Marie

J’ai testé pour vous… tomber amoureuse d’un gigolo du désert (et s’en remettre !)

 Une petite bourgade marocaine aux portes du désert. Lieu touristique enchanteresse, propice à l’idylle. Là où le travail des hommes n’est régit par aucun code-rome et se résume en quelques mots : vendre du rêve. Etre gigolo, une profession bien ficelée et parfaitement bien menée au village…


Une destination inconnue.

Novembre 2016, mon 1er vrai voyage au Maroc. Fatiguée d’être la seule fille dans ma bande de potes voyageurs, c’est avec soulagement que je prends mon sac à dos pour visiter seule le désert du Sahara. Direction la région de Zagora. Après avoir trouvé une bonne adresse dans un célèbre guide de voyage, je réserve un trip dans le désert via internet. Au programme : une nuit en bivouac sauvage et une nuit en bivouac fixe près des dunes d’un célèbre erg.

Alors que j’attend le taxi à Zagora, quelqu’un me dit :

« Attention la gazelle, si tu vas là-bas ils vont t’emmener dans le désert, te montrer les étoiles et ils vont vouloir coucher avec toi ».

Un avertissement que j’aurais du prendre en compte. Innocente que je suis, je me dis que ce n’est pas un pauvre type rabatteur dans son genre qui va me faire la leçon.

En arrivant sur place, c’est plutôt soulagée que je rencontre mon guide, jeune marocain d’une vingtaine d’années à la peau sombre et au regard que je pensais innocent. La veille, j’avais déjà remis en place l’employé de l’hôtel. Je n’avais pas vraiment envie de remettre ça. De plus, sortant d’une rupture difficile, je n’étais de toute façon pas là pour ça, et ce n’est pas un gamin de son âge qui allait me faire peur.

Un trip de rêve

La 1ere soirée se passe sans heurt, nous passons la nuit à nous raconter nos vies au bord du feu. Il y a bien quelques questions indiscrètes, mais à quoi bon dialoguer si ce n’est pas pour se poser les vraies questions ?

La deuxième nuit, j’ai le droit aux 1ères avances que je repousse gentiment. Quand même, j’ai des principes dans la vie, moi, monsieur ! Malgré sa déception, il ne perd pas le nord. « Ne dis rien à mon frère ».

De retour du désert, je suis un peu paumée et je décide de rester quelques jours de plus. Puis, les jours qui suivent, le rapprochement se fait.  Emmitouflé dans son chèche noir, sa guitare à la main, son regard plongé dans le mien, il finit par me séduire. Et moi, je baisse ma garde. Nous parcourons tous les deux les chemins étroits de l’oasis sur sa moto, cheveux au vent. Je me sens libre et cette nouvelle idylle me met un peu de baume au cœur. Et c’est avec l’idée que je vais galérer à l’oublier que je le laisse entrer dans ma chambre lors de la dernière nuit…

Désert marocain, lieu rêvé pour une idylle
Le lieu rêvé pour une idylle / Crédit photo : Marie PARENT

De retour à Fés, une des 1ères choses que je dis à mes potes est que « la vache les gars j’y crois pas, j’ai passé la nuit avec mon guide » ! Et en plus, je lui plais vraiment, il me kiffe ! Les étoiles que nous avions observées les nuits précédentes se retrouvent dans mes yeux.

Depuis que je l’ai quitté, nous sommes en conversation permanente sur Messenger et WhatsApp. Il attend déjà le retour de sa « princesse » française. Il me fait rêver et je voudrais que cela dure toujours.

Un gigo quoi ? Un gigolo.

Notre relation virtuelle dure des mois. Presque tous les jours, nous nous parlons. Messages, vidéos, photos… Tous les moyens sont bons pour ne pas se perdre de vue. Et moi, je vibre, je fonds, je succombe. Badaboum, je lui fais confiance et tombe amoureuse.

Mars 2017. Je décide de débarquer à l’occasion d’un festival organisé dans le village.Comme ça. Pour le revoir. Parce que je pensais que lui aussi voudrait me revoir.

Les retrouvailles sont joyeuses. A la 1ere occasion, nous nous esquivons tous les deux pour avoir un peu d’intimité. Mais très vite après avoir conclu notre affaire, il me confie qu’il doit me dire quelque chose d’important. Il préfère me prévenir qu’Elle sera là, à l’hôtel.

Comment ça, qui sera là ?
Mais siiiiii, ELLE.
« La vieille ».

Et là, c’est le drame, mon sang ne fait qu’un tour. Après quelques brèves explications de sa part, je me rend compte QUE JE SUIS AMOUREUSE D’UN GIGOLO. Il ne l’aime pas dit-il. La différence avec moi, c’est qu’il ne me demande pas d’argent dit-il. Elle est vieille, mais elle l’aide, alors il ne peut pas refuser. Le choc.

C’est elle qui me donne de l’argent et des choses en échange d’un peu d’amour. Elle m’a demandé de passer lui souhaiter bonne nuit dans sa chambre, attends moi je reviens.

 

La descente aux enfers, entre désespoir et incompréhension.

Je m’en veux. Comment MOI, j’ai pu tomber dans le panneau ? Comment j’ai fait pour croire que je le faisais craquer ? J’ai le cœur en compote et la colère me noue la gorge.

Je lui en veux à lui. Comment est-ce qu’il a pu me faire ça ? Toute la confiance que j’avais placée en lui est définitivement morte. Et avec elle, la confiance que j’aurais pu placer un jour dans un autre homme. Ce qui m’a le plus gêné, c’est son manque d’honnêteté. Il m’a manipulée, disant ce que j’avais envie d’entendre. Il a fait en sorte que je revienne dans son hôtel, où il savait que je consommerais. S’il m’avait dit qu’il procédait de la même façon avec toutes les filles, je ne me serais pas investie sentimentalement. J’aurais pris ce que qu’il y avait à prendre sans m’attacher.

Je lui en veux à Elle ! Parce qu’elle entretient aux yeux de tous cette relation de domination sur lui. Elle est même très futée en ce sens, usant de moyens de pression. Le pouvoir de l’argent et la promesse de le faire réussir. Elle qui n’hésite pas à exiger des choses comme s’il était à son service.

Les explications qu’il me donne me semblent, sur le coup, complètements incompréhensibles. En effet, la justification tient en un mot : la misère. Devenir gigolo, ou comment choisir la solution de facilité pour s’en sortir.

Un rituel bien rôdé et ancré dans l’ordre social

Après avoir observé avec un peu plus d’attention ce qu’il se passait autour de moi, j’ai compris que tous les jeunes qui ne sont pas encore mariés vivent dans cette situation. J’ai en effet vite remarqué lors du festival un grand nombre de femmes matures accompagnées de locaux habillés de gondoras bleues et chèches multicolores. Ils occupent à cette occasion plusieurs fonctions auprès de ces dames, de garde du corps à GO -gentil organisateur- de séjour. Ils en tirent de bons pourboires. Car oui, disons-le, c’est comme ça qu’ils arrivent à obtenir voitures, 4*4 et autres véhicules quasi inaccessibles. Surtout lorsque la relation est poussée jusqu’à l’intimité.

Timeless travel in the Sahara Desert. by India Harris on 500px.com
Chèche et gondora bleue, la tenue du guide saharaoui. / Crédit photo : Timeless travel in the Sahara Desert. by India Harris on 500px.com

Il y avait aussi des jeunes filles qui rêvent et se laissent charmer. A aucun moment je ne lui ai proposé ou donné de l’argent en échange sa compagnie. Je n’ai jamais considéré qu’il était inclus dans le prix de la chambre. Lui par contre, m’a toujours considérée comme une cliente. Il a parfaitement réussi à me faire revenir plusieurs fois.

Quand j’y repense, je comprends le regard qu’ont les femmes du village sur les européennes. Et la méprise de certains hommes. C’est évident que tout le monde sait ce qu’il se passe. C’est surtout grâce au tourisme que la région survie.

Le plus aberrant pour moi dans tout ça, c’est comment les européennes qui se prennent pour des sauveuses sont actrices de cet ancrage dans la misère. Car donner ce « travail » aux hommes, c’est je trouve les assujettir en leur laissant croire qu’ils sont sur la bonne voie. Qu’ils ont raison de se vendre. N’ont-ils pas d’autres potentiels à exploiter ? N’y a-t-il pas d’autres solutions pour développer la région ?


On s’en remet !

Encore bien des questions qui resteront en suspend, et pour lesquelles je ne préfère même pas avoir une réponse. En tout cas, j’aurais appris quelque chose. Le tourisme sexuel n’existe pas que en Thaïlande et ne concerne pas que les femmes. Ces prostitués masculins ont même un nom : on les appelles des gigolos. 

Le temps et la réflexion faisant leurs effets, je me suis remise de cette histoire et j’ai oublié ce petit gars avec qui je n’ai plus de contact. Oui Mesdames, la seule solution pour sortir de ces relations toxiques, c’est de couper les ponts. Définitivement. Ce qui est rassurant, c’est que j’ai encore échappé aux griffes d’un alcoolique notoire. Car oui, ce problème est aussi récurrent que normal dans le village.

Avec le recul, je me dis que je n’ai rien à regretter. J’ai vécu des jours inoubliables. Bien évidemment je m’en veux encore un peu d’être tombée dans le panneau. Mais mon erreur est seulement d’avoir été amoureuse. Pas d’avoir rêvé à une autre vie.

 


Envie d’aller plus loin et avoir une lecture une peu plus objective sur le sujet ? Je vous conseille de lire ces articles qu’une lectrice a laissé en commentaire de cet article.

https://anneemaghreb.revues.org/807 ◊

https://etudesafricaines.revues.org/18663 ◊


J’ai testé pour vous… chercher un emploi de professeur de français au Maroc

Devenir professeur de français langue étrangère (FLE) voilà mon nouveau projet de vie. J’aimerais, à terme, enseigner le français aux migrants primo-arrivants en France ou enseigner à l’étranger. Moi qui aime voyager, voilà de quoi lier ma passion pour le monde avec une activité professionnelle. J’ai donc décidé il y a deux mois de chercher un poste de professeur de français au Maroc, pays dont je suis tombée amoureuse il y a quelques temps. Bilan…


L’idée de départ…

Après avoir passé avec succès le test d’accès de la formation au diplôme d’aptitude à l’enseignement du français langue étrangère (DAEFLE), il ne me restait plus qu’à m’inscrire au CNED et effectuer mes cours à distance pendant une petite année.

Ainsi, me prend l’idée de chercher un organisme marocain public, privé, d’utilité sociale ou non, afin de donner des cours de français. Je pensais pouvoir mettre en application les apports théoriques de la formation. Une idée qui ne me semblait pas trop déconnante, ma foi !

Oui mais voilà…

Premier hic, arrivée sur place fin mai, je comprends vite que s’appuyer sur une association caritative est risqué compte tenu de l’aspect bancal et profiteur des projets associatifs.

Deuxième hic, j’apprends que mon projet ne pourra pas se faire dans les écoles publiques, où l’enseignement des langues est fermé et similaire à l’apprentissage des langues en France. Vous êtes vous déjà posé la question du pourquoi, nous les français, nous sommes complètement nuls en anglais ?!

Puis, sur les conseils d’un ami marocain professeur de français dans un collège, je dépose ma candidature dans plusieurs Instituts Français. Troisième hic, celles-ci, exceptée une, restent sans réponse. Et c’est avec grande déception que j’apprends que malgré mon « profil intéressant », je ne pourrai pas signer de contrat sans avoir obtenu de carte de séjour. L’administration, ou comment prendre le problème à l’envers, puisque vous ne pouvez pas obtenir de carte de séjour sans avoir de contrat.

Enfin, dernier hic, j’essuie aussi l’échec d’une rencontre avec le directeur d’une école privée franco-marocaine de Casablanca. Cet entretien n’a certes pas été inutile dans la mesure où l’on m’a suffisamment renseignée pour que je comprenne que, sans diplôme vous ne valez rien. Même si vous êtes natif du pays dont vous voulez enseigner la langue.

Bref… en y réfléchissant bien, ces institutions  sentaient bien trop la France pour moi.


Merci workaway !

Un peu dépitée, je me suis donc tournée vers le volontariat dans l’idée de me faire des contacts et de valoriser mon profil grâce à quelques expériences. Encore une fois, le site workaway (dont je vous ai déjà parlé ici) fait des miracles.

Sans vraiment le savoir, je contacte le responsable de la British Language Academy, que je rencontre le surlendemain. Le dialogue est franc, ouvert, et surprenant à la fois ! En effet, j’intègre l’école comme bénévole dans les trois jours qui suivent. Mieux encore, j’entrevois la perspective de devenir professeur de français après une formation auprès des professeurs. Rapidité, efficacité, cette proposition m’intéresse, et il ne reste plus que la confiance à installer…

Le mec me parait sain, la tête sur les épaules, avec plein de projets intéressants. Mais, me souvenant les mauvaises expériences que j’ai pu vivre avant d’en arriver là, je me méfie. Un jour un grand sage à dit : « Si tu veux vraiment me connaitre, n’écoute pas ce que je dis mais regarde plutôt ce que je fais« . Une philosophie que je m’efforce à mettre en application.

Savoir frapper à la bonne porte.

Un accueil au top !

Non seulement on me propose d’être formée, mais en plus je suis logée ! Mes collègues marocaines m’accueillent dans leur appartement comme une sœur. Une vraie auberge espagnole uniquement féminine où l’on parle anglais, français et darija. Elles me prêtent des fringues, moi qui porte les deux mêmes pantalons depuis 2 mois (je vous ai déjà parlé de mon aversion pour le luxe… mais bon, faut pas exagérer !). Le rêve.

Et surtout, je me sens en sécurité. Loin de cette mésaventure marquante d’Essaouira qu’un jour je vous raconterai peut-être… No way…

Sinon à l’école, tout se passe bien. Je râle un peu contre ceux qui ne lavent pas leur putain de vaisselle et ceux qui utilisent ce vieux torchon dégueulasse sale pour tout et n’importe quoi. Sans parler de ces putains de draps que personne ne veut prendre la responsabilité de laver (merde les gars, la washing machine ne va pas vous manger !)

Des liens sont tissés avec mes camarades volontaires de tous horizons (Angleterre, France, Turquie/Bosnie –love U Kerem-, Mexique…). Parce que nous nous sommes apprivoisés, chacun se raconte ses projets, ses galères et ses doutes. Et je me sens super triste de les quitter après tant d’angoisse et de joie partagés !


Des méthodes pédagogiques de FLE inspirantes…

Pendant 3 semaines, j’assiste donc aux cours de mes deux collègues marocains professeurs de français. Les deux méthodes sont différentes : l’une basée sur l’enseignant scolaire -lecture et écriture-, l’autre axée sur la communication.

La première m’a rapidement projetée dans le passé, lorsque j’assistais honteuse aux cours d’anglais au lycée. Cette époque remonte, mais je n’oublierai jamais comme j’avais peur de prendre la parole devant mes camarades boutonneux et moqueurs. Ni comment j’avais dû étudier Roméo et Juliette en version originale (pompeuse et au langage d’un autre temps) alors que je ne maîtrisais même pas le langage courant…

C’est donc la deuxième méthode qui m’intéresse le plus, et avec laquelle je me sens plus en adéquation : la COMMUNICATION.

L’avantage d’avoir pu observer ces deux approches, c’est que je sais à peu près comment je veux enseigner.

J’ai également eu l’opportunité d’assurer des cours lors de remplacements de mes collègues. J’ai alors compris ma douleur : essayez un peu de faire parler des élèves qui ne font que lire des textes et répéter ce qu’ils ont appris comme des perroquets. Vous passerez les deux heures de cours les plus longues de votre vie. Car cela a véritablement été un vrai CARNAGE.

… et des méthodes à réfléchir.

Cela m’a aussi permis de faire resurgir mon esprit critique qui depuis se trouve au meilleur de sa forme ! Et d’observer des faits qui me questionnent et pour lesquels je devrai un jour prendre position.

Par exemple, je suis bien d’accord qu’apprendre une langue, c’est s’ouvrir à une autre culture, une autre civilisation. Mais quel est l’intérêt de savoir parler du pays des autres quand on ne sait même pas s’exprimer sur le sien ? Savoir que l’on mange des frites à Bruxelles, c’est cool… Mais à quoi ça sert lorsque l’on ne sait même pas dire ce que l’on a mangé à midi ? Un couscous ? Ah ah ! Bien trop facile comme réponse !

Deuxièmement, je me demande quel est l’intérêt de faire recopier des phrases du tableau sans même contrôler que cela soit fait sans faute d’orthographe. Ou avec une majuscule en début de phrase, ou avec un point en fin de phrase. Bref, que cela soit bien fait.

Enfin, se pose la question grave de la menace des châtiments corporels. Non seulement le professeur m’a incluse contre mon gré dans ce système de merde particulier, mais en plus à aucun moment il ne m’a parlé d’une méthode alternative. C’est avec le cœur serré que j’ai observé cette jeune fille verser des larmes sur le bâton (que j’ai dû moi-même aller chercher… ) qui survolait ses doigts. Bien qu’elle n’ait pas réellement été battue, je suis restée choquée. L’école ne doit à mon avis pas reproduire les actes de violence (éventuellement) subis à la maison. Cette méthode n’est-elle pas d’un ancien temps ? N’est-ce pas choisir la solution de facilité que d’obliger un enfant à apprendre sous la menace ? N’y a-t-il pas d’autres solutions ?

Et surtout, avons-nous le monopole du savoir, nous européens bien-pensants ? Détenons-nous l’Absolue Vérité sur les méthodes éducatives ?


Le fin mot de l’histoire !

Bref, vous le voyez, il y a encore bien des questions en suspend. L’expérience me permettra sûrement d’y répondre, puisque j’ai signé au terme des 3 semaines un contrat de travail d’un an qui débutera en septembre prochain.

En parallèle, je vais suivre ma formation via le CNED, pour devenir je l’espère une super prof de français qui déchire !

Il ne me reste plus qu’à trouver une façon de remercier mon sauveur employeur Harim qui me fait confiance dans cette aventure, procéder au déménagement, négocier ma chambre privée au sein de l’école (oui je suis sociable mais bon…) et obtenir la carte de séjour marocaine. Encore quelques doutes en perspective donc… Et encore bien d’autres aventures à venir !

Mais cela, c’est  l’histoire d’un autre billet !


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Marrakech, la grosse Arnakech.

La très touristique ville de Marrakech. Sa réputation la précéde : Marrakech, Arnakech. Alors fake ou réalité ? Laissez mon expérience éclairer votre lanterne…


Ça commençait plutôt bien…


C’est plutôt enjouée que je suis arrivée au Ryad Laarouss qui se situe dans le quartier du même nom, non loin de la gare routière.

Après avoir parcouru plus de 700km, je me faisais une joie de profiter du spa : me faire fondre dans le bain maure et me glisser dans la piscine si bien vendue par un célèbre site de réservation. Mes petites fesses endolories par l’inconfortable trajet en bus et en taxis le méritaient bien.

En arrivant dans la médina, je trouve mon point de chute assez facilement, refoulant au passage bien des propositions de rabatteurs d’hôtel et de taxis avides de touristes.

L’entrée du Ryad est surveillée par un type aux gros bras. A l’intérieur, le personnel est souriant, la climatisation pas trop forte et le hall sent le chlore. Un bon début.

A la découverte de la chambre, je me dis que je suis tombée sur une affaire. 18€ la nuit à l’entrée de la médina de Marrakech, c’est un bon plan pour une voyageuse fauchée seule comme moi. Petite mais joliment décorée, elle fait son affaire. J’ai même droit à une sale de bain toute propre, rien qu’à moi !

J’avoue que cela fait du bien de se doucher dans une salle de bain sans cafard. Non pas que je sois une adepte du luxe : un jour je vous raconterai comment j’ai appris avec mes amis de la Palmeraie à tuer les scorpions et à rentrer un troupeau de chèvres un peu trop téméraires. Mais ne sentir QUE l’eau courir sur mes pieds pendant ma toilette est devenu un des petits plaisirs simples de ma vie.

Photos Booking du Ryad.

Jusqu’au moment où…


Oui mais voilà, les choses se gâtent lorsqu’on me demande de descendre régler la chambre. On m’informe que je dois payer une soi-disant taxe de séjour de 5€. Premier tic.

A aucun moment je n’ai été avertie de ce supplément. Et je vous assure que je ne fais pas preuve de mauvaise foi. Alors dysfonctionnement du site de réservation ou erreur de la part de l’hôtel ? Peu importe, le principe reste le même : j’aurais préféré en être informée avant mon arrivée.

Après une discussion mouvementée avec la personne de l’accueil, avoir montrer ma réservation sur l’application et trouver le mail récapitulatif de réservation, je n’ai pas le choix : je vais devoir allonger la monnaie.

Résultat, je suis un peu fâchée, mon accueil dans la célèbre ville est raté. Ou plutôt complètement réussi compte tenu du dicton que lui attribuent certains marocains eux-mêmes : Marrakech, Arnakech.


C’est quoi ces tarifs ?!


Pour faire retomber la pression, quoi de mieux qu’une virée au spa ? Je consulte les prix. Pour bénéficier du hammam du ryad, vous devez payer 15€ la demie-heure, soit 13€ plus cher qu’au hamam traditionnel de la médina où l’accès est illimité. Et vous devez ajouter à cela quelques euros pour celle qui vous arrachera la peau (gare aux coups de soleil, ça piiiiique !).

Pour le hammam donc c’est loupé, sauf si j’arrive à dégoter seule un hammam dans la médina. Je suis sûre d’en trouver un rapidement en demandant mon chemin au premier pèlerin venu, mais il me faudrait débourser un tip (ou bakchich) et payer un prix exorbitant qu’on me vendrait comme une affaire.

Pas grave, je me contenterai de la piscine plus tard, pour me rafraîchir de mon escapade dans la médina. Sauf que non. J’arrive à l’heure du dîner au Ryad. Je n’ai pas le droit d’accéder à la piscine centrale qui se trouve près du restaurant désespérément vide…

La piscine est inaccessible le soir… // source : booking.com

Un petit tour dans la médina…


Comme tout visiteur qui se respecte, je veux visiter la médina. Mon temps sur Marrakech est compté, je dois être efficace si je veux profiter.

Dans les rues.

Malgré les sollicitations permanentes et un peu lourdes des vendeurs d’artisanat, je redécouvre avec un certain plaisir les ruelles étroites. En fait, je trouve ça plutôt rigolo de d’assister aux scènes de négociations. Lorsque l’on prend le temps d’y regarder, la médina devient alors un vrai théâtre. Ce qui est le plus surprenant, c’est que les touristes marocains eux-mêmes semblent se faire arnaquer !

Je visite également des petites galeries d’art où je trouve mon VRAI plaisir des yeux. Comme les photos sont souvent interdites, je garde pour moi ces superbes tableaux modernes aux inspirations traditionnelles.

La place Jemma El Fna.

Le lieu est animé. Les femmes me sollicitent pour un tatouage au henné, me glissant leurs carnets de photos défraîchies sous le nez. Les vendeurs de produits de beauté me présentent leurs secrets beldi. Les serveurs des restaurants éphémères me présentent leurs cartes.

Je les esquive tout en observant amusée les demandes du même genre tout autour de moi.
Musiciens berbères, charmeurs de serpents, dresseurs de singes, tous sont présents à essayer de vous soutirer de l’argent. La moindre photo sera payante, sachez-le.

Malgré ma réticence à toutes ces demandes, j’ai envie d’immortaliser le moment et rassemble tout mon courage pour poser, une petite vipère autour du cou. Je donne un peu d’argent au dresseur qui me photographie, et mon portrait est fou et mal cadré. Mais au moins j’aurais une belle photo d’un magnifique cobra noir que j’ai eu le soin de prendre moi-même.

Après avoir flanée, je me laisse tenter par les escargots pour 5 dirhams. Un vrai délice ! Je savoure aussi un délicieux thé au ginseng, tentant de refouler mes craintes du Marrakech Express, ou la célèbre tourista européenne. Les vendeurs de jus de fruits d’en face m’arranguent avec énergie, mais j’aimerais avant tout savoir depuis combien de temps ces jus de fruits frais pressés patientent au soleil.

Le soleil commençant à décliner, je choisis de rentrer à l’hôtel. Je fais bien, considérant les remarques désobligeantes que j’entend sur mon passage.

Les cobras sur la place Jemaa El Fna / photo M. PARENT

Une dernière déception pour la route…


Au petit matin, après une nuit reposante grâce aux boules Quiez que j’ai eu la bonne idée d’apporter, je descend pour savourer le petit déjeuner européen qui est compris dans le prix de la chambre… ET HEUREUSEMENT !

Là, c’est encore une déception : le thé à la menthe (fanée) n’est pas sucré, le pain est de mie (vous trouverez du vrai khubs marocain à 1 ou 2 dirhams -soit 0,10€ À 0,20€ à l’épicerie du coin), et les viennoiseries grotesques. Pour ma part, je fais partie de ceux qui pensent que pour satisfaire le client, mieux vaut proposer ce que l’on sait bien faire plutôt qu’une pâle copie de ce qui aurait dû être bon.

Safi, baraka ! C’est donc sans regret que je quitte l’hôtel pour aller siroter un vrai thé marocain.

Un petit-déjeuner un peu trop européen à mon goût / photo M. PARENT

Une visite matinale chanceuse…


Je profite de l’heure matinale pour visiter le Jardin Majorelle. Je me trouve seule, excepté le groupe de touristes japonais qui descendent de leur bus garé à deux pas. Comme j’ai de la ressource, je prend la visite à l’envers afin de pouvoir prendre de magnifiques photos sans pollution visuelle (pas bête la fille !). Autant vous dire que vue la file d’attente lorsque je suis sortie, je suis arrivée au bon moment ! La visite est quand même formidable. J’ai un gros coup de cœur pour le lieu et je recommande à tout le monde d’y aller faire un tour.

Le Jardin Majorelle est vide… / photo M. PARENT

Quelques conseils pour conclure…


Attentions aux arnaques !

Forts de leur longue expérience, les Marrakchis connaissent bien les touristes. Ils auront toujours un service à vous proposer ou quelque chose à vous vendre. Ils auront toujours réponses à vos remarques et sauront faire naître chez vous des désirs inutiles. Alors, à vous de savoir ce que vous voulez et de contrôler vos envies !
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Prenez les chemins de traverse !

Comme souvent au Maroc, la ville est une destination prisée par les touristes et notamment les compagnies de voyages organisés. Sachez sortir des sentiers battus afin de dénicher des coins sympas, calmes et où les prix seront moins exorbitants.

Essayer aussi de quitter votre rythme européen pour éviter les groupes pour qui le programme de la journée est bien ficelé.
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Prévoyez votre budget !

Marrakech est, à mon avis, une destination pour touristes non-avertis venus passer une semaine au soleil. Une bonne façon de s’initier à la culture marocaine. Mais prévoyez un budget conséquent, cette destination n’est pas pour les petits portes-monnaie. A moins d’avoir déjà visité la ville, de connaître les bonnes adresses et de négocier fermement les prix.
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Visitez le vrai Maroc !

Pour moi, Marrakech n’est qu’une mise en vitrine de la culture marocaine. Tout ou presque y est faux, apprêté à satisfaire les besoins capricieux des étrangers.

Pour découvrir le Maroc authentique, vous passerez votre chemin et vous dirigerez vers des petites villes plus charmantes comme Essaouira, Chefchaouen, Zagora…

Il y en a tant ! Chaque région a son propre charme, renseignez-vous avant de partir.


Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne visite et vous donner un dernier conseil :

⇒ N’oubliez surtout pas de gardez l’esprit ouvert sur le monde ⇐


 


Un peu de lecture ?

TRANCHES DE VIES est aussi sur Tumblr !

Le concept est un peu différent puisqu’il s’agit d’y publier des histoires inspirées de mes rencontres.

Méfiez-vous toutefois, bien qu’elles soient réelles, elles sont inspirées de faits fictifs 😉

Bonne lecture sur mon (autre) blog !


Le projet Erg Smar, un défi face au désert.

C’est à l’occasion d’une excursion dans le désert marocain que j’ai découvert le projet Erg Smar. L’erg* est situé à environ 2h de pistes de M’Hamid El Ghislane (province de Zagora, Maroc). Face à la sécheresse et à l’avancée du désert, c’est un vrai défi que tentent de relever les membres du projet.


L’EAU C’EST LA VIE 


C’est en partant de ce principe simple que les membres du projet se sont lancés dans la réhabilitation de l’oasis.

Ce lieu était autrefois un lieu de rencontre trés fréquenté par les caravaniers et les différentes tribues nomades. Il a été « déserté » il y a une trentaine d’années suite à la sécheresse. Peu à peu, les puits alentours se sont asséchés. Ils n’ont plus suffit à irriguer les cultures et donc à conserver l’agriculture qui maintenait la vie.

→ Recréer la vie,

→ Soutenir la biodiversité,

→ Créer une ferme écologique et jardin de plantes médicinales,

Telles sont donc les ambitions des membres du projet Erg Smar.


TROP CHAAAAUD !!


A l’heure où je vous écris, c’est à dire au début de l’été du sud Maroc (comptez minimum 40°C à l’ombre) les cultures, les bêtes, les hommes souffrent de la chaleur et du manque d’eau. Sans parler de cette période de Ramadan qui ne facilite pas les conditions de travail.

Mon passage à la ferme ayant été assez rapide à cause de ces conditions difficiles, je ne peux malheureusement pas vous montrer plus de photos. Je vous me promets cependant d’y retourner dans peu de temps pour pouvoir en parler plus longuement.

En attendant, si l’envie vous prend d’en savoir plus sur cette belle initiative, vous pouvez les contacter par email  ou visiter leur site.

Pour ma part, mon souhait et d’y retourner en 2019 afin de rencontrer les membres et vous apporter des nouvelles. Incha allah comme on dit là-bas !

*désigne un ensemble de dunes


Le projet de vie SOS Douars

Le site workaway est un concept innovant dont le principe est de fournir un peu de main d’oeuvre en échange du gîte et du couvert. Il permet aux travelers de mon genre de participer à des projets solidaires tout en découvrant la richesse de régions méconnues. C’est grâce à ce site que j’ai croisé le chemin de Nadia. Ce petit bout de femme aux origines franco-marocaine a décidé de s’installer dans la ferme de son grand-père. Rencontre au beau milieu de la région Ait Bamrane au Maroc…


Situé à quelques kilomètres du village de Tioughza, le douar dans lequel vit Nadia depuis quatre années compte 14 familles (soit environ 50 personnes). Il fait partie d’un ensemble de six petits douars regroupés sous le nom de Tninne Akddim. On y compte quelques 300 familles.

Lorsque l’occasion s’est présentée, c’est sans hésiter que Nadia a emménagé dans la ferme familiale afin de la réhabiliter.

La mission qu’elle se donne :  continuer les œuvres de son grand-père dans la région.

Aperçu de la ferme.

Suite à des inondations qui feront énormément de dégâts en 2014, Nadia et ses soutiens lancent l’association SOS Douars afin d’aider les familles à reconstruire leurs maisons.

Grâce à des donateurs, ils pourront distribuer du ciment et de l’eau potable en bouteille à chacune d’entre elles.

Les premières réparations lancées, il apparait comme une évidence que le travail de l’association ne doit pas s’arrêter là compte tenu des besoins des habitants de Tninne Akddim.

→ L’objectif de SOS Douars devient simple : donner aux locaux les moyens d’améliorer leurs conditions de vie et les mobiliser en ce sens.

Nadia et une volontaire allemande.

Tout d’abord, il s’agit d’amener l’eau potable dans les douars afin d’en finir avec les aller-retours fatigants jusqu’aux puits se trouvant parfois à pas moins de 1 kilomètre.

Une grande avancée en terme sanitaire !

Cela nécessite l’installation d’équipements de forage, de pompe et d’acheminement de l’eau.

Les travaux sont en cours mais avancent lentement à cause de certaines pressions locales. Les travaux avaient repris lors de mon passage en avril 2017. Mais le chantier est de nouveau à l’abandon à l’heure actuelle. Grrr…

Nadia tient bon. Elle ne compte pas se laisser impressionner par les cowboys et permettre qu’on lui mette des bâtons dans les roues !

Les travaux avancent tant bien que mal…

Partant de l’envie de monter un projet dédié aux femmes, Nadia a aussi eu l’idée de construire un atelier solidaire où elles pourraient venir travailler en sécurité.

Pour cela, elle a pensé à tout. Il va falloir faire des travaux pour construire un atelier. Il faut aussi que les femmes suivent des formations à la ville afin d’acquérir de nouvelles compétences.

C’est comme ça que, 4 fois par semaine, les femmes du douar partent à l’école en taxi pour assister à des cours de couture.

Au début, cela n’a pas été simple d’obtenir l’autorisation du chef de famille. Ni de gagner la confiance des femmes pour se faire conduire seules par un inconnu. Mais à force de dialogues et de discussions, Nadia a commencé à faire changer les mentalités.

D’autres projets de formations sont également en cours de réflexion.

A l’école de couture.

En attendant, les travaux de l’atelier avancent petit à petit, nonchalance locale oblige.

Malgré les pressions, bientôt (incha’allah), Nadia et les femmes pourront se mettre à travailler l’argan à l’abri du soleil.

Elles pourront aussi extraire l’huile des cactus après la récolte, ou encore à fabriquer des coussins à base de sacs en jute recyclés. Tout cela en ayant un œil sur leur progéniture qui s’amusera dans l’aire de jeux à proximité.

L’atelier avance…

Pour en savoir plus ou soutenir l’association SOS Douars, Nadia et les habitants de Tninne Akddim, suivez ce lien


Vous pouvez aussi les rejoindre en faisant partie de la cinquantaine de volontaires venus du monde entier pour participer au projet.

Inscrivez-vous sur workaway !

Ils ont besoin de vous !

 


Le Jardin d’Ahmed

C’est quelque part en plein cœur de l’oasis de Tighmert, située à 15kms de Goulmime dans le sud du Maroc, que j’ai rencontré Ahmed, agriculteur local. Son jardin, petit bout de paradis, cela fait 4 ans qu’il y travaille tous les jours. Attentionné et passionné, il donne beaucoup à la nature, et la nature le lui rend bien. Visite…

En arrivant à Tighmert, demandez le Jardin d’Ahmed.

On vous amènera à coup sûr à travers un dédale de chemins étroits et bordés de palmiers jusqu’au lieu dit.


Qui est Ahmed ?


Ahmed, tout le monde le connaît. Il est le précurseur en matière de jardinage dans l’oasis. Posez-lui la question, il vous dira joyeusement qu’il a réussi à transmettre son virus de la nature.

Jardinier respecté, on vient souvent lui demander conseils. Il n’hésite pas à en donner car il souhaite avant tout encourager les initiatives des habitants qu’il a contaminés.

Propriétaire de plusieurs parcelles où il cultive déjà du blé, du mais et de la luzerne, Ahmed a décidé de dédier un espace au jardinage et à la détente.

Son projet, à terme, c’est de pouvoir faire profiter aux habitants de l’oasis et aux gens de passage son jardin d’Eden. En effet, il souhaite créer un lieu de vie ouvert aux rencontres et aux échanges agricoles, culturels, artistiques, et sociales.

Ahmed et moi au jardin.

Poussez la porte du jardin…


En entrant, on se sent tout de suite comme apaisé, imergé dans une sublime nature verdoyante. L’endroit est tout aussi agréable que surprenant, compte tenu du désert environnant.

Ahmed sait recevoir ses visiteurs, qu’il invite toujours à siroter un thé à la menthe (prélevée au jardin!) avant la visite. Quel bonheur de profiter de fraîcheur de la tente berbère !

Lors de la visite du potager, vous pouvez trouver des fruits (raisins, figues, grenades), des légumes (piments, oignons, courgettes, potirons…), des fleurs ainsi que des plantes médicinales et aromates (menthe, absinthe, romarin).

Comme sa production est variée et abondante, elle permet quasiment à Ahmed et sa famille de vivre toute l’année en autosuffisance.

Curieux, Ahmed expérimente aussi des espèces inexcistantes jusqu’à présent dans l’oasis. Sa fierté ? La rose de Damas et les tournesols.

Ce qu’on trouve au jardin… / M. PARENT

Et la protection de l’environnement dans tout ça ?


Il est hors de question pour Ahmed d’utiliser pesticides, produits chimiques et traitements en tout genre.

Ecologie, respect de l’environnement et de la biodiversité, voilà ses maîtres mots.

Il reste également vigilant quant à la question de l’eau. Il lui faut en effet réfléchir à un système d’irrigation adapté et optimal afin d’éviter tout gaspillage. Pour cela, Ahmed doit prendre en compte un détail néanmoins important : les tours d’eau.

L’oasis est irriguée par une source située à 5km. Des canaux ont été aménagés afin d’y acheminer l’eau. De façon à ce que chacun puisse en bénéficier équitablement, les tours d’eau sont déterminés en fonction de la surface de la parcelle.

Régulièrement, chaque propriétaire a un droit d’eau pendant un temps déterminé. Il lui est alors permit d’ouvrir les « barrages » des canaux entourant ses terres afin d’irriguer ses cultures.


Pour découvrir son beau projet et pourquoi pas le soutenir, vous pouvez contacter Ahmed sur sa page Facebook.


 


La participation au concours Mondoblog ou ma première « tranche de vie ».

Je ne peux résister au plaisir de vous présenter le texte grâce auquel j’ai pu intégrer la sphère Mondoblog. Ni de vous expliquer comment et pourquoi j’ai été inspiré. Bonne lecture !


“Intriguée, je me suis levée pour regarder par la fenêtre, j’aperçus alors…”

… Cette femme au sol qui, trop épuisée pour porter son bébé, se tenait à genoux penchée sur le couffin pour lui tendre son sein.

On pouvait lire l’inquiétude dans ses yeux cernés jusqu’aux pommettes, ou peut-être n’était-ce que le reflet de l’incertitude : Avait-elle fait le bon choix ? La peur de l’inconnu : Qu’allait-il se passer maintenant ?!

Son visage était creusé, et on devinait à sa bouche pincée que le sourire l’avait quitté depuis bien longtemps.

Une semaine. Sept longues journées.

C’est le temps qu’ils leur avaient fallu pour fuir la misère, la vendetta ou la guerre. Son mari, Elle, et d’autres compatriotes.

Et c’est ce long voyage à l’arrière de la camionnette blanche qui les avait tant fragilisés.

Dépouillés de leur fortune, ils avaient été entassés, malmenés, et traités comme des bêtes par les passeurs. Une chance qu’ils n’aient pas été abandonnés. Ou simplement tués.

Alors, se tenant prêts à exécuter le moindre ordre qu’on leur donnerait, ils croupissaient en silence dans la crasse et le noir.

Seuls les cris de l’enfant, à peine camouflés, trahissaient leur présence.

Si elle arrivait à le faire taire en passant les frontières, peut-être arriveraient-ils un jour à destination…


Petite explication :

Cette histoire est celle de Dorina, 38 ans, née au Kosovo. Je les ai rencontré, elle et son mari, alors que je travaillais à la Croix-Rouge de Châlons-en-Champagne. A son arrivée à l’accueil de jour, le couple était épuisé. Je n’oublierai jamais le visage de Dorina, qui n’en pouvait plus. J’ai été touché par la situation. Elle semblait si forte et si fragile à la fois… Pendant plusieurs jours, ils ont dormi à la rue avec leur petite fille. Finalement, une solution d’hébergement provisoire leur a été trouvé. Ils ont pu déposer une demande d’asile auprès des autorités compétentes. La suite de l’histoire, je ne la connaîtrai jamais car j’ai quitté mon poste peu de temps après.  Le travail social, ou comment apprendre à se faire une raison…


Bienvenue sur mon blog !

Me voici donc dans la communauté Mondoblog !

Un blog, enfin à moi ! Je vais donc pouvoir publier mes écrits et enfin partager mes expériences mais aussi et surtout celles des Autres.

Le contenu de ce blog s’annonce varié. Vous pourrez parfois y trouver des récits de vie, des projets solidaires, des initiatives humaines, des bonnes adresses fréquentées lors de mes voyages, des histoires que m’inspirent mes rencontres, mes photographies personnelles…

Bref vous l’avez compris, des tranches de vies.

Alors surtout n’oubliez pas :

→ Gardez l’esprit ouvert sur le monde ←

Bonne lecture !