Ruyange Jean-Fraterne

Festival du Cinéma à Goma : L’éveil de la conscience par l’art

Le Congo International Film Festival, CIFF en abrégé, s’est tenu à Goma, en République Démocratique du Congo du 08 au 16 Juillet 2017. Il a alterné chaque jour des projections des films vecteurs de valeurs congolaises et africaines en vue de conscientiser la population locale sur les potentialités qu’elle regorge.

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Un débat autour du feu lors du CIFF

Par Jean-Fraterne Ruyange

C’est possible

Déjà à sa douzième édition, le CIFF qui est le plus grand festival de film en RDC a accueillit, pendant 09 jours plus de 14 000 personnes à Goma. Avec plus d’enthousiasme et d’engagement, cinéastes et cinéphiles ont vibré au rythme du meilleur de l’art.

« C’est possible, non parce que nous chantons ce slogan, mais parce qu’il y a des Congolais conscients travaillant jour et nuit dans tous les domaines de la vie pour que ce rêve devienne réalité. » A déclaré Petna Ndaliko Katondolo, directeur artistique du CIFF.

Un thème engagé, « C’est possible », visant à assurer tout un chacun des citoyens congolais sur l’espoir de reconstruire et revivre la paix après la kyrielle des guerres qui déchire le pays depuis plusieurs décennies.

A l’école du positivisme

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Un peu de la musique pour relaxer le festival

En plus de son coté formateur qui met à la disposition des artistes locaux des panels d’apprentissage et de renforcement des capacités animés par des professionnels aguerris(Quentin Noirfalisse, Carlo Ontai, Amelia Umuhire), le CIFF propulse aussi une industrie de cinéma dont l’objectif est de rentabiliser les métiers cinématographiques et contribuer de ce fait au PIB du pays.

Conçu conformément aux idéaux de Yolé!Africa, une école d’art prônant l’image positive de la RDC et de l’Afrique, au #CIFF2017 ont défilé des films montrant l’image d’un Congo positif, un Congo fort, un Congo qui réussit.

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Projection au Congo International Film Festival

C’est autours des ateliers de formations, débats et spectacles que les jeunes ont appris à developper une pensée critique qui incite à mettre en avant les intérêts de la communauté. Ainsi, le CIFF se fixe pour objectif « Éveiller la conscience à travers le cinéma ».

 


Le background des maisons de gardiennage à Goma

Ces cinq dernières années, la ville de Goma a assisté à la prolifération des maisons des gardiennages. Derrière cette image imposante de veiller à la sécurité des biens et des personnes au sein de la ville, se cache des vérités aussi alarmantes que révoltantes.

Un agent de gardiennage​

Par Jean-Fraterne Ruyange

L’inefficacité des forces de l’ordre

L’armée et la police congolaise ne sont pas bien réputées en ce qui concerne la protection des biens et des personnes dans la ville de Goma. Dans le chef de la population, elles sont les plus redoutables des prédateurs qui perturbent sa vie paisible. Une légion d’actes illustrant cette affirmation peut vous être donnée même par le plus aliéné des habitants de Goma.

Nous n’y revenons pas ici pour vous épargner une litanie des faits aussi macabres que révoltants comme celui qui a vu le jour dernièrement sur le site du festival Amani où nous avons assisté au meurtre commis sur artiste par un agent de la police. Impossible de leur faire confiance.

Un asile contre le chômage ou l’irresponsabilité de l’Etat ?

La quasi-absence de l’Etat dans le secteur de création de l’emploi expliquerait aussi cette prolifération des maisons de gardiennages. ( 50 000 emplois créés chaque année en RDC entre 2011 et 2015, à vérifier) C’est en effet un moyen pour quelques hommes d’affaires d’investir dans le désespoir des jeunes chômeurs désœuvrés qui se retrouvent sans emploi après l’obtention de leurs diplômes. C’est comme si ce job remplissait à un certain niveau le rôle de l’Etat, malheureusement au détriment de la jeunesse qui s’y emploie.

Ce business qui devait assurer la survie de ces jeunes sans emploi s’avère être de plus en plus un terrain d’exploitation et de manipulation. Alors que les patrons (les grands bosses) de ces maisons gardiennes perçoivent une somme consistante auprès des clients, ils ne paie, cependant, aux gardiens que par une somme modique très en-dessous du SMIC, ne leur permettant pas de ce fait de pouvoir lier les deux bouts du mois.

La sacralisation d’une bassesse d’esprit

Nul n’est sans ignorer qu’il n’y a pas trop longtemps, dans la ville de Goma, ce métier de gardiennage était réservé aux personnes de troisième âge, communément appelés « Zamu » qui n’ont pas encore la force et les atouts nécessaires pour s’employer à autre chose.
Remarquons cependant qu’ils se sont retrouvés, actuellement, sans emploi suite au gardiennage qui apporte du sang neuf, prétendu vigoureux, dans le secteur.Actuellement ce sont des jeunes, et qui plus est diplômés, qui sont réduits aux « Zamu ». Il semblerait même que la détention d’un diplôme de licence soit devenue un des critères pour être admis dans ce service. Et comme dans tous les autres secteurs de la vie, d’ailleurs, ce ne sont même pas tous les jeunes diplômés qui accèdent à ce job. Le critère de sélection basé sur le tribalisme y impose aussi son véto.


La magie de mon premier baiser

On en parle beaucoup mais tout ce que je sais à ce sujet c’est que le premier baiser est réputé « romantique ». Les expériences, les souvenirs, la nostalgie du premier baiser varient d’une personne à une autre mais gardent toujours une chose en commun : Un coté spécial. Celui du mien semble encore plus spécial.

Tombé sous le charme

Je m’en souviens comme si c’était juste hier. Je revois pétiller sur son visage luisant un regard d’ange et un sourire qui a toutes les couleurs. J’avais l’impression qu’un arc-en-ciel auréolait ses lèvres. Et puis, sa voix caressante, mon coeur en demeure frissonnant depuis ce jour là.

Sur ses lèvres se distillait du miel, au fil de ses cheveux ruisselait de l’or, mon regard ne restait rivé qu’à ses gestes qui lui donner l’air de la madone. Je n’en doute une seule fois, elle était la réincarnation de la mère du Christ. – Que les cieux me pardonnent si je blasphème. –

Quel moment inoubliable, quelle chaleur pour ces trop courts instants ! L’extase inondait mon âme, mon coeur était en feu. Je l’ai pris par les hanches, je l’ai serrée tout contre moi et je l’ai susurré à l’oreille :

Tu es la rime de ma poésie

Tu es le sel de ma vie

La raison de ma folie

Et le charme s’est rompu

J’étais à deux doigts, ou, disons mieux, à deux lèvres, de ses lèvres quand je l’ai vu fermer les yeux. Elle s’apprêter à sentir mes lèvres se poser sur les siennes et on était tous deux dans un élan de passion. Je l’avais déjà conquis, j’en étais sur car elle se laissait faire et obtempérait devant les caprices et les désirs de mon empressement.

Et, enfin, ce fut le moment le plus agaçant, j’ai ouvert les yeux et elle n’était plus là. Je voulu l’appelé, crié son nom mais je ne connaissais même pas son nom. Je l’ai cherché tout au tour de moi mais je ne l’ai pas retrouvé, elle s’était envolée.

Je n’ai pas eu l’occasion de mordre ses lèvres malgré ces instants de bonheur partagé, elle ne m’a laissé aucune piste pour pouvoir courir à sa rechercher. Dans la détresse de ma solitude soudaine c’est mes draps qui me réchauffaient.

Je n’en revenais pas de ce coup dur, je me sentais abattu et c’est lorsque j’ai trouvé le confort que j’espérais auprès de mon oreiller que je me suis rendu compte que tout cela n’était qu’un rêve. Oh! non. Mon premier baiser n’était donc qu’une chimère.

Par Jean-Fraterne Ruyange


RDC : L’indépendance agonise, les internautes humorisent !

Le 57ème anniversaire de l’indépendance de la RDC a été un peu particulier. C’est sur la toile qu’elle a élu domicile depuis que le président de la République a annoncé son annulation dans un communiqué qui continue à faire vibrer la toile sous un ton humoristique.

J’ai voulu écrire quelque chose au lendemain du 30 Juin, date à laquelle nous commémorons l’anniversaire de l’accession de notre pays à l’indépendance mais la mauvaise qualité de ma connexion ne m’a pas permis d’intégrer des publications Facebook et tweets dont j’avais besoin. Du coup, j’ai laissé tombé. Cependant, vu l’ampleur que continue à prendre l’humour lié à cet incident, je reviens sur mon article.

Comment est né ce drame ?

Depuis notre accession à l’indépendance le 30 Juin 1960, nous  commémorons en République Démocratique du Congo, chaque année, ce « Jour sacré », à en croire notre hymne nationale. Son ambiance est devenu quasi traditionnelle : La fanfare, le défilé de l’armée et la police, le message du président de la République,…

Cette année, l’ambiance de cette journée mémorable s’est retrouvée obsolète suite à un message dans laquelle le président Joseph Kabila a fait savoir qu’il ne pourra pas tenir son discours pour des raisons de santé.

L’opposition congolaise n’a pas digéré cette attitude et l’a interprété sous diverses angles de vue.

Molière impliqué dans la maladie de Kabila ?

Mis à part ces déclarations des politiciens congolais, la couverture du « Malade imaginaire » a été repris par plusieurs internautes accusant le président Kabila de s’être inspiré de la célèbre scène de Molière. L’inspiration des internautes est allée plus loin et je me demandes si c’est en vue de chercher de précision sur la maladie dont il est question qu’ils ont détourner le sens du message du président, s’ils voulaient en venir à autre chose ou si c’est pour jeter de l’huile au feu.

L’humour au rendez-vous

L’ambiance traditionnel de la journée de l’indépendance ayant avorté, les internautes se sont tournés vers l’humour pour interpréter ce geste inédit du chef de l’Etat.

Par Jean-Fraterne Ruyange


Deux choses à ne pas confondre à la « Rumba congolaise »

La musique, la danse et la sape sont les termes-clés pour décrire un Congolais à l’étranger. La popularité et l’influence de la rumba congolaise dans le monde fait que tout Congolais se prétend musicien. Cela est dû au fait que les gens réduisent  ce genre musicale à certains aspects auquel il est lié.

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Koffi Olomide, adepte de la Sape et chanteur de la Rumba congolaise

Par Jean-Fraterne Ruyange

La rumba congolaise est un genre musical qui s’est implanté au Congo sous l’influence de la rumba cubaine. En effet, la transplantation de cette dernière dans notre pays est intervenue vers les années 1930 suite aux échanges entre les caraïbes et l’Afrique.

Elle se chante en lingala par les adeptes de la sape, la plupart du temps. La distinction est donc assez nette entre ces trois chose, notamment la rumba, un genre musical, le lingala, une langue, et la  sape, un courant. L’une ne peut être prise à la place de l’autre. Comprenons alors ces deux dernières :

1. Le lingala

La question du genre « Tu es Congolais ? Tu connais donc le lingala ? Chante-moi un peu s’il te plait…» m’est revenue à maintes reprises. Ceux qui maîtrisent moins le Congo pensent que le lingala est un genre musical. Le lingala c’est plutôt une langue des quatre langues nationales de la République Démocratique du Congo. Si à l’étranger les Congolais sont identifiés à partir du lingala c’est parce qu’elle est la langue de l’armée de notre pays mais aussi de la rumba congolaise, comme c’est de cela dont il s’agit ici.

Cependant, le lingala n’est même pas la langue la plus parlée du pays. Il vient en quatrième position, derrière le Français, qui est la langue nationale de la RDC, le Kiswahili et le Tshiluba. Cela n’empêche pas les Congolais qui ne parlent pas cette langue de s’accrocher à la rumba.

2. La sape

La sape en français renvoie à la mode ou à l’apparence vestimentaire. Chez les Congolais, c’est aussi une société – Société des Ambianceurs et des Personnes Élégantes -. Le courant des sapologues congolais remonte au sixième siècle et est proche du dandysme de l’Angleterre. C’est le même souci de paraître animant les sapeurs qui est présent chez les musiciens de la rumba.

Il est considéré que cette pratique a été copié auprès des colons par les indigènes africains qui voulaient s’intégrer dans leur cercle. Depuis lors, pour musiciens ou citoyen lambda, la sape occupe une place de choix. Elle fait partie intégrante de la culture congolaise. Elle est présente même sur la scène politique du pays. Si les musiciens de la rumba congolaise sont les adeptes de la sape les plus connus, tous les sapeurs ne sont pas musiciens. La sape n’est donc pas un mode de vie musicale.


Cette pauvre vieille

Mon premier poème sur mondoblog est un appel  que je lance à tous les jeunes qui me liront à offrir leur écoute et leur attention à nos vieux parents. Jeprofite donc de la journée mondiale de lutte contre la maltraitance des personnes âgées, célébrée chaque 15 Juin,  pour rappeler que le plus beau cadeau que nous pouvons leur offrir c’est un peu de notre temps; après tous les efforts qu’ils ont consentis pour faire de nous ces hommes et ces femmes que nous sommes devenus.

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Une vielle femme devant sa case

Par Jean-Fraterne Ruyange

Cette pauvre vieille, cette exploitée

Mettait en toi son espérance

Tu n’eus pour lui qu’indifférence

À peine était-elle écoutée

Cette pauvre vieille spoliée !

hghghghghjgjkgjkhgshjkgjhkgghghghgh

Elle te racontait sa souffrance

Ses ennuis, sesdifficultés

Attendant aide et délivrance

Pourquoi l’as-tu tant rejetée

Cette pauvre femme embarrassée ?

Elle cherchait dans son ignorance

Auprès de toi la vérité

Tu trouvas longue sa séquence

Et son refrain trop répété

Tu fus bien dur en réalité !

Au plus fort de son indigence

Tu l’as un peu, sans doute, aidé

Elle était toute reconnaissante

Sans que tu l’eusses mérité

Tu fus bien dur en vérité !

Son vieux mari, infirme et sourd

Et son frère, ivrogne buté

Lui rendaient le quotidien assez lourd

Le vin n’était jamais cuvé

De ce fils, ivrogne obstiné.

Elle-même, il faut le reconnaitre

Etait bien pénible parfois

Elle n’en faisait de vous mettre

Le même disque chaque fois

Qu’elle était pénible quelque fois !

Ses visites devinrent rares

L’âge et la maladie aidant

Son mari eut un violent cancer

Et s’en alla subitement

Solitude et misère aidant.

 Un jour on t’apprit qu’elle-même

Ne viendrait plus te déranger

Le Seigneur, pour sa paix suprême

Etait descendu la chercher

Plus elle ne viendrait te déranger.

Son pauvre souvenir te hante

Et vient souvent te visiter

Son âme désormais contente

N’a plus rien à te demander

Lorsqu’elle vient te visiter.

Implore toi-même indulgence

Que le Seigneur te prenne en pitié

Pour l’avoir, dans son indulgence

Aidée seulement à moitié

Que le Seigneur te prenne en pitié !


Policier Chance Kitsa Idi Assan, la mort d’un héro à Goma

La ville de Goma loue les mérites de Chance Kitsa Idi Assan, un policier exceptionnel, tué par des bandits armés qui tentaient de dévaliser une agence de mobile-banking dans le quartier Kasika. Le caporal Chance Kitsa, alias Idi Assan, est mort dans l’exercice de ses fonctions après avoir sauvé la vie du propriétaire de l’agence.

Le film de l’événement

Samedi 3 juin, fin d’après-midi. Cinq bandits armés attaquent une maison de service de mobile-banking dans la ville de Goma. Trois assaillants pénètrent dans l’agence, tandis que les deux autres restent dehors et tirent en l’air pour tenir la population à distance. Le policier Kitsa est à son poste à 20 mètres. Vite, il vole au secours d’une personne touchée par une balle. Chance Kitsa Idi Assan tire et réussit à tuer trois des assaillants. Un quatrième malheureusement touche le vaillant policier qui tombe. Ce bandit sera tué par la population en colère, témoin de la bravoure du policier. Le cinquième parvient à s’enfuir.

Idi Assan le policier est alors transporté d’urgence à l’hôpital, mais il ne survivra pas. Le propriétaire de l’agence, lui, aura la vie sauve. Sans peur face au péril, caporal Chance Kitsa, alias Idi Assan, a donné sa vie pour protéger l’agence et son propriétaire. La mort d’un héro que les habitants de Goma n’oublieront jamais.

Sa mort, tout un message

Quelques minutes après les faits, les réseaux sociaux s’enflamment et partagent les images de bravoure du policier. À Goma, les relations entre policiers et civils ont rarement été bonnes. Mais l’acte d’Idi Assan a changé la perception de la population en quelques minutes seulement. C’est une ville de Goma désormais unie qui s’est levée comme un seul homme pour rendre hommage à ce brave agent de l’ordre.

Les blogueurs et influenceurs de Goma ont décidé de lancer une campagne de sensibilisation pour venir en aide à sa famille, mais aussi pour immortaliser sa grandeur d’âme. Les notables du Nord-Kivu, plaident pour que le président de la République élève Idi Assan au grade de capitaine à titre posthume. Déjà lundi, lors du défilé hebdomadaire, le général Vital Awashango, numéro 1 de la police du Nord-Kivu, a honoré ce policier et promis de le décorer pour sa bravoure en l’élevant à un rang plus élevé au nom du commissaire général de la Police nationale congolaise.

 

Sa mort devrait inspirer d’autres policiers et agents de sécurité et leur rappeler leur mission : celle de protéger la population et ses biens. C’est également un message aux habitants de Goma, qui devraient faire confiance aux hommes en uniformes. La photo de Idi Assan est sur les profils des réseaux sociaux de milliers de Congolais, même au delà de Goma. Le héros a été enterré mercredi 7 juin 2017.

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RDC : Des sanctions contre une meute insensible, ça ne changera rien !

L’union Européenne inflige des sanctions aux cadres politico-militaires de la RDC. Entre autre le gel de leurs biens, ils ne pourront pas se déplacer dans l’espace Schengen. Est-ce vraiment là des sanctions qu’il faut aux auteurs de tant des violences et violations de Droit de l’homme au pays ? Est-ce une solution pour la sortie  de l’impasse politique de Kinshasa ? Ces questions n’ont vraiment rien avoir avec l’alternatif que je crois impératif.

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Le porte-parole du gouvernement de la RDC ciblé aussi par les sanctions de l’UE

Par Jean-Fraterne Ruyange

Bien, je vais être directe, pas besoin de passer par une litanie d’idées ou développer un tas des théories.  La crise congolaise se résume en une et unique chose : Le manque de douceur au sein du gouvernement. En d’autres termes, l’exclusion de la femme dans cet organe. Je ne viens pas défendre les droits de la femme ni la promouvoir mais montrer combien son implication est incontournable dans l’éradication de la crise qu’encoure notre pays en ces moments. Ce n’est pas le mois de la femme, je sais, mais ce n’est pas en hurlant pendant les 31 jours du mois de Mars que la condition féminine pourra s’améliorer et arriver à l’égalité 50-50 que nous espérons. Cette lutte doit être quotidienne.

Différence entre l’homme et la femme chez les Africains

En RDC particulièrement et en Afrique en général, la femme représente la douceur, la tendresse, l’affection, pour ne pas dire l’amour, l’honnêteté, la charité, la loyauté et surtout la bienveillance. L’homme cependant est le symbole de l’avidité, l’égoïsme, la brutalité et la dureté. Je pense que cela soit valable pour le reste du monde aussi.  Je suis aussi un homme et je dis cela en tout état de conscience. J’espère aussi que les objections à ce niveau n’auront pas assez d’ampleur.

La nation a donc besoin de ces qualités féminines pour éviter et lutter contre la déraison des hommes. Malheureusement, ces trésors sont inexploité, les femmes congolaises sont dans l’inaction, et garde au fond d’elles tous leurs atouts. C’est un peu comme une épée dans son fourreau, elle n’est d’aucune utilité.

Si éduquer la femme c’est éduquer la nation, comme le prétend le poète égyptien Ahmed CHAOUKI, promouvoir la femme ne serait pas édifier et développer la nation?

Des sanctions ?

Maintenant que nous venons de voir cette différence entre l’homme et la femme, revenons à nos « sanctions ».

A mon entendement, les sanctions politiques ne sont pas vraiment ce qu’on peut appeler sanction. Je me souviens, quand j’étais encore à l’école secondaire, les sanctions consistaient à une exclusion de 3 jours à une semaine. On pouvait aussi nous soumettre à certains travaux comme le nettoyage des locaux scolaires ou des lieux d’aisance.

Quant à nos politiciens, ils vont rester en fonction sauf qu’ils ne pourront pas se déplacer dans l’espace Schengen. Qu’est-ce que ça change ? Dire que leurs biens dans cet espace seront gelés, qu’en sera-t-il de ceux qui n’en ont pas là-bas? C’est peut-être parce que je ne connais rien de la politique mais je ne trouve aucun caractère répressif dans ces sanctions. Les sanctions ont été prises, puis seront levées, et après ?

L’impératif

Comme je l’ai dit un peu haut, nous ne devons rien espérer d’un gouvernement sans douceur. Il faut une dose de douceur dans la politique congolaise pour que renaisse l’espoir. En prenant en exemple nos trois derniers gouvernements, nous avons eu d’abord 7 femmes sur 47 membres puis 8 sur 67 et en fin, actuellement,  6 sur 59. Une représentation simplement alarmante.

Nous avons vécu une alternance de trois gouvernement dans un intervalle de six mois en RDC, mais toujours pas de changement. Cela peut s’expliquer par le fait que ce sont toujours des hommes qui s’y cramponnent et s’en procure la part du lion. Le soleil du chaos brillera à son zénith tant qu’il pourra, ils s’en passeront parce qu’ils leur manque de la douceur, de la féminité.

Si l’Union Européenne discrédite Bruno Tshibala et attend la nomination d’un nouveau premier ministre, il faudra que ça soit une femme pour que les Congolais puissent afin espérer voir l’organisation des élections.

Vu l’allure où vont les choses en RDC, s’il faudra une transition, je me joins à l’opposition qui le voudrait bien sans Joseph Kabila, pour qu’une femme tienne la présidence aussi.  Vous vous demandez du coup si au Congo nous avons des femmes capables d’assumer ces postes à la tête de l’Etat. Et oui, nous en avons. Les mondoblogueurs Chantal Faida et Gaius Kowene avaient établi une liste des femmes présidentiables en RDC. Elles ne sont pas que 10. La deuxième partie de cette liste nous en dira d’avantage, et j’espère y trouver aussi le nom de Chantal Faida car elle me mérite bien.

Autrement-dit, toutes les sanctions, les dialogues, consultations et que sais-je encore ne serviront à rien. Il faut de la douceur pour désamorcer l’impasse politique de Kinshasa.


A Goma, la séduction en ligne et le harcèlement des jeunes filles sur Facebook

Récemment, un confrère de Habari RDC a écrit sur les inconvénients des mariages contractés sur Facebook, en République Démocratique du Congo (RDC). Lire son article m’a donné envie de savoir comment les gens parvenaient à tisser des liens amicaux via des réseaux sociaux, jusqu’à vivre des relations d’amour virtuelles, se soldant parfois par le mariage. Il existe même des astuces pour guider les sociaux-séducteurs. S’il y a bien quelques exemples de relations qui marchent, la séduction en ligne est, cependant, mal perçue par bon nombre des filles.

Cupidon a rejoint Facebook

Facebook ne comble pas seulement la distance entre des personnes qui se connaissent, il ouvre aussi des possibilités de nouvelles relations. Qu’il s’agisse de personnes vivant dans un même pays ou dans des pays différents, voire sur des continents différents. Il a même trouvé un « mot stratégique » pour qualifier les followers en les appelant amis.

Les rencontres virtuelles sur Facebook permettent aux « amis » de se suivre, de se parler, de se saluer, de partager de nouvelles informations, des photos ou encore des images. Elles permettent aussi aux gens de se connaitre et se découvrir pour des raisons très diverses. Les raisons sentimentales en font partie, elle sont donc aussi au rendez-vous. Comme l’a chanté Lara Fabian dans sa chanson Les amoureux de l’an 2000 :  « les battements de cœur se transmettent par ordinateur ». Cupidon a élu domicile sur la toile. Le clavier de l’ordi a remplacé son arc et l’internet ses flèches. Et comme toujours, quand il rate sa cible, les plaintes sont inévitables.

Selon une série d’articles de l’Express, dans la plupart des cas, le harcèlement sur les réseaux sociaux est la résultante d’une séduction qui a mal tourné (mis à part les cas de moqueries et le chantage). Ce phénomène s’accentue avec le développement du numérique et plusieurs cas négatifs sont tus, surtout en Afrique, souvent parce-que les victimes ne veulent pas parler, quant aux influenceurs, ils ne s’en préoccupent quasiment pas.

Séduction ou harcèlement ?

J’ai écouté les différents points de vue des amies que j’ai  consulté à ce sujet, mais au final je n’ai pas su prendre position. Pour certaines, favorables à la cyber-séduction, il n’y a rien de mal à se taper un ami, un copain ou un fiancé en ligne, et ce, dans la mesure où il y a une chance que ça marche ! Pour d’autres, cette pratique est loin des contes de fées où elles voudraient plonger. Facebook étouffe le romantisme car, pour ces dernières, une vraie relation amoureuse doit naître d’un coup de foudre : un regard charmant, un sourire séduisant… ou quelque chose du genre.
Pour elles, quelqu’un qui prétend t’aimer alors qu’il ne t’a jamais rencontré est suspect, c’est à priori mal intentionné. Du coup, elles sont hostiles à ce genre de rencontre, virtuelle au départ. En les écoutant, elles sont unanimes sur un bon nombre de points qu’elles critiquent car elles en sont victimes : « des avances incessantes de la part d’ inconnus, des messages indésirables et aberrants comme, par exemple, des photos ou film XXX, des publications impropres sur leur compte… la plupart avouent que ces inconnus solliciteraient aussi des photos où elles sont nues.

Celle qui m’a le plus étonné considère comme loosers et froussards tous ces mecs qui s’adonnent à la séduction en ligne. Pour cette amie, « ce sont des gars en crise de confiance qui passent par Facebook pour séduire. Et lorsque ça ne marche pas comme ils l’auraient voulu, ils se transforment en obstinés qu’ils ne sont pas forcément en réalité. »

Maintenant, les gars, vous êtes prévenus !  Revoyez vos tactiques de drague.


La légende des mines de Walikale

Cette légende, jusqu’avant-hier, je ne la connaissais vraiment pas. J’en n’avais jamais entendu parler ni raconter. Il se trouve que tous les griots que j’avais rencontrés avant en étaient moins informés. Cependant, ce n’est que suite à la mort d’un oncle, paix à son âme, que j’ai découvert cette légende sur les minerais de Walikale, juste hier.

Mines de Walikale
Photo : Monusco

Par Jean-Fraterne Ruyange

Une drôle de légende

Dès qu’elle est tombée à mes oreilles, elle a excité ma curiosité qu’il fallait à tout prix que je découvre comment elle est née. Comme un endroit de deuil est un endroit de regroupement, les causeries sur des sujets suscitant la curiosité y naissent très souvent. Le plus sensé pour moi a été alors de m’improviser dans une étrange discussion sur des personnes qui auraient des pierres précieuses dans leur corps. Après une suite des questions que j’ai posé là-dessus, c’est quelque chose d’incroyable qui m’a été raconté :

« Travailler longtemps dans les mines change l’anatomie des hommes, les os du squelette se transforment en minerais. »

Voilà ce que dit cette légende. Mais comment les gens ont-ils pu arriver à cette conclusion  chimérique ?

La mort au centre de cette légende

Selon ce qui m’a été raconté, cette légende ne date vraiment pas de très longtemps. Elle serait née entre les années 1980 et 1990 et continu à faire mouche jusqu’à présent. Elle est née en réponse à un phénomène inquiétant qui s’observe dans les mines de ce territoire du Nord-Kivu, une des 26 provinces de la RDC.

En effet, tous les hommes qui vont s’engager dans l’exploitation des minerais à Walikale ne reviennent plus. Ils y meurent, si pas tous, en grande partie vraiment. C’est ainsi que la légende dit :

« Ces hommes qui travaillent dans les mines de Walikale n’ont pas d’os. En vivant dans les mines, leur corps se métamorphose et leurs os deviennent aussi des minerais. C’est ce qui fait qu’ils se sentent liés à cette vie-là et qu’ils ne peuvent faire marche arrière, aller retrouver leur famille ou revenir à leur vie d’avant. Quand ils meurent, ils sont enterrés dans les mêmes mines et dès que leurs corps se décomposent, ils laissent place aux nouveaux minerais»

Le géo-scandalisant

Oui, c’est vraiment scandalisant que de voir d’une personne partie depuis plus de 10 ans ne revenir qu’une nouvelle annonçant sa mort. Un deuil sans dépouille, une femme veuve, des enfants orphelins, voilà le vrai scandale familial que produisent nos minerais. Si la RDC est qualifié de scandale géographique, Walikale quand à lui est un scandalisant familial. Je me demande comment ces hommes peuvent avoir des mains libres et fortes pour extraire des minerais mais pas suffisamment libres pour en jouir avec leurs familles. Bien d’autres scènes obscènes liées à l’exploitation des minerais à l’Est de la RDC sont illustrées dans le film « Du Sang dans nos portables ». Même si cette légende ne s’écarte pas trop du mode exogène de formation des minerais, une question perdure : entre les mines et les hommes, qui exploite qui ?

Et la légende continue…


RDC : La carte d’électeur, sésame des adolescents de Goma

Dans mon pays, la RDC, tout se passe à l’envers. Ici il n’y a jamais des règles claires pour tout. Si dans le monde entier on s’inscrit sur les fiches électorales pour participer aux élections, j’ai remarqué que les jeunes de mon pays le font plutôt parce qu’ils aiment bien le Rwanda, notre petit voisin bien attrayant.

Serena hôtel
Plage de l’hôtel Serena au Rwanda. Ph : Serena hôtel

Par Jean-Fraterne Ruyange

Le Rwanda, un petit paradis à la frontière Est de la RDC

Malgré sa superficie insignifiante, le Rwanda a atteint un standard de développement avancé. En la matière mon pays ne peut rivaliser avec ce vaillant petit voisin. Notre grand Congo, le géo scandale africain, le pays-continent, – oui, nous nous enorgueillissons, nous autres Congolais, sans pourtant en tirer profit – ne nous procure que des illusions de ses richesses, de son sol fertile, de son potentiel de développement, d’une fin de la série des guerres et de l’insécurité, de la création de l’emploi…Tout cela risque d’être réduit à un mythe dans la mesure où les Congolais ne l’ont jamais vécu. Cependant, la plupart de ces choses, les Congolais s’en procure chez leurs voisins.

La plupart des jeunes congolais préfèrent s’installer au Rwanda pour les avantages que ce pays procure : loyer moins cher, eau et électricité disponible 24h/24, sécurité mais aussi sérénité. Au pays du président Paul Kagame les églises et les boites de nuit n’ont pas le droit de faire du tapage. Ce qui permet aux élèves et étudiants, scientifiques et chercheurs d’avoir un climat de travail favorable. Ici, on privilégie le respect du droit et de la dignité de l’autre.

S’enrôler pour voter ou pour visiter le charmant voisin ?

En prévision des prochaines élections en RDC, l’enregistrement des nouveaux électeurs a été lancé. Une occasion en or pour les jeunes de Goma de se procurer ces cartes d’électeurs qui permettent aux Congolais de franchir la frontière rwandaise.
Une fois enregistrés, ils se hâtent d’aller au Rwanda. Ils y envahissent les rues, la plage, les hôtels, voire même le lac et bien d’autres. Depuis le début de l’enrôlement, le taux de migration journalier de Goma vers le Rwanda s’est considérablement accru.

La plus grande cause de ce déplacement des jeunes est plus curieusement « le loisir » sur le lac Kivu. Si les Congolais et les Rwandais se partagent le lac Kivu, ils ne l’exploitent de la même manière. Chez les uns le lac est inaccessible par tous, chez les autres y accéder c’est aussi un droit.
Chez nous à Goma, d’un côté des habitations des privés surplombent la rive du lac Kivu, de l’autre côté ce sont des hôtels de classe que les démunis ne peuvent pas fréquenter. Aucune plage n’y est aménagée. Cependant, chez nos voisins, la rive du lac est dégagée et un beau paysage l’ennoblit. Inutile de parler des attrayantes plages aussi publiques que privées qui y sont aménagées.

Des romances et des bons souvenirs

« Ma première adresse mail, je l’ai créé au Rwanda », m’a dit un aîné. « C’est là que pour la première fois j’ai touché à un ordinateur »
Cette avancée technologique du Rwanda face à notre pays est encore une réalité. Personnellement, quand j’ai besoin d’une bonne connexion, je dois traverser la frontière. Le coût de l’internet y est aussi très réduit. Ce pays est donc un paradis pour le blogueur que je suis.

Pour les ados congolais, le Rwanda est un pays romantique. Une histoire d’amour sur la plage : un vrai conte de fée. Tu n’as jamais fait visiter le Rwanda à ta copine, tu passes pour un mec qui ne s’y connaît pas à la séduction. Les vraies romances, ce n’est qu’au Rwanda où elles sont possibles. C’est en tout cas ce que pensent les adolescentes de Goma actuellement.

Si les relations politiques entre ces deux pays se crispent, les relations sociales se portent plutôt bien. Nos politiciens continueront à se crêper les chignons tant qu’ils pourront, cela ne nous affecte en rien : nous savons que nous avons besoin les uns des autres.
Et même quand la question des élections en RDC fait couler autant d’encre que de salive, nous autres jeunes disons juste : « Gardez vos élections et donnez-nous des cartes d’électeurs, nous irons visiter le Rwanda ! »