyens logistiques  pour un  travail efficient pouvant faire tâche d’huile.

En outre, une décantation voire un lessivage des journaux cartables qui déshonorent  la presse, ces peshmergas qui ne laissent nulle place où le gain facile réside où un cadre politique, économique ou autre cherche à redorer un blason qui ne lui sied pas. Ces peshmergas qui pullulent lors des visites officielles présidentielles ou autres voilant les vrais problèmes auxquels  sont soumis les populations visitées. Troubadours, griots, applaudisseurs ayant pignon sur rue trouvant des facilités au sein des pouvoirs  rentrent dans ce même  ordre d’idées.

Le volet formation, l’équité dans les désignations des journalistes devant accompagner le président dans ses visites officielles tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays doivent être pris en compte.

Ne parlons pas du rôle combien fondamental des syndicats des journalistes pour la défense des droits de la presse. Il ne sert à rien que chaque corporation ait son syndicat.  Une union forte, efficace est meilleure qu’une dislocation de syndicats facile à diviser.

Voilà en gros ce que nous voulions dire si nous avions participé à ces journées de réflexion. Mais le manque de concertation, la monopolisation des décisions par la presse de Nouakchott, ne nous a  pas permis malheureusement de participer aux EGRP.

Bon vent à ces journées et surtout chers journalistes en conclaves prenez de vraies mesures, sortez avec des recommandations fortes, décisives et capables de changer le visage hideux de cette presse mourante et  sans lendemain.

Aidahy Saleck WEDDOU Nordinfo.info / Directeur publication Lumières du Nord/Nouadhibou

 


Etats Généraux de la presse mauritanienne : un échec programmé !

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Crédit photo: Alakhbar

La presse « indépendante » mauritanienne est née au début des années 1990, à la faveur du vent de démocratisation à marche forcée, un tsunami qui a fait bouger les lignes des dictatures les plus implacables du continent.

C’est ainsi, que parallèlement à une liberté d’expression plus ou moins tolérée, les premiers journaux ont vu le jour, des journaux francophones pour la plupart.

Et, très vite, on assistera à une prolifération de titres, une prolifération qui débouchera sur le phénomène des « journaux-cartables », un fléau savamment distillé et entretenu par le pouvoir en place et ce, dans le but évident de décrédibiliser ces nouveaux vecteurs de l’information dont certains ont malgré tout su tirer leur épingle du jeu, posant du coup de véritables soucis aux autorités publiques.

Mais, la neutralisation de « Mauritanie-Demain » (ancêtre de tous ces journaux), quelques mois seulement après la libéralisation du secteur, permettra à l’État de réaliser sans grand mal une véritable OPA sur la presse indépendante, noyautée de toutes parts par les sbires du régime.

Et, malgré une résistance désespérée et quelques voies discordantes qui se faisaient toujours entendre ça et là, la messe était dite et la presse indépendante mauritanienne était ainsi mort-née.

Depuis lors, l’édifice à peine sorti de terre a volé en mille éclats et on assista à une paupérisation et une clochardisation qui en fait aujourd’hui une presse au rabais, l’une des presses les plus farfelues du continent.

En effet, les pionniers et autres soi-disant ténors de cette presse ont été tous ou presque domestiqués par les régimes successifs et se pavanent actuellement la conscience tranquille dans les jupes de l’autorité régnante.

De ce fait, tout ce beau monde est au garde-à-vous, à la merci d’un pouvoir qui ne se fait pas prier pour utiliser à sa guise ce bataillon de déserteurs.

Ainsi, la presse indépendante mauritanienne où l’absence de formation et de professionnalisme sont criants est abandonnée à son triste sort. Et elle constitue un terreau favorable pour tous les aventuriers et autres laisser pour compte qui trouvent là un tremplin idéal et inespéré pour accéder à certains privilèges, avoir une situation, pourvu qu’ils acceptent de jouer le jeu télécommandé par le pouvoir politique.

Régionalisme, tribalisme, ethnicisme, politisation à outrance, favoritisme, amateurisme, incompétence, voilà des problèmes structurels, des maux auxquels un conclave de 4 jours (du 11 au 14 juillet) n’apportera pas grand-chose et ce, d’autant plus que le cafouillage du comité d’organisation de ces journées de réflexion sur la presse et le manque cruel de volonté politique, constituent des freins imparables.

Bakari Guèye

 

 

 

 


Scandale à l’ambassade de Libye à Nouakchott

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crédit photo: khawarji

Une dizaine de travailleurs mauritaniens à l’ambassade de Libye à Nouakchott viennent d’être mis à la porte par l’ambassadeur qui serait impliqué dans une rocambolesque affaire de mœurs.

Ces travailleurs dont certains sont en poste depuis près d’une décennie crient au scandale et demandent à être réintégrés à leurs postes qui seraient déjà occupés par d’autres concitoyens.

Les anciens employés sont devenus du jour au lendemain persona non grata.

L’ambassade invoque des problèmes de trésorerie mais il n’en est rien selon les victimes qui avance comme argument le fait qu’ils aient été immédiatement remplacés par de nouvelles recrues.

La vérité selon eux c’est que l’ambassadeur est directement impliqué dans une affaire criminelle et à ses yeux ces employés deviennent très encombrants et les mettre à la porte serait une tentative de sauver sa peau.

Seulement, les personnes renvoyées ne s’avouent pas vaincu et ils demandent à l’ambassadeur de les remettre à leurs postes faute de quoi, ils vont révéler à l’opinion publique l’intégralité du scandale criminel dans lequel Son Excellence M. l’ambassadeur est trempé jusqu’aux os.

Bakari Guèye

 


Assaut contre une banque à Nouakchott : Un nouveau palier franchi

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Crédit photo:Afrique 360

Des individus armés pénètrent en plein jour dans les locaux d’une banque-Agence de la banque nationale de Mauritanie (BNM) situé dans le quartier de la SOCIM- braquent leurs armes sur employés et clients, se remplissent les poches et se retirent.

Cette scène digne d’un Al Capone se déroule bien à Nouakchott, capitale de la République Islamique de Mauritanie, en ce début de Ramadan 2016.

Heureusement l’opération finit par un fiasco et les 3 mousquetaires dirigés par un réfugié syrien tomberont dans les mailles du filet grâce à la prompte réaction des agents de sécurité de la banque et des passants dont le coup de main s’est avéré décisif.

Cette opération menée en plein jour dans un endroit aussi populeux démontre l’audace des malfrats qui agissent désormais à leur guise et ce au nez et à la barbe des forces de sécurité qui brillent le plus souvent par leur absence.

A noter qu’à la veille de cette opération, une autre non moins spectaculaire a été mené par sept bandits armés qui ont fait irruption en plein jour dans une boutique à Toujounine, prenant en otage le pauvre vendeur qui a été enfermé à l’intérieur et a passé de mauvais moments.

Les bandits se sont servis à leur guise avant de se retirer crânement.

A Dar Naim, c’est une maison abritant un officier de l’armée qui a reçu là aussi en plein jour un chapardeur à la gâchette facile qui, pris la main dans le sac, n’a pas hésité à se servir de son couteau, blessant 2 personnes avant de prendre la poudre d’escampette.

Tous ces actes en disent longs sur la détérioration de la sécurité dans une mégapole aux dimensions de plus en plus incontrôlables.

Bakari Guèye

 


Mauritanie : L’IDEN d’El Mina met les bouchées doubles

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Crédit photo: AOS

Comme à l’accoutumée, l’Inspection Départementale de l’Education Nationale(IDEN) d’El Mina a pris les devants en organisant mercredi dernier une journée pédagogique marquant la fin de l’année scolaire.Cette manifestation a été placée sous le thème : « Une éducation de qualité pour tout enfant mauritanien».

La cérémonie a été rehaussée par la présence des autorités régionales et départementales.Le coup d’envoi des activités festives a été donné après la traditionnelle lecture du coran.

Dans un message prononcé pour la circonstance, Mr Diallo Mouhamedou, l’inspecteur départemental(IDEN) d’El Mina a dressé un tableau exhaustif de la situation de l’enseignement au sein de sa circonscription.

Dans son discours M. l’inspecteur a souligné les hauts et les bas de l’action éducative mettant l’accent sur les résultats positifs obtenus et ce malgré un environnement pas toujours favorable.

Les invités furent par la suite comblés par les différents sketchs, balais et autres chœurs présentés par des élèves qui ont fait preuve d’imagination et de talent, preuve qu’ils ont été bien encadrés par le staff pédagogique.

La cérémonie a été clôturé par la distribution des prix aux élèves et enseignants les plus méritants.

L’équipe de Nessiba 1 a été également à l’honneur en réceptionnant pour la deuxième année consécutive la coupe du tournoi scolaire organisé par l’IDEN.

Bakari Guèye


« Mauritanie Perspectives » fait le bilan de sa première expérience

 

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Crédit photo: B.G

L’heure des comptes a sonné pour le projet Observatoire du suivi Citoyen du CSLP3, un projet piloté de main de maître par « Mauritanie Perspectives »(MP). L’atelier final de clôture s’est déroulé Samedi 21 mars à l’Hôtel Iman en présence de personnalités issues de l’administration et de la société civile.

Le but de la rencontre comme a eu à le préciser d’emblée M ;Mohameden, le président de MP, c’était de présenter les rapports de l’expérience de ce think thank sur dans les 3 domaines que sont : l’éducation, la jeunesse et l’unité nationale.

Avant la présentation des différents rapports, M. Doucouré, l’un des porte-parole de MP a fait l’historique dudit projet réalisé avec l’aide de la coopération espagnole. Il a noté que l’Observatoire du suivi Citoyen avait pour but principal d’impliquer la société civile.

Au cours de la première phase du projet(2012-2013) souligna-t-il « nous avons travaillé avec un groupe d’ONG œuvrant dans les domaines de la santé et de l’éducation. Et, au cours de la deuxième phase-2014-2015- MP s’est focalisé sur l’Éducation car les ONG dans ce domaine ont apporté plus de résultats.»

S’agissant de la jeunesse, il y eut les mercredis de MP (une fois par mois) et la création de 4 groupes de travail.

Pour ce qui est de l’unité nationale, tout est parti en avril 2013 avec le Manifeste des Haratines. A ce sujet, on a noté une publication : « Construisons ensemble l’unité nationale ».

Il y a eu aussi la mise en place d’un forum sur le site, une expérience qui, malheureusement n’a pas eu le succès escompté.

Le premier rapport consacré à l’Éducation fut présenté par Mme Turkia Dadah qui a noté que l’Éducation est un vaste programme. « Le système, dit-elle, n’est pas en bonne santé et une organisation modeste comme MP ne peut pas prétendre à régler ses problèmes mais, MP a décidé de faire une expérimentation avec la Société Civile. »

Parmi les difficultés rencontrées, Mme Dadah a cité la difficulté de l’accès à l’information « Tout est confidentiel. On cache tout. » regréta-t-elle.

Pour elle, « le système éducatif doit être mis à l’abri de la politique partisane. »

Pour la présentation du second rapport qui traite de la jeunesse, Mlle Ematt a donné des détails sur les 4 groupes thématiques fait par MP, traitant chacun d’un aspect du problème.

Puis, elle a parlé de la méthodologie suivie et des recommandations. Des recommandations concrètes et exhaustives qui ont suscité l’admiration des participants.

La dernière présentation sur l’unité nationale a été faite par l’anthropologue Marième Mint Baba Ahmed. Maitrisant bien son sujet, elle d’abord campé la problématique, notant que « MP, a tenté de comprendre et déblayer des pistes d’action. Poser et situer la problématique et chercher à trouver des débuts de réponses. »

Notons que la présentation des différents rapports a été suivi d’un débat passionné et très relevé au cours duquel les uns et les autres ont apporté leurs contributions pour la résolution des différents problèmes posés.

(Nous y reviendrons)

Bakari Guèye

 

 

 


La carte d’identité exigée pour les enfants mauritaniens de 10 ans

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Crédit photo: Cridem

La décision prise récemment par les autorités mauritaniennes de rendre obligatoire la carte d’identité pour les enfants de Dix ans a soulevé un tollé dans plusieurs milieux.

La présentation de cette carte sera notamment obligatoire pour les candidats au concours d’entrée en sixième.

Cette décision prise à la va-vite intervient à la fin de l’année scolaire et à la veille de la date fatidique pour les jeunes écoliers qui prétendent à l’entrée au collège.

Si jamais elle était appliquée, elle privera des milliers de candidats de concourir, une exclusion que rien ne pourrait justifier.

Cette mesure est en effet d’autant plus inapplicable que les services chargés de l’état civil travaillent à un rythme anormalement lent et appliquent le plus souvent  des critères forts exigeants, notamment pour certaines catégories de la population.

C’est dans ce cadre qu’il conviendrait de noter la réaction indignée de l’AJD-MR, qui a rendu public un communiqué qui dénonce cette décision « qui va empêcher beaucoup d’élèves de poursuivre leur scolarité et leur participation aux examens nationaux. »

Le parti s’inquiète surtout pour les négros- africains et les ex-réfugiés du Sénégal dont la plupart courent toujours derrière l’obtention de leurs pièces d’état civil.

Quand on sait que le retrait de toute pièce d’identité implique le payement d’une taxe, l’on ne peut que s’indigner de la fuite en avant du gouvernement dont la politique économique est essentiellement basée sur une fiscalité qui oblige les citoyens, si pauvres soient-ils à mettre constamment la main à la poche pour renflouer les caisses de l’État.

Bakari Guèye

 

 


Mauritanie : Réaction musclée du parti « Tawassoul »

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Crédit photo: B.G

Dans un contexte politique marqué par une tension perceptible entre le pouvoir et l’opposition, le président du parti islamiste « Tawassoul » est monté au créneau ce mercredi à l’occasion d’une conférence de presse animé au siège du parti à Nouakchott.

La sortie de M. Jemil Mansour, c’est son nom, intervient au lendemain d’un discours musclé du président de la République envers l’opposition mais aussi d’une déclaration à l’odeur de provocation d’un conseiller du chef de l’Etat qui estime que le parti « Tawassoul » doit être dissous.

D’emblée, M. Mansour a planqué le décor en distinguant deux camps dont le premier lutte pour l’instauration de la démocratie et d’une alternance pacifique, et le second œuvre pour la continuité du régime actuel.

Pour le président de « Tawassoul », le régime en place a échoué sur toute la ligne et ce tant sur le plan économique que social.

Selon lui, le pays vit une crise multidimensionnelle et la ruée vers l’or a suscité un gigantesque espoir dans les rangs des citoyens démunis qui y ont tout investis. La déception de cet espoir pourrait selon M. Mansour avoir des conséquences catastrophiques.

Pour lui, dans cette affaire, c’est le pouvoir-qui a renfloué ses caisses-et certains particuliers qui ont tiré leur épingle du jeu alors que la majorité des chercheurs d’or sont revenus bredouilles.

Evoquant la politique économique suivie par le pouvoir, M. Mansour a parlé de mal gouvernance et de mauvaise gestion. Il a pour étayer ses propos donné l’exemple des matières premières qui ont généré ces dernières années des recettes énormes mais qui, souligne-t-il ont été dilapidés. Pour lui, si réellement ces recettes étaient bien gérées nous n’en serions pas là actuellement avec la chute vertigineuse des prix du fer et la raréfaction des ressources.

Autre exemple de mal gestion évoqué, il s’agit des ces projets inaugurés à plusieurs reprises et qui ne voient jamais le jour, M. Mansour a donné comme exemple la fameuse mosquée de 15000 places qui devait être réceptionnée depuis mais dont le chantier n’a même pas encore commencé.

Au sujet du discours de Néma, le président de « Tawassoul » a déploré ce qu’il a appelé des attaques contre les « haratines », l’opposition, les femmes et le mouvement « Mani chari gas-oil ».

Au sujet des « haratines », le président de Tawassoul a préconisé une discrimination positive afin de les aider à mieux profiter des richesses nationales.

Il a aussi dans ce cadre dénoncé les contre-performances de l’agence chargée de L’état Civil qui exclut des citoyens comme les ex réfugiés rentrés du Sénégal ou encore des mauritaniens de l’étranger qui peinent à disposer de leurs papiers.

S’agissant de l’éventualité d’une réforme constitutionnelle pour permettre au président actuel de briguer un troisième mandat, M. Mansour a affirmé que son parti rejette vivement toutes les tentatives allant dans ce sens invitant au passage le président de la République à se prononcer clairement pour lever toute équivoque.

Il a assuré que la bataille pour la préservation et l’inviolabilité de la constitution-notamment en son article 99-est une bataille dans laquelle son parti comme toute l’opposition réunie au sein du FNDU, s’investiront corps et âme.

Répondant aux allégations du proche du président de la République qui a préconisé la dissolution de son parti, M. Mansour a affirmé que « Tawassoul » n’est pas un parti comme les autres, « c’est, dit-il, une idée qui survivra à toutes les contingences. » Et d’ajouter : « Nous sommes des gens qui ne font pas usage des menaces, mais, nous n’acceptons pas d’être menacés. »

Quoiqu’il en soit, le parti « Tawassoul » est dans le collimateur du pouvoir et l’on se demande si le président Aziz qui a effectué récemment une visite au Caire et qui a été reçu en grande pompe par le Général Al Sissi-qui soit dit en passant l’a décoré -n’est pas revenu avec dans ses bagages un plan d’éradication à l’égyptienne du parti islamiste « Tawassoul » ?

Bakari Guèye

 

 


Menace terroriste au Maghreb : Une réalité prise très au sérieux

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Crédit photo: Le 360

La montée en flèche des extrémismes est une réalité au Maghreb où tous les pays de la région sont sur le qui-vive pour faire face à une menace terroriste de plus en plus pressante.

Cette région qui a par le passé servi de repères aux groupes extrémistes (l’Algérie notamment) est contiguë à la zone sahélienne (avec le Nord Mali surtout) où ces groupes prolifèrent et prospèrent.

L’ampleur du péril terroriste diffère d’un pays à l’autre.

Seulement, aucun pays n’est épargné et le quotidien des populations est émaillé d’attaques et d’actions menées ici et là par ces groupes de plus en plus dangereux et insaisissables.

La Libye, un nouveau sanctuaire pour les terroristes

La chute du guide de la révolution libyenne du 1er septembre, Mouamar Ghadafi n’a pas fait que des heureux. Bien au contraire, cette chute a profondément bouleversé la donne géostratégique dans la région et poussé la Libye dans le chaos.

En effet, depuis cette chute, le pays a vu affluer les groupes les plus dangereux (Al Qaida et Daech, pour ne citer que ceux-là).

Ces organisations se livrent à une guerre sans merci,  au grand dam des libyens qui ne savent plus à quel saint se vouer.

Malgré l’accord politique obtenu en avril dernier, parrainé par la communauté internationale avec la mise en place du Conseil d’État libyen, ce dernier a du mal à imposer son autorité sur l’ensemble du pays.

Et par conséquent, la situation sécuritaire demeure très précaire.

C’est ainsi qu’on a assisté pendant les derniers jours du mois d’avril 2016 à de violents combats dans la ville de Derna entre combattants d’Al Qaida et ceux de Daech ; des combats qui ont beaucoup affecté les populations civiles.

Cette situation s’étend à d’autres grandes villes de la Libye comme Syrte où Daech fait la loi. En mars dernier, l’organisation avait sévi contre les notables des tribus Ghdadfa(tribu de Ghadafi) et El Vourjane.

La Tunisie dans l’œil du cyclone

Dans la Tunisie voisine, la situation n’est pas non plus de tout repos pour les nouvelles autorités, largement débordées par le défi sécuritaire.

Les forces armées tunisiennes qui ont réussi à déjouer en mars dernier une invasion de grande ampleur planifiée par Daech contre la ville de Benguerdane, sont soumises à rude épreuve.

Ces derniers mois, des attaques spectaculaires revendiqués alternativement par Daech et Al Qaida, ont fait plus d’une centaine de morts dont des dizaines d’étrangers.

Le 5 mai dernier, le ministère de l’intérieur a annoncé le démantèlement de deux cellules qui s’apprêtaient à frapper des centres commerciaux et des sièges de partis politiques.

Les Neuf personnes interpellées seraient affiliées à la katiba Okba Ibn Nafi d’ Aqmi.

La Tunisie qui est de loin le pays maghrébin le plus touché par le phénomène de l’enrôlement dans les rangs des groupes islamistes doit faire face à une recrudescence de l’activité des djihadistes retranchés dans les montagnes du mont Chaâmbi, situées dans le centre-ouest du pays.

L’Algérie débordé malgré sa puissance

L’Algérie qui a déjà payé un lourd tribut au terrorisme a toujours du mal à s’en prémunir et ce malgré la puissance de feu et la longue expérience de ses forces de sécurité.

Ancien fief des redoutables GIA et autre GSPC, ancêtres d’AQMI, le pays de Mokhtar Belmokhtar a toujours du mal à enrayer les nombreuses poches de terrorisme encore présentes sur son territoire.

Quand on sait que la direction d’AQMI a encore ses bases en Algérie et que, « Jound Al Khalifa » (filiale de Daech en Algérie) commence à prendre de l’élan, on voit bien que les autorités algériennes ont toujours du pain sur la planche.

L’opération d’In Aménas menée en 2013 par les hommes de Belmokhtar a largement contribué à mettre en exergue les failles du système sécuritaire jugé jusque là, fiable.

Et, depuis, on assiste à un renforcement considérable du verrou sécuritaire et à la mise sur pied d’une stratégie de containment(endiguement).

Mais malgré tout, les terroristes ne baissent pas les armes et des opérations sont régulièrement tentées comme à In Salah, il y a quelques mois.

Plus récemment, en avril dernier, des refuges pour terroristes et des outils de fabrication d’explosifs avaient été détruits par l’armée algérienne à Boumerdès, Jijel et Skikda.

Vigilance renforcée au Maroc

Au Maroc, la menace terroriste est prise très au sérieux et ce d’autant plus que des informations font état du démantèlement de près d’une trentaine de cellules terroristes ces deux dernières années.

En février dernier, on a frôlé la catastrophe de justesse avec la mise hors d’état de nuire d’une cellule de Daech qui était sur le point de mener un attentat d’une grande ampleur avec l’usage de produits chimiques et bactériologiques.

Les villes de Rabat et Casablanca étaient les cibles.

Le 29 avril dernier, une autre cellule de Daech a été démantelée à Nador.

L’anticipation des forces de sécurité du royaume a jusque-là fait des émules mais on est bien conscient que le péril est dans la demeure.

La Mauritanie, une stratégie qui fait des émules

De tous les pays du Maghreb, la Mauritanie est le plus démuni et passe pour être l’un des plus exposés aux affres du terrorisme.

Ainsi, de 2003 à 2011, le pays a été durement frappé par les attaques terroristes menées notamment par la katiba Al Forqane d’AQMI.

Mais, la mise sur pied d’une nouvelle stratégie militaire et la modernisation de l’armée (entrée en action de l’aviation) à partir de 2009 ont vite porté leurs fruits.

En effet, grâce à la création de zones militaires fermées sur les frontières Nord et des GSI (Groupes Spécialisés d’ Intervention), les résultats ne se sont pas fait attendre.

L’armée mauritanienne a ainsi repris l’initiative et des opérations réussies ont été menées contre les camps d’AQMI au Nord du Mali.

Depuis, toutes les opérations d’AQMI contre la Mauritanie ont été déjouées.

Il y a quelques semaines, le président mauritanien a passé quelques jours de vacances dans la zone de Bir Moghrein, à l’extrême Nord du pays, une zone qui jusqu’à une période récente était un no man’s land, une plaque tournante pour tous les trafics et un point de passage utilisé par les terroristes en direction de l’Algérie ou le Nord Mali.

Le 03 mai 2016, le président a effectué une visite de 48 heures dans la région du Hodh oriental aux confins de la frontière malienne, non loin des zones où s’activent les groupes terroristes, notamment AQMI.

Ces deux séjours du président mauritanien dans des zones naguère jugés dangereuses confortent l’idée selon laquelle la situation sécuritaire est en nette amélioration.

Bakari Guèye


Mauritanie : Points saillants du discours du président

 

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Crédit photo: AMI

Au cours de sa visite à Néma (ville de l’Est) entamé ce mardi, le président de la République Mohamed Ould Abdel Aziz qui était très attendu sur la fameuse question du troisième mandat n’a pas mis fin au suspense refusant d’annoncer clairement qu’il ne se représenterait pas pour  la prochaine présidentielle.

Dans un discours très offensif contre l’opposition qualifiée de tous les noms d’oiseaux et réduite à une portion congrue, le président Aziz a affirmé qu’il ne sera pas un obstacle à la consolidation de la démocratie en Mauritanie, ce qui en principe suppose qu’il ne tripatouillera pas la constitution pour se représenter au suffrage des mauritaniens.

Mais, le hic c’est qu’il a laissé entendre(ou comprendre) qu’il continuera à tenir les rênes du pouvoir quitte à le faire à distance.

Ould Abdel Aziz a annoncé par ailleurs la suppression du Sénat et l’imminence du dialogue politique, un dialogue où il ne souhaiterait apparemment pas la présence de l’opposition qui a eu droit à une diatribe d’une rare violence.

Et, comme à l’accoutumée, le président a énuméré les réalisations enregistrées dans plusieurs domaines affirmant au passage que, malgré la conjoncture internationale, l’économie nationale se porte bien.

C’est là une affirmation qui ne devrait pas être du goût de la plupart des mauritaniens qui, en ces temps de vache maigre tirent le diable par la queue.

Ainsi donc, cette visite comme toutes les précédentes aura mobilisé toute la République avec l’injection de ressources considérables, des fonds du contribuable mauritanien partis en fumée. Et paradoxalement, elle intervient en pleine période de soudure dans une région sylvo-agro-pastorale exsangue.

Il aurait été beaucoup plus intéressant d’investir tous ces fonds perdus dans des galas d’apparat, afin de soulager la misère des populations visitées.

Bakari Guèye

 

 


Ruée vers l’or : des milliers de Mauritaniens courent derrière le jackpot !

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Crédit photo: Afrique 360

Depuis quelques semaines, les Mauritaniens se sont massivement tournés vers la prospection de l’or. C’est ainsi que, du jour au lendemain, des milliers de personnes ont afflué vers la région aurifère de l’Inchiri où, dit-on, l’or se ramasse à même le sol.

La rumeur s’est ainsi propagée comme une trainée de poudre et depuis chacun se voit richard du jour au lendemain.

Mais pour avoir son passeport vers cet éldorado plus qu’incertain, il va falloir remplir certains critères.

D’abord avoir une autorisation dûment signée par les autorités compétentes, ensuite payer le fameux appareil de détection d’or dont les prix ont flambé, passant d’une centaine de millier d’ouguiyas à plus d’un million cinq cents mille.

Et une fois acquis, il faut le dédouaner en versant la bagatelle de 300 000 ouguiyas au trésor public.

Si pour les autorités publiques cette subite activité est une véritable aubaine qui génère de substantielles entrées fiscales, pour le commun des prospecteurs, c’est loin d’en être une. Et beaucoup de personnes qui ont investi des fortunes commencent à déchanter.

D’ailleurs, depuis ce lundi, les tracasseries ont commencé et la gendarmerie a renvoyé des milliers de personnes interdits d’accès aux lieux de prospection parce qu’ils ne remplissaient les critères. Des dizaines d’appareil de prospection ont également été saisis.

Et pour tous ces gens qui se voyaient dèjà riches, c’est le désenchantement.

Bakari Guèye


Mauritanie/concours startupper de l’année 2016 :3 lauréats primés par le groupe français « Total »

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Crédit photo:BG

Les locaux de la chambre de commerce et d’industrie de Mauritanie ont abrité mercredi 20 avril à 16 heures, la cérémonie de clôture du concours startupper de l’année organisé par l’entreprise française Total en Mauritanie comme dans 34 autres pays.

Le jury qui est composé d’éminents spécialistes (universitaires, banquiers, juristes…) a procédé dans un premier temps à la présélection de 10 lauréats potentiels ; et à l’issue d’une autre étape, 3 lauréats ont été retenus pour être primés.

Il s’agit dans l’ordre de M. Ibrahima Diop qui préside « Job Tekki Group », une PME qui s’occupe de la mise en valeur des produits locaux. En seconde position, il y a M. Papa Kodé Kamara pour son projet : « Production et commercialisation du riz paddy » et enfin M.Kane Bokar pour son projet IPTV MR (Internet Protocol TV).

Dans son discours prononcé à cette occasion, M. Jean Pierre Alain, directeur de Total-Mauritanie a souligné que ce challenge « Startupper de l’année » vise à accompagner les meilleurs projets montés par des jeunes.

Le concours qui est le premier du genre en Mauritanie a pour objectifs d’aider au financement et à la promotion de l’entreprenariat. Cela est poursuit le responsable du groupe français bon pour la croissance et l’emploi.

Selon M. Alain, l’événement qui suivra, ce sera le lancement des lampes solaires en Mauritanie. Des modèles vont être ainsi lancés sur le marché mauritanien.

A noter que les critères retenus pour la sélection du startupper de l’année sont au nombre de trois :la mise en valeur des entreprises locales, la création d’emploi et l’innovation.

Prenant la parole à son tour, le professeur Cheikh Saad Bouh Kamara qui est l’un des parrains de ce concours en a profité pour prodiguer quelques conseils aux jeunes entrepreneurs qu’il a invité de continuer à accumuler le savoir, à approfondir et maintenir leur niveau ;à avoir des valeurs de référence ainsi que des compétences(savoir et savoir-faire).

Après les discours officiels, les lauréats ont tour à tour présenté leurs projets respectifs. Puis il y a eu une conférence de presse au cours de laquelle les journalistes ont interpelé les organisateurs du concours sur des questions ayant trait à cet ambitieux projet.

Dans leurs réponses aux journalistes ils ont rassuré les lauréats en leur promettant un accompagnement efficace ; un accompagnement personnalisé suivant les besoins de chacun. Cela pourrait aller du coaching à l’assistance conseil juridique…

Les 3 lauréats ont empoché respectivement des chèques de 3,5 millions d’ouguiyas, 2 millions 100000 et 1.400000 um.

A noter enfin que ce concours était chapeauté par plusieurs institutions et personnalités dont le directeur de la Société Générale/Mauritanie, Un cabinet d’audit, la jeune chambre de commerce de Mauritanie, le directeur de la CFAO, GIE l’Académie, l’université Usikommunik, des avocats….

Bakari Guèye

 


Mauritanie/Tripatouillage de la constitution : silence on manigance !

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Crédit photo:Manara

Le président Mohamed Ould Abdel Aziz va-t-il tenter un forcing pour se présenter devant les électeurs pour briguer un troisième mandat, violant du coup la constitution ? La question est sur toutes les lèvres et agite depuis quelques semaines le microcosme politico-médiatique nouakchottois.

Si du côté du principal concerné on a choisi de jouer au caméléon, brouillant du coup toutes les pistes, du côté de ses principaux soutiens (gouvernement, parti au pouvoir, haute hiérarchie militaire), on n’y va pas de main morte et les initiatives appelant à un amendement de la constitution se multiplient.

Et chacun y va de son zèle. C’est ainsi que pour le colonel à la retraite et ex homme fort du pouvoir militaire, métamorphosé comme par enchantement en chef de parti politique,  la constitution mérite un toilettage car certains de ses articles seraient flous !

Bien avant cet homme des casernes, des membres du gouvernement et pas les moindres ont défendu la nécessité d’offrir au président Aziz l’occasion de se représenter à l’élection présidentielle de 2019.

Par ailleurs, des leaders importants de l’opposition comme Messaoud et Boidiel seraient d’ores et déjà prêts à donner un coup de pouce à M. Aziz.

La machine de l’imposition du 3ème mandat semble donc fonctionner à plein régime, suivant un plan bien huilé et murement réfléchi.

Le pic de ce processus serait à en croire les observateurs avertis, le méga meeting de Néma (capitale de la région du Hodh Echarghi, à 1000 km de Nouakchott), un rassemblement populaire monstre prévu le 03 mai et auquel assistera le président Ould Abdel Aziz.

On annonce la présence en force des grands chefs de tribus, des ambassadeurs accrédités en Mauritanie, sans oublier tout ce que la République compte de personnalités-embarquées dans cette galère- aussi bien civiles que militaires.

On s’attend à ce que le président joue l’un de ces shows dont les dirigeants des républiques bananières ont le secret. Et, à la fin, il obtiendra d’une manière ou d’une autre la précieuse caution à son aventure périlleuse. Et ce sera la Mauritanie la grande perdante, un pays exsangue qui poursuivra sa descente inexorable vers les affres du sous-développement.

Bakari Guèye

 

 

 

 


Aéroport de Nouakchott : Des services qui laissent à désirer !

 

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Crédit photo: Le Calame

Pour le passager qui débarque à Nouakchott en provenance de l’étranger, le contraste est frappant dès l’entrée dans le hall de l’aéroport international de Nouakchott. En effet, non seulement les infrastructures sont rudimentaires et réduites à leur plus simple expression mais plus grave encore, le service offert aux passagers est loin d’être de tout repos.

C’est ainsi qu’il n’est pas rare de voir des passagers qui ont fraichement débarqués être confrontés à la recherche effrénées d’un simple formulaire de la fameuse carte de débarquement.

En effet, si les premiers passagers parviennent à s’en procurer en se ruant sur les rares formulaires qui trainent devant les guichets, ce ne sera pas le cas pour les retardataires qui seront obligés de prendre leur mal en patience.

Cette mésaventure d’un goût amer, les passagers du vol de la Royal Air Maroc de Mercredi 30 mars à minuit l’ont vécu, et ils ne sont pas malheureusement les premiers.

Et pour décrocher le précieux sésame, chacun y est allé à sa manière et pour la plupart des passagers, il fallait soit faire recours aux agents de la police, soit solliciter l’aide d’un agent de l’aéroport.

Et à la fin ce fut une quête éprouvante. Un jeune passager d’origine mauritanienne, pointant du doigt une poignée d’occidentaux qui faisaient le pied de grue devant un guichet, n’a pas pu se retenir en s’exclamant : « Ils doivent avoir de sacrés intérêts dans ce pays pour accepter une telle humiliation ! »

Vivement donc l’ouverture du nouvel aéroport international d’Oum Tweinsy !

Bakari Guèye


Mauritanie/Remaniement ministériel : L’éternel recommencement !

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Crédit photo:Points chauds

La rumeur avait fait le tour des salons de Nouakchott, une rumeur insistante qui finalement se transforma en réalité à la tombée de la nuit en ce jour du 1er Avril.

En effet à l’issue de la consultation entre le président et son premier ministre, les noms des nouveaux entrants dans l’attelage gouvernemental ont été connus.

Ce énième remaniement a été marqué par l’entrée de 4 nouveaux ministres et le départ de deux grosses pointures à savoir le ministre Secrétaire Général du Gouvernement, M.Moulaye Ould Mohamed laghdaf et celui de Brahim Ould M’barek Ould Mohamd El Moktar,ex ministre de l’hydraulique qui serait pressenti pour occuper le poste convoité de directeur de la SNIM.

Ce nouveau coup de balai a touché 6 ministères.

S’agissant des nouveaux venus il y a la nouvelle ministre de l’habitat, Mme Amal Mint mouloud qui est originaire de la ville de Tintane(Hodh El Gharbi) et qui fut directrice des énergies renouvelables à la Somelec.

Sa mère est sénatrice et son père fut ambassadeur.

Quant au nouveau ministre de l’équipement et des Transports, M.Ahmed Salem Ould Abdel Raouf, il occupait le poste de directeur de l’Afout Essahili.C’est un cadre de l’Assaba.

Autre native de l’Assaba promu ministre, Zeinabou Mint Ahmed Salem qui entre en force au gouvernement avec le poste de poids de ministre Secrétaire Général du gouvernement.

Autre nouveau venu, il s’agit de l’ex DG de la Snim, M.Mohamed Abdallahi Ould Oudaa qui occupe le ministère de l’hydraulique, un beau cadeau pour ce proche du président qui se débattait à la tête du géant minier qui face à l’effondrement des cours du fer est en passe de connaitre les affres du dépôt de bilan.

Autre femme qui a changé de poste au sein du gouvernement, c’est Mme Hawa Tandja qui devient ministre des relations avec le parlement et la société civile en remplacement de Ould Cheikh qui passe lui au ministère de la culture et de l’artisanat tout en conservant son statut de porte-parole du gouvernement.

Parmi les départs remarqués, celui de l’ex ministre de la Culture et de l’Artisanat, Hindou Mint Aïnina, qui pourrait être emportée par son penchant pour la francophonie, ce qui bien entendu n’est pas du goût de bien des caciques du régime et notamment les adeptes de l’arabe et de l’arabisme.

Bakari Guèye


Mauritanie/Un 3ème mandat pour Aziz : La question qui fâche !

 

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Crédit photo:Noorinfo

Les débats pouvoir/Opposition sur le troisième mandat font couler beaucoup d’encre.Cette polémique est un signe qui ne trompe pas! Ces ministres laudateurs devant l’éternel sont certainement délégués par le Manitou car qui peut gober le fait qu’ils aient le culot de parler à sa place sachant que dans la réalité, ils n’ont même pas le droit d’agir dans l’exécution des affaires courantes sans son consentement.

Donc à mon sens, pour tous ceux qui disposent d’un grain de matière grise, il est clair que « Président Fondateur » a l’intention de continuer à profiter des « délices » du pouvoir. En effet, la logique d’usurpation qui a éteint son paroxysme ce 30 mars a bien été enclenché. L’on se rappelle qu’au cours de son dernier périple régional, plusieurs citoyens lambda, dans plusieurs localités du pays, avaient demandé au président Aziz de se représenter pour un troisième mandat et là, avec la même demande mais réitéré cette fois par des membres du gouvernement, on passe à la vitesse supérieure, prenant du coup tout le monde de cours. Seulement, il y a lieu pour M. Aziz de bien réfléchir avant de tenter ce forcing qui à mon sens risque de plonger la Mauritanie dans la violence et la désolation; un pays déjà profondément meurtri par la crise économique aiguë et une gestion chaotique des richesses nationales.

Le président a donc intérêt à tendre l’oreille vers ceux de son camp-et ils ne sont pas légion-qui ont compris qu’une représentation à la magistrature suprême serait suicidaire.

C’est ainsi que la députée au sein de la majorité présidentielle Mme Lalla Mint Hacenna a déploré les propos tenus par des membres du gouvernement sur le 3ème mandat présidentiel.Elle conseillé aux ministres concernés d’éviter de verser et de s’appesantir sur des questions non évidentes.

Bakari Guèye