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Homme/femme: l’indispensable complémentarité au commencement de la vie

Nous savons tous qu’au commencement de la vie, l’ovule doit être fécondé par un spermatozoïde pour que l’œuf fécondé soit la 1ère cellule qui donnera le corps humain entier.

Ce que la quasi totalité des gens ignorent c’est que, en réalité, au niveau cellulaire, l’homme a besoin de la femme pour avoir un pouvoir fécondant et que la femme a tout autant besoin de l’homme pour être féconde !

Explication :

Les spermatozoïdes ont besoin de traverser une étape indispensable pour avoir leur pouvoir de fécondation: on appelle cela la capacitation.

Cette capacitation c’est le contact du spermatozoïde avec la glaire cervicale de la femme qui active la tête du spermatozoides pour qu’elle deviennent capable de chercher, trouver, et pénétrer dans l’ovule.

Un spermatozoïde n’ayant pas eu de capacitation c’est comme un courrier sans adresse: il est peu probable que ce courrier arrive à son destinataire même avec le meilleur des facteurs.

Sans cette capacitation, le spermatozoïde n’a donc aucun pouvoir fécondant.

Mieux encore, une glaire cervicale de qualité permet aux spermatozoïdes de vivre pendant 4 jours alors que, sans glaire, ou avec une glaire de mauvaise qualité, la durée de vie de ces spermatozoïdes ne dépassent pas 6h.

Chez la femme aussi, lors de l’ovulation, l’ovule émis en réalité n’a pas terminé sa maturité et en fait est simplement ce que l’on appelle un ovocyte 2. Cet ovocyte 2 n’est pas mature.

Il faut obligatoirement qu’un spermatozoïde pénètre dans l’ovule lors de la fécondation pour que cet ovocyte 2 termine sa maturité et se transforme en ovule dont le noyau fusionnera quelques instant après avec le noyau du spermatozoïde pour justement donner l’œuf qui est la 1ère cellule du corps et le début de la vie!!

Moralité: la fertilité est, au plus profond et au plus intime de la création, une affaire de couple homme/femme: jamais l’un sans l’autre!!!

Alors, messieurs, accompagnez vos épouses à la consultation de fertilité car elle vous aides à devenir vous même!

Vice versa !

Qu’on se le dise!

Toubibadakar


La prévention de la transmission mère-enfant du VIH-Sida ou la théorie de Coffin modifiée

Imaginez un train fou fonçant inexorablement vers un fossé ou vers un mur… les deux seules solutions possibles pour éviter une catastrophe sont soit de réduire la vitesse du train, soit d’augmenter la distance le séparant de l’obstacle.

Imaginez un wagon attaché à ce train fou fonçant vers l’obstacle…

Le seul moyen d’éviter que le wagon n’entre en collision avec l’obstacle est (en plus de réduire la vitesse du train et/ou d’augmenter la distance avant l’obstacle) de détacher le wagon suffisamment tôt avant que sa vitesse d’inertie ne l’entraîne contre l’obstacle tout de même.

Le VIH/SIDA peut être considéré comme cette allégorie du train et de l’obstacle.

Le VIH/SIDA étant, en l’état actuel de la science, incurable, les seules solutions possibles sont :

– diminuer le nombre de virus dans le corps (on parle de « charge virale ») grâce à certains médicaments anti-rétroviraux, la diminution de cette charge virale équivaut à diminuer la vitesse du train

– augmenter ou préserver le nombre de globules blancs protecteurs contre les microbes (appelés CD4) et donc retarder l’arrivée d’infections opportunistes aggravant la maladie, par l’administration de certains antibiotiques. Ceci équivaut à augmenter la distance avant l’obstacle inéluctable.

On appelle cela la théorie de Coffin.

La théorie de Coffin veut donc que le VIH/SIDA soit représenté comme un train fonçant inexorablement vers un mur ou un fossé, et que les 2 seules alternatives envisageables soient de réduire la vitesse du train (réduction de la charge virale) ou d’augmenter la distance (augmenter le taux de CD4) le séparant de l’obstacle.

La deuxième allégorie du train avec le wagon à détacher peut représenter une femme enceinte, porteuse du VIH/SIDA.

L’enfant à naître est comparé au wagon à détacher du train avant qu’il ne soit précipité contre l’obstacle (ou contaminé par sa mère).

Les seuls moyens d’y arriver sont:

– diminuer la charge virale maternelle (vitesse du train) avec des médicaments anti-retroviraux à prendre avant et pendant la grossesse ainsi que durant l’allaitement,

– augmenter la distance avant l’obstacle (préserver le taux de CD4) en traitant les infections opportunistes,

– mais également de prendre des mesure pour sortir le bébé suffisamment tôt et sans qu’il ne soit en contact avec le sang ou le lait maternel (donc de détacher le wagon…)

De manière simpliste, la prévention de la transmission mère-enfant (ou PTME) peut donc être représentée par cette allégorie similaire appelée théorie de Coffin modifiée ou théorie d’Abdoulaye Diop (à breveter d’ailleurs !!!)

La PTME constitue la libération (séparation de l’enfant d’avec le corps de sa mère) qui doit être faite correctement et suffisamment tôt. C’est à dire avant que, même délivré de son attache, ce wagon (ôh combien précieux ! ) ne soit entraîné, par sa vitesse d’inertie, dans les profondeurs du gouffre.

Toubibadakar


Un stage rural, le déclic de ma vocation de médecin

Je suis arrivé á la maison médicale de Wassadou le 1er Avril 2006.
Loin d’être un poisson d’avril, c’était le début d’une des plus belles aventures professionnelles (et humaine) que j’ai eu á vivre.

Pour le citadin que je suis, il s’agissait de mon 1er séjour dans le monde rural de mon propre pays, je n’avais jamais dépassé Thiès auparavant : la honte et le déshonneur !!MDR !

Depuis la 1ère année de Médecine, j’ai travaillé avec le Pr Mbayang Niang Ndiaye dans l’organisation des différentes foires aux livres du Kinkéliba et j’ai progressivement adopté et assimilé les principes de l’ONG. C’est donc tout naturellement que j’ai décidé, après la 3ème édition de la foire, d’aller passer 6 mois á la Maison Médicale Pierre Fabre de Wassadou dans le cadre de mon stage de fin d’études médicales.
Permettez-moi de partager donc avec vous cette expérience qui a influencé mon choix de spécialisation.

UN PLAISIR ! C’est le seul mot que je puisse utiliser pour qualifier ce séjour.
Il a été un enrichissement aussi bien sur le plan professionnel qu’humain.

Sur le plan humain d’abord, á la Maison Médicale, j’ai trouvé un personnel tout simplement formidable. L’ambiance, á tout moment, particulièrement á table, y est extraordinaire.

Imaginez autour d’une même table : M. Diallo (responsable de la ferme) et Tidjane (un des infirmiers) : les Peulhs + Anne-Marie (la sage-femme) et Simon (le gérant du télécentre) : les Sérères, Frédéric (le chauffeur Bédik) ainsi que Julie et Cathy (élèves sages-femmes), Marie -Christine et Deuguène (les stagiaires pharmaciennes) et Dr Saugier et son épouse (du Kinkéliba) le tout mélangé á la sauce du cousinage á plaisanterie.
Avec ce melting-pot, vous aurez des moments d’une hilarité et d’une ambiance telle que le film « Un dîner de cons » ferait pâle figure en comparaison.
De mémoire, on a
– M Diallo avec son fameux concept « souvent il m’arrive d’être en retard mais c’est rare !! » ou « moi, je ne surfe jamais sur Internet, je lis juste mes e-mails !! » (Cherchez l’erreur !!)
– ou encore Simon qui fait le bilan de sa quête désespérée de dot (80.000) pour osez demander la main de Anne-Marie (aux dernières nouvelles, il n’avait que 40.000 F)
– ou le Dr Saugier qui vous raconte les mésaventures de sa fille en Chine avec les cours de renforcement de ses élèves !!
– et surtout, surtout Frédéric mimant la chasse aux serpents par les cynocéphales ou sa fameuse technique pour attraper les singes…. UN PLAISIR !!!

N’allez pas croire qu’on passe notre temps á nous amuser á la Maison Médicale, toutes ces personnes, á l’heure du travail font preuve d’un vrai professionnalisme.

En dehors de la Maison Médicale aussi, les gens sont formidables, simples, pas très aisés mais gentils, accueillants, généreux. Ils n’hésitent pas á partager avec vous le peu qu’ils ont. Ce n’est pas grand-chose mais, c’est très évocateur de leur reconnaissance.
Ce sont des populations braves, fières, généreuses, démunies qui méritent d’être aidées.

Sur le plan professionnel, le séjour á Wassadou a été très enrichissant.
On y retrouve des réalités différentes de celles retrouvées en pratique médicale urbaine et, pour un médecin, il s’agit d’une mine d’informations exploitables á souhait.
Par exemples, l’âge moyen de la première grossesse y tourne autour de 13-15 ans, il s’en suit fréquemment 6 á 8 grossesses avec un intervalle inter génésique d’une exactitude déconcertante (2 ans pour 99 % d’entre elles) et surtout une ménopause ultraprécoce (35-38ans au plus tard). Hey oui mesdames, 38 ans au plus tard !!!!!!!
Il en résulte naturellement tout un cortège de conséquences médicales á rechercher, prévenir, traiter, étudier, analyser : ostéoporose précoce, diminution de la masse musculaire, fistules uro-génitales, mortalité materno-infantile élevée (78‰), morbidité et la liste ne saurait être exhaustive.

La première fois que j’ai vu, de mes propres yeux une épaule négligée, c’était à Wassadou ! Cette image me hante encore.
Un jour, une grand-mère qui baillait a eu une luxation de la mandibule, elle a fait le tour des féticheurs locaux mais ils n’ont pas pu réduire la luxation avec leurs incantations et autres gris-gris. Par chance, ayant séjourné dans le service de stomatologie à Dantec, j’ai pu réussir, par la manœuvre de Nélaton, à lui remettre la mâchoire en place.

La malnutrition chez les enfants est omniprésente (5-8 kg á 1 an, 13-15 kg á 5 ans !!!!), la géophagie (manger du sable) est quasi-permanente, l’anémie : généralisée. Le programme de récupération nutritionnelle de la sage-femme y rencontre un vif succès.

Ces chiffres sont différents de ceux rencontrés en milieu hospitalier en ville et méritent d’être étudiées et pris en compte par les politiques de santé publique.
Des études sont en cours de réalisation sur le paludisme, les injections intra rectales, le planning familial, etc.

L’activité chirurgicale n’est pas en reste. Certes Wassadou n’est pas encore pourvu d’un bloc opératoire fonctionnel mais nous y faisions de la petite chirurgie : circoncision, épisiotomies, premiers soins des accidentés de la circulation sur la nationale 7.

Tout ceci pour dire qu’il y a tant et tant de choses á faire dans le monde rural et les médecins y ont leur partition á jouer.

J’ai pu échapper au chef du village qui voulait absolument me donner une seconde femme pour que je m’installe définitivement là-bas !!! MDR !!

Il faut cependant reconnaître que la vie en brousse n’est pas sans désagréments.
En tête de liste il y a la chaleur ! Il fait, á Tambacounda, chaud, très chaud !au mois d’avril (et c’est même un euphémisme) 40 á 45 degrés á l’ombre, le voyage est très long (6 á 8 heures), la route n’était pas toujours bonne.

SSL20320Il y a parfois trop d’insectes (pour un citadin) et les serpents, scorpions et autres scolopendres soigneusement vous éviterez.

Au début bien sûr cela me dérangeait mais on finit par s’y habituer et á s’habiller en conséquences (léger, avec des bottes á partir de 19h).

Mais, ces épiphénomènes ne doivent pas constituer une entrave d’autant plus qu’à la belle saison, après la pluie, il y fait très bon.

Mon séjour à Wassadou a été décisif dans mon choix de la gynécologie comme spécialité : j’y suis allé en étant faisant fonction d’interne en stomatologie, à mon retour, j’ai démissionné, fais une année probatoire puis 4 ans de spécialisation en gynécologique.

Á présent, j’invite mes amis, mes collègues médecins, les jeunes surtout, mes aînés, mes Maîtres et les autorités á promouvoir la médecine de brousse. Il faut encourager, inciter les jeunes médecins á exercer en milieu rural. Il faut faciliter l’accès au monde rural, améliorer les infrastructures routières, développer les moyens de communications (téléphonie fixe, Internet, GSM,), financer et faciliter l’installation des médecins de brousse.

Notre pays en a besoin pour se développer, le Kinkéliba a montré que cela était possible (un bijou en pleine brousse), Le Dr Zida est un des pionniers, un exemple á encourager.
Sous la houlette du Pr Mbayang, un groupe de carabins, á la fac de médecine, est formé, sensibilisé, informé sur la nécessité (et le plaisir) de travailler en brousse. J’ai été l’un d’eux, mais sûrement pas le dernier. Ce n’est pas toujours facile mais ce n’est sûrement pas difficile, assurément pas impossible.

80% de notre pays est un monde rural et il a besoin d’être aidé pour se développer. Les villes sont saturées, encombrées, stressantes, le monde rural est enchanteur, ‘vide’, prêt á nous accueillir.
En plus vous apprendrez les langues du pays (j’avais commence á parler pullar et diakhanké).
Personnellement, je n’ai pas pu concrétiser mon rêve de travailler dans le monde rural à cause d’un stupide fonctionnaire du Ministère de la Santé, (je vous raconterai l’histoire une autre fois).

Pour terminer, je dirai tout simplement : VENI, VIDI, …j ai été ‘conVICI’, j’ai apprécié, et j’y retournerai.

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Comprendre la trisomie 21

20 novembre : journée mondiale de la trisomie 21

La trisomie 21 est une maladie génétique encore appelée syndrome de Down.

Anciennement appelé mongolisme, cette appellation péjorative est formellement interdite par égard au peuple de Mongolie.

Il n’est non plus pas élégant de parler de trisomique (comme il serait déplacé de dire de quelqu’un un cancéreux) mais il faut plutôt utiliser le terme porteur de la trisomie 21.

Dans le cas de la trisomie 21, le plus gros problème c’est le regard de la société mais qu’est-ce la trisomie 21 en fait ?

La trisomie est donc une maladie génétique due à la présence excédentaire d’un chromosome.

Normalement, tout être humain a un patrimoine génétique constitué de 46 chromosomes constituant 23 paires numérotées de 1 à 22 plus la paire sexuelle : XX chez les femmes et XY chez les hommes.

Ce patrimoine génétique provient des parents de manière équitable donc 23 provenant du père et 23 provenant de la mère.

Lors de la fécondation, il arrive qu’un des parents, au lieu de donner 23 chromosomes, en donne 24 soit un chromosome de plus: le chromosome 21 en général.

Le bébé à naitre se retrouve donc a avoir un patrimoine génétique 2n = 47 au lieu de 2n = 46.

Cela constitue la trisomie 21.

Il arrive aussi que ce chromosome excédentaire soit le 18 ou le 13 et on parlera alors de trisomie 18 ou trisomie 13 mais ces trisomies sont plus graves et souvent incompatibles avec la vie.

La survenue d’une trisomie est imprévisible car le mélange des chromosomes est totalement aléatoire.

Il existe par contre des facteurs de risque identifiés comme augmentant les RISQUES d’avoir un enfant porteur d’une trisomie 21 et sur lesquels sont basés le principe du dépistage de cette maladie avant la naissance.

Le 1er de ces facteurs est l’âge: plus les parents sont âgés plus il y’a un risque de trisomie, surtout la maman. On considère que le risque de survenue de trisomie 21 est à prendre en compte après 40 ans.

Le 2ème facteur est d’avoir un antécédent de trisomie 21 dans la famille.

Enfin le 3ème facteur est la grossesse multiple: le coefficient de risque est doublé pour des faux jumeaux.

La trisomie 21 peut parfois être détectée avant la naissance mais dans 10 à 20% des cas, elle passe inaperçue est n’est constatée qu’à la naissance au grand damne des parents.

Dans la suite, nous parlerons du principe du dépistage de la trisomie 21, des signes et des différents types de trisomie 21 et de la prise en charge.

Toubibadakar


Le périnée, cet illustre inconnu !!

Le périnée


– Dr comment attrape t-on un périnée?

– Dr le périnée est-il contagieux? 

– comment savoir si on a le périnée? 

– comment on traite le périnée? 

– …….


Les questions qui nous ont été posées suite à l’annonce d’une discussion sur le périnée dans l’émission Priorité-Santé sur RFI sont très évocatrices du degré de méconnaissance qui entoure ce fameux périnée! 


C’est quoi le périnée au juste? Est-il contagieux ou potentiellement dangereux ? 


Le périnée est simplement la partie inférieure du tronc. Nous avons tous appris à l’école la fameuse phrase: « le corps comprend 3 parties: la tête, le tronc, et les 4 membres »; ce tronc donc est fermé, en bas, par le périnée. 

Il s’agit donc d’un enchevêtrement complexe de muscles, formant une sorte de hamac soutenant les organes de l’abdomen. 

Il va du pubis en avant au coccyx en arrière. 

Il laisse passer les organes génitaux urinaires et digestifs:

– le vagin, les organes génitaux externes, l’orifice de l’urètre et l’anus chez la femme,

– le pénis, les testicules et l’anus chez l’homme. 


Chez la femme, le périnée à une importance capitale car il est soumis à une forte pression lors de la grossesse et surtout lors des efforts de poussée de l’accouchement par voie normale surtout s’il s’agit d’un gros bébé.


Il est aussi régulièrement traumatisé voire « blessé » lors des déchirures, spontanées ou provoquées (épisiotomie) lors de l’accouchement.


Chez l’homme il est moins sujet à des traumatismes sauf chez certains sportifs notamment les haltérophiles.


Toujours chez la femme, à force d’être fortement sollicité, traumatisé et surtout ignoré, le périnée finira par se relâcher et par perdre ton tonus, ce qui peut entraîner:

– des fuites urinaires appelées incontinences urinaires et qui vont survenir d’abord à l’effort: toux éternuements, puis progressivement de manière spontanée, altérant la qualité de vie;

– des troubles sexuels allant de la diminution des sensations vaginales à l’absence de plaisir lors des rapports sexuels en passant par l’émission de bruits pneumatiques désagréables et gênants lors des rapports intimes appelés des pets vaginaux.


À long terme, le relâchement du périnée fait partie des mécanismes de survenue des descentes d’organes appelées prolapsus et pouvant toucher l’utérus, la vessie et le rectum.


Pour éviter et remédier à ces complications, le périnée doit être éduqué ou mieux être ré-éduqué régulièrement!

La ré-éducation périnéale est un ensemble de mesures hygiéno-diététiques, comportementales et médicales servant à re-muscler le périnée impliquant aussi bien le personnel medical que les patientes, principales concernées.


Tout d’abord, sur le plan préventif, il faut aussi bien éviter certains traumatismes obstétricaux comme les épisiotomies larges à outrance que les déchirures périnéales importantes, les deux situations ayant un effet délétère sur les muscles du périnée.

Ces lésions, si elles sont inévitables ou constatées, devront être réparées correctement.


Il faut aussi éviter certaines expressions abdominales lors de l’accouchement; cela peut servir certes à aider la femme épuisée à « pousser » son bébé mais cela traumatise fortement le périnée.


La ré-éducation périnéale à proprement dit est fortement recommandée après l’accouchement, même par césarienne car le périnée aura supporté 6 à 12kg supplémentaires durant la grossesse.


Cette ré-éducation, selon la sévérité de l’atteinte du périnée, pourra se faire:

– soit par de simples exercices physiques réguliers de pipi-relâcher-retenir, série de mouvements consistant à se retenir et à se relâcher comme si l’on avait une envie pressante. Des « séries de 10 » trois fois par jour, améliorent rapidement une incontinence urinaire d’effort modérée;

– soit par l’utilisation de boules de geisha. À l’origine, gadgets sexuels ou sextoy, ces boules introduites régulièrement dans le vagin lors d’exercices physiques, vont raffermir le vagin et les muscles du périnée; 


– soit par des exercices sous le contrôle d’une sage-femme spécialisée ou d’une kinésithérapeute avec même l’utilisation de sondes spéciales pour le périnée.


À un niveau ultime, on peut avoir recours à la chirurgie ou à des instruments médicaux spécialisés telles que des sortes de culottes dispensant des décharges électriques bien ciblées pour stimuler certains muscles du périnée.


Les hommes aussi doivent prendre soin et muscler leur périnée car, des exercices adéquats sur ce périnée permettent de mieux maîtriser l’érection et surtout de retarder l’éjaculation.


Le périnée n’est donc ni une maladie encore moins un mal contagieux et connaître et prendre soin de son périnée permettra d’éviter nombre de désagréments urinaires et sexuels. 

 

Toubibadakar




La césarienne : mythologie et histoire

Contrairement à ce que l’on pourrait croire le mot césarienne ne provient pas de Jules César mais, il provient du latin « CAEDERE » qui signifie « couper ».

Aussi, on retrouve cette notion de naissance  par césarienne depuis la mythologie gréco-romaine et perse :

  • Esculape, dieu de la médecine, a été extrait du ventre de sa mère Coronis par son père Apollon qui venait de tuer par sa propre épouse par jalousie.

  • Dionysos, dieu du vin et la folie a été sorti du ventre de sa mère Selemé par Zeus alors qu’elle était en train de brûler. L’enfant prématurément né a été placé dans la cuisse de Jupiter pour terminer sa maturation, ce fut donc la 1ère couveuse !!!

 

  • Rostam, héros de la mythologie perse est né par césarienne de sa mère Rudabeh.

 

  • Même dans la mythologie orientale, Bouddha et brahma seraient nés chirurgicalement…..

 

  • De 715 à 672 avant J.-C., on retrouve la  LEX REGIA : « La loi royale interdit l’enterrement d’une femme enceinte avant que l’enfant n’en ait été extrait ». Il s’agissait donc de césariennes post-mortem.

 

  • Au moyen-âge, le Concile de Venise 1280 « recommande la césarienne post-mortem pour baptiser l’enfant ».

 

  • Les archéologues ont retrouvés des gravures de césarienne en Ouganda datant de 1879.

Médicalement parlant, la 1ère césarienne a été réalisée en 1500 par un éleveur suisse Jacques Nüfer sur sa femme Elisabeth qui n’arrivait pas à accoucher après plusieurs jours de travail et malgré l’intervention de 13 sages-femmes !!!

A posteriori, il s’agissait probablement d’une grossesse abdominale car, malgré les sutures rudimentaires dont elle a pu bénéficier, elle a pu accoucher normalement 5 fois de suite dont des jumeaux. Enfin cet enfant né par césarienne a vécu jusqu’à l’âge de 77 ans !!!

 

A partir de cette date, beaucoup de césariennes ont été faites dans le monde mais avec une très forte mortalité : 50 à 95% surtout à cause des infections qui s’en suivaient.

Il aura fallu attendre la découverte des antibiotiques par Dr Alexander Fleming, le 3 septembre 1928, pour que cette mortalité baisse vraiment.

Depuis lors, la technique de césarienne a été mainte fois améliorée et elle est devenue l’intervention chirurgicale la plus connue dans le monde.

Actuellement, la technique la plus utilisée est celle de Misgav-Ladach (dite de Cohen-Stark), mise au point par le Dr Michael Strak de l’hôpital Misgav-Ladach de Jérusalem.

 

 

Toubibadakar


​Les malformations utérines

Les malformations utérines sont des anomalies de développement de l’utérus apparues lors de la fabrication de cet utérus alors que la future femme est encore dans le ventre de sa mère.

Elles passent souvent inaperçues à la naissance.

C’est souvent à l’adolescence que l’on en fait le diagnostic avec des troubles du cycle menstruel comme l’absence de règles.

Parfois, le diagnostic est fait en recherchant les causes d’une infertilité féminine ou des douleurs chroniques.

Les malformations utérines peuvent être classées en trois groupes:

– l’absence totale ou partielle d’utérus,
– la présence de « deux » utérus,
– la présence d’un utérus scindé en deux parties accolées ou cloisonnées.

Il est parfois difficile de différencier d’un utérus double d’un utérus scindé en deux surtout qu’ils ont à peu près les mêmes signes.

C’est l’échographie et l’IRM qui permettent de confirmer le diagnostic.

La chirurgie permet de traiter les doubles utérus et les utérus cloisonnés.

Les causes de ces malformations sont parfois connues.

Ainsi, on citera certains médicaments pris en début de grossesse dont ce fameux distilbène, un médicament mis au point dans les années 30 pour lutter contre les vomissements de grossesse mais qui a donné toute une génération de bébé nés avec des malformations utérines graves.

Heureusement, ce médicament a été définitivement retiré du marché.

Par précaution, certains médicaments sont déconseillés tout au moins au début de la grossesse et il faut consulter un médecin avant toute prise de médicament chez la femme enceinte.

Toubibadakar


​Les malformations du fœtus dues à consommation chez la femme enceinte du « keew »: kaolin: le spina bifida

Le spina bifida est une malformation du fœtus avec une colonne vertébrale incomplètement fermée vers l’anus.

Elle est extrêmement grave et fréquente dans nos régions.

En effet, le kaolin va empêcher l’absorption de l’acide folique par la maman et cette carence en acide folique va créer des malformations neurologiques chez le bébé comme le spina bifida.

Il existe cependant d’autres causes au spina bifida: génétiques infectieuses, médicamenteuses etc.

Le diagnostic peut être parfois fait avant la naissance par l’echographie.

Il est souvent associé à des malformations des pieds, du cerveau (excès de liquide ou hydrocéphalie avec une très grosse tête) etc.

La prise en charge est très difficile et les séquelles très invalidantes pour l’enfant (incontinence anale et urinaire: impossibilité de retenir les selles et les urines).

On n’insistera jamais assez sur les dangers de la consommation de ce kaolin qui devrait être interdit à la vente.

Toubibadakar 


​Les fentes labiales anciennement appelées « bec de lièvre »

Les fentes labiales étaient anciennement appelées « bec de lièvre » mais ce terme est désormais banni à cause de son caractère péjoratif.

Ce sont des anomalies de fermeture de la lèvre supérieure (fente labiale) ou du palais: le « plafond de l’intérieur de la bouche (fente palatine).

Ces fentes peuvent parfois être vues ou suspectées à l’échographie.

Elles peuvent être impressionnantes pour les parents.

Elles sont souvent uniques mais peuvent être associées à d’autres malformations.

Heureusement, elles peuvent être très bien opérées et finissent par devenir une toute petite cicatrice sur la lèvre.

Les causes parfois retrouvées sont la consommation de médicaments interdits pendant la grossesse comme les antiépileptiques (Depakine) ou le tabagisme pendant la grossesse (actif ou passif) ou la consanguinité.

Parfois, on ne trouve pas de cause.

Il ne faut donc jamais fumer en presence d’une femme enceinte !!!

Toubibadakar


Ramadan et allaitement maternel

Comme pour la femme enceinte, jeûner pour une femme allaitante peut compromettre le développement du nouveau-né et du nourrisson.

Le lait maternel est constitué de plus de 85% d’eau. De ce fait, le manque d’eau durant le jeûne peut diminuer la qualité du lait.

Durant les 6 premiers mois de la vie du bébé, si la femme fait un allaitement maternel exclusif, il n’est évidement pas conseillé de jeûner.

Si elle y tient quand même, elle devra aussi prendre l’avis de son médecin pour pouvoir jeûner sans risque pour son bébé.

Si c’est un allaitement mixte, l’interdiction est moins formelle mais un avis médical sera toujours demandé.

Dans tous les cas, pour jeûner, une femme allaitante doit observer quelques précautions:

Elle doit boire suffisamment d’eau: 2,5 litres minimum par jour, ce qui est assez difficile vu la longue diète du jeûne.

Elle doit consommer des aliments favorisant la production de lait: le lait lui-même, des fruits: dattes, amandes etc mais aussi prendre son repas du matin (kheud) en privilégiant les féculents.

Elle devra aussi surveiller le métabolisme de son bébé:

– une diminution du nombre de selles ou une constipation chez le bébé peut traduire une déshydratation liée au jeun de sa mère.

– une diminution de la courbe de poids du bébé traduit une alimentation insuffisante.

– des pleurs inexpliqués ou une irritabilité ou même un calme inhabituel chez le bébé doivent alarmer sur un déficit nutritionnel.

Lui donner de l’eau pour compenser n’est pas la solution car, non seulement le bébé allaité au sein n’a pas besoin de boire de l’eau jusqu’à 6 mois, mais aussi, cela peut entraîner des troubles digestifs comme une diarrhée.

Dans ce cas, la maman doit interrompre son jeun et reprendre l’allaitement au sein.

Les 6 premiers mois d’allaitement exclusif au sein sont déterminants pour le reste de la vie de votre enfant.

De ce fait, ni la médecine ni la religion ne peuvent cautionner de mettre en danger le développement psycho-moteur de votre enfant.

Toubibadakar


Le ramadan chez la femme enceinte 

De prime abord, le jeûn n’est pas compatible avec une grossesse.
Les besoins energétiques et en nutriments sont augmentés pendant la grossesse.
Aussi, durant les trois premiers mois de grossesse, l’embryon a besoin de nutriments spécifiques pour se former.

De ce fait, une carence peut entrainer une malformation.
Durant les trois derniers mois de grossesse, c’est la phase de croissance rapide et une carence peut entrainer un retard de croissance.

Ces deux périodes ne sont donc pas propices au jeûn.
De ce fait, avant de jeuner, la femme enceinte doit demander l’avis de son médecin ou de sa sage-femme.
Deux situations peuvent se poser:
– soit la patiente a une grossesse relativement difficile ou compliquée, avec des médicaments a prendre plusieurs fois par jour (pour stabiliser des vomissements ou des douleurs) ou il ya un problème associé a la grossesse (menace d’avortement ou d’accouchement prématuré, manque de liquide amniotique, hypertension arterielle, jumeaux, fibrome etc).

Dans ce cas, le jeûn est formellement interdit car il mettrai en danger le bébé et/ou sa mère.
– soit, a priori il n y a aucun problème: pas de douleurs, ni nausées ou autres symptomes désagréables liés a la grossesse (ce qui est rare) et dans ce cas, le jeûb est ENVISAGEABLE, toujours sur avis médical.
Maintenant, si la femme compte jeuner, il y a trois principes à respecter:
-1: prendre le repas du petit matin (kheud), en privilégiant les sucres lents: pates, féculents, bouillies, dattes, bananes….
-2: bien se réhydrater à la rupture du jeûn en buvant suffisamment d’eau, en petites gorgée, plusieurs fois.
-3: rompre le jeûn au moindre malaise: douleurs, vomissements, syncope…
En conclusion, pour jeûner, la femme enceinte a besoin de l’avis de son médecin traitant qui se basera sur son état physique et biologique pour lui répondre.
Bon ramadan
Toubibadakar


Récit de votre grossesse… en avion ! Vol « grossesse future maman», l’intégrale

[Ce billet est le troisième d’une série sur le bien-être de la femme enceinte, de la conception à l’accouchement…] 

Imaginez la grossesse comme un vol en avion. Décollage, ascension, vitesse de croisière, équipage, atterrissage…

« Ladies and gentleman, ici votre commandant-gynécologue de bord qui vous souhaite la bienvenue à bord du vol « FUTURE MAMAN» de la compagnie FAMILY-AIRLINES à destination de BABYLAND».

Nous allons avoir un vol d’une durée prévue de 9 mois, soit 272 jours et 6530 heures. Nous vous souhaitons une agréable grossesse.

1er mois de grossesse

Les formalités de douanes ont déjà été faites :

  • L’ovule a rencontré les spermatozoïdes,
  • La fécondation a eu lieu,
  • L’œuf crée est allé s’enfouir dans le gazon de la muqueuse utérine,
  • L’embryon a une forme de haricot et le placenta, qui sera l’interface d’échange entre le futur bébé et la maman met en place ses 1ères connections.

 

« Mesdames, messieurs, ce vol est non fumeur, l’alcool ne sera pas non plus servi à bord ».

A la date attendue de vos règles : 4 semaines d’aménorrhée (SA) vous êtes déjà à 2 semaines de grossesse. Les tests de grossesse les plus performants seront positifs dès 1 jour de retard de règles.

Deux semaines plus tard, à 6 SA, une échographie par voie vaginale pourra détecter la grossesse.

Le 1er mois de grossesse est terminé !

«Vous venez donc d’embarquer officiellement sur le vol grossesse de la compagnie FAMILY-AIRLINES».

« Prête pour le décollage ? Veuillez attacher vos ceintures ! »

 

2ème mois de grossesse

L’avion roule sur la piste pour le décollage.  Il s’agit d’une étape décisive, cruciale.  Un mauvais décollage, une vitesse insuffisante ou un obstacle sur la piste et ce sera le crash assuré !

L’œuf est devenu embryon. Cet embryon est de mieux en mieux implanté dans son nid douillet tout au fond de l’utérus.

Pour éviter tout incident pendant ce vol, voici les recommandations du commandant-gynécologue :

  • Pas de prise médicamenteuse sans avis médical,
  • Attention à la viande mal cuite, au poisson cru et évitez les chats (dans l’avion ?),
  • Les rapports sexuels sont autorisés durant le vol sauf avis contraire : en cas de  douleurs ou de saignements, notamment, « elle est quand même cool notre compagnie ! »

 

« Si vous n’avez pas encore fait votre bilan de grossesse, une infirmière hôtesse passera dans les allées pour faire les prélèvements et les résultats seront interprétés pour chacun».

Cette phase de décollage pourra être ressentie par certaines comme désagréable avec des nausées, vomissements, fatigue, excès de sommeil etc. Ce sont les signes symptomatiques de la grossesse.  Dès que nous aurons atteint notre vitesse de croisière, ces signes disparaîtront ou diminueront grandement.

« Merci de signaler à notre personnel naviguant tout saignement ou toute douleur inhabituelle».

 

3ème mois de grossesse

« Ladies and gentleman, ici votre commandant-gynécologue de bord, restez toujours attachés, nous sommes dans la phase d’ascension». C’est la meilleure période pour faire votre échographie de datation de la grossesse si elle n’a pas encore été faite.

Cette échographie permettra de vous montrer pour la 1ère fois votre bébé ! On pourra aussi entendre, avec émotion, les battements cardiaques ! Oui vous êtes vraiment enceinte ! Des mesures plus spécifiques seront réalisées par l’échographiste.

Les résultats du bilan sont connus et pour chacune, les précautions ou prescriptions idoines seront faites. Ces résultats seront consignés sur le carnet situé sous votre siège. Il vous servira de feuille de route.

Vous trouverez aussi devant vous des plaquettes de fer, une prise quotidienne est obligatoire dans notre vol pour pallier ou traiter toute anémie. A la fin de ce 3ème mois, votre bébé n’est plus un embryon : c’est un fœtus. Sa tête fait la moitié de son corps. Il bouge beaucoup mais vous ne le sentez pas.

« Vous pouvez à présent détacher vos ceintures et déambuler dans l’avion».

 

4ème mois de grossesse

« Mesdames, nous entamons la vitesse de croisière, il y a très peu de turbulences. » Un petit ventre commence à pointer. Pour celles qui ont déjà eu des enfants, les premiers mouvements sont sentis. De petites douleurs, en rapport avec l’étirement de l’utérus sont possibles. Certains troubles digestifs peuvent aussi apparaître comme une constipation ou des remontées acides. Ces signes risquent de s’accentuer tout au long du vol.

Il est temps de donner le traitent préventif contre le paludisme, surtout dans nos pays infectés de moustiques. Ses mains sont entièrement formées, à la fin du quatrième mois, bébé mesure 20 cm et pèse environ 250 grammes.

5ème mois de grossesse

« Mesdames messieurs, ici votre commandant-gynécologue de bord, nous vous annonçons que la moitié du vol a été effectuée. Nous allons donc refaire une petite vérification des  différents bilans déjà faits. »

Attention au diabète gestationnel et à la pré-éclampsie ! La prise de poids ainsi que la hauteur de l’utérus seront aussi surveillées. Pour les passagères ayant un groupe sanguin rhésus négatif, un bilan complémentaire sera nécessaire.

Enfin une bonne nouvelle : la seconde échographie permettra enfin de connaître le sexe de votre chérubin. S’il veut bien le montrer bien sûr ! Mais attention, il y a toujours une probabilité d’erreur dans la détermination du sexe. Donc lorsque vous passerez dans votre free-shop, n’achetez  pas que du rose ou que du bleu, mettez-y un peu de blanc ou de jaune histoire de varier les couleurs !

Votre bébé a bien grandit à l’échographie : il bouge, se retourne, suce son pouce…

Le plus important pour le médecin pendant l’échographie n’est donc pas le sexe du bébé. C’est plutôt la recherche d’éventuelles malformations fœtales car c’est le moment de la grossesse ou bébé est le mieux visible par échographie. La localisation du placenta ainsi que la mesure de la quantité de liquide amniotique sont très importantes aussi.

6ème mois de grossesse

« Mesdames, pensez à vous reposer un peu, les 1ers  signes de fatigue commencent à se faire sentir». Impossible de cacher votre grossesse maintenant ! Affichez-la fièrement.

Les premières vergetures apparaissent. Hélas, il faut changer pour être maman ! De petites contractions parfois ? Pas de panique ! C’est normal, l’utérus apprend à se contracter en prévision de l’accouchement prochain. Si c’est trop fréquent ou trop douloureux, parlez en au commandant de bord, il vous donnera un antispasmodique.

Bébé bouge beaucoup. Il est pris de crise de hoquet parfois, il commence à entendre un peu et les bruits violents le font sursauter. Mettez lui donc un peu de musique parfois, il saura apprécier !

7ème mois de grossesse

Le vol se poursuit toujours dans la même ambiance. Le ventre est bien rond maintenant. Votre bébé pèse plus d’un kilo. Il entend distinctement et… écoute même aux portes. Parlez-lui, cela le calmera un peu s’il bouge trop. Il perçoit même les fortes lumières à travers son cocon soyeux.

Ménagez-vous, ce n’est pas le moment d’accoucher, sinon vous aurez un prématuré et nous sommes à 20.000 m d’altitudes ! Y a t-il une sage-femme dans l’avion ? Si vous n’avez pas encore débuté vos cours de préparation à l’accouchement, pensez-y. Les futurs papas sont cordialement invités.

8ème mois de grossesse

« Ladies and gentleman, ici votre gynécologue-commandant de bord. Nous allons bientôt entamer notre descente vers BABYLAND. « Merci de vérifier une dernière fois les bilans indispensables surtout si on envisage un accouchement sous péridurale. » Pour celles qui ont les pieds un peu enflés, on surveillera la tension artérielle. Si elle est normale, nous vous invitons à surélever vos jambes le soir pour favoriser le retour veineux. Si elle est anormale, un atterrissage-accouchement  en urgence pourra être effectué dans l’aéroport le plus proche et le plus sécurisé pour prendre en charge votre bébé.

Une 3ème et dernière échographie dite biométrique sera faite. Elle appréciera les dimensions de votre bébé, son poids, la position de la tête, du placenta et la quantité de liquide amniotique. Vous pouvez aussi enfin prendre vos congés maternité. Sauf contre-indication médicale, vous pouvez marcher désormais chaque jour pour préparer l’accouchement.

A la fin du 8ème mois, votre bébé pèse environ 2.5 kg, ses poumons sont fonctionnels et tout risque de prématurité est écarté.

9ème mois de grossesse

« Mesdames messieurs, ici votre commandant-gynécologue de bord, merci de bien regagner vos places, nous allons entamer la dernière phase du vol». Nous entamons l’atterrissage vers BABYLAND. La destination de vos rêves. Il y fait un temps magnifique. L’amour est au rendez-vous. » Même si vous n’atteignez pas la date théorique d’accouchement, vous êtes à terme et votre enfant peut naître… quand il le veut ! Il est physiologiquement prêt ! Lors de votre dernière consultation prénatale, la pelvimétrie sera effectuée, elle sert à évaluer les dimensions de votre bassin et à voir s’il est compatible avec un accouchement par voie basse. En cas de doute, une scanno-pelvimétrie sera demandée pour avoir les vraies dimensions de votre bassin.

La décision de tenter un accouchement par voie basse ou d’aller directement en césarienne, dépend pour beaucoup de la confrontation entre la position du bébé et le bassin de la maman. Le poids de l’avion a été alourdit de 8 à 12 kg par femme enceinte. Le bébé est très bas, il appuie fortement sur votre vessie et vous urinez très fréquemment.

A la fin de la grossesse, bébé mesure 50 cm et pèse un peu plus de 3 kg. L’accouchement se fera au plus tard à 41 semaines d’aménorrhée. Si l’on arrive à 42 semaines d’aménorrhée, on parle de dépassement de terme.

Un déclenchement du travail pourra être fait avant.

! ACCOUCHEMENT !

« Félicitations madame, vous venez d’avoir un bout de choux de 3.5 kg ! Le papa est tombé dans les pommes tant l’émotion était grande ! »

«Le gynécologue-commandant de bord et l’ensemble de l’équipage : sages-femmes, infirmières et personnel administratif vous remercient d’avoir choisi la compagnie FAMILY-AIRLINES »

N’oubliez pas de prendre votre contraception à la descente de l’appareil et nous vous donnons rendez-vous lors de votre prochaine grossesse.

Toubibadakar


Le diagnostic de la grossesse

[Ce billet est le deuxième d’une série sur le bien-être de la femme enceinte, de la conception à l’accouchement…] 

Dans la grande majorité des cas, poser le diagnostic de grossesse est assez simple. Il existe cependant des situations où incertaines qui ne permettent pas de dire facilement si la femme est enceinte ou non. Le 1er et plus évident signe de la grossesse est l’absence ou le retard des règles, plus connue sous le nom d’aménorrhée.

La grossesse est la première hypothèse à poser devant cette aménorrhée chez toute femme en âge de procréer et ayant eu une activité sexuelle, aussi insignifiante soit-elle.

Le moyen le plus simple pour confirmer cette grossesse est la réalisation d’un test de grossesse urinaire. Ces tests, en vente libre dans les pharmacies, détectent dans les urines une substance produite par la grossesse et appelée béta-HCG. Les tests performants peuvent être positifs dès le 1er jour de retard de règles et, dans l’idéal, le test doit être réalisé avec des urines concentrées comme les 1ères urines du matin.

La réalisation de ce test peut donner 4 situations :

deux barres roses : test positif. « Félicitation Mme, vous êtes enceinte ! »

une barre rose et une barre légèrement rose : « félicitation Mme, vous êtes quand même enceinte ! »

une seule barre : « heureusement pour vous Mlle, vous n’êtes pas enceinte, vous pouvez respirer!  »

aucune barre n’apparaît : « Oups ! Il faut refaire le test qui n’est pas interprétable« .

 

 

 

Cependant, le résultat fournit par le test de grossesse urinaire comporte des limites :

D’abord il est purement qualitatif : il dit si il y a grossesse ou pas, mais ne précise pas si la grossesse est de bonne qualité ou pas.

De plus, il existe des erreurs possibles appelées faux positifs et faux négatifs :

– un faux-positif est un test positif alors qu’il n’y pas de grossesse,

 

– un faux-négatif est un test négatif alors qu’il y a bel et bien une grossesse.

 

Selon que l’on veuille ou non de la grossesse, ces faux-positifs ou faux-négatifs peuvent être caricaturés comme des poissons d’avril de très mauvais goût !

Heureusement, il existe des moyens plus précis de confirmer la grossesse : le dosage sanguin des bêta-HCG et l’échographie.

Les bêta-HCG (la prise de sang)

Les bêta-HCG dosés dans le sang sont les même que ceux détectés dans les urines à la différence que le test sanguin peut être réalisé plus tôt, avant même le retard des règles et il donne une donnée quantitative chiffrée (exemple: 5432 UI/ml).

Il faut savoir aussi que ce chiffre pris isolément ne signifie pas grande chose et que le gros intérêt de ce dosage est son évolution dans le temps :

– si au bout de 24h on refait le dosage et que le chiffre double : il s’agit d’une grossesse qui évolue bien,

– si au bout de 24h ce chiffre dosé à nouveau diminue : un  avortement est à craindre.

– et enfin, si ce chiffre augmente sans doubler, il faut avoir la hantise d’une grossesse extra-utérine c’est-à-dire située à l’extérieure de l’utérus.

 

Dernier recours technologiques pour confirmer la grossesse : l’échographie.

Elle permet de confirmer la grossesse, de voir le ou les sacs de grossesse ainsi que le ou les embryons, de détecter les battements du cœur de l’embryon, de vérifier que la grossesse est bel et bien à l’intérieur de l’utérus et enfin de vérifier qu’il n’y a pas de problèmes tels qu’un kyste ou un fibrome.

Cependant, l’échographie ne commence à détecter la grossesse qu’à partir de deux semaines de retard de règles si elle est faite par voie vaginale ou 8 semaines si c’est une échographie par voie abdominale.

A suivre

 

 

Toubibadakar

 


[Série] bien-être de la femme enceinte, de la conception à l’accouchement : comment tomber enceinte ?

[Ce billet est le premier d’une série sur le bien-être de la femme enceinte, de la conception à l’accouchement…] 


Dans notre société africaine avec un taux de fertilité par femme assez élevé, les couples ayant des difficultés pour avoir des enfants ne sont pas toujours pris en compte dans les politiques de santé publique concernant la grossesse.

Alors, si vous êtes mariée depuis plusieurs mois voire plusieurs années, et que le bébé tant attendu tarde à se montrer, voici quelques trucs et astuces pour « augmenter » vos chances de maternité :

Astuce N°1 : calculez votre période féconde :

C’est simple, il faut déterminer votre jour d’ovulation d’abord. Date d’ovulation = durée du cycle – 14. Soit, pour un cycle de 30 jours : 30-14 = 16 donc l’ovulation se fera le 16ème jour. Pour un cycle de 25 jours : 25-14=11, l’ovulation se fera le 11ème jour. La période de fertilité sera donc entre 4 jours avant la date de l’ovulation et 1 jour après. Il faut compter à partir du jour de l’arrivée des règles.

L’astuce est d’avoir des rapports sexuels : la VEILLE du jour de l’ovulation, le JOUR même de l’ovulation ainsi que le LENDEMAIN du jour d’ovulation. Selon certains médecins, il faut aussi observer une période d’abstinence de 3 jours avant la veille du jour de l’ovulation.

EXEMPLE 1 : si on ovule le 16ème jour : pas de rapports les 12ème ,13ème, et 14ème jour puis rapports le 15ème, 16ème et 17ème jour.

EXEMPLE 2 : si on ovule le 11ème jour : pas de rapports les 7ème ,8ème, et 9ème jour puis rapports le 10ème, 11ème et 12ème jour.

 

 

EXPLICATIONS : certes les spermatozoïdes sont censés vivre 4 jours, d’où les 4 jours de fécondité avant la date de l’ovulation. Mais parfois, si la qualité du sperme est insuffisante, ces spermatozoïdes ne vivent que 24 à 48h d’où la nécessité de les concentrer aux dates encadrant le jour de l’ovulation.

De plus, après 3 jours d’abstinence, le sperme est qualitativement et quantitativement à son maximum d’efficacité, conformément aux recommandations pour faire un spermogramme.

NB : cette règle n’est pas partagée pas tous les médecins et certains vont préconiser d’avoir des rapports durant toute la période de fertilité.

En revanche, une abstinence de plus de 4 jours réduit la quantité de spermatozoïdes dans le sperme. C’est pourquoi on demande 3 jours d’abstinence en moyenne avant de faire un spermogramme (analyse qui permet d’évaluer la qualité du sperme). De plus, le fait d’avoir plus de 3 jours successifs de rapports sexuels diminue le nombre de spermatozoïdes dans le sperme.

Si vous n’avez pas la chance d’avoir un cycle régulier, il faudrait avoir au moins 3 rapports sexuels par semaine pour augmenter vos chances de tomber sur la bonne période de fertilité.
Autre possibilité : utiliser des tests d’ovulation pour déterminer la période féconde.


Astuce N°2 : restez allongée quelques minutes après les rapports sexuels et privilégiez les positions allongées avec la femme en dessous.

 

EXPLICATIONS : Sous l’effet de la pesanteur, se lever immédiatement après un rapport sexuel ou pire, allez faire un bain intime, réduirait légèrement le nombre de spermatozoïdes accédant à la cavité utérine. Lorsque la pénétration est profonde aussi, l’éjaculat est déposé le plus proche possible de l’entrée de l’utérus. Cette théorie n’est pas partagée par tous les médecins. Selon certains, les spermatozoïdes les plus vigoureux passent facilement le col de l’utérus quelle que soit la position de la femme mais, elle reste acceptable et logique donc, rester allongée 10 à 15 min après un rapport ne pourrait pas faire de mal de toute façon.


Astuce N°3 : faites manger à votre homme beaucoup de FRUITS et mesdames, prenez de l’acide folique au moins 3 mois avant la grossesse.

 

 

EXPLICATION : pour avoir de l’énergie, les spermatozoïdes ont une préférence pour un type particulier de sucre appelé fructose et que l’on trouve exclusivement dans… Les fruits !

L’acide folique, que l’on trouve dans les petits pois, les haricots, les lentilles, les fruits, l’arachide, les œufs, le camembert et  les céréales. On le retrouve aussi dans certains médicaments et il permet d’améliorer la qualité de l’ovulation (et donc de la fertilité) et de prévenir certaines malformations chez l’embryon à condition de le débuter avant la grossesse.

Donc, faites-lui manger 5 fruits par jour, quelque soit le fruit, pour booster les spermatozoïdes, et prenez de l’acide folique pour optimiser vos chances de grossesse.


Astuce N°4 : faites porter à votre homme des caleçons, au lieu des slips serrés.

 

EXPLICATION : pourquoi les testicules sont dans les bourses et non dans l’abdomen ? C’est parce qu’il fait trop chaud dans l’abdomen pour eux : 37 degrés. Ils préfèrent 36 degrés en moyenne.
Poser un ordinateur portable sur les genoux en travaillant augmente la chaleur locale dans les testicules et donc peut créer des troubles du sperme. Évitez aussi la cigarette, elle diminue la qualité du sperme.
En portant des slips serrés ou des pantalons trop serrés, vous collez les testicules au tronc et donc la température dans les testicules augmente à 37 degrés ce qui tue purement et simplement les spermatozoïdes.

Donc, aérez votre entrejambe messieurs et éviter l’ordinateur sur les cuisses. Idem pour les bains trop chauds et trop longtemps donc, privilégiez les douches.
Enfin, au bout de 10 mois de rapports sexuels réguliers sans succès, pensez à aller consulter un gynécologue ou une sage-femme. Allez-y en couple de préférence, pour faire un bilan d’infertilité car dans 1/3 des cas le problème se situe chez l’homme, dans 1/3 chez la femme et, dans le tiers restant, les deux conjoints sont à traiter.

Bonne chance !

 

NB: à suivre…

Toubibadakar


Excisée à deux reprises, une femme témoigne

Avec la permission d’une patiente, je partage un témoignage anonyme très poignant pour sensibiliser encore sur la nécessité d’abandonner l’excision. Il s’agit d’un texte bouleversant, sincère et poignant, dont j’ai préféré conserver l’authenticité des écrits. Âmes sensibles, s’abstenir, voici un récit que je ne saurais qualifier d’aucun nom. 

« Bonjour docteur comment vous allez. J’ai vu votre publication à propos de l’excision des filles. J’avoue ke j’ai pas regarder car je garde un mauvais souvenir de ça. Hier kan j’ai vu la pub j’avais les larmes aux yeux car on me l’a fait kan j’étais jeune.

Et j’en ai bcou souffert je suis rester malade pendant des mois voir même une année sa ma complètement détruite.

Toutes mes sœurs étaient guéri sauf. je narretais pa de saignais. Kan je riais kan je toussais kan je dormais. On changeait le drap plusieurs fois la journée. Ma mère n’arrêtait pas de pleurait elle regrettait de m’avoir amener faire ça. Je souffrais je dormais pas je pleurais.

Et kan on m’a ramené chez la dame elle a encore couper kelke chose et epui elle l’a cousu ( mou niow ko avc pousso ak weugne [NDLR: elle l’a cousu avec une aiguille et un fil] ) Jamais je n’oublierai ça. Ce jour là j’avais telment mal que j’ai mordu ma mère et elle est sorti de la salle en pleurant car elle ne supportais plus de me voir comme ça.

Après plusieurs mois kan je restais assise pendant longtemps pour me laver damay obliger ram baparé soga diouk [NDLR:  j’étais obligé de ramper avant de me lever!]. Du liquide jaune sortais en moi.

Wi je me souviens bien…. et maintenant je suis mariée et je ne ressens pas de plaisir lorsque je fais l’amour avc mon mari au contraire je souffre mais je ne lui ai rien dit pask je ne veux pas kil décourage ou kil crois kil me fait mal si def semblant la deukk [NDLR: je fais toujours semblant d’avoir du plaisir].

J’avais peur de ne jamais tomber enceinte mais alhamdoulilah je suis enceinte de presque 3 mois. Excusez moi docteur pour la longueur mais il fallait ke sa sort pask depuis lors personnes n’est au courant même pas mon mari car je ne veux plus y penser. Je garde ça pour moi. Mon mari ne sais rien.

Ma mère n’ose pas parler de ça devant moi. Et si un jour je vois une mère faire ça à sa fille walah je la s’énonce. Encore une fois excusée moi, C’est la première fois que je raconte ça. Votre publication à réveiller mes souvenir« 

Arrêtons l’excision, de grâce !

 


Les kystes du clitoris : complication méconnue des mutilations génitales féminines

 

Le kyste du clitoris est une poche de liquide développée  la place du clitoris après une excision.

Ce kyste se développe à partir des poils de la zone clitoridienne et est dû à l’obstruction de glandes cutanées ou de follicules pileux ou à une éversion des berges de la plaie au moment de la cicatrisation.

 

Il s’agit d’une pathologie bénigne mais le kyste peut avoir la taille d’une orange et être parfois très impressionnants et très douloureux!

Le kyste peut également s’infecter et entraîner une suppuration locale suppuration et de fistules.

 

Le diagnostic est assez facile.

L’évolution est lente. Leur prise en charge repose l’ablation chirurgicale.

 

Ce kyste peut être confondu avec :

– la clitoromégalie qui est un clitoris particulièrement gros ou long ;

 

– les chéloïdes (touteu en wolof) qui sont des cicatrisations hypertrophiques,

 

– Les molluscums pendulum, (acrochordon) qui sont des masses cutanées bénignes et en forme de polype qui se rencontre dans la maladie de Von Recklinghausen,

– Le molluscum contagiosum (djamouth en wolof) plus fréquent sur le visage des enfants et du à un virus.

 

– Les lipomes : masse de graisse molle ou élastique.

 

Les kystes du clitoris sont des complications des MGF et sont surtout invalidants pour la femme qui en général éprouve une certaines honte de se retrouver avec une grosse boule et une gêne certaines est ressentie lors des rapports intimes.

 

Toubibadakar


Les mutilations génitales MGF (excision): 2ème partie

Mutilations génitales…suite

Il existe 4 types d’excision:
Type 1 :

Il consiste en l’ablation du clitoris ou de sa membrane, ou bien encore en la coupure de son capuchon.
C’est est la forme la plus légère et aussi la plus répandue dans les pays sahéliens.
– Type 2:

On coupe le clitoris et une partie ou la totalité des petites lèvres.
C’est la forme la plus répandue dans le monde, elle représente environ 80% des MSF.
– Type 3:

Elle consiste en l’ablation du clitoris, des petites lèvres et des deux tiers des grandes lèvres, avec une couture et rétrécissement de l’orifice vaginal.
Une très petite ouverture est laissée pour l’évacuation de l’urine et du sang menstruel. C’est la forme la plus douloureuse. L’infibulation est appelée « taff » en Wolof.
Elle est aussi celle qui a le plus de complications.

 

– Type 4

Il regroupe toutes les interventions non classées, telles que la piqûre ou la perforation du clitoris, et/ou des grandes lèvres, l’étirement du clitoris et/ou des lèvres, la cautérisation par brûlure du clitoris et du tissu avoisinant, le grattage de l’orifice vaginal ou l’incision du vagin, ou encore l’introduction de substances corrosives ou de plantes dans le vagin pour provoquer des saignements et resserrer le vagin.

Quelque soit le type d’excision, différentes complications sont possibles:

1: complications immédiates ou à court terme:
– la mort: au moment de l’excision, il peut se produire un choc vagal avec arrêt cardiaque qui, en l’absence d’une réanimation immédiate peut tuer la femme,

– l’hémorragie: les organes génitaux sont très vascularisés, l’excision provoque toujours une hémorragie. Parfois, elle peut être grave et être responsable d’une anémie chronique ou même du décès de la fillette.

– les infections, faite de manière traditionnelle et clandestine, dans la quasi totalité des cas, aucune règle d’hygiène n’est respectée! Il est facile d’imaginer toutes les infections possibles par la suite.

2. Complications à moyen et long terme.
– les infections vaginales chroniques, en coupant les lèvres, l’orifice vaginal devient exposé à l’extérieur et les infections vaginales deviennent fréquentes pouvant même entraîner des problèmes de fertilité,

– les douleurs lors des rapports sexuels: en plus de l’absence de plaisir, elles sont très fréquentes surtout en cas de mauvaise cicatrisation. Parfois une désinfibulation est nécessaire avant le 1er rapport sexuel, désinfibulation aussi douloureuse que l’excision elle-même.

– les séquelles psychologiques: elles sont au 1er plan: la femme se sent diminuée dans son intimité. A cela s’ajoute les douleurs intimes, l’absence de plaisir, la gêne, le sentiment de colère ou de culpabilité. Ces séquelles psychologiques motivent surtout la chirurgie réparatrice de l’excision.

– les kystes de clitoris et les chéloïdes: ils sont impressionnants et peuvent avoir la taille d’une orange. Souvent cachés, elles entravent la vie sexuelle et nécessitent une chirurgie réparatrice.

– les complications obstétricales: à l’accouchement, la femme excisée risque des difficultés à la sortie de l’enfant, avec des déchirures du périnée cicatriciel parfois graves pouvant même donner des incontinences urinaires.

Malgré son interdiction, l’excision continue à être réalisée même en ville. Un alourdissement des sanctions contre les contrevenants serait même nécessaire.

Heureusement, les progrès de la médecine permettent de « réparer », les dommages de cet acte barbare d’un âge dépassé.

Cette chirurgie de réparation à été inventée et développée par un médecin français : Dr Foldes qui a rendu à des milliers de femmes leur dignité volée.

Il s’agit d’un technique simple, réalisée sous anesthésie générale ( pour ne pas réveiller les traumatismes de l’excision) mais, elle n’est pas systématique car des femmes arrivent à vivre sereinement leur excision.

Cette chirurgie ne sera proposée qu’en cas de séquelles graves ou si la reconstruction du clitoris fait partie de la reconstruction psychologique de la femme.

Halte à l’excision

Toubibadakar


Les mutilations génitales MGF (excision) 1ère partie

Mutilations génitales féminines :

Le 6 février : journée mondiale de lutte contre l’excision…
L’OMS définit les MGF comme : « toute intervention incluant la lésion ou l’ablation partielle ou totale des organes génitaux externes féminins pour des raisons culturelles, religieuses ou pour toutes autres raisons non thérapeutiques. »
En 2005, 130 millions de femmes et fillettes étaient mutilées sexuellement dans le monde.
Chaque année, 3 millions de fillettes et jeunes femmes subissent une mutilation sexuelle dans le monde.
Ainsi, Toutes les 15 secondes une femme est excisée dans le monde dont une femme sur trois sur le continent africain.
Devenue interdite au Sénégal depuis le 13 janvier 1999, il reste encore des milliers de femmes qui vivent avec les séquelles de leur MGF et qui, malheureusement, ignore que leur mutilations et ses conséquences peuvent désormais, être réparées pour leur permettre de retrouver une dignité perdue.
La nature des mutilations, excision ou infibulation, les conditions d’hygiène précaires dans lesquelles elles sont effectuées, ainsi que la vascularisation très importante du clitoris, expliquent la fréquence et la gravité des complications.

Les conséquences pour ces femmes, d’ordre physique et psychologique, sont dramatiques.
Ces complications peuvent survenir à court, moyen ou long terme et sont de plusieurs types.
Les premières traces écrites d’excisions remontent au 2ème siècle avant notre ère, sous le règne de Ptolémée, en Égypte.

Des momies de l’antiquité égyptienne ont également été découvertes excisées.
Plus récemment, aux XVIII et XIXème siècles, la clitoridectomie était préconisée par certains chirurgiens européens pour venir à bout des déviances sexuelles tels que la nymphomanie, l’hystérie ou l’épilepsie.

La pratique des mutilations sexuelles est une coutume traditionnelle, dont les justifications sont nombreuses et souvent erronées.

1. La religion: les mutilations sexuelles féminines sont indépendantes de la religion car pratiquées par des adeptes de différentes confessions, notamment chez les chrétiens d’Afrique de l’est, chez les musulmans, les animistes, ainsi que par des non-croyants dans les pays concernés.
Ni la Bible, ni le Coran ne font allusion à ces pratiques. Il serait inexact d’associer les mutilations sexuelles à la religion musulmane. Pour exemple, elles n’ont jamais été pratiquées dans certains pays musulmans comme l’Algérie, l’Iran ou la Turquie.

2. La sexualité

La finalité des MGF, selon certains, serait de contrôler la sexualité féminine. Elle permettrait de préserver la chasteté par l’inhibition du plaisir et du désir sexuel.

On voit dans ces pratiques le symbole de l’oppression masculine mais il est intéressant de noter qu’elles sont perpétuées essentiellement par les femmes (mère ou grand-mère) et le geste réalisée par des femmes.

3. Les arguments à visée prophylactique :

Certains arguments mis en avant par les communautés pratiquant les mutilations sexuelles sont ceux d’accroître la fécondité, de protéger le nouveau-né à l’accouchement ou d’assainir les organes génitaux de la femme. De manière paradoxale, ces justifications aboutissent à l’effet inverse puisque ces actes altèrent aussi bien la santé de la mère que celle de l’enfant.

En fait, le poids de la coutume semble être l’explication la plus fréquente pour justifier les mutilations génitales.

Dans la 2eme partie, nous reviendront sur les différents types d’exclusions.
Toubibadakar