Ulrich Tadajeu

Je Blogue pour apprendre, partager et reseauter

La famille Mondoblog à laquelle j'appartiens.
La famille Mondoblog à laquelle j’appartiens.

Aujourd’hui, le monde entier célèbre la journée mondiale du blog. Je me suis donc demandé : pourquoi je blog (ue) ? Dans ce billet, je fais une sorte de transition entre ce que j’entends par le blogging, ce que j’en fais au quotidien et surtout la nouvelle dynamique je veux donner à ma présence en ligne.

J’ai entrepris de bloguer pour partager avec le monde ce que j’apprends au quotidien. J’apprends à l’école, dans mes rapports avec les autres, à l’Eglise… et depuis quelques temps sur la toile. Je suis un féru de connaissances sous toutes ces formes (histoire, Sciences Sociales et depuis quelques temps, je consacre un peu de temps aux sciences exactes), mais également la culture, les savoirs faire…J’apprends tout cela pour être un homme meilleur et contribuer au progrès social. Or pour le faire, je dois partager. Ce que je fais à travers mon blog et mes réseaux sociaux. Je suis conscient, en le faisant, que ça aidera le plus grand nombre. A défaut d’une action, ça permettra de rompre avec l’ignorance, ça suscitera la connaissance, l’apprentissage et la prise de conscience collective pour des actions concertées et plus denses à l’avenir. Les réseaux sociaux sont de mon point de vue un outil dont les jeunes peuvent se servir pour apprendre, partager et réseauter. Apprendre des autres, des médias, des livres ; partager avec les autres ce qu’on appris sur/hors des réseaux sociaux  et enfin réseauter pour passer de la sensibilisation à l’action. C’est d’ailleurs dans ce sens qu’iront mes actions futures.

Je compte mettre en place deux projets dans les semaines à venir : premièrement un blog scientifique autour du concept #Tic4Science sortira des fonds baptismaux dans quelques jours. Il aura pour objectif de vulgariser les résultats de la recherche dans les domaines des sciences dites dures (sciences exactes : physiques, Biologie, Mathématiques…) et celles dites molles (sciences humaines et sociales : Histoire, Philosophie, Sociologie, Psychologie…). Il sera également question dans ce blog de proposer des astuces aux étudiants et chercheurs d’abord en sciences sociales pour mieux effectuer leurs recherches en ligne. Deuxièmement, il s’agit d’un projet Technologie de l’Information et des Communications (T.I.C) qui consistera en l’identification des problèmes des jeunes étudiants, l’organisation d’un évènement fédérateur au cours duquel on discutera davantage de cela et enfin la mise sur pieds d’un projet T.I.C pour la recherche des solutions à ces problèmes. Bref, la problématique centrale sera l’utilisation des T.I.C pour l’amélioration de la vie des jeunes et la résolution des Problèmes. Ceci à travers le réseautage et la collaboration. Lors de l’évènement, en fonction des problèmes identifiés et des propositions de résolutions, on verra quelle stratégie T.I.C utiliser pour mettre en application ces résolutions. Je reviendrai dans un prochain billet en détail sur ce projet. Il faut désormais passer à l’action via le réseautage.

En ce qui concerne mon blog, je vous rassure que le volume de publication va être réduit mais la qualité du contenu sera renforcée. La ligne reste la même : partager avec vous mes points de vue sur tout afin que dans le réalisme, l’espoir reste permis pour l’Afrique. C’est ça au final qui anime mon action de blogueur : participer au progrès de nos communautés à travers l’opportunité que m’offrent les T.I.C.

Apprendre – Partager -Réseauter


Abdoul Aziz Ciss, « L’Afrique doit avoir ses propres réseaux sociaux »

Abdoul-Aziz-Ciss. Crédit image: Ulrich Tadajeu
Abdoul-Aziz-Ciss. Crédit image: Ulrich Tadajeu

Abdoul Aziz Ciss, Docteur en Cryptographie et expert en informatique, enseignant-assistant à l’Ecole Polytechnique de Thiès au Sénégal, il y dispense les cours de cryptographie, de Sécurité informatique et de génie logiciel. Il a participé au CRAG4. Il a notamment dispensé un cours qui portait sur la cryptographie. Dans cet entretien qu’il nous a accordé, il propose des solutions aux internautes africains pour sortir des mailles de l’insécurité informatique.

Qu’est-ce que la Cryptographie ?

C’est la branche des mathématiques qui permet de sécuriser tout ce qui est communication. Ça peut être une communication entre deux personnes ou entre deux équipements informatiques (ordinateurs, ordinateur portables).

En quoi consiste cette sécurisation de la communication ?           

Elle consiste en la garantie de la confidentialité des données qui sont échangées. Seules celles qui ont droit à ces données peuvent y accéder. Ensuite, ça permet d’authentifier les parties qui communiquent. Avant chaque communication, il faudra s’assurer que l’une ou l’autre partie est effectivement celle qu’elle prétend être. Elle permet de garantir l’intégrité des données. Il s’agit de s’assurer que les données qui transitent ou qui sont stockées ne sont pas modifiées de façon intentionnelle  ou non par une tierce personne. Enfin, la Cryptographie permet de garantir la non répudiation. Lorsque je participe à une communication, je ne pourrai pas renier cette participation ultérieurement.

Un mot sur la sécurité informatique à l’échelle mondiale.

La NSA (Agence Nationale de sécurité américaine) contrôle tout ce qui est données actuellement sur la planète. Rien ne les échappe. Les Américains nous proposent tout le temps des solutions de sécurité informatique. Normalement ce sont des solutions qui sont réputées être efficaces et sûres. Mais dedans, ils introduisent des « outils » qui leurs permettront de retrouver les informations qui les intéressent. Ce qui leurs permet d’écouter toutes les communications, même le dernier S.M.S qu’on m’a envoyé est stocké quelque part aux Etats-Unis. Ce n’est pas normal.

Qu’est-ce que vous proposez aux internautes Africains?

L’Afrique est un grand continent avec plus d’un milliard d’habitants. C’est l’heure d’avoir nos propres réseaux sociaux comme en Chine, d’avoir nos propres systèmes cryptographiques, nos propres autorités de certification, nos propres « PKI ». Nous n’avons plus « besoin » des outils de certification américains. Avec les résultats de la recherche qu’on obtiendra, on pourra implémenter nos propres systèmes de sécurité informatique. On sera protégé et ça ne pourra pas nous empêcher de communiquer avec le reste du monde. Si quelqu’un veut communiquer avec l’Afrique, il n’a qu’à proposer un protocole qui respecte nos standards.

Merci pour votre disponibilité

 


Lettre aux bacheliers « Libérez-vous des préjugés! »

Crédit image: Cameroon-online. com
Crédit image: Cameroon-online. com

Au Cameroun, les résultats du Baccalauréat (examen de fin du cycle secondaire qui donne accès à l’enseignement supérieur) viennent d’être publiés par l’office du Baccalauréat. Dans cette lettre, je m’adresse à ces futurs étudiants pour leurs dire que l’Université n’est pas ce qu’ils croient. Libérez-vous des préjugés!

Bonjour chers bacheliers,

C’est avec un grand plaisir que je vous écris ces quelques mots. Je suis heureux parce que je connais la satisfaction qu’on ressent lorsqu’on réussit le BACC. On est fier d’avoir conclu l’enseignement secondaire et d’entrer dans le monde universitaire. On ne se vêtira plus de « tenues homogènes » pour se rendre à l’école. Vous pourrez désormais vous habiller librement, aller à l’école quand vous voulez. Vous accéder à cette liberté qui interpelle aussi votre responsabilité. Je vous écris en tant qu’ainé non pas en âge mais académique. Je vous écris parce que lorsque j’entrais à l’Université il y’a quelques années, j’ai entendu beaucoup de choses concernant ce monde qui ne sont pas toujours vraies. Je veux donc vous interpeller afin qu’à côté de ce que vous diront les parents, la famille, la société au sujet de l’Université, vous écoutiez également un conseil venant de l’intérieur, une source intime à l’Université.

Lorsque j’arrivais à l’Université, mon entourage comme c’est votre cas aujourd’hui me disait que c’est le siège des sectes, que les gens là-bas sont tous compliqués et qu’il ne faut intégrer aucune association. Ils peignent l’Université comme étant Sodome et Gomorrhe où on trouve toutes les mauvaises choses qui puissent exister dans une ville. Ce qui fait que plusieurs comme j’ai eu le cas de constater sont réticents aux gens, ils sont enfermés chez eux, ils n’adhèrent à aucune association culturelle pouvant leur permettre de se divertir entre amis, ils sombrent dans la solitude et l’autarcie. J’ai vu des gens dire qu’on appelle tel club « cercle » c’est sûr que c’est une secte. Du coup, ça met dans leur esprit une réticence envers toutes les activités menées par ce cercle. C’est ce qu’en tout cas les familles, la société disent de l’Université. Pourtant, ils ne sont pas à l’intérieur. Ils oublient souvent que l’Université est dans la société, elle n’est pas hors de la société. Les mauvaises choses qui se trouvent dans notre société peuvent aussi se retrouver à l’Université vu que les membres de ce monde sont avant tout membres du corps social.

Chers Bacheliers,

Ecoutez ce que vos parents vous disent, écoutez ce que votre entourage vous dit. Mais n’oubliez pas que ce n’est pas parce qu’ils l’ont dit que c’est la vérité. Ça doit vous amener à être prudents et non à être réticents. Car, l’Université est un lieu où en étant ouverts, vous aurez l’occasion de libérer effectivement votre potentiel, de poser des actions et surtout de saisir beaucoup d’opportunités. Cela n’est possible que si vous avez conscience du fait que c’est également un lieu où tout le monde n’est pas dans la secte, un lieu où on peut se faire de bons amis, un lieu où on peut faire partie d’un club, d’une association sans que ce ne soit une secte ; enfin un lieu où on peut valider toutes ses matières sans faire la magie.

Oui, chers bacheliers,

 Il est possible de faire tout son cursus à l’Université sans aller à l’été, cette fameuse session de rattrapage. Quand vous arrivez à l’Université, le plus souvent, certains qui ont connu un sale séjour de ce côté essayent de salir vos bonnes idées en vous faisant croire qu’il est impossible de valider toutes vos matières aux sessions normales. D’autres vont mêmes jusqu’à vous dire que pour le faire, il faut être dans une secte ou alors avoir des « Notes Sexuellement Transmissibles ». Eh bien, c’est faux. Ceux qui vous disent de telles choses sont venus à l’Université, ont blagué pendant que les autres buchaient. Ils n’ont rien validé et comme les paresseux le font, ils commencent à trouver une justification à leur échec. Vous pouvez valider toutes vos matières aux sessions normales et ce pendant tout votre cursus de licence voire même celui de Master. Je vous parle de quelques choses que j’ai eu à expérimenter. Sans être l’étudiant le plus brillant de ma promotion, je me suis rendu compte qu’on peut faire un cursus sans faute à l’Université, sans aller au rattrapage. Je ne citerai pas ces générations d’étudiants qui, étant appliquées, ont fait 5 ans à l’Université sans reprendre un niveau, ni aller au rattrapage. Ils ne sont pas des sorciers, ils ne sont pas dans la secte comme on vous dit souvent. Ils sont juste appliqués et conscients de leur mission dans la société.

N’allez pas croire que l’Université c’est le paradis, c’est le lieu où se trouvent les anges. Non, c’est un lieu social où se trouvent des hommes et femmes qui ont leurs défauts que ceux qui se trouvent hors de la société. C’est un espace qui a ses inconvénients, qui a ses exigences.

Au moment où vous êtes admis au Baccalauréat, ayez conscience de cela. Sachez que l’Université sera un moment déterminant dans vos vies, vous ferez l’expérience, pour certains, du manque. Manque de denrées, absence de la famille. Mais ce sera bénéfique car c’est comme cela que vous vous construirez. Soyez audacieux, osez, cherchez toujours à travers votre travail à être le meilleur. Etudiez pour vous réaliser et accomplir de grandes choses pour la communauté. Ne faites pas l’école comme les autres, n’attendez pas le signal de l’enseignant pour satisfaire votre curiosité. Ayez le gout de la connaissance. Une connaissance pour le progrès, une connaissance pour l’évolution des sociétés dans lesquelles vous vivez. Participez à la vie du campus, participez aux clubs et associations culturelles. Car, dans ces mouvements, on apprend des valeurs, on acquiert des connaissances que jamais on aurait acquis dans le cadre des cours magistraux dans les amphis. Ne cherchez pas seulement à valider mais comprenez d’abord le cours que vous recevez. Posez les questions quand cela est nécessaire, soyez libres car c’est ça l’Université. Soyez libres, exprimez cette liberté à travers vos idées. Mais n’oubliez pas l’essentiel : vos cours. En fin de compte, c’est la raison d’être de votre présence à l’Université.

Je suis conscient que certains ont peur, d’autres sont confiants. D’autres diront mêmes que c’est sûr que celui-ci est déjà « dedans ». Je ne vous empêcherai pas d’avoir votre opinion.  Frantz Fanon disait que « chaque génération découvre sa mission, la trahit ou l’accomplit ». Découvrez la vôtre et je souhaite que vous l’accomplissiez. Or pour accomplir votre mission, il faut vous libérer de ce sac de préjugés afin d’exploiter au maximum votre potentiel. En tout cas, nous ferons ce qui est de notre pouvoir pour que cela soit possible pour vous. Le premier pas que vous devez faire c’est vous libérer des préjugés.

A bientôt, dans les amphis !


Cameroun : Fingon Tralala a le mal des Lions indomptables

J’ai commencé l’aventure « Mondobs » avec les copains et copines de cette plateforme, à qui j’ai proposé un billet musique. Je parlais du morceau de Maahlox le Vibeur intitulé Choupo Moting ne sort pas. Ce dernier annonçait une grande Coupe du monde pour les Lions avec un attaquant camerounais Choupo Moting tout feu, tout flamme. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le chanteur s’est un peu trompé… (Crédit photo : capture d’écran YouTube)

Le Mondial s’achève. Après l’avoir débuté ici par un billet musical, je conclus un mois et demi plus tard – et au grand regret des Camerounais – avec un autre billet musical. Cette fois, je vous propose une parodie que l’humoriste Fingon Tralala a réalisée pour revenir sur la mauvaise prestation des Lions indomptables au Brésil.

Fingon Tralala reprendici deux airs qui sont les plus chantée et dansés en ce moment au Cameroun. Il s’agit de Pala pala de Mani Bella qui a été pendant plus d’un mois n°1 au classement de Trace Africa, et de Fallait pas de Coco Argentée. L’humoriste camerounais en a fait un mélange, avec en premier la musique de Mani Bella suivie de celle de Coco Argentée.

« Ils nous ont embrouillés« 

Au début de la chanson, on peut entendre :

Ils sont finis, ils sont pala pala, ils sont traumatisés, ils nous ont embrouillés… les Lions sont énervants, ils donnent la tension, ils te nourrissent d’espoir, Te font même rêver… Les Lions sont méchants, pas gentils.

Après Mani Bella, sur un ton plutôt triste, Fingon Tralala reprend Coco Argentée :

Aujourd’hui, tout le monde doute de vous. Aujourd’hui, vous avez déçu l’Afrique. Aujourd’hui, vous bagarrez entre vous. Aujourd’hui, vous coudez l’adversaire. Aujourd’hui, vous demandez l’argent et après, vous n’assumez même pas. Fallait pas insister ooohhhh !!! Fallait respecter drapeau ooohhhh !!! (…) Maintenant, on a votre mal, mal, mal mal, je dis bien votre mal, mal, mal mal…

La débâcle des Lions aura donc poussé Fingon Tralala à leur dédier une parodie musicale de la sorte. Une belle traduction du désespoir qu’a suscité cette foireuse expédition brésilienne des Lions.

Plutôt qu’un constat, cette expérience interpelle la société camerounaise en général et les dirigeants en particulier sur la résolution des problèmes auxquels elle fait face. Il s’agit désormais d’accepter et de prendre en considération la critique dans la construction de notre Etat.

A bientôt ! Ce fut un plaisir.

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« Pourquoi l’Argentine va gagner cette Coupe du monde »

A deux jours de la finale, la victoire de l’Argentine est désormais évidente pour moi. Parce que le football n’est pas une science exacte, le Mondial sud-américain sacrera des Sud-Américains et Lionel Messi sera « inmessionante« .

S’il y’a une leçon que je retiens jusqu’ici de la Coupe du monde, c’est que le football n’est pas une science exacte. Les matchs se suivent sans se ressembler. Les pronostics restent des pronostics.

On a pu observer au premier tour l’élimination des équipes considérées comme favorites. C’est le cas avec les sorties prématurées de l’Espagne, de l’Italie et de l’Angleterre. Après la démonstration de l’Allemagne face au Portugal (4-0), les analystes prévoyaient des tsunamis successifs contre les équipes qui se présenteraient sur le chemin de la Nationalmannschaft. Mais cela a été tout le contraire jusqu’à ce que les coéquipiers de Thomas Müller rencontrent le Brésil. Un séisme de magnitude 7.1 s’est abattu sur la Seleçao.

C’est sûr que les uns et les autres vendent déjà très moins cher la peau de l’Argentine lors de cette finale. Mais ils doivent bien se rendre compte que le football n’est pas une science exacte. Lors de cette Coupe du monde, les matchs se suivent mais ne se ressemblent. La finale sera un tout autre match, au cours duquel l’Amérique appliquera une maxime qui est devenue une réalité lors des éditions de la Coupe du monde : l’Amérique aux Américains.

L’Amérique restera aux Américains

Depuis la première édition de la Coupe du monde en 1930, aucun pays européen n’a réussi à remporter une Coupe du monde organisée en Amérique du Sud. C’est toujours la loi du domicile qui règne.

L’Uruguay s’est imposée deux fois (1930 et 1950), le Brésil une fois (1962) et l’Argentine une fois également chez elle en 1978. Ce n’est pas aujourd’hui que cette tradition sera remise en cause. Même lorsqu’une Coupe du monde a été organisée en Amérique du Nord, elle est restée sur le continent. On se souvient de la Coupe du monde 1994 aux Etats-Unis, remportée par la Seleçao. La seule fois où l’Europe a conquis un trophée mondial hors de ses terres c’était en 2010, en Afrique du Sud. On comprend, passé colonial oblige, que l’Afrique est la « chasse gardée » de l’Europe. Mais l’Amérique reste aux Américains comme le disait James Monroe. C’est cette loi qui s’appliquera malheureusement dimanche au grand dam du pape Benoît XVI et de la chancelière Angela Merkel.

The Messi’s Time, ou l’heure du Messi « inmessionante« 

Depuis plus de 5 ans, Lionel Messi est le dieu du football. Du moins, il est le fils du Dieu, mais on sait que le père et le fils ne font qu’un. C’est son temps, le temps au cours duquel il nous montre tout ce qu’il a dans les tripes. Après avoir tout gagné avec son club, il est très motivé par l’envie de conclure cette belle page de son histoire avec une coupe du monde. Et je suis convaincu qu’il donnera tout pour aller chercher ce troisième sacre mondial pour son pays. Souvent critiqué pour ses prestations moins bonnes en équipe nationale par rapport au club, Lionel Messi aura à cœur de faire définitivement taire les critiques et d’envoyer Maradona au repos une fois pour toutes.

Il a sa carte à jouer. C’est le temps où la pulga assumera l’adjectif « inmesionante » qui existe à son sujet dans les dictionnaires espagnols. Selon le dictionnaire Santinallainmessionante signifie :

Calificativo referente a Messi, a su manera perfecta de jugar al fútbol, a su capacidad ilimitada de autosuperación. Dícese del mejor futbolista de todos los tiempos.

En français, inmessionante est un qualificatif qui fait référence à Lionel Messi, la manière parfaite de jouer au football, à sa capacité illimitée de se dépasser. Se dit du meilleur joueur de tous les temps.

Après tous les titres remportés en club, la pépite argentine sera tout simplement inmessionante pour son pays. Il va une fois encore se « dépasser » pour prouver aux indécis qu’il est le meilleur du siècle et pourquoi pas le « meilleur joueur de tous les temps ». Messi sera ce dimanche le meilleur dans le meilleur stade, le temple du football qu’est Maracana.

Un désir de vengeance

Il faut bien qu’il venge ses amis et collègues en club Neymar et Dani Alves qui ont reçu une correction de la Mannschaft. L’attaquant brésilien du FC Barcelone qui n’a pas pu jouer les demi-finales contre l’Allemagne à cause de sa blessure a affirmé lors de la conférence de presse le 10 juillet  qu’il « sera le premier supporter de Lionel Messi.« 

J’imagine un peu la réponse de la vedette argentine : « Ne t’inquiète pas mon petit,  je serai à la hauteur de tes attentes et je vous vengerai face à l’Allemagne. »  Il sera aussi question pour l’Argentine de laver la correction de 2010. L’Allemagne avait donné une fessée aux coéquipiers de Lionel Messi en quart de finales du Mondial sud-africain. Score de la partie : 4-0.

Une victoire pour l’histoire

C’est un geste d’autorité et de transmission du pouvoir qui se mettra en œuvre ce dimanche. Vous me demanderez : « Est-ce que Messi est le seul joueur au stade pour jouer contre l’Argentine ?» Je répondrai que Messi est Messi, quand il veut que les choses changent, elles changent. C’est lui qui a le dernier mot. Vous rétorquerez « Mais pourquoi il n’a pas eu le dernier mot hier contre les Pays-Bas ? » Je vous dirai « Premièrement, vous êtes myopes, deuxièmement, comme Serge le disait les voies de Dieu sont impénétrables, celles de son fils le sont également étant donné que les deux ne font qu’un. »

Pour toutes ces raisons,  Messi rentrera avec cette Coupe du monde en Argentine.

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Deux essais en hommage à Gabriel Kuitché Fonkou

Les professeurs Alain Cyr Pangop et Gabriel Kuitche Fonkou pendant la cérémonie de dédicace. Ulrich Tadajeu
Les professeurs Alain Cyr Pangop et Gabriel Kuitche Fonkou pendant la cérémonie de dédicace. Ulrich Tadajeu

Les professeurs Clément Dili Palaï et Alain Cyr Pangop sont les codirecteurs de ces essais dédicacés le 28 mai 2014, à l’Alliance franco-camerounaise de Dschang.

Deux essais collectifs scientifiques. L’un rend hommage à l’enseignant acharné de littérature orale qu’a été pendant longtemps, Gabriel Kuitché Fonkou. Publié chez l’Harmattan en  2013, il est intitulé : « Littérature orale africaine. Décryptage, reconstruction, canonisation (Mélanges offerts à Gabriel Kuitché Fonkou). Le deuxième est consacré entièrement à la vie de l’écrivain . Edité par CLE en 2013, il a pour titre : « La Création littéraire de Gabriel Kuitché Fonkou. Horizons critiques et décodages culturels ». Il s’agit de deux recueils d’articles scientifiques coordonnés par les professeurs Clément Dili Palaï  et Alain Cyr Pangop. Le premier est spécialiste de littérature orale et officie comme doyen de la faculté des lettres et sciences humaines de l’université de Maroua ; le second est journaliste et enseignant de littérature africaine et de communication à la FLSH de l’université de Dschang. Ce 28 mai 2014, les deux publications ont été dédicacées à l’AFC de Dschang, en présence de Gabriel Kuitché Fonkou.

Les ouvrages sur Gabriel Kuitche Fonkou. Ulrich Tadajeu
Les ouvrages sur Gabriel Kuitche Fonkou. Ulrich Tadajeu

Le premier volume fait le point sur la littérature orale africaine, telle qu’elle est enseignée dans les universités et telle qu’elle est perçue dans les œuvres littéraires et cinématographiques de certains auteurs. Le deuxième titre décrypte, à travers des théories linguistiques, littéraires, anthropologiques et historiques, les productions de Gabriel Kuitché Fonkou. En plus des sept des huit universités d’Etat du Cameroun, les contributeurs de ces deux ouvrages viennent de la Côte-d’Ivoire, du Bénin, d’Afrique du Sud et de France. Certains ont été des étudiants du Pr Gabriel Kuitché Fonkou.

D’après le Pr Pangop, l’idée de ces mélanges est venue du fait qu’ayant bénéficié en tant que collaborateur de l’encadrement de « ce maître » au département d’études africaines de l’université de Dschang, il fallait lui rendre un hommage. Il fallait célébrer « de son vivant, celui-là qui a marqué de son empreinte, la vie scientifique camerounaise. L’abondance des contributions montre qu’il ne se préoccupait pas seulement de littérature orale, mais de littérature tout court ».

Réactions

« Vous m’avez pleuré de mon vivant », déclare le Pr Gabriel Kuitché Fonkou avec des larmes aux yeux. Il considère cela comme « le salaire moral différé de l’enseignant ». Et « si tout ce qui a été écrit et dit recèle quelques vérités, alors, je rends grâce au seigneur d’avoir fait tant de choses par ma modeste personne. Vous avez montré que vous m’observiez pendant que je dansais la danse de la vie ». Il regrette qu’aucun texte de ces deux ouvrages ne soit écrit en langue camerounaise, un de ses chevaux de bataille. Il offre ces mélanges « à la fille de Doumelong, mon épouse, qui pendant 42 ans a supporté mes frasques et mes fresques ».

Après une dizaine d’années dans l’enseignement secondaire, Gabriel Kuitché Fonkou est recruté à l’université de Yaoundé en 1982. En 1994, il est détaché à l’université de Dschang où il met en place le département d’études africaines. Il y initie plusieurs générations d’étudiants à la littérature orale, en leur enseignant cet art « pour qu’ils en vivent et non pour qu’ils passent le diplôme ». Doyen de la faculté des lettres et des sciences humaines entre 1999 et 2003, il est nommé inspecteur général au ministère des Enseignements secondaires en 2007, un poste qu’il occupera jusqu’à son départ à la retraite, en 2010. Il dispense de temps en temps des cours en tant que professeur émérite.

En tant que créateur littéraire, le fils de Bamougoum né en 1947 a publié dans plusieurs genres, relevant aussi bien de la littérature orale qu’écrite : nouvelle, roman, poésie, chant. Son répertoire affiche les œuvres : Moi Taximan (l’Harmattan, 2001), Chants du cœur (SIL, 2003), Les Vins aigres (CLE, 2008), Voix de femmes (L’Harmattan, 2010) et Au pays de(s) intégré(s) (CLE, 2010) et L’enfant de l’eau (2013). Ses œuvres ont la particularité de faire un mélange de l’oralité et de littérature écrite et le situent entre la tradition et la modernité. Les Vins aigres sont  inscrits au programme de la classe de 4e. Quant à l’œuvre  Chants du cœur, elle est écrite en langue Ngembà et traduite en Français.

Hindrich ASSONGO – Ulrich TADAJEU

(West Regional News Agency)


Argentine-Allemagne : duel de papes… et de femmes !

La finale de cette Coupe du monde mettra aux prises deux équipes Argentine Vs Allemagne. Ce sera aussi un match entre deux prélats et surtout deux femmes d’État. Au final, qui des deux trinités obtiendra le Graal du football ? / Photomontage images Creative Commons

Au Vatican, Benoît XVI Vs François

D’abord entre l’ancien pape, désormais pape émérite Benoît XVI (l’Allemand) qui a démissionné de la fonction papale en février 2013 et son successeur François (l’Argentin) qui est souverain pontife depuis mars 2013. Au lendemain des demi-finales de cette Coupe du monde, le destin veut que ces deux prélats se rencontrent.

Il s’agit d’une finale essentiellement divine dans la mesure où le « fils de Dieu », le Messi Lionel est bel et bien impliqué. Il se dit d’ailleurs que c’est un complot entre le « fils de Dieu » et son père qui est à l’origine de la rencontre de ces trois entités.  Le père aurait prescrit au « Messi » de venir chercher ce que le football a de plus beau sur cette planète pour l’apporter au ciel. Or pour que ce trophée quitte la terre, il faut la bénédiction des gardiens du temple (les papes) qui plus est une union de bénédiction. Raison pour laquelle il a décidé de les rassembler… un dimanche !

La symbolique est là.  Mais seulement, pour que ces trophées puissent arriver auprès du Père, ils doivent passer par la confirmation du pape émérite, Benoît XVI. Le Messi va valider leur pouvoir et ils vont bénir le trophée pour que celui-ci puisse le rapporter en bonne et due forme au ciel. Mais, il sera également question de choisir qui des deux prélats accompagnera le « Sauveur » avec son trophée.  Pour le savoir, l’avis des femmes comptera.

 

CFK_y_Angela_Merkel_2Photo creative Commons Jor76

Angela Merkel Vs Chritina Kirchner

C’est également un rassemblement de deux femmes puissantes de ce monde. Pour que le trophée retourne au ciel, il faut l’aval des femmes. Ne dit-on pas souvent que le « Bon Dieu est une femme ? » Qui de Angela Merkel, chancelière allemande et de Christina Kirchner (présidente de l’Argentine) accompagnera le « fils de l’homme » remettre ce précieux sésame au père céleste?

Messi – François – Kirchner, la trinité gagnante

Si l’on s’en tient aux signes, c’est la trinité fils de Dieu (Messi) – François – Christina Kirchner qui devra se tirer d’affaire. Parce que Messi est Messi, c’est lui le fils de Dieu et ses voix sont insondables. Ensuite, il est le football et son père l’a envoyé pour qu’il soit au- dessus des Terriens. François, le pape, est un fan de football, il aime voir Messi jouer au ballon. Bien sûr Christina est belle et le père de Messi aime les  choses les plus belles.

C’est donc Messi qui conduira ses compatriotes au Graal du football dans cette finale qui se jouera à la fois sur le stade, au Vatican et surtout dans les lieux politiques. Il démontrera aux yeux du monde que, si depuis, il ne s’est pas manifesté en Coupe du monde, c’est juste parce que son heure n’avait pas encore sonné.  Maintenant que tout doit s’accomplir, il assumera sa mission historique : être le « Messi » du peuple argentin.

Et comme le disait ce commentateur argentin, lors d’Argentine-Iran :

« Nous avons le pape, et nous avons le Messi »

 

Ulrich Tadajeu, Mondoblogueur à Dschang, Cameroun

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Keleng, un village dans la cité des savoirs

[Carte] La route qui mène dans mon quartier, Keleng. Une vue de Google map. Ce qui est appelé « Aéroport de Dschang » sur cette carte s’appelle aujourd’hui aviation puisque l’aéroport ne fonctionne plus. C’est la route qui se situe entre « Dschang airport » et « le lac municipal » qui est la voie principale pour rallier le quartier Keleng.

Je vis à Dschang depuis cinq ans. J’y suis arrivé après avoir obtenu mon baccalauréat. Cette ville abrite depuis 1993 une université publique. Et progressivement, le peuplement de Dschang s’est accentué avec la mise en place de cette université. Lorsque je suis arrivé à Dschang, j’ai vécu dans un quartier pendant trois bonnes années. Après, j’ai voulu découvrir autre chose, j’ai déménagé pour le quartier Keleng. Situé derrière l’université de Dschang, ce quartier est atypique. Enclavé et coupé de la ville, il accueille un bon nombre d’étudiants.

La barrière de pluie à Keleng pendant la saison sèche.
La barrière de pluie à Keleng pendant la saison sèche.
Une vue de la route de Keleng pendant la saison sèche. Crédit photo: Ulrich tadajeu
Une vue de la route de Keleng pendant la saison sèche. Crédit photo: Ulrich Tadajeu

Keleng est un quartier de Dschang situé à 10 minutes du campus universitaire, entre ledit Campus et le village Bafou venant de « Batsengla ». Pour rallier ce quartier, il y a deux possibilités. Soit venant du centre-ville, on passe par l’entrée de l’université et on traverse l’aviation. Soit, on prend le chemin de l’université et tous les raccourcis qui s’imposent, ou enfin l’entrée venant du palais de justice. Tous les chemins mèneront à Rome. Surtout que dans l’un ou l’autre cas, celui qui veut rallier le quartier devra braver soit la poussière extrême si c’est en saison sèche ou alors une boue crépitante si c’est en saison pluvieuse comme c’est le cas actuellement.

L’autre aspect de ce quartier est son paradoxe. Pour s’y rendre, c’est toujours une équation compliquée à résoudre. En saison sèche, la poussière est débordante. Pendant la saison pluvieuse, la pluie ne se laisse pas faire. On a souvent vu des « benskinneurs » refuser de s’y rendre à cause de la boue. Quand bien même ils décident de vous y transporter, c’est à un prix extraordinaire. En plus, c’est un quartier noir, mort et silencieux. Tout est sombre lorsque tombe la nuit. Mort et silencieux parce qu’après 20 heures, il y règne un silence de cimetière. Pas de lampadaire, pas de lumière. Pas de musique, pas de coins chauds et animés. Le quartier dort. On entend plus que le bruit du silence. Difficile de rallier le centre-ville à ce moment si ce n’est à pied. Car les « motos-taxis », principaux moyens de transport sont absentes.

La route qui mène à Keleng venant de l'aviation pendant la saison pluvieuse. Ulrich Tadajeu
La route qui mène à Keleng venant de l’aviation pendant la saison pluvieuse. Ulrich Tadajeu

C’est pourtant un quartier de jeunes étudiants. On y trouve tout de même les denrées de première nécessité. On y trouve également quelques bars qui ferment avant 21 heures. Un terrain de football qui est le principal cadre de socialisation dans ce quartier avec les différentes compétitions qui y sont organisées. Même si on peut trouver des familles en Keleng, la majorité de la population est estudiantine.

Une rencontre de football au stade "wembley" de Keleng. Ulrich Tadajeu
Une rencontre de football au stade « wembley » de Keleng. Ulrich Tadajeu

Les résidences universitaires sont beaucoup plus nombreuses que les habitations familiales. Et c’est peut-être à ce niveau que se trouve le charme de ce quartier. Les résidences universitaires sont moins onéreuses qu’en ville. Avec 150 000 F Cfa il est possible d’avoir une chambre très confortable et spacieuse. Ce qui n’est pas le cas en ville. Avec une pareille  somme il est impossible d’avoir le même confort. C’est un atout de Keleng.

Zone de transit des populations rurales vers le centre urbain, Keleng est un quartier stratégique, mais très enclavé. La population jeune est importante, ce quartier apparaît comme le « village » de Dschang. Du moins, c’est ce que pensent plusieurs étudiants parce qu’il est fermé, enclavé, sombre et obscur. Mais au fond de ces ténèbres, il y a des notes d’espoir à savoir le coût relativement accessible des résidences universitaires, mais surtout les belles cités et les jolies créatures qui s’y trouvent. Ça n’empêche que mon quartier reste le village de la cité des savoirs.

NB : ce texte fait partie des exercices que nous avons faits lors de notre formation mondoblog tenue au mois de mai dernier à Abidjan.


« L’Europe, ma favorite pour les demi-finales »

Le dernier carré de la Coupe du monde 2014 est connu. Ce sera un affrontement entre l’Europe d’un côté et l’Amérique de l’autre. Ces deux continents restent encore les maitres du football sur la planète. Mais notre contributeur au Cameroun a déjà fait son choix.

Des absences préjudiciables

Dans la première rencontre, le Brésil, pays organisateur qui sera privé de son capitaine Thiago Silva suspendu et de son attaquant vedette Neymar, affrontera l’Allemagne de Manuel Neuer. Même si l’Allemagne part favorite compte tenu des atouts physiques et collectifs qu’elle dispose, le Brésil pourrait, en l’absence de ces deux joueurs, montrer que le football n’est pas une science exacte.

Par ailleurs, cette Coupe du monde nous apprend qu’en matière de football, les matchs peuvent se suivre sans se ressembler.  En plus des qualités physiques et collectives de la sélection allemande, les blessures des joueurs de l’Amérique peuvent causer un préjudice à leurs équipes. Neymar est par exemple celui qui porte l’équipe du Brésil depuis le début avec ses remontées de balles mais aussi avec ses buts.

De l’autre côté, l’Argentine affrontera mercredi les Pays-Bas. Ce sera en l’absence de Angel Di Maria. Le Madrilène qui a inscrit le but victorieux contre la Suisse en 8e de finale sur une offrande de Lionel Messi est un maillon essentiel dans l’attaque argentine. Blessé durant le match, il pourrait être forfait pour le reste du Mondial. Ce sera difficile pour l’Albiceleste de composer sans lui.

De l’espoir ?

Mais, des notes d’espoir existent pour l’Amérique. En effet, malgré l’absence de Neymar, il y a des joueurs comme Hulk ou encore Oscar qui peuvent jouer leur Coupe du monde en demi-finale. Comme Higuain contre la Belgique, ils peuvent être décisifs et marquer d’une empreinte particulière cette étape de la compétition. Par ailleurs, le Brésil s’est trouvé un buteur alternatif en la personne de David Luiz. Ce dernier peut refaire un coup de génie contre l’Allemagne.

Du côté argentin, il y a la Pulga, Lionel Messi. Ce «fils de Dieu » a été salué par Johan Cruyff cette semaine. Ce dernier estimait que « Grâce à Dieu, Messi existe. » Sur le stade, l’Argentin sera un plus symbolique mais aussi technique. En effet, il pourra attirer l’attention des joueurs adverses sur lui pour ouvrir la voie à ses coéquipiers. Par ailleurs, à travers ses touches de balles, il pourra soit donner des passes de caviar à Higuain qui s’est enfin réveillé de son sommeil brésilien ou alors augmenter son compteur de buts.  Mais il aura en face de lui un collectif très compact avec des individualités significatives comme Arjen Robben.

D’ores et déjà une lutte pour le meilleur joueur du monde 2014 ?

La lutte pour le Ballon d’or de cette Coupe du monde se fera selon moi entre ces deux joueurs (Lionel Messi et Arjen Robben). C’est à ce titre que leur demi-finale sera déterminante. En plus d’un ticket pour la finale, il y a ce ticket pour le titre de meilleur joueur qui est en jeu.

Je reste un grand supporter de l’Amérique même si l’Europe part favorite. Ainsi une confrontation Europe – Europe en finale est plus probable que, Amérique – Amérique.

Ulrich Tadajeu, Mondoblogueur à Dschang, Cameroun


Quand la débâcle du Cameroun s’invite aux examens académiques

L’élimination prématurée de l’équipe du Cameroun n’en finit pas de faire parler : après les sms etles moqueries sur internet contre Alexandre Song,  les Lions indomptables sont maintenant devenus une source d’inspiration pour les sujets d’examen.

Les Lions indomptables du Cameroun sont sortis par la petite porte de la Coupe du monde du Brésil. Pour se moquer de ces joueurs, plusieurs camerounais ont utilisé soit la musique, soit les images ou encore les sms envoyés via les téléphones mobiles. Comme l’a relevé Lilia dans son billet, ces messages avaient pour objet global une « moquerie envers les joueurs de l’équipe nationale ».

Ces messages ont fait leur entrée dans les amphis de l’Université de Dschang dans le cadre des examens de fin de second semestre. En effet, un enseignant du département des Lettres Etrangères Appliquées (LEA) de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines (FLSH) a donné comme sujet d’examen à ces étudiants l’énoncé suivant :

« si toi aussi tu veux que l’avion des lions indomptables atterrisse à l’extrême-nord pour que Boko Haram s’occupe d’eux, envoie « correction »  au 8219. La colère change avec orange. »

A la suite de cet énoncé, des questions ont été posées aux étudiants comme on peut le voir plus haut afin qu’ils répondent en prenant appui sur l’énoncé.

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En guise de rappel, ce sujet est proposé dans le cadre du cours intitulé « Rhétorique et Stylistique » au niveau 1 du cycle licence. Il s’agit précisément de l’initiation à la stylistique. C’est dire combien la débâcle des lions indomptables du côté du Brésil ne cesse d’habiter les esprits au Cameroun ou point de s’inviter aux examens académiques. En tout cas, les évaluations changent avec la débâcle des lions indomptables.

Ulrich Tadajeu Kenfack, Mondoblogueur à Dschang, Cameroun

►►► Vous pouvez relire tous les billets de Ulrich en cliquant ici.


Sauvegardons les traditions et la culture africaines!

Quand le village se réveille.
Quand le village se réveille.

Je viens de découvrir en profondeur le projet de Boukary Konate qui a pour nom « Quand le village se réveille ».   C’est le nom du projet futuriste de cet aîné malien qui a pour objectif de

Collecter et  diffuser les traditions et  la culture malienne des villages, à travers des textes, des images, des vidéos et des témoignages des sages, diffusées et préservées grâce aux Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication.

Ce projet permettra, conformément aux textes de l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO), de sauvegarder le Patrimoine Culturel Immatériel (PCI) à travers les  Technologies de l’Information et de la Communication (TIC). Dans l’article 1. Alinéa 1 de la convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, le  PCI est  présenté comme l’ensemble des

pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire – ainsi que les instruments, objets, artefacts et espaces culturels qui leur sont associés – que les communautés, les groupes et, le cas échéant, les individus reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel.les les traditions africaines à travers l’outil numérique. Une bel usage des  pour conserver immatériel africain.

Il se manifeste, selon l’alinéa 2 du même article, dans plusieurs domaines notamment les traditions et expressions orales, y compris la langue ; les arts du spectacle ; les pratiques sociales, rituels et événements festifs ;  les connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers et enfin les savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel.

C’est cette culture malienne en voie de disparition  du monde moderne que Boukary Konaté veut conserver et diffuser via un blog et une application smartphone accessible à toutes les générations.

C’est un projet très important dans la mesure où, au lieu d’écouter la musique, de regarder les vidéos à l’aide de leurs smartphones, les jeunes pourront entrer en contact avec les sages africains à travers l’application et le blog qui seront mis en place. Ainsi, chaque point focal dans les différents villages choisis devra enregistrer les témoignages, récolter les images et les sons pour animer les plateformes (réseaux sociaux, applications et blog) du projet.

Cette action a une très grande signification pour l’Afrique. En effet, le continent noir est un continent de l’oralité. Ce qui veut dire que le savoir se transmet dans la plupart des cas de générations en générations et de bouches à oreilles. Le vieillard qui reste au village occupe ainsi une place très importante dans la mesure où il détient ce savoir et le transmet aux générations futures. Pourtant, les vieillards meurent chaque jour. Or, comme nous l’a appris un des aînés africains du XXème siècle, Amadou Hampâté Bâ, un vieillard qui meurt c’est une bibliothèque qui brûle.

Pour éviter que ces bibliothèques brûlent avec tout leur savoir, Boukary Konaté a lancé ce projet. Au delà de la préservation, il y’a un usage qui sera fait dans le futur par les historiens. En effet, ces fouilleurs du passé sont souvent confrontés à l’indisponibilité des sources orales suite au décès des détenteurs des traditions orales lorsqu’il s’agit du passé africain.

Alors, en les préservant de cette façon, notre compatriote Malien pose un acte de haute facture qui mérite d’être encouragée et étendue aux autres parties du continents africains. Car pour écrire l’Histoire de l’Afrique à partir du continent, il faut écouter la version africaine de l’histoire. Cette version est contenue dans ces traditions.

A travers ce texte, je vous invite à soutenir ce projet qui permettra de sauvegarder les traditions et la culture africaines.

NB: Ne lisez pas seulement l’article. Vous pouvez également contribuer financièrement à la réussite du projet en cliquant sur ce lien.


Giuliana Quartullo « J’ai essayé de faire l’histoire de l’art africain »

Giuliana Quartullo. Crédit photo: Ulrich Tadajeu
Giuliana Quartullo. Crédit photo: Ulrich Tadajeu

Giuliana Quartullo vient de défendre la première thèse de doctorat/phd en Histoire de l’Université de Dschang. Dans cet entretien qu’elle nous a accordé, elle revient sur ses motivations, le contenu de son travail et les solutions qu’elle propose pour que l’art de l’Afrique en général et de Dschang en particulier soit reconstitué.

Tamaa Afrika: Qu’est-ce qui vous a motivé à venir faire la thèse à l’Université de Dschang ?

Giuliana Quartullo: C’est le fait que j’étais déjà au Cameroun avant de commencer ma thèse. J’ai connu la réalité de cette université. J’ai constaté qu’elle a des professeurs compétents en la matière et j’ai voulu me plonger dans la réalité du Cameroun pour faire cette thèse.

TA: Avez-vous apprécié l’encadrement de vos encadreurs ?

GQ: Oui. Du point de l’esthétique, ils m’ont conduit sur un chemin très important, très clair dans l’étude du concept du sacré, de la profanation. Du point de vue historique, on m’a suivie. Mais j’étais plus intéressée par l’aspect de l’art et l’esthétique.

TA: Quel est le contenu de votre travail ?

GQ: J’ai essayé de faire l’histoire de l’art africain. Il n’y a pas encore des livres qui s’attaquent à l’histoire de l’art africain. J’ai commencé à Dschang pour circonscrire l’espace de recherche.

TA: Qu’est qui reste de cet art de Dschang ?

GQ: Ici, Il y’a très peu d’objets anciens ici. J’en ai retrouvé trois sur place. Les autres ont été tous pillés et amenés ailleurs (Europe et dans le monde). Dans le musée public de Dschang, il y’a encore quelques objets anciens qu’il faut valoriser et récupérer.

TA: Quelles sont les solutions que vous proposez pour que cet art soit reconstitué ?

GQ: Les  jeunes qui doivent entreprendre des recherches pour être conscients de ce que vous avez perdu et de ce que vous devez récupérer des points de vue culturel et pratique. Il y’a par exemple un débat en Europe aujourd’hui sur le problème de la restitution des objets aux propriétaires légitimes. C’est une question n’a pas encore été résolue.

Entretien réalisé avec la grande collaboration de Hindrich Assongo 

 


CAMEROUN : Un rap pour le geste d’Alexandre Song

MUSIQUE | En quelques jours, le coup de coude d’Alexandre Song à Mario Mandzukic lors du match Cameroun-Croatie est devenu une action virale, parodiée des dizaines de fois par des montages sur internet. A présent, le joueur à même sa chanson !

La fête de la musique c’était hier ! A cette occasion, le rappeur camerounais Maahlox vient de signer ce qui pourrait être le tube viral du mondial.

Quelques semaines après le titre #ChoupoMotingNeSortPas , le chanteur camerounais Maahlox Le Vibeur revient sur la scène avec un autre morceau qui a pour objet les lions indomptables. Intitulé « on va te Alexandre Song dans ton dos», ce titre a été fait après l’action de Alexandre Song sur Mandzukic lors du match contre la Croatie mercredi dernier. En effet, à la 40ème minute, le milieu camerounais a essayé de couder son adversaire par derrière.

Les images ont fait le tour de la planète. Certains internautes ont d’ailleurs parodié cette action en mettant un Alexandre Song Catcheur ou encore possédant une machette prêt à attaquer Mandzukic. D’où les premières phrases  de cette chanson « cours petit, cours petit,  sinon on va te Alexandre Song dans ton dos »

Dans cette musique, « on va te Alexandre Song » signifie tout simplement on va te couder », « on va te faire une bastonnade ». C’est la raison pour laquelle il utilise à diverses reprises et dans des contextes spécifiques.  Au sujet du détournement des deniers publics, le musicien dit « tu veux sonner les dos du pays et fuir, Popol va te Alexandre dans ton dos ». Popol c’est un sobriquet donné au président du Cameroun Paul Biya.

Le geste de Alexandre Song qui a circulé sur Twitter

Au sujet du geste de Assou Ekotto pendant le match contre la Croatie sur son coéquipier Moukandjo, Maahlox lance « si tu manques le respect à Assou Ekotto, il va te mettre un Alexandre Song dans ta face ». On se souvient que le latéral gauche camerounais avait donné un coup de tête à Moukandjo parce que ce dernier lui avait manqué du respect.

Il va jusqu’à s’interesser à l’actualité camerounaise marquée par le phénomène Boko Haram « Boko Haram c’est qui? Le B.I.R va les mettre un Alexandre Song dans les fesses ». Globalement, pour se retrouver dans la tanière des lions, selon Maahlox, il faut être un « Alexandre Song dans ta tête » c’est-à-dire  qu’il faut « être violent ».

Le musicien camerounais critique ainsi la violence qu’exprime le geste d’Alexandre Song dans le dos de Mandzukic. Il ne manque pas de  s’attaquer aux problèmes politiques notamment la corruption et le terrorisme qui sévit aux frontières du Cameroun. Il fustige également la mauvaise ambiance dans la tanière des Lions manifestée par le geste de Assou Ekotto qui a « Alexandre Song dans la face de Moukandjo ».

Un musicien très réactif. Rappelons que le milieu de terrain camerounais Alexandre Song a présenté ses excuses à la planète football, à ses coéquipiers et surtout aux fans hier vendredi 20 Juin avant la conférence de presse donnée par Volke Finke en compagnie de Jean II Makoun au au stade Kleber Andrade de Vitoria.

En attendant, celui qui ne supporte pas les lions indomptables lundi contre le Brésil, je vais le « Alexandre Song dans son dos !!!»

Ulrich Tadajeu, Mondoblogueur à Dschang (Cameroun)


Université de Dschang : le département d’Histoire tient sa première Thèse de doctorat/PHD

Le-jury-présidé-par-le-Pr-Daniel-Abwa. (Crédit photo: Ulrich Tadajeu)
Le-jury-présidé-par-le-Pr-Daniel-Abwa. (Crédit photo: Ulrich Tadajeu)

La toute première soutenance de Thèse de Doctorat en Histoire/PHD estampillée Université de Dschang a eu lieu le 19 Juin 2014 dans la salle des spectacles et conférences de cette institution. Giuliana Quartullo, formée en Histoire de l’art en Italie et en service jusqu’en 2009 au ministère italien des affaires étrangères, a ouvert ce bal avec une thèse portant sur l’histoire de l’art et intitulée «Art et artisanat à Dschang: du sacré à la profanation : 1907 – 2012 ». Devant un jury interdisciplinaire constitué des maitres en histoire (Pr. Daniel Abwa, Pr. Albert Pascal Temgoua, Pr. Albert François Dikoumè, Dr. Zacharie Saha) pour examiner la dimension historique de ce travail et des professeurs d’art et de philosophie (Pr. Raymond Fofie, Pr. Charles Robert Dimi) pour évaluer la dimension esthétique de la thèse, elle a présenté les résultats de son travail.

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Giuliana Quartullo explique le contenu de sa thèse aux membres du jury. (Crédit photo: Ulrich Tadajeu)
Les-membres-du-jury. (Crédit photo: Ulrich Tadajeu)
Les-membres-du-jury. (Crédit photo: Ulrich Tadajeu)

C’est pour rompre avec les préjugés occidentaux sur l’art africain que Giuliana Quartullo a entrepris de mener cette recherche. Elle mène son étude sur deux grandes périodes de l’histoire africaine  à savoir la période coloniale puis la période postcoloniale. Les résultats ont été obtenus après avoir déployé une méthodologie bien élaborée. Elle a réalisé des entretiens, visité des villages et des musées au Cameroun. Elle a également visité des musées en Europe où se trouvent des œuvres d’art africaines. Enfin, elle a administré des questionnaires.

A la fin de cette enquête de terrain, les résultats obtenus indiquent que l’art dans la Menoua a évolué du sacré à la profanation. Il n’est plus le domaine réservé de l’artiste initié.  Selon Giuliana Quartullo, l’Eglise, l’Ecole et le capitalisme colonial ont joué un rôle très important dans la profanation de cet art. En contexte colonial, il fallait s’attaquer aux populations autochtones. Or avant de s’attaquer au corps, on détruit d’abord l’âme. L’un des éléments essentiels de cette âme c’est la culture à travers une de ses composantes qu’est l’art. Cela s’observe à travers l’histoire par le fait que, autrefois réservé aux chefferies, l’art est progressivement envahi par des normes et pratiques exogènes. A partir de 1945, des expositions publiques sont organisées, les structures publiques sont créées pour conserver les œuvres d’art. Elle cite notamment le cas du musée public de Dschang crée en 1964 et le musée des civilisations qui a vu le jour en 2011. Cette profanation se manifeste aussi par le pillage des œuvres d’art durant les périodes de luttes nationalistes pendant les décennies 1950 -1960. Enfin, il y’a avec le contexte socio-économique la marchandisation de cet art qui perd, selon elle, sa dimension sacrée. Il s’agit d’un contexte marqué par la concurrence relative à la mondialisation.

Giuliana Quartullo reçoit les félicitations des membres du Jury. (Crédit image: Ulrich Tadajeu)
Giuliana Quartullo reçoit les félicitations des membres du Jury. (Crédit image: Ulrich Tadajeu)

Malgré cet état des choses, elle relève qu’il est possible de reconstituer une histoire de l’art de Dschang comme elle essaye de le faire dans sa thèse. Parce que l’art de Dschang est très diversifié de par les apports multiples des savoir-faire des artistes et artisans étrangers. Ce qui a favorisé le rayonnement de l’art de Dschang au Cameroun et hors du pays et, paradoxalement, le vol des objets d’art et la fuite des talents artistiques. Elle a cité à ce sujet les cas des objets d’art de Dschang exposés dans les musées européens et américains. C’est le cas de « l’Akou-Mafo » du groupement Foto. Il est exposé à Zurich depuis 1970. Les poignées de fouet de danse et le masque-buffle de Foreké ont été mis en vente à Paris en 1995.

Après la présentation, le jury a examiné le travail en relevant les qualités humaines, scientifiques et sociales de la candidate. Les examinateurs ont surtout mis l’accent sur les insuffisances méthodologiques de cette thèse. Malgré ces limites, ce travail « novateur et original » est une interpellation à la recherche d’une solution adéquate à la rénovation de l’art camerounais dans un contexte marqué par le capitalisme animiste (tout est transformé en marchandises). Toutes ces qualités lui ont valu la mention très honorable.


L’Université de Dschang s’engage à barrer la voie à Boko Haram

Le professeur Anaclet Fomethe, recteur de l'Université de Dschang. (Crédit Photo: Ulrich Tadajeu)
Le professeur Anaclet Fomethe, recteur de l’Université de Dschang. (Crédit Photo: Ulrich Tadajeu)

Le président du Cameroun, Paul Biya, avait lors du sommet sur la sécurité de Paris en France déclaré la guerre à la secte islamique Boko Haram qui fait des ravages dans la partie septentrionale du Cameroun. Selon certaines informations, les membres de cette secte se dissimulent dans les villes du Cameroun pour commettre des actes de vandalisme. Dans ce contexte, le recteur de l’Université de Dschang, Anaclet Fomethe a convié les responsables et leaders d’étudiants à une réunion d’information sur la question. Elle s’est tenue le 18 Juin dans la salle des spectacles et conférences de l’Université de Dschang.

Les leaders d'étudiants de l'Université de Dschang. (Crédit Photo: Ulrich Tadajeu)
Les leaders d’étudiants de l’Université de Dschang. (Crédit Photo: Ulrich Tadajeu)

Le Professeur Anaclet Fomethe a rappelé le caractère laic de l’Etat Camerounais et le contexte d’une telle réunion. Il a invité les étudiants de son Université à être conscients de cette situation pour que toutes les composantes de l’institution prennent des mesures pour barrer la voie au terrorisme. Il a demandé aux étudiants d’être épris de paix, d’être solidaires au chef de l’Etat pour lutter contre la « secte islamique Boko Haram ». Pour le faire, des dispositions spéciales ont été prises de commun accord.

 Les leaders d’étudiants doivent sensibiliser leurs camarades dans les amphis, les minis cités sur les valeurs républicaines et le danger Boko Haram. Ils doivent par ailleurs signaler aux autorités universitaires et aux forces de l’ordre s’ils observent chez leurs voisins ou camarades des comportements et des situations étranges ou anormales. Il serait mieux de ne pas banaliser ces attitudes. Ces attitudes préventives permettront, selon le Recteur, de porter la paix dans tous les cœurs et les domiciles pour barrer la voie à Boko Haram. Les délégués d’étudiants ont ainsi été mis en mission contre ce phénomène qui est de plus en plus présent en terre camerounaise.


Cameroun : Les 11 choses à retenir de l’élimination des Lions indomptables

COUP DE GUEULE | Le Cameroun est la première équipe africaine a être éliminée de la compétition. Quelles sont les raisons de cet échec ? Notre contributeur à Dschang, Ulrich Tadajeu, nous explique en dix points pourquoi les Lions indomptables sont out et quels sont les éléments – malgré tout – de satisfaction. / Photo Twitter FIfa Mundial Espagne

Le Cameroun a finalement pris une tasse hier. Lors de la 2ème journée de cette coupe du monde, l’équipe de football du Cameroun a reçu une claque de la Croatie. C’est vrai qui si on s’en tient au classement FIFA, la Croatie partait favori mais aucun Camerounais ne s’attendait à un score aussi humiliant, avec les phases de jeu incompréhensibles qu’on a observées. J’ai retenu 11 choses de ce match comme les 11 entrants. Mais il transparaît de ces 11 sortants que les lions sont dans le « ndèm ».

1. Volker Finke qui donnait de l’espoir au début de son aventure avec les Lions a montré son incapacité depuis le début de cette Coupe du monde.

 

Lors du premier match contre le Mexique, il n’a pas pu trouver un choix sur son banc de touche pour contrer le milieu mexicain. Allant dans cette lancée hier, on n’a pas compris son choix de laisser Henri Bedimo au banc de touche. Ce dernier a fait une saison extraordinaire avec Lyon. Par ailleurs, avec deux joueurs comme Jean II Makoun et Salli Edgar au banc de touche, on comprend mal le chemin qu’emprunteront les balles pour arriver aux attaquants. Cet entraîneur a préféré evoluer avec trois milieux offensifs alors que le football du XXIème siècle a besoin d’un organisateur. Le Cameroun n’en manque d’ailleurs pas. Il y’a enfin l’incapacité de Finke à réagir. Il a terminé le match la dernière fois sans épuiser tous ses remplacements alors que le Cameroun était mené et qu’il y avait des solutions possibles sur le banc.

2. Alexandre Song nous a montré qu’il était aussi catcheur.

 

En effet, le geste qu’il a posé à la 40ème minute sur le joueur Croate Moncef Mandzukic est digne des rings de boxe. Comment comprendre qu’un footballeur professionnel puisse décider volontairement de brutaliser l’adversaire avec un coup de coude ? Ce geste lui a valu un carton rouge bien mérité. De mon point de vue, le Cameroun déjà menacé et mené à 11 contre 11, cette expulsion a ouvert la voie aux Croates. Ce qui a entraîné la douche de la seconde période. Avait-il vraiment besoin d’un tel geste ?

Voici les actes de Alexandre Song d’un côté, Assou-Ekotto et Moukandjo de l’autre sur la twittosphère

3. Moukandjo et Assou Ekotto également sur le ring.

Dans cette lancée, l’image désolante qu’a été la bagarre de deux joueurs camerounais sur le stade avant la fin du match. Benjamin Moukandjo et Assou Ekotto ont failli se transformer en boxeur n’eut été l’intervention de Achille Webo. Et on nous dit que ce vestiaire se porte bien ? je n’en suis pas sûr. Si c’est le cas, comment peuvent-ils descendre tellement bas au point d’en venir aux mains entre eux ? Déplorable!

 

4. Samuel Eto’o n’a pas joué.

 

Les Lions ont reçu une fessée. Alors, le problème sur le stade n’est pas Samuel Eto’o. Vu que sans lui, les lions perdent et de quelle façon ? 4 – 0 face à la Croatie. Mes chers amis qui racontent partout que sans Samuel Eto’o, les Lions joueraient mieux ou gagneraient, erreur de pronostic. Le problème est mal diagnostiqué. Mais dans cet océan de désespoir, il y a des signes de réjouissances et des lots de consolation.

5. Benjamin Moukandjo sort du lot.

 

Malgré la piètre prestation de l’équipe, il s’est démarqué à travers des phases de jeu, des remontées et percussions susceptibles d’inquiéter le camp adverse. Stéphane Mbia, bien que repositionné au poste de latéral droit a confirmé sa forme du moment. Enfin, Salli Edgar, entré 13 minutes avant la fin du match, a montré son aptitude à faire des dribbles, à inquiéter la défense adversaire, à faire de bonnes passes et surtout à exécuter de bons coups francs. Pourquoi un joueur qui reste sur une fin de saison impressionnante comme lui n’a pas débuté le match ? Choupo Moting a par contre été absent de ce match. Il a pratiquement fait toute une période sans que les commentateurs ne prononcent son nom. Le sélectionneur a dû le remplacer par Salli Edgar.

6. « Programmés pour échouer ».

 

Les Lions indomptables sont sur cette pente depuis la Coupe d’Afrique des nations (CAN) en Angola en 2010.  A son retour de la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud, le journaliste Jean Bruno Tagne avait publié l’ouvrage intitulé « Programmés pour échouer »  avec comme sous-titre « enquête sur la débâcle des lions en Afrique du Sud » dans lequel il mène une enquête sérieuse sur l’échec de la sélection camerounaise au Mondial 2010. Car il faut rappeler que le Cameroun était sorti de la compétition au premier tour avec zéro point, classé 31ème sur 32 équipes.

Personne n’a lu le livre. On a plutôt eu l’impression que ce qui a été dit entrait dans les oreilles de sourds. Le Cameroun n’a pas pu se qualifier aux deux éditions de la CAN qui ont suivi. Personne n’a parlé. Les dirigeants disent : les choses iront bien. Mais je pense que cette déculottée suivie des deux gestes relevés plus haut sont, si besoin est, les preuves de ce que le vestiaire des lions est une pourriture. Ce ne sont pas les journalistes ou les commentateurs qui le disent. C’est ce que le monde entier a vu. Des coéquipiers qui se donnent des coups de poings entre eux en mondovision.

7. Un lot de consolation : il y a pire que nous cette année.

 

Le Cameroun n’est pas la première équipe à être éliminée. Mieux, l’Espagne, double championne d’Europe, championne du monde en titre, regorgeant des joueurs qui évoluent tous au Réal Madrid ou au FC Barcelone, a été éliminée de la compétition au premier tour. Ils ont perdu leur deuxième match contre le Chili 0 but contre 2 après avoir reçu une correction 1 but contre 5 lors de la première journée face aux Pays Bas. Mais, le Cameroun peut dépasser l’Espagne par le bas en étant dernier.

8. Les Lions veulent faire mieux qu’en 2010.

 

Il y a 4 ans,  le Cameroun était 31ème sur 32 nations.  Pendant le mondial Sud Africain, les lions indomptables avaient encaissé 5 buts et marqué 2. Mais cette année, j’ai l’impression qu’être dernier de leur groupe n’est pas suffisant. Il faut être dernier de la compétition pour être devant l’Espagne qui,  était jusqu’ici la dernière équipe en termes de différence de buts. En deux matchs, les coéquipiers de Iker Casillas ont encaissé 7 buts contre 1 marqué.

Soit une différence de – 6. Le Cameroun n’a pas inscrit de buts. Les coéquipiers de Samuel Eto’o ont encaissé 5 buts. Une différence de – 5. Le dernier match nous aidera à savoir si nous rentrerons du Brésil mieux qu’en 2010 c’est-à-dire premier par le bas ou alors nous resterons avant dernier. Mais que devront-nous attendre face à une telle humiliation?

9. Un Mondial gâché avant même son début.

 

On devrait attendre des sanctions, des démissions comme ailleurs. Lorsque les résultats ne sont pas bons, lorsqu’on assiste à ce genre de prestations, les responsabilités doivent être clairement établies. Soit, les responsables démissionnent, soit ils sont limogés par ceux qui les ont engagés. Ensuite, il faudra redistribuer les cartes et assainir l’environnement autour des lions. Ne plus embêter les lions avec les affaires de primes à la veille des compétitions, trouver un entraîneur qui fera jouer uniquement ceux qui le méritent.  Mais est-ce possible ?

10. Une équipe à l’image du pays ?

 

C’est possible mais compliqué. Compliqué parce que, comme l’ont déjà dit certains, le football est à l’image de la société. Ce n’est qu’un cache-sexe quelque fois pour camoufler les tares de notre gouvernance. Il sera difficile que le football camerounais change si le Cameroun ne change pas.  Certains ont d’ailleurs déclaré:

« The team look like the country leadership. »

En d’autres mots, cette équipe est à l’image de la gestion du Cameroun. Lorsque la gouvernance du mérite sera le quotidien, lorsque les hommes qu’il faut seront à la place qu’il faut au Cameroun, le football se portera bien. Comment comprendre que les Lions indomptables les plus illustres et célèbres ne fassent pas partie de la gestion de ce football. Je veux parler de Roger Milla, Patrick M’Boma et Joseph Antoine Bell. S’ils sont ostrac

11. Ces lions sont dans le « ndém ».

 

Il faut vite agir avant que la situation ne devienne impossible à résoudre. Il faut donner un nouveau souffle à ce football mais sera-t-il possible lorsque la gouvernance dans la société n’est pas différente ?

NB: être dans le « Ndém » au Cameroun signifie avoir échoué, être dans une situation trouble.

Ulrich Tadajeu, Mondoblogueur à Dschang (Cameroun)


Le gardien du Mexique canonisé sur Twitter

Le match de la seconde journée du mondial dans la poule « A » entre le Mexique et le Brésil a révélé aux yeux du monde un gardien talentueux, le Mexicain Guillermo Ochoa.  Et Twitter en a fait une icône l’espace d’une soirée. / Le gardien du Mexique est l’homme de l’année pour les internautes, Photo Twitter Itele Mundial.

Libre de tout contrat avec son Club Ajaccio, ce gardien s’était déjà fait remarquer en Août 2013 lors de la 2ème journée de Ligue 1 contre le Paris Saint Germain. Après son excellente prestation, footmercato lui avait attribué la note de 9,5/10.

 

Ce gardien s’est encore transformé en mur hier au point où la twittosphère ne l’a pas seulement célébré. Elle l’a canonisé.

Puisque Ochoa a démontré qu’il  sauve, un autre suggère au pape François de le canoniser.

 

 

Le journal « El Hoy » a trouvé un vêtement de Saint pour le gardien Mexicain. C’est désormais « Saint Memo Ochoa »

 

 

D’autres images très expressives ont servi à illustrer le portier Mexicain. Certains ont utilisé un mur que Ochoa construit pendant l’échauffement.

 

 

Après l’avoir construit, Ochoa le présente aux adversaires pendant le match.

 

 

Ochoa c’est aussi plusieurs gardiens en un comme nous fait remarquer ce tweet shivesque.

 

Ou encore Néo dans le célèbre film Matrix. En effet, le personnage principal de ce film utilise sa main pour bloquer les balles qui sont tirées sur lui.

 

 

En fait, le vrai secret du gardien mexicain se trouve dans ses gants… un peu spéciaux.

 

 

Guillermo Ochoa ne pouvait pas se séparer des fans et spectateurs sans parler de la nouveauté dans l’arbitrage, la Goal Line Technology.

 

 

Il était aussi important que le « mur » fasse un selfie sympa pour les fans après la rencontre.

 

Ce joueur, je le rappelle, est libre  depuis la fin de son contrat avec le club corse Ac Ajaccio. Il attend la fin du mondial pour prendre une décision. C’est clair qu’avec la prestation extraordinaire d’hier, je parie que plusieurs clubs frapperont… à son mur !

 

Ulrich Tadajeu, Mondoblogueur à Dschang, Cameroun


Samuel Eto’o incertain pour la suite du mondial

Samuel Eto'o Fils lors du match contre le Mexique. (Crédit photo: fifa.com)
Samuel Eto’o Fils lors du match contre le Mexique. (Crédit photo: fifa.com)

Le capitaine de l’équipe de football du Cameroun a rendu public un communiqué sur sa page facebook dans lequel il indique ceci:

Après le match contre le Mexique vendredi dernier, Samuel Eto’o n’a pas assisté aux différentes séances de décrassage des lions indomptables qui ont suivi du côté de Vitoria. Selon Camfoot, il est resté à son hôtel les 14 et 15 juin. Le sélectionneur des Lions indomptables Volke Finke a confirmé cette information et a avancé les raisons de cette absence lors de son point de presse dimanche au Stade Kleber Andrade de Vitoria :

Il (Samuel Eto’o) a un problème au genou droit qu’il avait déjà en fin de saison avec son club de Chelsea. Il ne s’est pas entraîné hier (samedi) ni aujourd’hui (dimanche)

Il faut rappeler que depuis la fin de saison avec Chelsea, Samuel Eto’o souffre de son genou. Pendant les rassemblements lors des préparations, le staff annonçait régulièrement ces pépins au niveau du genou. Ces problèmes l’ont empêché de jouer les deux premières rencontres de préparation contre la Macédoine et le Paraguay. Invité du 07h15 sur le poste national de la Cameroon radio Television (CRTV) ce matin, le capitaine des lions indomptables a déclaré:

Je traîne une blessure depuis bientôt 3 mois et demi. Je n’ai pas eu le temps de récupérer. Même la préparation avant la coupe du monde, vous avez vous que je n’ai pas beaucoup participé jusqu’au match face à l’Allemagne. Avec un travail fait par mon physiothérapeute personnel, nous avons essayé de revenir. Malheureusement, il a eu un problème. Sa femme a eu un accident et il est reparti en Belgique. Lors du dernier match à la 9ème minute, j’ai ressenti la même douleur. J’ai essayé de finir la rencontre. Mais après consultation du staff médical, on a jugé bon qu’il me fallait un repos.

Il s’agit donc d’un mal qui a resurgi lors du match contre le Mexique. Samuel Eto’o sera probablement absent lors du match déterminant contre la Croatie ce mercredi à 23h, heure du Cameroun. Car il faut rappeler que la défaite contre le Mexique à la première journée oblige les lions indomptables à vaincre la Croatie s’ils veulent traverser le premier tour. Sans leur capitaine, les lions ont-ils les ressources pour venir à bout de la Croatie et du Brésil le 23 Juin prochain?