Seydou KONE

ATTENTAT CONTRE CHARLIE HEBDO : NI LES FRERES KOUACHI NI CHARLIE !

Le concert de protestation et d’indignation à l’échelle planétaire suscité par la vague d’attentats dont a été victime la France est révélateur de la solidarité des peuples face au terrorisme ou à l’extrémisme. Rien ne peut justifier une telle barbarie, une telle boucherie encore moins l’Islam qui contrairement aux clichés ou aux actes terroristes commis fallacieusement en son nom est à la base miséricorde, paix et amour. Not in ours names (pas en nos noms) pourraient-on dire à tous ces Mohammed Merrah,  à tous ces Coulibaly amedy ou aux frères Kouachi qui ne cessent  par leurs agissements insoutenables d’enlaidir et de diaboliser l’ISLAM dont ils prétendent justement servir la cause.

S’il est vrai que nous ne sommes pas les frères Kouachi au sens de rejeter inconditionnellement l’extrémisme religieux, il est tout aussi vrai que nous ne sommes pas charlie si tant qu’etre charlie c’est la normalisation et la banalisation de l’offense, le droit à la provocation inutile,à la diffamation ou à l’insulte qu’on à vite fait d’assimiler à tort à la liberté d’expression. Drôle de paradoxe quand on sait que les spectacles de l’humoriste Dieudonné ont été annulés dans certaines villes de France parce que considérés comme étant anti-semites et que les caricatures du prophète à l’évidence islamophobes et délibéremment provocantes sont à mettre au compte de la liberté d’expression.

Comment comprendre ce propos du premier ministre Manuel  Valls concernant la récente mise en examen du polémiste Dieudonné pour apologie du terrorisme « il ne faut pas confondre la liberté d’opinion et l’anti-sémitisme ». Comme quoi la liberté d’expression n’autorise pas  l’anti-sémitisme mais la liberté d’expression n’autorise pas aussi l’islamophobie. Alors ni les frèrs Kouachi ni Charlie!

 

DECAPITATION DU COMITE DE REDACTION DE CHARLIE HEBDO : LE 11 SEPTEMBRE FRANÇAIS !

On savait la France menacée à  l’instar de tous les pays occidentaux engagés dans la lutte contre le terrorisme international mais on ne la savait pas aussi vulnérable face à ce qu’il est convenu d’appeler le terrorisme de l’intérieur. Une opération quasi militaire rondement menée en plein Paris, en plein jour, tout un symbole. Après les attentats du world trade center, ceux de Madrid et de Londres, la France est à son tour plongée dans la tourmente meurtrière de l’Islam radical. Un véritable 11 septembre à la francaise que constituent ses actes terroristes contre charliehebdo et l’épicérie juive de la porte de Vincennes tant par le déchainement de violence que par l’onde de choc suscité.

Pour sûr, à l’image des USA qui ont connu un avant et un après 11 septembre, la France n’échappera pas également aux mutations consubstantielles, aux grands traumatismes historiques. Gageons simplement que cette guerre déclarée à la France selon le mot de Nicolas Sarkozy ne nourrisse pas un climat islamophobe tournant à l’amalgame suivant : Islam=Islamisme, Islamisme=terrorisme.


Mobilisation contre le double attentat en France ou l’indignation sélective

2015-01-11T140807Z_183256001_LR2EB1B13983O_RTRMADP_3_FRANCE-SHOOTING(1)_0Jamais des attentats à l’échelle contemporaine n’ont suscité une telle tempête d’indignation, un tel élan de solidarité et de sympathie, une mobilisation exceptionnelle. La communauté internationale au chevet de la France, une solidarité qui à culminé durant la marche républicaine du 11 janvier faisant de Paris la capitale du monde selon le mot de François Hollande.

Si cette vague inhabituelle de soutien de la communauté internationale est à saluer, ce qui l’est moins davantage, c’est cette indignation sélective, cette solidarité à géométrie variable qui met au centre de l’attention internationale certains actes terroristes au détriment de d’autres non moins dramatiques sinon plus.

Comment comprendre la relative indifférence de cette même communauté internationale quant aux carnages commis par le groupe terroriste Boko Haram au Nigeria dont le dernier en date dans la foulée des attentats en France s’élèverait à plus de 2 000, abstraction faite de la menace de déstabilisation que ce groupe constitue pour le Cameroun et le Tchad ?

Que penser également de l’incurie de cette même communauté internationale concernant le chaos libyen engendré par « ses bons soins »? Que dire aussi du peu d’attention de la communauté internationale relativement aux assauts répétés du groupe terroriste shebab au Kenya ?

En tout état de cause, au nom du principe que toutes les larmes sont salées et du principe de l’égalité de la dignité humaine, il faut en finir avec cette mondialisation de l’indifférence sélective selon le mot du pape François au profit d’une véritable mondialisation des valeurs de partage et de solidarité internationale.


JUSTICE INTERNATIONALE : VOUS AVEZ DIT LA COUR PÉNALE INTERNATIONALE OU LA COUR PÉNALE AFRICAINE ?

Le constat est sans appel, en dépit des dénégations officielles des promoteurs du traité de Rome instituant la cour pénale internationale, celle-ci prend  le  nouveau visage serait-on tenté de dire de la domination occidentale, un moyen de pression et de répression dirigé uniquement contre l’Afrique. Sinon comment comprendre que les foudres de la cour pénale internationale ne s’abattent que sur les africains aussi bien au niveau des condamnations prononcées que des procès en cours.Tenez ,sept poursuites engagées depuis sa création en juillet 2002, toutes en Afrique et aujourd’hui elle se paye le luxe de sommer certains pays africains comme la Cote-d’ivoire et la Libye de lui remettre respectivement Simone Gbagbo et Saif-el –ISLAM pour des faits présumés crimes de guerre relevant de sa compétence. Est-ce à dire que l’Afrique à l’apanage ou le monopole de l’impunité, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité ? Assurément que non ! Pour peu qu’on veuille regarder ailleurs. Que dire de l’intervention illégale américaine en Irak sur fond de mensonge politique orchestrée par George bush et Tony blair qui à mis ce pays à feu et à sang ? Que dire des pratiques de torture de la CIA dans ses prisons secrètes et à Guantánamo ? Que dire alors d’Israel, dernier pays colonisateur de la planète et de ses opérations militaires en terre palestiniennes avec à la clé des milliers de morts ? Allez demander a la grande Chine ou à la Corée du Nord leurs conceptions bien singulières  des droits de l’homme ou encore que dire des nombreux crimes de guerres de l’armée russe dans le Caucase ? Bref la matière ne manque pas sous d’autres latitudes et c’est peu que de le dire. Surtout ne nous méprenons pas, l’Afrique a sa part de responsabilité dans cet acharnement judiciaire international, comme le dit avec raison l’écrivain français Jules Romain « il n’y a pas de victimes innocentes ». En effet, les dirigeants africains pour régler les comptes à leurs opposants n’hèsitent pas généralement à les déporter a la Haye, comme quoi le drame de l’Afrique c’est d’abord les africains.


CARNET DE ROUTE : DE LA COTE D’IVOIRE A BATA EN GUINEE –EQUATORIALE, COMMENT L’AVENTURE A TOURNE AU CAUCHEMAR (ACTE 1)

Nous sommes au sortir de la crise post électorale en COTE D’IVOIRE en juin 2011 quand mon collègue et moi (enseignants que nous étions au privé à Séguela) décidons d’aller tenter l’aventure en Guinée-Equatoriale, richissime petit pays de l’Afrique centrale réputé pour être le Koweït africain tant par l’importance de ses réserves pétrolières que gazières. Dans un contexte à l’époque (Juin 2011) ou l’économie ivoirienne était presque à l’arrêt, le pessimisme était la chose la plus partagée quant à notre avenir même si certains comme nous étions formellement en poste dans des établissements privés ou le salaire que dis-je la prime mensuelle frisait le ridicule (20 ou 25.000 FCFA). Alors, on n’avait rien à perdre sinon tout à gagner à aller sous d’autres cieux surtout quand il s’agissait de la Guinée-Equatoriale, nouvelle terre promise des migrants ouest africains.

Sans attendre la fin de la période de révision consacrée aux classes d’examens, mon collègue et moi quittions notre établissement privé de Séguela pour Abidjan avec nos maigres économies (cent cinquante mille environ) portés par la force de l’espoir en un lendemain meilleur mais aussi suffisamment lucides pour savoir que l’aventure pouvait tourner à l’échec auquel cas il fallait revenir rapidement pour coïncider avec la vague de recrutement que l’Etat devait entreprendre suite aux nombreux besoins de l’administration ivoirienne.

La somme de  150.000 mille que nous possédions pouvait-elle raisonnablement assurer notre périple jusqu’en Guinée-équatoriale ? Assurément que non, peu importe, il fallait qu’on parte, le principal était de poser le premier pas, quitte à envisager progressivement les solutions de fortune pour atteindre la Guinée-équatoriale. Sans vouloir se laisser prendre au piège de la paralysie d’une réflexion excessive, deux jours après notre arrivée à Abidjan, nous mettons le cap sur Noé la dernière localité ivoirienne frontalière avec le Ghana. Tant bien que mal après les formalités d’usage nous arrivons à passer la frontière non sans avoir déboursé de l’argent car le prétexte était que nous n’avions pas de carnets de vaccinations. Le plus important était que nous passions cette première étape, nous y étions arrivés. On avait gagné une bataille, sûrement, la moins difficile, le périple était encore long (traverser le Ghana, le Togo, le Bénin, le Nigeria avec sa zone de non droit occupée par boko haram et le Cameroun avant d’atteindre la Guinée-équatoriale) un périple avec son lot d’incertitudes, de péripéties, de riches enseignements, en somme de leçons de vie que le prochain acte 2 de cette série de billets consacrés à ce que nous appelons la migration du désespoir se fera fort de révéler.


DU DISCOURS DE DAKAR DE SARKOZY EN 2008 AU DISCOURS DE DAKAR D’HOLLANDE LORS DU 18e SOMMET DE LA FRANCOPHONIE …

Jamais discours de président de la 5e République française n’aura suscité une telle tempête d’indignation à l’échelle du continent africain,un véritable concert de protestions qui n’est pas prêt de retomber.Ce qu’il est convenu d’appeler le tristement célèbre discours de Dakar tenu par Nicolas Sarkozy en 2008 ,en fait,n’est rien moins qu’un tissu de paternalisme,de condescendance et de mépris affiché envers tout un continent, poussant l’irresponsabilité jusqu’à le tenir en terre africaine précisément à l’université Cheick Anta Diop,haut lieu du savoir sénégalais. A l’affirmation selon laquelle « l’Afrique n’est pas suffisamment entrée dans l’histoire », le président Hollande, récemment lors du 18e sommet de la francophonie a Dakar s’est fait fort de marquer non sans raison que l’Afrique est dans l’histoire. Elle participe au présent du monde et mieux elle est l’avenir du monde. Poumon spirituel du monde selon le mot du Pape François, elle est aussi le poumon écologique de la planète  grâce au bassin du Congo, sans compter ses énormes ressources économiques, géologiques, agricoles mais aussi la puissance démographique qu’elle est appelée a être (2 milliards d’habitants en 2030) et biens d’autres atouts qui font de l’Afrique ce que les économistes appellent la dernière frontière du développement. Ne nous méprenons pas, les défis sont encore énormes mais l’afro-pessimisme ambiant constaté il y a peu cède la place au vent de l’espoir, au vent de l’afro-centricité n’en déplaise aux esprits retors qui n’ont pas compris que la marche des peuples est tout sauf inscrit dans le marbre.


GENERATION DOREE, GENERATION DECEVANTE

Au simple énoncé des noms des cadres de la sélection séniore ivoirienne de football, les qualificatifs et superlatifs fleurissent  de toutes parts : joueurs de classe mondiale, dépositaires du jeu de leurs clubs respectifs, serial buteurs, feux follets… Et pourtant  à l’épreuve de l’équipe nationale, ils se révèlent fort décevants. Comme quoi une constellation de bons joueurs ne fait pas nécessairement une bonne équipe. Pendant plus de dix ans, malgré ce fort potentiel, ce vivier à faire pâlir d’envie toute la planète footballistique, ils n’ont pas réussi à se hisser sur le toit de l’Afrique, l’heure est encore à la disette  pour cette sélection. Aucun trophée dans l’escarcelle, les CAN (Coupe d’Afrique des Nations) passent et se ressemblent, de même que les coupes du monde. Les changements de sélectionneurs au delà des effets d’annonce n’ont guère permis de vaincre le signe indien. Serait-on tenté de dire génération dorée, génération maudite .Les dernières défaites contre le Cameroun et la RDC dans le cadre des éliminatoires pour la CAN 2015 ont fini de convaincre sur l’état de déliquescence de l’équipe ivoirienne. Le diagnostic est accablant et récurent : manque de volontarisme voire de professionnalisme des joueurs, manque de discipline, choc des égos, manque de bloc équipe (d’unité de corps)… L’enthousiasme populaire dont elle a été entourée jusqu’à peu s’érode comme peau de chagrin, les éléphants font plus que jamais figure de repoussoir. La teneur de ce sms qui circule dans les milieux populaires ivoiriens en dit long « chers ivoiriens, mobilisons nous pour chasser les éléphants de la Côte d’Ivoire, parce qu’ils sont pires que l’ébola et le sida. Mesures de prévention :

1-éviter tout contact avec le maillot éléphant ;

2-ne plus regarder un de leurs matchs ;

3-Ne plus supporter ;

Ensemble luttons contre la déception éléphantine »

Le nouveau sélectionneur Hervé Renard semble avoir pris la pleine mesure de ce naufrage collectif et initié un vaste chantier de reconstruction de l’équipe nationale. Probablement la mayonnaise prendra non sans difficulté et patience, en attendant  « match de Côte d’ivoire : cardiaques s’abstenir au risque de passer de vie à trépas ».


COTE D IVOIRE : LAURENT DONA FOLOGO OU L’ART DU RECYCLAGE POLITIQUE.

L’opinion populaire ivoirienne lui prête ce propos « je sèche mon habit là ou brille le soleil » comprenez par là que je me range toujours du coté du pouvoir, bien entendu pour bénéficier de ses avantages ou de ses délices .Homme politique aussi controversé qu’inoxydable, Laurent Dona Fologo  est passé maître dans l’art de rebondir, de se refaire toujours une santé politique en dépit des tumultes du marigot politique ivoirien. Donnez pour mort politiquement après chaque changement de régime, tel un sphinx, il renaît toujours de ses cendres, mieux, il réussit le tour de force chaque fois de revenir en grâce. Il a été de tous les régimes, d’Houphouet Boigny à Bédié en passant par ceux de Robert Guei et de Laurent Gbagbo avec à la clé un poste de président du conseil économique et social sous l’ex- régime de la refondation. Aujourd’hui comme hier ,il opère un rétropédalage à 180 km à l’heure cette fois en faveur du camp de l’actuel président OUATTARA naguère son adversaire juré aux dernières présidentielles ,il se fait désormais l’apotre de l’appel de daoukro qui soutient la candidature unique du président OUATTARA au sein de la coalition des houphouétistes. Il se signale ainsi par un appel de phare en plein midi selon les termes de l’humoriste ivoirien Adama Dahico. Hélas des Fologo ,l’Afrique en connait sous toutes ses latitudes,des hommes politiques  aussi inconstants que des pirouettes qui pensent à tort que le pouvoir est une immense mangeoire ou l’on se sert au lieu de servir le peuple .


France : au secours, ces «sales nègres» immigrés ou enfants d’immigrés…

jm_lepenLe constat est général, il n’en est pas moins inquiétant, l’extrême droite gagne du terrain à l’échelle de toute l’Europe. Autrefois marginale et politiquement incorrecte, l’extrême droite se propage à une vitesse jamais égalée. De l’Italie à l’Espagne, à la Grèce, à l’Angleterre en passant par la Norgève ou la France, le chancre ou la gangrène de l’ultra nationalisme se répand comme le ver dans le fruit. Un pays en particulier et non des moindres en l’occurrence la France semble de plus en plus céder aux sirènes de la préférence nationale (que dis-je du nationalisme de bas étage) promue par le Front national de Marine Le Pen. La montée en puissance du FN lors des dernières sénatoriales et européennes en dit long sur le basculement d’une certaine France vers le piège du populisme. En effet, l’électorat français est de plus en plus réceptif au discours anti-immigration, anti-islam et anti-Noir. Pour preuve, les propos de Willy Sagnol, entraîneur de l’équipe de Bordeaux, sur le manque d’intelligence des joueurs noirs ou encore ce livre polémique d’Eric Zemmour intitulé Le suicide français qui n’est rien moins qu’un véritable réquisitoire contre ce qu’il appelle les ennemis de l’intérieur : islam, les immigrés en bonne place les nègres ou encore les différents tours de vis apportés au flux migratoire africain en direction de la France aussi bien appliqués par la droite que par la gauche actuellement au pouvoir. A cela, il faut ajouter les difficultés d’intégration sociale et économique de ces Français de couleur issus des banlieues.

Surtout que la France réactionnaire, anti-immigration ne se méprenne pas, la France est riche de ces sales nègres, immigrés ou enfants d’immigrés sur le plan sportif, culturel, économique et social. De plus, par leur ascendance, ils ont participé au prix du sang à la libération de la France en 45. Il faut se le dire également la France profite aussi bien de l’immigration choisie selon le mot de Nicolas Sarkozy que de l’immigration subie (ces travailleurs noirs, non en règle, employés au noir, sous-payés et exploités). En tout état de cause, le repli sur soi n’est plus une option dans un contexte international de plus en plus globalisé.


FONCTION : PRÉSIDENT A VIE

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Paul Biya, président du Cameroun à partir de 1982.

 

José Eduardo dos Santos

FONCTION : PRESIDENT A VIE

« J’y suis , j’y reste »  telle pourrait être la formule à appliquer à beaucoup de chefs d’Etat africains que dis je de monarques républicains africains qui à tort se croient porteurs d’un destin messianique ou pensent être encore à l’ère de l’Ancien Régime ( en France) dans une monarchie de droit divin.

Cette race de chefs d’Etat est loin d’être en voie de disparition sur le continent africain. A en juger par les records de longévité au pouvoir et la volonté marquée au fer de ces chefs traditionnels (dans la tradition africaine un chef s’éteint toujours au pouvoir) d’y demeurer, tout porte à croire que le vent de l’alternance politique peine à souffler  sous toutes les latitudes africaines. Dans cette atmosphère de confiscation du pouvoir, l’Afrique centrale et l’Afrique australe remportent de très loin la palme d’or des chefs d’Etat nonagénaires octogénaires et grabataires au pouvoir. De Robert Mugabé (27 ans de pouvoir)  à Paul Biya (33 ans de pouvoir) , à Obiang N’guema (35 ans de pouvoir) à Yuwéri Museveni (28 ans de pouvoir) en passant par José Edourado Dos Santos(36 ans de pouvoir) sans oublier la jeune garde bien décidée également à résister à l’usure du temps (Paul Kagamé, Joseph Kabila, Omar Bechir)  les subterfuges ne manquent pas pour tripatouiller la constitution et faire sauter le verrou de la limitation des mandats. Nous n’oublions pas les célèbres contre exemples comme la dernière réélection surréaliste d’Abdelaziz Bouteflika dans un fauteuil roulant ou encore l’inoxydable Blaise Compaoré qui était prêt à rempiler pour un énième mandat balayé fort heureusement par le vent de la contestation sociale.

Cependant  dans cette grisaille générale, certains pays font office de bons élèves comme le Sénégal, la Zambie, le Botswana, le Cap vert ou l’Afrique du sud. Abstraction faite du Maghreb qui a connu au forceps un renouvellement de sa classe dirigeante grâce au printemps arabe, le chemin est encore long pour parvenir à cette culture démocratique, à cette culture de l’alternance politique en Afrique.

Gageons simplement que la révolution burkinabé fasse école ou à tout le moins puisse inspirer positivement nos roitelets africains afin qu’ils passent la main.

robert_mugabe

 


Côte d’Ivoire : à Gagnoa on ne va pas à l’école

Les années passent et se ressemblent à Gagnoa. En dépit du changement de régime et de la volonté du ministère de l’Education de sortir des sentiers battus. Comprenez; se débarrasser des vieilles pratiques comme la violence et l’incivisme qui ont plongé le système éducatif ivoirien dans un état comateux.

Hélas, les habitudes n’ont pas fondamentalement changé au niveau des mœurs scolaires à Gagnoa. Le règne de l’enfant roi ou de l’élève roi prend un relief fort particulier dans cette ville historiquement et politiquement frondeuse. Tout est prétexte pour les élèves à se donner des jours de congés indus ou à défaire le calendrier national des congés scolaires selon leur caprice du moment.

Dernier exemple, ce lundi 10 novembre 2014, l’atmosphère est lourde au sein du lycée moderne 3 de Gagnoa, motif : le décès d’un enseignant. Après la montée du drapeau, les apprenants se regroupent et décident sur le moment de l’arrêt des cours jusqu’au mercredi 13 novembre et selon une tendance jusqu’au 15 novembre. Dans la foulée, le proviseur convoque une réunion avec le personnel enseignant et d’encadrement durant laquelle il décide avec l’accord du DREN de marquer le deuil en libérant les élèves pour la seule journée du lundi 10 novembre.

Surprise (pas vraiment) le mardi 11 novembre, la cour du lycée moderne 3 est désespérément vide, l’arrêt des cours lié au deuil décrété par les élèves se poursuit toujours selon leur convenance. Cette attitude surréaliste me fait penser à la remarque d’un collègue : « Au lycée moderne 3 lorsque les cours sont perturbés en début de semaine, les cours ne reprennent qu’en début de semaine prochaine », drôle de fatalité pour une drôle d’école dans cette partie combien sensible de la Côte d’Ivoire.

Triste que de voir instrumentaliser le décès d’un enseignant par les élèves à des fins d’arrêt de cours prolongés. Cette culture du mépris des règles et de l’incivisme qui consiste à laisser les apprenants faire la pluie et le beau temps semble être nourrie aussi bien par le laxisme coupable des chefs d’établissement que de la direction régionale de l’éducation nationale. En attendant la prise de mesures énergiques pour freiner ce fléau, le règne de l’apprenant roi à Gagnoa semble avoir de beaux jours devant lui avec pour credo : « On ne va pas à l’école à Gagnoa et ça ne va pas à quelque part ».


Blaise Compaoré : le mandat de trop

De son exil forcé en Côte d’ivoire, le désormais ex-chef de l’Etat burkinabè pourra méditer à loisir ce propos de l’homme politique français Mirabeau « Le plus grand danger des gouvernants est de trop gouverner ».

Une faute morale, une faute politique, une faute historique, les qualificatifs ne manquent pas pour dénoncer l’entêtement, l’obstination de Blaise Compaoré à confisquer le pouvoir d’Etat. Après deux septennats, deux quinquennats, vouloir rempiler pour un cinquième mandat, cela n’est rien moins que l’expression d’un ego surdimensionné qui tourne à l’idée selon laquelle après moi le déluge.

Et pourtant deux semaines après la chute de Compaoré, le ciel n’est pas tombé pour autant sur le Burkina. Certes le pays des hommes intègres a ployé. Quoi de plus de normal aux termes de  27 ans de règne sans partage, mais il n’a pas rompu.Vingt-sept ans après le lâche assassinat de Thomas Sankara opéré par ses soins, l’histoire semble avoir pris une belle revanche sur Blaise Compaoré, mais elle n’en a pas fini avec lui.

L’affaire Thomas Sankara, l’affaire Norbert Zongo et bien d’autres le conduiront très certainement dans les poubelles de l’histoire et pourquoi pas dans les geôles de la maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou ?


MENACES DE SANCTIONS CONTRE OUAGADOUGOU : A QUOI JOUE L’UNION AFRICAINE ?

Décidément l’organisation de l’union africaine ne finira pas d’étonner et d’agacer. Après s’être emmurer dans un silence assourdissant lors de la tentative de confiscation du pouvoir par le désormais ex-chef d’Etat burkinabé Blaise Compaoré, elle profère aujourd’hui des menaces de sanctions si les militaires ne cèdent pas le tablier dans un délai de deux semaines. Comment qualifier ses agissements ? Simplement surréalistes et déplacés ! L’organisation de l’Union Africaine que dis-je ce syndicat de chefs d’Etat beaucoup plus soucieux de se couvrir mutuellement que de défendre l’intérêt des peuples africains devrait faire preuve de lucidité à l’instar de la CEDEAO qui elle est restée sans mot dire mais au moins à le mérite de s’opposer aux sanctions internationales. Dans un pays où la seule institution encore debout est l’armée, l’armée ne peut que négocier une transition inclusive, chose à laquelle elle s’attèle d’autant plus que le principe de la gestion de la transition par un civil a été adopté, d’où vient il que ce grand manchin africain (l’union africaine) puisse t’il subitement se découvrir des vertus démocratiques ? Du reste l’actuel homme fort du Burkina Faso le colonel Yacouba Zida n’a pas manqué de ramener sèchement l’union africaine à la raison «les ménaces de l’union africaine n’engagent que celle-ci » Au déla de l’union africaine, c’est toute la communauté internationale qui est attentiste voire complice de la manipulation des constitutions par les chefs d’Etat africains ouvrant la porte à des mandats indéfinis. Passé le cas burkinabé, cinq pays sont en passe de faire sauter le verrou de la limitation des mandats (les deux Congo, le Burundi, le Rwanda, le Togo) que fera de manière préventive l’union africaine et in fine la communauté internationale ? Très probablement rien ! A moins que la mobilisation populaire à l’instar du cas d’école du Burkina ne se charge de renverser ces régimes autocratiques dans les poubelles de l’histoire.


L’appel de Daoukro : le garant de la stabilité politique en Cote d’ivoire ou l’arbre qui cache la foret ?

du duo au couple!
du duo au couple!

Sans parler avec l’assurance d’un prophète , la messe semble être dite ,les jeux semblent être faits , jusqu’en 2020 le pouvoir en Cote d’ivoire ne devrait pas changer de mains .Le marigot politique ivoirien devrait par voie de conséquence ne pas connaitre des remous outre mesure à instar d’un long fleuve assez tranquille .L’ex-président Bédié en faiseur de roi et en faiseur de paix en a décidé ainsi à travers le célèbre appel de Daoukro en faveur de la candidature unique du président Ouattara sous les couleurs du RHDP (coalition de partis houphouétistes disposant de la majorité sociologique et électorale). L’appel de Daoukro , loin d’etre une surprise en soi , a toujours été un secret de polichinelle aux relents de deal politique ( partage du pouvoir beaucoup plus équilibré, passage de témoin à un cadre du PDCI en 2020 ,traitement princier du sphinx de Daoukro…). Longtemps pressenti et retardé , le soutien du PDCI à la candidature unique du président Ouattara est présenté comme le gage de la stabilité politique en Cote d’ivoire.Selon les tenants de la ligne officielle, cet appel a l’avantage de pacifier,d’apaiser le climat social et électoral tournant définitivement la page de la folie meurtrière et collective de la crise post-électorale.

Cependant à l’épreuve des faits ,rien n’est moins sur ,tant les crispations sont encore fortes dans le landerneau politique ivoirien. Les audiences de la CDVR (commission vérité et réconciliation crée pour relancer le dialogue social et établir la vérité des faits de la crise )  ont tourné court, un échec retentissant et révélateur de l’état comateux dans lequel se trouve le processus de réconciliation nationale.Les plaies du tissu social n’ont pas été soignées mais cautérisées alors il y a un potentiel risque de rechute.Ces plaies ont pour nom exclusion ,justice a deux vitesses ,ressentiment de part et d’autre sur le plan social lié au passif de la crise post-électorale ,dialogue politique poussif…

Au dela donc de l’appel de Daoukro ,il ne faut pas se mettre des œillères ,œuvrer résolument dans le sens de l’édification d’une stabilité politique durable ,l’émergence tant pronée est surtout à ce prix.


Psycho-drame politique: L’affaire Hama Amadou

 

le président de l'assemblée nationale du Niger en cabale
le président de l’assemblée nationale du Niger en cabale

Si l’Afrique est coutumière des tribulations de sa classe politique, il n’en reste pas moins que cette dernière en date au Niger agace et étonne à plus d’un titre tant par son aspect sordide que par ses relents de manipulations politiques. Ce qu’il est convenu d’appeler l’affaire Hama Amadou du nom de l’ex président de l’assemblée nationale nigérienne portant sur un présumé trafic de bébés charrie plusieurs remarques et non des moindres :

D’abord le timing ou « la mise en musique » de cette affaire scabreuse est loin d’être anodin. En effet Hama Amadou est réputé pour être l’adversaire politique le plus à même de freiner l’ambition de l’actuel président Mamadou Issoufou de rempiler pour un second mandat. Très acerbe à l’égard de la gestion de celui ci, il n’est pas à exclure que cette affaire soit mise en épingle à l’effet de barrer la route à un candidat gênant. Elle n’est pas sans rappeler d’autres manigances politiques ourdies sous d’autres latitudes africaines, l’affaire Marafa Hamidou Yaya au cameroun, l’affaire Pascal Bodjona au Togo, l’affaire Patrice Talon au Bénin pour ne citer que celles là.

Seconde remarque, l’emballement ou l’agitation médiatique qui entoure cette affaire n’est elle pas une manœuvre politique suscitée à l’effet de détourner l’attention des nigériens sur leur véritable problème de sous développement chronique ? Tenu pour être l’un des pays les plus pauvres, les plus déshérités de la planète donc sous perfusion financière internationale, le Niger peut il s’accommoder raisonnablement de cette querelle de chiffonniers qui à pour seul « mérite » d’éclabousser un pays au bas du tableau ?

Troisième remarque, cette affaire est symptomatique de l’état d’esprit de certains opposants politiques africains. Peu enclins à essuyer les coups de boutoirs ou affronter l’hostilité liée à la course au pouvoir, ils n’hèsitent pas à la moindre bourrasque à abandonner les siens. La conduite de l’ex-président de l’assemblée nationale en l’occurrence Hama Amadou est pour le moins révoltante, fuir du pays en catimini comme un vulgaire personnage d’autant plus que son épouse est écrouée dans le cadre de cette même affaire quitte à passer des ors de la république (deuxième personnage de l’Etat qu’il était) aux fers de la détention. Il en sortirait beaucoup plus grandi et renforcé. Hélas à vaincre sans périr on triomphe sans gloire.


La fièvre hémorragique à virus ébola: une bombe à fragmentation à l’échelle planétaire.

les victimes d'ébola
les victimes d’ébola

Sans cynisme ou sadisme aucun, le monde l’apprendra à ses dépends, on n’arrête pas la mer avec les bras au risque de boire aujourd’hui le calice de l’ébola jusqu’à la lie. IL faut se l’avouer le rythme de mobilisation internationale ne suit pas le rythme effrené de propagation de l’épidémie, loin s’en faut. (Même si les lignes commencent à bouger maintenant)

Au delà de la tentation de repli sur soi (la fermeture des frontières) comme si isoler les pays affectés isolerait le virus ébola ou du sacro-saint principe de précaution (le renforcement des contrôles sanitaires aux aéroports), le risque zéro n’existe pas. Aucun continent, aucun pays pour développé qu’il soit n’est à l’abri ou immunisé contre le virus ébola et c’est peu que de le dire.

Du chiffre record de victimes ( plus de 4000 morts) aux cas avérés et aux fausses alertes en occident , en passant  par la menace de contamination  sur le HADJ  et un potentiel report de la CAN 2015 ( coupe d’Afrique des Nations), le vent de la psychose de l’ébola souffle sous toutes les latitudes.

L’OMS le dit non sans raison, la fièvre hémorragique à virus ébola est une urgence de portée mondiale. Le virus ébola pourrait faire figure de bio-térrorisme à la lumière de la terreur et de la hantise qu’il suscite (même si pour ce cas d’espèce la terreur n’est pas orchestrée délibéremment par l’homme).

Espérons que l’onde de peur voire de panique généralisée soit un aiguillon puissant dans la mobilisation internationale pour parvenir à bout de cette ménace planétaire.

 

hui le calice de l’ébola jusqu’à la lie. IL faut se l’avouer le rythme de mobilisation internationale ne suit pas le rythme effrené de propagation de l’épidémie, loin s’en faut. (Même si les lignes commencent à bouger maintenant)

Au delà de la tentation de repli sur soi (la fermeture des frontières) comme si isoler les pays affectés isolerait le virus ébola ou du sacro-saint principe de précaution (le renforcement des contrôles sanitaires aux aéroports), le risque zéro n’existe pas. Aucun continent, aucun pays pour développé qu’il soit n’est à l’abri ou immunisé contre le virus ébola et c’est peu que de le dire.

Du chiffre record de victimes ( plus de 4000 morts) aux cas avérés et aux fausses alertes en occident , en passant  par la menace de contamination  sur le HADJ  et un potentiel report de la CAN 2015 ( coupe d’Afrique des Nations), le vent de la psychose de l’ébola souffle sous toutes les latitudes.

L’OMS le dit non sans raison, la fièvre hémorragique à virus ébola est une urgence de portée mondiale. Le virus ébola pourrait faire figure de bio-térrorisme à la lumière de la terreur et de la hantise qu’il suscite (même si pour ce cas d’espèce la terreur n’est pas orchestrée délibéremment par l’homme).

Espérons que l’onde de peur voire de panique généralisée soit un aiguillon puissant dans la mobilisation internationale pour parvenir à bout de cette ménace planétaire.

 


Thomas Sankara: 27 ans après, la force des idées demeure

un homme au destin singulier
un homme au destin singulier

« On ne tue pas les idées, les idées ne meurent pas ». Ce propos prémonitoire du capitaine Thomas Sankara une semaine avant son assassinat lors d’un discours hommage à Ernesto Che Guevara s’impose aujourd’hui avec la force de l’évidence. 27 ans après sa mort tragique, ses idées, ses idéaux n’ont rien perdu de leur force, de leur acuité ou de leur actualité .Loin s’en faut, les idées semées essaiment aujourd’hui à l’échelle de toute l’Afrique résistant à l’usure du temps, au changement générationnel et à la tentative de falsification et de liquidation de son héritage idéologique. A l’instar des grandes figures juvéniles, tragiques et révolutionnaires (au sens d’apporter des idées novatrices) de l’humanité que sont le CHRIST, Ernesto Che Guevera, Patrice Lumumba, Thomas Sankara a eu le destin d’une étoile filante voulant très certainement opérer la révolution avant l’heure. Nationaliste, panafricaniste, alter mondialiste (voulant un autre monde), tiers-mondiste, progressiste et idéaliste, les qualificatifs voire les superlatifs ne manquent pas relativement à cette figure populaire, ce Che africain. Sacrifié sur l’autel du refus de l’assistanat, de l’impérialisme et de la transigeance politique, Thomas Sankara s’est fait le héros et le héraut de ses causes éminemment importantes pour le redécollage de l’Afrique. Sans nul doute, il fait office de modèle identificatoire, d’icône dans une Afrique malade de ses élites prédatrices, asservies et défaitistes.
On ne saurait terminer non sans rappeler avec plaisir et justesse cette formule traduisant la force de son engagement, mieux cette profession de foi qui accompagnait tous ses propos « la révolution continue, la victoire ou la mort nous vaincrons».


COTE D’IVOIRE : Vous avez dit émergence ou enfumage ?

Il est bien connu que sous nos latitudes ivoiriennes, chaque changement de régime induit une terminologie, une phraséologie nouvelle, une sorte de marque déposée congénitale à chaque pouvoir en place qui consacrerait la rupture d’avec les anciens. Après le vocable du nationalisme primaire et divisionniste de l’ivoirité sous Henri Konan Bédié, le tour de passe-passe de la refondation sous Laurent Gbagbo, l’heure est aujourd’hui à l’émergence en Côte d’ivoire (même si tout porte à croire que nombre de nos dirigeants en Afrique noire semblent s’être passés le mot pour emboucher en chœur la trompette de l’émergence).

La terre d’éburnie vit au rythme du discours de l’émergence, partagée entre sceptiques, adversaires irréductibles et partisans inconditionnels, il ne laisse personne indifférent. Le crédo de l’émergence s’invite et s’impose dans le quotidien des ivoiriens. De la canne émergente du chef de l’état (de son propre aveu lors du retour de sa convalescence en France), au nouveau patrouilleur de la marine ivoirienne (baptisé récemment émergence), en passant par les différents baptêmes de promotion d’élèves fonctionnaires, le vent du concept de l’émergence souffle sous les tropiques ivoiriens. En dépit des indicateurs notamment macro-économiques (taux de croissance élevé, PIB et budget en hausse) et de la mise en place de politiques structurelle et infra-structurelle volontaristes, on est encore loin du compte (vu les standards requis). Et pourtant, le train de l’émergence est annoncé en gare ivoirienne à l’horizon 2020. Les rails qui doivent servir à desservir toutes les localités ivoiriennes ne sont pas totalement visibles. La course contre la montre est engagée, vivement qu’après le premier miracle économique de la Côte d’Ivoire dans les années 70 s’ouvre à nouveau les portes d’une seconde renaissance économique. Encore faut-il que l’émergence ne se décrète pas, il faut véritablement faire nôtre, la culture du travail, se départir des démons de la division et parvenir à un consensus national. Changer ce qui est en nous pour changer ce qui est autour de nous.


JEU DE CHAISES MUSICALES AU SOMMET DE L’UMP : UN FAVORI , UN OUTSIDER ,UN TOCARD

Finis les propos convenus, la retenue d’usage, la confrontation à fleuret moucheté, la guerre des chefs fait rage à l’UMP et c’est peu que de le dire. Le vrai-faux retour de l’ex-président Nicolas Sarkozy dans l’arène politique (puisqu’il ne l’a jamais quittée véritablement) et l’emballement médiatique qui s’en est suivi semble avoir ouvert les hostilités pour le contrôle de l’UMP et in fine pour la reconquête du pouvoir d’Etat. Un retour sur fond de battage médiatique qui agace plus d’un notamment ses adversaires déclarés Alain Juppé et François Fillon, ce dernier qui n’a pas manqué d’ironiser en ses termes «  un tsunami se retire toujours ».

Après la déconvenue aux présidentielles de 2012 (qu’il n’a jamais du reste digérée) l’heure semble venir pour l’ex-président de rebondir, de se refaire une santé politique non sans bénéficier d’une conjoncture économique désastreuse de la France et des atermoiements de François Hollande qui a l’épreuve du pouvoir se révèle être fort décevant. Si la reconquête du parti devrait être à sa portée (bénéficiant encore d’un fort soutien dans les rangs des électeurs UMP) , il n’en reste pas moins que l’actuel maire de Bordeau (Alain Juppé) promet d’aller jusqu’au bout des primaires d’autant plus qu’il a été adoubé par l’ex-président Jacques Chirac quitte à se laisser griser par ce soutien de  taille  qu’il ne manque pas de claironner « Chirac l’a dit je suis le meilleur d’entre nous » .

Un troisième couteau en l’occurrence François Fillon est aussi dans la course aux primaires, assez effacé et très peu fédérateur, l’ex-collaborateur de Nicolas Sarkozy fait figure de tocard dans la terminologie turfiste c’est-à-dire un mauvais cheval sur qui les parieurs ne portent pas leurs mises.

En tout état de cause, la politique étant marquée généralement du sceau de l’imprévision, les paris politiques restent ouverts à l’UMP, d’autant plus que la justice française n’en a pas fini avec Sarkozy, loin de là.