Ulvaeus BALOGOUN

Période de jeûne au Sénégal : Bonjour les musulmans du Ramadan !

roubaix fin de ramadan 2013

Le Sénégal fait partie de ces pays dit musulmans où l’on ne se prive pas de montrer à la face du monde qu’on est un bon croyant. En cette soirée du vendredi 17 juin, après m’être délecté du match Espagne-Turquie (Euro 2016), je décide de sortir m’aérer l’esprit, marcher un peu et boire un coup en prélude à mon 18 juin, jour par excellence où un nouveau cheveu blanc pousse sur ma tête.

Mais que ne fut pas ma surprise de constater que la rue qui jouxte ma von, à Fass Delorme, était noire de monde. Devant moi, un panneau stop pour montrer aux engins à quatre roues et à deux roues comme le marcheur que je suis, que la rue ne passait pas. Et pour cause, c’était la prière à la mosquée du coin. Me voilà tout stupéfait. Un chemin que je parcours presque chaque soir, et qui était toujours désert, est ce soir pleins de fidèles musulmans, chacun sur sa natte pour prier, (Ne me demandez surtout pas comment cela s’appelle). Tous l’air pieux drapé dans leurs boubous, pour les hommes et des hijab pour les femmes, écoutant religieusement l’imam.

Ou vais je passer moi? C’est pourtant le raccourci pour rejoindre mon vendeur de bière favori. Alors, je m’effraie un chemin entre la cohue de prieurs pour passer mon chemin. Avec d’autres passants, on se retrouve en file indienne comme au restaurant universitaire, essayant de passer sans bousculer les saints de la soirée. Drôle de pays! Pourtant la mosquée a toujours été là, et jamais à l’heure des prières quotidiennes, je n’avais vu de monde. Mais il aura fallu cette période de Ramadan pour que je sache que les sénégalais pouvaient tous aller à la mosquée.

Qui est fou? Il paraît que durant le Ramadan, quand tu respectes les prières, tu amasses des trésors au paradis, pour quand tu vas mourir. Je dis ça, je dis rien han….!


Au pays des hommes intègres : Blaise Compaoré se fait désintégrer

IMG-20141030-WA0037Le 1er intègre du pays des hommes intègres est actuellement en pleine désintégration. La rue a eu raison du dictateur Blaise Compaoré. Par un soulèvement populaire, des centaines de milliers de personnes ont arpenté, jeudi 30 octobre, les rues de Ouagadougou pour dénoncer le «coup d’Etat constitutionnel» de Blaise Compaoré. Comme pour dire avec ROLLIN, dans Pougens, qu’« Il ne suffit pas qu’un homme en place soit intègre lui-même et désintéressé : tout ce qui l’environne et l’approche doit l’être ».

«Le 30 octobre, c’est le printemps noir au Burkina Faso, à l’image du printemps arabe», avait dit, mercredi, Emile Pargui Paré, ex-candidat à la présidentielle. En effet, des centaines de jeunes, munis de barres de fer et de pierres ont décidé de prendre les choses en main, refusant de subir le diktat d’un homme qui se voulait intègre mais qui s’est transformé en 27 ans de pouvoir en un arriviste du pouvoir.

Stop, ça suffit, a dit le peuple après tout ce temps de frustration et de souffrance. Et voilà Blaise Compaoré out, dans le maquis en route vers la ville de Po située dans la région Centre-Sud près de la frontière avec le Ghana.

Ulvaeus BALOGOUN


Pornotopedia: Levée de rideau sur la sexualité des personnes handicapées

pornotopediaDu 15 au 19 octobre, à l’occasion du Festival de cinéma Underground (LUFF) de Lausanne, l’association barcelonaise Post-Op prévoit expliquer, en actes, ce qu’un paraplégique peut donner et recevoir en matière de sexe.

Pornotopedia est un concept créé par les membres de l’association Post-Op pour désigner l’ensemble des dispositifs permettant de faire l’amour avec une personne handicapée physique. Composée de transsexuels, de lesbiennes, de pédés et d’infirmes hétéros,  l’association Post-Op milite pour que les espaces soient ouverts aux fauteuils roulants et réalise des vidéos explicites montrant des amputés, des poliomyélites ou des paraplégiques faire l’amour en couple ou à plusieurs.

6a00e54f964f22883401b8d07ad7bf970c-800wiUn de ces films  »Nexos » sera projeté au cours du Festival, les 16 et 19 octobre, en parallèle à une exposition d’objets sexuels  destinés à transformer notre regard sur les personnes handicapées. Autrement dit, cette participation au festival devra permettre aux personnes handicapées elles-mêmes de trouver les moyens de séduire, de jouir et de faire jouir. Ces activistes proposent de renverser la conception commune de la normalité avec le documentaire et l’exposition «Pornotopedia».

Du 15 au 19 oct. :«Pornotopedia» Exposition des objets sexuels conçus par Post-Op à la librairie Galerie d’art Humus: 18 bis rue des terreaux – 1003 Lausanne – Suisse.

Jeudi 16 oct (de 17h à 19h) et dimanche 19 oct. (de 16h à 18h): Projection du film documentaire «Nexos» à la librairie Galerie d’art Humus: 18 bis rue des terreaux – 1003 Lausanne – Suisse

Ulvaeus BALOGOUN


Trophées francophones du cinéma 2014 : ‘’Des Etoiles’’ ouvre le bal des projections à l’Institut français de Dakar

troféeL’Institut français de Dakar abrite, depuis ce 7 octobre, et ce jusqu’au 15 Octobre 2014, en exclusivité mondiale, les projections des films finalistes pour les  nominations des Trophées Francophones du Cinéma 2014. Ceci en avant première du 15ème sommet de la francophonie. 22 films de long métrage et 5 films de court métrage ont été retenus pour la compétition.

Pour Henry Welsh, président de l’Association des Trophées Francophones du Cinéma (atfciné), ces trophées célèbrent la qualité et la diversité du film francophones mais encore plus le cinéma francophone d’Afrique qui est aujourd’hui un enjeu de taille. C’est pourquoi, selon Welsh, dans la droite ligne de l’initiative démarrée en 2013, les trophées francophones du cinéma 2014, participent de la pérennisation de ses acquis.

 

‘’Des Etoiles’’, la 1ère projection de la série des nominations en long métrage de fiction

téléchargement‘’Des Etoiles’’ est une fiction franco-sénégalais de 1 h 28mn. Réalisé par Dyana Gaye, ce film traite de l’immigration loin des stéréotypes barbares et agressifs des médias. Trois jeunes Sénégalais, trois trajectoires, trois pays. De Dakar au Sénégal, en passant par Turin en Italie pour aboutir à New-York aux Etats-Unis. Voilà l’itinéraire emprunté par Dyana Gaye qui explore à travers son œuvre la question de l’immigration pour un mieux-être social, le statut de l’étranger (le cas d’Abdoulaye) et la découverte de ses racines même si c’est par le biais des funérailles de son père (le cas de Thierno).

 Le temps d’un hiver, dans trois villes Dakar, Turin et New-York, le destin de plusieurs personnages s’entremêlent. Sophie quitte le Sénégal pour Turin pensant y retrouver son mari, Abdoulaye. Seulement, celui-ci est parti à New York, dans l’espoir d’y trouver un emploi et une vie meilleurs. Dans un mouvement inverse, Thierno débarque de la megapole américaine pour visiter Dakar à l’occasion de l’enterrement de son père. Chacun d’eux vont faire connaissance avec un univers qui leur était alors inconnu, allant d’heureuses découvertes en déceptions. De ces rencontres vont naître des amitiés, des idylles et des changements de cap inattendus…

‘’Des Etoiles’’ est nominé dans 6 catégories dont entre autres la nomination pour le trophée francophone de l’interprétation féminine, du second rôle masculin et du long métrage de fiction.

Des Trophées francophones du Cinéma 2014

IMG856Les Trophées Francophones du Cinéma visent entre autre à décerner chaque année dix prix dédiés au cinéma des pays de la Francophonie, en permettant de mettre en valeur dix œuvres et artistes remarquables issus de la production cinématographique de ces pays. Ce qui constitue chaque année un panorama représentatif de la diversité de la production cinématographique des pays de la Francophonie.

16 pays sont représentés dans ces nominations. Et c’est le 22 Septembre dernier sur TV5 Monde que les 22 films de long métrage et 5 films de court métrage représentant les nominations des Trophées Francophones du Cinéma 2014 ont été dévoilés au public. Ceci à l’issue d’un premier tour de vote effectué par les membres de l’Académie francophone du cinéma.

Le second tour de vote sera effectué par un collège de votants « Cinéphiles francophones du monde ». Les 10 lauréats distingués à l’issue du second tour de  vote seront dévoilés lors de l’émission spéciale de remise des Trophées Francophones du Cinéma qui sera diffusée le 3 Novembre prochain sur l’ensemble du réseau de TV5 Monde.

Ulvaeus BALOGOUN


Tabaski 2014 : Dakar sous un air de mouton

IMG852Rues sales, polluées par l’urine et les crottes de moutons. Air irrespirable. Grouillement des mouches qui virevoltent autour de sacs de foin entassés. Des enfants qui s’amusent dans les excréments de moutons sans se soucier des microbes qui circulent. Voilà qui résume à merveille la magie de la fête de la Tabaski dans les rues de Dakar au Sénégal.

Une petite ballade dans les quartiers de Médina en passant par Gueule-tapé, Fass ou Colobane, dans la ville de Dakar, en cette fin du mois de septembre, suffit pour remarquer la présence accrue de moutons, attachés pour la plupart devant les maisons. Des moutons qui vivent en étroite cohabitation avec les habitants en plein milieu du trottoir. Une  occupation anarchique qui vient en rajouter à l’insalubrité permanente des quartiers de la capitale du pays de la Téranga.

S’il est vrai que le Sénégal est, selon sa constitution, un pays laïc, la religion musulmane est celle la plus pratiquée. Et comme il est de coutume dans la religion musulmane, cette période de Septembre-Octobre est celle du pèlerinage à la Mecque suivie de la Tabaski. La Tabaski, la fête du mouton à laquelle la ville de Dakar ne veut pas être du reste.

Ainsi, les dakarois ne ménagent aucun effort pour s’acheter des moutons dans le cadre de la Tabaski. Mais si cette pratique répond à une coutume religieuse, il est indécent de constater les conditions dans lesquelles ces moutons sont entretenus, exposés au bord de la voie, sans aucun respect des normes de salubrité et surtout du respect du voisinage. Il est donc aisé et tout à fait normal de voir des moutons occupés le trottoir avec leur nourriture parfois de branchages ou de foin.

La chose paraît si normale que personne ne s’en plaint à moins d’être un étranger et de trouver cela totalement à l’antipode des bases de propreté. « C’est comme cela nous faisons ici » vous répondra-t-on si vous vous plaignez de cette occupation anarchique du trottoir. Et comme si cela ne suffisait pas, la Tabaski est le prétexte pour les vendeurs de moutons pour transformer tout Dakar en points de vente. La ville se transforme en une vaste bergerie. Ceci dans la plus totale insalubrité. Et il suffit d’une petite pluie pour que l’odeur qui se dégage devienne irrespirable, à la limite de l’intoxication.

Et pourtant, les dakarois semblent ne pas se rendre compte que cette exposition dans des conditions peu orthodoxes des moutons, en plein milieu du trottoir, posent des problèmes d’ordres sanitaires. A se demander à quoi sert la police municipale de la ville de Dakar qui croupit pour le moment sous un air de moutons.

Ulvaeus BALOGOUN


Indice 2014 Mo-Ibrahim/Bonne gouvernance: Le Bénin perd 5 places (A quoi sert le Conseil Présidentiel de l’Investissement?)

moEn un an de gestion, la bonne gouvernance au Bénin a pris du plomb dans les ailes. En témoigne à bon escient le nouveau classement de l’Indice Mo-Ibrahim de la Bonne gouvernance. De la 13ème place en 2013, le Bénin chute à la 18ème place en 2014. De quoi susciter des interrogations quand on sait que le Président du Bénin, Boni Yayi, ainsi que son entourage n’ont de cesse de vanter les prouesses socio-économiques du Bénin qui seraient sur la voie de l’émergence. Quid de ce bond ?

La fondation Mo Ibrahim a publié, lundi 29 septembre, son indice annuel sur la gouvernance en Afrique. Bilan : l’Afrique progresse mais le Bénin de Boni Yayi régresse. C’est le constat qui ressort du classement fait par cette institution. Selon cet indice mesuré sur la base de 14 indicateurs regroupés en quatre (4) catégories que sont la Sécurité et la Souveraineté du Droit, la Participation et les Droits de l’Homme, le Développement Economique Durable et le Développement Humain, le Bénin qui occupait la 13ème place en 2013 avec 58,7 points passe à la 18ème place en 2014 avec 56,7 points.

Au niveau de la Sécurité et de l’Etat de droit, le Bénin avait 61,7 points en 2013 mais se retrouve cette année avec 55,6 points soit une chute de -6,1 points. Une baisse qui vient mettre un accent particulier sur les violations tous azimuts de la constitution et les actes de répression barbare dans lesquels le gouvernement Béninois est passé maître avec les interdictions de marche pacifique des syndicalistes, signe pourtant d’une vitalité de l’Etat de droit.

021102013103740000000JA2754p011Au niveau de la Participation et les Droits de l’Homme, le Bénin détient 65,6 point contre 68 points en 2013. Là aussi une baisse de -2,5 points qui se traduit entre autres par la non organisations d’élections transparentes et libres et la faible participation des femmes au processus décisionnel malgré la promesse d’une prétendue parité faite par Boni Yayi. Une augmentation des actes de corruption, de détournement de fonds publics et la transparence. Ceci malgré la mise en place de l’Autorité nationale de lutte contre la corruption et les lois votées en ce sens. Aussi on note que le niveau de la terreur politique est élevé avec une criminalité violente et des crises sociales.

Au niveau du Développement Economique Durable qui comprend la gestion publique, le secteur agricole et l’environnement des entreprises, de 49,5 points, le Bénin est passé à 47points. Ceci se traduit entre autres par un climat des affaires peu orthodoxe faite de concurrence déloyale avec la promotion des entrepreneurs étrangers, etc..

Enfin, au niveau du développement humain à savoir la protection sociale, l’éducation, la santé, on assiste enfin à une progression. De 58,4points, le Bénin passe à 58,2points. Une hausse qui se traduit par la dispense et la qualité de l’enseignement sur fond de construction des salles de classes, de gratuité de l’enseignement ainsi que la réduction du taux de mortalité maternelle et infantile avec à la solde la Régime Assurance Maladie Universelle (Ramu), la gratuité de la césarienne ; en gros l’accès au service sanitaire.

A quoi sert finalement le Conseil Présidentiel de l’Investissement ?

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De mémoire de journaliste, l’on se rappelle qu’il y a un an, alors que l’indice Mo Ibrahim classait le Bénin à la 13ème place sur les 52 pays d’Afrique, le Secrétaire permanent du Conseil Présidentiel de l’Investissement, à travers une sortie médiatique s’est réjouie de la place confortable qu’avait occupée le Bénin. Selon eux, le Bénin excellait en bonne Gouvernance et dans la lutte contre la corruption. Mais aujourd’hui, face à la baisse qui vient d’être révélée, l’on se demande ce qu’a bien pu faire le Conseil Présidentiel de l’Investissement pour permettre au Bénin de garder son ancienne place. Assurément rien, si ce n’est se jeter des lauriers et se complaire dans une autosatisfaction béate et insipide.

La réalité est là. La CPI dirigée par le fils Nasser du Président Boni Yayi ne sert à rien sinon pomper et gaspiller les ressources de l‘Etat. 36 millions FCFA, tel est le budget de fonctionnement du Secrétariat Permanent du CPI selon la loi de finance 2013. Comment comprendre qu’une institution qui doit mener, accompagner, entre autres, la mise en œuvre des réformes visant une meilleure qualité de l’environnement des affaires soit incapable d’assumer sa mission et qu’elle continue d’exister. A quoi sert ce Conseil s’il n’est pas capable d’impulser un véritable dynamisme aux réformes et inverser  durablement la tendance baissière ? La question mérite réflexion surtout quand on apprend que les déplacements du Chef de l’Etat, depuis 2006, ont coûté 21 Milliards de FCFA au trésor public. (Propos de Laurent Mêtongnon, Secrétaire Général de la Fesyntra-Finance).

Ulvaeus BALOGOUN


Petits métiers de survie : Les coiffeurs de l’UCAD

Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD). Il sonne environ 12h 30mn, ce mardi 14 janvier 2014. Un groupuscule de jeunes hommes, debout dans les encablures du Pavillon J, dans l’enceinte des résidences universitaires, abordent des étudiants qui passent.

Ils se rapprochent de vous, vous demandent en wolof (langue nationale du Sénégal) si vous voulez vous coiffer. En cas de refus ou d’acceptation, quelques pas en avant suffit pour que se dévoile devant vous des salons de coiffure de fortune en plein air. Eux, ce sont les étudiants-coiffeurs de l’Ucad.

Ils sont environ une trentaine à ériger des fauteuils de circonstance dans un angle du Pavillon J, recevant les étudiants désireux de se raser ou de se coiffer. Et d’ailleurs, on remarque aisément au sol des amas de cheveux, des débris de lames rasoir et des morceaux d’éponges éparpillés.

En effet, à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, ils sont de plus en plus nombreux les étudiants ou diplômés sans emploi qui, à l’instar de Assane s’adonnent, parallèlement à leurs études ou en attente d’emploi, à des activités génératrices de revenus. L’une de ces activités est la coiffure.

La tondeuse, un gagne-pain

Assane est un jeune d’environ 23 ans, étudiant en troisième année d’Anglais. Coiffer ses camarades est devenu son job, alors qu’il était encore en deuxième année. Il confie que l’exercice de ce job lui permettait de subvenir convenablement à ses besoins et de ne pas paraitre comme un étudiant indigent, qui attend sa bourse ou qui fait l’aumône auprès de ses camarades étudiants.

Car dit-il « J’ai quitté la Casamance pour poursuivre mes études à l’Ucad. Or ma mère qui m’aidait à subvenir à mes besoins est tombée malade et je me suis retrouvé pendant un mois à faire l’aumône à Dakar, en attendant ma bourse. Cette situation m’a révolté à tel point que  j’ai décidé de faire quelque chose. Et c’est là que j’ai commencé à coiffer en m’inspirant des coupes que je voyais sur certaines affiches. »

Mais si coiffer des étudiants est pour Assane un job de circonstance en attente de finir ses études universitaires, pour d’autres par contre, la coiffure sur le campus est carrément devenue un métier. Oumar a la maîtrise en Droit. Mais il peine à quitter l’environnement universitaire, tellement il a pris goût à ce métier qu’il exerce depuis sa 1ère année en Faculté de Droit.

A la question de savoir pourquoi, il est coiffeur dans l’enceinte des résidences universitaires alors qu’il est titulaire de la maîtrise en droit, Oumar révèle : « Pourquoi perdre encore mon temps à chercher du boulot ? Quand j’ai eu ma maîtrise, j’ai passé tout le temps à écumer les cabinets d’avocats avec mes dossiers en main, à la recherche d’un emploi. Mais pendant 6 mois, je n’ai reçu aucune offre. Or il me faut bien vivre. Donc je suis revenu faire ce que je sais faire le mieux et qui me rapporte malgré tout de quoi vivre».

Comme Assane et Oumar, de nombreux autres étudiants s’adonnent à cette activité sur le côté du Pavillon J. Et pour nombre d’entre eux, ce qu’ils gagnent en fin de journée les aide à améliorer leurs conditions de vie assez précaires et à vivre décemment.

Un service à moindre coût

Contrairement aux salons de coiffure qui existent dans la ville de Dakar et dont le prix de base est d’au moins 500 francs CFA (moins d’un euros), les salons de coiffure des résidences universitaires offrent leur service à 300 francs CFA (environ 0,5 Euros). Un prix étudiant, qui satisfait la plupart des usagers de ces salons.

Selon Oumar, il était important que le prix de la coiffe soit revu à la basse « car ici c’est une université. Or ayant été, pour la plupart d’entre-nous, des étudiants, nous savons que l’étudiant n’a pas beaucoup de moyens. D’où la nécessité d’ajuster selon la cible que nous avions. »

« Mais même avec 300 francs CFA, nous sommes largement satisfaits » poursuit Oumar en révélant qu’il vit bien de ce métier. « Je ne me plains pas trop car  je reçois entre 10 et 15 clients par jour. Ce qui me fait souvent entre 3000 francs CFA la journée (environ 4,6 euros). Soit environ 100.000 francs CFA le mois (environ 154 euros) »  confie-t-il avec un sourire au coin des lèvres.

Assane quant à lui, révèle qu’en plus de l’argent, ils prennent chez les étudiants les tickets restau. L’unité étant à 150 francs CFA (environ 0,2 euros), ils prennent deux tickets, si l’étudiant qui veut se coiffer n’a pas de l’argent sur lui. Pour lui, « les tickets restau constituent la monnaie universitaire ».

 

Somme toute, s’il s’est développé de nombreuses activités à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), celle de la coiffure ne respecte pas toutes les conditions d’hygiène nécessaires. L’usage d’une même tondeuse et d’une même serviette de coiffure à tous ses clients ne constituent pas une norme d’hygiène.

Et l’usage de la lame de rasoir à même la tête du coiffé et sans une certaine protection pour le coiffeur sont autant de risques auxquelles sont confrontés ces derniers.

Ulvaeus BALOGOUN