Bakari GUEYE

Mauritanie : la CNAM gangrénée par le favoritisme

NOOR INFO
Crédit photo: Noorinfo

La Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM), bien qu’elle soulage incontestablement les fonctionnaires et les familles affiliées,  ne brille pas par la qualité de ses prestations.
Le cas de cette jeune femme brûlée vive et internée à l’hôpital national depuis plus d’un mois en dit long sur le laxisme et le clientélisme qui sévit au sein de cette institution.
La jeune femme, qui s’apprêtait à subir une opération chirurgicale, a effectué toutes les formalités nécessaires auprès des autorités hospitalières. Mais tout a été rejeté en bloc au niveau du gérant du guichet de la CNAM pour une curieuse histoire de protocole.
Selon le représentant de la CNAM, les personnes brûlées disposent désormais d’un nouveau centre de traitement et de ce fait, il y a un nouveau protocole à cet effet.
Le hic, c’est que ni les patients ni les médecins du Centre Hospitalier National (CHN) de Nouakchott ne sont au courant de l’existence de ce nouveau protocole.
Et notre jeune femme, malgré son assurance médicale, se vit intimer l’ordre de payer la coquette somme de 106000 ouguiyas, ce que ses proches refusèrent bien entendu.
Les tractations et les interventions engagées ont finalement porté leurs fruits, mettant à nu la duplicité des fonctionnaires de la CNAM.
Tout finit par s’arranger, avec une facture revue considérablement la baisse : la note a été arrêtée à 10000 ouguiyas.
C’est dire que pour pouvoir profiter des services de la CNAM, il ne suffit pas d’être affilié, mais bien d’avoir le bras long.

Bakari Guèye


Mauritanie/Grogne contre le règne des impôts

min finances fin.GOV
Crédit photo: finances.gov

Les impôts sont devenus la hantise des mauritaniens. En effet, face à ce fléau qui lamine dangereusement leurs maigres revenus, les mauritaniens actifs ne savent plus à quel saint se vouer.
Pour M. Saleh Ould Hanena,, président fraichement élu du Forum National pour la Démocratie et l’Unité (FNDU) : « : Les taxes sont devenues la seule source de revenus de l’état »
Selon M. Hanena : « la Mauritanie traverse une conjoncture économique difficile ».
Et pour rester dans le cadre de cette politique fiscale agressive voire sauvage, notons qu’il ne se passe plus de jour sans qu’on assiste à de nouvelles mesures coercitives, relevant un peu plus la barre qui devient très très haute.
Et, pas plus tard que ce début de semaine, des dizaines de commerçants du fameux marché « Rizgh » ont été sommés par la direction des impôts de fermer boutique.
A en croire le porte-parole des victimes, cette direction veut leur faire payer pour la deuxième fois consécutive la taxe annuelle de 2015.
Et pour justifier cette décision arbitraire, les fonctionnaires des impôts n’ont pas trouvé meilleur justificatif que de dire que la trésorerie connait des difficultés.
C’est dire que la direction des impôts est décidée à renflouer coûte que coûte les caisses de l’Etat.
Voilà qui explique que ces derniers temps, le département des impôts sous la houlette d’un ministre des finances jugé un peu trop zélé fait des pieds et des mains pour maximaliser les recettes et ce au grand dam des citoyens complètement abasourdis.
Bakari Guèye


Mauritanie/Le prix du poulet dans le collimateur

alakhb
Crédit photo: Alakhbar

Aussi paradoxal que cela ne puisse paraitre, la hausse des prix de la viande de poulet a soulevé un tollé au sein de l’opinion et des associations pour la protection des consommateurs.
C’est ainsi que l’association mauritanienne pour la protection du consommateur a vivement dénoncé il y a quelques jours, cette hausse jugée injustifiée et contre nature, une hausse décidée unilatéralement par le ministère de l’élevage qui a fixé le prix du poulet local à 1500 um.
Mais, pour l’association mauritanienne pour la protection du consommateur, cette hausse est d’autant plus inacceptable qu’elle intervient à un moment où on assiste à une croissance exponentielle de l’offre et à une dégringolade du pouvoir d’achat des consommateurs.
Et, à en croire cette association, le ministère de l’élevage n’est pas habilité à la commercialisation et la fixation de ces prix, ce qui est du ressort du ministère du commerce.
Dans un communiqué publié pour la circonstance, l’association mauritanienne pour la protection du consommateur invite le ministère de l’élevage à s’occuper plutôt de la meilleure organisation de la filière et du secteur de l’élevage en général qui se trouve dans un état peu reluisant.
Le communiqué invite par ailleurs le ministère à revenir sur sa décision.
Quoiqu’il en soit, avec la hausse vertigineuse des prix de la viande, du poisson…du poulet et de tous les autres produits de première nécessité, le consommateur mauritanien traité comme une pauvre vache à lait croupit sous la misère et ne sait plus à quel saint se vouer.
Bakari Guèye


Affaires AQMI et Sénoussi : Le gouvernement mauritanien dans l’embarras

MALIACTU
Crédit photo:Maliactu

Le gouvernement mauritanien qui se débat dans de mauvais draps en ce début d’année du fait de la crise économique que traverse le pays vient d’être secoué par deux grosses affaires qui ne sont pas pour arranger les choses, bien au contraire.
La première affaire concerne cette prétendue collaboration avec AQMI, une information rapportée par la CIA qui fait état de la découverte de documents accréditant cette thèse, des documents saisis à l’intérieur de la cache de Ben laden, au Pakistan.
L’information a été largement relayée par les grandes agences de presse mondiales.
Quant à la seconde affaire, non moins rocambolesque, elle porte sur l’extradition par Nouakchott de Sénoussi, l’ex chef des renseignements libyens.
Il s’agirait en fait d’un marché qui aurait coûté la bagatelle de 200 millions de dollars au contribuable libyen.
Cette information a été livrée par Abdel Vetah Bourwagh Cheloui, membre du congrès national général libyen (parlement).
Le député, dans son livre « des secrets sous la coupole du parlement » cite les propos de l’ancien premier ministre Abderrahmane El Kip, lors de questions orales devant la chambre.
Celui-ci aurait reconnu avoir versé ce montant aux autorités mauritaniennes et aurait ajouté qu’il était disposé à verser davantage pour le récupérer, quitte à puiser dans ses biens personnels.
Bien entendu ces deux affaires qui fragilisent encore un peu plus le régime en place ont été vivement démenti, au cours d’une conférence de presse par deux membres du gouvernement, à savoir : les ministres de la Justice et celui des Relations avec le parlement qui ont affirmé à propos de la question relative aux allégations selon lesquelles la Mauritanie aurait perçu 200 millions de dollars contre la remise d’Abdallah Senoussi aux autorités libyennes, que « ce genre de questions ne mérite pas de réponse », s’étonnant du fait « qu’un citoyen mauritanien puisse se faire le relai de propos d’un étranger qui s’évertue à attenter à la dignité du pays et à celle de hommes honorables qui le dirigent. »
Le ministre des Relations avec le parlement et la société civile, porte-parole du gouvernement, répondant à une question concernant un soi-disant accord entre la Mauritanie et Aqmi, a souligné que « certains sites d’information ont publié le prétendu document dans son intégralité alors que d’autres se sont contentés d’en publier certains extraits et d’ignorer d’autres. »
Il a ajouté que « l’observateur averti trouvera que ce document se contredit et porte en lui-même les preuves de son inexactitude dès lors qu’il parle d’intention d’accord, de tentative ou de proposition d’accord, comme il fixe la date de cet accord à l’année 2010. Or on sait que la Mauritanie est entrée en confrontation avec l’Aqmi durant les années 2010, 2011 et 2012. Ce qui prouve que cet accord n’a jamais existé. »
Bakari Guèye


Montée en flèche du chômage en Mauritanie

lemagazine du manager
Crédit photo: Le magazine du manager

Vendredi dernier un jeune chômeur qui a apparemment perdu patience a profité de la prière dans la grande mosquée de Nouakchott, en ce jour saint pour exprimer son désespoir devant des milliers de fidèles ahuris par cette attitude qui en dit long sur l’état psychologique des jeunes mauritaniens livrés à un chômage implacable et de plus en plus insupportable.
Devant ce comportement les fidèles étaient divisés en deux camps. D’abord ceux qui estiment que la mosquée est l maison de Dieu où il n’y a pas lieu de poser des problèmes jugés inopportuns.
Et puis le second camp qui lui, estime que le jeune homme a tout à fait raison de sensibiliser la communauté sur les dangers du chômage qui mène à l’extrémisme, au banditisme voire même au terrorisme.
Quoiqu’il en soit, la situation du chômage en Mauritanie est plus qu’inquiétante. Et, à en croire un rapport de la Banque Mondiale publié le 15 février 2016, le taux de chômage dans ce pays atteint 31,5%, soit le niveau le plus élevé dans les pays du monde couvert par cette étude.
La Mauritanie était donc classé en dernière position juste derrière des pays comme la Macédoine (27,7%), la Bosnie Herzégovine (26,7%), la Bande de Gaza(26,7) et enfin la Grèce(22,6).
Avec près de 6000 sortants des universités et autres centres de formation et la forte déperdition scolaire ajouté à l’explosion du secteur informel, le gouvernement peine à mettre sur pied une politique d’emploi valable qui puisse aider à résorber ce chômage galopant.
La Banque Mondiale offre certaines pistes. Ses experts sont formels : l’informel a du bon. Aussi étrange que cela puisse paraître, cette affirmation mentionnée dans un précédent rapport de l’institution financière internationale sur l’état économique du monde et ses perspectives.
Quelque peu iconoclaste, ce nouveau millésime dit également que le progrès de l’humanité est dans les villes en ce qu’elles engendrent des emplois valorisants et, dans le commerce international en ce qu’il induit des transferts de technologie. Comme ledit document affirme également que 90% des emplois sont offerts par le secteur privé, certains en ont vite conclu que plus qu’un exemple de croissance, c’est un modèle de société que les experts de la banque proposent. D’autant plus qu’ils affirment que certains emplois sont plus inducteurs de croissance et de développement que d’autres.
Quoi qu’on dise, l’emploi des jeunes devrait constituer une urgence au regard du gouvernement et faire partie d’un pacte social car il s’agit d’une véritable bombe à retardement.
Bakari Guèye


Mauritanie/Les responsables de l’ISESE édifient l’opinion

SAM_0880
Crédit photo:B.G

L’institut des Études Supérieures spécialisé en entrepreneuriat(ISESE) a ouvert ses portes en janvier dernier à Nouakchott après avoir subi quelques tracasseries de la part des autorités mauritaniennes.
Et c’est justement pour édifier l’opinion, les parents des apprenants et pour se faire connaitre que les dirigeants dudit institut ont organisé du 20 au 23 du mois courant, des journées Portes-ouvertes.
Dimanche, une conférence de presse s’est tenue dans les locaux de l’institut, l’occasion pour M .Laurent Assi, Coordinateur des programmes de faire le point sur les activités de cet institut présenté non comme une école mais comme un cabinet, une entreprise.
D’emblée, le coordinateur a indiqué que ces journées ont deux enjeux. Le premier enjeu c’est de se faire connaitre par la population cible. Le deuxième enjeu c’est d’exposer le caractère social de l’institut qui met à la disposition de ses stagiaires 600 bourses d’études.
Le but de ces journées selon M. Assi « c’est aussi de dire et de montrer aux parents de nos stagiaires que nous n’avons pas trahis nos engagements. »

Et M.Laurent de noter que : « Nous sommes un institut des Etudes Supérieures spécialisé en entrepreneuriat. Nous avons eu quelques problèmes avec les autorités qui nous assimilaient à une école et nous demandaient de ce fait de présenter notre autorisation. Or, nous sommes une entreprise et nous disposons d’une déclaration d’ouverture, un document émis par le guichet unique. Nous sommes donc un cabinet qui vend des stages de formation, on fait de la formation continue, du renforcement des capacités et ce dans différents domaines. On fait de la formation-emploi, la formation- qualifiante. On forme de futurs chefs d’entreprises. »
Et pour ce qui est des formations proposés, M. Laurent ajoute : « Avec le regroupement de certains modules, nous proposons différentes carrières. Entre autres nous avons une carrière paramédicale (aides-soignantes, délégués médicaux, sages-femmes, etc) ;Il y a une carrière management(marketing stratégique, management touristique, hôtellerie, Commerce International, Import-export…) ;Autre carrière, celle de l’Informatique(formation de webmaster, maintenance informatique, etc) ;Il y a aussi la carrière Finance et comptabilité et puis une carrière juridique avec un module sur le droit des affaires. L’architecture n’est pas en reste avec le dessin-bâtiments. Et il y a la carrière langues avec l’enseignement de l’arabe, du français et de l’anglais et puis une carrière enseignement avec le préscolaire (formation de monitrices de jardins d’enfants).
Au cours de sa conférence de presse M. Laurent a indiqué que les supports utilisés au niveau de l’institut sont des salles de conférences équipées, 30% de la formation se déroulant en salles et le reste au sein des entreprises.
Et pour ce qui est du corps des encadreurs, le centre fait recours à des coachs, des coach-managers et des experts extérieurs.
En réponse aux questions posées par les journalistes, M. Laurent a souligné que le groupe ISE est un grand groupe basée en Côte-d’Ivoire et que grâce à la coopération exemplaire avec la Mauritanie, le groupe a décidé de faire une délocalisation en ouvrant un centre en Mauritanie.
Ce centre qui a commencé ses activités en janvier 2016, comprend actuellement près d’une centaine de stagiaires répartis en 3 filières ou carrières.
Bakari Guèye


Mauritanie : des dizaines de prisonniers se font la belle

Plus d’une quarantaine de prisonniers, dont des caïds endurcis condamnés à perpétuité, ont réussi à s’évader vendredi. Ces malfrats étaient détenus au pénitencier de Dar Naim, un bagne tristement célèbre de la capitale mauritanienne.
Cette évasion intervient à peine un mois après celle, non moins spectaculaire, d’un dangereux salafiste, lui aussi pensionnaire de cette fameuse maison d’arrêt.
Cette fuite massive, la plus importante dans les annales de l’histoire du pays, est un coup dur pour les autorités. Les forces de sécurité n’ont pas eu le temps de savourer la victoire que représente le rattrapage du terroriste évadé dans la brousse guinéenne.
En effet, ce sont des dizaines de prisonniers (on parle de 42) qui ont pris la poudre d’escampette et ce, au nez et à la barbe de leurs gardiens, apparemment dépassés par l’ampleur de l’événement.
Les évadés auraient bien préparé leur coup. Profitant de l’état de délabrement de la prison, du manque d’éclairage et de l’effet de surprise, ils ont réussi leur coup. Guidés par les plus aguerris d’entre eux ayant pris d’assaut le portail principal, plusieurs forcenés se sont engouffrés dans la brèche pour se fondre dans la nuit noire.
A noter que la prison civile de Dar Naim est loin d’être aux normes. Initialement conçue pour abriter 300 personnes, elle en compte actuellement plus de 1000.
Les prisonniers vivent dans des conditions carcérales peu orthodoxes, et, depuis la précédente évasion du prisonnier salafiste, les autorités ont décidé de serrer encore un peu plus la vis.
Bakari Guèye


Mauritanie/Une émission de Mourabitoun TV Suspendue par la Hapa

presse akhb
cédit photo: Alakhbar

L’émission « Vissamim » de la chaine de télévision « Al Mourabitounes » présenté par le journaliste, Ahmed Ould Wadiaa a été suspendu jeudi pour un mois par la Haute autorité de la presse et de l’audiovisuel(HAPA).
La décision annoncée par un communiqué du gendarme de la presse est tombée comme un couperet sur la tête de son présentateur et de toute l’équipe de cette chaine appartenant à la mouvance islamiste en Mauritanie.
La Hapa indique, par ailleurs, que cette décision constitue un avertissement à Mourabitoun TV.
Plusieurs raisons ont été avancées par la Hapa pour justifier la suspension de ladite émission.
C’est ainsi que Ould Wadiaa, le journaliste qui présente l’émission est accusé de favoriser le « séparatisme », d’avoir évoqué l’existence de l’esclavage en Mauritanie et d’avoir invité deux personnes du même bord pour évoquer l’affaire des enfants de l’école « Nassiba », une affaire à relents discriminatoires qui a récemment attiré l’attention de l’opinion.
A noter que quelques jours avant cette suspension, une équipe du site d’information « Essirage » (proche des islamistes) a été empêché de travailler dans la région du Hodh, où elle était en mission de reportages couvrant les régions de l’Est du pays.
Cette décision prise par le gouverneur de la région du Hodh El Gharbi aurait été dictée par les plus hautes autorités qui, de l’avis de certains observateurs ont lancé une guerre ouverte contre les islamistes.
D’aucuns parlent même de la dissolution programmée du parti Tawassoul.
Quoiqu’il en soit, la suspension de cette émission par la HAPA, comme du reste l’interdiction des journalistes de « Essirage » de mener leur travail d’investigation journalistique, constituent une régression inquiétante de la liberté de la presse en Mauritanie.
Bakari Guèye


Mauritanie/Remaniement ministériel à relents tribal et ethnique

rim
Crédit photo:SM

Le président mauritanien a opéré vendredi dernier un énième remaniement ministériel qui a touché d’importants départements à savoir, le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération qui revient à M. Isselkou Ould Ahmed Izid Bih, un homme du sérail et un proche du président qui dispose d’une certaine expérience acquise dans les gouvernements précédents, une expérience qui devrait lui permettre de poursuivre l’œuvre de son prédecesseur, M.Hamada Meimou, qui n’a pas fait long feu à la tête de la diplomatie et qui se serait heurté lors de son bref passage aux contradictions d’un système pas très orthodoxe.
Autre surprise de taille dans ce remaniement, c’est la fusion des départements de l’Economie et des finances, un méga ministère confié au tonitruant Moctar Ould Djay,qui était jusque-là ministre des finances et dont la politique est basée sur une fiscalité à outrance semble plaire au président de la République qui l’a préféré à son homme de main, M. Ould Raiss. Ce dernier avait une divergence de vue avec M. Djay au sujet des grands dossiers et de la politique économique.
Autre départ longtemps souhaité par l’opinion, celui de l’ex ministre de la Santé M. Ahmedou Ould Hademine Ould Jelvoune, un ministre qui avait montré ses limites avec la gestion chaotiques des épidémies de dengue et de paludisme ainsi que celle de la fièvre de la vallée du Rift qui avaient défrayé la chronique au cours des mois précédents en Mauritanie.
Il a été remplacé à ce poste par le Pr. Kane Boubacar, une nomination bien accueillie par l’opinion.
Deux autres départs sont à signaler. D’abord celui de Sidi Ould Zeine Ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de l’Aménagement du territoire remplacé par Seyidna Ali Ould Sidi Ould El Jeilany et puis celui de Bâ Ousmane, le ministre de l’Education Nationale remplacé par Isselmou Ould Sid’El Moctar.
Les deux hommes seraient emportés par des affaires de gros sous et de mauvaise gestion.
Ce remaniement a mis en évidence l’approche toujours en vigueur des dosages tribaux et régionaux. En effet tous les ministres relevés de leurs fonctions ont été remplacés par des hommes issus des mêmes ensembles tribaux ou ethniques.
Bakari Guèye


Quelles solutions pour le système éducatif mauritanien ?

SAM_0866
Crédit photo: B.G

Mauritanie Perspectives (MP), think tank indépendant et apolitique à but non lucratif, ambitionne de contribuer au renforcement de l’Etat de droit, à la bonne gouvernance et à la promotion du développement inclusif en Mauritanie. MP s’investit depuis sa création dans la recherche de solutions aux grands problèmes nationaux.
L’éducation suscite un grand intérêt pour ce think tank. A tel point qu’il s’apprête à produire un rapport exhaustif sur le système éducatif. C’est dans ce cadre qu’il a organisé, ce 06 février à l’hôtel Iman de Nouakchott, une journée de réflexion avec pour objet de produire des éléments d’analyse et des recommandations pour améliorer le système éducatif national.
Au cours de cette journée, de hauts responsables du secteur de l’éducation et des dizaines d’experts ont tenté de répondre aux questions suivantes :

– Quelles sont les leçons apprises des différentes réformes du système éducatif ?
– Quel est le rôle et la place du citoyen dans le suivi des politiques de l’éducation ?
– Et enfin, quelles sont les propositions pour l’amélioration du système éducatif ?

Dans son mot d’ouverture, M. Mohameden Ould Bah, président de MP, a indiqué que le but de cette journée était de mettre en exergue les solutions qui seraient de nature à booster notre système éducatif afin de contribuer au développement du pays.
Pour sa part, M. Mohamed Yahya Ould El Eyel, autre responsable de MP, a affirmé que son think tank, avec l’aide des experts (société civile, presse, etc) et des associations de parents d’élèves, était sur le point de publier un rapport sur l’éducation en Mauritanie.

Dans le premier panel consacré aux solutions préconisées et présidé par Mme Tourkia Dadah, celle-ci a mis au pilori les mauvaises habitudes des décideurs de l’éducation, le plus souvent obnubilés par les histoires de budget.
Elle a souligné que ce ne sont pas les compétences qui manquent : c’est un déficit de patriotisme qui est en cause.
A son tour, Mme Moutha, conseillère du Premier ministre, a affirmé que les différentes réformes engagées en Mauritanie ont toutes buté sur la question de la langue. Une analyse partagée par le professeur El Ghassem Ould Ahmedou de l’ENS, qui a quant à lui parlé de « syndrome de la langue ».
Selon M. Ghassem, la Mauritanie compte 3,7 millions d’habitants dont 45% de jeunes de moins de 15 ans, d’où l’importance de relever le défi de l’éducation.
Quant à M. Konaté Cheikh, coordinateur du programme PAZEP, il a insisté sur la nécessité de corriger les disparités et d’instaurer une discrimination positive afin d’élargir l’accès à l’éducation.
Pour Ould El Bou, chargé de mission au ministère de l’éducation, le secret de l’échec des différentes réformes entreprises réside dans le fait que le cycle pédagogique n’a pas été respecté et qu’il n’y a jamais eu d’évaluation pour ces différentes réformes.
Mme Tall Oumoulkheiri, de l’association des parents d’élèves du « Petit Centre », a soutenu que les parents ont le droit de choisir là où leurs enfants vont à l’école. Selon elle, il faut encourager les enfants mauritaniens à parler au moins deux langues.
Pour Bette Mint Cheikh, planificatrice au ministère de l’Education, toutes les études de diagnostic et d’évaluation ont montré que la qualité des cours est en baisse.
Quant à Mme Aichetou, professeur à l’université de Nouakchott, elle a noté que le problème linguistique se pose avec acuité et qu’il a failli déboucher sur une guerre civile.
Pour Mohamed El Béchir Ould Mohamed Salah, responsable suivi-évaluation au Projet Education, le vrai problème par rapport à la politique éducative en Mauritanie, c’est celui de la continuité.
M. Amadou Oumar Dia, inspecteur à la retraite, a affirmé qu’on ne doit pas avoir peur des langues, qui ne sont que des outils. Pour M. Dia, le secteur de l’éducation en Mauritanie est pris en otage par certains groupes.

A l’occasion du second panel, qui traitait du rôle du citoyen dans l’éducation, le représentant de l’association des parents d’élèves a fait le point sur l’historique de son association, dont la création sous l’égide de l’Etat a été dictée par la Banque Mondiale.
M. Bocar de l’association « Pairs Éducateurs » a souligné le manque d’encadrement des APE, pas toujours bien dirigées.
M. Sarr, président d’ONG, a quant à lui déploré l’abandon de l’environnement de l’école. Pour lui, on peut faire beaucoup de choses sans attendre l’intervention de l’Etat.
Pour Ahmed Chabarno, gérant d’une école privée à Nouakchott, on doit porter plus d’attention à nos élèves, de plus en plus influencés par des modèles extérieurs. Il préconise pour ce faire de réintroduire la morale dans les programmes et d’imposer un service militaire pour les élèves de 6ème année du fondamental et de Terminale.
Le professeur Allal résume les maux du système éducatif dans des formules chocs et révélatrices : « centraliser les moyens et décentraliser les problèmes », ou encore : « en Mauritanie, on ne doit pas parler de réforme mais de déforme. »

En résumé, M. Amadou Sall de MP invite au consensus. Pour lui, il convient qu’on sache quelle école nous voulons. Il conviendrait aussi pour M. Sall d’instaurer le principe de redevabilité et d’interpellation afin de pouvoir demander des comptes aux responsables de l’éducation.

Bkari Guèye


Mauritanie : l’opposition hausse le ton

 

Tawassoul.MR
Crédit photo: Tawassoul.mr

Après plusieurs mois de tergiversations et un dialogue politique avec le pouvoir qui tarde à prendre forme, une bonne frange de l’opposition mauritanienne, regroupée au sein du Front National pour la Démocratie et l’Unité (FNDU), est subitement passée à la vitesse supérieure.
Ce samedi, le FNDU a organisé un méga-meeting à Arafat, un quartier populeux de la capitale, au cours duquel ses principaux ténors se sont succédés à la tribune pour mettre au pilori la politique du gouvernement et fustiger une situation jugée désastreuse par une partie de la population, touchée de plein fouet par la crise économique et la cherté de la vie.

Ainsi, M. Jémil Mansour, leader du parti islamiste Tawassoul, n’y est pas allé avec le dos de la cuillère en déclarant sans ambages que : « les citoyens sont confrontés à la hausse vertigineuse des prix, à la gabegie, à l’insécurité et au chômage qui fait des ravages chez les jeunes et notamment les diplômés chômeurs. » Il n’a pas non plus manqué de dénoncer le refus du gouvernement de baisser le prix des hydrocarbures.

Même son de cloche du vice-président de l’UFP, Mohamed Moustapha Ould Bedredine qui a affirmé que : « le message le plus important que le forum de l’opposition va exprimer aujourd’hui, est de témoigner sa solidarité avec les citoyens face à la flambée vertigineuse des prix, à la propagation de la criminalité et à la recrudescence de l’insécurité. »

Pour Fatimetou Mint Khatri, autre figure du FNDU : « La situation du pays a atteint un tel degré de gravité que nul n’a plus le droit de rester indifférent. » Mme Khatri a invité l’opposition silencieuse au sein de la majorité au pouvoir à prendre ses responsabilités en dénonçant cette situation jugée périlleuse.

Pour sa part, le président du FNDU, M. Ahmed Salem Ould Bouhoubeiny, a déclaré que « la hausse vertigineuse des prix actuellement ne peut guère être justifiée par la situation de l’économie mondiale. Cette hausse est insupportable pour les citoyens et elle ne va pas de pair avec des salaires initialement très bas. » Ould Bouhoubeyni a défendu la nécessité du dialogue, conditionné à l’acceptation de la part du gouvernement de rédiger une réponse écrite pour répondre aux doléances du forum.

Pour Saleh Ould Hanena, président du parti Hatem : « ce n’est pas l’opposition qui bloque les pourparlers. Au contraire, elle attend toujours une réponse écrite du gouvernement à son document. »

Bakari Guèye


Mauritanie/Le dialogue politique toujours en panne !

 

Afrique360
Crédit photo: Afrique 360

Au niveau de la classe politique, le statut quo prévaut toujours et le dialogue politique qui a fait couler beaucoup d’eau sous les ponts semble être renvoyé pour de bon aux calendes grecques.
Pourtant du côté des différents protagonistes (Pouvoir et Opposition) les déclarations de bonne intention se succèdent mais on ne voit rien de concret. C’est à croire que chacun se plait à se complaire dans une position figée en contre-productive.
Et après les réticences non avouées de certains pans de la majorité, voilà venu le tour des faucons du FNDU, le RFD en l’occurrence qui a le malin plaisir de mettre des bâtons dans les roues du principal bloc de l’opposition qui est actuellement en très mauvaise posture pour ne pas dire au bord de l’implosion.
En effet, depuis quelque temps, on assiste à d’interminables conciliabules, non pas entre le pouvoir et l’opposition mais, ironie du sort au sein même de cette opposition qui semble avoir complètement perdu le Nord.
C’est ainsi qu’il y a quelques jours, on a assisté à un tête à tête apparemment laborieux entre les deux dirigeants du RFD et de Tawassoul, une rencontre destinée à arrondir les angles.
Et ce mardi, c’était au tour d’une délégation du FNDU de rencontrer le vieux leader de l’Alliance Populaire Démocrate(APP), en rupture de ban avec un pouvoir qui ne lui fait pas de cadeau.
Cette délégation de haut rang du FNDU était composée de MM.Saleh Ould Hanana président du parti Hatem et Yahya Ould El Waghef leader du parti Adel.
Le resserrement des liens entre les différentes composantes de l’opposition était à l’ordre jour de ce énième conclave.
Bakari Guèye


Les mauritaniens tirent le diable par la queue

sahmedia
Crédit photo: Saharamedia

Malgré les déclarations rassurantes des autorités gouvernementales, les mauritaniens font face à une détérioration constante de leurs conditions de vie, et ce depuis quelque temps, une tendance qui s’accentue et qui risque d’atteindre des proportions ingérables si rien n’est fait d’ici là.
En effet, les prix des produits de première nécessité ne cessent de grimper et le panier de la ménagère devient de moins en moins lourd.
Face à cette situation qui ne laisse personne indifférent, des voix s’élèvent de plus en plus pour réclamer des mesures en faveur des consommateurs.
Si du côté de la presse, des réseaux sociaux et de la société civile, on monte régulièrement au créneau pour mettre à nu cette situation, du côté des partis politiques, c’est la passivité à outrance qui l’emportait jusque-là.
Mais les choses semblent bouger. C’est ainsi que le forum national pour l’unité et la démocratie (FNDU), principal bloc de l’opposition envisage dans les jours à venir d’organiser une série de manifestations populaires dans les trois wilayas de Nouakchott.
L’objectif sera de manifester pour dénoncer la vie dure en espérant ramener le pouvoir à de meilleurs sentiments envers ses pauvres citoyens.
Pour sa part, l’Alliance Populaire Progressiste(APP) vient de rendre public un communiqué au vitriol pour mettre le gouvernement devant ses responsabilités.
A en croire cette déclaration : « le projet de budget de 2016 présenté par le gouvernement, dont le principal levier est le recouvrement des taxes et des impôts, visait exclusivement l’amortissement du déficit budgétaire inhérent à la chute des cours des matières premières et du pétrole.
Cet acharnement machiavélique sur les contribuables met en évidence l’incurie du gouvernement se révélant dans son incapacité de planifications prévisionnelles sur la base des rentes minières et pétrolière des années fastes pour anticiper toutes formes de crises d’ordre économique, financier et/ou social. »
Bakari Guèye


Liberté de la presse en Mauritanie : Attention danger !

Rapide info
Crédit photo:Rapide.info

Des journalistes appartenant à plusieurs institutions de la place feraient l’objet d’une plainte émanant de la direction générale de la SNIM.
Les dits journalistes issus des rédactions du « Quotidien de Nouachott », de « Cridem », de « Mauriweb » et d’ « Atlasinfo » seraient convoqués ce lundi 25 janvier, par le Procureur de la République de Nouadhibou.
Les motifs de cette convocation demeurent obscurs et ces journalistes ne savent même pas qu’est- ce qu’on leur reproche au juste.
Ils ont cependant la particularité d’appartenir presque tous à des rédactions francophones connus pour leur sérieux et leur refus de tremper dans les compromissions érigées en règle pour une certaine presse toujours au garde à vous !
C’est dire que cette convocation, qui n’est d’ailleurs pas la première du genre, constitue un véritable danger pour la liberté de la presse en Mauritanie.
S’il est bien vrai que le secteur se trouve dans un piteux état avec toute l’anarchie que tout le monde connait, les journalistes mauritaniens ont jusque-là eu le privilège de s’exprimer à leur guise sans sentir au-dessus de leurs têtes une quelconque épée de Damoclès.
Malheureusement, tel ne semble plus être le cas et récemment, des informations ont fait état d’instructions provenant du sommet de l’Etat invitant les responsables gouvernementaux à resserrer l’étau autour des journalistes, devenus apparemment de plus en plus gênant avec des articles dénonçant le mauvais état dans lequel se trouve le pays.
Et pourtant, il y a tout juste quelques jours, le Président du Parti de l’Union Pour la République Me Sidi Mohamed Ould Maham qui avait convié en grande pompe les journalistes à un somptueux diner affirmait que « la liberté d’expression et la liberté de presse ainsi que les autres libertés publiques sont considérées comme étant des acquis nationaux irréversibles ».
Et Ould Maham d’ajouter que : « Les orientations des autorités supérieures du pays dirigées par le Président de la République Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz, relatives à leur développement , leur protection et leur soutien sont des choix constants, interpellant tous les hommes issus des milieux politiques et médiatiques à les soutenir et à les défendre, en diffusant le caractère sacré de l’information et de la liberté d’expression « .
Mais, il se trouve qu’entre la parole et les actes, il y a un très grand fossé.
Bakari Guèye


Le prix des hydrocarbures provoque un tollé en Mauritanie

Afrique 360
Crédit photo: Afrique.360

Malgré une baisse vertigineuse du prix du baril, qui continue à dégringoler jour après jour, les Mauritaniens n’ont toujours pas le droit de profiter de cette baisse et continuent de payer le litre à la pompe à un prix exorbitant.
Du côté des autorités, on avance toujours le même argument, selon lequel l’Etat a, par le passé, subventionné les prix du carburant et il faut donc qu’elle honore en sa faveur cette « dette » que le citoyen doit impérativement payer.
Mais, il se trouve que personne en Mauritanie n’est assez dupe pour gober un argument aussi farfelu. De ce fait, des voix de plus en plus insistantes commencent à s’élever pour demander réparation. C’est ainsi qu’au niveau de la blogosphère, on s’active pour prier les autorités de revenir à de meilleurs sentiments. Au niveau des partis politiques, on n’est pas en reste non plus.
La dernière sortie dans ce sens est à mettre sur le compte de l’Union des Forces de Progrès (UFP), qui a rendu public, lundi, un communiqué au vitriol appelant les Mauritaniens à réclamer leurs droits. Le communiqué qui accuse le pouvoir de voler le peuple et l’invite à baisser considérablement les dérivés pétroliers, en s’inspirant de l’exemple du Sénégal voisin, qui a récemment pris une décision allant dans ce sens.
Le communiqué invite l’opposition et toutes les forces vives de la nation à s’emparer de cette revendication et à œuvrer jusqu’à ce que l’objectif soit atteint.
Enfin, il appelle à l’ouverture d’une enquête indépendante afin de faire la lumière sur le sort des milliards engrangés par l’État sur le dos des citoyens.
Bakari Guèye


Un érudit mauritanien appelle à l’union des cœurs entre musulmans

kaaba
Crédit photo:Google

La crise entre l’Arabie Saoudite et l’Iran a atteint son paroxysme avec la rupture déjà consommée des relations diplomatiques et économiques entre les deux pays frères.
La confrontation entre ces deux géants du monde musulman donne une piteuse image de l’islam, une situation dont il pouvait se passer vu la guerre tous azimuts menée contre lui par l’Occident.
Cette situation regrettable ne laisse pas indifférents tous les gens soucieux de la préservation des valeurs de la dernière religion révélée et de l’unité des musulmans.
C’est dans ce cadre que, l’Imam mauritanien, Abdellahi Ould Beye, a appelé toutes les parties dans les conflits au nom de l’Islam à «déposer » les armes.
L’imam Ould Boya qui avait démissionné de l’Union Internationale des Oulémas pour « s’éloigner de sa politisation », expliquaient à l’époque certaines sources, indique sur sa page Facebook qu’il en appelle à faire prévaloir la paix entre musulmans du monde et appelle à mettre un terme «à ces guerres folles» qui alimentent les médias et auxquelles personnes n’a d’intérêt.
Cheikh Ould Boya exhorte toutes les parties aux différents conflits « d’abdiquer au nom d’Allah» et à consacrer leurs énergies à l’éducation et à la reconstruction.
Cet appel a le mérite d’appeler à la raison tous ceux qui portent préjudice à l’islam qui est la religion de la paix par excellence.
Malheureusement les divergences politiques et confessionnelles sont si fortes qu’il va falloir déployer beaucoup d’efforts pour amener les musulmans à resserrer les rangs pour défendre leur religion qui est assiégée de toutes parts.
Bakari Guèye


Fermeture des « mahadras » en Mauritanie : une décision qui fâche

forum muslim
Crédit photo:Forumuslim

Sous prétexte de régulariser leurs situations, les autorités mauritaniennes ont décidé, il y a quelques semaines, de fermer des dizaines de « mahadras » (des écoles coraniques) et autres instituts islamiques. Cette décision, qui est loin d’être du goût de tout le monde, a soulevé un tollé au sein de l’opinion publique. Il y a eu également une véritable passe d’armes entre les oulémas au pouvoir et ceux de l’opposition, par médias interposés.
Cette guerre médiatique va crescendo et l’on se demande où cela peut mener.
Quoi qu’il en soit, ce sont des milliers d’étudiants qui se voient bloqués dans leur volonté  d’acquérir les enseignements du Saint Coran. Jusqu’à quand ?
La question reste posée. Pour les autorités de tutelle, les « mahadras » concernées doivent s’aligner sur les critères en vigueur.
Mais, pour le commun des Mauritaniens, on n’a pas besoin d’un récépissé pour enseigner le Coran : c’est un devoir et un honneur pour tout un chacun.
Dans un contexte marqué par une montée en flèche des extrémismes, les autorités répondent au bruit des sirènes venant de tous les coins du monde. Elles semblent décidées à avoir un droit de regard sur tout ce qui se passe et qui se trame au sein de ces hauts lieux du savoir. Ces derniers peuvent aussi constituer, il est vrai, des terreaux pour le terrorisme.
Cette fermeture des « mahadras » s’est fait sentir notamment dans les régions de Hodh El Gharbi et Hodh Ech Chargui. Celles-ci ont payé le plus lourd tribut, ce qui a fait beaucoup de mécontents et a déchaîné les passions.
Il n’est donc pas exclu que le président Mohamed Ould Abdel Aziz intervienne en personne pour désamorcer cette bombe.
Bakari Guèye


Evasion d’un salafiste à Nouakchott: la menace terroriste persiste

salafiste
Crédit photo:ANI

L’année 2016 commence mal pour les forces de sécurité mauritaniennes qui ont laissé passer entre les mailles du filet le sieur Cheikh Ould Salek, un dangereux prisonnier salafiste arrêté en 2011 et condamné à mort.
L’homme faisait partie d’un commando envoyé par AQMI à Nouakchott avec pour objectif entre autres l’élimination du président mauritanien.
Le véhicule bourré d’explosif destiné à cet effet avait été détruit par un tir de roquette RPG par des éléments de la garde présidentielle parti à sa rencontre quelque part au Sud du département de Riyad, à l’entrée de la capitale.
A en croire une source sécuritaire au niveau de la prison centrale de Nouakchott le fugitif, Cheikh Ould Saleck, a été vu la dernière fois par ses amis de prison jeudi dans la mi-journée. Son absence à la prière (collective) du soir a alerté ses co-prisonniers salafistes qui sont allés le chercher, trouvant sa cellule verrouillée. »
La disparition de ce prisonnier « dangereux » considéré à juste titre comme l’un des ennemis publics les plus redoutables posent plusieurs questions.
Comment cette évasion peut-elle être possible quant on sait le degré de vigilance et les mesures draconiennes imposées aux locataires de cette prison?
Y a-t-il eu des complicités au sein des gardiens? Et ce drapeau d’AQMI qu’on aurait retrouvé dans la cellule du salafiste comment a-t-il pu atterrir là?
Des questions auxquelles devraient répondre les enquêteurs chargés du dossier.
A noter que dans cette prison on compterait encore près d’une trentaine de jihadistes, dont certains condamnés à la peine capitale.
Quoiqu’il en soit, on voit bien que malgré les efforts accomplis, la menace terroriste persiste encore en Mauritanie.
Bakari Guèye