tawakkal

Pendant ce temps les autres disent : « L’Afrique est notre avenir. »

Ils affirment « L’Afrique est notre avenir. », pendant ce temps, les bateaux de migrants africains continuent de sombrer au large des côtes Italiennes avec femmes et enfants.

Ils voient l’avenir en Afrique,  tandis que  celui-ci est  pratiquement insignifiant dans le commerce mondial.

L’Afrique incarne leurs espoirs, mais au même moment  ce continent demeure toujours vulnérable face aux pandémies.

Mais qui sont ces gens ? De quoi parle-t-on au juste ?

Les sénateurs Jeanny Lorgeoux et Jean-Marie Bockel ont présenté, un rapport sur les relations entre la France et l’Afrique. C’était le 30 Octobre 2013, et ledit rapport qui a nécessité 10 mois de labeur est intitulé « L’Afrique est notre avenir ». Le titre est évocateur, vous avez certainement pressenti qu’il s’agit d’un rapport aux accents afro-optimistes.

Depuis sa publication, j’ai parcouru les grandes lignes de ce document de 500 pages. Un rapport aussi volumineux qu’instructif. Les mutations démographiques, l’urbanisation, les défis environnementaux, les réalités économiques, la mondialisation, l’immigration, les défis sécuritaires et l’intégration sont autant de sujet abordés dans ce document. Entre constats et propositions, une idée revient sans cesse : « Il faut se départir des préventions postcoloniales et voir l’Afrique comme un élément clé de notre avenir.». Personnellement  le passage qui m’a le plus intéressé dès la découverte de rapport fut celui réservé à la jeunesse : « Une jeunesse entre espoir et révolte. » J’ai donc décidé de partagé avec vous cette séquence qui se trouve dans la partie I. du Chapitre 1, précisément dans le paragraphe C.

CHAPITRE 1 : L’AFRIQUE EN MUTATION : ENJEU MAJEUR POUR LA FRANCE ET L’EUROPE

I.              VERS UN CONTINENT DE  MILLIARDS D’HABITANTS AUX PRIORITES DE L’EUROPE

C. UNE JEUNESSE ENTRE ESPOIR ET REVOLTE

Avec près de 200 millions d’habitants âgés de 15 à 24 ans, l’Afrique possède déjà aujourd’hui la population la plus jeune du monde.

Une nouvelle Afrique qui n’aura connu ni la colonisation, ni la décolonisation est en train de naître. Ainsi au Niger, un habitant sur deux à moins de 15 ans et les personnes âgées de 60 ans et plus n’y représentent que 4% de la population.

Cette Afrique‐là qui est née avec la télévision, Internet et les mobiles ne regardera pas le monde de la même façon que les générations d’hier. Cette Afrique‐là aura de ce fait un regard différent de nos continents en voie de vieillissement. Les chiffres parlent d’eux‐mêmes. La part des jeunes de moins de 15 ans y représente 40 % de la population totale, contre 27 % dans l’ensemble de la population mondiale. La jeunesse africaine de moins de 25 ans constitue plus de 50 % de la population du continent, alors que, dans plusieurs pays d’Europe, ils ne représentent que 17% de la population.

1.    50 % des Africains ont moins de 25 ans

On pourrait ici multiplier les comparaisons. Toutes convergent pour souligner le poids et l’importance de cette jeunesse que l’on croise en masse dans les rues des capitales africaines.

jeunes

Cette jeunesse explique les besoins des pays africains en matière de formation, d’éducation et de santé. Elle détermine également les conditions d’exercice de la vie politique dans des pays où l’essentiel de l’opinion publique est composé de jeunes de moins de 25 ans. Cette jeunesse‐là, née dans les années 90, est nécessairement partagée entre tradition portée par leurs parents et la modernité véhiculée par la télévision et par Internet. Comme dans beaucoup de pays en développement, la jeunesse africaine vit de plein fouet les mutations des sociétés traditionnelles où meurt le vieil ordre alors que le nouveau ne parvient pas à éclore. Dans cet interrègne, la jeunesse est ballottée entre les croyances traditionnelles et la foi dans la technologie occidentale, entre les rites et les cyberespaces, entre le village et la ville. De nombreuses études soulignent une jeunesse en quête d’identité dans un « entre deux » qui explique des épisodes violents entre refondation identitaire et combats démocratiques. Cette jeunesse est l’avenir de l’Afrique, non seulement parce qu’elle va accroître les effectifs des forces actives en âge de travailler et de consommer, et qui constituent le moteur de la croissance économique, mais également parce qu’elle est de plus en plus éduquée. Partout, en effet, malgré les insuffisances des systèmes éducatifs, le niveau d’instruction progresse.

Depuis une dizaine d’années, des progrès considérables ont été faits en termes d’accès à l’école primaire. L’Afrique subsaharienne a enregistré les résultats les plus importants ces dix dernières années. Entre 1998 et 2009, l’effectif scolarisé a augmenté de 31% (soit 58 millions d’élèves supplémentaires). En dépit de ces résultats, 1/4 des enfants qui devraient être à l’école n’est toujours pas scolarisé. C’est désormais aux autres cycles d’enseignement qu’il faut améliorer l’accès, notamment le cycle secondaire. Seuls 34% des enfants y parviennent à l’heure actuelle malgré des progrès continus. D’après les tendances actuelles, en 2030, 59 % des 20‐24 ans auront reçu un enseignement secondaire, contre 42 % actuellement. On aura donc, pour cette tranche d’âge, 137 millions de jeunes diplômés du secondaire et 12 millions du tertiaire. Même si de graves problèmes de qualité demeurent, cette tendance créera des opportunités uniques pour le développement économique et social. Cette jeunesse est une opportunité mais aussi un défi redoutable. Elle porte l’avenir, préfigure le futur, concentre les anciens espoirs et les nouveaux défis. Elle est, selon la formule de M. Ramtane Lamamra, Commissaire pour la Paix et la Sécurité de l’Union Africaine rencontré à Addis Abéba, « un atout et un talon d’Achille ».

2.    Une opportunité mais aussi un défi redoutable

L’absorption par le marché du travail de cette jeunesse exigerait selon l’OCDE des taux de croissance de l’économie non pétrolière de l’ordre de 6 à 7 % pendant plus d’une décennie. Le maintien des taux actuels de chômage chez les jeunes, qui s’élèvent dans certains pays à 40 %, fait courir des risques très importants. Si l’Afrique ne parvient pas à créer des opportunités économiques et d’emplois suffisantes pour offrir des conditions de vie décentes à ces centaines de millions de jeunes, la cohésion sociale et la stabilité politique s’en trouveront fragilisées.

La première conséquence de cette situation est aujourd’hui l’extrême pauvreté d’une partie de la jeunesse africaine. D’après le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), 72 % des jeunes Africains vivent avec moins de 2 dollars (USD) par jour. Le chômage, la pauvreté qui en découle mais aussi l’élévation du niveau de formation et l’effacement des valeurs traditionnelles conduisent nombres de jeunes à se révolter contre l’autorité de leurs aînés. Comme l’a souligné devant le groupe de travail M. Maurice Enguéléguélé, Coordonnateur des Programmes IAG (Institut africain de la gouvernance), « on a vu ce processus à l’oeuvre dans le Maghreb : l’inversion des pyramides des âges, le fort taux de scolarisation couplé à celui de jeunes diplômés non ou sousemployés et un accroissement des inégalités génèrent des mouvements sociopolitiques, mais il n’est pas moins présent en Afrique subsaharienne même s’il n’a pas donné les même résultats ».

Au Sénégal, par exemple, lors de l’élection présidentielle de 2012, la mobilisation des jeunes qui s’est multipliée à Dakar et dans les centres urbains a joué un rôle important dans la défaite d’Abdoulaye Wade, sur lequel les jeunes avaient fondé leurs espoirs en 2000. Les jeunes urbains ont été les acteurs principaux de ces expressions protestataires, investissant d’une manière nouvelle l’espace public et la scène médiatique. Le collectif « Y’en a marre » (YEM) créé par un journaliste et plusieurs rappeurs, qui porte un projet de « conscientisation citoyenne » et de « remoralisation de l’espace politique », a connu un essor spectaculaire.

On a pu voir en Côte d’Ivoire, au cours de la dernière décennie, la face sombre de cette mobilisation et de son instrumentalisation possible à travers le mouvement des « Jeunes patriotes », relayant souvent des doctrines intolérantes et xénophobes. A contrario, le mouvement YEM a fait montre à plusieurs reprises d’une importante capacité de mobilisation pacifique, notamment dans ses appels à l’inscription sur les listes électorales et dans sa définition du « nouveau type de Sénégalais ».

En Afrique du sud on se souvient des «jeunes lions» héroïques qui furent les précurseurs de la démocratie et de la fin de l’apartheid. Cette capacité de rébellion s’incarne cependant dans une réalité parfois plus cruelle. Cette jeunesse en colère instrumentalisée participe aux luttes armées et contribuent à l’instabilité du continent. Rappelons‐nous dans les années quatre‐vingt des enfants‐soldats du Mozambique et de la Sierra Leone, quintessence même de la désintégration civile. Et comment ne pas remarquer la jeunesse des mouvements rebelles qui sont illustrés ces dernières années en Centrafrique, au Mali ou en RDC. En témoigne la Seleka qui vient de renverser le Président Bozizé en Centrafrique composée pour une large part de jeunes. En témoigne, au Mali, Ansar Eddine, le Mujao et Al‐Qaida au Maghreb islamique (AQMI), qui ont recruté, entraîné et utilisé plusieurs centaines de jeunes et d’enfants au sein de leurs forces depuis le début de l’occupation du nord du Mali, mais aussi en République démocratique du Congo, dans le Nord‐Kivu, où des milliers de garçons et filles déscolarisés ont rejoint, généralement contre leur gré, les rangs des groupes armés. Il ne s’agit pas seulement d’exemples ponctuels, mais d’un vaste mouvement qui touche la majeure partie des États africains où l’absence d’emploi des jeunes constitue désormais un des principaux risques pour la stabilité des pays.

Ainsi la Banque mondiale, dans un rapport consacré au lien entre conflits, sécurité et développement sur l’ensemble du continent, souligne à l’issue de nombreuses études de terrain qu’« une cause majeure du ralliement des jeunes à un mouvement rebelle ou un gang urbain qui revient systématiquement dans les enquêtes d’opinion est le chômage. »1. Parmi les jeunes qui rejoignent unmouvement d’insurgés, un sur deux déclare que le chômage constitue sa principale motivation. L’enrôlement des jeunes dans des mouvements rebelles conduit inévitablement à l’utilisation des enfants dans les conflits armés. Les images de ces jeunes nombreux, pauvres, désœuvrés et donc dociles, du Libéria ou du Congo, condamnés par des chefs de guerre sans merci à se faire chair à canon le temps d’une campagne militaire, sont devenues des images récurrentes d’une Afrique en déshérence. L’année 2012 marque le dixième anniversaire de l’entrée en vigueur du Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant, concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés. Mettre un terme à l’utilisation d’enfants, tant par les forces armées gouvernementales que par les groupes armés non‐étatiques, est malheureusement, encore aujourd’hui en Afrique, un défi.

3.    L’emploi des jeunes au cœur de la stabilité du continent

De leur déplacement en Afrique, les membres du groupe de travail ont retiré la conviction largement partagée que s’ils ne modernisent pas rapidement leur économie, les pays africains risquent de gaspiller l’immense potentiel qu’offre leur population jeune. Avec la forte croissance démographique de l’Afrique et la compression nécessaire du secteur public dans de nombreux pays, un secteur privé vigoureux constitue la principale source d’emplois pour les jeunes. L’incapacité de la croissance forte de cette décennie en Afrique à créer des emplois en nombre suffisant constitue de loin le plus grand obstacle auquel sont confrontés les jeunes Africains aujourd’hui. Pour maximiser l’impact sur l’emploi des jeunes d’une croissance plus vigoureuse du secteur privé et de l’économie, il faut mettre en œuvre des mesures adaptées reposant sur une bonne compréhension des problèmes que rencontrent les jeunes qui veulent trouver un emploi décent et le conserver. L’éducation, la formation professionnelle, l’université et la recherche devront faire l’objet d’une priorité massive et déterminée. L’accès à la culture, l’élargissement des opportunités personnelles, le développement des capacités collectives et leur adaptation à l’économie en découleront.

Dans de nombreux Etats africains, la crise de l’Etat va de pair avec la perte de confiance dans le capital scolaire comme garantie d’un avenir meilleur. Certes, la plupart de ces jeunes rêvent de poursuivre des études mais une complainte revient fréquemment : « plus on a de diplômes, moins on trouve de travail ».

L’inadéquation de plus en plus flagrante entre les systèmes d’enseignement et les besoins réels des économies africaines méritent d’être soulignée. L’abandon des secteurs sociaux par les bailleurs de fond dans les années 1990 fut de ce point de vue une regrettable erreur. Sur ces sujets, la France a une expertise, notamment dans le domaine des formations professionnelle et universitaire, dans une langue qu’elle partage avec une grande partie de l’Afrique. Dans ce domaine, l’AFD, notamment, soutient la mise en place de centres de formation demandés par les pouvoirs publics africains et dédiés aux secteurs productifs moteurs des économies nationales impliquant directement les branches professionnelles concernées. Il y a, à l’évidence, dans ces domaines, un intérêt partagé pour une coopération plus intense : les pays africains qui voudraient bénéficier du savoir-faire français, la France qui aimerait former des enseignants et des institutions plus enclines à regarder vers l’Hexagone. La question de la jeunesse n’est, enfin, pas seulement une question sociale ou économique, mais également une question politique. La sous‐représentation des jeunes dans toutes les instances de décision économique ou politique est frappante dans un continent dont 50 % de la population a moins de 25 ans.

Dans tous les pays dans lesquels le groupe de travail s’est rendu, la jeunesse africaine aspire à prendre sa part de responsabilité dans la vie politique. Elle rejette le statut d’immaturité sociale dans lequel elle se sent enfermée. Elle revendique sa part de gestion des affaires publiques.

La Capacité de mobilisation de la jeunesse africaine crée un nouveau contexte politique

Paradoxalement, cette jeunesse africaine cherche moins à refaire le monde qu’à y trouver sa place. Elle se méfie des utopies sans lendemain dont elle paraît se lasser. Comme l’a souligné Richard Banégas devant le groupe de travail,

« cette jeunesse aspire avant tout à être une consommatrice de la mondialisation et à se construire individuellement un parcours de réussite sociale. Bill Gates exerce sur elle plus de fascination que Che Guevara ».

Les jeunes Africains veulent gagner de l’argent, partir à l’étranger, revenir au pays, monter une entreprise, etc. Ils n’attendent pas grand‐chose de l’Etat, juste qu’il leur donne les moyens d’une réussite qui sera d’abord une trajectoire de réussite individuelle.

La disqualification de l’action de l’Etat et des idéologies politiques a par ailleurs favorisé le foisonnement religieux auprès des jeunes. Au Sénégal où l’islam a été un élément essentiel de la stabilité politique et sociale reposant sur ce qu’on a nommé le « contrat social sénégalais », qui organise depuis la période coloniale des relations de type clientéliste entre l’Etat et les grandes confréries musulmanes, on constate l’investissement nouveau par une partie de la jeunesse urbaine des confréries religieuses de l’islam soufi comme nouveaux modèles de référence et espaces de réalisation de soi. Au Mali qui est depuis l’indépendance une république laïque, l’islam malékite, traditionnellement modéré et tolérant, s’est vu concurrencé par des groupes « réformistes » wahhabites et salafistes, notamment sous l’influence de missionnaires venus du Pakistan et du Golfe. Un nombre croissant de jeunes en quête de repères et sensibles à leurs actions humanitaires et sociales, ont ainsi rejoint différents mouvements radicaux comme la secte fondamentaliste Dawa ou des organisations non gouvernementales comme le Croissant rouge qatari ou Qatar’s charity.

Une même effervescence existe en Afrique dans l’orbite des « Eglises duRéveil » pentecôtistes, avec parfois une grande similarité dans les méthodes de prédication et dans la conception de la « réalisation de soi » avec les mouvements islamistes.Au fond, la majorité des jeunes Africains des villes demande avant tout, comme leurs cousins du Maghreb, la liberté et la justice, le respect et la dignité. L’ensemble de ces processus fait de la jeunesse un élément structurant de l’avenir de l’Afrique. A l’heure où la France tente de redéfinir ses relations avec le continent, l’enjeu de demain réside précisément dans la capacité que l’on aura de renouer le dialogue avec les jeunesses africaines qui se tournent actuellement vers d’autres pays. La France doit savoir parler à cette jeunesse qui suit par ailleurs avec passion le championnat français de football. Pour beaucoup, en particulier en Afrique francophone, la France reste une référence. D’abord parce que de nombreux concitoyens y habitent, ensuite parce qu’une partie d’entre eux souhaite y étudier ou commencer leur vie professionnelle, enfin parce que notre pays reste une référence d’émancipation, de culture et des droits de l’homme. Certains, cependant, dans la jeunesse francophone, ont le sentiment d’être délaissés, voire de ne pas être payés en retour de cette polarisation vers une France en repli, à la politique d’accueil des étudiants restrictive. La France a pris le risque réel que les jeunes générations se détournent d’elle pour rejoindre de nouveaux partenaires. Notre diplomatie a depuis longtemps identifié cet enjeu. Chacun se souvient du 23e sommet Afrique‐France qui s’est tenu en 2005 à Bamako, consacré au thème de « la jeunesse africaine ». Plus que jamais ce thème reste d’actualité.

Cependant les jeunes savent bien que, depuis les indépendances, ils ont été constamment mobilisés par les pouvoirs en place à des fins de légitimation. Il faut faire très attention au message qui est délivré en réponse à ces attentes. S’en tenir aux promesses rituelles ne pourrait qu’accroître la colère qui monte et susciter des contre‐feux qui auront des effets désastreux sur l’image de la France au sud du Sahara. La meilleure réponse aux attentes de la jeunesse passe par l’éducation et l’emploi. Sur ce point la France a une longue expérience de coopération pour le développement des systèmes éducatifs africains. Alors qu’à l’origine l’accent était mis exclusivement sur l’accès à l’éducation primaire, les bailleurs de fonds soulignent aujourd’hui la nécessité devant les progrès effectués de renforcer désormais le lien entre éducation postprimaire et emploi.  Dans un contexte international placé sous l’égide de programmes mis en place par l’ONU (Éducation pour tous, Objectifs du millénaire pour le développement), les bailleurs adoptent une approche intégrée et professionnalisante de l’éducation. C’est le cas de la France dont la stratégie de coopération 2010‐2015 « Éducation, Formation et Insertion » est basée sur la promotion de deux objectifs principaux :

(i) contribuer de manière significative à la scolarisation primaire universelle et la parité filles/garçons dans l’accès à l’éducation ;

(ii) adopter une vision globale de l’éducation, de l’enseignement primaire à l’enseignement supérieur.

A travers l’AFD, la France a investi au cours des dix dernières années plus d’un milliard d’euros dans le secteur de l’éducation/formation, dont 2/3 sur le continent africain. Et dans les trois prochaines années, ses financements dans l’éducation devraient s’élever à plus de 500 millions d’euros, toujours majoritairement sur le continent africain. De même, l’AFD mène avec d’autres bailleurs de fonds de nombreuses actions en faveur de la formation professionnelle pour rapprocher les formations des besoins du marché de l’emploi. L’AFD a appuyé un peu plus de 60 projets dans une quinzaine de pays pour un montant d’environ 280 millions d’euros.

Je reconnais la justesse de cette analyse, ainsi que la pertinence des propositions. Cependant je me suis demandé à qui celui-ci profite au juste ? Je m’interroge. Car pendant que les sénateurs Français faisaient ce travail de fond, nos dirigeants n’ont encore rien fait de semblable. Avant ce rapport du sénat Français, les asiatiques en ont fait pareil. Mais pendant que les autres planifient l’avenir que font les Africains? Rien, sinon s’assoeir sur des mines d’or pour s’endetter et quémander. C’est comme si nous devions toujours laisser aux autres la responsabilité de réfléchir et de décider à notre place. Eux s’organisent, font des projections, se donnent des moyens conséquents ; pendant ce temps nous suivons le train de développement sans pouvoir influencer sa trajectoire. Il est par exemple écrit dans le rapport : « Les Chinois chassent en meute et nous devons nous réorganiser pour mieux défendre nos intérêts. ». Les mots sont forts, mais reflètent l’implacable réalité. C’est une partie de chasse, où l’Afrique demeure la proie à la merci des intérêts des puissances. Les autres s’activent pour défendre leurs intérêts, qui défendra les nôtres?

Que devons-nous faire ? Que pouvons-nous faire ? Pendant qu’ils œuvrent à faire de l’Afrique leur avenir, qu’est-ce que nous pouvons et devons faire pour être des acteurs et non des objets dans celui-ci?

Réfléchissons-y sérieusement, la jeunesse davantage!

 

 


Devant la presse pour évoquer la situation sociopolitique et la gouvernance en Côte d’Ivoire

Ce jeudi 07 novembre 2013, nous étions devant la presse Ivoirienne pour nous exprimer sur la situation sociopolitique et la gouvernance en Côte d’Ivoire. C’est en ma qualité de Président en exercice de « Jeunesses Sans Frontières » que j’ai animé ce point de presse. Cette organisation réunissant plusieurs organisations de jeunesse publie de façon mensuelle un observatoire. Celui de ce mois, le tout  premier du genre, a fait le tour des questions d’actualités. Le processus de réconciliation, la justice, la sécurité, la situation socioéconomique, la gouvernanceetles initiatives de la jeunesse étaient donc au menu de cet observatoire.

Il s’agissait pour nous de faire l’état des lieux, et faire au besoin des propositions concrètes. D’abord concernant le processus de réconciliation, nous avons constaté l’impasse dans lequel ce processus crucial était plongé. Pour en sortir, nous demandons au Président de mettre un terme au mandat de Président de cette institution, car les ambitions politiques de celui-ci, quoique légitime, sont incompatibles avec la lourde mission à lui confiée. Car la réconciliation est un enjeu tellement important pour cette Côte d’Ivoire convalescente, que personne ne doit y faire obstruction.

Ensuite nous avons abordé la question de la justice. Nous estimons que la justice doit être l’une des clés du déblocage du climat politique, du rétablissement de la confiance et de la réconciliation. Cependant en dépit des progrès qu’il convient de saluer à leur juste valeur, il faut reconnaitre que la justice Ivoirienne n’est pas exempte de reproches, loin s’en faut. En guise de proposition nous avons appelé à l’ouverture sans-délais des procès et des poursuites judiciaires contre tous les mis en cause dans les évènements de la crise post-électorale. La justice Ivoirienne doit être capable de rendre des jugements impartiaux en toute liberté.

Les autres propositions étaient relatives à la situation sécuritaire, socioéconomique et à la gouvernance. La Côte d’Ivoire a certes connu des améliorations dans ces différences domaines, mais des efforts restent à faire. Nos propositions ont notamment consisté à :

  • Demanderau Gouvernement d’œuvrer davantage pour une réforme effective du secteur de la sécurité, ainsi que pour la démobilisation et le désarmement total des anciens combattants ;
  • Demander au Président Alassane OUATTARA de prendre une décision visant à fixer le prix des denrées de première nécessité, en faisant injonction aux commerçants de les respecter, sous peine d’être sanctionnés ;
  • Créer une haute autorité de lutte contre la corruption, une autorité forte, disposant d’une autonomie et des spécialisations avec des moyens de répression ;

Pour achever le point de presse, nous avons abordé les initiatives jeunes, objet principal de notre structure. Les 3ième assises de la jeunesse qui viennent de baisser leurs rideaux, ont été le principal point. Se réjouissant de cette initiative, en saluant tout ce qui ont contribué à sa réussite, nous entendons œuvrer afin que les recommandations de celles-ci ne restent pas dans les placards, mais soient suivies par des actions concrètes.

Notes:

  1. Retrouvez l’intégralité de ce point de point  de presse sur le site Internet de Jeunesses Sans Frontières
  2. Retrouvez également l’article de presse du quotidien «L’Intelligent d’Abidjan »
  3. Retrouvez l’article sur le site d’information 5minutesinfos

 

 

 


Etre leader ; ce n’est pas un privilège, mais une mission

De nos jours, bon nombre de concepts sont galvaudés d’une manière plus ou moins accentuée. Celui du  leadership n’en est hélas pas épargné. Si bien que l’on assiste à beaucoup d’amalgames de dérives.  Tout commence par la perception que l’on s’est fait du leadership.

Il faut avoir la bonne lecture, pour ne pas faire fausse route, ni se laisser embarquer en bateau. Dans un pays comme la Côte d’Ivoire, ou les associations, ONG et partis politiques fourmillent à tout coin de rue, il convient d’être vigilant. L’ivoirien a eu subitement un goût avancé pour le fait associatif, j’ai pu le constater. Non seulement à Abidjan, mais même dans les contrées les plus reculés du pays. Un fait à priori positif et salutaire. Mais qu’est-ce qui motive au juste cette floraison d’associations, ONG et partis? La question mérite d’être posée. D’autant plus que la quasi-totalité de ces structures s’avèrent être très peu utile.

A y voir de près, le constat est frappant, la plupart des organisations n’ont pas une vision claire. Des structures aussi nombreuses que fragiles, et surtout sans impacts réels. Et il ne pouvait en être autrement, puisque dès les débuts les fondements de ces structures sont faussés. L’on a vu dans les associations, ONG et partis, le moyen de « devenir quelqu’un », de se faire des ressources matérielles et financières. Il parait que les premiers acteurs dans ce domaine se sont tirés avec de gros lots, donc tout le monde y voit une aubaine à exploiter. Toute chose qui a contribué à dégrader fortement l’image des associations, ONG et partis. Dans un contexte où les difficultés socioéconomiques font rage, les hommes sont tentés par plusieurs dérives. Par exemple ici en Côte d’Ivoire, les hommes ont à un certain moment trouvé dans les associations le principal vecteur de promotion. Qui pour obtenir un emploi, qui pour avoir quelques avantages, qui pour etc… Cependant il faut se donner les moyens pour changer cette fausse perception. En effet être leader ne doit pas être synonyme d’une course effréné aux privilèges, mais un engagement totale pour la réussite d’une mission clairement identifiée. Il faut faire comprendre aux uns et aux autres qu’on ne crée pas une organisation pour « devenir quelqu’un », mais pour apporter un plus à la société. En effet seul le travail bien fait peut donner des résultats. Il faut repartir sur des bases nouvelles pour faire en sorte que ces organisations, notamment les associations et ONG, deviennent les véritables outils de développement qu’ils sont censés être. La pratique ne sera certainement pas aisée. Car au-delà même des associations et autres ONG, cette question se posent avec véhémence dans la gouvernance de nos Etats. Pour caricaturer ce fait, certains disent que nous avons des dealers politiques, à la place des leaders politiques. Et il faut reconnaitre cette donne rejailli la plupart des temps sur la société, donc impacte la vie des associations et ONG. Chacun promet venir servir le peuple, mais une fois aux affaires tous se servent sur le dos de ce pauvre peuple. S’abandonnant aux privilèges, au détriment de la mission. Le pouvoir n’est-il pas corrupteur ?

Dans cette situation comment peut-on trouver une solution pour sortir de l’impasse de ce leadership moribond ?

Il faut que chacun y apporte sa pierre. De toute évidence la partie s’annonce périlleuse, tant les habitudes ont la vie tenace. Certains évoquent entre autres le renforcement de l’arsenal juridique entourant la création et le fonctionnement des organisations. Pour ma part,  j’estime que c’est une question d’éducation à la base. Il faut prendre le temps, mobiliser les moyens pour promouvoir un leadership nouveau. Le leadership exige beaucoup de qualités, mon article « Hymne du Wassoulou : une leçon du leadership » en décline d’ailleurs quelques-unes. Tous ceux qui aspirent jouer un rôle de leader, doivent prendre le temps de se construire, afin de se trouver une mission et réussir celle-ci.


Leadership et raccourcis des armes : cas de la RDC

Si certains ont découvert beaucoup de similitudes entre leadership et art de la guerre, d’autres, résument exclusivement leur leadership à leur capacité à user des armes au gré de leurs intérêts. Ainsi pour les uns, le leadership est l’art de la guerre appliqué à la gestion des hommes, des organisations et des entreprises. Tandis que pour les autres, le leadership se limite à l’usage des armes, des appareils répressifs de l’Etat, voire de la guerre. La République Démocratique du Congo fait malheureusement partie de ce deuxième  groupe.

Tandis que le M23 agonise, pour le plus grand bonheur des populations du Nord-Kivu et le soulagement des observateurs, les autorités de Kinshasa jubilent. L’on ne reprochera certainement pas aux autorités de RDC de se réjouir de la descente aux enfers du M23, cette rébellion qui a semé tant de désolation à l’est du pays. La sécurité et l’intégrité territoriale ne sont pas des devoirs régaliens d’un Etat ? Cependant l’approche simpliste qu’ont les autorités à ramener tous les problèmes du pays à la situation sécuritaire  n’est ni objective, encore moins rassurante.

De toute évidence, la solution militaire ne peut être durable dans la résolution des crises  successives que la RDC a connu au cours de ces dernières années. Et si les acteurs extérieurs  font pression sur les parties belligérantes pour qu’elles s’asseyent à la table des discussions, il ne faut pas perdre de vue que le réel problème de la RDC demeure  la piètre qualité du leadership de sa classe dirigeante. L’on a tendance à s’occuper exclusivement des conséquences, en ignorant les causes de celles-ci. La pacification du territoire et la bonne gouvernance sont en réalité les principaux défis à relever après la réunification du pays. Il faut inciter davantage les dirigeants congolais  à œuvrer pour un leadership vrai, en lieu et place des raccourcis qu’ils empruntent. En effet pour remettre la RDC sur la voie de la paix et du développement, il faut :

  • Plus de démocratie sur les bords du fleuve Congo ;
  • Davantage de respect des droits de l’homme, des libertés individuelles et collectives ;
  • Une meilleure gestion et une meilleure répartition des richesses nationales.

Ce message est également valable pour les opposants et autres acteurs de la société  en République Démocratique du Congo. Car autant le raccourci des armes doit être proscrit dans la gestion des affaires, autant il ne peut être toléré comme moyen de conquête du pouvoir. Au-delà du raccourci des armes, il s’agit de bannir tous types de raccourcis anti-démocratiques. C’est une invite aux opposants à s’unir pour bâtir une alternative crédible face aux dérives du régime actuel. C’est à ce prix que les populations de la RDC pourront s’épanouir et bénéficier des nombreuses richesses de leur vaste pays.

L’organisation des concertations nationales a fait naître l’espoir, celui d’une occasion consacrant l’unité des fils et filles de la RDC autour des enjeux du pays. Mais hélas, celles-ci sont venues mettre de nouveau à nu la profonde division qui règnent sur les bords du fleuve Congo, tant les intérêts égoïstes sont exacerbés. En effet pour des motifs divers, une grande partie de l’opposition a boycotté lesdites concertations. D’aucun seraient tentés de dire que la RDC n’en serait pas là aujourd’hui si autant de raccourcis anti-démocratiques n’avaient pas été orchestrés dans le passé. Ce qui n’est pas faux, mais pourrait faire l’objet d’une autre réflexion. Mais l’urgence me semble être les solutions pour sortir de  cette triste spirale.

En définitive, dans la gestion des affaires d’une nation, le leadership exige  une parfaite maitrise de l’art de la guerre, entendez au sens propre comme figuré. Cela dit, les instruments répressifs de l’Etat doivent demeurer républicains pour la consolidation de la démocratie sous nos tropiques. Dans le cas spécifique de la République Démocratique du Congo, l’on ne peut que se réjouir de la fin de la rébellion du M23,  et espérer vivement que les acteurs de ce pays unissent leurs efforts pour faire face aux problèmes existentiels qui minent le quotidien des populations de cet immense et riche pays.


Milles pensées pour nos martyrs Ghislaine et Claude

Ce samedi 02 Novembre 2013 quand  je suis rentré à la maison, j’étais sous le poids d’une grande fatigue, car la journée avait été été longue. Cependant comme chaque soir à mon arrivée, je fus l’effort de m’informer via les chaines télés d’information, j’ai donc zappé pour suivre  France 24. J’avais les paupières lourdes, j’ai alors tendu les oreilles pour capter l’essentiel. Et brusquement j’ai été tiré de ma torpeur par cette phrase : « Ghislaine Dupont et Claude Verlon ont été enlevés puis assassinés à Kidal… ».  Sur le champ je n’y ait pas cru. Aussitôt, j’ai allumé la radio de mon téléphone, configuré par défaut sur RFI. Mais je suis accueilli par un silence radio ; RFI n’émet pas. J’ai essayé alors d’autres chaines de Radio pour me rassurer que le problème ne vient pas de mon écouteur, ces dernières émettent parfaitement. Je suis alors revenu sur RFI,  toujours silence radio. J’ai réalisé en cet instant que quelque chose n’allait vraiment pas. Les yeux désormais grandement ouverts et fixés sur l’écran de France 24, j’ai essayé d’en savoir davantage sur les circonstances de ce double assassinat.

Jusqu’à ce jour je continue de me poser assez de question sur les motivations de leurs bourreaux, et les circonstances réelles de leurs assasinat. Pourquoi a-t-on abattu aussi sauvagement des journalistes qui ne faisaient que leur noble  travail ? C’est le moment où j’aimerais être à la place des enquêteurs pour élucider cette affaire et rendre justice avec rigueur. Mais hélas, on ne peut qu’espérer que toute la lumière sera faite sur ces évènements, et que les responsables seront punis en fonction de la gravité de leurs actes.

Auditeur fidèle des programmes de RFI, les noms de ces deux (02) journalistes m’étaient désormais familiers, surtout celui de Gislaine. C’est en 2006 que j’ai mémorisé ce nom, lorsque Ghislaine était expulsée de la République Démocratique du Congo dans l’entre-deux- tours des élections présidentielles. Dans une période où la haine contre les français en général, et les journalistes de RFI en particulier était entretenue dans ma Côte d’Ivoire au nom d’un patriotisme borné, je m’en souviens comme si c’était hier. J’imagine que cette  même haine, dénominateur commun de tous les criminels, qui a hélas emporté Ghislaine et Claude. Je n’ai jamais rencontré Ghislaine, ni Claude, mais n’eut été cet acte odieux, nous aurions peut-être l’occasion de faire de belles rencontres. Respectueusement, je m’incline devant la mémoire de ces valeureux martyrs. Sincères condoléances à RFI, aux journalistes, sans oublier les familles éplorées.

RFI-en-deuil

Vivement que la fin de la période de deuil sonne celle de la manifestation sans équivoque de la lumière. Que les responsabilités des uns et des autres soient clairement établies. Afin que chacun tire toutes  les leçons de  ces crimes qui n’honorent guère l’Afrique, et qui ne sont point dignes du Mali nouveau tant espéré.

N.B.:  Une boîte mail a été créée pour que les amis, les collègues et les auditeurs de RFI laissent leurs hommages à Ghislaine Dupont et Claude Verlon : rfihommage@gmail.com


L’intégration et la paix au cœur des préoccupations des jeunes Africains

Ce vendredi 01 novembre 2013, j’ai pris part à une conférence de presse du Mouvement des Jeunes de la Diaspora Burkinabé en Côte d’Ivoire (M.J.D.B.C.I). Ce mouvement est en effet affilié à la confédération d’associations que je préside : Jeunesses Sans Frontières. Etaient également présent à cette rencontre les jeunes leaders de la diaspora Béninoise vivant en Côte d’Ivoire, ainsi que ceux de la diaspora Sénégalaise.

Cette conférence de presse était l’occasion de présenter à la presse nationale la prochaine activité du M.J.D.B.C.I : « 72 heures d’hommage au modèle de la jeunesse consciente SEM SORO K Guillaume ».  Le Président du M.J.D.B.C.I, principal orateur, a donné les biens fondés de cette initiative. « pour ses actions en faveur de la paix et du développement, la jeunesse Ivoirienne en particulier et celle de la CEDEAO en général se doivent de suivre le modèle de SEM SORO K Guillaume » expliquera-t-il en substance. Ce fut également l’occasion pour lui de s’exprimer sur l’actualité  de la sous-région ; les défis sécuritaires du Mali, le Burkina en proie à de vives tensions sociales, la Côte d’Ivoire convalescente, etc. Dans son allocution il dira notamment : « Aujourd’hui, nous constatons des foyers de tensions partout en Afrique ( le Mali, la Casamance sénégalaise, la Guinée , le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire avec un peu d’accalmie , le Liberia, le Congo , la Centrafrique et j’en passe…) occasionnant , dans des conditions très péniblesdes déplacements massif des populations à cause des intentions lugubres de certains politiciens qu’on pourrait qualifier dans la société africaine de « sorcier » car développant une politique digne du cannibalisme avec pour seule méthode la manipulation des jeunes, qui aujourd’hui constituent les 80% de leurs hommes.    

Au lieu donc de réaliser leurs programmes de développement,                                                

Au lieu de chercher à régler le problème du chômage,                                                                 

Au lieu d’accentuer la formation des jeunes en vue d’une meilleure insertion dans la vie professionnelle,                                                                                                                               

Au lieu de créer les routes et les infrastructures de développement…                                         

Ils nous donnent des fusils et nous appelle à protéger leurs pouvoirs.

Face donc à cette face hideuse de la politique politicienne, nous nous posons une multitude de questions à tous les niveaux parmi lesquels :                                                                                                                                              

  •  Faut-il continuer à sacrifier sa vie contre de petits présents ?                                                                                          
  • Allons-nous pas, prendre nos responsabilités aux risques d’êtres une génération sacrifiée ? »

SORO Guillaume

Les « 72 heures d’hommage au modèle de la jeunesse consciente SEM SORO K Guillaume » se dérouleront du 15 au 17 novembre 2013, selon le programme suivant :

  • 15 novembre 2013

Conférence à la salle des fêtes de la Mairie d’Abobo

Thème : « Pour une jeunesse sous régionale responsable, la Paix et l’Intégration, selon Son Excellence Monsieur SORO Kigbafori Guillaume »

Conférencier : M. SEKONGO Félicien, Conseiller spécial du Président de l’Assemblée National de Côte d’Ivoire

  • 16 novembre 2013

Meeting pour la promotion de la paix à la place « CP1 » de Yopougon

  • 17 novembre 2013

Match de GALA dotée DU Trophée  S.K.G (SORO KIGBAFORI GUILLAUME) pour la promotion de la Paix et de l’intégration à HERMANKONO S/P d’OGOUDOU

Je souhaite pleine réussite à cette activité des jeunes de la diaspora Burkinabé en Côte d’Ivoire. Il est que nous jeunes nous impliquions véritablement dans le processus d’intégration des populations en Afrique, et pour plus de démocratie sur le continent. Car si l’intégration économique et administrative est de plus en plus perceptible, celle des populations, non moins importante, reste à réaliser.

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Différences entre un patron et un leader

Dans mes recherches j’ai découvert ce document intitulé « 10 Différences entre un patron et un leader » et d’autres similaires. Quoique j’estime qu’il existe d’autres éléments qui distinguent le  leader du patron, j’ai décidé de marquer un arrêt sur ce texte ; afin de le reformuler en mes termes et le commenter selon ma conception des choses.

10 Différences entre un patron et un leader

1-    Le patron pousse ses collaborateurs, le leader les motive 

Tandis que le patron ordonne, le leader coach son staff en fonction de ses forces et faiblesses. De sorte que chacun donne le meilleur de lui-même dans la quête de leurs objectifs commun.

2-    Le patron compte sur l’autorité, le leader sur la bonne volonté 

Au lieu de prendre un bâton pour veiller sur ses collaborateurs, le leader véhicule les valeurs qui permettront la saine et parfaite collaboration de tous.

3-    Le patron inspire la peur, le leader inspire l’enthousiasme 

Si tu as peur de ton supérieur c’est un patron, mais s’il constitue pour toi une source d’inspiration alors c’est un leader. Contrairement donc au patron qui est craint, à qui l’on sourit en sa présence et le vomit dès qu’il tourne le dos ; le leader suscite de l’enthousiasme chez ses collaborateurs.

4-    Le patron dis « je », le leader dit « nous » 

Le leader œuvre pour le collectif et fait œuvrer les autres de son équipe. Il ne contente pas de suiveurs, mais forge d’autres leaders autour de lui.

5-    Le patron dit « arrivez à temps », le leader arrive à l’avance 

Le  patron se permet de se faire attendre, mais le leader démontre qu’il est le plus intéressé par l’objet de son organisation.

6-    Le patron blâme pour la faute, le leader répare la faute 

Lorsqu’une faute survient, le patron cherche le coupable, tandis que le leader cherche à identifier la faute pour réhabiliter le (s) défaillant(s).

7-     Le patron sait comment faire, le leader montre comment faire 

Le patron est limité dans ses connaissances académiques, tandis que le leader est cette somme d’expérience et d’intelligence capable d’innover face à toutes éventualités.

8-    Le patron fait du travail une corvée, le leader en fait une passion 

Avec le leader l’on peut se sentir fatiguer, mais l’on ne peut jamais se sentir ennuyer. Car contrairement au patron, il transmet cette passion de vivre et de travail.

9-    Le patron dit « va », le leader dit « Allons »

Tandis que le patron indique le chemin, le leader arpente les sentiers en tête du peloton. Il communique ainsi à son équipe la détermination d’aller aussi loin que possible.

10- Le patron se justifie et rejette la responsabilité, le leader assume

Au lieu de se disculper face aux contreperformances de son staff ou de l’un de ses collaborateurs, le leader assume et tire toutes les conséquences.

Nous pouvons trouver d’autres éléments distinguant le leader du patron, car cette liste est loin d’être exhaustive. Cependant il me semble capital de retenir l’essentiel, pour se faire je vous ramène aux propos de Isoumaila Sikirou (Coach des leaders entrepreneurs), qui dit en substance : « Tout chef de groupe est un patron. Mais tous les  patrons ne sont pas des leaders. La plus grande différence entre un patron et un leader  est  que le patron est respecté et on lui obéit  à cause de son autorité, mais le leader par contre est respecté et admiré comme un modèle, non seulement en raison de son expertise, mais principalement en raison des qualités intrinsèques (caractères, attitudes, intelligences, émotionnelles …). Ceux qui aspirent à devenir les leaders doivent prêcher par l’exemple… »

Chacun d’entre nous peut et doit faire preuve de leadership, car plus tôt nous dirons « Adieu patron !, Bonjour leader ! », plus vite nos organisations seront au rendez-vous de l’accomplissement.



Le leader efficace doit écouter assez ; même illégalement ?

Tous les théoriciens et praticiens du leadership s’accordent à nous le dire « le leader doit observer et écouter ». J’ai personnellement expérimenté un stage sur le terme « Ecoute et leadership », l’on nous a appris dans ce stage que la capacité d’écoute détermine nos résultats, si vous ne pratiquez pas l’écoute vous ne pouvez envisager qu’une seule manière de faire les choses : la vôtre.  Et au-delà, c’est la sagesse humaine elle-même qui nous enseigne les vertus de l’écoute.  L’adage nous dit en substance : « La nature nous a donné deux oreilles et seulement une langue afin de pouvoir écouter davantage et parler moins ». Mais jusqu’où cette pratique peut ou doit-elle nous conduire ? Interrogation d’autant plus légitime que s’égrènent à présent même les épisodes de ce que l’on appelle le scandale des écoutes téléphoniques.

A chaque jour sa révélation et ses rebondissements. Plus que jamais l’administration américaine est sur la sellette ses pratiques d’espionnage ayant été mises à nu. Et ce d’autant plus que les principaux alliés des USA sont au sommet de la liste des victimes de ces pratiques. En effet les révélations faites par Edward Snwoden, l’ex-consultant de la NSA (National Security Agency), ont révélé l’ampleur de l’espionnage de l’agence américaine sur le sol américain, mais aussi dans d’autres pays.

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Edward Snowden

Nous avons appris ainsi que la France, l’Allemagne, l’Espagne,  le Brésil, etc. sont tous passés à la casserole. Ecoutes téléphoniques et piratages de comptes mail au menu. Vis-à-vis de ces révélations, la réaction des alliés des Etats-Unis a été à la hauteur de leur humiliation. De son côté l’administration américaine justifie ces agissements par la nécessité de collecter des informations stratégiques et sécuritaires. Et pour les faits les plus contrariants, comme la mise sous écoute de la chancelière allemande, l’on tient à préciser que le président Obama n’en était pas informé.

Tandis que cette affaire n’a pas encore livré tous ses secrets, quelle position adopter vis-à-vis de celle-ci ? Il y va de leadership mondial. Ne nous méprenons point, l’espionnage est aussi vieux que ce monde, seulement que les moyens ont évolué, à l’image d’ailleurs de notre ère. Tous les Etats sérieux observent et écoutent, légalement et illégalement. Et lorsqu’on est la première puissante mondiale, c’est aussi et surtout parce que l’on mène la course dans l’espionnage et le contre-espionnage.  Cependant, il est impératif de prendre garde des dérives. Car ce qui est en cause, ce n’est pas tant la pratique de l’espionnage par la NSA (Agence de sécurité)a, mais les dérives auxquelles cette agence s’est adonnée. Les besoins de collecte d’information ne doivent pas systématiquement empiéter sur les droits des citoyens.

En définitive pour être efficace, le leader se doit  d’accroître ses capacités d’écoute, afin d’être au parfum des informations et apte à anticiper le cas échéant. Cependant il ne doit point fouler au pied les valeurs et les lois qui régissent nos sociétés, encore moins bafouer la relation de confiance avec ses alliés.


Citation 2 : John C Maxwell

« Le leadership n’a rien à avoir avec les titres, les positions encore moins avec les organigrammes. C’est la capacité  qu’a une personne à utiliser sa vie pour influencer d’autres vies »

Je partage cette affirmation de John Maxwell, certains te bousculent pour des positions, se faire ine place dans une organisation. Or le seul facteur de promotion dans ce milieu demeure les facultés du leader à faire la différence.

 


Assises de la jeunesse Ivoirienne, 3ième édition

Après l’édition de 2011, puis celle de 2012, les Assises de la jeunesse Ivoirienne sont cette année à leur troisième édition. Et visiblement au fil des ans, cette expérience gagne en maturité, si bien que cette édition 2013 offre de nombreuses innovations.

Programmée les 28 Octobre au 1er Novembre 2013, cette troisième édition est placée sous le parrainage du Gouverneur du district d’Abidjan et la présidence du Ministre de la promotion de la jeunesse et des loisirs. « Une jeunesse-des emplois-un avenir de paix », tel est l’intitulé du thème des présentes Assises. Et selon le terme de référence élaboré par le comité d’organisation, cette troisième édition a pour objectif de permettre aux jeunes d’apporter leurs contributions et de saisir les opportunités sur les questions d’emploi et de paix. De manière spécifique, ces assises permettront aux jeunes de :

  • Exprimer leur vision et leurs besoins en matière d’emploi et de restauration du capital social/cohésion sociale ;
  • Se voir expliquer les actions majeures entamées par l’Etat en leur faveur et les amener à se les approprier ;
  • Partager les expériences pour une meilleure compréhension des politiques/reformes et des Instruments de création d’emploi, de lutte contre le chômage et d’insertion (DDR, PEJEDEC, AGEPE, AGEFOP,…) ;
  • Permettre aux entreprises de communiquer sur leurs stratégies emploi-jeunes ;
  • Rechercher des financements pour leurs projets auprès des structures de financement ;
  • Permettre aux talents jeunes de s’exprimer ;
  • Confirmer qu’ils peuvent être des acteurs contributifs au relèvement économique et social de la Côte d’Ivoire ;
  • Rechercher des financements pour leurs projets auprès des structures de financement ;
  • Renforcer la culture de la paix et créer un cadre de travail et de coopération entre les jeunes des différents pays ;
  • Analyser les crises des valeurs ;
  • Elaborer une charte des valeurs ;
  • Analyser leur engagement au sein de la société et leur participation au processus de prise de décisions ;
  • Célébrer les modèles pour la jeunesse dans différents secteurs d’activité.

Le programme de ces Assises s’articule autour de 4 activités principales :

  •  Les journées de réflexion (les 28, 29 et 30 Octobre, Université FHB)
  • Le Carrefour de l’emploi (les 28, 29 et 30 Octobre, Palais de la culture, Université FHB)
  •  Le concert gratuit (31 Octobre 2013, Palais de la culture d’Abidjan)
  • La journée de prière (01 Novembre 2013, Eglise notre dame de la tendresse, Mosquée de la riviera golf)

Lors de la cérémonie d’ouverture qui a vu la mobilisation de milliers de jeunes au palais de la culture de Treichville, le Ministre Alain Michel Lobognon a livré un discours rythmé de conseils à l’endroit de la jeunesse.

Alain Lobognon2

« Mesdames et Messieurs,
Chers amis jeunes,

La troisième édition des Assises de la Jeunesse se tient sous le thème « Une jeunesse-des emplois-un avenir de paix ».

Plus qu’un thème, c’est tout un programme sur lequel il y a lieu de mener des réflexions profondes afin d’en tirer des enseignements et des stratégies constructifs pour la promotion de la jeunesse ivoirienne.

Ce thème d’actualité dégage trois pistes de réflexion, à savoir :
– Une jeunesse. C’est un appel aux jeunes, à l’union et à l’unité pour prendre une part active au développement de la Côte d’Ivoire ;
– Des emplois. C’est l’aspiration profonde des jeunes pour leur insertion socio- économique ;
– Un avenir de paix. C’est une invite à une réconciliation et une cohésion sociale réussies et durables.

…..

Chers Amis Jeunes,

Au terme de ses Assises, vous devriez prendre votre place dans le développement. Le faisant, vous prenez l’engagement ferme d’accompagner le Chef de l’Etat dans l’émergence de la Côte d’Ivoire en 2020. Il compte sur vous et il ne ménagera aucun effort pour apporter des solutions idoines et durables à vos préoccupations.
Mesdames et Messieurs,

Permettez-moi de m’arrêter là en déclarant ouvertes les 3èmes Assises de la Jeunesse. »

 

Ces Assises de la jeunesse sont une initiative de M. TOURE Mamadou, conseiller auprès du Président de la République, chargé de la jeunesse et des sports. Maintenant que ces Assises entre aujourd’hui dans le vif du sujet, nous espérons que des problèmes d’organisation ne viendront pas ternir l’image de celles-ci. Au demeurant nous irons jouer notre contribution dans la réussite de celles-ci, en ce  qui me concerne je participerai cet après-midi à l’atelier 16 ayant pour thème : « Gouvernance et participation des jeunes au processus de prise de décisions ».


A la rencontre des jeunes Atchan de l’ONG « RAJAG Paix et Développement »

Communément appelé « Ebrié », la communauté Atchan est un peuple lagunaire de la Côte d’Ivoire. Ils sont en occurrence les propriétaires terriens d’Abidjan et ses environs. C’est pourquoi pour parler parfois d’Abidjan, vous entendrez l’expression « sur les bords de la lagune Ebrié ». Ce dimanche 27 Octobre 2013, dans le cadre d’une tournée d’information et  de mobilisation de la confédération « Jeunesses Sans Frontières » (J.S.F.), nous sommes allés à la rencontre des jeunes Atchan réunis au sein de « RAJAG Paix et Développement » (Rassemblement des Jeunes Atchan Gotho, Paix et Développement). C’est le village de Blockhauss qui abrita cette rencontre. Blockhauss est l’un des villages Ebrié situé dans la capitale économique de la Côte d’Ivoire, Abidjan. Précisément dans la commune résidentielle de Cocody.

En ma qualité de Président en exercice de Jeunesses Sans Frontières, je conduisais la délégation. Nous arrivâmes à Blockhauss à 16 h 00, heure convenue pour entamer la rencontre. Mais sans surprise, sur le lieu de la réunion les chaises disposées pour la circonstance étaient encore quasiment vides. C’est ce que nous appelons ici « l’heure Africaine », pour mettre en évidence le fait que la ponctualité ne fait pas partie de nos habitudes. Pour une activité programmée pour 10 h 00, en appliquant l’heure Africaine au programme, elle commencera au mieux à 11 h 00, sinon 12 h 00. Dans ce contexte, j’estime qu’il faut commencer par donner l’exemple, en étant ponctuel à chaque rendez-vous. Quand l’on prône un leadership nouveau, le minimum est d’incarner le changement et le sérieux. Après une attente de trente minutes, la réunion pouvait enfin commencer. Les principaux responsables du RAJAG étaient présents, mais en plus d’eux la chefferie de Blockhauss a dépêché deux (02) émissaires pour assister à la rencontre. Cette démarche de la chefferie m’a marqué, car j’ai parcouru beaucoup  de village à travers la Côte d’Ivoire, où j’ai vu la chefferie se désengager de tout ce qui concerne la jeunesse.

Après les formalités d’usage, nous entrâmes dans le vif du sujet. J’expliquai en ces termes les bien-fondés de Jeunesses Sans Frontières : « Aujourd’hui la Côte d’Ivoire est entrée sans une ère nouvelle, avec la promesse de l’émergence à l’horizon 2020. Vis-à-vis de cette ambition que nous saluons, je ne cesse de répéter que sans une jeunesse nouvelle, le projet d’une Côte d‘Ivoire émergente demeure utopique. Il urge que nous sonnons l’avènement d’une jeunesse nouvelle ; une jeunesse unie par-dessus ses différences légitimes ; des jeunes fondamentalement responsables ; une jeunesse entreprenante et travailleuse. C’est le message de cette jeunesse nouvelle que nous sommes venus vous partager. Afin que, nous l’espérons bien, vous puissiez vous joindre à notre vision, et promouvoir cette dynamique… »

Prenant la parole, le Président du RAJAG, M. N’CHOKO Stanislas s’est réjoui de la démarche de Jeunesses Sans Frontières et a souligné la concordance de vision de nos deux (02) structures. Il laissera ensuite la parole aux membres de sa structure pour poser leurs éventuelles questions. Au chapitre des questions, l’essentiel se résumait aux modalités de l’affiliation du RAJAG à JSF, ainsi qu’à la marge de manœuvre de JSF quant à la réalisation de ses objectifs. Donnant suite à ces préoccupations, nous rassurâmes nos interlocuteurs quant aux modalités d’affiliation. En ce sens que l’affiliation a pour but de fédérer nos énergies au sein d’une plateforme pour plus d’efficacité, cependant chacune des structures membres garde sa pleine autonomie.  Pour la préoccupation relative à la marge de manœuvre exacte de J.S.F.  pour l’atteinte de ses objectifs, via l’amélioration de la condition des jeunes, je répondis en ces termes : « Nous ne viendrons pas vous tenir un discours démagogique, au gré de promesses irréalistes. Ce n’est pas notre rôle en tant qu’une organisation de la société civile de financer des projets, de résoudre le problème de l’emploi, et de toute façon nous n’en n’avons pas les moyens. Notre rôle, et nous demeurons dans celui-ci, consiste à créer les conditions pour l’épanouissement des jeunes. Il s’agit d’agir pour une société en phase avec les valeurs de paix, de démocratie, de justice sociale. C’est ainsi que nous jetterons les fondements d’une Côte d’Ivoire stable et prospère, où chaque citoyen retrouvera sa dignité. Cela dit, notre structure cherche des opportunités de financement de projets et d’intégration socioprofessionnelle pour ses membres, tant auprès des partenaires nationaux et internationaux. Tout dépend en réalité de la pertinence des projets des uns et des autres et du profil de chacun.

Cependant, somme toute, ne nous voulons pas la face, la capacité de mobilisation des ressources matérielles et financières d’une organisation est intimement à la crédibilité que celle-ci inspire. Alors avant de se poser la question de nos moyens d’actions, je préfère que nous nous posions la question à savoir si nous sommes assez crédibles pour mériter des ressources. Nous travaillons sans cesse pour faire de JSF une organisation crédible sur tous les plans, visitez notre site Internet www.jsfmonde.org pour plus d’informations à cet effet. Et j’espère vivement que le RAJAG viendra renforcer la crédibilité de J.S.F. Nous sommes certes jeunes, mais nous ne sommes plus des gamins, apprenons à bâtir durablement. Demain commence aujourd’hui.»

Suite à cette phase de questions-réponses, satisfaits, le RAJAG par la voie de son Président s’engagea à rejoindre J.S.F.  , afin d’œuvrer pour une jeunesse forte au service de la Côte d’Ivoire nouvelle.

Pour clore les échanges, les émissaires de la chefferie ont souhaité que J.S.F associe toute la jeunesse des 60 villages Atchan  à ses activités et que les responsables de cette structure fassent preuve de beaucoup de détermination pour réussir leur noble mission. A la suite de ces sages, la chefferie de Blochauss nous a offert le cocktail à la fin de la rencontre, j’ai été agréablement surpris par ce geste.

J’ai parfois entendu que les Ebrié, particulièrement ceux de Blockhauss étaient le peuple le plus paresseux de l’Afrique de l’ouest. Ce n’est pas l’impression que j’ai eu après cette rencontre. Les membres de la délégation m’ont traduit leur étonnement quant à l’état d’esprit et la motivation de nos interlocuteurs. Espérons que cette impression se confirmera au fil du temps, il y a un début à toute chose. C’est ainsi que nous espérons relever le défi du leadership nouveau pour une Côte d’Ivoire émergente.



Quel leadership pour la CEDEAO?

La CEDEAO, entendez Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest. Cette organisation intergouvernementale créée le 28 mai 1975, regroupe les Etats de l’Afrique de l’Ouest, 15 pays à ce jour. Au départ le rôle de la CEDEAO était purement économique, mais progressivement elle s’est intéressée au maintien de la paix. Où en est aujourd’hui l’action de la CEDEAO ? Quel leadership sous-régional en l’Afrique de l’ouest ? très loin de prétendre à un quelconque bilan de la CEDEAO, cet édito n’est qu’un coup d’œil d’un observateur, dans l’espoir de suscité plus d’intérêts chez d’autres observateurs vis-à-vis de l’action de cette organisation.

A l’instar des organisations sœurs, la CEDEAO ne chôme pas, tant les actualités brûlantes en appellent à l’action. D’ailleurs le dernier sommet de la CEDEAO s’est tenu hier, 25/ 10 / 2013. Un sommet extraordinaire dans la capitale Sénégalaise, Dakar. Ce sommet portait sur les accords de partenariat économique (APE) que négocie la CEDEAO avec l’Union européenne (UE) depuis plusieurs années, le Tarif Extérieur Commun (TEC) et d’autres questions économiques. Aux nombres desquelles le calendrier pour la création d’une monnaie unique en Afrique de l’Ouest en 2020. Toute chose qui confirme les avancées de cette organisation sur les dossiers économiques. En effet parmi les organisations sous-régionales du continent, la CEDEAO mérite d’être citée en exemple quant à ses résultats en matière d’intégration économique.

Cependant concernant les questions d’ordre politique, les questions de paix et de sécurité,  j’estime que le leadership de la CEDEAO est victime de grosses ambiguïtés. Les leaders de la sous-région font preuve d’un manque de vision, et usent d’improvisation face à des sujets capitaux. Bientôt les trente (30) ans de la CEDEAO, et l’organisation n’est pas encore  doté d’un dispositif viable de prévention des conflits et de maintien de la paix. Lorsqu’une crise éclate, il faut attendre des dizaines de sommets, parfois aux résolutions contradictoires, avant de voir les premières solutions émerger. Les dernières crises du Mali et de la Guinée-Bissau sont venues, si besoin l’était, mettre en évidence les insuffisances de la CEDEAO. Tandis que l’on peut lui reconnaitre quelques réussites dans le dossier Malien, son isolation concernant les solutions de sortie de crise en Guinée-Bissau devrait être en mon sens le catalyseur d’une prise de conscience. Dans une région où les institutions démocratiques sont aussi fragiles comme l’Afrique de l’ouest, le rôle d’une organisation comme la CEDEAO est primordiale. C’est pourquoi je suis de ceux qui pensent qu’il faut exiger beaucoup de la CEDEAO, afin que cette institution joue pleinement son rôle dans le développement économique, social et démocratique de l’Afrique. Et pour que le leadership de la CEDEAO cet rayonnement ambitieux, il faudra qu’il émerge une société civile assez exigeant envers les dirigeants. Autrement, tant que les populations de l’espace CEDEAO seront indifférentes quant à la marche de cette organisation, celle-ci risque de se contenter d’un service minimum.


Nième crise de leadership en Côte d’Ivoire : « Dans la maison du Père !»

En Côte d’Ivoire les crises de leadership se suivent et se ressemblent, hélas ! Depuis la crise postélectorale de 2010, entre MM Laurent GBAGBO et Alassane OUATTARA, le phénomène de bicéphalisme à la tête des organisations a connu une croissance préoccupante. En ce moment même l’Africa Sports continue de se chercher un président, car KONE Cheick Oumar et Vagba Alexis s’empoignent pour le même fauteuil. Il y a trois (3) mois c’était  l’Union des Ressortissants Membres de la CEDEAO résidant en Côte d’Ivoire (UREM-CEDEAO-CI) qui se retrouvait avec 3 présidents, des chefs de communautés SVP ! Aux dernières nouvelles je ne sais pas où en sont Nanan Appiah, Yacoubi Laurent et Al Hassann Demba dans leur honteuse guéguerre. Je ne vous parlerai même pas de la dissidence en cours, au sein du parti Mouvement des Forces d’Avenir (MFA) de M. Anaky KOBENA. La crise qui retient l’attention de cet article est bien particulière. Il ne faut pas trop en parler, dans la maison du Père il ne faut pas être trop bavard. Néanmoins vu les similitudes qui existent entre celle-ci et toutes les crises précédentes, j’ai décidé de lever un point de voile sur cette crise « Dans la maison du Père !».

Il s’agit d’une communauté religieuse, qui organisait le week-end dernier (20/10/2013) une élection pour renouveler une partie de ses instances jeunes. Presqu’une semaine après, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’une crise ouverte couve dans cette communauté. Et l’on s’attèle à colmater les brèches, comme d’habitude. « Il faut que nous préservions l’institution… », s’exclamait ainsi hier l’un des leaders nationaux de cette communauté face aux jeunes qui l’on appelle désormais  « la dissidence ». Mais comment en sont-ils arrivés à ce stade ?

D’abord le comité chargé de l’organisation des élections rejette les candidatures de deux membres d’une liste. Par solidarité et par stratégie, les responsables de cette liste se retirent du scrutin, et décident que leurs sections s’abstiennent de voter. Selon leur interprétation des textes, cette décision devait entrainer le blocage du processus électoral. Car en principe, l’élection n’est valide qu’après qu’une liste ait obtenu la majorité absolue des sections présentes. Ce qui ne serait pas possible avec l’abstention de la moitié des sections présentes. Contrairement à cette lecture « des dissidents », l’élection eut lieu, et fut validée avec la majorité absolue des sections ayant effectivement pris part au scrutin. Résultat ; convaincu de leur majorité, « les dissidents » décident de déstabiliser le fonctionnement des instances. Une Nième crise de leadership est née. Toute chose qui inquiète les responsables de la communauté, car cette situation inédite pourrait entrainer des graves conséquences. « C’est incroyable, c’est une première. Nous nous retrouvons comme dans une situation politique… », s’exclamait encore ainsi un leader national de ladite communauté. En effet les mêmes causes, produisent très souvent les mêmes conséquences.

De l’exclusion de certains candidats pour des raisons contestables, jusqu’au déroulement du scrutin dans des conditions ambiguës, l’on se retrouve face à un problème : l’interprétation des textes. Les crises successives qui ont ébranlées, et continuent de tenir en haleine nombre d’organisations, se ramène tous à ce même problème. Chacun interprète les textes en sa faveur, tous prétendent détenir la vérité, pendant ce temps l’organisation s’engouffre. Et cette situation calamiteuse est loin d’être l’apanage des Ivoiriens. En mon sens, il urge que l’on conçoive la modernisation de nos associations et organisations par  l’élaboration de textes fiables et viables. Si tant que nous avons besoin d’institutions fortes et non d’hommes forts, comme nous l’enseigna Barack OBAMA, il nous faudra apprendre à bâtir la force de nos organisations sur des textes forts que chacun adopte, et qui par conséquent s’imposent à tous.


Hymne du Wassoulou ; une leçon de leadership

« Hymne du Wassoulou », depuis que je l’ai découvert, je ne me lasse pas de le relire, le méditer. Ci-dessous un extrait :

Si tu ne peux organiser, diriger et défendre le pays de tes pères, fais appel aux hommes les plus valeureux;

Si tu ne peux dire la vérité, en tout lieu et en tout temps, fais appel aux hommes les plus  courageux;

Si tu ne peux être impartial, cède le trône aux hommes justes;

Si tu ne peux protéger le fer pour braver l’ennemi, donne ton sabre de guerre aux femmes qui t’indiqueront le chemin de l’honneur;

Si tu ne peux exprimer courageusement tes pensées, donne la parole aux griots.

Oh Fama! Le peuple te fait confiance, il te fait confiance parce que tu incarnes ses vertus.

Ces belles paroles ont été composées par les griots de l’empire Wassoulou (ou empire Mandingue), à la gloire du Fama d’alors : Almamy Samory TOURE.

C’est du verbe débordant de sens, un regard sur le passé qui nous indique la voix, ainsi que la voie de la sagesse.  Il s’agit aussi et surtout d’un enseignement pour les leaders de tout âge. Par conséquent, il convient en mon sens que tous les dirigeants s’en inspirent, en toute sincérité. « Si tu ne peux, », tire toutes les conséquences. L’autre dira : « Dégage ! ».


Comment pourrais-je définir le leadership ?

Leadership, comment pourrai-je le définir ? Pour dire vrai je continue à y réfléchir, tant j’estime que ce champ est vaste. Cependant à la lumière de mon cheminement personnel, je retiens ce qui me semble essentiel : le leadership est cette source d’énergie qui nous permet d’outrepasser nos limites.

Nous avons tous des limites, bien entendus à des degrés variables. Pour certaines personnes ces limites sont des handicaps, ce fut mon cas. Il m’a fallu surmonter ces handicaps, et aujourd’hui je me demande parfois d’où j’ai pu tirer toutes les énergies nécessaires à cet exercice ? En réalité je ne suis pas le seul à poser cette question, nombres de mes connaissances de longues dates ne cessent de s’étonner lors de nos retrouvailles.  Ils ne comprennent pas comment le gamin qu’ils ont connu a pu se métamorphoser en si peu de temps ; la grâce d’une source d’énergie extraordinaire.

Au-delà de ces considérations personnelles, le leadership dans son quotidien exige beaucoup d’énergies. Il faut beaucoup d’énergies pour se créer un chemin là où il n’y a aucun. Lorsque toutes les portes se ferment  devant toi, il faut de l’énergie pour ne pas abandonner. Souvent l’on se retrouve dans une vraie impasse, sens dessus dessous, pourtant il faut continuer à incarner et trouver la solution. Que d’énergies physiques, que d’énergies intellectuelles, pour garder le cap contre vents et marrées.

Je finirai sur ces propos de Yvan Castanou (Cf Maintenant ça suffit, il faut que ça change), qui en mon sens mettent en excède cette source extraordinaire qu’est le leadership : « Souvenez-vous que 75% des leaders de renommée mondiale ont connu un sérieux handicap physique, émotionnel ou mental dans leur vie.

Pourquoi ne pas rejoindre les rangs de ceux qui ont été rejetés dans leur vie, qui ont fait le choix de ne pas se laisser intimider par le rejet, et ont marqué leur époque en libérant leur potentiel et en inscrivant leurs noms dans l’histoire.

Parmi ces grands, vous trouverez Jésus-Christ (rejeté par les siens), Jacob, Joseph (rejeté par ses frères), Moïse (qui était bègue), Jabez (maudit dès sa naissance), l’apôtre Paul, et plus récemment Thomas Edison, qui a été traité de cancre par ses professeurs, et a été exclu du système scolaire. Malgré cette mise à l’écart, sa mère crut en lui, et continua de l’encourager à la maison. Aujourd’hui, à côté de l’ampoule électrique, Thomas Edison revendique plus d’un millier d’inventions à son actif. Je finirai par Michael Jordan,le plus grand basketteur de tous les temps, qui, dans son enfance, faillit abandonner le Basket-ball, parce qu’il eut un coach qui lui dit qu’il ne pourrait jamais réussir dans ce sport. »


Le prix Mo Ibrahim pour la gouvernance en Afrique dans l’impasse?

Il n’y a de nouveau aucun gagnant cette année pour le prix Mo Ibrahim du leadership d’excellence en Afrique.

Le prix, d’une valeur de 5 millions de dollars, est supposé récompenser chaque année un chef d’Etat africain ayant exceptionnellement amélioré la sécurité, la santé, l’éducation, le développement économique, les droits politiques dans son pays, et transmis démocratiquement son pouvoir à un successeur. Et pour la quatrième fois consécutive ce prix n’a pas trouvé de vainqueur.

Il n’y a de nouveau aucun gagnant cette année pour le prix Mo Ibrahim du leadership d’excellence en Afrique.

Le prix, d’une valeur de 5 millions de dollars, est supposé récompenser chaque année un chef d’Etat africain ayant exceptionnellement amélioré la sécurité, la santé, l’éducation, le développement économique, les droits politiques dans son pays, et transmis démocratiquement son pouvoir à un successeur. Et pour la quatrième fois consécutive ce prix n’a pas trouvé de vainqueur. Que devons-nous penser de cette situation ?

De prime abord, il convient de souligner que la démarche de Mo Ibrahim est parfaitement originale. Il vise à jouer un rôle considérable dans la modernisation politique de l’Afrique, au moyen de la bonne gouvernance. Personne, au sein du monde des affaires africaines, n’avait vu avant lui les choses sous cet angle. Cependant le fait que ce prix peine à se trouver un lauréat n’est-il pas finalement problématique ? Un verdict triste et consternant! Mo Ibrahim ne doit-il pas songer à «repenser», voire «réorienter» les critères régissant son prix?

Pour ma part j’estime que Mo Ibrahim devra envisager la modernisation politique du continent dans une perspective plus large. Notamment dans la « fabrication » de nouveaux leaders sur le continent. Contribuer à l’éclosion d’un leadership nouveau, par l’émergence des hommes et des femmes imprégnés des valeurs de démocratie et de bonne gouvernance. Une telle réorientation du prix sera manifestement féconde et aura des conséquences pratiques sur l’avancée démocratique des sociétés africaines. Sur le sol africain, de nouvelles forces, issues des «sociétés civiles» sont apparues, avec lesquelles Mo Ibrahim devra désormais compter.

Autrement nous pourrons objectivement reprocher à Mo Ibrahim de manquer lui-même de leadership et de vision.