Sally Bilaly Sow

Chez moi, c’est seulement le drapeau qui monte et descend  

Fraîchement venu de Labé, ville située à plus de 400 kilomètres de Conakry. Dans ma tête, aucune idée claire sur la capitale guinéenne dans son ensemble. Très tôt le matin à ma descente de la voiture, j’ai été accueilli par une boue indescriptible, qui dictait sa loi sur une ruelle du marché de Madina.

une boue sur une bretelle de madina
Une boue sur une ruelle du marché de Madina /Bordeaux , le jeudi 6 nov. 2014 . Crédit photo : Sally Bilaly Sow

Après un temps de repos, je devais me rendre dans la banlieue de la capitale guinéenne à 8 heures pile.  Sur l’autoroute Fidel Castro, les voitures circulaient en sens inverse. Tout le monde se dirigeait vers Kaloum (le centre-ville). Je cherchais désespérément un taxi à emprunter… En vain ! Un magbana (minibus) se pointe devant moi. Je décide alors de monter avec tous les risques que vous connaissez.

Les « magbanas » sont connus pour ne jamais céder de passage. Pis encore, ce sont les ennemis jurés des taximen. De Matam à l’aéroport, j’ai pensé être sur la route de mon futur ex-quartier de Dianyabhé, à Labé. Quelques kilomètres plus loin me voici à Bambéto. Le calvaire commence par la formation d’un petit bouchon ; ma tête me ramène au centre-ville de Labé.

Un embouteillage sur l'axe Bambéto Cosa.  Crédit Photo : Sally Bilaly Sow
Un embouteillage sur l’axe Bambéto Cosa. Crédit Photo : Sally Bilaly Sow

Dans la capitale Conakry, la circulation se surnomme : BBP (bouchon, boucherie et patience).
Bouchon : parce que les embouteillages sont monstres, boucherie : parce que les accidents de circulation sont souvent mortels, et patience : parce qu’on ne doit jamais être en colère dans les embouteillages de Conakry.
À Cosa, un quartier de la commune de Ratoma comme Bambeto d’ailleurs, je pensais être dans une prière surérogatoire. Je me demandais comment les gens parvenaient à mener leurs activités dans la capitale.

Un embouteillage monstre , au rond point de Cosa. Crédit Photo : Sally Bilaly Sow
Un embouteillage monstre , au rond point de Cosa. Crédit Photo : Sally Bilaly Sow

Le chic-choc de certaines femmes ou filles aux abords des grandes routes en mode DVD (dos et ventre dehors) crée aussi des embouteillages. Les « bosses » qui roulent des bolides 4×4 s’arrêtent en pleine circulation pour appeler une jeune fille femme avec un sac remplie de… Je ne sais quoi, dont les conversations se déroulent souvent comme suit :
Lui : « Où vas-tu ? »
Elle : « Je vais à… » ?
Lui : « OK, je te dépose. »
Elle : « Avec plaisir ! »
Finalement chez moi, c’est seulement le drapeau qui monte et descend. Outre que cela, il n’y a point de changement contrairement à ce que prétend la propagande officielle.
En réalité, vous pouvez rester pendant des années à l’intérieur du pays – sans fouler le sol de Conakry – ou à l’étranger sans avoir envie de visiter la capitale. Puisqu’en dehors de constructions des nouveaux bâtiments par les braves citoyens Guinéens, rien ne va visiblement dans le pays ; à moins que je me trompe, cher(e)s ami (e)s.

 

 


Labé, le stade régional en souffrance

Officiellement, la République  de  Guinée abritera la CAN (coupe d’Afrique des nations) en 2023. Pour être au rendez-vous de cette compétition interafricaine, le pays doit se doter des infrastructures  adéquates, entre autres : des hôtels, des routes (…) Respectant les normes internationales , construire  quatre stades de football dans des régions différentes, et huit autres stades d’entrainement avant la fin de l’année 2022.  

Une vue du stade
Une vue de la loge officielle , Crédtit photo : Sally Bilaly Sow

Labé en est l’une de ces régions retenues. En attendant le début des travaux, faisons un tour dans ce centre sportif en souffrance.

Pisté, excusez du peu je voulais dire situé, dans le quartier de Dow Saaré en face du Palais de la Kolima, une vieille maison construite dans les années 60 par le gouverneur Émile Condé. Le stade régional d’Elhadj Saifoulaye Diallo de Labé inauguré en 1998 est actuellement dans un piteux état. Choquant pour ceux et celles qui le connaissaient dans le passé, alarmant parce qu’il mérite d’être rénové ou reconstruit sans ambiguïté.

Le portail d'entrée , crédit photo : Sally Bilaly Sow
Le portail d’entrée , crédit photo : Sally Bilaly Sow

Dans cet édifice règne une gigantesque insalubrité. À la rentrée de gauche à droite des tas d’immondices, vous accueillent. Sur les  gradins, vous trouverez des excréments laissés par des citoyens qui participent eux aussi à la destruction de ce bijou ; un fait qui confirme le manque d’entretien et de contrôle qui mine l’édifice.

Des joueurs sur la pelouse ,crédit photo : Sally Bilaly Sow
Des joueurs sur la pelouse ,crédit photo : Sally Bilaly Sow

La pelouse – autre fois gazonnée est devenue le théâtre des tourbillons a complètement disparue. Rasée par faute d’entretien, laissant la bienvenue à un nuage de poussière à chaque fois qu’un joueur pose son pied sur la terre poussiéreuse, que l’on continue à appeler pelouse.  À la tribune, on n’ose pas s’asseoir à défaut de sacrifier les vêtements qu’on porte. À la « loge officielle », aussi acabit avec son acariâtre, avec ses chaises chiffonnées et sa table en mur.
Vouloir organiser un match de football dans ce stade exige l’entretien des lieux 24 heures avant le jour, sinon les invités risquent de retourner chez eux déçus.

Les grillages qui servaient autrefois de barrière entre les sportifs et le public n’existent que de nom. Dans les vestiaires, une odeur nauséabonde, je dis bien nauséabonde, se dégage empêchant les joueurs de respirer de l’air propre. Les armoires sont devenues des nids de souris et chats. Où avons-nous laissez les moustiques qui représentent les climatiseurs  ?

Latrine
Les toilettes extérieures du stade ,crédit photo : Sally Bilaly Sow

Les toilettes, on n’en parle pas. Mais mon devoir de citoyen journaliste m’oblige. Là, la puanteur des lieux vous empêche d’y accéder quel que soit votre courage et l’urgence du besoin. Les murs en débris de déchets, des caoutchoucs éparpillés çà et là, et les carreaux à la couleur de l’urée.

La gestion financière du stade laisse à désirer. On voit souvent des matchs de football se jouer et des spectacles organisés dans l’enceinte, mais avec aucun n’impacte sur le terrain. Les fonds qui devaient servir le stade, servent les gestionnaires.

Depuis l’inauguration du stade, il n’a jamais été rénové. Pire, son existence semble être oubliée par les autorités du pays, même si récemment en prélude de l’attribution de la CAN de 2023 à la Guinée une mission d’inspection de la CAF était venue pour s’enquérir de l’état des lieux. Et après ?

Avec cette indifférence qui persiste dans la gestion de la chose publique, je me demande comment la Guinée pourrait respecter sa promesse pour la tenue de cette CAN en  2023, même si elle a du temps encore.  En attendant, je vous invite à y faire un tour.


Chez moi, à 17 heures, le cri est passible d’une gifle

J’étais de passage dans le marché central de Labé peu avant 17 heures (heure locale). J’observais, moi aussi, un silence de cimetière, le même qui avait gagné le cœur des commerçants. Au début, j’avais pensé être dans une situation confuse, car ces derniers temps notre ville remue avec des grognes au quotidien

N’étant pas habitué à ce fait, c’était très compliqué pour moi de comprendre la cause profonde de ce silence. Je voyais des radios échangées entre des personnes comme de la monnaie, sans oublier les téléphones made in China qui inondent le marché local en Guinée.

À 17 heures pile, j’entends le générique de la Radio Espace Foutah qui annonce le nom du présentateur du journal : d’Alaidy Sow. Pendant qu’il annonçait les titres de la grande édition d’information, je me rappelais Laurent Sadoux dans Afrique midi qui gagne le cœur des auditeurs.

Chez les auditeurs, c’est un moment important à ne pas négliger pour être dans le bain de l’actualité régionale, nationale et internationale. Au fur et à mesure de l’édition, j’entendais des journalistes traduire des papiers qui font la Une de certains sites guinéens d’information.

Des auditeurs regroupés aux abords du marché. Crédit photo : Sally Bilaly Sow
Des auditeurs regroupés aux abords du marché. Crédit photo : Sally Bilaly Sow

Pendant ces minutes d’écoute, les activités économiques tournaient au ralenti. Le cri est passible d’une injure voire même d’une bastonnade. Je sors du marché sans faire le moindre bruit dans l’espoir d’emprunter un taxi-moto. Le jeune conducteur de la moto me demande d’attendre la fin de l’édition. Curieux que je suis, je lui demande la raison. Il me répond : « J’écoute la radio. Ne me pose pas trop de questions ».

Pendant ce temps, une journaliste du nom de Fatoumata Dalanda Bah traduisait un papier sur la fièvre hémorragique à virus Ebola qui sévit dans le pays depuis le début de l’année. Ainsi, j’ai compris, le silence des commerçants de l’intérieur comme ceux de l’extérieur du marché de Labé.


Il a risqué sa vie pour avoir du plaisir*

Un jour, mon avenir a failli basculer tout d’un coup. Très jeune en ce temps et beaucoup irrité par le sexe, je suis passé à l’offensive pour savoir ce que c’était. J’étais très tactique à l’époque. Avec cela, j’ai ciblé une jeune fille que tous les jeunes du quartier voulaient sortir avec, et qui s’appelle Aïssatou Diallo. Charmante, très mince, de teint clair, comme se présente toujours la beauté foutanienne Très excité par son comportement, un jour j’eut le courage de l’arrêter sous un baobab. J’avais peur d’être humilié, déçu. Là, elle me regarde partout à travers le corps. Ce jour-là, j’ai cru que les jours de ma vie étaient comptés. Elle me fait penser à Rihanna. Je n’ai que la chair de poule sur moi. Aïssatou Diallo tourne la tête vers son amie et discute à propos de moi.

Elle trouve que je suis très small. Son amie répond : « S’il a eu le courage et la persévérance de nous stopper, attendons de voir la suite. » Subitement, et en relâche, elle se tire à cent mètres de moi. Aussitôt, je la rappelle : « Aïssatou ! Aïssatou ! S’il te plait, revient ! Je t’explique pourquoi je veux te stopper sous ce baobab. Ah, mais dis donc ! Dis-moi !Aïssatou, tu es charmante ! Depuis que je t’ai vu mon cœur chavire de bonheur ! Mon sang coule sans arrêt à la vitesse supérieure ! » Finalement, elle revient vers moi. Je lui dis :Aïssatou, je suis très simple et sympa dans ce quartier. Je ne veux que toi pour me tenir debout un jour– comment est-ce que je pourrais te tenir debout ?– c’est simple ma chère, c’est un vœu que j’ai. Me tenir encore c’est très easy ! Tu sais, Amadou, je suis presque ciblée par tous les jeunes du quartier sans que personne n’ose m’arrêter. Toi, tu as le courage de la faire. Dis-moi la raison.– partout où je serais, tu seras.– Dis-moi cette chose qui tient ton cœur ah owo.– Aïssatou, je t’admire jusqu’à la moelle épinière donc je voudrais que tu sois mienne dans mon cœur et pour toujours.– Dans quel cadre, je serai tienne. Explique-moi sans langue de bois !– partout où je serais, tu seras.– C’est une réponse pertinente. 

Ta demande, je ne peux pas y répondre tout de suite. Mais donne-moi dix jours pour réfléchir.– non, Aïssatou. Dix jours, c’est trop pour moi. Je ne serais pas bien dans ma tête.Je voyagerai de réflexion en réflexion. Mon cœur sera sans arrêt. S’il te plait ! Je te donne mon numéro. Tu m’appelles après pour que je te dise la réponse.– je n’ai pas de téléphone portable. Les moyens me manquent. Trouve une alternative pour me répondre avant qu’on se sépare– Ok. Moi, tu m’as beaucoup plu du fait que tu as osé t’arrêter pour me dire ce que tu ressens. Je te donne mon accord sur les conseils de mon amie.– merci ma chérie pour m’avoir soutenu et compris mentalement.

Désormais, nos cœurs se rassemblent. Un mois après, je l’invite chez moi. Le point de rencontre avant d’aller à Sala, une boite de nuit très réputée de la ville. Très bien arrangée, elle vient avec des éclats de rire. Elle me demande de nous joindre à son amie déjà sur place. Il faut attendre trente minutes d’horloge. Pendant ce temps, j’ai cherché des préservatifs quelque part dans ma chambre exiguë. Je ne les trouve pas. Comment faire ? Je m’en ouvre à ma petite amie.– Aïssatou, je voudrais qu’on passe à l’acte pour me mettre en forme avant d’y aller. Mais je n’ai pas de préservatifs– Non…. C’est pour cela que tu m’as demandé de passer part chez toi avant de rallier la boite de nuit ? Ah, mais non, je ne le ferai pas– Aissatou, écoute-moi s’il te plaît. Faisons-le et on s’en va. C’est notre première fois AOK. Je n’ai pas vu les préservatifs. Ça n’est pas un mal quand même crois-moi. Et on le fait ! Waouh, c’était génial hein. Cool let’s go i am very happywaouh.

La soirée terminée, après l’avoir raccompagné, je rentre à la maison tout seul. Ce soir même, je commence à trembler et mon corps est chaud. Très tôt le matin, je me rends au centre conseil d’orientation des jeunes pour demander des conseils sages.– bonjour monsieur.

 Hier nuit, j’ai fait des rapports avec une petite amie sans préservatifs et depuis je ne me sens pas bien– Oui ! Bonjour, très difficile d’en parler, mais ce qui est clair, c’est qu’il est important de se protéger avant de faire un tel acte. Allez à l’hôpital pour faire un test de dépistage pour savoir votre statut. J’empreinte une moto-taxi, direction l’hôpital régional. À ma descente, je paie 5 000 GNF. À droite, il y a l’urgence à gauche la pompe et enfin la direction dudit hôpital.Je rentre dans l’urgence pour demander où est-ce qu’on fait le test de dépistage ? On me dirige chez un médecin pour m’examiner. J’ai la chair de poule. Tout mon esprit est perturbé. Je pense que le SIDA est avec moi désormais. Après examen, je sors sain et sauf. Le test montre que je souffre de la syphilis. Le médecin me prescrit une ordonnance. De retour vers la maison, j’achète les produits. À la fin, avec Aïssatou, on s’est un peu revu. Mais on n’a jamais reparlé de tout ça. Pfiouuuu !

*Une histoire  vraie  d’Amadou racontée à la première personne.


Habillement des filles en Guinée une honte

 

Crédit Photo : BiG Zorno
Crédit Photo : BiG Zorno

Notre époque est dans la longue histoire de l’humanité, une période particulièrement critique parce que marquée par la faillite totale des valeurs morales et spirituelles. En même temps, il y a une domination totale de la civilisation occidentale sur nos coutumes et mœurs. C’est sans doute la raison pour laquelle s’étant livrées au mimétisme culturel, nos filles s’habillent aujourd’hui dans les établissements d’enseignements comme bon leur semble. Elles sont nombreuses à marcher presque nues. Ces habits : mini-jupes, collants transparent et autres sont indignes.

Cela nous donne l’impression d’être dans une société qui va à la dérive. Celles qui ont étudié et qui sont censées avoir une vision beaucoup plus rationnelle sont les premières à donner le mauvais exemple. Outre la recherche du savoir, l’école est donc considérée par certaines filles comme un lieu d’exhibition des parties les plus intimes du corps. L’objectif étant d’attirer l’attention des autres sur soi.

La majeure partie des filles dit s’habiller de la sorte par simple plaisir et dans le but de paraitre plus belle. Mais étant donné que les calculs accompagnent toujours les actions, la vérité est que le port de ces habits extravagants n’est pas gratuit. Si l’on s’en tient aux propos de certaines étudiantes et élèves :  »en révélant au public, la forme cachée de notre corps, on voudrait surtout attirer l’attention des garçons sur nous ». Une analyse minutieuse sur les causes de ce fait de société nous amène d’abord à pointer du doigt, la soumission aveugle à la culture occidentale véhiculée par les médias

Pour les filles, c’est la civilisation qui nous vient de l’ouest qui valorise l’Homme. Or loin de les mettre en valeur, ces habillements ont plutôt dévalorisé nos sœurs. Elles ne bénéficient plus du même respect qu’elles avaient avant dans la société. Il y a aussi, le silence coupable des parents qui laissent et parfois encouragent leurs filles à se vêtir d’une manière indécente.
Pire, le phénomène se développe dans l’indifférence totale des autorités éducatives. Ces dernières devraient procéder à des séries de sensibilisation, mais aussi inclurent dans les règlements intérieurs des écoles, l’interdiction systématique de tout habit qui expose le corps de la personne qui le porte. Il faut rappeler qu’il ne suffit pas simplement de détester ou de critiquer ce mode vestimentaire. Au-delà des critiques, il importe de prendre les mesures devant contribuer au changement de comportement.
Dans un monde où se déchaînent sans frein les attitudes les plus perverses et où se font accréditer les comportements les plus mauvais, il est de toute première nécessité que nos sœurs œuvrent dans le sens indiqué par la morale. Cet état de fait les amènera certainement à se vêtir de manière décente. Cela parait d’autant plus important quant on sait le rôle et la place qu’occupe la femme dans la transformation positive de la société.


 Face à l’impunité, les violeurs se déchainent

 

Crédit Photo : Alyaexpress
Crédit Photo : Alyaexpress-news.com

Jamais de ma vie, je n’avais connu une telle ampleur de viols dans ma ville et ses environs. Les cas se multiplient, plus ignobles les uns que les autres. Sur 100 cas d’agressions, 23 seraient à caractère sexuel. Les radios locales en font leurs choux gras.


Il y a quelques mois, j’ai été scandalisé d’apprendre que dans la préfecture de Pita, à une quarantaine de km de Labé, un jeune homme d’une vingtaine d’années a commis une agression sexuelle sur une sexagénaire.

« C’est aux environs de 12 heures que j’ai entendu des cris près de mon jardin. Raconte un témoin de la scène. C’était un jeune homme qui abusait d’une vieille femme de soixante ans à la rivière. Après avoir mis la vieille en sécurité, d’autres personnes et moi avons poursuivi et rattrapé le coupable à la suite d’une longue course-poursuite ».

Une limite de l’âge a été franchie, puisque jusqu’ici les cas de viol ou de tentatives de viol que l’on rapportait dans la région concernaient généralement des filles ou de jeunes femmes. Pis, même les patients à l’hôpital n’y échapperaient plus.

Une femme affirme avoir échappé à une tentative de viol d’un infirmier à l’hôpital régional de Labé. J’avais personnellement rencontré la victime qui m’a expliqué, les larmes aux yeux, avoir été aux urgences de l’hôpital suite à un malaise. Un infirmier, resté seul avec elle l’a prise pour inconsciente et a tenté d’abuser d’elle. Elle a crié au secours pour être délivrée.

Une accusation que réfutent le présumé coupable et les autorités de l’établissement hospitalier. Parole contre parole.

Ceci dit, je me demande pourquoi cette recrudescence de cas de viols ? Je n’ai aucune réponse tranchée, mais le laxisme des autorités et l’impunité qui règne ne sont pas de nature à décourager les violeurs. Pour leur part, les victimes ne portent pas plainte. Par peur ? Sans doute.

Je constate depuis longtemps que les populations guinéennes ne font plus confiance à la Justice de leur pays. On préfère lyncher les voleurs et violeurs au lieu de les livrer aux forces de sécurité de peur qu’ils ne soient relâchés comme c’est souvent le cas.

Enfin, il faut avouer qu’on entend peu les associations et les organisations de défense de droits de l’homme sur ces agressions dont sont victimes les femmes. Doublement dommage.