Bakari GUEYE

Le service SMS/Beta : Une expérience réussie dans le domaine de l’emploi en Mauritanie

beta photo Google La question de l’emploi revêt une importance cruciale en Mauritanie comme ailleurs en Afrique où le chômage sévit à une grande échelle, privant ainsi une frange importante de la population (la jeunesse notamment) d’accès à la vie active.Il s’agit d’un problème complexe. En effet, un grand nombre de diplômés arrivent chaque année sur le marché, des jeunes qui traînent dans les rues des grandes villes sans avoir grand- chose à faire, et dans certains cas se livrent à délinquance. Actuellement, avec la montée de l’extrémisme et du terrorisme, on considère que le chômage des jeunes est comme une bombe qui, si on ne la désamorce pas, va exploser. En effet, l’absence de travail crée un sentiment d’exclusion et d’inutilité qui entraîne violence, toxicomanie et extrémismes. Ces jeunes font de leurs gouvernements la cible de leur frustration. Cherchant leur propre voie, ils manifestent dans les rues, s’affrontent sur les campus et constituent le gros des troupes en cas d’émeute. En Mauritanie, face à cet épineux problème, les autorités publiques et les opérateurs privés se démènent pour trouver les meilleures voies et moyens de le surmonter. C’est dans ce cadre qu’il conviendrait de mettre en exergue le service SMS/emploi mis en œuvre par le Bureau d’Etudes « Beta- Conseils ». Profitant de l’accès d’une majorité de la population aux services du GSM et d’un tarif accessible à tous, le concept Beta SMS/emploi a très vite gagné du terrain. Ce service consiste à informer par SMS les demandeurs d’emploi de toutes les offres disponibles sur le marché mauritanien. Cette expérience unique en son genre dans la sous-région voire même en Afrique a pour principal objectif d’assurer l’accessibilité de tous aux offres d’emploi, ce qui en fait un facteur de stabilité et d’égalité sociale. L’expérience est d’autant plus concluante que, la Mauritanie est un pays si vaste et à l’économie si centralisée que les demandeurs d’emploi pour faire face au déficit d’informations se trouvaient dans l’obligation de se déplacer vers les grands centres urbains (surtout Nouakchott) pour s’informer et éventuellement postuler à un emploi. Cette situation est à l’origine de l’exode massif vers les villes avec toutes les conséquences néfastes qu’on peut imaginer. Mais fort heureusement, avec le service SMS/emploi, tous ces problèmes sont aujourd’hui surmontés et la fiabilité du service n’est plus à démontrer. L’abonné paye tout juste 900 ouguiyas (3 dollars environ) par mois et à ce prix, il a accès instantanément à toutes les offres d’emploi et ce, en arabe ou en français, suivant son choix. A noter que le message qui lui parvient contient toutes les informations ayant trait à l’offre en question(le titre, la date limite, l’adresse…) Doté d’une solide expertise dans le domaine, le Bureau d’Etudes Beta-Conseils passe actuellement pour être le principal fournisseur mauritanien en matière d’offres d’emploi et ce, grâce à son site internet et au service SMS/emploi. C’est le premier portail mauritanien de Recrutement et d’informations économiques en Mauritanie. Donc c’est un service qui garantit l’accès de tous, sans discrimination aucune à l’information dans le domaine de l’emploi De ce fait, pour un coup d’essai, ce fut un coup de maitre. Beta-Conseils a réussi ainsi une véritable démocratisation du service d’accès aux offres d’emploi, ce qui en soi est non seulement un facteur de stabilité allant dans le sens du renforcement de la paix sociale mais aussi une contribution non négligeable au développement économique et social du pays. Bakari Guèye


Forum sur le secteur minier et pétrolier mauritanien : Contribuer à l’impulsion de l’économie nationale

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Crédit photo AMI

La capitale mauritanienne a abrité le 13 octobre les travaux d’un forum international sur le secteur minier et pétrolier mauritanien.
Cette manifestation qui regroupe 2000 participants issus de 100 entreprises représentant plus d’une vingtaine de pays, vise à présenter le secteur des mines en Mauritanie aux investisseurs et à faire ressortir les opportunités d’investissement qu’il offre.Dans son discours inaugural, le Premier ministre, M. Yahya Ould Hademine a appelé les participants à investir davantage dans le pays, affirmant, à ce propos, « le respect de la Mauritanie de ses engagements relatifs aux activités minières et pétrolières, des conventions et de l’éthique professionnelle. »Il a dit « fonder de grands espoirs sur le développement des secteurs pétrolier et minier et sur leur contribution dans l’impulsion de l’économie nationale et l’élargissement de sa base, de manière à réaliser les aspirations légitimes de notre peuple en matière de développement, de progrès et de prospérité. » Et, d’ajouter que : « Notre sous-sol recèle d’importantes richesses minières et pétrolières. » Il a en outre indiqué que les campagnes de prospection intensives en cours ont montré que les opportunités sont prometteuses.
Selon le Premier ministre : «La position géographique privilégiée de la Mauritanie, son cadre juridique incitatif et les conditions de sécurité et de quiétude qui y règnent sont autant de facteurs qui ont contribué à faire du pays une destination des investissements miniers et pétroliers. Les grands projets exécutés actuellement par le gouvernement pour l’amélioration des infrastructures, notamment en ce qui concerne l’énergie électrique et les transports auront un impact positif sur l’investissement et l’encouragement davantage de sociétés internationales à venir en Mauritanie. »
A son tour, le ministre du Pétrole, de l’Energie et des Mines, M. Mohamed Ould Khouna, a souligné que : « Le secteur des mines a contribué durant ces dernières années, de façon tangible, à l’amélioration du niveau de notre produit intérieur brut (PIB) et de l’équilibre de la balance commerciale, ainsi qu’à la création de davantage d’opportunités d’emploi, au renforcement de nos capacités professionnelles en vue d’une meilleure maîtrise des techniques et technologies industrielles et à la constitution d’un tissu industriel diversifié et complémentaire. »
Le ministre a déclaré que : « Le gouvernement a fourni des efforts importants pour attirer les investisseurs en révisant notamment le cadre juridique pour le rendre compétitif et en renforçant les infrastructures permettant une couverture géologique précise. »
Il a souligné que : « 82 opérateurs miniers vaquent à leurs activités dans le cadre de 13 permis d’exploitation, de 149 permis de prospection et 88 permis pour les carrières de graviers. »
Le ministre a indiqué que la production minière a réalisé l’année dernière13 millions de tonnes de fer, environ 37 000 tonnes de cuivre et plus 9 tonnes d’or.
Pour l’Administrateur-Directeur Général de la Société nationale industrielle et minière (SNIM), M. Mohamed Abdallahi Ould Oudaa : « Cette rencontre constitue une occasion importante pour montrer aux partenaires les énormes opportunités d’investissements qu’offre le secteur minier mauritanien. »
M. Patrick Hickey, vice-président régional de Kinross en Afrique a hautement apprécié cette rencontre « qui donne l’occasion de connaître davantage le secteur minier de la Mauritanie, soulignant que plus de 300 délégations venant de 25 pays vont discuter des opportunités d’investissement du secteur. »
Il a ajouté que : « Kinross a investi plus de 3,1 milliards de dollars, soit environ 900 milliards d’ouguiyas et est devenue l’un des plus importants employés du pays. Kinross travaille en permanence à élargir sa sphère d’activités au service du développement de la Mauritanie », assure-t-il.
A son tour, Mme Nina Inamahora, parlant au nom de la directrice des opérations de la Banque Mondiale en Mauritanie, a souligné la volonté de son institution d’accompagner les efforts de développement en Mauritanie, saluant « les succès remportés par ce pays dans le domaine du développement intégré, en particulier au niveau du secteur minier. »
Pour Mohamed Lemine Ould Mouloud, sortant du centre de formation professionnelle de Nouakchott : « Nous espérons que cette rencontre des plus grands opérateurs mondiaux va bénéficier à tous les demandeurs d’emploi, surtout les centaines de sortants des centres professionnels. D’après le gouvernement plusieurs multinationales vont venir en Mauritanie. Normalement, ils vont recruter beaucoup de gens car c’est un secteur qui demande une main d’œuvre abondante. »
Pour Ba Ali, ingénieur géologue sortant de Russie : « Les autorités mauritaniennes doivent profiter au maximum de ce forum mondial où assistent les plus grandes firmes internationales.
La Mauritanie a un potentiel minier considérable et beaucoup de sociétés sont déjà présentes dans le pays. Mais malheureusement cela ne profite pas toujours au pays en ce sens que sur le plan de l’emploi par exemple, ces sociétés n’emploient pas beaucoup de mauritaniens car ces derniers manquent souvent de qualification. Donc, le gouvernement doit investir dans la formation des jeunes pour les aider à intégrer ce secteur très porteur. Cela est possible en renforçant la formation au sein des centres de formation professionnels qui existent dans toutes les régions du pays. Cela permettra de former des ouvriers qualifiés, ce qui manque cruellement chez nous. Ce salon international constitue une réelle opportunité pour les autorités mauritaniennes pour nouer des relations fructueuses avec les grandes sociétés minières.»
A noter enfin que, le Président de la République, Mohamed Ould Abdel Aziz s’est rendu dans tous les stands de l’exposition organisé en marge de ce forum.
Bakari Guèye


Mauritanie/Extrémisme : Interview de l’imam Abdoullah Sarr de la mosquée Alvath de Sebkha

 

 

L'imam Abdoullah Sarr

L’imam Sarr,Crédit photo:B.G

Face à la montée fulgurante de l’islamisme radical et de la terreur qu’il suscite, nous avons rencontré l’imam Abdoullah Sarr de la mosquée Alvath de Sebkha(banlieue Ouest de Nouakchott pour éclairer nos lecteurs sur ce phénomène et rétablir la vérité à propos de l’islam qui bannit totalement toute forme de violence.
Question :
Depuis quelques années, on assiste à une montée en flèche des extrémismes de tout bord dans le monde musulman. On a eu Al Qaida avec ses différentes filiales et puis on est passé à Daech qui sème aujourd’hui la terreur ? Comment expliquez-vous ce phénomène ?
Abdoullah Sarr(AS) :
D’abord, il faut que tout le monde sache que l’islam est une religion de paix. Et dans l’histoire du monde musulman, le seul cas avéré d’extrémisme ce fut l’épisode des « Khawarij », en dehors de cela il y a toujours eu une harmonie entre les différentes communautés et les différentes religions dans le monde musulman.
Et ce n’est qu’avec le problème de l’Irak qu’on a commencé à voir les problèmes entre Chiites et sunnites, etc.
Mais, pour répondre à votre question la naissance des mouvements extrémistes tels que Al Qaida ou Daech est lié à une question centrale qui est celle de l’injustice. Par exemple à l’origine, Al Qaida n’était pas considérée comme un mouvement terroriste. Et dans sa lutte contre les envahisseurs soviétiques, ils étaient soutenus par tout le monde à commencer par l’Arabie Saoudite.
Question :
Et comment s’est opérée cette mue d’un mouvement de libération à une nébuleuse terroriste ?
AS :
Donc je le répète encore une fois l’extrémisme et le terrorisme sont toujours liés à une injustice. Tous ceux qui avaient été recrutés au départ par Al Qaida vont une fois rentrés dans leurs pays respectifs s’élever contre les injustices et vont finalement basculer dans l’action violente et le terrorisme, ce qui bien suur est inadmissible.
Voyez par exemple en Egypte, la répression contre les frères musulmans a créé beaucoup d’extrémistes. Et plus grave encore ces extrémistes sont des takfiristes c’est-à-dire qu’ils mettent tout le monde(le peuple et les dirigeants) dans le même sac. Ils font des attentats aveugles et tuent sans distinction
La plupart de ces mouvements naissent dans des mouvances de jeunes qui sont emportés plus par l’émotion que par la raison et vous trouverez rarement des savants musulmans qui cautionnent ces actes extrémistes. Ben Laden et Dhawahiri ce n’est pas des savants.
Pour les vrais savants musulmans, l’islam, ce n’est pas une religion de réaction c’est-à-dire que, ce n’est pas parce que vous avez subi une injustice que vous devez rendre la monnaie. L’islam c’est l’auto-défense. Et chaque action doit être justifiée avec des arguments solides. Par exemple comment peut-on justifier l’explosion d’une bombe dans un train pour tuer des personnes.
En réalité, l’extrémisme a porté un grand tort à l’islam.
Question :
Et comment vous expliquez le succès des mouvements extrémistes comme Daech au sein de la jeunesse ?
AS :
Comme je vous l’ai déjà dit, les jeunes sont les plus vulnérables. Et avec leur fougue et leur énergie, ce sont des proies faciles. Ces jeunes sont victime de la mauvaise compréhension des choses, d’une déformation de la réalité.
Donc, il faut essayer d’intervenir pour les orienter. En Mauritanie par exemple, il y a l’association « Al Moustaghbal » qui va vers les jeunes et qui organise beaucoup de débats et heureusement ça porte ses fruits car on a remarqué un recul de l’extrémisme au sein de la jeunesse.
Donc seul le dialogue paye et on doit s’inspirer de Abdallahi Ibn Abbas qui avait en son temps dialogué avec les Khawarij réussissant ainsi à convaincre la moitié d’entre eux en les ramenant sur le droit chemin.
Il y a lieu de suivre également les pas du prophète PSL qui a fait 13 ans à la Mecque sans jamais casser la plus petite statue. C’est l’exemple que la jeunesse devrait suivre aujourd’hui.
Question :
De votre point de vue, quel pourrait être la contribution ou le rôle des imams dans l’orientation de la jeunesse ?
AS :
Aujourd’hui, tous les prédicateurs ont le devoir de donner une bonne orientation à la jeunesse.
Mais, le problème c’est qu’il existe un rideau ou une distance entre les imams et les jeunes. Pour parler aux jeunes, il faut aller vers eux et ne pas les attendre à la mosquée. Il faut aller les voir dans les stades, dans les écoles.
Les jeunes sont souvent réticents à interpeller les imams sur certaines questions sensibles de peur d’être taxés d’impolis. Et ça, ce n’est pas normal. Il ne doit pas y avoir de question taboue. L’imam doit être prêt pour répondre à tout et éclairer ainsi la lanterne de la jeunesse.
Ils doivent rappeler la modération du prophète qui par exemple avait refusé de tuer les hypocrites qu’il connaissait pourtant un à un.
Il y a aussi le fameux hadith de Oussama Ibn Zaid qui est un bel exemple de tolérance.
Les imams doivent aussi saisir l’occasion offerte par les khotba(prêches) pour faire passer des messages de modération et de paix.
Les jeunes doivent être amenés à écouter le pour et le contre pour leur permettre d’opter pour le bien.
Question :
Pensez-vous qu’avec la création du Califat islamique, Al Bagdadi et ses troupes sont assez représentatifs de l’islam et des musulmans ?
AS :
Ce n’est pas avec un petit groupe comme celui là qu’on peut fonder un Etat islamique. Le califat a besoin de l’unanimité au sein de la communauté musulmane, ce qui bien entendu n’existe pas.
L’islam, c’est une religion de la réalité. Des gens sensés créer un Etat islamique doivent inspirer la peur et le respect. Actuellement Al Bagdadi se cache et personne n’a peur de lui.
Question :
Certains considèrent les gens de Daech comme des non musulmans. Qu’en pensez-vous ?
AS :
Ce n’est pas avec la violence qu’on doit lutter contre ces gens là. Le takfir, ne peut pas être soigné avec le takfir. C’est certes des personnes égarées mais de là à les qualifier de non musulmans, il y a un pas qu’il ne faut pas franchir.
Tout celui qui prononce la chahada est musulman d’office. Et le prophète dit que si on qualifie quelqu’un de non musulman, ou bien c’est lui ou bien c’est vous. Donc, c’est une accusation très lourde de conséquence.
Propos recueillis par Bakari Guèye

 


Mauritanie : Le « N’dewenel », une tradition solidement ancrée

Des enfants faisant le porte à porte pour demander des cadeaux(de l'argent en général) Crédit photo:B.G Si pour les pères de familles et autres chefs de ménage, la célébration de la fête de l’Aid El Kébir rime avec dépenses innombrables et problèmes financiers inextricables, pour les enfants en revanche, il s’agit d’une occasion en or. En effet, mis à part le fait que les enfants soient privilégiés quand il s’agit de les habiller et de les présenter sous le meilleur jour, ces derniers profitent de la célébration de cet événement de grande portée religieuse pour faire le tour de la ville afin de demander le N’dewenel. Il s’agit de cadeaux, généralement en pièces sonnantes et trébuchantes ou en billets de banques offerts par les personnes plus âgées. C’est ainsi que, durant trois jours, les petits font le porte à porte dans tous les coins et recoins de leur quartier. A l’arrivée, c’est toujours une belle moisson qui leur permettra de s’adonner à toutes leurs folies et notamment les jeux de feux d’artifice, un tapage insupportable pour tous les habitants des lieux mais une aubaine pour le boutiquier du coin qui finit par engranger tous les fruits de cette manne financière.


Les mauritaniens pris dans le tourbillon des préparatifs de l’Aid

Marché de bétail

Crédit photo:B.G

La fièvre de la fête bat son plein partout en Mauritanie et notamment à Nouakchott où tout le monde est absorbé par les préparatifs de cet important événement célébré chaque année par la « umma » islamique.
Les chefs de ménage sont particulièrement occupés pour honorer tous leurs engagements.
Pour Mohamed Ould Abdi, enseignant de son état : « les temps sont durs mais on est obligé de satisfaire toute la famille et surtout les enfants. Et, cette année, ce ne sera pas facile avec le mouton car les prix sont excessifs mais il faut impérativement honorer le sacrifice d’Abraham. »
Même son de cloche chez Hassan Diop, autre père de famille : « C’est un grand jour que tout bon musulman doit célébrer mais avec modération. Chez nous, on fait des dépenses inutiles mais malheureusement on n’a pas le choix car il faut répondre aux caprices des femmes et des enfants. »
Dans les mosquées, l’animation est à son comble et les prêches se suivent à un rythme effréné.
Pour l’imam Brahim Ould Sidi de la mosquée Omar de Dar Naim(banlieue de Nouakchott) : « Les dix premiers jours sacrés du mois lunaire « dhoul-hijja » sont fondamentaux et on doit y multiplier les bonnes œuvres et l’adoration de Dieu. Et, le jour de L’ »Aïd Al-Adha », est le 10ème jour qui commémore le sacrifice de notre père Abraham que la paix soit sur lui. »
L’imam recommande aux musulmans « à saisir cette période méritoire pour multiplier les bonnes œuvres notamment en jeûnant ces dix jours, ou quelques jours de cette première décade du mois « Dhoul- Hijja, dans la mesure du possible. »
Selon l’imam, Al-Boukhari rapporte d’après Ibn Abbas (que Dieu les agrée) que le Prophète a dit : « Il n’y a pas de jours où les actions de bien sont plus aimées de Dieu que ces jours (c’est-à-dire les dix premiers jours de dhoul-hajja) ».
Le jeûne du jour de « Arafat », neuvième jour de ce mois « dhoul-hijja » qui correspond au vendredi 3 octobre, est particulièrement recommandé par le Prophète Mohammad (PSL).
Notons que, le jour de la fête, les musulmans se félicitent mutuellement, portent leurs plus beaux vêtements et on se déplace pour se souhaiter une bonne année et se demander mutuellement d’effacer leurs offenses, car c’est également le jour du pardon.
A la veille du jour J, le mouton de la fête demeure au centre des préoccupations. Plusieurs endroits de la capitale ont leur marché de bétail ambulant qui regorgent de moutons acheminés des wilayas de l’intérieur et destinés à la fête, qui sera célébré en Mauritanie dimanche 5 octobre.

 


Nouakchott/Coupures intempestives de courant à « Mechroue »: Les agents de la SOMELEC pointés du doigt

Centrale Arafat

Une centrale de la banlieue de Nouakchott:Crédit photo: »Points chauds »

Les habitants du quartier d’El Mechroue(banlieue Nord de Nouakchott) situé dans la zone de la boulangerie Ould Sibrou vivent depuis quelques tempss au rythme régulier des coupures de courant.
C’est ainsi, qu’il ne se passe pas de jour sans que les ménages ne soient confrontés à cette situation désobligeante.
Dans le quartier, personne n’échappe à ce calvaire et les coupures semblent être programmées d’avance. Et il est curieux de constater qu’au moment où l’électricité existe dans le secteur, certaines familles n’en disposent pas.
Les habitants du quartier soupçonnent certains agents de la SOMELEC(Société Mauritanienne d’électricité) de provoquer ces coupures. L’objectif, c’est d’amener les victimes à faire recours à eux pour rétablir le courant moyennant la somme de 2000 ouguiyas, l’équivalent de 5 euros.
C’est ainsi que selon l’une des victimes du quartier les agents incriminés roulent à bord d’une Mercédès 190, un véhicule de couleur bleu clair.
La SOMELEC qui a été mise au parfum n’a pas daigné lever le plus petit doigt pour mettre fin à cette situation.
Les habitants du quartier dénoncent ce qu’ils considèrent comme une arnaque et invitent les autorités compétentes à intervenir d’urgence pour mettre fin à leur calvaire.


Mauritanie : Grogne à Rosso contre les services de l’Etat Civil

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Crédit photo:Mauritanies1

Les habitants de Rosso (ville du Sud mauritanien) sont très remontés contre les services de l’état Civil qui trainent les pieds pour délivrer aux ayant droit leurs cartes d’identité nationales.
En effet, des centaines de personnes se voient ainsi bloquées à cause du précieux sésame sans lequel rien n’est possible ou presque.
A en croire les services de l’état civil, aucun lot n’a été livré à partir de Nouakchott, un courrier qui se fait toujours attendre et ce depuis le mois de mars dernier, au grand dam des citoyens livrés à eux-mêmes.
C’est à croire que la grande ferveur pour la distribution des cartes d’identité s’est immédiatement estompée après la tenue des élections présidentielles en juin dernier.
L’on se rappelle encore le passage en septembre 2013 à Rosso du ministre de la pêche et de l’économie maritime, en compagnie d’une forte délégation. Officiellement il était venu pour s’enquérir des problèmes de l’enrôlement.
Mais, il avait tenu une réunion avec les populations à la maison de la femme, en présence des autorités administratives et sécuritaires de la wilaya. Le leitmotiv de toutes les interventions était le paiement de mille ouguiyas pour récupérer la nouvelle pièce d’identité.


Mauritanie/Education : Une évaluation complaisante !

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Crédit photo:BG

Le système éducatif mauritanien est malade. Tout le monde en convient. Depuis très longtemps, le ver est dans le fruit et avec la libéralisation sauvage et la prolifération des écoles privées, la pagaille était à son comble.
En effet, l’enseignement privé est abandonnée à lui-même et au niveau des écoles privés véritables échoppes, tout est permis avec des pratiques peu orthodoxes et ce, au grand dam de la direction de l’enseignement privé du ministère complètement dépassé par les événements.
L’histoire de Mamadou Ly élève en 3ème AS dans les Établissements M.H, une école privée située au PK8 est édifiante à ce titre.
Cet élève qui fait partie des meilleurs de sa classe a failli redoubler cette année du fait des nombreux zéro collés injustement par certains de ses professeurs (arabe, physique-chimie et éducation physique.
Son père qui a remarqué en cours d’année à travers ses bulletins trimestriels que les zéros revenaient à chaque fois a alerté la direction de l’école qui promettait à chaque fois de corriger ces erreurs mais ne passait jamais à l’acte. Ainsi, en fin d’année scolaire, Mamadou avec des zéros dans les matières susmentionnées s’était retrouvé avec une moyenne générale de 9,5 frôlant de peu le redoublement.
Selon le père de l’enfant tous ses déboires ont commencé lorsque le contrat a été rompu avec l’un de ses professeurs qui l’enseignait à domicile. Le prof qui n’était pas à la hauteur fut remercié : « Et depuis lors note Mohamedou, les choses ont commencé à se gâter. Ce professeur lui en voulait et je crois qu’il a pu également monter contre lui d’autres professeurs. Quant j’en ai parlé à la direction, elle n’a rien voulu entendre. » Il s’agit là en effet d’un comportement observé au niveau de l’enseignement privé où les enseignants favorisent généralement les élèves qui les engagent pour des cours à domicile.
C’est là l’une des manifestations de l’anarchie au sein du système. En effet, nul n’ignore que le secteur de l’éducation est dans un état de déliquescence avancée. Cette pagaille est le fruit de réformes mal inspirées et d’une gestion chaotique marquée par une politisation et un affairisme qui ont depuis longtemps achevé de mettre ce secteur vital à genou. La dernière réforme initiée dans l’improvisation totale en 1999 n’a pas bénéficié d’un cadre approprié pour son application et les réticences qu’elle avait suscitées dès le départ lui ont été fatales car les acteurs appelés à l’appliquer se sont plutôt adonnés à un sabotage systématique.
Conséquence : le résultat est sans appel, 14 ans après son initiation, les élèves du primaire manquent encore cruellement d’enseignants de français et ceux du secondaire aussi. Pendant ce temps une nouvelle méthode, l’Approche par les Compétences (APC) que ni les encadreurs et encore moins les enseignants n’assimilent a achevé de semer la pagaille dans le système.
Et après la première phase du PNDSE (plan décennal pour le développement du secteur éducatif) malgré les dizaines de millions de dollars injectés dans le système sous la bénédiction des institutions financières internationales, les résultats sont quasi nuls et avec un taux d’admission de 10% (en moyenne) au baccalauréat la Mauritanie n’est pas loin de battre le record du monde dans ce domaine.

 


Mauritanie : Un technocrate aux commandes du nouveau gouvernement

Nouveau gvt Source AMI

Crédit photo:AMI

Après plusieurs semaines d’attente qui ont donné l’occasion aux analystes politiques d’épuiser toutes leurs batteries, le président de la République, Mohamed Ould Abdel Aziz a pris de cours tout le monde en désignant à la tête du gouvernement un technocrate sur lequel personne n’avait misé.


Et, pourtant, Yahya Ould Hademine qui était jusque-là ministre de l’Équipement a bien fait ses preuves lors du précédant mandat où il a eu à mener à bien de grands travaux, des infrastructures qui ont bien changé entre autres le visage de la capitale, des réalisations que même les opposants les plus irréductibles reconnaissent aujourd’hui, même si c’est du bout des lèvres.

Ainsi donc, la nomination de ce cadre aussi bien éduqué et ouvert que son prédécesseur est un bon signe en soi et laisse présager de belles surprises dans la marche laborieuse vers le développement.
Par ailleurs, l’attelage gouvernemental composé de 26 ministres dont 9 entrants dénote d’une volonté claire du président Aziz de continuer sur la même lancée. Ce n’est donc pas un hasard si tous les ministres clés ont conservé leurs postes.

Mais toujours est-il que, dans des secteurs comme l’Éducation, il va falloir entreprendre des réformes en profondeur pour rectifier le tir. Le jeune ministre en charge du secteur a commencé certes à secouer le Mamouth, mais il va falloir beaucoup plus d’énergie, de courage et de fermeté pour mettre hors d’état de nuire les mafias qui gangrènent le secteur et annihilent tout effort de changement.
A noter par ailleurs que le remerciement de certains ministres est d’une grande portée symbolique. C’est le cas par exemple d’Ould Maham, ex ministre de la Communication qui, au cours de son bref passage au gouvernement s’est fait trop d’ennemis, une situation qui s’explique par une attitude caractérisée par l’excès de confiance en soi et la suffisance.
Présenté comme l’un des hommes fort du régime, voilà qu’il se retrouve au fond de la vague !Comme quoi, avec le président Aziz, il ne faut pas trop essayer de se faire voir à l’image du nouveau premier ministre dont la politesse et l’humilité devraient inspirer tous les membres de son équipe et notamment tous ceux qui seraient tentés de bomber le torse.
Autre message à décrypter dans ce nouveau gouvernement, c’est le départ d’Ahmed Ould Neini dont le département a été secoué par plusieurs scandales et la propulsion à la tête du ministère des Affaires Islamiques de Ahmed Ould Ehel Daoud, un des oulémas les plus contestés par l’IRA de Biram Ould Dah Abeid, la nouvelle étoile montante de la classe politique mauritanienne.
L’on se rappelle en effet que ce jeune lettré avait soulevé en juillet 2012 un tollé au sein des militants de l’IRA, de l’Opposition et du parlement lors d’une intervention provocatrice sur les ondes de Radio Coranique de Mauritanie, au sujet de l’esclavage et des anciens esclaves.
Alors Conseiller du ministre des Affaires Islamiques, ses propos lui avaient valu un limogeage immédiat par le Conseil des ministres.
Depuis, Biram a pris du galon allant même jusqu’à défier le président Aziz aux présidentielles avec le score qu’on connait.
Donc face à l’ascension fulgurante de Birame, le retour en grâce de l’un de ses ennemis jurés ne peut pas être une coïncidence !