Lagrenouille

Le cacarbone, probablement la vidéo la plus classe que vous n’ayez jamais vue

Découvrez, grâce à cette vidéo, le côté obscur du sucre blanc.

Le « cacarbone », c’est la face obscure du sucre blanc, comme le dit si bien le site de la chimie amusante. Et donc, amis du calembour et du bon goût, cette vidéo est faite pour vous ! Qu’est-ce qui s’y passe ? Du sucre de table, saccharose (C12H22O11), est déshydraté avec de l’acide sulfurique concentré :

C12H22O11 –> 12C + 11H2O

Et « C », c’est du carbone pur ! Au moment où il se forme, il sort du récipient dans lequel la réaction est réalisée, comme, euh, comment dire ? Euh, enfin, c’est noir, spongieux… Il y a un peu d’oxyde de soufre qui a été produit (ça pique les yeux et la gorge)… Bon, regardez plutôt :

N’est-ce pas frais ? Joyeux ?

Je remercie Benn d’avoir eu le courage de figurer dans cette vidéo.


Ratages, catapultes, perruques et bandanas

La machine du vingt-et-unième siècle est un ratage. Le prof de science de l’auteur de cette machine l’est-t-il aussi ? La réponse en images !

Je ne sais pas dans quelle mesure je devrais soit être fier de la dérision de mes anciens élèves, soit d’avoir honte de l’application foireuse de feu mes cours de techno… le « Catapulto action-réaction » a notoirement été l’un de mes plus grands échecs… « La machine du vingt-et-unième siècle ! », scande fièrement Kevin, affublé d’une perruque noire, bandana rouge, lunettes noires.

La catapulte au mécanisme simple (un élastique, arf…) ne permet même pas de bombarder d’autres élèves à coup de bombes à eau… Je revendique un taux de réussite de 70% de mes expériences mais, dans ce cas, la honte infligée par ce ratage augmente mon taux d’estime personnelle de compétences pédagogiques à 2,5%. Et je suis encore gentil avec moi-même.

Dans ce cas je fais quoi ? Est-ce que je me morfonds sur mon triste sort d’enseignant de science qui a l’impression de passer ses journées à parler tout seul devant ses élèves ? Car comme je dis, parler tout seul, tant qu’on est seul, c’est pas grave. Mais parler tout seul, quand il y a des gens, ça c’est qu’il y a un problème quelque part, non ? Un début de folie ? Non, non, je suis simplement prof.

Et puis, il y a eu ce jour de rallye, où les élèves ont du préparer pour l’épreuve scientifique une catapulte ou une baliste… Les équipes d’élèves devaient construire un appareil capable de lancer un projectile, selon une trajectoire étudiée, pour dégommer un tas de caisses situées à plus de dix mètres de leur création. L’appareil devait avoir été testé et calibré avant l’épreuve. Et j’avoue, que j’ai été super fier du résultat ! Vous ne me croyez pas ? Regardez plutôt !

Alors, ça en jette (arf) n’est-ce pas ?

(Euh, enfin oui, accessoirement, il y a aussi quelques ratages, mais pas que !)

Je peux vous assurer qu’aucun élève, insecte ou animal de quelque genre que ce soit n’a été blessé lors de cette affaire balistique.


Pour conclure ma crise éditoriale

Je continue à bloguer ou pas ? Je vais vous dire quoi… avec l’aide d’un condensé de vos commentaires, conseils et partages d’expériences

Bon voilà, il a pas un peu fini avec sa crise éditoriale de la dernière fois lui ? Il a fait son « Drama Queen » ? Hein ?

Aardman Animations horror drama shock why GIF
Crédits : earlymanmovie.com/

D’abord, je dois vous remercier pour vos commentaires, messages mails et FB, conseils, soutien, témoignages, que ce soit dans les communautés de blogs scientifiques ou Mondoblog, vous êtes super les gens ! Ça a clairement cassé l’impression de solitude que j’avais pu ressentir sur le Net…

On partage un malaise

Au sujet de ma crise éditoriale, je me suis rendu compte, en lisant vos messages, que pas mal d’entre vous passaient par les même épreuves de doutes et de questionnement vis à vis du blogging…

« Mince, c’est incroyable comme ton billet me parle » explique Dieretou, « si ça peut te consoler ou te rassurer, je traverse la même crise, à quelques nuances près. Si tu veux, on crée le club des « blogueurs en crise anonymes » ? » Ok pour le club Dieretou ! A ce sujet, Micrologie a bien raison en disant que  « avec quelques lecteurs fidèles on a plus de rigolades qu’avec des milliers de clics anonymes (et parfois même pas « humains ») qui font monter les stats. Alors, oui, on monte un club quand tu veux, mais pour aller boire une mousse ! » Aaaaargh ! Comme j’aimerais boire une mousse ! Allez, je m’en ouvre une.

Je continue à citer Micrologie : « oui, quand on traîne trop dans les collectifs de bloggueurs on a parfois le sentiment d’être complètement à l’ouest… (pire, d’avoir pris un gros coup de vieux :), et face à la dictature de Google analytics et du nombre d’abonnés, « mais qu’est-ce que je fous là ? » »

Taupo témoigne aussi : « Hey! Comment je comprends ce que tu traverses! J’en suis au même point avec SSAFT. 4 mois que je n’ai pas blogué… Près d’un an sans rédaction régulière. Comme toi j’ai testé d’autres formats (la vidéo, l’orga d’évènement, les présentations, le livre, etc.) et aucun ne me convainc aussi bien que le blogging, mais le blogging a perdu sa saveur des premiers jours. C’est peut être un passage obligé pour tous les touche à tout. »

Oui, le blogging a perdu sa saveur des premiers jours… « Il faudrait pouvoir reprendre les choses depuis le début » écrit justement Micrologie, « mais cette fois comme un vrai choix (non une espèce de contingence, un concours de circonstances ou cet espoir non formulé qui nous fit démarrer le projet) : écrire, raconter des histoires et donner tout ça en pâture à qui le veut bien. »

Et Annalisa nous rejoint aussi sur ce point : « moi aussi je me décourage parfois, des heures et des heures à écrire, éditer publier, partager pour quelques centaine de lecteurs, alors que n’importe quel vidéaste dit une connerie et a 10000 followers 😞 ça veut pas dire qu’il y en a pas de bons hein« . C’est, encore une fois, pointer dans le mille cette histoire de « followers » sur certaines vidéos Youtube stupides. Je m’explique :  j’ai une fois regardé un tuto pour bien se couper la barbe sur Youtube (euh… oui, je regarde des tutos pour me couper la barbe. Alors quoi ? T’as un problème ?) et je suis tombé sur un youtubeur qui expliquait (et qui explique toujours d’ailleurs, tu verras, si tu cliques sur le petit rectangle au milieu de l’image, il va t’explique un truc. Ah ? Tu connais Youtube ? Pardon.) comment se couper la barbe mais sans se couper la barbe pour de vrai et le type se tape presque 800000 vues et 4000 likes ! Il mime aussi un shampoing de barbe. Extraordinaire, voyez plutôt :

Si Guy évoque cette période de doute comme un âge d’or du blogging, « c’est quand on en vient à bloguer sans trop savoir pourquoi, sans objectif précis. Sans pour autant perdre la qualité de son écriture (…) » d’autres parlent de la crise du blogging alors…

…Est-ce que c’est la crise du blogging ?

« Non, non » s’exclame Micrologie , »c’est pas la crise du tout, mais plutôt une reprise en main de la démarche. La promo ça saoule, c’est comme la com’ pour la com’, et le SEO est une prison. Ça oblige à des remaniements de textes, pas d’allitération, pas de jeux de mots, attention votre titre est trop court, attention il n’y a pas de liens internes qui font chier tout le monde, attention vous ne répétez pas 50 fois le même mot. On se demande si on peut encore écrire… et du coup, si on a vraiment envie de s’adapter à la fabrique… Quand on a explosé sa télé (avec une guitare hahaha), ce n’est certainement pas pour refaire aujourd’hui la même chose avec le net. »

Crédits : therecycler.com

« Mais je crois« , me dit Françoise , « que tu interroges surtout la question du plaisir qui ne se partage pas comme dans la « vraie » vie avec de « vrais » amis. Et pourtant, plus le monde réel ou virtuel cultive sa fascination des trous du C…, (…) plus j’ai besoin d’action, de rencontres, d’ailleurs, pour écrire, penser, danser avec ce cavalier fantôme qu’est le lecteur imaginaire pour qui j’ouvre les vannes de ma conscience. Alors on danse… »

Et c’est un problème similaire que soulève Constance : « je déplore comme toi le cloisonnement de la toile comparé à ses débuts, et toutes les frontières que nous, utilisateurs, subissons désormais dans nos usages au quotidien : je parle notamment des règles mises en place par les GAFAM qui régulent désormais l’archivage et l’apparence de tout le web. Mais je pense qu’il y a aussi de l’espoir (…) » Et cet espoir réside dans la diversité du web dit encore Constance !

De l’utilité du blogging

Alors donc, pourquoi blogueur ? L’énigmatique P.E.S.Y. écrit qu’ « il faut aimer ce qu’on fait et faire ce qu’on aime. Mais on ne peut pas se disperser. Il faut « vendre » – pour vivre – ce qu’on fait. Il est normal d’avoir des « crises de croissance ». (…) Être chercheur est mieux qu’être blogueur. Avec ça, arrangez vous. »

Taupo est plus concret, « j’essaie de me répéter quelque chose que je trouve important: la production, c’est bien, mais avant tout, c’est ce qu’on met dans sa propre caboche et celle des autres qui compte. Tant que tu arrives à trouver un moyen de faire ça, tu ne peux pas être sur la mauvaise piste ! Courage !  »

Tchakounté partage son expériences personnelle : « (…)  j’ai passé deux ans à réfléchir sur la méthode à adopter pour être utile à ma société. Ma communauté de handicapés a sérieusement besoin d’une visibilité. Quand je me suis rendu compte que l’écriture était une arme de combat pour me libérer des pressions sociales, j’ai alors opté, à la place d’un livre, pour le blog qui a l’avantage d’être lu par des millions de personnes. Mon objectif c’est de partager ma vision sur des questions existentielles, tout en alertant l’opinion (…). »

Une autre chose importante que souligne Ecclesiaste (binôme, check) c’est que « on ne voudrait surtout pas que tu arrêtes de continuer à nous raconter tes histoires… » Oui, des histoires ! Qui ont du sens pour nous et nos quelques lecteurs. Quelques lecteurs ? Oui, quelques lecteurs fidèles, des potes car la quantité n’est qu’illusion, l’interaction est réelle et authentique !

En fait, si les blogs ne reflètent pas la vie et qu’ils perdent de leur spontanéité (peu importe le nombre de clics), ils ne sont pas utiles, je pense. C’est le point de départ des blogs, non ? Raconter nos tranches de vie, des instantanés écrits à partager.

Au sujet de Facebook

Instantanés de vie. Les réseaux sociaux comme Facebook se sont appropriés la puissance et l’utilité des blogs pour les vandaliser et les dénuer de valeur. En tous les cas de valeurs humaines. Corinne me fait parvenir cet article : les réseaux sociaux sont-ils en train de mourir ? Lecture recommandée.

Constance précise : « lorsque tu parles de fatigue face aux réseaux sociaux, Facebook en particulier, je pense que beaucoup pensent la même chose que toi. La déconnexion est un mouvement qui se répand de plus en plus. Je ne crois pas personnellement, qu’elle s’oppose au fait de blogguer. Si tu te sens dépendant à ces réseaux, qu’ils nuisent à ta vie de famille, c’est peut être qu’il est temps de les quitter. Sans forcément quitter le blogging.  » Et là, j’ai une réponse concrète ! Il est possible de blogueur sans les réseaux sociaux !

Thierry explique : »de mon côté, j’en avais ras le bol d’avoir des lecteurs sur FB et pas de lecteurs sur mon blog. Alors, (…) j’ai décidé de me couper du plus chronophage des deux. Quand je dis chronophages, je ne veux pas dire que j’y passais plus de temps, mais que j’y perdais du temps…« 

La réponse : stop ou encore ?

Vous avez envie de savoir, n’est-ce pas ? Hein ? T’as envie de savoir, hein ?

Alors, elle est où la réponse ? « Dans ton cœur« , comme le suggèrent Sonia (qui me propose aussi ses services comme thérapeute… Quoi ? Être meilleure blogueuse de Côte d’Ivoire ne te suffit pas ?) et Corinne. Oui, c’est bien une question d’amour, « Il faut aimer ce qu’on fait et faire ce qu’on aime. (…) » dit P.E.S.Y.

Je vais vous la donner ma réponse. Mais d’abord, je voudrais citer Micrologie (qui cite aussi) en se posant la question « Qu’est-ce qui compte vraiment ? Je me permettrais une citation du dernier livre du philosophe François Julien (…) : « c’est ce qui se passe « en interne », entre soi et l’œuvre, dans le huis-clos qui se referme alors, qui compte désormais. (…) La pensée de la première vie s’accordait un temps illimité, en même temps qu’elle était pressée de se fixer et de s’imposer ; la pensée de la seconde vie sait désormais que son temps est compté, en même temps qu’elle ne se met plus sous la pression de réussir. »

Et bim.

Donc voilà : j’ai décidé d’arrêter…

 dancing fun excited awesome great GIF
Crédits : giphy.com

…Facebook et aussi Twitter ! (mais pour ce dernier, ça ne va pas changer grand chose, je n’ai jamais vraiment compris ce truc). Je vais me donner une semaine pour arrêter Facebook, une semaine de traitement palliatif où je vais bombarder mes amis virtuels de photos et images étranges et qui reflètent ma perception de cette vie numérique, que je débusque en écumant le fond du Net 🙂

Crédits : oddee.com

Youtube ? je vais continuer à y mettre des vidéos en dilettante. Même si ça prend du temps, faire des vidéos c’est toujours un bon moment de rigolade !

Et le blog ?

Bon, eh bien…

 

[begin emotion]{SUSPENSE}

 

…je continue.

 

[end emotion]{SUSPENSE}

 

Mais c’est en grande partie grâce à vous. Je dois vous remercier. Vous m’avez aidé à distinguer le superficiel et l’essentiel dans le blogging.

Mais bon, ça ne sera pas sans efforts hein ! Je compte changer ma manière de blogger enfin, je veux dire que je veux revenir à quelque chose de plus spontané et authentique. Il va falloir que je me choisisse un nouveau papier peint, une nouvelle bannière et image de fond. Le concept Rock’n’Science va doucement s’effacer pour aller vers d’autres modèles d’expression… Sproutch Lagrenouille va plus souvent prendre la parole et digresser sur la science, sur ses réflexions, sur des questions de lecteurs, réflexions d’élèves, lectures d’articles, partager plus d’observations de nature… Vous en saurez un peu plus sur la personnalité de Sproutch Lagrenouille et la raison de son existence dans un petit temps.

Bon, voilà, j’ai fini ma mousse et, d’une certaine manière, je l’ai bue en votre compagnie !

Pour conclure, Simon a dit que « le fait que tu ai continué tout en étant père de famille montre que tu n’est pas un Mohican mais un véritable Jedi du blogging. (…)« . Ah ouais, ça me parle ça ! Et je me suis rendu compte qu’il y a plein de Jedi du blogging autour de moi ! Et il faut défendre nos blogs à nous, ceux qui parlent de nos vies, nos quotidiens, de nos rôles dans la société.

On a tous une histoire à raconter.

Merci.

Crédits : chilloutpoint.com


Je suis en pleine crise éditoriale

J’ai un grand besoin de me confier à vous : je suis en pleine crise éditoriale et pour un blogueur, ça revient à dire que je suis en pleine crise existentielle… Le billet sera long, je vous préviens et vous serez mes thérapeutes.

Alors voilà, je me confie à vous, je suis en pleine crise éditoriale… Je ne sais pas si je dois m’en étonner d’ailleurs, depuis le temps que je blogue ! Bon, je vous explique les raisons de ma crise éditoriale mais d’abord, je vais faire un petit rappel de ma « carrière » de blogueur.

Ma « carrière » de blogueur

J’ouvre un blog en 2011, vaille que vaille sur wordpress, le profil de Sproutch La grenouille est créé. [Il fallait être courageux car à l’époque, heureusement que cela a changé (enfin, un peu), mais la connexion Internet était vraiment merdique à Kigali]. Le but premier était de présenter des manips faciles à réaliser avec les moyens du bord… Après quelques années en Afrique, même dans une École belge (plus internationale que belge en fait), il m’a fallu improviser plus d’une fois mes expériences et démos avec des bouts de ficelle, ça a souvent donné des manips très rock’n’roll ! D’où le concept de Rock’n’Science. Une fois que j’ai commencé à accumuler les manips à moindre coûts, j’ai mis sur pied, avec l’aide de l’Ecole Belge de Kigali, des formations en sciences expérimentales aux collègues d’écoles locales ; ce que je continue à faire, mais les sujets se sont diversifiés… Par exemple, je vais prochainement donner une formation sur l’enseignement de l’Ecologie à… une congrégation de Bonnes Soeurs, si c’est pas Rock’n’Roll ça ! La prochaine fois, je leur proposerai une formation sur l’Evolution, promis ! Je partagerai les photos.

Donc, avec ces manips Rock’nRoll, est né le concept de Rock’n’Science! Yeah.

Deux ans après la création de mon blog, je rejoins le Café des Sciences, (c’est fort de science) LA plateforme des blogueurs de sciences francophones. Enfin, quand je dis blogueurs, il y a des vidéastes, des podcasteurs, des dessinateurs qui se retrouvent autour de la passion des science et de leur diffusion. Je suis extrêmement fier d’appartenir à cette joyeuse communauté qui a pris le parti d’une science qui touche tout le monde, sans jamais tomber dans les travers hermétiques, élitistes et rébarbatifs que l’on retrouve trop souvent dans ce domaine. Aussi, je suis très reconnaissant aux membres du Café des Sciences pour leur accueil, leur aide et écoute malgré le fait que je réside au Rwanda. On a même écrit un livre, avec tous les blogueurs : La science à contrepiedhttps://www.belin-editeur.com/la-science-contrepied ! Merci le Café des Sciences !

Au sein de toute cette émulation au Café des sciences, j’ouvre une chaîne Youtube, Sproutch Lagrenouille, mais vraiment sans prétentions je vous avoue, à part rigoler un peu plus. Je suis admis, à mon grand étonnement, dans les rangs de « vidéosciences » où je côtoie des mastodontes de la vidéo scientifique francophone ! Je m’y sens assez petit voir insignifiant mais… Merci Vidéosciences !

A la toute fin de l’année 2013, je suis admis comme blogueur sur la plateforme de l’Agence Science Presse. Là, c’est un autre type de structure. L’équipe de journalistes de l’Agence contrôle tous les billets de manière rigoureuse. J’y publie d’anciens billets et d’autres articles en parallèle sur le plateforme de l’Agence et sur mon blog. Une autre expérience aussi ! « L’Agence Science-Presse est un média indépendant, (…)  qui a pour mission d’alimenter les médias en nouvelles scientifiques. Elle est la seule agence de presse scientifique au Canada et la seule de toute la francophonie qui s’adresse aux grands médias plutôt qu’aux entreprises. » ; peut-on lire sur leur site. Pourquoi ? « Parce que tout le monde s’intéresse à la science » ;-). J’y rédige entre autres une série de billet pour faire découvrir les carrières de la science aux plus jeunes, « Pourquoi je suis devenu prof de sciences ? ». Là aussi, même si la révision des publication est centralisée, cela n’empêche pas une bonne communication, du temps investi par les responsables de l’agence, des conseils professionnels et un énorme enthousiasme et efficacité pour la diffusion des sciences auprès du grand public. Je suis également très fier d’appartenir à cette sympathique communauté ! Merci l’Agence Science Presse.

Appartenir au Café des Sciences et être blogueur à l’Agence Science Presse m’a donné pas mal de confiance en moi, en mes sujets, et ma manière de les traiter et mon écriture.

Mais avec tout ça, j’ai aussi un boulot et une famille… J’ai des passages à vide où j’écris moins, des moment où je suis inspiré mais ne trouve pas le moment d’écrire. Je me fixe des objectifs, un rythme de publication et puis paf, ma fille ou mon fils attrape un rhume, une grippe une indigestion (et quand ils sont tout petits, on a l’impression que les enfants tombent tout le temps malades… C’est pour cette raison qu’on appelle ça la « crise immunitaire »… J’adore cette expression), quelques mauvaises nuits s’enchaînent et le blog, eh bien, il passe en bas de la liste des priorités.

Mondoblog et puis… passage à vide et crise « blogsistentielle »

Arrive 2014 et Mondoblog, la plateforme des blogueurs de Radio France Internationale. Un peu au hasard genre « pourquoi pas essayer », je décide de participer au concours de recrutement de nouveaux blogueurs et encore à ma grande surprise ma candidature est retenue pour une année test de blogging sur la plateforme. Je renonce donc à mon ancien blog et ouvre un blog chez Mondoblog. A partir de là, je dois produire du contenu valable pendant un an avec des conseils, des tutos et une super équipe de mondoblogueurs ! S’ensuit une deuxième sélection pour les blogueurs les plus enthousiastes, réguliers et qui produisent des billets de qualité pour une formation fin 2015 à… Dakar ! Et je suis sélectionné ! Cette formation à Dakar, ça a été une superbe expérience. J’y ai rencontré plein de gens, renforcé mes compétences de blogueur et de rédacteur de contenu web, fait plein de copains, vidé des gazelles et senti appartenir à une véritable famille, unie par le même idéal de l’expression libre, sans contraintes, l’idéal du blog en fait. C’était justement la motivation qu’il me fallait pour continuer à bloguer. Merci Mondoblog.

Mais voilà qu’après la formation, j’ai eu un nouveau passage à vide. J’avoue que, pour être sélectionné pour la formation à Dakar j’ai pas mal investi de temps, je me suis fatigué et après la formation, je néglige un peu mon rythme de rédaction… En plus de cela, le fait d’avoir transféré mon blog de wordpress.com vers mondoblog.org a divisé de plus de moitié mon audience… C’est assez décourageant. J’avoue ne pas faire du blogging pour un max d’audience, évidemment, j’aime bien savoir être lu et donc, j’ai eu l’impression de devoir recommencer le plus difficile pour un blog : fidéliser une audience. Bon, je ne me décourage pas et après quelques mois de flottement, je retapote du clavier, séduit par le dynamisme des lauréats de la formation 2016 de Mondoblog, le « Mondogang » et là, je me confronte à un nouveau problème : j’ai l’impression de faire le grand écart entre deux communautés de lecteurs : les scientifiques du Café des sciences et les Mondoblogueurs. En fait, au Café, j’écris au sein d’une communauté de fans de sciences et à Mondoblog, je suis le seul blogueur scientifique… Et donc, mes sujets ne plaisent pas toujours dans les deux communautés en même temps ! Par exemple, une manip, ça passe bien au Café, évidemment, mais ça passe inaperçu chez les Mondoblogueurs. Alors qu’une chronique ou un sujet d’actu, ça passe bien à Mondoblog, mais un peu moins au sein du Café…

Alors bon, j’écris quoi finalement ? Bon eh bien, je ne sais pas trop ce que je dois écrire. Vous me direz : « écris ce qui te plaît ! » Oui, « mais je ne peux pas écrire tout ce que je veux non-plus !« , je vous répondrai ! Mais oui, je voudrais revenir à une ligne de rédaction plus du style « blog des débuts« , avec ses tendances à la digression. Je suis un peu nostalgique de ma période wordpress.com, des blogueurs que j’y fréquentait, des histoires personnelles, sans prétentions, touchantes, drôles. Alors je me dis que j’aimerais en fait, écrire des chroniques, teintées de sciences bien-sûr puisque c’est ma formation, mon filtre pour voir le monde et l’analyser. Mais cette manière d’écrire, serait-elle assez rigoureuse pour mes compères blogueurs de sciences ? Et puis… et puis, l’idée m’est passée plusieurs fois par la tête mais…

…Et si j’arrêtais de bloguer ?

Eh bien oui ! Mais ne me jugez pas, ce n’est pas par lassitude, manque de courage mais plus dans l’esprit de « passer à autre chose ». Ça prend du temps de bloguer, ça ne me rapporte pas d’argent [(et je ne veux pas que ça m’en rapporte, c’est dans cet esprit de blogging que je m’aligne, (ouais, je suis un sacré Mohican)] :

Aussi ma vie et mes activités ont évolué : la vie de famille est très prenante et est devenue ma priorité principale (le boulot vient en seconde place) et en dehors de cela, mes activités scientifiques se sont tournées vers les sciences participatives. En ce qui concerne les expériences, je préfère les rédiger sur l’excellent blog collaboratif Kidi’Science. J’ai donc moins de manips et moins de choses à raconter autour d’elles et en plus, en consultant le net, les expériences à faire avec des moyens simples sont légions et très bien faites ! Est-ce que j’ai encore ma place au sein de tout cela ? J’ai eu ma période faste mais maintenant… Voilà, je me sens dépassé et si je veux me remettre à niveau, je devrais investir plus, beaucoup plus de temps. C’est que le blogging est de moins en moins amateur… Enfin, je trouve. Ça se professionnalise, on ne peux plus se contenter d’écrire ce qu’on ressent, nos expériences, nos vies… Il faut bien calibrer les SEO, les mots clefs, son extrait de texte, et tout le bazar pour être en tête des requêtes Google… La spontanéité laisse la place au calibrage d’audience. Vous me direz « mais c’est normal de bien calibrer le référencement de tes billets« , ce à quoi je réponds « oui mais je passe plus de temps qu’écrire mes billets à trouver mes mots-clefs, écrire un extrait sexy, trouver un titre encore plus sexy, me demander si je ne suis pas un peu trop putaclic, rendre mon titre moins sexy mais plus érotique, me flageller pour cause de putaclic et enfin me dire que je suis un Mohican du blog et que finalement, rien à foutre, je ne ferai que des SEO un tout petit peu sexy. » Ok. J’inspire, je bloque, j’expire doucement. Je recommence le cycle trois fois.

Et puis, il y a les réseaux sociaux. Ok. J’inspire, je bloque, j’expire doucement. Je recommence le cycle trois fois.

Facebook pour moi, c’est devenu un peu un truc comme ça :

Feliks Tomasz Konczakowski art gif hot youtube GIF

Quand tu scrolles, tu as l’impression de contempler un immense trou de balle se dérouler à l’infini sous ton nez. C’est joli n’est-ce pas ? C’est de moi. Pas le gif, la phrase.

Voilà, à part ça, je n’ai pas grand chose à dire sur les réseaux sociaux. Sauf que J’ai essayé Twitter, mais j’accroche pas, cette histoire d’écrire des tweets super-courts, j’y arrive pas… En ce qui concerne facebook, c’est plus compliqué à expliquer. Je dois l’avouer, je prends plaisir à voir passer les blagues, les nouvelles des amis. Ça me permet d’être au courant de plein de trucs mais ce geste, scroller, c’est vraiment vicieux. J’arrive pas à contrôler cette histoire et j’ai développé une sorte de dépendance à Facebook. je tombe aussi, malgré moi et mes paramétrages sur des images, des séquences et des nouvelles que je ne tiens pas à voir… Pourquoi ne pas arrêter alors ? J’ai créé une fan page de Rock’n’Science, 415 abonnés. C’est dans l’absolu pas énorme, mais ces abonnés, ce sont des anciens élèves, des amis, des collègues blogueurs et collègues profs… Encore une petite communauté sympathique ! Alors quoi, je les laisse ? J’admets que ça me ferait du bien de laisser Facebook… Je suis sûr que je pourrais vivre sans. J’ai vécu sans FB plusieurs décennies ! Mais le monde tournait autour d’autres choses aussi. Et voilà, bloguer, c’est se promouvoir et donc passer obligatoirement par les réseaux sociaux. Est-ce que je pourrais écrire mon blog en me passant de Facebook ? De Twitter ? Et de tous ces autres trucs nouveaux ? Oui ? Non ? Ou alors je suis totalement hors du temps… Je ne sais pas.

Non, je ne sais pas

En fait oui, je sais. Je voudrais retrouver la notion du temps qui passe. Sentir que le temps passe.

L’Internet de maintenant, omniprésent et omnipotent accapare tous nos sens et nous donne sa conception du monde. Est-ce qu’il y a un espace pour mon modeste blog là-dedans ? Sûrement, oui, mais je ne sais pas où, ni comment… je voudrais juste écrire et ne pas me soucier du reste. C’est peut-être un peu trop utopique, non ?

Ok. J’inspire, je bloque, j’expire doucement. Je recommence le cycle trois fois.

Admettons que je continue à bloguer, je ferais quoi ? Des chroniques où je digresserais sur mes observations et mes impressions de naturaliste citoyen ? Je parlerais de mon quotidien de prof de sciences ? J’opte pour le putaclic, le fric, les flagellations auto-punitives parce qu’en fait, je suis un Mohican mais que je veux quand même gagner de l’argent avec des pubs pour des anti-virus et pour des filles ou des mecs qui ne vivent pas trop loin de chez mes lecteurs ?

Je ne sais pas… Ça me ferait de la peine de laisser mon blog… Six ans déjà… Mais quand-même, il faut savoir voir le changement et s’adapter, si on peut. Sinon, on est d’une autre époque.

Alors, je m’adapterais comment ?

Je m’adresse à vous, à toi, je sais que tu auras les mots justes et de bons conseils.

Merci.

 


Ethanol sous pression, brouillard, feu et boum ! [Vidéos]

C’est fou ce qu’on peut faire comme manips avec de l’éthanol, une pompe à vélo, des bouteilles et du feu (et je ne vous parle pas de la dégustation de produits fermentés) ! Quelques vidéos de Rock’n’Science.

Il y a un petit moment déjà, j’avais réalisé avec l’incroyable Alex, une vidéo nommée « la bonbonne à pression ». Y figurent aussi Kevin, Steezy et Tom. C’est Boris qui tient la caméra et sa voix agréable est off. Enfin, la voix off, c’est Boris. Boris se mettait dans des positions incroyables pour faire les meilleures plans possibles ! Un vrai Tarantino de la manip chimique.

Bon, soit.

Dans cette vidéo, on s’amuse, on digresse expérimentalement autour du changement d’état de vapeurs d’eau et d’éthanol provoqué par une variation soudaine de pression à l’intérieur d’un récipient fermé : du brouillard se forme ! Les raisons et les conditions de la formation de ce brouillard ou même nuage (ah ben oui, n’ayons pas peur des mots !) sont expliquées dans la fameuse vidéo suivante (mais que de bons souvenirs !) la « bonbonne à pression » :

Une version plus courte, brouillon de la vidéo précédente existe aussi, elle se limite à la partie « brouillard » :

Les expériences en elles-même sont toutes réalisées dans un même dispositif DIY : deux bouteilles de 5L coupées en deux et collées entre-elles pour former une bonbonne. A l’intérieur de cette bonbonne, on augmente la pression en y injectant de l’air avec une pompe à vélo. Lorsque la pression est assez élevée, on retire brusquement le bouchon de la bonbonne et la dépressurisation soudaine dans la bonbonne a des effets étonnants sur les liquides qui se trouvent à l’intérieur ! Un nuage se forme ! Plus fort encore, ce nuage disparaît sous l’effet de la pression !

 

Revenons-en à la partie brouillard d’éthanol. Si on a la superbe idée d’enflammer l’éthanol à l’état de brouillard après une dépressurisation soudaine, que se passe-t-il ? Eh bien il se passe ceci (on fire !) :

Le nuage d’éthanol s’enflamme avec style et classe ! Attention aux doigts cependant, il ne faut pas les brûler.  Aussi, il ne faut pas pomper énormément pour que la manip réussisse, c’est important à savoir car si la pression est trop élevée dans le récipient, il peut éclater !

 

Et pour finir en beauté, on s’est demandé, Alex et moi, ce qui se passait si on enflammait du brouillard d’éthanol dans une bouteille en plastique munie d’une tuyère et prête à décoller… Le résultat nous a clairement satisfait, ça donne une fusée à éthanol ! (Cependant, je ne comprends toujours pas pourquoi on se croit obligé de prendre un accent germanique pour ce genre de manips) :

Attention, safety first ! Ne faites pas ces expériences à la maison et sans la supervision d’un adulte responsable !

N’oubliez pas qu’à Rock’n’Science, nous sommes des professionnels.

(Bon, ça a pas l’air comme ça, mais on ne prend pas de risques inconsidérés pour continuer à s’amuser.)


ErRevue Rock’n’Science juillet et août 2017

L’article est très long…Mais c’est le meilleur, le plus pragmatique et le plus alarmant que j’ai pu lire sur l’état et le futur de notre planète…
Et, pendant que je lisais cet article, un énorme iceberg, 5800km2 s’est libéré, laissant la voie libre à d’autres glaciers qui peuvent augmenter le niveau des mers significativement, une fois de plus.

Et pendant ce temps, Kim Kardashian confond sucre et cocaïne.

PICS

Si la NASA avait le même budget que l’armée américaine, elle pourrait construire ça :

PIC

Alors que les russes se concentrent sur la mise au point d’un robot potentiellement tueur, il peut tirer avec deux revolvers a la fois. Le monde se meurt et on fait des robots tueurs. Selon les infos du MIT, ce serait le deuxième prototype…

Le magazine Top santé publie que les barbes sont aussi sales que les cuvettes de toilettes. Mais en lisant l’article, on se rend compte que si on se lave la pilosité faciale régulièrement, il n’y pas de problèmes car, je cite : « (…), il faut savoir que le fait de ne pas la nettoyer [la barbe] est une chose qui n’est pas particulièrement propre toutefois. »

https://www.iflscience.com/technology/floating-city-project-wants-to-make-an-unregulated-hub-of-scientific-research/
La dévalorisation des filles pour les études scientifiques est une construction sociale ! Le nouvel Obs revient sur une Interview de Despentes qui cite une « étude » avec du yaourt salé qui prouverait que les filles sont des menteuses. Elles ne le sont pas, les pressions sociales de l’apparence conditionnement plus les filles que les garçons.

Trump a très probablement un ami imaginaire…Il lui fait dire plein de conneries. Sacré Jim.

Des stéréotypes racistes sont vehiculés par un glacier en Belgique qui a nommé une glace au chocolat la « bamboula ». « c’est comme ça depuis 50 ans sans choquer personne » se défendra le commerçant. (Suite)

Et une question, comme ça : pourquoi les statues antiques ont-elles de petits sexes ?

Un robot se suicide dans un centre commercial en Californie. La robotcalypse est mal barrée …

Le national geographic rend hommage au centenaire de l’expédition Antarctique Scott en diffusant les images du photographe de l’expédition, Herbert Ponting. Vérifier et mort de l’expédition…

L’idée bricolage de l’été c’est ça :

https://media.giphy.com/media/vTmQum8Zh1Ggg/giphy.gif
Le corbeaux, à leur manière, sont ils procasrinateurs ou calculateurs ? Ils préfères une grosse récompense lointaine qu’une petite immédiate.

La NASA cherche des experts en origamis pour le déploiement d’un bouclier de protection…

Les implacables Lois de la physique (ou DU) physique : gif

https://wallgif.com/gif/10492

Gif de lion thug https://wallgif.com/gif/10651

https://www.bbc.com/travel/story/20170629-the-first-european-settlement-in-the-new-world
https://nofi.fr/2015/06/a-11-ans-il-cree-une-invention-pour-proteger-ses-troupeaux-sans-tuer-des-lions/19961

https://www.sciencepresse.qc.ca/actualite/2017/07/28/sperme-humain-diminue

https://www.bbc.com/mundo/noticias-40744976?ocid=socialflow_facebook
https://autourduciel.blog.lemonde.fr/2017/07/30/soir-et-matin-admirez-lombre-de-la-terre-et-la-ceinture-de-venus/?utm_campaign=Echobox&utm_medium=Social&utm_source=Facebook#link_time=1501406434
https://huffp.st/n9xEz2o

https://video.nationalgeographic.com/video/news/160209-news-cockroach-superpowers-vin?utm_source=Facebook&utm_medium=Social&utm_content=link_fb20170730video-resurfcockroaches2&utm_campaign=Content&sf102135766=1

https://m.slate.fr/story/149214/terre-alimentation-futur-bioreacteur
https://m.slate.fr/story/149133/polygamie-maladie-genetique-rare-communaute-mormone
https://www.independent.co.uk/sport/football/premier-league/arsenal-owner-stan-kroenke-hunting-tv-channel-my-outdoor-motv-endangered-animals-trophy-a7868361.html
https://www.businessinsider.com/journey-to-yambuku-zaire-to-find-ebola-2017-7?utm_content=bufferbd60f&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=buffer-ti
https://mashable.france24.com/mashallow/20170731-robot-suicide-meurtre-etats-unis
https://mashable.france24.com/monde/20170731-fossile-dinosaure-canada-desert-concours-robots-rover-mars
https://m.slate.fr/story/131807/voici-douze-parties-corps-humain-servent-rien
https://observers.france24.com/fr/20170801-rdc-homme-protegeait-derniers-gorilles-montagnes-extinction-kivu-deforestation
https://www.sciencesetavenir.fr/espace/exploration/lancement-reussi-d-un-satellite-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique_115271

https://www.lci.fr/france/pyrenees-orientales-cas-graves-de-necrose-apres-des-morsures-d-araignee-violoniste-a-perpignan-la-recluse-brune-americaine-est-elle-en-france-1209524.html?utm_campaign=Echobox&utm_medium=Social&utm_source=Facebook#link_time=1502188285


Revue Rock’n’Science [juin 2017] – Un peu en retard

La revue de Rock’n’science  relève sur le Net les sciences barrées, géniales, loufoques de ce mois de juin. Oui, je sais, avec un peu de retard. Au hasard d’errements sur le net, bla-bla-bla… On débute avec un grand coup de gueule :

Climat

 

Les États-Unis se sont retirés des accords de Paris…

Trumps fuck the planet
Person of the year ; attrapé sur FB, pas trouvé l’auteur…

Et vu que Misteur Prez à son zizi dans le Pacifique, il pourrait en profiter pour aller jeter un coup de bite (oui je sais, c’est vulgaire ; comme Trump lui-même, en fait) à la station de Mauna Loa, qui relève les mesures de CO2 atmosphérique. Ici, le taux de CO2 atmosphérique depuis 800.000 ans :

Euh, oui… Tout à droite, ce n’est pas l’encadrement du graphique mais bien le taux de CO2 atmosphérique qui s’envole depuis la révolution industrielle. Ah, et Ahvaz, une ville en Iran a atteint la température record de 53,7°C en ce mois de juin !

Le constat est sans appel, cela vient de Meadows lui-même, le scénario de l’effondrement l’emporte. Effondrement ? Meadows parle de l’effondrement de notre société.

Le New York Times, nous apprend que ce sont bien les USA les plus gros émetteurs de dioxyde de carbone au monde ; parallèlement à ça, cyniquement, des milliardaires se préparent à la chute de notre civilisation en achetant des îles dans le Pacifique. Pablo Servigne, co-auteur de l’excellent « Comment tout peut s’effondrer » nous a rappelé il y a quelques temps que « les individualistes crèveront en premier ».

Ok, trop lourd comme première partie de revue Rock’n’Science ? Pas de soucis, je vous laisse un petit moment avec Brad Pitt qui présente la météo la plus hot du mois de juin au Jim Jefferies Show :

Et enfin, histoire de vous aérer l’esprit, vous pouvez voir avec une extrême précision les vents dans votre région avec la earth wind map.

C’est vraiment cool !

 

Bestioles

 

J’en profite donc pour partager ce GIF réalisé par l’équipe technique de Rock’n’Science, un ralenti d’une réaction extrêmement rapide de chat, jamais filmée avec cette précision et ces détails jusqu’à présent :

Au sujet des chats, on sait quel est leur parcours évolutif depuis leur état sauvage jusqu’à nos sofas.

Les chats sont des sacrés veinards quand-même. En plus d’être chouchoutés par les humains et d’être des stars d’Internet, les problèmes modernes touchant le commun des animaux n’a pas l’air de les toucher… Eh bien oui, un matador a encore été tué, et il est temps de montrer à quel point les taureaux sont des animaux dangereux :

Dans le rayon « gentil » toujours, l’un des rhinos ré-introduit au Rwanda a tué un de ses anges gardien, un expert animalier, doctorant hongrois…

Au fond de la mer, un poisson qui combine à merveille gravité et poussée d’Archimède a été filmé marchant sous l’eau !

Ce n’est plus un secret pour personne, nous sommes en pleine sixième extinction massive d’espèces… Mais, alors que le National Geographic se demande si l’Humain survivra à cette extinction, The Guardian nous explique comment les milieux urbains, extrêmement durs pour la nature sont devenus des « hotspots » évolutifs.

Darwin Awards

 

Julien m’envoie sur FB cette vidéo qui semble provenir d’Inde

But du jeu ? Simplement faire décoller un objet étrange ? Reproduire une double hélice d’ADN en fumée dans le ciel ? Envoyer des particules de condensation dans l’air pour provoquer la pluie ? Ou une tentative, comme le suggère Gérard, d’obtenir un Darwin Award ? Cette épreuve a l’air d’être sponsorisée par Coca cola 😂.

Pour rester dans les écrans de fumée, un scénario « pire que Fukushima » serait aux USA la crainte de l’incendie des déchets nucléaires !

Dans la suite des Darwin Awards voici le sport le plus con de la planète (peut-être bien de l’univers aussi) :  la course à un double Gloucester en Angleterre. C’est un fromage. Le Gloucester, pas l’Angleterre.
Mais où est-ce que je veux en venir avec cette course au fromage ? À ceci : la moyenne de QI de l’humanité a tendance à baisser, suite à une augmentation constante depuis près d’un demi-siècle. Il pourrait exister des solutions pour améliorer notre cerveau artificiellement​ mais ça ne rendrait pas l’humanité moins bête pour autant, cette technologie serait réservée à ceux qui pourront se la payer…

…si on est pas supplanté par une intelligence artificielle avant de développer des cerveaux améliorés pour supplanter la bêtises des plus riches ! Car oui, une intelligence artificielle de Facebook a créé son propre langage mais rassurez-vous, c’était par erreur.

Pour les râleurs qui se demandent pourquoi la revue de rock’n’science de juin arrive seulement le 10 juillet, Sciences et avenir s’est posé la même question : « pourquoi les procrastinateurs procrastinent ? »

Voilà… Allez, pour conclure, je vous laisse écouter ma dernière découverte musicale, « our brain are sick… But that’s ok… » :

Cette revue se fait à mesure de mes errements sur le net (donc, pas toujours de manière systématique 😏). Les sujets sont choisis par un comité d’expert sur base de critères rigoureux définis par lesdits experts de manière totalement subjective : ils m’ont fait réfléchir, rêvasser, délirer, sourire, rire, … 

Tu as aimé ? Ou pas ? J’ai zappé un truc ? Envoie un commentaire !


Neutralisation acide-base en ambiance étrange [Vidéo]

Des élèves dissipés, du bleu de bromothymol que l’on veut vert, un acide, une base, un prof, des compte-gouttes. Un beau cocktail pour une étrange vidéo de chimie.

Un petit moment bizarre de sciences avec des élèves aux allures dissipées mais qui sont quand-même attentifs. Oui, je sais. C’est bizarre (oui, j’ai déjà dit bizarre). Comment expliquer ? Cette classe, la promo de 2016-17, de l’Ecole Belge de Kigali, je les ai eu comme élèves pendant six ans. Six ans que je les forme en sciences. Je les ai vu grandir physiquement, intellectuellement, mais pas, comment dire… voilà, ils restent de grands gamins ! Comment ça moi aussi ? Comment ça les disciples dépassent leur maître ?

J’ai besoin de quelqu’un à qui parler. Aidez-moi.

Non ? Personne ?

Jugez plutôt :

Bon…

Cette vidéo tournée avec ces fameux élèves met en scène des acides, des bases, des compte-gouttes et du bleu de bromothymol pour arriver au Graal de la réaction acido-basique : le point d’équivalence. C’est-à-dire, le moment où il y a pile poil autant de base que d’acide (d’un point de vue stœchiométrique) dans la solution ! Dans le cas des réactifs mis en jeu, nous avons  du chlorure d’hydrogène et de l’hydroxyde de sodium de même concentration, un acide et une base respectivement forts. Au point d’équivalence de cette réaction :

HCl + NaOH –> NaCl + H2O

le pH est neutre ! Soit d’une valeur de 7, là où il y a autant d’acide que de base. Comment le savoir ? Grâce à la couleur de l’indicateur coloré qui a été mis dans la solution, le « bleu » de bromothymol. Un indicateur coloré acide-base change de couleur suivant la nature de la solution dans laquelle il se trouve. Dans le cas du bleu de bromothymol (BBT pour les intimes), il devient bleu en milieu basique, jaune en milieu acide et vert quand la solution est neutre.

Oui, bon, c’est du charabia tout ça, ces histoires d’acides et de bases, de neutres et d’indicateurs colorés ? Les articles suivants de ce blog sont plutôt pas mal (autosatisfecit).

La nature est un indicateur coloré

Le jus d’hibiscus comme indicateur acide-base

Si avec ça, je ne vous en fait pas voir de toutes les couleurs, hein !

Bon allez, je ne résiste pas à l’envie de partager aussi la vidéo de Yannick Sayer sur la neutralisation acide-base. Quand je vous répétait le mot « bizarre » en début de billet :


Le point sur la théorie de nos origines

Les dernières découvertes sur nos origines t’embrouillent un peu plus l’esprit ? Pas de soucis ! Rock’n’Science met les choses au clair avec quelques notions, lectures recommandées et plein de ressources.

Quelle actualité, mais quelle actu sur nos origines ! Au Maroc, les plus vieux H. sapiens connus à ce jour, 5 crânes et squelettes partiels découverts entre les années ’60 et 2000 révèlent leur âge ! Cette dernière découverte t’embrouille encore au sujet de nos origines et tu ne comprends pas l’ampleur de ces découvertes ? Je te propose quelques lectures théoriques (mais pas rébarbatives) pour mieux comprendre ce que l’on sait de nos origines.

La découverte elle-même

Jebel Irhoud. C’est là au Maroc que sommeillaient depuis 315 000 ans les restes des plus vieux représentants connus de notre espèce, Homo sapiens. La découverte réside plus dans la datation exacte que dans la découverte des crânes eux-même. Cette datation nous permet d’affirmer que notre espèce a pris un coup de vieux de 100 000 ans ! En effet, les squelettes les plus anciens connus avant cette découverte appartenant à notre espèces qui ont été trouvés en Afrique de l’Est en Afrique du Sud sont datés de 200 000 ans.

Alors, qui mieux que Yves Coppens, le découvreur de Lucy, notre cousine Australopithèque, pourrait exprimer l’ampleur et l’importance de cette découverte :

300 000 ans, « une vrai bonne date », un étalon, un point de départ pour aller aussi bien vers le haut que vers le bas de notre évolution, c’est une découverte qui va permettre de réécrire notre histoire. Attention donc les profs de Bio ! Vos manuels sont déjà vieux !

Et on parle encore beaucoup de cette découverte du Maroc dans la presse. L’Agence Science Presse a réalisé un article reprenant quelques lectures autour de la découverte des crânes et de la datation exacte de nos patriarches au Maroc, à lire, donc.

Et donc, qui est Homo sapiens ?

Ces crânes découverts au Maroc sont bien ceux d’Homo sapiens mais archaïque. Les Humains ont depuis encore évolué mais ce sont des Homo sapiens quand-même. Pour reprendre les propos de Coppens, « Aujourd’hui, tous les hommes sont sapiens, donc le racisme ne peut pas exister« . Qui est Homo sapiens alors ? Quelles sont nos caractéristiques communes ?

Même si il est un peu vieillot, le « C‘est pas sorcier » sur le sujet de la diversité humaine, « des hommes de toutes les couleurs » fait une synthèse intéressante avec, une conclusion à retenir : ce qui varie chez les humains, c’est la carrosserie.

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Le site Hominidés reste une référence francophone concernant la paléoanthropologie avec beaucoup de ressources, aussi bien scientifiques que pédagogiques. Hominidés fait la description scientifique de notre espèce, Homo sapiens, où l’on apprend que notre volume crânien a diminué depuis les sapiens archaïques et que notre genre Homo comptait plusieurs espèces : entre autres H. sapiens et H. neanderthalensis, disparu. Enfin pas tous à fait puisqu’une partie de son matériel génétique est resté chez certains humains ! Dans certaines régions du monde, il y a eu des métissages entre différents hominidés, un métissage « opportuniste » comme j’aime bien le dire puisque les gènes qui nous sont restés d’autres Homo relèvent principalement d’adaptations au climat. H. sapiens étant une espèce essentiellement tropicale, sa migration rapide sur terre ne lui a pas permis de prendre le temps de s’adapter totalement aux conditions climatiques variées sur terre. Certes, H. sapiens, même archaïque est super doué en couture pour affronter les climats froids par exemple, mais la transmission de caractères d’adaptation au climat n’était pas malvenue à l’époque.

Pour en savoir plus sur les migrations de’H. sapiens c’est ici. A savoir que dans ce dernier domaine, les découvertes récentes du plus vieux sapiens ne sont pas encore inclues dans ces migrations… La science et l’analyse des nouvelles données font leur chemin !

Pour en savoir plus sur les métissages d’H. sapiens avec H. neanderthalensis en Europe et l’Hominidé de Denisova en Asie, c’est ici (les amours multiples d’Homo sapiens, hummmm !)

Quelques notions de taxonomie

Hominidés ? Homininés ? Hominini ? Hominina ? Ok, j’explique. Dans la classification phylogénétique du vivant, le groupe des Hominidés (niveau « famille ») comprend les groupes (niveau « sous-famille ») des ponginés (Orang-outangs par exemple) et des Homininés. La sous-famille des homininés comprend les taxons de niveau « tribu » gorillini (gare aux gorilles) et hominini. Hominini, est un taxon qui se divise en plusieurs groupes taxonomiques, niveau de « sous-tribu » dont hominina (C’est nous ! On est dedans ! Nous sommes les seuls survivants du groupe ! #thug )et panina (Bonobo, Chimpanzé), australopithecina, etc.

Le site planet-vie est très bien fait et remet les notions de classification des Hominoïdes bien au clair :

Tableau phylogénétique des Hominoïdes
Tableau phylogénétique des Hominoïdes

En ce qui concerne l’évolution de notre espèce elle-même

Oui, il faut l’admettre on a vite une image en tête quand on pense « Evolution de l’homme »… Et pour cela, une recherche google vite faite va donner :

Evolution de l'Homme
Evolution de l’homme

Euh, non… plutôt ça :

Evolution de l'homme (blanc)
Evolution de l’homme (blanc)

Ah oui, il y a un truc gênant n’est-ce pas ? La pigmentation de la peau… Moi aussi ça me gêne ! Et puis, cette évolution linéaire, en passant par des étapes intermédiaires, des chaînons manquants qui… s’enchaînent vers un homme « blanc », ça sent pas bon cette transmission de stéréotypes.

Preuve en est avec une pas vraiment grande découverte ce mois de mai et une mauvaise communication scientifique qui voulait faire remonter le berceau de l’Humanité en Europe. Une équipe de chercheurs, sur base de restes de mandibules fossilisés, a très probablement mis le doigt sur le plus vieil homini connu au monde :  El Graeco. Toumaï, le plus vieux hominini connu à ce jour avant El Graeco, découvert au Tchad est 200 000ans plus jeune. Cependant, les résultats sont discutés dans le monde scientifique et pas suffisants pour prétendre que le berceau de l’Humanité est l’Europe. Mais les images ci-dessus se vendent bien, il faut le dire, puisqu’elles qu’elle correspondent à un stéréotype de l’Evolution de notre genre.

La chaîne scientifique « la science étonnante » remet les choses au point concernant notre arbre généalogique dans son numéro #3, « comment est apparu Homo sapiens« .

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Alors voilà, conclusions ? La diversification des hominidés, comme toute espèce vivante d’ailleurs, se fait en « bouquet » et notre arbre évolutif est « réticulé », il y a des aller-retours d’espèces et de sous espèces, des séparations, des croisements et tout et tout. Et que, nous sommes issus de processus de sélections naturelles.

« Out of Africa » est une théorie solide

Ces résultats sont solides puisque la datation s’est faite sur plusieurs crânes contemporains bien conservés trouvés dans la même région du Nord de l’Afrique. « Out of Africa » est la théorie scientifique qui dit que notre espèce est issue d’Afrique et cette dernière découverte renforce cette théorie.

Mais c’est quoi une théorie scientifique ? Le lien Wikipedia suivant l’explique bien et si c’est est un peu rebutant, Vikidia (l’encyclopédie des 8-13 ans) rend les choses encore plus accessibles.

Qu’est ce qu’il faut pour une bonne théorie scientifique ? Il faut des hypothèses (propositions d’explication), des résultats et des observations en rapport avec les hypothèses. Dans le cadre d’une théorie on peut réaliser un modèle, une version simplifiée de la théorie qui est capable d’englober l’ensemble des hypothèses et des observations/résultats. Le modèle peut expliquer les phénomènes observés et permet aussi de faire des prédictions, de prévoir des résultats non encore observés.

« Out of Africa » est une théorie fondée sur l’hypothèse que l’Homo sapiens est apparu en Afrique et s’est ensuite dispersé partout dans le monde à partir du vieux continent. Les observations sont les découvertes de fossiles. Les résultats sont la datation des fossiles africains (200 000 ans pour OMO 1 et OMO 2, 315 000 ans pour les crânes marocains) ainsi que des fossiles hors Afrique qui sont tous postérieurs aux patriarches d’Afrique. D’autres résultats sont les variations de diversité de caractères (génotypiques et phénotypiques) des humains qui pointent l’Afrique comme vivier de diversité de notre espèce.

Variation diversité phénotypique et génotypique de l’Humanité
Variation diversité phénotypique et génotypique de l’Humanité

Sur base des ces données, un des modèles qui peut être fait est celui des migrations humaines à partir de l’Afrique :

"A human journey" National Geographic
« A human journey » National Geographic

En ce qui concerne les prédictions, « Out of Africa » prévoit que si des fossiles sont trouvés en dehors d’Afrique ils seront postérieurs aux patriarches d’Afrique et qu’il reste encore de de très vieux fossiles à trouver sur le continent en Afrique. Cependant, la datation des crânes du Maroc replace l’origine de l’humanité non plus en Afrique de l’Est mais plus au Nord de notre bon vieux continent et là, c’est une autre théorie qui prend du plomb dans l’aile, « East side story » dont l’hypothèse place les origines humaines en Afrique de l’Est.

J’espère que vos doutes se sont dissipés ! N’hésitez pas à me laisser un commentaire pour signaler une coquille, une erreur (au cas où, H. sapiens n’est pas parfait et je n’ai pas prétention d’être un expert de la question !), pour me complimenter, me compléter, me troller ou me raconter une blague.


[Courrier des Trolls] L’Afrique berceau de l’Humanité, politiquement correct ?

Publié et partagé à l’Agence Science-Presse, mon billet concernant les origines des homininés a suscité quelques réactions positives mais aussi un commentaire révolté sur la page de l’Agence. Je me permets de répondre à ce commentaire en courrier des lecteurs transformé, pour l’occasion, (et vous allez comprendre pourquoi) en courrier des Trolls.

Mon billet expliquait pourquoi le titre d’un article du Daily Telegraph au sujet des origines de l’Humanité était racoleur avec son «  Europe was the birthplace of mankind, not Africa, scientists find« . Karine Frosini répond à mon billet de manière véhémente prétendant que je défends le point de vue « politiquement correct » de l’origine de l’Humanité en Afrique, qui est le reflet d’une « idéologie » dogmatique, soutenue par une élite scientifique que ne veut pas remettre en question ses idées. Madame Frosini semble se cacher derrière une fausse identité sur FB.  Je répondrai à son commentaire point par point.

Sahelanthropus trollé
Sahelanthropus trollé

Au sujet de l’origine du berceau de l’Humanité, Madame Frosini demande :

« Qu’est-ce- que cela peut faire que ce soit en Grèce ou en Afrique ? Quand je lis votre article c’est surtout votre point de vue idéologique qui me frappe ! (…) »

  • Chère Madame Frosini, merci pour votre remarque en commentaire de mon billet. Auriez-vous des lectures à me recommander concernant la filiation anthropoïde des « Trolls » ?
  • Pourriez-vous me préciser quelle est l’idéologie que je défends dans mon article ? Je voudrais préciser que ma démarche est de l’ordre de la « science citoyenne », je me permets d’exercer une critique objective au travers de mon modeste blog, afin de dénoncer une communication scientifique que j’estime abusivement racoleuse de la part du Daily Telegraph.
  • Quelle importance que le berceau de l’Humanité soit en Grèce ou en Afrique ? C’est d’une grande importance, justement. De la même importance que le Nord de la terre soit au-dessus du Sud sur toutes les mappemondes, que la projection Mercator agrandisse les proportions des pays colonisateurs par rapport aux pays colonisés du Sud.

  • Je suis belge et je vis au Rwanda depuis des années et, comme vous le savez, ce petit pays d’Afrique a connu un génocide, que l’on commémore actuellement, et qui a débuté en avril 1994. Lorsque mes compatriotes colons belges sont arrivés au Rwanda, après la première guerre mondiale, ils ont déterminé qu’une ethnie, selon leurs termes, les Tutsis, étaient supérieurs car ayant des traits caucasiens. Leur origine selon cette analyse ? Le nord de l’Afrique, des descendants du fils de Sem, selon la Bible. Cette proximité originelle avec l’Europe leur conférait, selon les théories ethnico-bibliques, une supériorité dans la classification raciale. Le Tutsi sera classé en tant que « Caucasien négroïde ». Lors du génocide, les corps des Tutsis seront jetés dans la rivière Nyabarongo, affluent du Nil, afin qu’ils « retournent d’où ils sont venus », le Nord. L’ancien Testament est la base théorique de cette pensée et je vous recommande aussi de lire « le sabre, la machette et le goupillon » de Léon Saur au sujet de l’origine des « identités meurtrières » an Rwanda.

 Madame Frosini poursuit par :


« Votre article aussi n’est pas très « honnête » pour reprendre vos mots ! Même si dans ce domaine tout reste toujours à être confirmé (combien de temps a-t-on cru que Lucy était le plus vieil ancêtre commun ?) cette découverte mérite tout de même de l’attention : 2 fossiles, trouvés dans la même région du monde (Grèce, Bulgarie) datant de la même période (7,24 et 7,17 millions d’années) et montrant le même signe d’humanisation (fusion partielle des racines pré-molaires) ça ne se rejette pas aussi facilement du revers de la main sauf bien-sûr arrière pensée idéologique – lutter contre des chimères fascisantes qui se cacheraient « tout partout ».

 

 

  • Oui, bien sûr, ces fossiles sont une sacrée découverte, je ne le conteste pas ! Et je ne serais pas en mesure de le contester d’ailleurs. Mais ces « chimères fascisantes qui se cacheraient tout partout« , bon, c’est aller un peu loin, non ? Je le rappelle, mon billet traitait bien d’une communication scientifique abusive.

 


« Zut ! Si vous me permettez ! »

Je vous permet de dire « zut »

« Mais je crois pas que votre politiquement correct n’a plus sa place ici que n’importe quelle théorie de suprématie raciale … quelle qu’elle soit !
Une dernière chose. Selon l’article de l’Huffington Post que vous mettez en lien pour démontrer l’absence d’objectivité du Prof.David Begun (dont le grand tort est d’avoir trouvé ce qu’il cherchait ! Mais Michel Brunet ne cherchait-il pas à prouver ses théories avant de trouver Toumaï ? »

  • Vous mettez donc mon « politiquement correct » de l’origine de l’Humain en Afrique sur le même pied que des théories de suprématie raciale ? La démagogie ne vous fait pas peur.
  • En ce qui concerne l’affaire Brunet, son objectif de recherche était de tester l’Hypothèse du « East Side story », celle d’une origine des homininés unique en Afrique de l’Est ; en découvrant Toumaï de l’autre côté du continent, Brunet a ouvert le champ de recherche des origines humaines ! Ce qui n’est pas le cas de Begun, qui lui cherche à démonter que son hypothèse est la bonne. Il oriente ses recherches et ses conclusions ; il restreint subjectivement le champ de recherche.

« Ah oui !! Mais le Tchad c’est l’Afrique donc ça va, c’est politiquement correct, drôle de conception de la science! … »

  • Ce sont des supputations subjectives de votre part ; pourquoi l’Afrique est-elle du « politiquement correct » ?

« …ce dernier défend ce qu’on appelle le « In Africa », la théorie selon laquelle le plus ancien ancêtre commun serait né en lisière de l’Afrique avant d’y retourner. Dès lors en quoi vos arguments « génétiques » de la fin de votre article remettent en cause les découvertes d’ « el Graeco ». L’Afrique peut très bien avoir été le vivier de l’humanité sans en être le berceau !  »

  • Les arguments sont génétiques (sans guillemets) et phénotypiques. Ils prouvent effectivement que le vivier de l’humain moderne est l’Afrique subsaharienne mais ne démontrent pas que l’Afrique n’est pas le berceau des hominidés. Et c’est justement sur ces termes que la communication scientifique se joue : le titre du Telegraph vend ces découvertes comme preuve que l’Europe est le berceau de l’Humanité.


« Enfin j’aimerais mettre en garde tous les lecteurs qui me feraient le privilège de lire mes lignes ! Gardez l’esprit ouvert ! Ces dernières années dans le domaine de la paléontologie trop de théories entérinées à tort pendant des décennies par une Doxa scientifique imbougeable se sont avérées démontées par de nouvelles découvertes et des nouvelles techniques. L’origines des anthropoïdes (https://planet-terre.ens-lyon.fr/…/anthropoides-JJ…),
le brassage entre espèces ( https://www.hominides.com/…/neandertal-sapiens-amours…) … toutes ces découvertes récentes ont d’abord étaient remises en cause par les mêmes personnes, pour les mêmes raisons. Pour moi, l’obscurantisme qu’il soit religieux ou politique, de droite ou de gauche aura toujours une même odeur … exécrable ! »
Origine et évolution des Anthropoïdes en Asie — Planet-Terre (…) »

  • Ok, là, on déboule avec des arguments complotistes et conspirationnistes… De quelle « doxa » scientifique parlez vous ? Quelles théories sont imposées ? Quels intérêts ces scientifiques et ces théories servent-ils ? Qui sont les représentants de cette doxa ? Il est admis que la diversification humaine suit un modèle en bouquet et réticulé, aucune « doxa » ne réfute les métissages entre H. neanderthalensis et H. sapiens en Europe, entre H. denisova et H. sapiens en Asie… Pourquoi ? Car les preuves sont solides, les modèles cohérents.

 

 Alors attention hein, je ne compte pas faire un post pour tous les commentaires démago ! Mais pour les origines de l’Humanité, ça en vaut la peine : on ne badine pas avec les origines de l’Humanité !

 


Revue Rock’n’Science [mai 2017]

La revue de Rock’n’science  relève sur le Net les sciences barrées, géniales, loufoques. Au hasard d’errements sur le net, loin de ce dont tout le monde parle, voici mes meilleurs extraits.

Survie des Rhinos en noir et blanc. Alors que fin avril, le dernier mâle Rhinocéros blanc du nord (Ceratotherium simum cottoni) s’était retrouvé sur Tinder, 18 rhinocéros noir (Diceros bicornis michaeli) ont été réintroduits début mai au parc de l’Akagera au Rwanda ! Ils sont arrivés par deux vagues de dix mais deux rhinos se sont blessés avec leurs cornes durant le transport depuis l’Afrique du Sud (ils sont venus en avion). Ça fait que pour le moment, ils sont 18. J’ai appris cela après avoir eu la chance de parler avec un technicien de l’opération.

Réintroduction du Rhinocéros noir au parc de l’Akagera, Rwanda.

 

Chacun ses TOC (pour Trouble Obsessionnel Compulsif), même pour ce chien qui, systématiquement, saute dans un placard dès qu’il aperçoit un chien sur l’écran de sa télé ! Des hypothèses concernant ce comportement ? (Via Mashable.fr)

https://youtu.be/R6k5xYNRnZU

 

La journée mondiale de la masturbation, c’est le dimanche 7 mai. C’est pas mal pour une date d’érection présidentielle ! Cette journée a été initiée en l’honneur du discours de Jocelyn Elders réalisé aux Nations Unies et qui traitait de l’importance d’inclure la masturbation comme thème dans les cours d’éducation sexuelle aux USA. Sous l’administration Clinton, ce discours lui a coûté son poste.

Jecelyn Elders
Jocelyn Elders

 

A quoi sert un vagin ? Hein ? Ben oui, vu qu’on est dans le sujet, Dirty biology s’est posé la question sur sa chaîne youtube. Et il a répondu à la question.

 

Parlons aussi du clitoris puisqu’on parle du vagin ! Oui, enfin un tabou saute en éducation sexuelle, le clitoris est enfin correctement représenté dans les manuels scolaires.

Anatomie du clitoris
Anatomie du clitoris

 

Bon travail des militants anti-vaccination aux Minnesota qui ont réussi à produire la plus grosse épidémie de rougeole depuis 30ans !  Rien que ce Jeudi 4 mai, le Minnesota a vu 40 enfants malades dont 11 qui ont dû être hospitalisés. Trois enfants sont même morts depuis la reprise de la rougeole aux States. Et toujours avec les anti-vaccins (Attention, blague), quelques specimens ont été capturés pour être étudiés en captivité : ils seraient capables, malgré leur petit cerveau, de résoudre de simples problèmes ainsi que de créer des outils primitifs, comme pour, par exemple, ouvrir une noix de coco. Ces homininas sont fascinants.

Anti-vaccin en captivité

 

Alcoolisme. Les scientifiques utilisent des écrevisses pour étudier l’alcoolisme chez l’humain ! Et ces invertébrés semblent subir des effets plus ou moins sévères de l’éthanol en fonction de l’environnement social : belle conclusion, non ?

Et, toujours dans la picole, la tolérance à l’alcool chez nos ancêtres remonte à 10.000 ans ! Une mutation sélectionnée​ nous a fait tolérer l’alcool éthylique en le métabolisent 40 fois plus vite que chez les ancêtres de nos ancêtres. La raison ? Selon Matthew Carrigan, archéologue, un changement climatique à provoqué la raréfaction des arbre fruitiers et à poussé nos sacrés ancêtres à consommer des fruits au sol déjà fermentés.

On peut aussi inclure dans ce paragraphe joyeux la nouvelle Pisner, (non non, je n’ai pas oublié de « l »), une pils developpée par des brasseurs Danois au malt fertilisé par de l’urine de festivaliers du Nord de l’Europe.

Bouteilles de Pisner
Bouteilles de Pisner

 

Mais enfin, Bambi ? Oui, une biche en train de mastiquer des os humains a été observée, vengeance du à un traumatisme dans la petite enfance ? Non, ce n’est pas le scénario d’un mauvais film gore mais une observation intéressante. Les Cerfs de Virginie (Odocoileus virginianus) sont-ils nécrophages ? Non-plus. Mastiquer des os apporte des minéraux à Bambi. Mais ce qui me perturbe le plus, ce sont ces chercheurs du Département d’Anthropologie de l’Université d’Etat du Texas qui ont déposé des restes humains en 2014 dans la forêt pour observer ce qui allait se passer…

Bambi se venge
Bambi se venge

C’est malin… Cet ingénieur suédois à la retraite décide de reprendre le vélo. Pas mal ! Mais quel est le problème  vous allez me demander ?! Le problème est que le type décide d’actionner son vélo avec un moteur à vapeur qu’il a fabriqué lui-même…

 

Le Queen Anne’s revenge, le bateau du fameux pirate Barbe Noire a été trouvé au large des côtes de Caroline du Nord ! Enfin, son épave, mais quelle découverte ! Le Queen Anne’s Revenge s’est échoué sur un banc de sable à proximité de Beaufort en 1718. Barbe Noire et son équipage y ont abandonné le navire et ont survécu.

Canon en fonte trouvé sur l’épave du navire de Barbe Noire

 

De la peau de poisson pour guérir les brûlures ? C’est le traitement expérimental testé par des médecins brésiliens, qui diminue les risques d’infection, soulage la douleur et de surcroît, très bon marché !

De la peau de poisson pour guérir les brûlures
De la peau de poisson pour guérir les brûlures

 

Trop de technologie nous entoure ? Otis Johnson témoigne : incarcéré pendant 44 ans (et la gars était innocent), il redécouvre un monde totalement transformé à sa sortie de prison dans un reportage de Al Jazeera. Son regard sur notre monde moderne, bombardé de technologie devrait aussi être le nôtre… A méditer !

 

Cette revue se fait à mesure de mes errements sur le net (donc, pas toujours de manière systématique 😏). Les sujets sont choisis par un comité d’expert sur base de critères rigoureux définis par lesdits experts de manière totalement subjective : ils m’ont fait réfléchir, rêvasser, délirer, sourire, rire, … 

Tu as aimé ? Ou pas ? J’ai zappé un truc ? Envoie un commentaire !


L’Europe, « berceau de l’Humanité ? » L’accroche au prix de l’honnêteté pour le Telegraph

Quand j’ai lu ce titre dans la rubrique science du Telegraph, j’avoue que j’ai sauté sur place de stupeur : « Europe was the birthplace of mankind, not Africa, scientists find« . Vraiment vrai ? Ou l’accroche passe avant l’honnêteté scientifique ?

J’avoue ne pas être un spécialiste de la question, même si je donne cours sur l’évolution à mes rhétos depuis des années, que je lis, que j’essaie de rester à la page, mais quand-même… L’Afrique, selon les scientifiques, ne serait pas le berceau de l’Humanité ? Il me semblait que la théorie « out of Africa » était admise et était bien solide ! Mais Sarah Knapton, éditrice scientifique du Telegraph et auteure de l’article en question n’hésite pas à écrire que « l’histoire de l’évolution de l’homme a été réécrite (…) ». Rien que ça. Ce sont des recherches effectuées sur des mandibules de Graecopithecus sp. (Graecopithecus freybergi pour être plus précis, on peut aussi écrire G. freybergi) trouvées en Grèce et en Bulgarie qui remettraient en cause la théorie de l’origine Africaine des Humains.

Les restes fossiles étudiés appartenaient à des homininés ayant vécu en terres Européennes il y de cela 7,2 millions d’années alors que les restes du plus vieux « hominini » trouvés à ce jour, Sahelanthropus tchadensis sont Africains et datent d’à peine sept millions d’années. Pourquoi se focaliser sur ces restes ? Graecopithecus sp. et Sahelanthropus sp. sont les hominidés qui se trouvent à la croisée des chemins de la différenciation entre le genre Homo (Humains, Néanderthal, etc.) et le genre Pan (Bonobo, Chimpanzé), LE fameux chaînon manquant.

Quelques notions de taxonomie

Hominidés ? Homininés ? Hominini ? Hominina ? Ok, j’explique. Dans la classification phylogénétique du vivant, le groupe des Hominidés (niveau « famille ») comprend les groupes (niveau « sous-famille ») des ponginés (Orang-outangs par exemple) et des Homininés. La sous-famille des homininés comprend les taxons de niveau « tribu » gorillini (gare aux gorilles) et hominini. Hominini, est un taxon qui se divise en plusieurs groupes taxonomiques, niveau de « sous-tribu » dont hominina (C’est nous ! On est dedans ! Nous sommes les seuls survivants du groupe ! #thug )et panina (Bonobo, Chimpanzé), australopithecina, etc.

C’est à ce niveau qu’interviennent nos Graecopithecus et nos Sehelanthropus, ce sont des homininis, avant la séparation distincte entre le groupe des chimpanzés d’une part et celui des Homo, genre dont fait partie l’Humain d’autre part, LE chaînon manquant, donc. (Oui je sais, c’est compliqué à lire… mais ce paragraphe a encore été plus compliqué à rédiger). Une illustration ne sera pas superflue :

Hominidés
Cladogramme Hominidés – https://planet-vie.ens.fr/

Selon l’article de Sarah Knapton du Telegraph, l’étude prétendrait que, puisque l’Européen Graecopithecus vivait avant l’Africain Sahelanthropus (A.K.A. Toumaï), Graecopithecus (A.K.A. « El Graeco ») est le chaînon manquant entre les homininis et les homininas, donc, notre père à tous, infographie à l’appui :

Last common ancestor
« Last common ancestor » des humains et des singes selon le Telegraph

Déjà, la carte est une projection de Mercator, de moins en moins utilisée puisqu’elle a tendance à agrandir exagérément les proportions de l’hémisphère Nord par rapport à la réalité… Aussi, en regardant l’illustration du Telegraph avec plus d’attention, un détail apparaît : « ancêtre des humains et des singes ». Singe… Le terme, qui peut parfois mener à confusion, est un sous-ordre, dans la classification phylogénétique, appelé les simiiformes :

Phylogénie des familles actuelles de singes
Phylogénie des familles actuelles de singes, d’après Perelman et al. (2011)

La lignée des simiens est apparue, suite à une divergence avec les tarsiers il y a 60 millions d’années… Cela nous éloigne pas mal de nos « 8 million years ago ».

Les approximations ne s’arrêtent pas là puisque, tout au long de l’article est utilisé le terme « hominid » (hominidé) pour parler d’El Graeco et de ses descendants, alors qu’il faudrait parler d’Hominini pour « El Graeco » et d’Hominina pour ses descendants « Homo ». C’est vers le début des années 2000 que le terme « Hominidé » devient désuet pour parler des Humains et de ses parents proches Panina. Cependant certains auteurs un peu vieille école parlent encore des hominidé pour qualifier le groupe Hominini.

Sarah Knapton serait-elle Old School ? Peut-être oui, mais elle utilise également le terme « hominini » dans une citation d’un des auteurs de l’une des fameuses études : “Graecopithecus is not an ape. He is a member of the tribe of hominins and the direct ancestor of homo (…) » Il semble donc bien qu’il y ait confusion des termes chez l’auteure de la rubrique science du Telegraph.

El Graeco, LE chaînon manquant en Europe ?

On ferait cette conclusion parce que « El Graeco » a vécu 0,2 millions d’années en Europe avant Toumaï ? Oui, moi aussi je trouve ça un peu rapide comme conclusion. Personnellement, je pense que cette étude qui démontre les liens incontestables entre Toumaï l’africain et El Graeco l’Européen, tous deux représentants d' »homini » tendrait à dire que leur ancêtre commun était un sacré voyageur ! Ce n’est pas parce qu’on a trouvé des fossiles d' »hominini » de 7 ou 7,2 millions d’années qu’il n’existe pas des fossiles plus vieux non-découverts ! Et puis franchement, je trouve ces relents eurocentristes sur les origines humaines vraiment malsaines.

Alors, pour en avoir le cœur net, j’ai consulté les publications originales disponible en ligne sur Plos one « Potential hominin affinites of Graecopithecus from the late Miocene of Europe » et « Messinian age and savannah environment of the possible hominin Graecopithecus from Europe« . Lecture ardue, mais intéressante.

Première constatation, le Telegraph ne référence que vers le premier article, qui, dans ses conclusions est assez modéré :  « (…) it shows features that point to a possible phylogenetic affinity with hominins. G. freybergi (…), provides intriguing evidence of what could be the oldest known hominin. » ; « More fossils are needed but at this point it seems likely that the Eastern Mediterranean needs to be considered as just as likely a place of hominine diversification and hominin origins as tropical Africa. » (Ce qui, en gros veut dire que « G.freybergi partage des caractères mettant en évidence une possible affinité avec les hominis ; plus de fossiles seraient nécessaires pour étayer cette thèse mais la Métiterranée Orientale, au même titre que l’Afrique tropicale, devrait être considérée comme lieu de diversification des homininis et lieu d’origine des homininas.« )

La deuxième publication est quant à elle beaucoup plus partisane de la cause eurocentriste : « The type mandible of G. freybergi (…) represent the first hominids of Messinian age from continental Europe. Our results suggest that major splits in the hominid family occurred outside Africa. » ; « Our conclusions support views that major Miocene hominid radiations occurred outside Africa and endorse the hypothesis that the hominin clade arose in the Eastern Mediterranean. » (Ce qui se traduit par « La mandibule de G. freybergi est la représentante du premier hominidé du Miocène de l’Europe continentale. Nos résultats suggèrent que la scission majeure au sein des hominidés s’est produite hord de l’Afrique ; Nos conclusions appuient la vision que la diversification des hominidés du Miocène a eu lieu hors Afrique et rejoint notre hypothèse que le clade des homininas a émergé en Méditerranée Orientale. »)

Les conclusions des chercheurs sont des interprétations, pas les résultats eux-même ! C’est à la communauté scientifique de juger de la pertinence de ces conclusions… Elle l’a déjà fait d’ailleurs et estime que ces résultats ne sont pas concluants. Il est reconnu aussi que l’un des principaux co-auteurs de l’une de ces recherches, David Begun, paléoanthropologue de l’Université de Toronto, défend depuis longtemps la thèse d’une origine européenne des Humains, tu parles de l’objectivité scientifique…

Problème de communication scientifique

Ce qui me gêne le plus dans cette histoire, ce ne sont pas les conclusions des chercheurs, partisans ou pas. Les débats contradictoires sont très productifs et la communauté scientifique est toujours très critique.

Mais voilà, j’ai vraiment été choqué par le titre racoleur du Telegraph, par l’affirmation de l’auteure qui prétend que l’histoire de l’humanité a été réécrite suite à ces publication, le parti pris dans un débat académique et la confusion dans les termes utilisés. Que nous soyons journalistes, blogueurs, profs, vulgarisateurs, communicateur, médiateur etc. dans le domaine de la science, notre devoir est de communiquer en rendant accessible des productions scientifiques ! Sarah Knapton sait très bien qu’un titre racoleur, même mensonger, attirera plus de lecteurs. Mettez-vous dans la peau du lecteur moyen qui trouve la science rébarbative, votre choix sera facile pour vous décider à lire un article qui titre soit « Les origines de l’Humanité sont en Europe, pas en Afrique selon les scientifiques » soit « Une étude controversée prétendrait que l’origine de l’Homme pourrait être en Europe ». Car oui, la réalité est moins attrayante que le titre de l’article du Telegraph. L’étude est controversée et non, il n’a pas été prouvé que l’Europe est le berceau de l’Humanité.

Il y a une responsabilité à prendre en compte pour une accroche de science, surtout pour un sujet pareil : on ne badine pas avec les origines de l’Humanité ! J’ai consulté les commentaires à l’article, près de 230,cCe n’est pas rien ! On y retrouve les habituels créationnistes qui revendiquent que cette complexité du vivant (qu’ils n’arrivent pas à comprendre ;-)) s’explique par la création divine mais il y a aussi des commentaires aux relents nauséabonds du genre « Je suis fier de Mère Europe« , « J‘ai fait un test ADN, et c’est vrai, il n’y a pas de gènes africains chez moi, contrairement à des africains que je connais« , et j’en passe.

Après un titre pareil et une lecture non-critique, combien de personnes sont maintenant convaincues que le berceau de l’Humanité est en Europe ?

Finalement, on en est où concernant les origines de l’Humanité ?

C’est une excellente question et je vous remercie de me l’avoir posée. J’admets ne pas aller aussi loin que ces millions d’années pour parler des origines humaines dans mon cours sur l’évolution avec mes rhétos, j’utilise ceci :

Variation diversité phénotypique et génotypique de l'Humanité
Variation diversité phénotypique et génotypique de l’Humanité

L’expansion de l’humain sur terre a été très rapide il y a 100000 ans. (Les publications originales concernant ces résultats, se trouvent ici, ici et ici et aussi ici.  Les résultats sont solides et confortent la théorie du « Out of Africa » ; je recommande la lecture de ces articles aux éditeurs de science du Telegraph.)

L’illustration ci-dessus montre que, plus on s’éloigne de l’Afrique subsaharienne, moins la diversité humaine (phénotypique et génotypique) est importante. Conclusion ? Les régions subsahariennes ont la plus grande diversité de caractères humains et sont donc l’origine des caractéristiques humaines : l’Afrique subsaharienne est le berceau de l’Humanité !

Et en résumé, pourquoi est-ce que l’Europe ne pourrait pas être le berceau de l’Humanité comme le soutiennent certains scientifiques ? Même si le plus vieil homini connu à ce jour a été trouvé en Europe, cela ne veut pas dire que c’est LE plus ancien hominini qui ait existé ! De plus, il n’y a pas d’évidence de diversification d’hominini vers hominina et panina hors de l’Afrique et cela est de fait, une piste pour continuer à chercher ce fameux chaînon manquant sur le vieux continent. Et enfin, la diversité biologique d’Homo sapiens moderne irradie depuis l’Afrique subsaharienne, pas depuis la Méditerranée Orientale, c’est un peu comme si la biologie nous montrait du doigt l’origine de notre espèce alors qu’une dispute académique voudrait brouiller les pistes.


Attaque de fourmis légionnaires [Vidéo]

C’était le soir, j’allais enfermer les poules dans leur poulailler, lorsqu’un son étrange m’interpelle, une sorte de grésillement qui vient des buissons. Je dirige ma lampe de poche en direction du bruit, ce que je distingue d’entre les ténèbres me glace le sang…

Le sol et les plantes sont recouvertes d’une surface noir brillante et mouvante. À y regarder de plus près, des milliers de fourmis sont à l’œuvre et ce, à moins de trois mètres de ma maison ! Mais pas de risque qu’elles s’invitent chez moi (en tous cas c’est ce que je pensais à ce moment) car ce qui les occupe sont une série de cafards du jardin en train de se faire dépecer vivants ! Bon travail les filles ! Je sors mon téléphone et je commence à filmer, sans avoir pris le temps de troquer mes flip-flap pour des chaussures. Le résultat de cette imprudence sera, bien évidemment, des soldats qui me montent dessus pour tenter de régler mon compte.

Dorylus sp.
Dorylus sp. Fourmi légionnaire soldat en position de défense. Cred. smugsmug.com

Les fourmis légionnaires dans ce coin du Rwanda, appelée localement « siafu » ou « fourmis safari » (safari = voyage, déplacement en swahili) sont du genre Dorylus sp. n’ont pas de nid fixe. En fonction de la disponibilité des ressources, la reine se déplace avec les pouponnières qui se chargent des larves sous haute protection : les soldates, 1,5 plus grandes que les ouvrières moyennes, escortent la Cour Royale les mandibules constamment ouvertes, prêtes à l’attaque. Cette troupe de plusieurs milliers d’individus change régulièrement de bivouac en suivant les traces des éclaireuses qui ont la dangereuse mission de se lancer à la recherche de nouvelles ressources. Dans ce cas, selon ce que j’ai pu observer, ce genre de Dorylus sp. s’attaque spécifiquement au cafards des maisons, Blattodea germanica. Alors, merci pour le service les filles !

Bon allez, je ne vous fait pas attendre plus longtemps, voici la vidéo (âmes sensibles s’abstenir) :

Sinon, c’est bien tant qu’elles restent dans le jardin, mais là, elles ont, depuis quelques jours, établi leur bivouac sous la baignoire de la maison… Elles ont l’air de faire des raids entre 20h30 et 22h00 et ensuite retournent dans leur abri temporaire, je ne sais pas combien de temps cela va durer. J’observe et constate que les blattes de la salle de bain ne se pointent plus : sous la baignoire, là où Dorylus a établi son Q.G. temporaire, se trouvait, il y a peu encore, un repère de cafards…

A suivre !

 


L’ennui, une liste non-exhaustive #Mondochallenge

Je vous invite à lire le billet le plus ennuyeux de la saison. Si vous arrivez à la fin c’est que vous êtes masochiste  ou une personne qui sennuie avec détermination.

J’accepte de rédiger un billet sur « l’ennui d’ici demain » pour les camarades de Mondoblog, un candidat s’est désisté pour le #mondochallenge… Ok, je veux bien remplacer le désisté. Mais l’ennui, c’est que je me rends compte que le thème c’est « l’ennui » et que le délai c’est « d’ici demain »

 

L’ennui est que je me crois toujours obligé de rendre service. C’est ennuyant cette culture judéo-chrétienne.

 

Je dis « bon allez, je veux bien écrire un petit truc tout modeste… » en imaginant faire des heureux mais l’ennui c’est qu’on me répond « OK mERCI. Demain dernier délai ».

 

Du « méthanal », mon assistant de labo est convaincu qu’il faut en commander pour le labo l’année prochaine pour remplir des flacons pour y conserver des animaux morts dedans. Je voudrais bazarder tous ces cadavres : des serpents, des chauves-souris, des serpents, (encore) qui baignent, prostrés, dans leur jus chimique mortuaire qui s’évapore. « C’est pas trop toxique ça, le méthanal ? » je  demande à tout hasard ; le préparateur me répond que oui. « Il n’y a rien de moins toxique ? » Il me répond que oui. Mais l’ennui, c’est que « Methanal », c’est un mot que je trouve rigolo.

 

« Au lieu du methanal, on ne peut pas utiliser du formaldéhyde ? », non, non, non, c’est cancérigène. Etudiant, je m’en suis mis plein les poumons à asphyxier des insectes pour ma boîte dite « à insectes » pour mon cours de zoologie. L’ennui c’est que, jusqu’à présent, je n’ai toujours pas trouvé de contrepet avec formaldéhyde ; même si je crois toujours en tenir un.

 

Mais je n’en trouve pas.

 

« Dehydmalfor » ? Non. L’ennui, c’est que je ne veux pas arrêter d’essayer de trouver un contrepet avec « formaldéhyde ».

 

Dans mon labo, il y a une partie de squelette d’hippopotame. C’est fou ce que c’est gros et grand un fémur d’hippopotame. L’ennui, c’est que mon assistant a stipulé dans l’inventaire du labo « os de dinosaure ».

 

Un autre gros ennui est que mon assistant est convaincu d’avoir vu un moulage d’archéopteryx passer dans le labo…
…et un moulage d’ammonites aussi.
Ah chouette ! Je vais aller prendre un café à la salle des profs ! L’ennui, c’est que le mercredi après-midi, il n’y pas de café. Oui, autre ennui, c’est que au moment j’écris ce billet on est pas mercredi après-midi. Alors oui, je pourrais prendre un café, mais l’ennui c’est qui ‘il est minuit passé.

 

Il y a plein de monde et de bruit dans la salle des profs, On a l’air de bien s’y marrer ! L’ennui, c’est que quand j’y suis rentré, l’ambiance est retombée.

 

Je trouve ce GIF très drôle :

April Fools' Day scared surprise prank april fools GIF

L’ennui c’est que je ne peux pas m’empêcher de penser « ha ! elle a peur du noir »

 

J’ai une super recette de guacamole : 2 avocats bien mûrs, le jus d’un citron vert, une pincée de sel, une poignée de coriandre coupé menu, une dent d’ail coupé menu aussi. Aplatir le tout avec une fourchette. L’ennui c’est que je suis intolérant à l’avocat, ça me provoque le caca mou.

 

J’adore regarder des GIF : …

 show prank unexpected april fools april fools day GIF

…mais l’ennui c’est que je ne sais pas comment ça se prononce… Ça ce dit « gif » ou « gif » ?

 

L’ennui c’est que je veux encore partager un GIF :

 prank door GIF

 

Je fais un article un peu WTF mais l’ennui c’est que j’ai envie de terminer ma phrase par « quoi », ce qui ferait « je fais un article un peu WTF, quoi » mais l’autre ennui est que je n’ai pas placé le « quoi » à la fion « physique » de ma phrase, ce qui veut dire que ce que je suis en train décrire n’a strictement aucun sens, quoi . Ah oui, un autre ennui est que j’ai écrit « fion » au lieu de « fin » et je n’ai strictement aucune envie de le corriger.

 

J’écris « WTF » dans mon billet mais l’ennui est que j’ai bientôt 40 ans, ça fait vieux pour écrire WTF… non ? L’autre ennui est que j’en ai rien à foutre de votre opinion. Euh, non, non, non, j’aime bien votre opinion.

 

Mon fils veut prendre une chenille avec ses doigts, je lui dis « non ! Elle est urticante, elle va te piquer ». Mon fils me répond « non, j’en ai déjà pris des comme ça, elles ne piquent pas ». L’ennui, c’est que cinq minutes plus tard, mon fils me dit « ah, ça pique ».

 

J’adore ce GIF : …

Résultat de recherche d'images pour "gif"

…mais l’ennui est que j’ai une connexion Internet tellement pourrie que je n’ai jamais réussi a le voir.

 

J’aimerais devenir végétarien mais l’ennui c’est que j’aime bien la viande.

 

Je trouve que mon billet n’a aucun sens mais l’ennui est que, quand je relis mon billet, je rigole.

 

Je suis prof de sciences mais l’ennui est que j’ai des tendances à la dyscalculie.

 

Je me suis diagnostiqué une dyscalculie. L’ennui est que je suis prof de sciences.

 

Dyscalculie ? Oui. Mais l’ennui est que j’ai envie d’écrire « dysCACAlculie ».

 

Dysclaculie ? Mais l’ennui c’est quand 2+2=4

 

Oui, l’ennui est que j’ai écrit Dysclaculie au lieu de Dysclalxclie. Autre ennui, je ne sais plus comment on écrit « dyscalculie »

 

Ok, je vais aller dormir. L’ennui est que je ne veux pas aller dormir.

 

J’aime bien quand il y a des gens qui font des trucs rigolos avec des caractères comme ça :

–::°I°::/–

L’ennui est que, quand j’essaie de faire la même chose, ça donne ça :

/;;/;Ubpi.kk$poJkMMj/ 9

)-àççç  (L’ennui, c’est que je suis convaincu que, si vous ne voyez pas que le schéma ci-dessus représente un chat qui miaule, c’est que vous ne comprenez rien à mon art)

La dame a l’air complètement stressée, la blague ressemble fort à du harcèlement psychologique mais… L’ennui est que je me marre comme un imbécile à regarder encore une fois ce GIF :

 show prank unexpected april fools april fools day GIF

 

L’ennui est que là, je vais vraiment aller faire dodo.

 

De rien.

 

L’ennui est que je viens de rendre service.

 

L’ennui est que j’ai bien rigolé.

 

Ah oui, je voudrais vous demander votre avis : le fait que je confonde « banane » et « tomate », est-ce normal ? L’ennui est que je n’ai pas envie qu’on me dise que c’est normal.

 

L’autre ennui avec ce billet, c’est que je ne sais pas comment je vais m’en sortir avec les référencements SEO.
Voilà voilà, je pense avoir réussi à rédiger le billet le plus chiant possible pour le #mondochallenge sur l’ennui. Et si tu es arrivé à la fin de ce billet, eh bien bravo quoi.

 

Ah, et une dernière chose, l’ennui, c’est que les commentaires, c’est fait pour être commenté. Alors vas-y ! Ne t’ennuie pas et balance ton commentaire le plus ennuyeux quoi !


Voter utile, sans le climat ?

En France, il faut voter. Comment tenter d’introduire les problèmes environnementaux, et le climat dans le deuxième tour de cette élection présidentielle ? Pas en votant pour la droite, mais en votant contre l’extrême droite. À chaud.

Je suis un peu nerveux, je dois l’avouer. Raison pour laquelle j’écris ce billet, à chaud. Un dicton de mon plat-pays dit que si il pleut en France, il bruine en Belgique alors oui, je m’inquiète.

Que les français choisissent Le Pen ou Macron, le climat, la biodiversité, l’environnement sont perdants. Ces considérations n’ont jamais été au cœur de la campagne, et relèvent d’un intérêt mineur. On en parle, évidemment, mais c’est un peu le « plus » pour une campagne, un peu comme se remettre une mèche de cheveux rebelle avant de sortir des toilettes après avoir fait un gros caca.

Défendre l’écologie est encore associé à un caprice ou à un engagement de type hippie fumeur de cannabis. Je ne veux pas ici vous parler d’idées mais de faits :

Courbe de Keeling depuis 1700
Courbe de Keeling. Relevés de CO2 atmosphérique depuis 1700

Ça ne vous parle pas ? Il est parfois nécessaire de prendre de la distance, regarder les choses de loin, mettre en perspective :

Courbe de Keeling perpective
Courbe de Keeling mise en perpective

La « courbe de Keeling » oscille mais avance inexorablement, comme les aiguilles d’une horloge… Tic-tac.

Et voilà une autre d’horloge, « doomsday clock » :

Doomsday clock

Minuit, c’est la fin de l’humanité. Là, en ce moment, il est minuit moins deux minutes trente secondes. Les problèmes environnementaux nous ont rapproché inexorablement de l’heure fatidique.

Et en cette heure fatidique, la France se doit de choisir entre un candidat néolibéral et une candidate d’extrême droite.

Alors, peste contre choléra ? Dichotomie démagogue. Même si pendant ma folle jeune jeunesse étudiante je pourrais dire que j’ai autant manifesté contre le néolibéralisme que l’extrême droite, je ne pourrais pas m’imaginer laisser la moindre chance à l’extrême droite. Car oui, le Front National, c’est l’extrême droite. En costard cravate, même si la forme change, le fond est le même : la haine.

Malheureusement oui, voter pour le néolibéralisme, ça ne remettra pas le climat sur le devant de la scène mais c’est être sur que l’extrême droite ne passe pas. Est-ce que l’argument de l’environnement interviendrait encore dans ce choix de deuxième tour en France ? Moi, je dis oui.

Si le FN passe, même de peu, il s’en prendra aux communautés : idéologiques, culturelles, politiques, sociales. Et c’est là l’argument environnemental. La résolution de la crise climatique et environnementale est entre nos mains, nous tous, membres de la société civile. C’est nous qui faisons des potagers collectifs, c’est nous qui décidons d’aller acheter nos produits chez l’épicier du quartier, de se rendre chez nos producteurs locaux, de communiquer, d’informer, de faire réparer nos machines chez nos potes, de prendre le vélo, de partager une voiture, de créer, de lutter ensemble, de mettre en commun nos compétences. Des temps difficiles nous attendent, nous allons devoir traverser une période sombre, incertaine.

Nous avons plus de chances de nous en sortir en nous serrant les coudes qu’en nous tapant dessus et en foutant tout le monde hors d’absurdes frontières.

 


Il est mort le gecko ? [Courrier des lecteurs]

Georges m’envoie une photo sur whatsapp et me demande, intrigué, si ce gecko, figé depuis trois jours sur le mur de sa maison est mort et dans ce cas, pourquoi y reste-t-il collé ?

Gecko mur accroché
Un gecko mort accroché au mur

Bonjour Georges ! Malheureusement oui, en première analyse, ton gecko à l’air bien mort : position aberrante, légèrement décoloré, deux doigts de sa patte postérieure droite sont déjà nécrosés. Un gecko de la même espèce (Hemidactylus mabouia), en bonne santé, ça ressemble à cela :

Hemidactylus mabouia, house gecko
Hemidactylus mabouia, « gecko des maisons » ; Cred. Eric Leeuwerck

Alors, que s’est-il passé ? Sa patte antérieure droite a une rougeur sur l’avant-patte (je ne sais pas si c’est le terme correct, mais ça le fait) et la queue totalement amputée. Il a l’air d’avoir réussi à échapper aux furies d’un chat ou d’un chien. Normalement, les geckos ou certains lézards peuvent perdre une partie de leur queue lorsqu’ils se font chasser. Le reste de queue se tortille et sert d’appât :

Pendant ce temps, le reptile a le temps de vite se mettre à l’abri. La queue repoussera, comme on peut le voir ici :

gecko queue repousse
La queue de ce gecko repousse ! Cred. Eric Leeuwerck

Et ce processus de « arrache-moi pour que le reste du corps s’échappe, je repousserai plus tard » est pas mal expliqué ici :

Ceci étant, la queue a été amputée plus haut que la normale ! Après s’être échappé, le gecko n’a probablement pas pu récupérer de ses blessures et a agonisé sur le mur…

Mais pourquoi alors, si il est mort, reste-t-il accroché au mur ? Cela est dû à une particularité exceptionnelle des pattes des geckos. Leur structure leur donne une exceptionnelle adhérence ! Ce n’est pas un secret, on a tous été surpris par ces bestioles qui surgissent de nulle part et qui sautent pour s’échapper sur les murs ou qui restent aux aguets au plafond. Ces pattes sont munies de lamelles aux milliers de poils en forme de spatules, ce qui permet une adhésivité instantanée (les geckos se déplacent très rapidement) et très puissante : un gecko peut résister à une traction de 2Kg et ce, sur n’importe quelle surface !

Patte de gecko
Patte de gecko ; Cred. Eric Leeuwerck

L’inclinaison des poils à 30° permet d’annuler l’adhérence lorsque la patte de l’animal se soulève et ce, instantanément !

Les propriété de ces pattes son tellement extraordinaires que la science s’y intéresse de près : elles pourraient donner des solutions pour des pansements chirurgicaux bio compatibles et biodégradables ou pourrait être d’une grande utilité pour les missions spatiales, la NASA étudie la question pour ses robots.

Tout ça pour dire : voilà pourquoi, même dans la mort, le pauvre gecko est resté collé sur le mur.

Que ce bijoux de l’évolution repose en paix.

Une question ? N’hésite pas à me la poser ! Par mail (eleeuwerck@yahoo.fr), sur la page FB de rock’n’science et pour les intimes, par WhatsApp, sms, téléphone ou autour d’une bière ! Ou aussi en commentaire à ce billet.


Revue de rock’n’science [avril 2017]

La revue de Rock’n’science  relève sur le net les sciences barrées, géniales, loufoques (…) au hasard de ses errements sur le net et un peu loin de ce dont tout le monde parle.

En ce mois d’avril, Les « observateurs » de France 24 nous parlent d’Oscar Ekponimo qui réalise un rêve d’enfant : il a mis au point une application, Chowberry, pour lutter contre le faim au Nigeria.

Oscar Ekponimo
Oscar Ekponimo

 

Les 410ppm de dioxyde de carbone atmosphérique ont été dépassés… Encore une valeur symbolique, après les 400ppm de mai 2013, un record vieux de l’ordre des millions d’années vient, encore une fois, d’être pulvérisé. La montée du taux de CO2 est, selon les climatologues, un processus irréversible depuis que le seuil des 400ppm a été franchi.

Keeling curve 410,07ppm
Keeling curve

 

Je suis tombé sur l’histoire de Toyohiro Akaiyama grâce à I Fucking Love Science. Ce personnage originaire de Fukushima est le premier japonais à avoir été dans l’espace. Entre deux crises de vomissements, cet astronaute improvisé a eu la révélation de sa vie en voyant la terre depuis l’espace. Il va décider de changer radicalement de vie une fois de retour sur terre.

Toyohiro Akiyama
Toyohiro Akiyama

 

Fukushima… Nucléaire… Catastrophe… Tchernobyl ! Politis.fr titre tout simplement que « Le nouveau sarcophage de Tchernobyl ne sert à rien » suite à leur enquête. Le sarcophage, une magnifique arche recouvrant la centrale explosée, œuvre de Bouyges et Vinci a rapporté un montant inconnu de pépètes aux deux entreprises qui se pavanent de leur « réussite » mais n’empêche en rien la diffusion de la radioactivité dans l’environnement.

Sarcophage Tchernobyl
Nouveau sarcophage recouvrant la centrale de Tchernobyl ; https://geopolis.francetvinfo.fr

 

 

Une stèle turque révèlerait un message important sur un évènement vieux de 13000 ans : l’origine du cataclysme qui a frappé la terre à cette époque, l’impact d’un astéroïde ! Même si je trouve les interprétations des symboles sujets à pas mal de subjectivité, le fait que nos ancêtres aient laissé, il y a aussi longtemps, un message pour leurs descendants plusieurs milliers d’années plus tard est totalement extraordinaire.

Une stèle avec un humain à la tête coupée

 

 

Ethnologie, et pour le coup c’est en espagnol avec bbcmundo qui nous ouvre les portes des maisons du peuple Toraja, dans l’est de l’Indonésie, qui cohabite avec ses défunts. Ben oui, les toraja ne pensent pas que leurs défunts sont morts et leurs rites funéraires en sont emprunt de plein de vie ! Un beau reportage sous la forme d’une ethnographie.

pratique funéraire toraja
Rite funéraire toraja

 

l’Université d’Alberta a perdu 20.000 ans de glace de l’Arctique à cause d’une panne de courant… La perte de ces données fossiles sur le climat est une catastrophe pour la climatologie.

Collecte de glace

 

Et puis, en médecine… World News Daily Report nous informe qu’un curé de Boston s’est retrouvé avec un crucifix coincé dans le rectum. Hum. Une chute malencontreuse dans la douche selon la victime de l’attaque de l’objet saint. Encore un mensonge ? L’occasion est trop belle : ce mois d’avril, nous avons marché pour la science ! Seuls les faits comptent :

Radio d’un crucifix dans le rectum d’un curé de Boston ; World news daily report

 

Cette revue se fait à mesure de mes errements sur le net (donc, pas toujours de manière systématique 😏). Les sujets sont choisis par un comité d’expert sur base de critères rigoureux définis par lesdits experts de manière totalement subjective : ils m’ont fait réfléchir, rêvasser, délirer, sourire, rire, … 

Tu as aimé ? Ou pas ? J’ai zappé un truc ? Envoie un commentaire !


Ces scorpions sont-ils dangereux ? [courrier des lecteurs]

Monsieur Julien m’a envoyé la photo d’un animal réputé dangereux, dont deux spécimens se baladaient tranquilou dans sa maison. Y a-t-il danger en la demeure ?

Et voici la photo de la bête :

Babycurus centrurimorphus
Babycurus centrurimorphus, Julien Hulet CC BY-NC

 

Monsieur Julien s’est donné la peine (et le risque) d’en attraper un pour m’en envoyer une photo. « Est-ce qu’ils sont dangereux ? Est-ce qu’ils sont dangereux pour mon chien et mon chat ?« . Le premier a été observé dans le salon et le deuxième s’est pavané devant Monsieur Julien alors qu’il était… au pot, en début de soirée dans sa maison à Kigali. (La mise en contexte est importante, du storytelling nom d’une pipe, on veut du sto-ry-te-lling !)

Alors voilà, cher Monsieur Julien, à ma connaissance, il n’y a pas de scorpions (oui, c’est un scorpion) dangereux au Rwanda. Cependant, les piqûres font très, très mal ! Mais pour être sûr, j’ai consulté deux personnes : le Docteur Harald Hinkel, éminent spécialiste en biodiversité de la région et le Docteur Amoul Kulkarni, chirurgien à Kigali.

Le Dr Hinkel identifie le scorpion comme étant Babycurus centrurimorphus, « pas dangereux mais fait très mal » m’affirme-t-il dans son mail. Il se trouve que le Dr Hinkel a justement réalisé une recherche en 1997 sur la toxine « babycurus-toxin 1 » ! La toxine produite par l’aiguillon du scorpion a été testée sur le nerf central du cafard qui y désactive (en gros) les pompes à sodium, ce qui a comme résultat de dépolariser le nerf et de le mettre hors d’usage, une paralysie des zones irriguées par le nerf s’en suit. Même si l’action de la toxine n’a pas été testée sur les pompes à sodium des mammifères, son action semble spécifique aux insectes.

Pas dangereux dans l’absolu ? C’est là qu’intervient le Dr Kulkarni : « même si la toxine n’est pas mortelle, elle peut cependant créer un choc anaphylactique chez les personnes allergiques ou des problèmes cardiaques à cause de la douleur et le stress chez les personnes sensibles« . Attention quand-même, donc.

Dr Kulkarni recommande d’éloigner les proies naturelles du scorpion (les cafards) en nettoyant bien la maison et d’utiliser un répulsif naturel, du vinaigre blanc dilué pour nettoyer les parties sensibles de l’habitat pour éloigner les scorpions.

Et voilà Monsieur Julien ! Pas de danger donc, ni pour vous ni pour vos animaux domestiques ! Mais à ne pas caresser quand-même. L’espèce n’est pas agressive mais il ne faut quand même pas lui chercher des noises.

Une question ? N’hésite pas ! Le courrier des lecteurs est ouvert sur Rockn’Science ! Comment poser la question ? En commentaire sur le blog, en mail (eleeuwerck@yahoo.fr), whatsapp (pour les potes), la page Facebook de Rock’n’Science… Je tente de répondre le plus vite possible !