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Péridurale ou pas péridurale, this is the question ….

péridurale
De nos jours certaines futures mamans préfèrent bénéficier de la péridurale, c’est-à-dire accoucher sans douleur, tandis que d’autres préfèrent vivre pleinement leur accouchement comme leur mère et leur grand-mère…
Quoi qu’il en soit, ce choix leur appartient.

Qu’est qu’une péridurale ?

Il s’agit d’un procédé très efficace pour arrêter les douleurs de l’accouchement.
Quand le travail est en route et que la dilatation du col est suffisante (2/3 cm), le médecin anesthésiste place un petit cathéter dans le dos de la future maman qui permettra d’acheminer le produit anesthésique jusqu’aux racines nerveuses.

La patiente continuera à ressentir les contractions mais sans la douleur qui les accompagne.
Cette anesthésie facilitera le travail de l’obstétricien en cas de césarienne ou de forceps.

Renseignez- vous auprès de votre médecin. Une consultation avec le médecin anesthésiste devient obligatoire à la fin du 8e mois.

Quelles sont les conditions pour en bénéficier ?
• Réunir les conditions (aussi bien chez la future mère que le bébé) d’un accouchement normal
• Avoir des antécédents médicaux sans particularités
• Avoir un bilan sanguin.
• Pas des troubles de la coagulation.
• Pas d’allergie au produit anesthésiant.
• Pas de maladie neurologique.
• Pas de fièvre (supérieur à 38°) le jour de l’accouchement,
• Pas d’infection cutanée dans la zone de la piqûre.
• Ne pas arriver en retard à la maternité, c’est-à-dire que le travail est déjà largement engagé…

Quelles sont les complications en cas de péridurale ?

La technique de la péridurale est très bien maîtrisée par les anesthésistes.
Il y a beaucoup de rumeurs faisant état de risque de paralysie ou de douleurs séquellaires, mais la quasi-totalité de ces rumeurs sont fausses.
Si une visite pré anesthésique a été bien faite ainsi qu’un bilan pré anesthésique, les risques sont écartés et celles qui courent un risque de complications sont orientées vers d’autres méthodes de gestion de la douleur.
Il faut quand même reconnaître que, comme tout acte médical, le risque zéro n’existe pas ! Une simple injection intra musculaire comporte un risque (traverser une route aussi).
Mais ce risque est d’autant plus maîtrisé que la patiente a fait l’objet d’un bilan et que le praticien est expérimenté.
La péridurale est-elle le seul moyen de gérer la douleur pendant l’accouchement ?
Il existe d’autres techniques de gestion de la douleur lors du travail telles que le yoga, les techniques de relaxation, les techniques de respirations.
De manière générale, bénéficier de cours de préparation à l’accouchement permet de disposer de toutes les informations théoriques et pratiques pour pouvoir gérer au mieux son accouchement, en collaboration avec son gynécologue ou sa sage-femme.

Bonne chance !!!!


Décoction pour femme en travail : non à la rose de Jéricho!

CHAJARAT-MARIAM

Décoction pour femme en travail : non à la rose de Jéricho!

– Dr, la patiente a 6 contractions par 10 minutes et elle n’est qu’à 6 cm de dilatation, le monitoring ne cesse de sonner,
– Que se passe t-il, on a mis en place une perf de synto ?
– Non Dr, pas du tout, elle est venue dans cet état. Elle a juste pris une décoction que sa mère lui a donnée…
– Ah non, c’est surement cette fameuse fleur… mettez en place une perf contenant 4 ampoules d’antispasmodiques à flot, il faut absolument réduire la fréquence et la puissance des contractions.
10 mn après…
– Dr, la patiente est à dilatation complète mais les bruits du cœur du fœtus commencent à devenir irréguliers oscillant entre 120 et 90 battements par minute et le liquide amniotique est teinté : purée de pois.
– Ok, apportez moi la ventouse et prévenez le pédiatre….

Le bébé a été sorti par ventouse, il a fallut le réanimer énergiquement mais, Dieu merci, il tiré d’affaire. L’examen du placenta a montré un hématome rétroplacentaire minime.
– Mettez en place les mesures préventives de l’hémorragie du post-partum.
Effectivement, il ya eu une hémorragie vite maîtrisée…

Ce scénario n’est pas totalement fictif mais correspond à une réalité que nous vivons au quotidien en salle de naissance.

Souvent, trop souvent, l’entourage de la femme en travail veut aider en donnant diverses décoctions à cette dernière dans le but d’accélérer le travail.
Il en résulte régulièrement ce genre de scénario, parfois plus dramatique, avec, à la clé, une rupture utérine avec le décès de la mère et ou de l’enfant.

Il faut tirer la sonnette d’alarme sur ces fameuses décoctions qui, certes sont données dans le but innocent d’aider la patiente mais qui, au finish, crée beaucoup de complications.

EXPLICATIONS
La physiologie de la contraction utérine répond à des critères bien spécifiques dont une certaine intensité et surtout une fréquence qui, à l’acmé de la douleur, ne doit pas dépasser 3 à 4 contractions par 10 minutes.

En fait, comme le cœur, l’utérus est un muscle, il se contracte à des intervalles réguliers mais, il doit aussi se relâcher pour se reposer, « pour récupérer ». De ce fait, il se repose même plus qu’il ne travaille en réalité puisque la contraction dure 30 à 50 secondes et le relâchement 2 à 3 minutes.

Si l’utérus se contracte trop fort ou s’il ne se relâche pas suffisamment, à la longue, soit il se rompt comme un claquage chez un sportif faisant un effort trop intense sans avoir pris le soin de s’échauffer, soit il est contracturé comme lors d’une crampe musculaire.

Pour le fœtus, le travail est tout aussi éprouvant que la mère car, pendant la contraction, son approvisionnement en sang est interrompu et celui-ci ne reprend qu’à la fin de la contraction.

De manière imagée, c’est comme si on le torturait en lui enfonçant la tête sous l’eau, le privant ainsi de sa respiration pendant quelques secondes puis le laissait respirer avant de recommencer à la prochaine contraction.
Si les contractions sont donc trop rapprochées, le bébé n’a plus son temps de récupération indispensable.
N’ayant plus suffisamment d’oxygène, il relâche tous ses muscles, dont celui de l’anus et libère donc ses selles dans la cavité amniotique. Cette libération de selles colore en vert le liquide amniotique: on dit qu’il y a souffrance fœtale aiguë.

Cette souffrance s’accompagne d’une perturbation du rythme cardiaque du fœtus, rythme qui s’accélère d’abord, au-delà de 160 battements par minute, puis, si l’on n’intervient pas, puis diminue en dessous de 120 battements par minute, puis devient irrégulier avant de… s’arrêter !

Or, de manière empirique, tous les gynécologues et sages-femmes s’accordent à dire que la quasi-totalité des potions données aux femmes pendant le travail ont pour but et souvent pour effet d’ailleurs (c’est l’effet recherché) une augmentation de l’intensité et la fréquence des contractions utérines.
Il est aisé de constater alors toutes les souffrances fœtales voire les pertes de bébé induites par ces potions. Les mères aussi paient un lourd tribut à cette pratique traditionnelle car cette accélération des contractions entraîne des ruptures du muscle utérin et des hémorragies après l’accouchement.
La complication est encore plus inéluctable lorsque la patiente a un bassin rétréci ou un utérus cicatriciel ou que le fœtus est dans une position anormale (siège, transversale).

Pourquoi ces potions créent-elles cet effet ? On ne le sait pas très exactement !
Mais, il y a un début d’explication.

La potion la plus couramment utilisée dans notre pays est faite à partir d’une plante appelée à tort « la fleur de la Mecque » et donc le nom véritable est « la rose de Jéricho » ou « fleur de Jéricho » ou encore Anastatica hierochuntica.
Il existe une autre variété appelée « plante de la résurrection » ou « fleur de rocher » et dont le nom scientifique est Selaginella lepidophylla originaire du désert à la frontière entre les États-Unis et le Mexique.

La rose de Jéricho fait allusion à la ville biblique de Jéricho, ville qui renaissait sans cesse de ses cendres tout comme cette plante. Malgré son aspect asséché et rabougri, lorsqu’on la plonge dans de l’eau, la rose de Jéricho s’ouvre et revit de manière spectaculaire.
Jéricho actuellement est une ville de Cisjordanie dans les territoires autonomes palestiniens.

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Dans les pays où cette plante est utilisée, les femmes boivent l’eau dans laquelle est trempée la rose de Jéricho pour faciliter l’accouchement.
A noter qu’elle est aussi utilisée dans les rites du vaudou et de la santeria en Amérique latine pour invoquer l’amour et la fortune.
Il n’y a pas eu suffisamment d’études pour comprendre l’action de cette plante, mais on pense qu’elle contiendrait une substance identique ou proche du syntocinon.
Ce syntocinon est une hormone sécrétée par le corps de la femme. Elle est synthétisée et utilisée en médecine pour augmenter des contractions utérines trop faibles.
Le problème est que nous l’utilisons à raison d’une ou deux ampoules maximum pendant le travail or, si c’est une décoction, il est évident que dosage n’est pas du tout maîtrisé d’où cette accélération excessive des contractions et son cortège de complications.

Toutes les potions traditionnelles ne sont pas issues de la rose de Jéricho certes, mais, si elles ont pour effet d’accélérer le travail, leurs conséquences sont tout aussi désastreuses.

Qu’en est-il des eaux bénites faites à base d’extraits de versets du Coran, ou d’un autre livre saint puis délavés dans de l’eau ? Elles ne sont pas censées contenir de substances pharmaco-actives comme pour les plantes ?
Eh bien je répondrai ceci : le pouvoir de la prière est indéniable, pour les croyants en tout cas ! Donc, toutes les prières sont les bienvenues pour traverser l’épreuve de l’accouchement. Je suis donc d’accord pour toute eau bénite à enduire sur le corps, à prendre en bain rituel et même à porter comme gris-gris si le cœur ou la foi vous en dit.

Cependant, je déconseille fortement de boire toute potion, ne pouvant faire la différence entre une eau bénite ou une décoction de rose de Jéricho ou de je ne sais quelle plante qui pourrait compliquer l’accouchement.
Ce que vous ignorez peut-être mesdames, c’est que nous autres, personnel de santé, aussi, avant de rentrer en salle d’accouchement ou au bloc opératoire, nous prions pour vous, votre salut et pour le salut de votre bébé, car de votre salut, dépend le notre !

Alors, comme j’ai l’habitude de le conseiller à mes patientes à la dernière consultation prénatale : « Madame, takal, saangoul, diwoul loula nekh ! wayé, boul naaan dara !!!

Traduction: « Mme, portez (des gris-gris) prenez des bains (rituels), enduisez-vous (de toutes les potions magiques que vous voudrez) mais, ne buvez absolument rien !!!!

A bon entendeur ….

Toubibadakar


Le combat de Bouki-la-hyène

leuk-et-bouki

Il était une fois, au village des animaux de Ndoumbélane, une situation très désagréable. Il ne se passait pas un jour sans que quelqu’un ne signale un vol à son domicile, la destruction de ses cultures ou le sabotage d’une construction. La situation commençait à devenir vraiment énervante. Or, à chaque fois, le seul et unique coupable de ces problèmes, n’était autre que l’éternel… Bouki-la-hyène.

Il était à l’origine de tous les conflits et tous les dégâts.

Alors, tous les animaux se sont réunis un jour pour trouver une solution définitive à ce problème ambulant.

Bouki-la-hyène a donc été convoqué et Oncle Gaïndé-le-lion lui dit :
– Bouki, tu crées vraiment beaucoup de problèmes ! Chaque jour, tu es mêlé dans des histoires de vols, de vandalisme, de destructions de biens, de mensonges, de malversations. Ça suffit !

– Oncle Gaïndé, tout ceci n’est que calomnie. Je suis toujours innocent. Ce sont les autres animaux qui m’accusent à tort et qui se moque de moi. je n’ai jamais fait de bêtises, je suis le plus sage de tout le village, répondit Bouki-la-hyène.

– Voici un autre grand mensonge Bouki, continua Oncle Gaïndé. Moi-même je suis témoin de tes bêtises. Nous nous sommes tous réunis et avons décidé de te donner une sévère correction : tu seras battu !

– Ce n’est pas juste mais j’accepte. Cependant, je préfère que la correction me soit donnée par un seul animal, sinon ce serait trop déloyal, vous tous contre moi, ce serait injuste, continua Bouki.

– Pour une fois, tu as raison, accepta Oncle Gaïndé, nous allons demander à un d’entre nous de te corriger alors.

– Ce n’est pas fini, l’interrompit Bouki-la-hyène. Pour me corriger, il faudra d’abord que ce soit lors d’un combat, un duel, et c’est moi qui choisirai mon adversaire.

– Bouki, tu exagères là, s’énerva Oncle Gaïndé. Mais d’accord ! Choisis ton adversaire, qu’on en finisse.

Alors, Bouki-la-hyène se retourna et regarda toute l’assistance.

Il regarda d’abord Segg-le-léopard : « Il faut être fou pour l’affronter lui », pensa- t-il.
Plus loin, il vit Mame Gniey-l’éléphant : « Trop gros », dit-il .
Vers la gauche, Golo-le-singe se grattant la tête : « Trop agile, difficile à attraper », songea-t-il Tout derrière, il aperçu Djamala-la-girafe : « Trop grande celle là », pensa t-il.

Assis dans son coin, il y avait Leuk-le-lièvre. Bouki le regarda longuement, puis, il se dit : « Celui là est un peu trop malin, il est suffisamment petit pour que je puisse le battre mais je suis sûr qu’il va encore me jouer un sale tour, comme il me le fait toujours. Ce n’est pas prudent de le choisir comme adversaire. »
Dans sa réflexion, Bouki aperçut une ombre furtive qui essayait de quitter en douce le lieu de la réunion et il cria :

« BEY !!!!!! Bey-la-chèvre, jubilait Bouki ! C’est Bey que je choisis comme adversaire. »

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– Non, mais arrête Bouki ! répondit Oncle Gaïndé-le-lion. Tu ne peux pas choisir Bey, ce n’est pas raisonnable, choisis quelqu’un d’autre !

– Ah non, Oncle Gaïndé, tu étais d’accord pour que je choisisse mon adversaire, j’ai choisi Bey-la-chèvre, ce sera elle sinon on laisse tomber, répliqua Bouki grognon !

Tout le monde essaya de faire changer d’avis Bouki mais il resta inflexible.

Depuis que son nom a été prononcé par Bouki-la-hyène, Bey-la chèvre n’arrivait plus à se contenir : elle tremblait de tous ses membres. Elle était à un doigt de quitter l’assistance quand Bouki l’a aperçue et choisie. Quelle malchance !

Elle tremblait tellement que ses dents s’entrechoquait : kat-kat-kat-kat-kat…

Elle en avait perdu la voix et se contentait de lancer des « mbééééé !»

Alors, Mame Mbonaate-la-tortue proposa une solution :

– D’accord Bouki, tu as choisis ton adversaire mais ce choix est pour le peu inéquitable. Dans ce cas, il faut donner à Bey-la-chèvre un délai de quelques jours pour qu’elle puisse se préparer physiquement.

– OK, pas de problème ! Je lui accorde un délai de 15 jours, répliqua Bouki, content, puis il s’en alla déjà victorieux.

Bey-la-chèvre était inconsolable. Elle était atterrée, désespérée !

Même les encouragements de ses amis n’y faisaient rien.
Oncle Gaïndé-le-lion enleva son « Ndomb lapeu-také», le gris-gris qu’il portait sur son bras et qui lui valait son fameux coup de patte auquel nul ne pouvait résister. Il lui tendit mais les pattes de Bey-la-chèvre étaient trop fines pour retenir le gris-gris. Oncle Gaïndé finit par passer le gris-gris autour du cou de Bey comme un collier.
Golo-le-singe essayait de lui apprendre des prises de judo et des feintes, mais Bey était encore trop paniquée pour comprendre quoi que ce soit. Elle se contentait juste de trembler : kat-kat-kat ……

Pendant 15 jours donc, Bey-la-chèvre subit un entrainement intensif : des « appui-avant », du footing, de l’haltérophilie, du kung-fu, du karaté, du judo, de l’aïkido et j’en passe. Tous les animaux sont passés pour lui donner à tour de rôle une astuce, une botte secrète, un conseil, un gris-gris mais elle restait inconsolable, tremblant de tous ses membres.

Bouki, quant à lui, restait introuvable. Personne ne l’a vu nulle part jusqu’au jour du combat.

Le combat avait été fixé à 18h au stade de Ndoumbélane et, très tôt, les supporteurs des deux camps avaient occupés toutes les places. Le stade était plein comme un œuf, personne ne voulait louper le combat du siècle.

combat

Les supporteurs des deux camps ? C’était trop dire, tout le monde était avec Bey.
Tout le monde était là sauf… Bouki-la-hyène. Où pouvait-il bien être à quelques heures du coup de sifflet ?

17h30, pas de nouvelles de Bouki…
17h45 : pas de nouvelles de Bouki…
17h50 : rien…
17h55 : On aperçoit Bouki qui apparait au loin, rentrant tranquillement dans le stade, avec un seau sous le bras.

– Bouki, où étais-tu ? Qu’est-ce qu’il y a dans ton seau ? lui demandèrent les animaux.

– Ce n’est pas votre problème ! Vous m’avez tous ignoré depuis 15 jours, vous avez tous bien montré que Bey-la-chèvre était votre favori, continuez comme cela et ne vous mêlez pas de mes affaires, rétorqua Bouki furieux.

– Mais dis nous juste ce qu’il ya dans ton seau.

– Non, laissez moi tranquille, termina sèchement Bouki.

Bouki alla donc seul dans son coin, toujours avec son seau recouvert d’un torchon. Les quelques curieux venus pour essayer de soulever le torchon furent rudement chassés par un Bouki intraitable.

Bey de son coté, était à son 15ème bain rituel (safara) avec toutes sortes d’eaux bénites venues des plus grands marabouts de la brousse. Elle avait tellement pris de bains qu’on ne savait plus si elle tremblait de peur ou de froid.

A 18h donc, Leuk le-lièvre, l’arbitre, donna le coup de sifflet, non sans donner des recommandations d’usage :

– Pas de coup bas, pas de coup en dessus de la ceinture, pas de morsure d’oreille (Tyson), on ne continue pas le combat en dehors des sacs de sables, ordonna t-il aux protagonistes.

Au le coup de sifflet, contrairement à ce que l’on pouvait craindre, Bouki ne se ruât pas sur Bey, il se contenta juste d’un balancement de bras calme (leweuto).

Soudain, il attrapa une des pattes de bey.

Un tonnerre de cris d’angoisse s’éleva des gradins, Bey était perdue, elle allait être terrassée par Bouki.

Il n’en fût rien ! Bouki tira la patte de Bey jusqu’à son coin, mis sa main dans son fameux seau et en sorti un produit indéterminé dont il enduisit copieusement la patte de Bey avant de la lâcher.

Lorsque Bey fut lâchée, elle couru, haletante jusqu’à l’autre bout le l’arène en criant : « Mbééééééé !!!! »
Bouki lui, était tout aussi calme et repris son jeu balancement de bras.

Leuk-le-lièvre, l’arbitre, a pu convaincre Bey après de gros effort, de reprendre ses esprits, et le combat aussi.
Au bout de quelques minutes, Bouki saisit à nouveau une seconde patte, la tira jusqu’à son seau et la ré-enduisit de son produit. Bey était effondrée, ses pattes baignaient dans du …

Quelques minutes après, Bouki agrippa fortement l’échine de Bey et reprît une poignée de son produit et l’étala sur le dos de son adversaire. Bey n’en pouvait plus de crier.

Après une folle course poursuite, Bouki plongea sur adversaire, la coinça dans le creux de son aisselle, la traina jusqu’au seau et enduisit la tête et le museau de Bey du fameux produit.

A ce moment, Bey, sortit sa langue et lécha le produit en question dont on l’enduisait depuis 15 mn et s’écria :
« C’EST DE LA MARINADE !!!! »

Bouki avait décidé de mariner Bey-la-chèvre avant même de l’avoir vaincue et tuée.
Le stade était sens dessus-dessous. C’était incroyable ! Les animaux sur les gradins étaient partagés entre incrédulité et hilarité.

La seule pour qui la situation n’était pas drôle, c’était Bey, qui courrait en rond en criant : « C’est de la marinade, c’est de la marinade ! »
Bouki, dans un ultime effort attrapa finalement Bey, la souleva jusqu’au plus haut, d’une main. De l’autre, il prit de son seau une copieuse poignée de marinade de son seau, l’étala sur le ventre de Bey, la dernière partie à mariner : Bey était fin prête pour lui.

Bey était enfin fin prête pour l’estocade finale.

La marinade était complète.

La tension était à son comble, le ciel raisonnait des cris horrifiés de tous les spectateurs.
Bouki, qui maintenait toujours Bey en l’air, se rendit compte qu’il y avait une goutte de marinade qui perlait du ventre de sa proie.

Il souleva alors Bey plus haut, avec ses 2 bras, la mis au dessus de sa tête en essayant de capter au vol cette de goutte de marinade qui perlait et qui le faisait saliver abondamment. Il était hors de question de perdre une goutte de marinade.

En essayant de se concentrer sur cette goutte, Bouki finit par trébucher sur une pierre et chuta lourdement sur le sol, les 4 fers en l’air (4 appuis), écrasé par le poids de Bey au dessus de lui.
Bey venait de « terrasser » Bouki !

Moralité : il ne faut pas mariner la chèvre avant de l’avoir terrassée (ou vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué)

le combat

A bientôt pour une autre histoire.

toubibadakar


« Cher Moussa… »

Quand l’amour n’est pas réciproque, la rupture est inévitable. Encore faut-il trouver les mots pour le dire.

Cher Moussa,

Après mes salutations les plus amicales et les respectueuses, je t’écris cette lettre en te demandant l’état de ta santé et celui de toute ta famille, quant à moi, je me porte bien.

Si je ne t’ai pas écrit jusqu’à maintenant, ce n’est pas parce que je t’ai oublié. Non ! Loin de là ! C’est parce que j’ai été souffrante ce qui m’a fait passer presque tout le mois de janvier à l’hôpital.

Si je te fais savoir tout ceci, c’est parce qu’après tout, il y a l’amitié.

De ton côté, je pense que tout va bien.

Si tu n’as pas fais signe de vie, c’est parce que ça te plaît !

Moussa, disons nous la vérité, aie le courage de tes opinions !

Tu ne m’aimes pas !

Dis-le moi ! Je ne t’en voudrais point car je l’ai su depuis le début !

C’est que je croyais que tu m’aimerais avec le temps, comme on dit : « L’appétit vient en mangeant« .

Tu n’es pas le seul homme qui peux m’aimer, tu n’es pas l’homme qu’il me faut et je le sais.

Je m’étais trompée sur toi. Je te croyais autrement. Mais, Dieu merci, comme je m’en suis aperçue très tôt.

Je te demande de ne plus jamais me parler d’amour, car on ne sait jamais!

J’ai trouvé celui qu’il me faut et je suis heureuse avec lui. Il m’écrit et me téléphone assez !

Néanmoins, je te remercie pour le peu de temps passé avec toi. Ainsi, si cela ne te gêne pas, je te prie de rester ami avec moi.

Si j’ai dit quelque chose qui te déplaît, pardonne moi, ce n’était pas mon intention.

Je te quitte sur ce point en te demandant de saluer de ma part Ismaela, Tapha, Sylla, Ablaye, Cheikhou et compagnie.

Adieu !

Ndèye


Contraception ou pas contraception (2 eme partie)

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Précédemment, nous avons vu le bien-fondé de la contraception sur le plan personnel, médical et l’enjeu national qu’elle comporte. Avant de décrire dans le détail les différents types de contraception qui existent avec chacun ses avantages et ses inconvénients, intéressons-nous d’abord aux personnes concernées par la contraception.

Pour qui ?
La contraception est avant tout une histoire de couple ! Que ce couple soit légitime, illégitime, occasionnel, d’un soir, de circonstance, peu importe ! N’en déplaise aux bien-pensants. Pour éviter de jeter un regard critique sur ce mode d’emploi de la contraception, nous aborderons les différentes catégories de personnes concernées par la contraception selon une classification que nous voulons pratique.
– Une femme qui n’a jamais eu d’enfant : une nulligeste (dans notre jargon médical) peut-elle faire une contraception ?

La logique voudrait qu’avant de bloquer un appareil, que l’on s’assure de son fonctionnement correct. Si vous achetez un bel appareil électroménager, très cher, dernier cri et que vous le rangiez au fond de votre débarras, 2 ans après, si vous l’allumez et constatez qu’il ne fonctionne pas correctement à qui la faute ?
Est-ce un problème de fabrication ou l’usure du temps de rangement ?

Eh bien, la comparaison peut paraître un peu grossière, mais c’est un peu la même chose pour une femme qui n’a jamais eu d’enfant et qui opte pour CERTAINS types de contraceptifs. Avant de bloquer un appareil (reproducteur), on s’assure, si possible, de son bon fonctionnement d’abord. Si après une contraception on a des difficultés à avoir un bébé, à coup sûr, on mettra cela sur le compte de la contraception alors qu’on avait peut-être déjà des problèmes de fertilité !

On peut comprendre que, pour des raisons personnelles, professionnelles ou économiques, le couple ne soit pas prêt à accueillir un bébé. La solution dans ce cas est :
o Soit d’opter pour une contraception qui n’impacte pas sur le fonctionnent de l’appareil reproducteur : les méthodes dites barrières.
o Soit on fait d’abord un bilan de fertilité pour les DEUX conjoints. Si le bilan montre des anomalies, ce sera justement l’occasion de les prendre en charge et d’éviter ainsi de faire un faux procès à dame contraception.

– Une femme qui a déjà un enfant ou plusieurs : c’est elle la principale cible de la contraception. Ce sera le meilleur moyen d’espacer les naissances. On dit bien espacement des naissances, pas de limitation ! Maintenant, c’est à chaque couple de voir le nombre d’enfants qu’il veut ou peut avoir et de savoir s’arrêter le moment opportun.

– Une femme qui a bénéficié d’une césarienne : pour elle, non seulement la contraception est nécessaire, mais elle est obligatoire et doit durer un minimum de 2 ans si elle veut avoir une chance d’accoucher normalement par voie basse. Ces 2 ans sont nécessaires pour une bonne cicatrisation de l’utérus. S’ils ne sont pas respectés, il y a risque déchirure de la cicatrice pendant la grossesse et surtout pendant le travail.

– Une femme qui a bénéficié d’une chirurgie gynécologique telle qu’une ablation de kyste de l’ovaire ou de fibrome (encore appelé myome) : les mêmes recommandations que celles qui a été césarisée lui sont applicables à la différence que là, l’attente sera de 6 mois pour le kyste et entre 6 mois et 2 ans pour le fibrome selon sa localisation.

Myomes utérins
Myomes utérins

– Une femme en pré ménopause : le risque de grossesse est faible, mais elle serait source de difficultés ou de complications. Une contraception occasionnelle ou barrière est souvent proposée.

– Une femme qui traite un cancer gynécologique doit obligatoirement être sous contraception non hormonale, car le cancer du sein par exemple, se développe plus rapidement à cause des hormones féminines. On dit que c’est un cancer hormono-dépendant. De plus, la grossesse multiplierait par 4 à 6 la vitesse de croissance du cancer. A l’opposé, certains contraceptifs diminuent le risque de survenu du cancer de l’ovaire.

– Une femme qui prend certains traitements potentiellement pourvoyeurs de malformations chez le fœtus (médicaments tératogènes) comme les anticancéreux, les médicaments contre l‘acné, les médicaments contre l’épilepsie entre autres doit prendre aussi une contraception pour justement éviter ces malformations, lesquelles peuvent survenir jusqu’à 6 mois après l’arrêt du traitement concerné !! De manière générale, votre gynéco doit être mis au courant de tout traitement que vous prenez et tout médecin qui vous propose un traitement devra aussi vous dire s’il y a un risque de malformation en cas de grossesse, le cas échéant, proposer une contraception.

– Une femme qui vient de faire un avortement doit faire une contraception pendant 3 mois, car si elle retombe enceinte dans les 3 mois, l’avortement se répète quasi systématiquement. De plus, si c’est un avortement provoqué cela voudrait dire a priori que c’était une grossesse indésirée donc une contraception aurait permis d’éviter cet « incident ». De manière logique, si on ne veut pas courir le risque de tomber enceinte, on se protège et pas seulement contre les infections génitales.

Il ne faudrait pas perdre à l’esprit que la contraception est certes techniquement faite par la femme, sauf pour le préservatif (oui c’est un contraceptif avant tout) mais l’homme, le mari, le partenaire, le conjoint doit être mis à contribution pour une meilleure efficacité, car c’est une affaire de couple.

En quoi faisant ? En accompagnant sa femme lors de la consultation de contraception, en lui rappelant la prise de sa pilule ou en acceptant parfois de faire la contraception lui-même (préservatifs) si les autres méthodes de contraception proposées sont dangereuses ou inadaptées pour son épouse.

Dans la dernière partie, nous verrons, enfin, dans le détail, les différents types de contraceptifs existants, et, pour chaque, quels sont les avantages, les inconvénients, les effets secondaires.
Nous aborderons aussi la question des rumeurs concernant cette contraception et on terminera par déterminer quelle est la meilleure contraception qui existe !!


Contraception ou pas contraception : telle est la question

imagesAcceptée des uns, décriée des autres, encouragée par certains, « haram » pour d’autres, la contraception cristallise les passions pour tous les âges, tous les sexes et quel que soit le niveau social ou intellectuel !
Sans vouloir avoir la prétention d’attribuer le César de la meilleure méthode contraceptive (même si elle existe et on terminera par elle), voici un petit lexique de débrouillage qui vous aidera à comprendre. Nous essayerons ainsi de répondre au quoi, au pourquoi, au pour qui et surtout au comment de la contraception.

QUOI ?
Qu’est-ce que la contraception ? La contraception se définit comme l’ensemble des méthodes, naturelles ou médicamentes, modernes ou traditionnelles, qui permettent, de manière TEMPORAIRE et RÉVERSIBLE d’empêcher la survenue d’une grossesse.

Il est important de s’attarder sur ces 2 termes mis en majuscule :
– TEMPORAIRE : la contraception ne doit durer qu’un certain temps, temps à définir à l’avance et qui permet, on le verra, de classer certains contraceptifs comme des méthodes de longue durée. On y reviendra dans le détail plus loin.

– RÉVERSIBLE. C’est le caractère le plus suspecté de la contraception c.à.d. en arrêtant la contraception, la fécondité revient-elle ? Si oui quand ? Sinon, pourquoi ? si, à l’arrêt de la contraception, on n’arrive pas à avoir un bébé, cette contraception sera-t-elle tenue pour responsable ? Je réponds d’emblée et justifierai mes propos plus tard : NON, la contraception n’est pas responsable même si elle peut y jouer un rôle.
Cependant, 2 méthodes contraceptives ne présentent pas ces 2 caractéristiques. Il s’agit de la ligature des trompes chez la femme (même s’il est toujours possible mais EXTRÊMEMENT difficile, d’intervenir après sur des trompes qui avaient été déjà ligaturées et sectionnées) et de son équivalent chez l’homme : la vasectomie.
Donc, mis à part ces 2 méthodes, toutes les autres doivent répondre obligatoirement à ces critères avant d’obtenir une autorisation de mise sur le marché !

POURQUOI ?
Pour plusieurs raisons qui touchent tous les fondements de la société :
– Sur le plan PERSONNEL d’abord, la contraception permet de contrôler sa fécondité, de planifier et de préparer ses grossesses pour bien les mener à terme. Toutes les femmes le savent, les mamans encore plus pour l’avoir vécu dans leur chair : la grossesse c’est difficile, c’est douloureux, c’est risqué, c’est dangereux, même si, quelque part, c’est un bonheur indispensable pour la plupart des femmes!
Certes une recommandation divine nous demande de nous multiplier et de peupler la terre mais encore faudrait-il y mettre la forme et privilégier LA QUALITÉ DANS LA QUANTITÉ plutôt que la quantité toute seule. Plutôt donc que de se reproduire comme certaines espèces animales (les chats ou les criquets), cette contraception aide à maîtriser le rythme de survenue des grossesses et surtout d’éviter de trop les rapprocher quand on connait le cortège de complications qu’engendre le « NEF » : retomber enceinte rapidement après un accouchement.

– Sur le plan MÉDICAL : la quasi-totalité du corps médical responsable, recommande la contraception, à certaines périodes de la vie.
Une grossesse, pour rappel, c’est :

o 41 à 42 semaines en moyenne, soit 9 mois,ce qui représente aussi 272 jours, ou 6.528 heures, ou 391.680 minutes, (je vous laisse calculer les secondes !)
o 6 – 12 kilos de plus à prendre en moyenne,
o des symptômes non chiffrables, non estimables, non quantifiables que sont les douleurs, les vomissements, les insomnies…. Qui pourrait rembourser à sa maman des souffrances qu’elle a endurées durant ses 9 mois de grossesse, sans compter la difficile période de la petite enfance ? Il y en a qui pousse même le bouchon jusqu’à continuer à embêter leurs parents jusqu’à l’âge adulte!
o un coût : de 50.000 à 2.000.000 ou plus pour les frais médicaux,
o des saignements : 250 millilitres  en moyenne soit ¼ de litre de sang perdu pendant l’accouchement surtout, souvent plus. Lorsque la maman en perd 500 ou plus, il s’agit d’une hémorragie, 1ère cause de mortalité maternelle au monde.

Médicalement, chaque grossesse vieillit le corps de la femme d’environ 5 ans et il faut environ 2 ans pour que la femme retrouve son niveau biologique antérieur après une grossesse.
Comparons une grossesse à un voyage en voiture pour aller à Fongolimbi (le village le plus reculé du Sénégal en partant de Dakar et qui se situe à la frontière sud-est avec le Mali).
Après avoir fait ce périple de plus 700 km en 8 à 15 h selon la vitesse et l’endurance de la voiture sans compter l’aspect désastreux des routes et la conduite irresponsable de nombreux chauffards, seriez-vous prêt à reprendre le chemin inverse sur le champ ? Sans prendre le temps vous reposer, de vérifier les niveaux des différents liquides du véhicule ? Voire de faire une petite maintenance de la voiture ? Si vous le faites, il est fort à parier qu’avant d’arriver à Kaolack, vous aurez des ennuis mécaniques ou terminerez votre voyage soit dans une ambulance soit dans un corbillard. Eh bien pour la grossesse, c’est pareil ! Dans toute grossesse contractée par « NEF », vous aurez obligatoirement une complication, aussi minime soit-elle : anémie, avortement, hypertension artérielle, diabète, retard de croissance, dépression et même décès.

Statistiquement, sur les 5 femmes qui décèdent au Sénégal chaque jour en accouchant, 2 au moins ont pris une grossesse qu’elles n’auraient pas dû prendre. Cela me permet de passer aux raisons nationales du pourquoi de la contraception…
– Sur le plan NATIONAL… revenons un peu en arrière, j’espère que vous avez été choqué de lire que 5 mamans meurent chaque jour en accouchant, en donnant la vie ! CINQ ! cela équivaut à 1825 mamans par an !!! C’est quasiment le nombre de personnes disparues dans le naufrage du bateau le Joola !! Sachez donc qu’il y a un Joola rempli de MAMANS qui sombre silencieusement chaque année au Sénégal !!!!!!

En santé publique on estime ce chiffre à 392 mères qui décèdent pour 100.000 naissances vivantes malgré les efforts faits pour atteindre les OMD (objectifs du millénaire pour le développement), OMD que nous avons loupés évidemment.
Or la contraception permet justement de réduire ce chiffre du tiers, car comme on l’a dit précédemment, sur les 5 décès maternels journaliers, 2 des mamans n’étaient pas médicalement prêtes pour une grossesse et donc une contraception leur aurait peut-être sauvé la vie. Certes, en tant que croyants, nous acceptons (et Lui rendons grâce) que personne ne puisse vivre au-delà du temps que le Tout-Puissant Maître de l’univers lui à accordé, mais, Dieu nous a donné la science nécessaire pour nous soigner et prolonger notre existence dans la qualité.
La contraception appartient à un trio d’offre de santé appelé la planification familiale et dont les 2 autres sont : la prise en charge de l’infertilité du couple et la lutte contre les infections génitales responsables d’infertilité. Cette même planification familiale appartient à la politique de la santé de la reproduction avec 8 autres offres de services.

– Sur le plan MORAL : les grossesses non désirées sont à l’origine de nombreux cas d’avortements clandestins, car l’avortement est illégal dans notre pays sauf lorsque la poursuite de la grossesse risque de tuer la mère. La procédure légale pour faire cette interruption médicale de grossesse est tellement longue que la femme enceinte a le temps parfois de mourir avant que la procédure n’aboutisse. De ce fait, les avortements clandestins sont très nombreux et aboutissent à des complications allant de l’infection à la mort de la patiente lors des manœuvres abortives sans compter les séquelles graves telles que la stérilité. Ces grossesses non désirées se terminent aussi souvent dans la rubrique des faits divers des journaux à cause des infanticides qu’elles poussent à commettre. Combien de femmes croupissent dans nos prisons pour cause d’infanticides alors que le monsieur à l’origine de la grossesse n’est jamais inquiété lui ? Or qui dit avortement clandestin ou infanticide dit grossesse indésirée et donc dit besoin de contraception non satisfait, par ignorance ou par difficulté d’accès à cette contraception. Toujours statistiquement, la contraception réduit du tiers le nombre de grossesse indésirée et donc de cas d’avortement clandestin ou d’infanticides.

Fort de tous ces éléments, nous ne pouvons qu’accepter que la contraception soit absolument justifiée ou tout au moins, sur le plan personnel, humain, médical et national, qu’elle soit nécessaire. Reste donc à débattre sur qu’elle contraception pour quelle femme ou pour quel couple !
Nous y reviendrons dans la 2ème partie de notre mode d’emploi.


Retrouver la fermeté du vagin : mythe ou réalité?

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Il est de plus en plus fréquent de trouver sur internet et sur les réseaux sociaux, des offres de produits qui promettent de faire retrouver au vagin sa fermeté d’antan ou même de retrouver sa virginité!
Quand est-il vraiment?

Il est important de tirer la sonnette d’alarme sur ce sujet oh combien important pour la satisfaction sexuelle et l’harmonie conjugale.

Sur le plan médical, la quasi-totalité des produits proposés sont fortement déconseillés (sauf les gadgets sur lesquels on reviendra plus bas) car, il s’agit presque toujours de substances :

– soit n’ayant aucun effet tonifiant réel,

– soit ayant un effet purement placebo passager (ça marche parce qu’on y croit)

– soit ayant un effet corrosif et donc, certes donnant une sensation de rétrécissement du vagin, mais aussi le détruisant progressivement,

– mais surtout la quasi totalité de ces produits détruisent et déséquilibrent la flore vaginale et sont responsables :

• au mieux d’infections vaginales telles que des mycoses (pertes vaginales qui grattent et dues a des champignons : Candida)
• au pire de lésions favorisant ou accélérant l’apparition de cancers du vagin, de la vulve ou du col de l’utérus !!!!

Ces produits ne sont donc, dans la quasi-totalité des cas, que des chimères dangereuses INEFFICACES et DANGEREUX!

Cependant, toujours sur le plan purement médical, il existe bel et bien des moyens sûrs de retrouver la tonicité de son vagin de 20 ans ou même sa virginité perdue!

Le préalable à ces méthodes médicales est de s’assurer de l’absence d’une infection génitale car, toute infection ou déséquilibre de la flore vaginale peut entraîner des problèmes de lubrification et donc des douleurs ou l’absence de plaisir sexuel (et une stérilité à long terme).

Pour retrouver la virginité, c’est simple: il existe une technique de chirurgie appelée HYMENOPLASTIE qui consiste en la reconstruction de l’hymen, sous anesthésie locale, en quelques minutes. Dans les cas extrêmes, cette reconstruction peut se faire sous anesthésie locorégionale ou même générale et nécessiter un ou 2 jours d’hospitalisation.

Cette hyménoplastie, il faut le préciser, n’est pas ILLEGALE mais reste assurément IMMORALE si elle est faite dans le but de leurrer son partenaire et de lui faire croire à une virginité longtemps perdue!

Pour retrouver la tonicité du vagin, différentes méthodes sont proposées:

1. La REEDUCATION PERINEALE ou kinésithérapie périnéale:

Le vagin est un MUSCLE donc, comme pour tous les autres muscles pour le raffermir, il faut le faire TRAVAILLER, lui faire faire du SPORT!
Ce sport, c’est la rééducation périnéale!
Il s’agit d’exercices précis à faire, sous la supervision d’un kinésithérapeute ou d’une sage-femme qui vous apprend à muscler le vagin et les autres muscles du fameux périnée.
Pour cela, des exercices de concentration et de relâchement sont proposés à l’aide d’un appareil, une sonde, qui apprécie la fermeté progressive retrouvée du vagin et du périnée. Il faut entre 10 à 20 séances, avec des exercices à réaliser a la maison pour retrouver ses sensations pour une patiente qui vient d’accoucher par exemple!
Ces séances de rééducation périnéale (et abdominale) sont proposées à Dakar par certains kinésithérapeutes et certaines structures médicales dont la clinique NEST .

2: Certains objets ou gadgets sexuels
Ces gadgets, tels que les boules de geisha ou le vibrommasseur sont conçus pour pimenter votre vie sexuelle. Ils aident aussi à améliorer la lubrification et la tonicité vaginale grâce à un effet de musculation et/ou vibrant du vagin, ce qui permet d’allier l’utile à l’agréable.
Mais, il faudra se référer au manuel d’emploi et respecter les règles élémentaires d’hygiène intime.

3: la reprise de périnée
Il s’agit d’une intervention chirurgicale consistant à réduire le diamètre du 1er tiers du vagin et est réservé aux cas de relâchement important du vagin, cas retrouvés chez les patientes ayant accouché plusieurs fois ou ayant eu des épisiotomies ou des déchirures vaginales mal réparées!
Cette intervention, réalisée sous anesthésie, nécessite aussi 24 à 48h d’hospitalisation et est aussi effectuée dans les structures publiques et privées.

Pour conclure, si vous désirez vraiment raffermir votre vagin, adressez vous à votre gynécologue, votre sage-femme ou votre kinési qui vous proposerons des méthodes médicales sûres et fiables.
Mesdames, éviter de tomber dans le pièges des vendeurs de faux espoirs qui vont, quelque soit leur bonne (mauvaise) foi, vous arnaquer et vous faire prendre le risque de graves complications médicales!
🙂
Peace and love and…gynécologie !

toubibadakar


Chronique d’une mort (in) évitable

« Omnes vulnerant, ultima necat » : Toutes blessent, la dernière tue…

Dans notre profession de médecin, nous sommes régulièrement confrontés à la mort d’un patient. Il s’agit, à chaque fois, d’une expérience sensible, pénible et à laquelle on ne s’habitue jamais.
Parmi mes rencontres les plus douloureuses avec la grande faucheuse se trouve le décès d’un patient qui m’a meurtri à jamais dans ma chair. Il s’agissait de mon oncle maternel.

Il avait été opéré du cœur, un pontage coronarien : une intervention qui consiste à perméabiliser à nouveau un ou plusieurs vaisseaux sanguins du cœur, qui avaient été bouchés par une plaque d’athérome (du cholestérol). Deux de ses vaisseaux avaient été diagnostiqués obstrués depuis quelques années. La perspective d’une mort subite l’avait finalement poussé à accepter de subir cet acte chirurgical.

L’intervention s’est déroulée dans le service de chirurgie cardio-vasculaire d’un hôpital de Dakar. Quelques jours plus tard, je suis passé le voir à l’hôpital, mais je l’ai trouvé très pâle ! Je reconnais qu’à ce moment, une petite alerte s’est déclenchée en moi.

J’ai essayé de rassurer ma mère qui s’était aussi rendu compte de cette anémie manifeste. Le soir même, j’ai appelé une amie cardiologue qui travaillait dans le même service pour lui parler de cette anémie. A ma femme, j’ai secrètement confié que, selon mon expérience, mon oncle n’allait pas se relever de son intervention. Je ne croyais pas si bien dire.

Deux jours après, vers 20 heures, en rentrant du boulot, ma mère m’a appelé pour me faire part à nouveau de son inquiétude, car elle était retournée le voir et l’avait trouvé encore plus pâle et il s’essoufflait au moindre effort. Je me suis donc rendu à son chevet avec un mauvais pressentiment.

Arrivé sur place une heure plus tard, je l’ai trouvé vraiment très mal en point, pâle comme un linge ! Il venait de terminer son dîner et quelques minutes après, il vomissait tout ce qu’il venait de manger dans une grande mare de sang !

J’ai appelé l’infirmier de garde qui était très motivé et très disponible. Nous l’avons donc nettoyé et avons changé ses habits. Sa tension artérielle était très basse, à 8/5, avec un pouls très rapide : 128 battements par minute. Ces chiffres étaient témoins d’un déséquilibre hémodynamique important et, devant ce vomissement de sang, j’ai conclu qu’il s’agissait probablement d’une hémorragie interne. Il fallait absolument faire quelque chose, sinon le pire allait arriver.
J’ai donc fait appeler le médecin de garde, mais il était au bloc chirurgical en pleine opération ! J’ai demandé à ce qu’on lui donne de l’oxygène pour mieux respirer, en attendant, mais il n’y en avait pas dans le secteur d’hospitalisation et ce malgré la tuyauterie installée à cet effet.

J’ai enfin demandé à ce qu’on le transfère au rez-de-chaussée où il pourrait être oxygéné, mais le brancardier, le seul brancardier de garde, n’était pas disponible non plus, occupé à l’autre bout de l’hôpital à brancarder un autre patient.

Avec l’aide de l’infirmier, nous avons tenté de le déplacer nous-mêmes, mais il était incapable de faire le moindre pas tellement il était faible et essoufflé. Le mettre en position debout était tout aussi dangereux et pouvait désamorcer son cœur.

J’ai quand même demandé à ce que le médecin de garde soit prévenu, l’infirmier est venu placer une perfusion de macromolécules qui a permis de faire remonter la tension artérielle à 10/8 et redescendre le pouls à 110. Un des deux médecins de garde est donc sorti du bloc opératoire pour l’examiner et a conclu à un probable ulcère hémorragique. Une ordonnance d’anti-ulcéreux lui avait déjà été prescrite quelques jours auparavant.

Ce diagnostic ne m’avait pas convaincu, mais dans tous les cas, il y avait un saignement interne et la seule solution était de rouvrir pour aller arrêter ce saignement. Le bloc opératoire étant occupé, il fallait tout juste attendre le retour du brancardier et attendre que le bloc se libère.

A un moment, j’ai voulu sortir pour aller trouver une hypothétique solution mais mon oncle m’a tranquillement demandé de rester auprès de lui.

A cet instant, j’ai compris, et lui aussi sans doute, que la partie était finie pour lui et que ce n’était plus qu’une question d’heures. Avoir une hémorragie interne, être dans un lit d’hôpital sans oxygène, sans possibilité d’être déplacé et sans chirurgien disponible, il est impossible d’y survivre.

L’infirmier a repris sa tension. Elle avait encore chuté à 7/4, le pouls était filant, sa respiration devenait de plus en plus rapide et superficielle. Mais le plus inquiétant était sa main : elle était devenue froide, glaciale !
Nous sommes donc restés là, tous les deux, à nous regarder, moi formulant intérieurement des versets du Coran pour son salut, lui psalmodiant sûrement aussi et imperceptiblement des versets. Tous les deux convaincus que sa dernière heure était arrivée !

La chambre était froide, étrange, l’atmosphère lourde. Manifestement, l’ange de la mort était arrivé.
Au début, dans les yeux de mon oncle, on pouvait y lire une certaine panique, mais, peu à peu, on n’y lisait plus que du calme, de la sérénité : il était prêt à partir.

A 22 heures , sa respiration a commencé à ralentir pour se transformer peu à peu en de brèves et inefficaces inspirations. Elle s’est terminée par une longue et dernière inspiration finale… à 22 h 30. C’était fini !
mort
Le médecin de garde est sorti du bloc opératoire 10 minutes après, pour constater le décès.
Le brancardier de garde est aussi venu un peu plus tard pour transporter le corps à la morgue de l’hôpital.
Le souvenir douloureux de la mort de mon oncle, lui, restera à jamais gravé dans ma mémoire.

« Omnes vulnerant, ultima necat »: Toutes [les heures] blessent, la dernière [heure] tue…



Le grillon du voisin et moi

Nb : grillons et écologistes, s’abstenir

Moi, ayant travaillé toute la journée, me retrouvais avec une horrible migraine
Que je cherchais en vain à calmer avec un cachet d’ibuprofène
La nuit tombée, impossible de fermer l’œil sans compter un assourdissant et strident
Cri d’un grillon grillonque le silence de la nuit amplifiait dans mon crâne au bord de
L’explosion, de l’éclatement, de la crise de nerfs !!!
Je me levais donc de mon lit pour pister cet insupportable tapageur nocturne,
Avec, comme tapette, une vieille babouche délaissée et une bombe insecticide.
Patiemment, le fil d’Ariane sonore me conduisit à l’arrière-cour de mon voisin où,
A la lumière du réverbère, je repérais, tapis sournoisement dans le coin,
Le grillon du voisin avec sa sérénade affreuse,
– Grillon, j’ai travaillé toute la journée, j’ai une horrible migraine, j’ai envie de dormir ! N’as-tu pas trouvé un moyen plus silencieux et plus diplomatique de chanter pour ta femelle « grillone » (ça existe ? le terme, pas la femelle !) ?
Devant le silence (coupable) du bruyant insecte de mon voisin et devant l’impossibilité de l’atteindre avec ma tapette de babouche, une pulvérisation d’une bonne dose d’insecticide l’assomma et me permit de rétablir le silence inestimable
Eh bien je peux dormir maintenant.

Histoire réelle. (libre et peu fidèle adaptation de la cigale et la fourmi)

Nb : grillon et écologistes, s’abstenir

 


A la recherche des selles, 2ème partie

Et enfin, il termina en disant qu’il était indécent de demander, à quelqu’un qui à l’âge de son grand-père, des selles!
🙁

J’abdiquais.
Nous avons donc quitté le village après avoir pris congé de ses habitants et nous nous sommes de nouveau enfoncé dans cette… jungle.

Dans la voiture, nous avons discuté de notre échec et nous étions conscients que la réaction du vieux était assez logique et que ce serait vraiment très difficile de trouver un patient âgé qui, pendant toute sa vie n’avait pas collaboré avec la médecine moderne (soit parce qu’il n’en était pas convaincu ou parce qu’il n’en a pas eu l’opportunité) et qui accepterait de donner ses SELLES à la Science.

Il nous fallait une autre stratégie.
En attendant, je me concentrais sur mon labyrinthe forestier : gauche. Non droite…
Ma hantise était de tomber sur une souche dont les hautes herbes rendaient le repérage difficile. Nous étions tel le Titanic tentant d’éviter les icebergs.

Et ce qui devait arriver … arriva. Tandis que m’évertuais à repérer ces maudites souches à bâbord (en pensait tout de même toujours à ces selles), mon copilote (Anne-Marie)s’écria : « Attention, la souche … »
Trop tard, PAN !!!!
Je venais de heurter violemment, par le pneu avant droit, une souche que les hautes herbes dissimulaient sournoisement. Heureusement il y eut plus de peur que de mal, aucun dégât matériel ou mécanique. Enfin si, le seau de lait caillé s’était complètement renversé: une catastrophe pour moi qui raffole de «soow».

C’était quand même, pour les superstitieux, un bon présage : on dit que quand on renverse accidentellement du lait lors d’un voyage, on a échappé à un grand malheur (accidentellement j’ai dit). Nous nous sommes consolés avec l’idée que cela aurait pu être pire si une pièce du véhicule avait été atteinte, ce qui nous aurait immobilisé au milieu de nulle part.

Le voyage repris donc plus calmement et plus prudemment. Par chance, la forêt devint moins dense et même, une piste latéritique apparut.Wassadou
Le reste du trajet c’est déroulé sans incident majeur et nous sommes arrivés à Kagnoubé à 17h30. Un coup d’œil sur le compteur kilométrique montrait que l’on ne venait de parcourir « que » 55 km depuis le départ de la Maison Médicale en plus de 5h30 de route si l’on tient compte des 2h de consultations à Bambadinka et de l’arrêt à Simbani Peulh (voir la carte).

Kagnoubé est un village d’une vingtaine de cases que l’on découvre dans une sorte de clairière perdue au milieu de la forêt touffue que l’on venait de traverser. Comme à l’accoutumée, nous sommes allés saluer le chef du village et les notables.

Au début, le chef pensait que nous nous étions perdus dans la forêt. Ainsi, avec la plus grande simplicité et précision possibles, nous lui détaillâmes les raisons de notre présence. Ce dernier, très chaleureux, s’est réjouit de notre présence dans son village et nous a assuré de toute sa collaboration.

Il nous précisa qu’il y avait effectivement des gens dans le village qui n’avait jamais encore pris de médicaments « modernes ». Il ajouta qu’il serait plus facile de trouver cela chez les enfants (certains n’avaient jamais quitté le village, ni même vu des étrangers).
Il fit héler le crieur public qui ameuta les quelques 60 à 70 âmes que semblait compter le village et une petite assemblée générale s’improvisa.

Le chef de village, dans la langue locale, exposa à la population les raisons de notre présence et demanda à ceux qui n’avaient pas encore pris d’antibiotiques ou mieux, de médicaments, de se manifester. Apres quelques moments de conciliabules, certaines mères expliquèrent qu’elles avaient rarement donné des médicaments a leurs enfants mais qu’elles ne savaient pas si c’était des « bactrim » ou pas. Nous leur avons demandé ainsi de ramener
les boites des médicaments si possible, même vides. On nous amena tout un tas de boites vides et de plaquettes de gélules où, pour la plupart, il ne restait qu’une ou 2 gélules.

Dans ce lot, un se révéla être de l’Amoxicilline et l’enfant qui avait pris ce médicament fut exclus du lot (au grand dam de sa mère). Ensuite, on expliqua aux enfants sélectionnés que l’on avait besoin d’un peu de leurs selles ce qui déclenchât un fou rire général. Certains enfants s’offusquèrent et refusèrent.

A ce moment, Anne-Marie eut une brillante idée : elle sortit, de je ne sais où, un sachet de bonbons ce qui attira la convoitise des enfants. Elle leur proposa ainsi un deal simple : un peu de selles contre 2 bonbons !
« Vous voulez vraiment échanger des selles contre vos bonbons ?» nous lança perplexe un des gosses qui semblait douter de nos facultés mentales. « Ok, comment allons nous faire ? ».

Le village ne disposait pas de latrines et tous les besoins se faisaient dans la forêt. On leur remis a chacun un petit sachet et il disparurent derrière les cases.
Au bout de quelques minutes, un des enfants revenait timidement avec son sachet qu’il cachait derrière son dos pendant que les rires reprenaient, visiblement les villageois étaient amusés par ce qui semblait être une farce à leur yeux.

Je récupérais le précieux sachet, allais derrière le 4×4, sortais les gants, étiquettes et tubes de gélose, relisais une dernière fois les instructions à suivre et, avec une curette, je prélevais délicatement un petit bout de selles que j’introduisais dans la gélose avant de refermer le tube.

Pendant ce temps, Anne-Marie recueillait les données cliniques (prénom, nom, âge, sexe…) puis étiquetait le tube. A l’enfant, elle remit les 2 précieux bonbons et, c’est à ce moment précis que les autres enfants nous prirent vraiment au sérieux. Les choses allèrent plus vite. Ce fut une course aux bonbons pour les autres. Les mères
encourageaient les enfants à aller vite rapporter leur objet de troc. Rapidement, on a été submergé par les sachets.

Ainsi, méthodiquement, nous obtenions les 15 premiers prélèvements. Puis le rythme se fit plus lent. Le dernier prélèvement fut assez difficile à avoir. Nous nous apprêtions même à plier bagages quand une mère accourue avec un petit enfant d’un an à peine et son sachet (comment s’y était-elle prise ?:-) ). La dernière affaire fut vite
conclue, le ciel commençait à se monter menaçant et il était déjà presque 18h.
Nous avons ensuite remercié l’ensemble des villageois de leur collaboration. Le chef fit l’éloge du Kinkéliba et nous pria de bien vouloir prévoir dans notre calendrier de sortie des visites médicales périodiques dans son village vu les difficultés qu’ils éprouvaient pour se rendre dans les structures de Santé les plus proches. Je promis d’en toucher un mot au président du Kinkéliba et à la directrice de la MMW.
Le voyage de retour fut aussi cahoteux mais heureusement, sans incident majeur surtout que la nuit était tombée progressivement. Nous étions vraiment KO.

Vers 20h30, nous sommes arrivés à Bambadinka où je pus enfin couper mon jeun (un des notables m’offrit chaleureusement un bol de kinkéliba au lait chaud avec une baguette de pain traditionnel tartiné : un régal). Diallo prit congé après nous avoir rempli de nouveau notre seau de lait caillé. Le reste du chemin se fit plus joyeux.
A hauteur de Missira, nous plongeâmes dans un rideau de pluie jusqu’à notre arrivée à la MM. Il était 23h et nous venions de faire 107 km au compteur. Nous étions lessivés mais heureux d’avoir pu remplir notre mission.
Les prélèvements ont été remis à Pascal le gérant de la maison médicale qui les remettra au Pr Rouveix.

Le vendredi, je m’offris une journée de repos dans la MM avant de reprendre la route pour retrouver les embouteillages et autres contraintes de la vie à Dakar mais cela, c’est une autre histoire. ☺


A la recherche des selles, 1ere partie

a la recherche de sellesA la recherche des selles

Wassadou, jeudi 25 Septembre 2007, 7h30 du mat…

Je m’extirpe promptement du lit, aujourd’hui, je vais à la « chasse » ou pour être plus exact, je vais à la quête….pas du Saint-Graal mais presque : je dois faire des prélèvements de selles à des patients n’ayant jamais pris d’antibiotiques de leur vie pour le Pr Bernard Rouveix.

Ce défi a commencé il y a quelques mois lors d’un déjeuner avec le Pr Rouveix (…) au cours duquel il m’a proposé de trouver des prélèvements de selles de patients vierges de toute antibiothérapie pour les besoins d’une recherche, en comparaison à d’autres patients ayant développé une résistance aux antibiotiques.

Le défi m’a immédiatement paru passionnant mais, j’étais loin de me douter des difficultés que j’allais rencontrer.
Donc, je pris mon bain et sorti retrouver Anne-Marie qui devait m’accompagner, à la porte de la maternité où elle discutait avec le Dr Zida.
Ils étaient en train de voir comment assurer la sortie médicale hebdomadaire vers Bambadinka (village à 40 km de la Maison Médicale Pierre Fabre de Wassadou) et en même temps, me permettre de pouvoir mener à bien ma mission avec une équipe.

La veille, à mon retour de Tamba où j’avais accompagné Anne-Marie qui y avait, avec brio, passé son permis de conduire, nous avions discuté de l’endroit où l’on pourrait trouver ce type de patients.

Mon idée première était d’aller vers les villages de Kaboudiara ou Tandan Médina au nord-ouest du Niokolo Koba qui sont les zones les plus éloignées et les plus difficiles d’accès du District Sanitaire de Tambacounda où l’équipe mobile a eu à aller.
Cependant, un membre de l’équipe, Tidjane, m’a fait la remarque comme quoi qu’il s’agissait certes de zones très enclavées mais où l’équipe mobile était allée régulièrement et donc, la plupart des villageois avait eu à être soigné un jour ou l’autre donc, ils serait difficile d’y trouver (heureusement ou malheureusement) des gens dont on est sûr qu’ils n’avaient jamais pris d’antibiotiques.

Zut alors me suis-je dis !!! Tidjane avait raison !
Finalement, nous décidâmes d’aller à Bambadinka (qui aussi a été plusieurs fois visité) puisque les populations nous y attendaient et qu’ensuite, nous irions vers les villages plus éloignés où cette…?!?!?!?! (je ne trouve pas de qualificatifs !!!) d’équipe médicale n’avait pas encore mis les pieds.

Les médicaments et le matériel médical furent donc chargés dans la Toyota et je demandais à Kali, l’aide de Frédéric (en déplacement) de me faire le plein de carburant à toute fin utile, bien que la jauge était déjà à un niveau satisfaisant.

Pendant ce temps, j’en profitais, avec Tidjane, pour soulager un patient qui venait de Gamon (45 km), d’une rétention aigue d’urine de plus de 48h puis, le Dr zida prit le relais pour un bilan étiologique et le suivi.

Vers 9h, avec Anne-marie, Diarra (l’aide sage-femme) et Ousmane (l’aide du dentiste que ce dernier nous a bien gentiment « prêté » et qui servirait d’interprète) le départ fut pris.

Nous nous dirigeâmes donc vers la gauche au sortir de la maison médicale comme pour retourner à Tamba. Arrivés à Missirah (28 km), nous prenons à droite un sentier
latéritique un peu cahoteux avec quelques zones boueuses et nous arrivions sans trop de peine à Bambadinka 11 km plus tard où un accueil chaleureux nous était réservé.

Après les salamalecs d’usage et une rapide visite chez le chef de village, une quinzaine de patients allaient être consultés dans la case de santé construite par les villageois et où officiait un agent de santé (Diallo). Diallo avait débuté la consultation tôt le matin et nous avait « réservé » ceux dont le cas semblait plus compliqué ou résistait à ses traitements.

Je profitais d’un moment où Anne-marie effectuait une CPN (consultation prénatale) pour lui expliquer les raisons de ma présence. Après quelques moments de réflexion, il me répondit qu’il serait très difficile de trouver cela dans le village depuis que les agents de la maison médicale ont commencé à y venir (c’est bon j’ai déjà entendu çà! ) mais, qu’il serait disposé à nous accompagner dans 2 villages perdus au nord où il a eu a faire des vaccinations mais d’accès vraiment très difficile en moto et assez hypothétique en voiture (enfin une bonne nouvelle !) surtout en cette saison des pluies.

La consultation fut donc vite bouclée et nous reprîmes vers 13h le chemin après que la femme de Diallo nous ait gracieusement offert plus de 5 litres de lait caillé (soow).

Nous sommes donc partis vers la droite dans une sorte de lit de rivière boueux sur 2 km environ puis, nous nous sommes engagés dans un sentier tout aussi vaseux et, rapidement, on s’est enfoncé dans une forêt de plus en plus dense avec cerise de hautes herbes de plus de 2 m parfois.

Le sentier disparut rapidement laissant place à … rien !!! Il n’y avait plus de route !!!
Nous étions dans une forêt assez dense, cherchant un chemin aléatoire en zigzaguant entre les arbres au gré des :
– à gauche, à gauche…
– à droite, à droite
– à gauche…heu…, non à droite plutôt, que me lançait un Diallo à peine moins déboussolé que moi.

La plupart du temps j’avais juste droit à : « essaie juste de passer Doc, c’est toi qui es au volant».

Le sentier, si encore on pouvait le nommer ainsi, était terrible !!! La visibilité à plus de 3 m était nulle, il fallait juste passer comme on pouvait. Parfois, Ousmane descendait pour déplacer une branche ou un petit tronc d’arbre qui obstruait le chemin. On a du traverser une trentaine de flaques ou mares, heureusement peu profonds (1 m maximum). Le chemin était surtout très glissant, une vrai patinoire, malgré les roues spéciales du véhicule et le mode 4×4 enclenché.

La forêt commençait peu a peu à s’éclaircir et nous avons longé des champs de maïs, signe qu’un village n’était pas très loin. Peu après, nous avons aperçu les premières cases.
Nous étions tombé sur un village (Simbani Peulh) d’une cinquantaine d’habitants.

Arrivés sous l’arbre à palabre, nous y trouvâmes le chef ainsi que quelques notables. Après les traditionnelles salutations, Diallo et Ousmane me servirent d’interprètes pour leur expliquer les raisons de notre présence pendant que, rapidement, les autres villageois nous rejoignaient.
A ce moment, une autre difficulté se présenta : comment faire la différence pour ces
villageois entre médicament et antibiotiques ??

On pouvait bien prendre des médicaments sans pour autant que cela ne fût des antibiotiques.
Des noms comme Amoxicilline ou Bactrim® sont assez bien connus des populations les plus isolées mais il y a tout un tas d’autres antibiotiques qu’ils auraient pu prendre sans en connaître la nature.

Au point où on en était, il était hors de question de prendre le risque d’avoir des échantillons non conformes à ce que l’on cherchait.

Rapidement, l’objectif de la sortie changeât : maintenant, on cherchait juste des patients n’ayant jamais pris de médicaments de la médecine moderne. C’était plus simple ainsi (pensez-vous ?!).

Sur ce, un des vieux nous déclara fièrement que lui n’avait jamais pris le moindre médicament de sa vie, juste des racines et autres décoctions de la médecine traditionnelle africaine et qu’il était prêt à nous aider !!!

J’exultais. J’allais avoir mon patient n° 1. Je l’invitais donc à aller dans sa case pour régler l’affaire.

A ce moment, une difficulté inattendue (mais dont j’aurais quand même du me douter)
arriva : le vieux refusa net quand on lui expliqua que je voulais un petit, alors la vraiment tout petit, échantillon de ses selles.

SELLES, voici le mot qu’il ne fallait pas prononcer. Il nous expliqua qu’il était disposé à accepter un examen physique ou une prise de sang ou même un échantillon d’urine à la limite mais ses SELLES ?!
Hors de question !! et d’ailleurs, il ne savait comment il pourrait nous en faire cadeau vu qu’il ne ressentait aucune envie urgente.
Et enfin, il termina en disant qu’il était indécent de demander, à quelqu’un qui à l’âge de son grand-père, des selles!
🙁
A SUIVRE …


Perles de sages-femmes : saison 2: session d’octobre, the best of

cancreAprès la session de juillet, revoici les perles des sages-femmes pour la session d’octobre
Il était aussi question de définir:
– fécondation
– migration
– nidation
– engagement
– travail
Voici encore les perles relevées:

Fécondation:
– c’est un processus de la spermatozoïde à la première jour de rapport sexuel

Migration:
– c’est la traversée du fœtus dans les différentes parties du corps de sa mère
– c’est une migration du spermatozoïde a la recherche de la fécondation
– c’est le fait de migrer l’oeuf
– c’est l’absence de règles

Nidation:
– c’est le nid du fœtus, la ou se place l’enfant dans le ventre de la mère
– c’est le fonctionnement fœtal de l’endomètre
– c le nid ou va s’effectuer l’œuf
– c’est le placement de l’œuf fécondé
– c’est l’enfouissement de l’œuf dans le détroit supérieur
– c’est le fait que l’œuf fécondé créé un nid

Engagement
– c’est le désir de la grossesse ou pas le désire
– c’est repréciser le vagin en coureur
– c’est le plus grand détroit supérieur
– c’est l’ensemble des signes de Farabœuf
– c’est le plus grand diamètre de la prise
– La représentation par rapport au détroit supérieur permet de définir l’engagement
– c’est ce à quoi on se fie et donne notre parole ou l’acte de l’accomplir
– c’est engager de sortir quand la mère engage à pousser et contracte

Le travail
– c’est un boulot que l’on fait pour gagner quelque chose
– c’est quand il est prêt de sortir
– c’est le mouvement ou la femme va à l’accouchement
– c’est le moment ou le bébé se prépare pour sortir dans le ventre de sa mère et qui fait ressentir des derniers moments douloureux avant l’accouchement chez la mère étant en position d’accouchement
– ce sont les efforts fournis avant et lors de l’accouchement
– c’est lorsque la femme fait l’effort pour accoucher
– c’est un geste allant vers l’accouchement
– c’est faire la conscience dans ce que tu fais

Conclusion: retournons aux bonnes valeurs d’enseignement primaire. Seul le travail paie!


L’élimination olfactive d’un concurrent

Cette histoire d’élimination, fictive ou véridique, m’a été racontée par un ami! Jugez-en vous même !

Pierre devait passer un entretien d’embauche et, comme tout ceux qui se sont déjà prêté à cet exercice, il était anxieux!
Il ressentait cette fameuse boule au ventre et avait la gorge nouée, les mains moites et ressentait une envie pressante!

Ses intestins semblaient se tordre et voulaient laisser échapper le surplus de gaz qu’ils fabriquaient. Il devait faire un effort surhumain pour bloquer ses sphincters. En somme, il était stressé!!

Arrivé dans les locaux de la société, il devait patienter dans un bureau climatisé, climatisation qui semblait augmenter ses troubles digestifs et sphinctériens!

Dans le même bureau, un autre jeune homme était installé dans un fauteuil et, manifestement, ce dernier semblait tout aussi stressé et mal à l’aise que Pierre.

« C’est sûrement un concurrent pour le poste » avait pensé Pierre.
Son stress venait d’augmenter d’un cran.

En les installant dans le bureau, la secrétaire leur avait demandé de patienter quelques minutes et qu’elle reviendrait les appeler un-à -un.

Pierre essayait donc de se calmer avec des exercices de respirations comme indiqué dans les bouquins de préparation des entretiens d’embauche, methode qui ne marchait pas vraiment.

Au bout de quelques minutes, il entendit le bruit caractéristique d’un gaz qui s’échappait rapidement d’un sphincter trop longtemps fermé. Autrement dit: un pêt sonore!
Mais, ce pêt ne venait pas de lui car, il arrivait encore, tant bien que mal, a maîtriser ses intestins!

Ils n’étaient que 2 dans la pièce, donc cela ne pouvait provenir que de l’autre, son concurrent, son adversaire.

Pierre se retourna alors et regarda son compagnon d’infortune ou plutôt, son infortuné compagnon!
Ce dernier n’avait manifestement pas pu gérer la …pression.

Le voisin, conscient de la situation, conscient qu’aucun doute n’était possible sur sa « culpabilité  » laissa échapper timidement un : » désolé! »
C’était là, l’erreur de sa vie!

A ce moment, le démon de la malfaisance inspira à Pierre une idée diaboliquement géniale!

Pierre lui répondit calmement: »c’est pas grave, ce sont des choses qui arrivent » et imperceptiblement, il souleva légèrement une de ses jambes et, à son tour, relâcha son sphincter mais, de manière totalement et ingénieusement insonore,contrairement à son voisin!

Pierre laissa donc sortir, telle une soupape, tout le gaz qui s’était accumulé dans ses entrailles avec le stress et cela le soulagea énormément, toujours dans le plus grand silence!
Ils étaient dans un pièce climatisée et surtout, totalement fermée. Ainsi, ce qui devait arriver, arriva.

Au bout de quelques secondes, ce gaz, ou plutôt ces gaz finirent par occuper tout le volume de la pièce et une odeur particulièrement nauséabonde emplissait la pièce.

En matière de mauvaises odeurs, il n’y a rien de pire qu’une flatulence infecte dans une pièce ou un véhicule climatisé!
C’est l’horreur!
La température glaciale de la pièce a tendance à décupler l’effet repoussant de la puanteur!
Et si, par malheur, le système de climatisation était en mode recyclage, c’est l’horreur absolue!

S’il existait une échelle d’appreciation de l’insensité de la puanteur, comme un échelle de Richter pour les séismes, cette situation serait invraisemblablement le plus haut degré.
Une vraie arme de destruction massive… chimique.
Une seule solution: éteindre la clim et ouvrir les vitres…

Pour enfoncer le clou, pierre, qui, intérieurement jubilait, tourna la tête vers son voisin et lui dit ,innocemment, tout doucement: « oh popo popo pop !  » en agitant comme un éventail le journal qu’il feuilletait.

Ce dernier avait tout simplement la mine décomposée! Il était affolé!
Quelques instants après, la secrétaire ouvrit la porte et s’écria:
-Mais…? mais… ? C’est quoi ça?!?! C’est quoi cette odeur?
Elle regardait alternativement les 2 occupants de la pièces, encore assommée par la puanteur qui y régnait!
C’était le coup de grâce pour le voisin!

Penaud, ce dernier essaya d’articuler difficilement:
– » c’est …heu… mon ventr… Je… je suis déso… Je suis un peu … malade…. mon ventre…! »
– » mais c’est absolument … terrible » repris la secrétaire!
–  » vous êtes… vous êtes … malade! C’est une infection ça  » continuait-elle.

Pierre, faussement désolé pour son voisin, tenta:  » il n’a pa du faire exprès madame!  »

La secrétaire répondit furieuse: « encore heureux! j’espère bien qu’il n’a pas fait exprès!  »

Le voisin, à ce moment, aurait certainement voulu disparaître six pieds sous terre.

« Venez monsieur Pierre, vous ne pouvez pas rester dans ce…dans cette…pièce! termina la secrétaire en invitant un Pierre triomphant à rejoindre un autre endroit plus… respirable en attendant son entretien.

Elle referma ainsi la porte du bureau non sans avoir fusillé du regard notre malheureux voisin, le laissant seul dans son indésirable pièce parfumée!

Fiction ou réalité l’histoire ne dit pas si Pierre a été embauché ce jour-là mais une chose est certaine: son voisin n’a finalement pas passé son entretien d’embauche!
🙂

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Je cherche un lapin….

Crédit: pratique.fr
Crédit: pratique.fr
Je dois aller à Tambacounda pour le boulot, dernière conversation avec mon fils…
– Moi: fiston, je vais à tamba demain, que voudrais-tu que je te rapporte?
– Jules : un âne!!
– M: un âne ?!?!?! Heuu….. Ça va pas être possible ça mon cher!
– J: pourquoi?
– M: heuuu….. parce que c’est trop gros un âne! Ça ne tiendra pas dans la voiture! Et en plus, y en a déjà tellement à Dakar!!!!! 😉 Cherche plus petit!
– Sa mère : (qui s’énerve) non Souleymane! Pas d’âne dans la maison!!!!!
Voyons! Toi aussi!!! Pffff
– J: un serpent alors!!
– S M : un quoi? Ser… quoi?? Non mais il est devenu fou ce gosse????
– M : ?!?! heuuuuu…. l’âne ce n’était peut-être pas une si mauvaise idée en fin de compte!!!….. Un âne en plastique ça te va??
– J: non! Je préfère un vrai !
– M: un vrai? Heuuuu…. Un vrai? …. Je te propose …. Un porc-épic !!!!!
– J: non ça pique!?!?!?!
-M: c’est vrai qu’un porc-épic ça pique!!!! L’âne lui ne pique pas, heureusement….!!!
– J: le serpent non plus….!
– M: heu… si parfois !
– J: non il mord!!
– M : c’est pire!!! …Propose autre chose mon cher !
– S M: ?!?!? Attendez… Mais? Ils sont devenus fous ces 2 la? Ho! Non mais ! Ce
n’est pas un zoo ici!!!! …
– M: ah si un peu quand même le zoo…. 😉
– J: un lapin alors!!!!!
– M: Ahhh! ok pour le lapin!!!!!!!
Je cherche un lapin …. Lapin wanted…. Même vivant…..
😉


L’épreuve orale ou les 6h insuffisantes

appendiciteDurant mes études de médecine, en 4ème année, il y’a un module de pathologies digestives à valider. L’évaluation consistait en une épreuve écrite avec une question sur la clinique et une sur la para clinique et chacune des 2 questions était notée sur dix.
Lorsqu’on avait une note supérieure ou égale à 10/20, le module était validé. Pour les notes entre 8 et 10/20, l’une épreuve orale était obligatoire pour le repêchage.
Cette année, la question en para clinique qui nous avait été posée était: « pourquoi, comment et quel examen complémentaire demander devant une suspicion d’appendicite? »

Le cours à proprement dit n’avait pas été fait mais il fallait faire une synthèse du cours sur les examens complémentaires en gastro-entérologie.
Pour ma part, j’ai répondu qu’il s’agissait de la radiographie de l’abdomen sans préparation (ASP) et j’ai développé mon argumentaire sur 3 pages.

À la surprise générale, nous avions eu tous un zéro en para clinique et seuls ceux qui avaient une bonne note en clinique ont pu aller au repêchage à l’oral. J’ai eu la chance de me retrouver dans ce lot.

Lors de l’épreuve orale, la même question nous a été reposée par notre prof : « Pourquoi, comment et quel examen complémentaire demander devant une suspicion d’appendicite? »

Malgré le zéro que j’ai eu à la 1ère évaluation, j’ai réécrit sur mon brouillon exactement ce que j’avais écrit lors de l’épreuve écrite et j’ai donné la même réponse à mon examinateur.

Après m’avoir écouté patiemment, mon prof me répondit :
– toi la jeune homme, tu te fiches de moi: je t’ai posé cette question à l’écrit, tu m’as donné une réponse qui t’a valu un zéro, aujourd’hui à l’oral je te repose la même question et tu oses me redonner la même réponse !!!!Je vais simplement te redonner le même zéro.

Ne sachant pas quoi faire devant celle situation catastrophique pour moi, j’ai pris mon courage à 2 mains et j’ai répondu:
– Professeur, honnêtement, à l’hôpital, lorsqu’on reçoit un patient chez qui on suspecte une appendicite, on demande un ASP!

Alors, énervé, mon prof s’est ‘écrié:
Voilà! C’est ce que je répète toujours à la faculté, le volume horaire qu’on me réserve pour le module de gastro-entérologie est beaucoup trop insuffisant. 6 h de cours, c’est trop insuffisant pour tout enseigner! Et maintenant, voilà le résultat! Les gens ne savent pas quels bilans demander face à certaines pathologies ! Voilà, c’est ce que je m’évertue à expliquer à la fac en vain! Voilà! 6h c’est trop peu…..

Voyant mon prof totalement énervé, je lançais furtivement:
– et il vous faudrait combien d’heures pour nous enseigner les bons examens à demander?

Le prof cria encore plus fort:
– AU MOINS 15 à 20 h! Avec 6h ce n’est pas possible! Rien qu’avec le cours introductif, on perd 2h ensuite…..

Là, je l’ai interrompu en ajoutant:
6h au lieu de 20?!?!? Mais ce n’est même pas la moitié ça professeur, c’est terrible ça! C’est trop insuffisant! 6 seulement? Au lieu de 20h? Avec ça, vous n’aurez jamais le temps de nous faire tous les cours!

Le prof reprit:
– Mais c’est justement ça que j’essaie d’expliquer aux autorités de la faculté! Mais ils ne veulent rien entendre!

Ainsi, pendant 5 mn, mon examinateur était en train de se plaindre de son volume horaire de cours insuffisant, grommelant parfois des phrases que je n’arrivais pas à entendre distinctement.

Entre deux plaintes, je lançais à nouveau à mon prof:
-mais professeur, si on ne doit pas demander l’ASP, qu’est ce qu’on doit demander comme examen?

– MAIS l’ECHOGRAPHIE ÉVIDEMMENT !!!!!!!! Tonna le prof.

Je continuais innocemment:
– l’échographie ? Ah wi c’est logique! C’est l’échographie! Ce n’est pas l’ASP!
L’ASP ne sert à rien! C’est trop flou! C’est l’échographie! Ok!! Là je comprends: les 6h de cours ne suffisent vraiment pas ! C’est insuffisant…..Avec ça, nous on va continuer à dire des bêtises…

Le prof reprit de plus belle son monologue contre ses 6h …. insuffisants….

Après avoir rouspété 5 mn encore, je lançais à nouveau:
– Mais professeur, que va montrer l’échographie?

– l’œdème péri-appendiculaire, les stercolithes……

J’écoutais encore mon prof m’expliquer tous les résultats attendus de l’échographie devant une suspicion d’appendicite…..

Finalement, je finis par commenter:
– ah là c’est vraiment l’échographie qu’il faut demander! Le diagnostic devient évident! L’ASP ne montre vraiment pas tous cela! Ah non, il faut demander à la fac d’augmenter vos heures de cours! Avec 6h on ne peut pas…..

Et cela repris de plus belle!

Finalement, je finis par conclure:
– vous savez prof, quand je vais quitter tout de suite, je vais aller à l’hôpital, je suis de garde ce soir, aux urgences en plus! Quand j’y serai, je vais dire aux médecins de garde:  » hey, Pr Badiane à dit, devant une suspicion d’appendicite, il faut arrêter de demander des ASP, il faut demander plutôt une échographie! « . Et surtout professeur, il faut vraiment que la fac augmente vos heures de cours! Avec 6h ce n’est vraiment pas possible!

….

À la proclamation des résultats de l’examen, j’ai eu…. 18/20.

😉


La onzième marche et la chute

chuteJ’étais en mission à Louga pour les besoins d’une supervision post-formation.

Cette mission se déroulait pendant le ramadan et, avec mon collègue, nous logions dans les chambres d’accueil du centre de formation!
Nous étions à notre troisième jour de travail et vers 21h, la superviseuse, régionale avec qui nous faisions les tournées dans les centres de santé, avait envoyé son chauffeur pour qu’il nous livre le dîner qu’elle nous avait offert.
Cela tombait bien car nous en avions un peu marre de prendre des repas froids depuis plusieurs jours.

A son arrivée, je suis descendu de ma chambre au 1er étage pour aller récupérer le plateau!
Arrivé au parking, le chauffeur m’a remis un grand bol ovale enveloppé dans un torchon et d’où se dégageait le doux parfum d’un poulet rôti :-).
Ce bol était accompagné d’une grande carafe, probablement de jus, et d’une grande bouteille d’eau fraîche.
Ne voulant pas faire 2 aller-retour, j’ai pris toutes ces victuailles en les répartissant tant bien que mal entre mes 2 bras.
Après avoir gentiment décliné mon offre de venir partager avec nous la perspective d’un bon repas, le chauffeur est donc parti se reposer, me laissant lourdement chargé et prêt à parcourir les 50 m qui séparent le parking de nos chambres au 1er étage via un escalier mal éclairé.

J’ai donc pu parcourir délicatement la moitié du chemin sans trop de difficultés.
Au bas des escaliers, la tâche devenait plus délicate, donc je m’y engageait prudemment, comptant une à une les dix marches à faire pour arriver au palier. Après la dixième et dernière marche, mon pied droit butait contre une AUTRE marche!!!!!
Cette inattendue et surtout insoupçonnée onzième marche était là.

Tout naturellement, c’était le fameux « fakhastalou », prélude à une chute inévitable, fatale, renversante, dangereuse, douloureuse et surtout…. à éviter coûte que coûte!

La théorie de la relativité du temps s’applique avec force à ces moments.
Les 2 à 3 secondes qui vous séparent de cette chute rapide, sont, en réalité, et tous ceux qui l’ont déjà expérimentée pourront le confirmer, perçues comme un long, très long moment de solitude durant lequelle, des décisions importantes sont prises dans votre cerveau!

Pour ma part, le débat était cornélien:
– la chute inévitable était à éviter,
– ma tête allait sûrement se fracasser soit contre le plancher, soit contre le mur en face,
– mes bras chargés du bol,de la carafe et de la bouteille d’eau ne me permettaient pas de trouver un appui quelque-part pour rééquilibrer mon centre de gravité et avoir une chance d’éviter la chute…. à moins de lâcher tout!!
-le renversement du bol n’était pas envisageable.

En plus de me concentrer sur mon problème présent, je pensai aussi à ce que j’allais bien pouvoir expliquer à mon collègue qui m’attendait à l’étage, si jamais le bol et la carafe venaient à se renverser ( par élimination, vous avez sûrement noté que la bouteille d’eau était d’emblée sacrifiée). Si j’arrivais aussi à sauver le repas mais avec une plaie ouverte sur la tête ou la face, l’issue de la chute serait tout aussi…. inconcevable.
Je me reconcentrai donc sur mon atterrissage en urgence en cours, faisant les 2-3 petits pas destinés à élargir mon polygone de sustentation pour réduire la vitesse de la chute prochaine et surtout je cherchais, dans la pénombre, le point d’impact le plus acceptable ou au moins le moins fatal dans l’intérêt de tous.
Ces 2-3 secondes étaient vraiment très longues heureusement.
Finalement, le point d’impact choisi était le mur en face. La vitesse ayant été un peu réduite, j’ai choisi, au dernier moment, de tourner la tête à 45 degrés à droite, sacrifiant ainsi mon épaule gauche, qui heurta lourdement et douloureusement, le point d’impact choisi.

Victoire!!!! Le bol ne s’était pas renversé!!!
La carafe avait, tel le roseau, plié mais n’avait pas cédé!
Même la bouteille d’eau était intacte.

Jean de la Fontaine aurait été inspiré s’il avait été témoin de la scène.
J’ai donc pu me relever et continuer prudemment à marcher vers la chambre où je suis arrivé blessé mais victorieux.
Le repas pris fût assurément plus délicieux que prévu, sûrement à cause du fait qu’il a été sauvé au péril de ma vie! 😉

PS:
Le lendemain matin, en descendant les escaliers, j’ai pu constater au niveau du palier qu’en fait, en vacillant, la carafe de jus avait laisser tomber quelques gouttes roses qui formaient sur le sol un joli schéma qui reproduisait très fidèlement ma belle chorégraphie nocturne de sauvetage de la veille et, pour ceux que cela intéresse, mon épaule va mieux merci! 🙂

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Faire du théâtre c’est très dangereux !!!!

Durant les grandes vacances scolaires, j’ai assisté à une fête donnée à l’occasion de la cérémonie de distribution des prix à l’école de ma fille avec une pièce de théâtre.

Etant au jardin d’enfants, elle prenait part au spectacle que les élèves du préscolaire devaient présenter avec notamment un petit sketch dans lequel elle tenait un rôle et qui devait se terminer par une petite chorégraphie.

Après avoir remarquablement assuré son rôle dans la 1ère partie du spectacle, ma fille a été littéralement paralysée par le tract au moment où elle devait exécuter quelques pas de danse sur l’estrade devant la bonne centaine de spectateurs présents dans la salle. Elle était carrément vitrifiée et ni les injonctions de sa maîtresse derrière elle, ni les chuchotements d’encouragements de sa mère, n’ont pu lui donner le courage de terminer sa prestation.

Assistant à la scène avec un œil amusé, cette mésaventure de ma fille m’a rappelé mes débuts, tout aussi peu glorieux, au théâtre. Ces débuts, qui ont été aussi mon premier, mon dernier et mon seul jour de théâtre de ma vie, sont restés douloureusement et honteusement gravés, à jamais, dans ma mémoire.

J’étais en 3ème au lycée et notre prof d’espagnol avait mis en scène une petite pièce de théâtre à l’occasion des activités culturelles marquant les fêtes de la jeunesse. Etant le plus jeune de la classe, j’y tenais un rôle primordial : celui d’un élève avec de très mauvaises notes et dont le père a été convoqué par le proviseur lors de la fameuse et tant redoutée traditionnelle journée de rencontre parents-professeurs. J’y tenais donc le rôle de ce malheureux potache dont toute la médiocrité s’expliquait par le fait que son père ne s’occupait pas du tout de sa
famille car étant régulièrement soit absent, soit ivre-mort.

Dans le scénario, le proviseur se rendait compte que finalement cet élève n’était qu’une victime dans
toute cette histoire et mon rôle se résumait à lancer la dernière phrase de la scène. Je devais donc dire, juste avant que le rideau ne tombe, un tonitruant : «si por lo menos, se preoccupa un poco de nosotros » (traduction: si au moins il s’occupait un peu de nous) et tourner les talons.
Vous conviendrez avec moi que mon texte, ainsi que mon rôle, n’étaient vraiment pas difficiles. MAIS, il y a eu
malheureusement un MAIS, il s’agissait d’une phrase en ESPAGNOL

Il se trouve que j’étais nul en espagnol, alors là, hyper nul ! M’enfin, n’exagérons rien, je n’étais jamais le dernier de la classe en espagnol de toute façon car, il y avait 2 de mes camarades de classe, M. Faye et S.S. Seck qui, toujours, se disputait la dernière place dans cette matière : la place du ndaaréé (dernier).

Moi j’étais, je l’avoue, « avant avant ndaaréé » (avant avant dernier), en espagnol je précise !!! et seulement en espagnol !
Pour en revenir à cette scène de théâtre, mon prof m’avait convaincu d’accepter de jouer ce rôle pour prouver que j’étais capable de faire plus et mieux dans sa matière (tu parles !) J’avais donc consciencieusement « répété » mon rôle durant les jours et des jours.

La représentation avait donc bien débuté et, au grand bonheur du public, je me faisais tirer les oreilles par mon « père » sur l’estrade avant que le proviseur ne comprenne que c’était justement lui la cause de toutes mes carences scolaires.

Alors, lorsqu’arriva le moment fatidique où je devais me lancer (en espagnol), j’ai oublié ma phrase !!!!! mon texte. Celui que j’avais mis des jours et des jours à apprendre.
J’étais…pétrifié….vitrifié…..statufié….comme ma fille aujourd’hui. C’était la honte et le déshonneur associés !!

Un grand moment de solitude devant les « millions » de pairs d’yeux qui me regardait sur cette maudite scène dans un silence assourdissant. Je cherchais donc dans cette forêt d’yeux, ceux de mon prof d’espagnol, celui qui m’avait mis dans ce pétrin, pour lui lancer un retentissant « Monsieur j’ai oublié mon texte !!!! ».
Et la le rideau tomba……

La pièce était finie, j’étais mort de honte.
Il eut un tonnerre d’applaudissements qui pourra surement être diversement apprécié.
J’ai essayé de me consoler intérieurement en me disant que le public pensera surement que cela faisait partie de la pièce puisque je jouais justement le rôle d’un très mauvais élève. Moi-même je ne crois pas trop à cette version car, manifestement, la réalité venait de dépasser la fiction.

Cette mésaventure avait fini de me convaincre que je n’étais vraiment pas fait pour parler espagnol, encore moins faire du théâtre penseront certains, moi en premier.
Je me contentais donc d’être « avant avant ndaaréé » jusqu’en terminale, année ou j’ai arrêté définitivement l’espagnol.
Pour le théâtre, inutile de vous dire que, plus jamais je ne suis remonté, et je ne remonterai, sur les planches, c’est bien trop dangereux pour moi.
Alors, si ma fille n’arrive pas à danser sur la scène de son école, quelque part ce n’est pas bien étonnant et je suis totalement et sincèrement solidaire avec elle dans son infortune.
– « ce n’est pas étonnant : Tel père, telle fille » m’a lancé sa mère.

En tout cas, moi, je ne lui en tiendrai pas rigueur. ☺