Bankolé Boladji

Affrontement entre étudiants et forces de l’ordre à l’université d’Abomey Calavi

Ce matin à l’université d’Abomey-Calavi au Bénin, les portes des salles de cours sont fermées. On peut voir quelques étudiants notamment ceux des écoles nationales sur le campus. Aux environs de 9 heures, on aperçoit un groupe d’une vingtaine d’étudiants ayant à sa tête, Damien Degbey, président de l’Union nationale des scolaires et étudiants du Bénin (UNSEB),  passer de faculté en faculté pour chasser les étudiants qui seraient éventuellement en train de suivre les cours.

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Fumé des gaz lacrymogènes à la devanture de l’UAC, photo prise par un internaute

 

Mais autour de 11 heures, on entend des détonations de bombes lacrymogènes dans l’enceinte de l’université. C’est la débandade totale dans le rang des étudiants. Quelques étudiants ont bloqué le portail principal. Les policiers veulent qu’ils rouvrent. Les policiers sont  bloqués de l’autre côté du portail pendant quelques instants. Ils tirent des gaz lacrymogènes sur les étudiants qui à leur tour lancent quelques pierres. Selon certaines informations :  » Il se pourrait également que les étudiants aient barré la voie inter-Etats. »

 

« Si Yayi Boni ne veut pas trouver une solution aux revendications des centrales syndicales et étudiants pour que nous reprenions le chemin des classes, il faut qu’il dégage«  a déclaré le leader des étudiants Damien Degbey, à la radio Soleil Fm.

Au même moment, ça chauffait également au collège d’enseignement général 1 de Calavi à environ deux kilomètres du campus. Les élèves ont pris d’assaut l’établissement. Leur slogan :  » Nous voulons les cours ! Nous voulons les cours !  » D’autres élèves en auraient profité pour bastonner des professeurs qui étaient sur les lieux. Les forces de l’ordre, appelées par la direction, n’ont pas hésité à leur tour à bastonner des élèves.

Par ailleurs, les élèves du CEG Houéyiho, situé dans la ville de Cotonou à quelques kilomètres du palais présidentiel, notamment ceux des classes terminales refusent d’aller dans les salles de classe. Ils s’apprêtent à descendre dans la rue pour protester. 

On croyait que le discours du président de la République du 28 février 2014 pourrait apaiser les ardeurs des syndicalistes, mais c’est tout le contraire. Mais à qui profitent ces mouvements ? Grosse Interrogation ???

 

 

 

 

 

 

 


Le langage de vérité de YAYI BONI au peuple béninois

Ce jour vendredi 28 Février 2013, date d’anniversaire du mémorial clôture de la conférence des forces vives de la nation Février 1994, le président de la république, son excellence Dr. BONI YAYI, s’est adressé au peuple béninois sur la crise sociale qui perdure depuis deux mois dans le pays.

En effet, depuis les évènements du 27 décembre dernier,  le Bénin est bouleversé par un mouvement de paralysie de l’administration publique. Les hôpitaux, les écoles, les universités publiques, les ministères sont fermés. Face à cette situation qui perdure le président de la république a pris sa responsabilité en s’adressant au peuple béninois.  Que retient-on de son discours ?

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Son Ex BONI YAYI, président de la république du Bénin

Le mouvement de grève déclenchée par les centrales syndicales (6/8) est illégal puisse que ce mouvement viole les articles 3, 6 et 7 de la constitution du 11 décembre 1990.  Etant garant du respect des lois de la république, le gouvernement  a défalqué le salaire des fonctionnaires grévistes pour les mois de janvier et février 2014.

Depuis 2006, le gouvernement  béninois a consenti des efforts très considérables pour améliorer les conditions de vie et de travail des travailleurs. En effet, la masse salariale est passée de 135 000 000 000 FCFA en 2006 à 300 000 000 000 FCFA en 2013 alors que durant les sept années avant 2006, la masse salariale n’a augmenté que de 11 %.   Par ailleurs depuis 2006, le gouvernement a construit mille salles de classe par an. Les initiateurs de ces grèves ont signé un accord avec le gouvernement en 2011 pour une trêve.

Au regard de tout cela, l’on s’interroge sur le bien fondé sur ces mouvements de grève.  Les mobiles de ces grèves sont ailleurs. Ces mouvements de grève font partir d’un plan de déstabilisation du système démocratique et la mise en cause de la cohésion nationale.

Ces mouvements de grève constituent des soucis majeurs pour certains citoyens qui ont initié de multiples actions pour apaiser la tension sociale même si les mouvements n’ont pas atteint les résultats escomptés que visent les initiateurs.

Faces aux souffrances des malades, des justiciables et pour ne pas compromettre l’avenir des enfants innocents, le gouvernement a décidé en toute responsabilité de restituer les fonds défalqués de 2014 et invite tous les fonctionnaires grévistes à reprendre leur service. Le gouvernement renoue  le dialogue avec toutes les parties prenantes du peuple béninois : les hommes politiques, les organisations de la société civile et les confections religieuses.

Pour finir, le président de la république  a martelé que le Bénin est un pays démocratique où les libertés publiques sont garanties. Au Bénin, il n’existe pas d’homme politique en prison. Plusieurs rapports périodiques des grandes nations ont toujours mentionné que le Bénin fait partie des pays les sûrs au monde.

La fin de la récréation est terminée. Que tout le monde reprenne du service. Les usagers  des services publics souffrent. Que le dialogue prôné soit sincère et que les uns et les autres  aient en tête que le Bénin est notre seule patrie. ce qui nous lie c’est le Bénin. Nous avons besoin de la paix. Chers syndicalistes mettons un peu de l’eau dans votre vin. Tôt ou tard la vérité triomphera.

 


Le BÉNIN, un pays qui ne s’aime plus ? une analyse de Frédéric Joël Aivo.

Envie de voir ailleurs ? Envie d’autres saveurs ? d’expérimenter autre chose que la quiétude, la tranquillité, la paix et … la pauvreté? Voici un pays qui se meurt, qui se décrédibilise, qui méthodiquement, avec témérité et détermination s’affaiblit, se ridiculise et se met à l’arrêt.

Au rythme où nous sommes partis, nous avons toutes les chances de devenir un problème pour nos voisins, pour la sous région et pour la communauté internationale. Après tout, on a le droit de ne plus vouloir ni de la paix, ni du développement. Mais attention, nos voisins travaillent avec discipline, obtiennent des résultats, réduisent la distance qui les séparent des pays développés et creusent l’écart avec nous.

Frédéric Joël Aivo
Frédéric Joël Aivo

Expliquez-moi comment un pays dont les réacteurs sont à l’arrêt, gagné par l’indiscipline généralisée, l’injustice d’Etat, la corruption à tous les étages et, où la morale politique et la honte n’existent plus, expliquez moi comment un tel pays peut générer de la croissance et dégager des ressources pour faire face aux besoins vitaux, non pas des gens comme vous et moi qui avons même le luxe d’être sur internet, mais aux plus fragiles et aux plus vulnérables d’entre nous ?

J’espère seulement que les responsables de la crise socio-politique qui paradoxalement amuse le gouvernement et la classe politique ont une idée précise des conséquences possibles de l’enlisement. Je ne veux pas les rappeler ici. Si le gouvernement et la classe politique du Bénin connaissent les conséquences de leurs actes, s’ils connaissent la finalité d’un tel entêtement, d’une telle inconscience, d’une telle insouciance,alors on peut continuer. Après tout, on ne remonte que quand on a touché le fond.

Je suis juste rassuré par une chose : une classe politique qui conduit son pays à l’abîme n’est jamais le bénéficiaire de la recomposition. Et si recomposition, il y a, ce sera avec d’autres et jamais avec ceux qui ont créé les conditions de l’abîme.

Auteur: FJA

Source: https://ow.ly/tPNXX

Que pensez vous cette réflexion du professeur Frédéric Joël Aivo ?


Martin Assogba, un baobab est tombé les armes à la main

C’est avec un cœur rempli de peur et d’angoisse que j’écris ce billet. Sommes-nous encore  en sécurité au Bénin ? Les règlements de compte politiques ont peut-être  commencé sous nos yeux.

En effet, Martin Assogba un acteur incontournable de la société civile a été grièvement blessé par balle dans la soirée du 9 décembre 2013. Des hommes armés non identifiés ont tiré plusieurs fois sur  son véhicule avant de prendre la fuite (source Golf TV).

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Martin Assogba, président de l’ONG ALCRER, blessé par balle

Martin Assogba, président de l’ONG ALCRER, membre du conseil d’administration du Front des organisations nationales Association de lutte contre la corruption (Fonac), est reconnu pour ses prises de position sur des dossiers sensibles. Depuis plusieurs années, cet homme militait pour la consolidation des acquis démocratiques au Bénin. Il a toujours était présent dans les grands débats qui engagent la vie du pays. Tout le peuple béninois garde en souvenir ces nombreuses luttes concernant la révision de la Constitution, les intrants agricoles, Sonapra, les élections, la Lepi

Ses exploits dans le domaine de la lutte contre la corruption au Bénin ne datent pas d’aujourd’hui et ont porté leurs fruits. Engagé également dans la scolarisation des enfants , la bonne gouvernance, la défense des droits de l’homme, c’est un acteur très important dans la société civile béninoise.

Comment un homme de son envergure a pu être attaqué sans que les structures appropriées ne soient au courant de ce forfait ? Mais quelques heures plus tard, la raison probable a été évoquée par la police. L’attachement de Martin Assogba pour le développement de sa localité (Ouèdo) située dans la commune d’Abomey-Calavi au sud du Bénin serait à la base ce forfait. Dans les heures qui ont suivi, il y a eu des arrestations de huit présumés coupables relâchés le 16 décembre 2013 pour être convoqués plus tard.

Dans le même temps, Jean Baptiste Elias, président du conseil d’administration du Fonac, ancien président de l’Observatoire de la lutte contre la corruption et membre de l’Autorité nationale de lutte contre la corruption, président de l’Observatoire de l’Union africaine chargée de la lutte anticorruption, demande aux autorités d’arrêter les vrais coupables dans cette affaire puisque toute la communauté internationale a les yeux sur nous.

Au lieu de prendre les étudiants comme cibles, comme les vauriens de la République , au lieu de tirer sur les étudiants sans armes, la police n’a qu’à réfléchir pour prévenir  les agressions ciblées contre les hommes qui œuvrent pour la consolidation de la démocratie béninoise.

Sommes-nous vraiment en sécurité quand on peut tirer sur nous à tout moment pour notre opinion, notre prise de position ou pour une  raison. Aujourd’hui, c’est Martin Assogba, demain ce sera qui ?

Source Photo: https://ow.ly/rRLHq


Le travail des enfants, une autre réalité au Bénin

En passant plus de deux semaines dans une commune du centre du Bénin, à l’entrée comme à la sortie de la commune, le constat est le même. Les enfants travaillent non comme pas des enfants, mais comme des adultes.

Les enfants âgés de sept à dix ans au lieu d’être à l’école se retrouvent dans des ateliers de soudure, de couture, de menuiserie  ou dans les champs ou encore dans les lieux de vente. Ils manipulent les mortiers comme des experts et sont champions dans les travaux domestiques.

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Le travail des enfants
Source: www.nouvellesmutations.com

Je les ai rencontrés dans le Bénin profond dans les marchés avec des paniers sur la tête en train de vendre. Ils sont les locataires des étagères ou en train d’apprendre comment vendre à côté des étagères. Des enfants qui ne connaissent pas le chemin des écoles et qui feront comme leurs parents. Ces pères qui épousent deux à cinq femmes et qui ne connaissent pas le nom de leurs enfants et qui ne peuvent pas assumer leurs responsabilités. Ces parents qui ne savent pas que l’acte de naissance est une pièce qui joue un rôle très important dans la vie d’un enfant.

Certaines organisations non gouvernementales sont plus préoccupées par les primes, les per diem et les frais de fonctionnement que par la lutte contre le travail des enfants. Les enfants qui travaillent ne sont pas forcément dans les villes, mais dans les zones enclavées et il faut des heures et des heures avant de les voir.

C’est une occasion d’interpeller les autorités à divers niveaux, de repenser la lutte contre le travail au Bénin, car l’enfant qui travaille est dans les zones reculées pas dans les villes.

Inutile de rappeler les textes protégeant les enfants au Bénin puisque les textes existent, mais le suivi de l’application de ces textes font parfois défaut même si  L’Unicef  est engagée contre le travail des enfants au Bénin

 


Béninois, il est temps de travailler et cessons de polémiquer

Depuis fort longtemps, les béninois ne font que parler de tout et de rien. Cela fait près de six mois on parle de révision de la constitution de 11 décembre 1991, de l’affaire Talon-YAYI et bien d’autres encore. L’objectivité  a déserté le forum. Et chaque politicien utilise la partie qui l’arrange pour s’adresser à son peuple (ceux qui l’écoutent).

Dans ce débat presque de monologue, les défis de développement qui nous attendent  sont énormes et mérite qu’on pense ou réfléchit maintenant. L’éducation, le transport, l’insertion ou la promotion des jeunes et la communication sont des défis immédiats qui faut relever.

Au 21ème  siècle les élèves, les écoliers  continuent de faire des cours dans des apatam, sous les arbres et sont exposés à toutes les intempéries (vent, pluie, chaleur)  de la nature. Ceci doit donner de l’insomnie à nos hommes politiques toutes tendances confondues.

L’état des routes doivent nous préoccuper mais si des efforts sont et continuent d’être faits dans ce sens. En connaissant d’où venait Rwandais avec son génocide, nous, béninois, ne peuvent pas se comparer à eux. La ville comme Kigali en matière de route n’est pas d’égale avec n’importe quelle ville du Benin.

Il est temps de travailler maintenant puisse que nous sommes classés parmi les pays les plus pauvres de la planète. Ceci doit être le souci de chaque citoyen. Nous ne devons pas attendre de notre pays mais nous devons apporter quelques de plus à la construction de notre pays.

Depuis des années où nous faisons la guerre de personne, les débats de personnes et que nous versons dans la passion qu’est-ce que cela nous a-t-il apporté dans ce pays ? La division entre les fils du même pays, de la même région, de la même localité de notre pays. Les mouvances  pensent et croient que le pouvoir est éternel tandis que les opposants se sentent marginalisés. Et on assiste à un débat de sous et de fou.

Au moment où nous faisons de la politique du fou, les autres pays même enclavés pensent le développement de leur pays et construisent leur pays ? Le cas du Rwandais est très frappant en matière du niveau de développement.

 Jean Philbert Nsengimana , The Minister of Youth and Information Communication Technology (ICT), of Rwanda
Jean Philbert Nsengimana , The Minister of Youth and Information Communication Technology (ICT), of Rwanda
Dans les orientations politiques, l’état Rwandais  a fait l’option de créer 20000 emplois de jeunes grâce aux Tics et l’agriculture. Les facilités sont données aux jeunes de créer, d’inventer et d’innover en application des Tics dans l’agriculture par exemple. L’Etat se charge lui-même de faire la promotion de ses jeunes à  n’importe quelle occasion. L’exemple palpable de promotion de la jeunesse rwandaise est la compétition Hackathon  organisée au cours de la conférence internationale ICT4Ag, le tremplin digitale de l’agriculture inclusive tenue le 4 au 8 novembre 2013 à Kigali .Mais où en somme nous au Benin ? Quelles sont nos politiques de la promotion jeunesse à l’interne et externe ?Parlons même de la propreté de nos villes économiques. Je ne vais décrire, par respect pour mon pays, l’état de nos villes, Cotonou, Porto Novo et Parakou mais je vais nous exhorter à s’inspirer des politiques des autres pays comme le Rwanda pour maintenir nos villes propres et  attractives. Les travaux communautaires de nettoyage sont nécessaires dans ce sens. Le Béninois doit cultiver la culture du Bénévolat. Il va du développement de notre pays.

source photo: https://ow.ly/qJ30l


Le mouvement Mercredi rouge au Bénin : les tenants et les aboutissants

Depuis la fin du régime marxiste-léniniste en 1989, le Bénin possède une image très forte de pays démocratique dans toute l’Afrique subsaharienne, le pays est en effet un des pionniers du multipartisme africain.
L’un des sujets de l’actualité depuis le mois de juin 2013 au Bénin est la révision de la Constitution. De l’objectivité à la subjectivité, de la passion au réalisme, le sujet passionne et chacun y va de son côté dans un dialogue de sourds.
Pour protester contre la révision de la Constitution jugée « opportuniste » par certaines organisations de la société civile, en l’occurrence Alternative citoyen, des syndicalistes, des membres de l’opposition  ont initié un mouvement Mercredi rouge. Il s’agit de quoi en réalité ? Pour suivre le mouvement, il faut ajouter du « rouge » à son habillement. Une chemise, un T-shirt, un foulard, une casquette… Tout est autorisé. L’essentiel est d’afficher sa position contre le régime de la terreur, des scandalesPhoto des manifestantes du mouvement mercredi rouge et du passage en force. « Mercredi rouge » est un nouveau concept qui donne la possibilité aux citoyens qui sont contre la révision, de s’afficher, de s’organiser et d’aller contre les griots « révisionnistes ». Le rouge est avant tout symbole du courage, c’est l’une des couleurs présentes sur le drapeau du Bénin. C’est davantage la couleur de la colère, une façon de dénoncer un régime qui s’accroche au pouvoir et qui tente de berner sa population.
Les mots d’ordre  de ce mouvement  se résument en quelques slogans:
• NON à la révision opportuniste de notre Constitution ;
• NON à l’inféodation des institutions de l’État ;
• NON à la confiscation des organes de presse publics ;
• NON à un seul homme qui se tient en travers des décisions de Justice ;
• NON à l’ensevelissement des crimes de toutes natures ;
• NON au régionalisme, au tribalisme et au népotisme ;

Loin d’être un simple mouvement de protestation, ce mouvement est devenu un bec noir pour les autorités locales et centrales qui le perçoivent comme un trouble à l’ordre public. Des arrestations des membres dans plusieurs communes, présentés aux procureurs de la République et puis relâchés, des assignations à domicile des organisateurs pendant la fête de l’indépendance, des interdictions de marches pacifiques, voilà les moyens trouvés pour le gouvernement en place pour étouffer le mouvement.
Mieux, plusieurs actes ont été posés pour discréditer le mouvement.

Ainsi le magasine Jeune Afrique no 2746 du 25 au 31 août 2013 révèle que « La création soudaine au Bénin du Mercredi rouge, farouchement hostile au projet de réforme  de la Constitution, ne doit rien au hasard. L’un de ses principaux dirigeants, Joseph Djogbenou, n’est autre que l’avocat de Talon, l’homme d’affaires poursuivi pour tentative d’empoisonnement contre le chef de l’Etat, Boni Yayi, en octobre 2012. Pour le pouvoir, le scénario brandi par le Mercredi rouge – la réforme  de la Constitution permettrait au président (lequel effectue, aux termes de l’actuelle Loi fondamentale, son second et dernier mandat) de se représenter en 2016 en passant à une nouvelle République – est un écran de fumée. La raison réelle de cette opposition concerne plutôt l’une des dispositions de la réforme : l’imprescriptibilité des crimes économiques. Or, Patrice Talon est également visé par sept plaintes économiques, notamment dans le secteur du coton et sur le programme de vérification des importations (PVI) au port de Cotonou.» En d’autres termes, c’est Patrice Talon qui est l’investigateur de ce mouvement. Voilà en  quelques lignes la perception des défenseurs du régime en place au Bénin du mouvement Mercredi rouge.
Mais quelles sont en réalité les raisons qui justifient la révision de la Constitution béninoise ?
Les raisons, selon le gouvernement béninois, qui ont nécessité la démarche de la révision de notre loi fondamentale restent toujours d’actualité et visent à asseoir dans notre nation l’Etat de droit et une •démocratie renforcée sur des bases saines et solides pour un développement économique durable de notre pays. Il s’agit de :

• la création et  la constitutionnalisation de la Cour des comptes;

• la constitutionnalisation de la Commission autonome électorale nationale ;

• l’imprescriptibilité des crimes économiques dans le cadre de la moralisation de la vie publique et de la lutte contre la corruption engagée dans notre pays depuis avril 2006.

Par ailleurs certains points jugés « cardinaux et intouchables » par la Conférence nationale des forces vives de la nation de février 1990 et considérés comme le socle de notre Constitution sont maintenus dans le projet de la révision de la révision. Il s’agit de : l’état de droit, la démocratie libérale; la forme républicaine de l’Etat; le multipartisme intégral; la nature présidentielle du régime; la limitation du mandat du président de la République; l’âge des candidats à l’élection du président de la République. Face à ces arguments du gouvernement, les antirévisionnistes estiment que les raisons évoquées par le gouvernement ne tiennent pas. En ce sens que la Commission électorale nationale autonome (Céna) est déjà permanente et est contenue dans la loi électorale votée par le Parlement. Aussi l’imprescriptibilité des crimes économiques est contenue dans la loi portant lutte contre la corruption en République du Bénin. Quant au troisième argument, la création et  la constitutionnalisation de la Cour des comptes, un amendement à la Constitution suffit. Ils estiment que les raisons de la révision sont ailleurs : réviser la Constitution pour briguer un nouveau mandat en 2016. Ce que nie le gouvernement, car le chef de l’Etat n’a pas cessé de proclamer sa bonne foi. Partout il passe, devant le Pape Benoît XVI, devant le président Obama, devant le secrétaire des Nations unies et bien d’autres éminentes personnalités.
Pa ailleurs, les antirévisionnistes n’ont pas confiance aux propos du gouvernement puisque ce dernier ne tient jamais sa parole selon eux. Les deux camps entretiennent un dialogue de sourds . Du mouvement Mercredi rouge pour les antirévisionnistes aux mouvements Lundi vert et Vendredi blanc pour les révisionnistes, le peuple a faim et attend qu’on lui donne à manger. Nous n’avons qu’une seule envie, que les uns et les autres s’assoient et discutent, car le pays appartient à nous.

A suivre dans l’article suivant : mouvement Mercredi rouge : du bruit vers l’invisibilité

source photo: https://infobenin.over-blog.com