Nelson Deshommes

Faut-il apprendre à coder aux futurs journalistes haïtiens ?

La question m’a été posée plus d’une fois, et ma réponse est toujours assez claire. A l’ère du développement des technologies numériques, pour devenir des journalistes multi-tâches, il faut absolument apprendre les langages de la programmation informatique.

Presqu’à longueur de journée, j’entends parler de code informatique dans la plupart des médias. Beaucoup de médias étrangers estiment qu’il n’est pas question de fonctionner sans avoir des personnes qui savent coder au sein de leurs équipes. Malheureusement pour nous en Haïti, il n’y a pas eu de grand débat autour de l’avenir du journalisme.

Souvent considéré comme le pilier de la démocratie en Haïti, en dépit de l’évolution des technologies numériques et de leur impact assez significatif dans le secteur médiatique, jusqu’au moment de la rédaction de ce billet, il n’y a jamais eu à ma connaissance un grand débat sur l’avenir du journalisme en Haïti.

Pourtant, aujourd’hui l’expansion de l’intelligence artificielle représente une menace réelle pour l’avenir du journalisme à travers le monde. Il faut donc réfléchir à la nécessité d’introduire le code informatique dans le cursus des écoles de journalisme en Haïti. Selon moi, s’il n’est pas trop tard, il est temps de réinventer le journalisme dont a besoin dans la société haïtienne. Un journalisme moderne, capable d’innover, qui n’est pas à la traîne des nouvelles technologies numériques.

Le code, une compétence indispensable au journaliste

Le développement informatique prend de plus en plus de place dans les médias, mais aussi dans la vie d’un blogueur ou d’un journaliste. Ne pas avoir les compétences dans ce domaine, est un risque énorme pour les futurs journalistes. Ce débat fait rage depuis des années dans d’autres pays. Aujourd’hui, je crois qu’il est important d’ouvrir ce débat en Haïti : est-il nécessaire d’enseigner le code informatique dans les écoles de journalisme ?

Comme je l’ai dit plus haut, personnellement, je crois qu’il est normal (pour répondre aux nouveaux enjeux du monde numérique), que les écoles de journalisme en Haïti s’efforcent d’offrir des cours de programmation (code) à leurs étudiants, elles doivent le faire !

Et en plus de cela, les futurs journalistes pourront apprendre gratuitement le code grâce aux tutoriels et grâce à des moocs qui sont disponibles sur la toile mais ici et  aussi.

Même si l’objectif pour un futur journaliste n’est pas forcément de devenir des génies de l’informatique. Mais sans devenir un spécialiste du genre, il est important pour un journaliste de savoir coder. Moi, j’ai eu la chance de rencontrer le très jeune data-journaliste, Pierre Romera, qui lors d’une formation à Abidjan, a déposé en moi les semences de l’amour des données et de la programmation.

Et depuis lors, je suis de près l’évolution de ce nouveau métier du web. En effet, pour les journalistes qui sont de plus en plus connectés aux technologies numériques, c’est une nécessité aujourd’hui que les futurs journalistes apprennent les bases de la programmation.

D’ailleurs, il n’y a rien de plus facile aujourd’hui que de pouvoir apprendre à coder en ligne. Et si comme moi, le démon qu’on appelle » temps » ne vous empêche pas de progresser, dans moins de six moins vous aurez la possibilité de connaitre les bases de la programmation.

En définitive, comme il est grand temps pour les journalistes haïtiens de savoir mieux utiliser les nouveaux outils du numérique, s’il n’est pas encore trop tard, il est temps pour eux aussi d’apprendre à coder.


Départ de mon soleil


                                                Source: CC/flickr.com//cerevisiae

Au départ, je pensais que c’était une farce. Et je me demandais qu’est-ce que tu aurais bien voulu me dire à nouveau dans une énième lettre.

Tu m’as déjà beaucoup parlé, dans une de tes lettres, de ta ferme intention de partir vers de nouvelles terres, à la conquête des expériences nouvelles. Quoique je sois un fervent partisan de liberté, j’avais du mal à accepter ta décision.

Aujourd’hui, ta dernière lettre vient à peine de me parvenir. Tu es censée prête pour prononcer la sentence. Mais tu crains, dis-tu que ton départ me laisse dans une situation encore plus cruelle.

Oh là là ! Non. Ne le crois pas. Je ne veux te demander aucune grâce. Si tel est ton bon désir de me rendre malheureux, fais bien ton choix. Je sais ce que ton départ coûtera à mon cœur. Mais la vie était bien organisée ainsi.

Qu’est-ce qu’un homme sans son autre moitié ? Qu’est-ce qu’en effet un amour sans avenir ? S’il arrive que ton corps beau et ton regard ne soient plus pour moi une source de bonheur et de joie, alors je n’ai pas le droit de me plaindre. Et je n’ai nullement envie aussi de mouiller mon pauvre corps de mes larmes.

Comme la trop grande attention empoisonne la princesse, je savais que trop d’attachement brise les cœurs des hommes les plus fidèles. La vie est ainsi faite. Il y a le bonheur et le malheur. Je ne peux prétendre vouloir l’un sans l’autre.

Tu me reproches d’être toujours accroché à mon boulot. D’être trop souriant avec mes collaboratrices. Non, ce n’est pas vrai. Est-il possible que tu ne crois plus en moi ? Hélas, je croyais pendant longtemps que notre relation serait sans fin.

Mais j’ai fini par comprendre, un peu trop tard peut-être, que les femmes ne sont pas toutes logées à la même enseigne. Elles ne veulent pas toutes les mêmes choses. Ce n’est pas en réalité toutes les femmes qui souhaitent qu’on leur accorde beaucoup d’attention, de louange, d’amour et de tendresse.

Maintenant, le soleil s’est déjà couché. Il va peut-être se lever ailleurs. Je n’ai point à pleurer son départ. J’ai eu tout mon temps pour le contempler. Je voulais qu’il reste pour qu’il puisse réchauffer mon cœur éternellement. Mais ce n’est pas le cas.

Et voici maintenant que la nuit arrive avec ses caprices. Je ne me lamenterai pas sur la beauté du soleil. Il est déjà parti. Je vais marcher les yeux fixés sur les étoiles, sans entendre aucun bruit, seul, j’irai par la montagne à la recherche de cette charmante lune qui pourra bercer mon cœur.


Haïti : malaise social face à l’augmentation des impôts dans la loi de finances 2017

Entre l’augmentation de la pression fiscale et la réduction des dépenses publiques. Le gouvernement haïtien a fait choix d’augmenter taxes et impôts afin d’accroître les recettes fiscales, sans prendre en compte les répercussions à court et à moyen terme d’une telle politique.

Avec la première manifestation violente du mardi 12 septembre 2017 contre l’administration du président Jovenel Moise. On entame en grande pompe, sans l’ombre d’aucun doute la rédaction du nouveau chapitre de l’histoire de l’instabilité politique en Haïti.

Je ne pense pas que l’on ait atteint déjà la vitesse de croisière. Ce que je n’espère pas vraiment. Mais on est dans un contexte politique extrêmement dynamique où face à la revendication d’une frange de la population et des protestations des leaders politiques avides du pouvoir, le gouvernement doit prendre très au sérieux la revendication des uns et des autres. Avec la possibilité aussi d’adopter des mesures nécessaires pour freiner les causes qui nourrissent l’instabilité politique en Haïti.

Car par rapport à la nouvelle loi de finances votée au Parlement, la plupart des observateurs insistent sur le fait que ce sont les jeunes et les couches les plus pauvres surtout qui vont subir cette hausse des impôts. Et, malheureusement, les explications du gouvernement sur le pourquoi de cette hausse des taxes et des impôts ne sont guère convaincantes.

En effet, supposons vraiment que le gouvernement entend réduire la forte dépendance de l’État haïtien par rapport à l’Aide Internationale. Je pense qu’il en résultera que les citoyens seront contraints de consacrer une part plus importante de leurs revenus au paiement de l’impôt.

Ce qui, en temps normal, ne devrait poser aucun problème, si en effet la corruption et le détournement des biens publics n’étaient pas le sport favori de certains de nos dirigeants.

Alors, il convient d’admettre que cette population, qui croupit encore dans la misère, a grand intérêt de faire entendre sa voix afin que la répartition du budget national soit équitable et qu’enfin la justice sociale devient une réalité dans le pays.

En revanche, il convient de ne pas oublier aussi que la mobilisation violente, avec casse et la violence policière n’est pas nécessairement le meilleur moyen d’exprimer notre opposition face à l’augmentation des taxes et des impôts par le pouvoir en place, et si possible faire reculer le gouvernement.

En définitive, il serait préférable que le gouvernement puisse réduire les dépenses publiques, notamment les dépenses superflues, ce qui constitue un autre moyen de diminuer les déficits publics. Cette option permettra de ne pas augmenter les impôts de façon arbitraire, mais traduirait aussi la volonté du gouvernement d’adopter une politique budgétaire plus équilibrée et qui tient compte du pouvoir d’achat de la grande majorité de la population vivant dans la crasse.


Université d’État d’Haïti : quelle stratégie numérique pour notre enseignement supérieur ?

CC/pixabay.com

À l’échelle mondiale, la révolution digitale représente une opportunité sans précédent pour répondre aux nombreux défis liés à l’Enseignement supérieur et la recherche scientifique. Pourtant, l’Université d’État d’Haïti n’arrive toujours pas à présenter au grand public sa stratégie numérique pour faire évoluer l’enseignement supérieur.

Le développement du numérique est devenu depuis quelque temps un sujet d’intérêt public à Haïti. Si la rapidité de son évolution à travers le monde bouleverse une partie de nos pratiques, l’enseignement supérieur est l’un des domaines où la transformation numérique aura encore à faire ses preuves.

Dans un premier temps pour s’adapter à ce contexte de numérisation. Et ensuite pour répondre aux nombreux défis auxquels notre société est confrontée. Alors, au-delà d’une formation adaptée à la révolution numérique et de la pédagogie numérique dans notre enseignement supérieur, c’est l’ensemble des domaines de formation qui sont concernés par le numérique. Car dans la société connectée la formation tournée autour du numérique sera encore d’une importance capitale.

Enseignement supérieur et numérique : où en sommes-nous ?

Puisque désormais le numérique constitue un levier de changement du modèle de l’enseignement supérieur. Toutefois, l’université d’État d’Haïti fait face à l’heure actuelle l’objet d’une crise pluridimensionnelle. Ce qui l’empêche bien sûr de prendre le chemin vers une réelle modernisation.

Et d’un autre côté la situation actuelle de l’enseignement supérieur à Haïti n’est guère bénéfique pour une explosion de l’usage du numérique dans notre enseignement. Même s’il faut reconnaître que l’apprentissage numérique est déjà une réalité à Haïti. D’ailleurs, l’UEH dispose déjà une plateforme pédagogique des cours en ligne à disposition des étudiants.

Mais face à une demande de formation en forte évolution, l’UEH doit être en mesure de développer une stratégie numérique pour offrir une formation à forte valence numérique aux étudiants afin qu’Haïti puisse rattraper le train de cette révolution digitale et qu’elle puisse devenir un acteur incontournable dans la création des nouveaux outils technologiques dans la caraïbe.

Et si le numérique était un levier de changement pour notre enseignement supérieur ?

Considérant notre besoin en matière de formation supérieure de qualité, et vu le retard du pays en ce qui concerne le développement numérique qui est attribué à une carence des ressources humaines compétentes.

L’université d’État d’Haïti doit se mettre au diapason afin de relever le défi adressé à notre système d’enseignement supérieur, celui qui est donc de former plus de diplômés au métier du numérique, d’une part, puis il faut adapter l’ensemble de nos formations aux réalités d’un peuple vivant à l’âge du numérique.

En effet, les différentes alternatives qu’offre le numérique pourraient entre autres aider à l’augmentation de la capacité d’accueil de l’université d’État d’Haïti. Dans un contexte où la grande majorité des jeunes d’aujourd’hui sont des « Digital natives », il convient de profiter de l’atout majeur qu’offre le numérique pour relever les défis de l’enseignement supérieur et de bénéficier les dividendes de cette révolution technologique.

Par ailleurs, si l’on parle souvent de crise universitaire à Haïti, il faut croire que cette crise s’annonce encore plus grave si dès maintenant nous ne prenons pas les meilleures décisions qui s’imposent. Puisque, à l’heure de la révolution digitale, les universités haïtiennes doivent faire évoluer la qualité de leur enseignement afin de mieux répondre à leur mission de transmission des savoirs innovants et d’insertion professionnelle dans un monde qui tend de plus en plus vers le numérique.


Investir dans la diversité culturelle haïtienne, une nécessité pour l’exportation de notre culture

Je ne connais pas d’autres pays plus riches culturellement qu’Haïti dans la Caraïbe. L’art demeure dans l’âme de chaque Haïtien, la culture est notre porte-bonheur, elle est notre plus grand patrimoine, notre espoir et notre source de réconfort.

De notre peinture en passant par notre sculpture, notre musique, et jusqu’à la danse et la gastronomie haïtienne, notre diversité culturelle était considérée autrefois comme une mine aux trésors. Et n’en parlons même pas de notre littérature ! Elle fait encore les délices des lecteurs de par le monde.

La culture joue un rôle prépondérant dans la vie des Haïtiens. Elle confère encore plus de sens et de valeur à notre identité. Cependant, de nos jours, je constate avec amertume que notre culture est en chute libre. Faute d’une politique culturelle nationale, le secteur culturel haïtien reste à la traîne dans la caraïbe.

Aux yeux de plus d’un, y compris de beaucoup d’Haïtiens, il y a environ trente ans, notre culture était une richesse pour le monde entier, un symbole d’une très grande valeur. Dans un article publié le samedi 19 août 2017, le poète, écrivain et essayiste Rodney Saint- Éloi affirme :

Haïti a surgi au monde, grâce à la révolution anti-esclavagiste de 1804, mais aussi grâce à son art, sa culture, sa musique, sa peinture, et sa littérature, qui rayonnent à travers le monde.

Aujourd’hui, les catastrophes naturelles, les troubles sociaux et l’instabilité politique s’harmonisent pour nous faire perdre cette grande richesse que représente notre culture. Et quand je vois la disparition de la production des œuvres cinématographiques dans le pays, je conclus que la filière culturelle ne sera jamais un levier de développement économique pour notre société.

Pourtant, de nombreuses études révèlent clairement que tout projet culturel bien défini peut dégager des bénéfices assez significatifs pour promouvoir le développement durable dans un pays. Mais cela n’arrivera pas sans un appui du gouvernement aux entreprises culturelles désireuses d’exporter leurs projets ou produits culturels.

Pourquoi investir dans la culture ?

D’où l’intérêt d’investir massivement dans la production des œuvres culturelles de très grande valeur pour un rayonnement de l’art et la culture haïtienne à l’échelle internationale.

Nous devons investir dans la culture afin tout d’abord de parvenir à un échange équilibré des biens et services culturels et ensuite de faire notre mieux pour accroître la mobilité de nos artistes et des professionnels de la culture un peu partout à travers le monde.

Cependant, s’il est bien vrai que nous sommes tous fascinés par l’artisanat, la culture, la musique et la danse, je suis persuadé que tout ceci ne mènerait nulle part, si à la fin nous ne sommes pas conscients qu’il soit important de placer des investissements dans ce secteur afin que notre culture puisse devenir un moteur de croissance économique et de développement durable.

Et dans un contexte où la production culturelle de qualité nous fait défaut, aider le pays à remonter la pente me semble plus profitable pour le secteur que des subventions à des parlementaires.

En effet, afin de soutenir l’exploitation et l’exportation de produits culturels haïtiens. Il faut de nouvelles approches pour orienter les politiques culturelles du pays. Puisque chez un peuple où la culture représente un symbole aussi fort, nous devons investir dans cette filière pour faire exister aussi la culture savante haïtienne partout dans le monde.

À noter qu’en dépit de sa situation calamiteuse, Haïti peut devenir la plaque tournante de la diversité culturelle dans la Caraïbe. Et ce qui importe le plus pour moi, c’est que l’État puisse créer un fonds destiné à soutenir les entreprises culturelles.

Une initiative, je crois s’il est rejoint par les efforts du secteur privé favorisera la production, la distribution, la promotion et l’exportation des biens et des produits culturels haïtiens au niveau mondial.


En Haïti, le programme Ekolakay pour assainir l’environnement

Dans les villes de province d’Haïti et dans certains bidonvilles du pays la crise de l’assainissement se fait vivement ressentir. N’étant pas en mesure d’éliminer les excréments sans risque, ajoutant la mauvaise habitude qu’ont certains de faire leurs besoins en plein air, l’environnement haïtien subit tous les aléas des mauvais comportements.

On a peine à le regarder. Il sent mauvais. À la campagne, la défécation en plein air par les enfants ou par des adultes est monnaie courante. Pourtant, les matières fécales peuvent devenir le nouvel or noir dans le monde et notamment à Haïti, si simplement nous acceptons de leurs offrir une seconde vie.

En 2006, SOIL (Sustainable Organic Integrated Livelihoods), un organisme international qui recycle des déchets en ressources importantes pour l’environnement, avait compris cela et a implanté à Milot, une commune du département du Nord, les premières toilettes sèches à compost à Haïti. Depuis, leurs initiatives en faveur de l’environnement ne cessent d’évoluer.

En 2009, ils ont décidé de construire le premier site de traitements de déchets dans le Nord du pays. Avec le soutien de la population, ce site traite les matières fécales des toilettes publiques de la ville de Cap-Haïtien.

Basé à limonade, à environ seize kilomètres de la deuxième ville du pays, dans la localité de Du BOUT, cet organisme se donne pour mission de transformer les déjections humaines en ressources importantes pour l’environnement.

Ekolakay, un programme d’assainissement familial 

Lundi 12 juin 2017. Il est 10h 15. Après cinq minutes de marche dans la forêt, on arrive dans les locaux de l’organisation SOIL à limonade. Dans une pièce équipée d’une table et d’environ six chaises en paille et d’un ventilateur pour combattre cette chaleur étouffante de l’été, l’assistant directeur régional Nord de SOIL, Antoine Emmanuel nous a reçus pour une entrevue sur leurs activités à Haïti, et particulièrement sur le projet des toilettes écologiques pour les familles.

Si le problème de l’environnement est d’actualité aujourd’hui, il faut reconnaître que le problème de l’élimination de nos déchets et l’installation des toilettes sanitaires ont toujours été une grande préoccupation pour la population.

Durant de longues années, même après l’épidémie de choléra à Haïti, « il n’est pas rare de voir des excréments humains qui se répandent dans la nature à Port-au-Prince, mais aussi dans d’autres grandes villes du pays. », explique M. Antoine Emmanuel.

Aujourd’hui, « grâce au programme d’Ekolakay certaines familles des quartiers populeux de la ville de Cap-Haïtien, et des autres communes du département n’ont plus besoin de jeter leurs matières fécales dans les espaces publics. », se réjouit Romel Toussaint, directeur régional Nord de SOIL.

Un produit sain et écologique

Avec le projet Ekolakay, chaque famille, même les plus modestes peuvent s’offrir une toilette écologique moyennant le paiement mensuel de 200 gourdes. Fonctionnant comme un business social, « depuis octobre 2016, il y a environ mille deux cents familles qui paient chaque mois pour ce service », ajoute Erinold Fréderic, directeur du programme Ekolakay.

Au niveau des campagnes, la défécation en plein air entraîne la contamination des sources d’eau et des sols. C’est pour combattre ce phénomène qu’Ekolakay propose un produit sain et écologique.

Après une formation à destination des familles intéressées par ce produit, les techniciens vont leur installer le kit. Ce kit comprend principalement : un meuble toilette, un seau destiné spécialement à recevoir les matières fécales, un autre récipient servant d’urinoir, un composant pour chasser les mauvaises odeurs et une poubelle.

Le kit complet des toilettes Ekolakay peut être installé n’importe où, à proximité de la maison, tout comme à l’intérieur d’un appartement. Il est possible de l’installer dans un jardin isolé ou lors des activités en plein air, etc. « Dans les familles, nous avons rendez-vous chaque semaine pour collecter les récipients contenant les cacas pour les transporter sur notre site, afin de les transformer en compost. », confie fièrement Erinold Fréderic, directeur de ce programme.

Sachant que, l’absence d’un système d’assainissement entraîne toujours une multitude de dangers sanitaires pour les paysans, « les toilettes d’Ekolakay sont en effet, très économiques pour les familles. Le kit est portatif, très facile à installer, ne dégageant aucune odeur pouvant insulter les narines, bref ce projet aide aussi à protéger les nappes phréatiques contre toute contamination » conclut Romel Toussaint directeur régional Nord de SOIL.

Défi de la gestion des déchets

Étudiante en aménagement du territoire et de l’environnement à l’Université de Limonade, Jacqueline estime que « pour évoluer dans un environnement sain, la gestion de nos déchets doit être toujours au centre des débats ».

En effet, la gestion des déchets représente un grand défi pour la population haïtienne, le secteur du recyclage n’évoluant pas assez dans le pays. Toutefois, l’organisation SOIL se déclare être capable de transformer en engrais organique plus de cinquante tonnes de déchets humains et agricoles par mois.

Cet engrais organique, testé dans leur laboratoire à Limonade, est mis sur le marché pour servir dans l’agriculture. Si l’on connaissait déjà les vertus des excréments humains pour l’environnement, à Haïti, on faisait peu de cas de cette richesse qui nuit tant à l’environnement.

En effet, si l’élimination des déchets dans l’environnement contribue à la dégradation de notre milieu ambiant, par la contamination de l’air, de l’eau et du sol. La transformation ou le recyclage des déchets sera bénéfique pour l’économie haïtienne, mais elle sera surtout un grand don à l’endroit de l’environnement.


Haïti-Énergie : l’électricité pour tous sera une réalité avant 2020

Crédit photo: CC/ Rodion Kutsaev

Jovenel Moïse, président de la République d’Haïti, maître des promesses, est en passe de devenir le plus grand président haïtien. Il aura à remporter ce trophée, si au moins, il arrive à honorer seulement deux de ses lots d’engagements.  

Aujourd’hui, nous avons un président qui promet beaucoup. D’ailleurs, il est au four et au moulin. C’est que la moisson est abondante, mais il n’y a pas assez de bon pasteur pour conduire ce peuple vers la terre promise.

Nombreux sont ses détracteurs qui, dès que l’occasion se présente, lui adressent de vives critiques pour la facilité avec laquelle, il promet monts et merveilles à son peuple. C’est normal hein, parce que nous avons besoin autant de verbe pour assouvir nos besoins primaires.

Samedi 1er juillet 2017, lors de l’atterrissage de sa caravane du changement dans le sud du pays, mon président, notre président a réitéré son engagement de doter l’ensemble des 27 750 km² (superficie d’Haïti) du courant électrique 24 heures sur 24 avant seulement 24 mois. Un exploit.

Oui, ce sera plus qu’un exploit si l’homme de la banane parvient à concrétiser cette grande promesse.  Je ne sais pas si avec son bâton, Moïse va permettre à Haïti de devenir le berceau de la lumière des Caraïbes, cependant, en apprenant cette bonne nouvelle, je me suis dit une seule chose : Jovenel Moïse sera le plus grand président haïtien. On aura envie de le couronner roi d’Haïti. Et si certains émettent des doutes quant à la réalisation de ce méga projet, moi je suis plutôt frappé par l’ouverture d’esprit du président de la République.

Quand on sait que le président aura réussi à relever un vrai défi, que ses prédécesseurs du 20e siècle n’avaient même pas imaginé, et que si tout se passe bien, demain, pardon, dans deux ans, toute la population rurale aura accès à l’électricité. Ce sera une grande première dans toute l’histoire de la République.

Alors, je me dis qu’il serait impossible pour ses détracteurs de ne pas apprécier l’immensité de la réussite d’un tel projet. Car aujourd’hui seulement 30 % de la population aurait accès à l’énergie électrique. Je vous épargne ici les bienfaits du courant électrique pour le développement économique de n’importe quel pays, et le nombre d’emplois que cela occasionnerait. Mais je sais une chose, celui qui aura à relever ce défi, remportera la grande couronne.

Une route périphérique de 500 millions dollars

Au-delà du possible et du souhaitable le constat demeure : on ne peut pas continuer à payer aussi cher pour le black-out. D’ailleurs pour le développement du pays, il n’est pas normal que le courant électrique soit encore un luxe pour bon nombre de nos compatriotes.

Heureusement, nous avons aujourd’hui notre Moïse. Notre libérateur. Aux yeux du plus grand nombre, il n’est qu’un rêveur. S’il en est un, alors les pensées les plus brillantes peuvent jaillir de son cerveau.

Pour l’instant, en plus de son plan pour électrifier tout le pays dans deux ans, celui qui est maintenant bien placé pour remporter le ballon d’or du meilleur président haïtien nous a fait part d’un autre projet assez prodigieux.

Le président rêve enfin de décongestionner la République de Port-au-Prince, en temps normal c’est la capitale d’Haïti. Et pour y parvenir, il veut construire une route périphérique qui coûtera plus de 500 millions dollars. Ouf ! Tout n’est qu’une question de choix. N’est-ce pas ?

Certes, nous pouvons railler les propos illusoires du président de la République ; nous pouvons répéter qu’il n’est pas le premier des politiques qui nous berce d’illusions ; que son projet de l’électricité pour tous ne verra jamais le jour faute de moyens de sa politique. Mais il n’est pas moins vrai que l’horizon d’un projet reste toujours possible, si ensemble on se donne la main pour la concrétisation de ce rêve.


Qui s’occupe de la communication numérique au Parlement haïtien ?

Plus présent dans nos vies que jamais, les technologies de l’information et de la communication ont entraîné de profonds changements dans le paysage politique à travers le monde. Ils sont nombreux les parlements qui ont opté pour l’intégration des TIC, afin de relever le défi que pose la révolution numérique. Mais qu’en est-il du Parlement haïtien ?

Dans un monde qui est clairement devenu numérique. Les TICs, les médias sociaux
apparaissent comme un axe prioritaire de la communication des parlements. On dirait que ce n’est plus une question de choix. Les nouvelles technologies représentent désormais un canal essentiel de la communication avec les citoyens.

Il n’est donc pas surprenant de constater la montée en puissance du parlement numérique. Parce qu’il est donc nécessaire de développer la communication digitale et rendre plus transparent les travaux des parlements. Juste pour établit de meilleures relations entre parlements et citoyens.

En effet, depuis longtemps déjà les technologies numériques ont aidé à améliorer la transmission de l’information vers un public de plus en plus connecté. Alors presque par obligation dans beaucoup de parlements, il existe un budget spécifique aux stratégies de développement des TICs. Afin de de s’assurer que les citoyens peuvent bénéficier l’accès aux informations, documents et aux données numériques que produisent les parlements.

Le Parlement haïtien à l’ère numérique

À Haïti, on constate tout comme la société que nos parlementaires investissent au fur et à mesure l’univers des technologies numériques. Il y a un petit nombre d’entre eux que l’on veuille ou non qui ont décidé d’attraper le train des TICs : ils mettent en place un site web et recrutent du personnel hautement qualifié pour gérer leur présence sur les médias sociaux.

Néanmoins, tous les parlementaires ne sont pas logés à la même enseigne. On constate malheureusement qu’ils sont encore trop peu nombreux à s’investir pleinement l’univers de la communication numérique.

Et cela, en dépit de l’expansion des médias sociaux qui permettent aux citoyens de communiquer plus souvent et plus facilement avec les parlementaires et le parlement.

Toutefois, la volonté politique et le manque de connaissances de nos parlementaires restent les principaux obstacles à un emploi efficace des TIC au sein de notre parlement.

Il suffit juste de jeter un coup d’œil sur le site du parlement haïtien pour s’en rendre compte. En effet, le parlement haïtien ne s’est pas montré très innovant dans l’implémentation d’une stratégie TIC pour favoriser la participation citoyenne dans le mécanisme législatif. Même si c’est peu surprenant, on ne peut considérer qu’il s’agit là d’une situation acceptable pour une institution aussi prestigieuse qu’est le parlement.

Nous sommes à l’heure du numérique. Le parlement est avant tout une institution politique. Ouvert sur le monde. Il est tout simplement incompréhensible que cette institution ne puisse avoir un plan de communication numérique clairement défini et une présence assez significative sur le web et sur les médias sociaux.

Non. Peut-être que nos parlementaires n’ont pas reçu assez de subventions pour le développement de la communication numérique du parlement. Pourtant avec la révolution digitale et l’explosion des données, notre parlement devra développer plus efficacement leur communication en direction des citoyens et du grand public.

Parce que la révolution digitale ne nous attendra pas. Alors, il est temps que notre parlement investisse encore plus le monde des technologies numériques afin de relever les défis que crée la croissante révolution digitale.


Un baiser qui n’arrive jamais….

Crédit photo: CC/pixabay.com

Pendant mes vacances à Brooklyn, l’un des quartiers de la commune de cité soleil. Mes voisins reçoivent leur petite-fille, Andréa qui arrive de Paris, la capitale de la lumière. Plus brillant que le soleil, sexy et séduisante, d’un teint éclatant avec des lèvres fines, bref Andréa me plaît bien et je m’entends bien avec elle.

Un jour, il était presque dix-sept heures, après avoir pris son dernier repas, avant même le coucher du soleil. Andréa m’invita à aller faire un tour du plus grand bidonville du pays. Une invitation qui tombe, parce que je ne faisais rien en cette fin de journée. Ses grands-parents ont deux vieilles bicyclettes et un casque. Nous prenons chacun un vélo et notre sac à dos, nous sommes donc partis à l’aventure.

Arrive le moment d’un baiser

En choisissant de passer uniquement par les ruelles, nous nous sommes offert des rencontres, des échanges assez cordiaux avec les enfants. Chaque quartier de ce vaste bidonville présente le même tableau : des maisonnettes délabrées, des rues très étroites et des visages délavés par la misère atroce qui se vit dans ce ghetto.

Alors que nous pédalons à notre rythme, nous avions eu tout notre temps pour discuter de tout ce qui est beau dans ce monde. Nous nous posons souvent pour se regarder et s’échanger quelques sourires. Á l’écoute de notre corps et nos cœurs, l’espace d’un instant nous nous s’apprêtons à échanger un long baiser.

Le coup tonnerre

Tout à coup, alors que le ciel étant assombri, nous avons entendu une grande détonation. Elle a eu peur sur le coup. Mais moi j’ai gardé mon sang-froid. Nous n’avions pas pu identifier d’où provenait ce bruit qui vient d’éteindre la flamme de nos désirs.

Quelques minutes plus tard, le bruit était devenu de plus en plus fort. On dirait des rafales de tirs. S’exclame-t-elle. Oui. C’est bien vrai. Ce sont des tirs nourris que nous avions entendus. Les gens couraient dans toutes les directions. L’un et l’autre, nous étions inquiets.

Nous nous agitons pour trouver le chemin du retour. C’est le moment maintenant d’entendre des cris assourdissants. Des corps inertes et des flaques de sang jonchaient les ruelles. Des femmes et des enfants crient sans cesse.

Nous nous sommes regardés sans piper mot. La nuit s’était faite. Nous nous retrouvons dans une rue noire, trempée de sang comme s’il y avait une fine pluie qui venait de s’abattre sur ce bidonville.

Malgré des efforts, Andréa n’arrivait plus à pédaler. Elle ne pouvait même pas se tenir debout. D’autant que des tirs sporadiques se font entendre à chacun de nos pas. Comme si nous étions au beau milieu d’une guerre civile.  Andréa n’en pouvait plus, elle s’est jetée sur moi. Elle a vraiment peur. Elle a tenté de crier de toutes ses forces, mais ses cris étaient restés enfermés dans sa poitrine.

Heureusement, au moment où nous allions faire face à deux hommes, sales et armés, une patrouille de police arrive à notre secours. Alors que les policiers nous demandaient de nous identifier, nous nous sommes empressés de monter à bord du véhicule. Les policiers nous ont conduits tranquillement chez nous.

La peur au ventre, les parents d’Andréa, attendaient avec impatience le retour de leur fille. Maintenant, à la maison je me suis assis, j’étais mort de fatigue, la sueur avait collé sur mon visage, mais j’ai éprouvé une grande joie d’avoir sorti sain et sauf de cette situation. Sauf que je ressens quand même un profond sentiment de remords. Est-ce parce que je n’ai pas eu le temps de goûter les lèvres d’Andréa ce soir-là ?


Un slip connecté pour améliorer la performance sexuelle ?

Les objets connectés se font de plus en plus présents dans l’écosystème du numérique. Si beaucoup de personnes ne peuvent pas s’en passer des montres, des lunettes, des bracelets et des vêtements connectés. Parmi tous ces objets, moi j’aurais bien aimé voir un slip connecté qui pourrait augmenter la performance sexuelle.

Nous sommes tellement obsédés par les opportunités offertes par les technologies numériques, que désormais nous avons tendance à réclamer encore plus des spécialistes des gadgets électroniques. Et pour cause, à l’heure actuelle nous marchons vers une explosion du marché des objets connectés.

C’est ce qui explique déjà, que certains pays exploitent mieux le marché de ces objets connectés par rapport à d’autres. En effet, il est clair que ces objets intelligents favorisent une croissance considérable et apportent plus de richesse et emplois dans certaines sociétés.

Prenant une place croissante dans notre vie quotidienne, les objets connectés sont appréciés par certains et détestés par d’autres. Certaines personnes vont jusqu’à élaborer une liste des objets de l’internet dont on ne devrait pas s’en servir. C’est aussi le cas pour Lucrèce, la geekette de la plateforme Mondoblog, qui eut à établir son top dix des objets connectés dont elle ne servirait jamais.

Soutien-gorge connecté

Dans son classement, malheureusement je vois qu’elle a fait mention du soutien-gorge connecté. Je suis plus qu’étonné d’apprendre qu’il y a au moins une fille qui n’aime pas vraiment un soutien-gorge connecté. Ce dernier qui se dégrafe seulement quand la fille est amoureuse est plus qu’un gadget intelligent.

Je comprends qu’une femme ne se plie pas en un jour aux caprices de la passion. Mais face à une offre d’un tel soutien-gorge, et par le plaisir que ce gadget intelligent apportera à une fille, je suis persuadé qu’aucune femme ne devrait refuser un tel cadeau.

Slip connecté & performance sexuelle

Par ailleurs, si l’on voulait me forcer absolument à donner mon adhésion quant à la fabrication de nouveaux objets connectés, je dirais qu’il faut créer un slip intelligent capable d’augmenter la performance sexuelle. En effet, s’il est vrai qu’un oreiller intelligent pourrait améliorer notre sommeil, alors grâce aux dieux des technologies, on peut espérer voir un slip connecté qui améliore la performance sexuelle.

Á l’écoute de notre corps pendant nos ébats sexuels, ce slip intelligent aurait pour principale mission d’accroître notre performance au lit.

Sans doute, certains accueilleront cette nouvelle avec un enthousiasme débordant. Car dès qu’il s’agit de sexe, je sais que certaines personnes sont prêtes à tout pour assouvir leurs fantasmes. Mais détrompez-vous messieurs, vous ne seriez pas les seuls à applaudir cette avancée technologique.

En effet, si l’internet des objets touche presque tous les domaines d’activité tels que :  Bien-être/santé – habit/transport – sport/loisirs – habitat/entreprises et bien qu’ils fassent beaucoup parler d’eux, tout comme l’internet nous ne sommes pas encore égaux face à l’accession des objets connectés.


Salon des métiers du numérique : les jeunes doivent se former pour être des créateurs d’emplois

Vendredi 28 avril dernier, j’ai été invité à prendre part au premier salon des métiers du numérique, organisé par l’association Haitian Caribbean information technology council à Royal Oasis Hôtel. Si effectivement ce salon des métiers numériques a drainé la grande foule, j’ai été surpris par le succès de ce grand forum du numérique.

Ce grand événement consacré à la découverte des métiers du numérique était plus que nécessaire pour une jeunesse qui se cherche encore dans l’écosystème du numérique. Voilà à mon avis, ce qui pourrait expliquer la présence de cette grande foule autour d’environ une vingtaine de conférenciers qui se sont succédé sur scène ce vendredi 28 avril 2017.

Comment se positionner pour les métiers du futur ?

Et parmi les speakers, heureusement la directrice de l’Institut Nationale de la Formation Professionnelle (INFP), madame Maguy Durcé, ancienne ministre du Commerce était présente pour expliquer très clairement la vision du gouvernement pour le secteur des TICs (Technologies de l’Information et de la Communication).

Car, consciente de la révolution numérique, elle croit beaucoup dans l’accessibilité des formations aux digitales pour tous les jeunes. Voilà pourquoi on pense désormais à revoir les curricula pour la formation professionnelle des jeunes dans le secteur du numérique.

En effet, tel a été l’objectif du projet Haïti numérique 2030. C’est de pouvoir sensibiliser les jeunes, les autorités et la société civile sur l’importance de pouvoir former autant de jeunes possibles pour les métiers du futur, qui, avec la numérisation et le développement en permanence des nouvelles technologies, vont transformer les métiers actuels.

Alors, Haïti doit agir vite selon plusieurs intervenants. Afin de mieux se positionner dans la société numérique. Par ailleurs, selon le député Gary Bodeau, nous pouvons faire du numérique une source d’emplois intarissable pour les jeunes Haïtiens. Et en ce sens, il a souligné qu’il est en train de travailler sur un projet de loi portant sur l’économie numérique dans le cadre du développement des petites et moyennes entreprises (PME) du pays.

De son côté, l’entrepreneur Patrice Bayard, a attiré l’attention de public, lorsqu’il a déclaré que nous devons former des jeunes pour être des créateurs d’emplois et non pas des demandeurs d’emplois. S’agissant de ces derniers, on sait qu’ils sont nombreux dans la société. Et fort heureusement, les technologies numériques offrent cette possibilité à la jeunesse de pouvoir innover et créer en permanence des nouveaux métiers.

Les femmes numériques haïtiennes

Dans ce salon des métiers du numérique, il n’y avait pas eu seulement l’intervention des hommes parmi les conférenciers, même si je reconnais qu’ils étaient majoritaires. Mais je me réjouis quand même d’avoir vu au moins trois femmes évoluant dans le secteur des TICs venir sensibiliser les jeunes filles au métier du numérique.

Elles étaient là non seulement pour parler de leurs expériences dans le domaine du numérique, mais aussi pour pouvoir sensibiliser les jeunes filles à pratiquer les métiers liés aux technologies numériques. Même si elles admettent que les clichés représentent un frein majeur pour l’intégration des femmes dans les métiers du numérique en Haïti.

Sur ce point, je ne peux que féliciter Henry Beaucejour promoteur du projet Haïti numérique 2030, d’avoir eu assez de clairvoyance pour mettre sous projecteur des femmes qui mènent des carrières dans le secteur des technologies numérique.

Je crois que c’est un signal assez fort, qu’il a envoyé à tous, afin de lutter contre les stéréotypes qui découragent les filles de se tourner vers le digital. Car en Haïti comme un peu partout à travers le monde, les femmes sont encore trop peu représentées dans le monde du numérique.

Parce que le salon des métiers du numérique était ouvert à tous, alors je félicite les jeunes filles qui ont pris part à ce grand événement numérique.

Bonus: 


Salon des métiers du numérique : la grande conférence de la digital Tech d’Haïti

CC https://www.gettyimages.fr/license/648855740

Dans le cadre du plan d’Haïti numérique 2030, l’association Haitian Caribbean information technology council organise à Port-au-Prince le vendredi 28 avril 2017, le premier salon des métiers du numérique. Parce que les nouveaux métiers du numérique bouleversent le marché des emplois, je serai présent pour couvrir ce grand forum du digital tech.

On parle beaucoup du numérique à travers le monde. Mais ce vendredi 28 avril 2017, le grand public haïtien a rendez-vous à Royal Oasis Hôtel pour le grand salon des métiers du numérique.

Ce salon est un rendez-vous incontournable pour beaucoup de jeunes et notamment pour les acteurs du numérique. Sénateurs, députés, entrepreneurs, chefs d’entreprises et directeurs d’école seront parmi les conférenciers pour permettre aux jeunes de découvrir les nouveaux métiers du digital.

Car aujourd’hui, pour certains le secteur des nouvelles technologies présente de sérieux atouts pour le développement intégral de l’être humain.

Même si pour d’autres gens, nous ne sommes rien de plus que des esclaves du numérique.

Cependant, la réalité est bien claire. Les besoins en utilisation des outils numériques sont tellement urgents, certaines fois je pense que chacun devrait inéluctablement avoir à n’importe quel moment de la durée à sa disposition tous les outils des technologies numériques.

La place des métiers du numérique

Il y a quelques années, on ne parlait que rarement des métiers du numérique. Par contre, avec la révolution des technologies de l’information et de la communication les nouveaux métiers du numérique bouleversent le secteur des entreprises.

En effet, le développement des technologies ne va pas cesser d’accélérer, on a tendance à croire que les métiers du futur seront numériques. Ceux qui pensent ainsi n’ont pas vraiment tort même s’ils n’ont pas forcément raison.

Mais désormais s’orienter vers les métiers du web, du digital est devenu une grande opportunité voire même une passion pour les jeunes qui veulent bénéficier des dividendes de l’explosion du marché de l’économie numérique.

Dans ce contexte de développement des technologies numériques, la formation des jeunes dans ce secteur se révèle très importante. Car la demande des jeunes diplômés dans le secteur du digital sera de plus en plus forte dans nos entreprises.

Alors, que l’on soit pour des études courtes ou longues, dans des universités ou dans certaines écoles spécialisées, la formation aux nouveaux métiers du numérique est d’une importance capitale pour les jeunes bacheliers haïtiens.

Le numérique est un secteur très dynamique et qui est en constante évolution. Il est partout et il améliore notre quotidien. Les métiers du numérique sont donc des métiers d’avenir. D’ailleurs dès maintenant parmi les métiers du digital, on peut citer : développeur web, web designer, Community manager, le développeur d’applications mobiles et le data analyst etc. Alors pour devenir un acteur de la révolution numérique, venez participer à ce salon des métiers du numérique et rejoignez le grand projet d’Haïti numérique 2030.


Non, les dindons ne sont pas seulement sur les réseaux sociaux

CC pixabay.com

Avec l’expansion du digital, de plus en plus de jeunes et aussi de moins jeunes sont devenus accros aux réseaux sociaux. Ils voient souvent dans les réseaux sociaux l’endroit idéal pour faire passer leurs revendications. Et qui sait à l’avenir, cet espace pourrait être un endroit de mobilisation contre les dérives des pouvoirs publics. Cependant, à la première occasion venue, nos journalistes seniors envoient des flèches à cette génération connectée.

La génération connectée dont je suis membre à part entière, et que je dois le reconnaitre développe une passion excessive pour tout ce qui est digital ou numérique. Néanmoins nos vies ne se résument pas à notre présence exagérée sur l’internet et notamment sur les réseaux sociaux.

Aujourd’hui, l’avantage avec les médias sociaux, c’est qu’ils représentent en dépit de tout une opportunité pour les jeunes de s’exprimer. En effet, les médias traditionnels (radio, journaux, télévision) se voient comme étant les principales victimes de cette montée en puissance des médias sociaux.

Car ils risquent de perdre au fur et à mesure le monopole de pouvoir influencer l’opinion publique. Et apparemment on dirait que cela agace certains journalistes seniors.

Puisque, aujourd’hui certains influenceurs web bénéficient d’une grande réputation dans l’opinion publique. Qu’ils soient blogueurs ou citoyen lambda très actif sur les réseaux sociaux, leur avis compte et modifie de plus en plus la position de plus d’un dans la société.

Est-ce pour cela qu’à longueur de journée ils envoient une petite pique aux influenceurs web ? Comme le prouve très clairement l’éditorial du 15 mars du quotidien le nouvelliste titré : « Les courageux, les audacieux et les dindons ».

Dans cet éditorial, selon l’avis de l’éditorialiste :

Les courageux et les maladroits sont dans l’arène, les dindons sont sur les réseaux sociaux.

Pourtant à mon avis, l’éditorialiste devrait réfléchir par deux fois avant d’accuser ceux qui sont sur les réseaux sociaux d’être seulement présent sur l’internet.

Car nous ne devons pas oublier la révolution tunisienne. Selon les infos :

« depuis le début, les réseaux sociaux ont pris leur part à la révolution tunisienne »

Donc quand on me dit que les dindons sont sur les réseaux sociaux, je me demande perplexe pourquoi cette stigmatisation de la génération connectée ?

Parce qu’il est encore trop tôt pour oublier que les réseaux sociaux ont été une pièce maîtresse de la révolution tunisienne. Et il est inconcevable de ne pas comprendre la grandissime importance des réseaux sociaux dans nos vies.

Alors, je crois qu’il serait mieux de chercher les dindons dans tous les secteurs de la société et non pas seulement sur les réseaux sociaux.


Secteur digital : où sont les femmes haïtiennes ?

Pour faire face à la révolution digitale, il est impératif que l’État, mais aussi la société civile et surtout les femmes, en comprennent les enjeux. Cependant, il faut comprendre que cette transformation du numérique ne concerne pas seulement les hommes, parce que les femmes aussi auront un rôle à jouer dans le grand plan d’Haïti numérique.

Pour ce 8 mars 2017, la Journée internationale des femmes sera célébrée sur le thème : « les femmes dans un monde du travail en évolution : pour un monde 50-50 en 2030 ». Et vingt-quatre heures plus tard, les femmes seront encore à l’honneur en ce début de mois de mars, avec la 5e édition de la journée de la femme digitale.

Parce que le digital est partout, parce que la question de l’égalité professionnelle est d’une importance capitale, je profite de ces deux grands événements pour expliquer aux jeunes filles et femmes haïtiennes le grand potentiel que représente le numérique.

En effet, un peu partout à travers le monde, le numérique est un secteur en constante évolution, cependant, les femmes ne sont pas assez présentes dans cet univers. De ce fait, pour inciter les jeunes femmes haïtiennes à embrasser le secteur du numérique, j’ai décidé de donner la Parole à Celia P. Milord, une vraie passionnée du numérique et de programmation.

 

  • Bonjour Célia, peux-tu te présenter à nos lecteurs, (trices) ?

Me présenter paraît un exercice plutôt difficile quand on n’aime pas trop parler de soi (rires).

Bonjour à tous, je suis Célia Milord, une autodidacte qui pousse toujours les limites et la tête pleine d’idées futuristes. Certains me décrivent comme une jeune femme qui aime échanger, partager et socialiser. Cependant, je pourrais dire que je me considère comme toutes les autres femmes, qui humblement admettent leurs échecs, mais qui savent se relever encore plus fortes qu’avant. Passionnée de technologie, j’évolue également dans la sphère de la communication digitale et du numérique.

  • Qu’est-ce qui t’a attiré dans ce domaine qui est très masculin ?

Je dois avouer que mon parcours dans le domaine du numérique est assez atypique. Ce fut ma toute première et nouvelle expérience, et j’ai su faire un travail remarquable grâce aux encouragements de mon entourage. Depuis, je n’ai plus quitté cet univers qui me fascine autant. Avant de l’étiqueter en tant que métier, être gourou en médias sociaux est devenu pour moi une passion.

  • Qu’est-ce qui te passionne dans ton métier ?

C’est un secteur vaste et en expansion rapide, qui comprend des sous-secteurs qui se développent au gré des situations et d’évènements spécifiques. L’internet qui, dans le passé, fut un investissement difficile à rentabiliser dans les relations B2B (business to business), s’est vite imposé en tant qu’outil quasi indispensable. Comme on peut le constater, de nos jours, un grand nombre de données transitent par le web. Ce dernier se voit maintenant considérer en tant que nouveau canal de distribution, qui, en l’occurrence, se trouve être rapide et efficace.

Les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), ainsi que les médias sociaux (à ne pas confondre avec les réseaux sociaux qui ne constituent qu’une partie, certes non négligeable, des médias sociaux), peuvent se voir aisément définir en tant qu’outil de communication, de travail, de loisir, d’information, voire même de formation. C’est un secteur qui quotidiennement connaît des mutations considérables et où l’on doit, pour ne pas dire à chaque seconde, se mettre à jour. À l’ère du numérique, de nouvelles fonctions voient le jour, de nouveaux métiers sont en train d’émerger alors que d’autres deviennent obsolètes.

Utiliser à bon escient, ce secteur peut s’avérer bénéfique à un individu, à une communauté, ou à toute une nation aussi bien sur le plan économique que social.

  • Connais-tu beaucoup de femmes digitales haïtiennes ?

Pas avant l’année dernière lors de la remise de prix HN2030 – Femme Numérique 2016 organisé par HACARABTECH.

De ce fait, je suis certaine qu’il y en a beaucoup d’autres comme nous, qui travaillent dans l’ombre et qui n’attendent qu’à être découvertes.

  • Parle-nous un peu de ton expérience dans le monde numérique ?

Mon expérience est une sorte de défi tant sur le plan technique, professionnel, personnel, et surtout ce dernier en particulier. Je retrouve toujours cet effet de surprise sur le visage de plus d’un, homme ou femme, lorsqu’on m’introduit à une assemblée. En outre, mon physique ne m’aide pas beaucoup non plus (rires). C’est comme un perpétuel combat dans lequel je me sens continuellement dans l’obligation de me prouver capable de réaliser ce que l’on attend de moi. Ce qui aurait été différent dans le cas d’une personne du sexe opposé.

Mon argument ici ne se veut point sexiste. Non, loin de là. Je décris ma réalité ! Une réalité que plusieurs femmes vivent au quotidien. Une réalité qui n’existe, pour ceux qui ne l’ont pas vécu, que comme sujet abstrait de société. Elle est pourtant très palpable dans la communauté haïtienne où certains clichés et tabous sont vivement présents, quoique nous vivions dans un monde dit évolué…

  • Généralement, quand on parle de code informatique, les femmes ont peur de ce milieu, qu’est-ce qui pourrait motiver les femmes haïtiennes à s’intéresser au numérique et notamment la programmation ?

Certaines femmes décident de ne pas exercer ces emplois souvent en raison de stéréotypes liés à ces professions. Quelques génies du domaine souvent choisis sont Bill Gates, Steve Jobs entre autres… Et si l’on commençait par prendre l’exemple d’Anita Borg, qui dans les années 80 créa un système qui permet d’analyser les systèmes mémoriels à haute vitesse et qui constitue une partie importante dans la naissance du courriel ? Ou encore, de Grace Hopper qui a conçu le premier langage de programmation en 1951 ? Et même des programmeuses de l’Electronic Numerical Integrator And Computer (ENIAC): Kathleen McNulty Mauchly Antonelli, Betty Snyder Holberton, Jean Jennings Bartik, Marlyn Wescoff Meltzer, Ruth Lichterman Teitelbaum et Frances Bilas Spence, communément appelées les «Six ENIAC Girls»? Ces dernières ont dirigé l’équipe qui programma le tout premier ordinateur digital fonctionnant de manière totalement électronique en 1945 pour l’armée américaine.

Avec l’exemple assidu des empreintes de ses icônes féminines, il y aurait moins de difficultés à mobiliser les femmes haïtiennes dans le numérique et à la programmation.

  • Quelle est la place du numérique auprès des jeunes filles et femmes haïtiennes ?

Tout ce qui est nouveau peut s’avérer fascinant. Et tout ce qui se trouve être fascinant, ne signifie pas pour autant qu’il rentre dans les normes pour certains. Malgré le bouleversement occasionné par la révolution numérique sur le marché de l’emploi, nous sommes encore loin de ce modèle d’égalité Homme-Femme si l’on prend en compte que seulement très peu d’entre elles décident de l’exercer.

  • Selon ONU-Femmes, les avancées technologiques et la mondialisation représentent des opportunités inédites pour femmes qui y ont accès, que dirais-tu aux jeunes filles haïtiennes qui souhaitent se lancer dans l’apprentissage du code informatique ?

D’ici pas longtemps, à cause de la transformation numérique qui s’opère dans l’économie actuelle, plusieurs professions seront vraisemblablement et totalement remaniées. Déjà, le secteur du numérique est à la recherche de nombreux talents et est ouvert à la parité. Je leur dirais que c’est le moment opportun !

  • As-tu des projets concernant le développement du code informatique auprès des jeunes femmes haïtiennes ?

Il est clair que si l’on ne se statue pas sur l’intégration de la formation aux stéréotypes de genre, au leadership, à l’utilisation de modèles de femmes influentes ayant fait carrière dans ce domaine, dans les écoles à vocation professionnelle et technique ou dans les universités qui offrent des cours de communication, d’informatique ou de programmation, on risque de faire face bientôt à un « gender gap» incontrôlable et irréversible dans ce milieu.

Je travaille présentement sur plusieurs projets de la sorte. Mais, mon combat à moi se situe de préférence dans ces types de formations.


Jovenel Moïse au pouvoir, s’achemine-t-on vers la fin de l’instabilité politique en Haïti ?

Capture d’écran du compte Twitter du ministère de la communication

L’instabilité politique est la marque de fabrique de la plupart des pays sous-développés. Et malheureusement Haïti n’échappe pas à ce constat. De tous les pays des Caraïbes, depuis la fin de l’année 1986 c’est toujours elle, la championne de ce sport. Cette crise politique constante sera-t-elle achevée avec l’arrivée solennelle du Président Jovenel Moïse au pouvoir ?

Haïti s’apprête à ouvrir un nouveau chapitre de son histoire. Et elle début le 7 février, jour de l’investiture du nouveau Président Jovenel Moïse. Du coup, on constatera la fin de cette transition démocratique. Une solution de rechange, mais non constitutionnelle qu’avait trouvé l’ancien Président Martelly dans le cadre d’un accord avec le Parlement.

Mais désormais, avec la prestation de serment de Jovenel Moïse, on peut affirmer que la démocratie poursuit son petit bonhomme de chemin en Haïti. Car au terme de plusieurs mois de tractations, de tergiversations et de polémiques, finalement, l’ancien entrepreneur de 48 ans est bel et bien le 58e Président d’Haïti.

En effet, si nous admettons tous que des pas importants ont été franchis ces derniers mois dans le but de résoudre la crise politique permanente à laquelle est confrontée Haïti, cependant, il y a une question qui revient sur le tapis au lendemain de la proclamation de la victoire de Jovenel Moïse. Ce dernier sera-t-il vraiment en mesure de stopper cette hémorragie qu’est l’instabilité politique en Haïti ?

Le plus grand défi du président Jovenel Moïse

Haïti est un pays malade. En coma dirait certains experts. La grande majorité de la population attend encore de pouvoir satisfaire certains besoins primaires. Mais aussi le redressement des institutions républicaines, de garantir l’État de droit, de mettre sur pied des infrastructures sociales et de combattre la corruption.

Donc le nouveau Président aura à faire face à de nombreux défis.

Environnement, santé, éducation, sécurité alimentaire…  Sont entre autres des grands dossiers qui attendent le Président Jovenel Moïse. Et notamment la question de la création de la richesse qui favorisera une croissance économique dans le pays.

Mais en plus des promesses faites lors de sa campagne électorale, l’un des défis majeurs que le Président aura à relever est bien sûr la question de l’instabilité politique.

Le problème de l’instabilité politique est omniprésent dans la vie politique haïtienne. Elle affaiblit l’ensemble de nos institutions, favorise la corruption, mais surtout elle décourage les investissements étrangers.  Et aujourd’hui, la grande majorité des économistes pensent que partout où règne l’instabilité politique, ses méfaits sur la croissance économique présente et future se font grandement sentir.

De ce fait, peu importe le plan de développement qu’aurait un Président au pouvoir en Haïti, si avant tout il ne peut pas garantir une stabilité politique durable dans le pays ce plan est voué à l’échec.

D’ailleurs, l’hypothèse selon laquelle l’instabilité politique a un effet très négatif sur la croissance devient de plus en plus plausible en Haïti.

Alors ce serait dommage, si les forces sociales ne se mobilisent pas à nouveau dans la perspective de créer avec l’ancien entrepreneur sans expérience politique, devenu Président, un climat favorable à une stabilité politique permanente dans le pays.


Ouragan Matthew : Haïti est-elle maudite ?

Dégat de l'Ouragan Matthew aux Cayes

Une fois de plus, Haïti est souffrante. Elle est agonisante. Victime d’une énième catastrophe naturelle. Cette force dévastatrice venant de loin verse sur nous malheur et désolation.  Et ce n’est pas encore la fin de nos tourments. Car notre ciel demeure encore extrêmement sombre. Ce pays qui, jadis brillait d’une lueur éclatante, jouissait d’une beauté stupéfiante sombre de jour en jour dans le désespoir et la douleur.

Maudite. En parlant de la terre d’Haïti c’est-ce qu’on a tendance à croire. Et en se proposant de relire notre histoire, il semblerait qu’on peut bien considérer Haïti comme étant un pays qui aurait contracté un pacte avec le mal. Tant que les fléaux des ténèbres s’acharnent sur nous.

Si ce n’est pas le cas, alors le destin est trop dur envers nous. Car ce n’est pas toujours facile de vivre dans ce pays. Un pays où souvent l’inquiétude, en dépit des apparences, est un cancer qui ronge nos cœurs. Tous les jours nous marchons dans le couloir de la mort à la recherche d’un quelconque bonheur.

Un bonheur que nous avons du mal à concevoir. Entre-temps nous souffrons tous en silence sur cette terre qui est la nôtre. Terre de malédiction pour certains, surtout les plus pauvres. Mais parfois, nous cherchons au gré du temps une porte de sortie. Oui, souvent nous manifestons le désir de sortir de ce gouffre, de cet abîme pour voguer vers un autre univers, vers un ciel étoilé.

Mais quel crime, quelles fautes ont commis nos parents pour qu’Haïti puisse mériter un tel sort ? Je sais bien qu’en général tous les habitants des autres pays souffrent aussi par moments. Même les pays qui sont plus puissants et plus forts que le nôtre. Cependant, j’ai bien peur que ce ne soit pas notre indépendance qui serait à l’origine de tous nos malheurs.

Il n’y a nullement de certitude. Mais franchement ce n’est pas une réflexion par l’absurde, ni un refus d’analyser scientifiquement le cas d’Haïti.  Cependant, il est clair que nous sommes pris dans un cercle de mal infernal.

En effet, après le tremblement de terre du 12 janvier 2010 qui avait détruit le poumon du pays, malheureusement nous n’avons pas su trouver des moyens plus efficaces pour prévenir toutes sortes de catastrophes qui auraient pour vocation de rayer ce pays sur la carte du monde.

Hélas ! L’ouragan Matthew ne sera pas la dernière catastrophe qui ferait autant de mal à Haïti. Et on n’en finira pas toute suite avec le blabla sur la malédiction d’Haïti.  Car les catastrophes politiques et économiques vont continuer de maintenir notre pays dans cette situation lamentable qu’elle se trouve depuis plus de deux siècles.


Solidarité numérique : une chance pour les femmes rurales d’Haïti

Nous sommes à l’ère de la révolution digitale. Les technologies numériques représentent une nécessité de base pour un grand nombre de citoyens. Et pourtant, en Haïti comme un peu partout dans les pays en développement, la population des zones rurales, notamment les femmes ont un accès très limité aux outils numériques que permettent aujourd’hui les technologies de l’information et de la communication (TIC).  Alors que certains prônent le virage vers le numérique, retour sur l’importance de la solidarité numérique en milieu rural en Haïti, et ce qu’elle va apporter à notre société.

La transformation d’Haïti viendra-t-elle par la solidarité numérique? La fracture numérique à laquelle est confrontée notre pays est étroitement liée à notre niveau de pauvreté, mais également  à l’analphabétisme et à un manque criard de vision de la réalité actuelle par nos politiques. Aujourd’hui, le fossé s’élargit encore plus lorsqu’on constate le peu d’accès qu’ont les femmes rurales aux nouvelles technologies.

Pourtant, la transformation digitale doit s’ouvrir à toutes les couches de la population. Et mettre en valeur le principe du vivre ensemble qui est plus que d’actualité. Ainsi,  il faut l’implication de tous les citoyens : peu importe qu’ils soient des grandes villes ou du milieu rural.

Bertide a 22 ans. Elle habite une vieille maison de la commune de Dondon dans le nord du pays. La première chose qui attire l’attention lorsqu’on met les pieds dans cette commune après la couverture végétale c’est l’absence de l’électricité.

Faire entrer les femmes rurales dans la culture numérique : voilà l’objectif majeur, qui hante l’esprit de Bertide. « La révolution technologique devait être une opportunité pour tous. Celle de vivre dans un univers où les femmes puissent aussi bénéficier ses dividendes du numérique. » Affirme- t -elle avec un large sourire.

De son côté Nadine, professeur de littérature déclare : “sans l’électricité et les matériels numériques nécessaires nous ne pourrons pas bâtir un pays prospère et solidaire.”

Les TIC pour l’inclusion des femmes en Haïti

En effet, les opportunités offertes par l’utilisation des technologies numériques connaissent une expansion rapide presque partout. Aujourd’hui, les technologies de l’information et de la communication (TIC)  jouent un rôle essentiel dans  l’innovation, les progrès des sociétés, et l’inclusion sociale.

Imaginons un instant que les femmes rurales peuvent accéder à des services de santé très facilement à l’aide des applications mobiles dans le domaine de la santé. Un simple geste de solidarité numérique qui pourrait sauver des vies.

Grâce aux outils numériques le concept de l’économie participative est très en vogue actuellement, imaginons la vie des femmes des zones rurales d’Haïti si elles pouvaient bénéficier de l’accompagnement pour intégrer ce mouvement.

De ce fait, il est donc évident que pour une participation pleine et entière des femmes haïtiennes aux technologies de l’information et de la communication, il faut un plan numérique à long terme.

Un plan en vue de promouvoir l’accès des femmes rurales aux TIC, afin qu’elles aussi puissent bénéficier des avantages que procurent ces technologies sur le plan du développement personnel.

Pour la réussite d’un tel programme, la nouvelle maire de Dondon croit savoir que l’éducation doit être au cœur de ce grand projet. Plus loin elle affirme : « Ouvrir l’accès des technologies numériques à la population des milieux ruraux favorisera l’inclusion de tous les citoyens. »

Car en plus d’une éducation intégrale, le manque d’infrastructures numériques dans l’arrière-pays freine le développement des nouvelles technologies au sein de notre société.

Et dans un monde où la technologie représente une source de croissance, de transformation et un levier de compétitivité, ne pas inclure les femmes des régions rurales dans cette dynamique de changement, c’est abandonner le plan d’éliminer les disparités entre les sexes dans le monde.

Et par ailleurs, pour atteindre les ODD (Objectifs de développement durable) il faut absolument réduire la fracture numérique entre zones rurales et urbaines.

Penser le développement numérique en solidarité avec les femmes rurales

Comme il est écrit dans le rapport de la banque mondiale sur le développement dans le monde 2016 : « Près de 60 % de la population mondiale n’a toujours pas accès au web et ne peut pas participer pleinement à l’économie numérique. » Donc le fossé numérique qui existe à travers le monde est encore trop grand.

Pourtant, s’il n’est plus à démontrer que les technologies numériques offrent d’énormes possibilités, néanmoins il faut souligner que le numérique n’est rien en réalité sans les valeurs de la solidarité.

La preuve en est bien grande, qu’aujourd’hui on voit les initiatives solidaires s’appuyant sur les outils technologiques se multiplier à longueur de journée pour venir en aide aux besoins des sociétés.

Mais en Haïti, l’État haïtien ne se donne pas encore les moyens pour exploiter convenablement le potentiel du secteur numérique.

Le constat est là. Haïti est un pays qui se stabilise dans la consommation des produits numériques. Et si l’innovation représente une énorme avancée avec l’explosion du numérique, chez nous beaucoup de nos jeunes talents restent exclus de l’univers numérique faute d’un accès permanent aux technologies numériques.

Alors que dans beaucoup de pays africains des nouvelles start-up naissent tous les jours, ici personne ne voit l’importance de favoriser l’émergence des idées créatrices et innovantes.

Pourtant, Il y a moyen de changer les choses. L’État de concert avec la société civile peut embrasser ce combat. Celui de permettre au pays de profiter pleinement des technologies de l’information.

Et parce que le numérique doit être une chance pour tous, nous devons soutenir les femmes rurales. Pour une bonne intégration du numérique dans le pays, nous ne pouvons pas laisser de côté les 52% de la population. Il faut donc un plan pour former les femmes du milieu rural au numérique. Et du coup permettre aux femmes de jouir pleinement des bienfaits des outils technologiques mais aussi de profiter des dividendes du numérique.


Haïti : le e-commerce est un outil-tremplin dans le processus de développement économique

Necaire Grégoire directeur général ministère Communication
Necaire Grégoire, Directeur général, Ministère Communication

En 2005, lorsqu’on me parlait d’e-commerce, je ne savais pas très bien ce que c’était. Mais aujourd’hui, onze ans plus tard, j’ai du mal à comprendre pourquoi en Haïti nous sommes encore à ce point en retard par rapport à l’évolution du commerce en ligne.

Pourtant, de nos jours, un peu partout à travers le monde, on achète en ligne aussi naturellement qu’on le fait dans un magasin. Et contrairement à ce que l’on imaginait avant, cette expansion de l’e-commerce est très réjouissante non seulement pour les jeunes entrepreneurs mais aussi pour la grande majorité des internautes.

Malheureusement pour nous autres en Haïti, nos dirigeants ont une très mauvaise compréhension de la révolution qu’est le commerce électronique. En témoigne cette réponse du Directeur Général du ministère de la Culture et de la Communication, Necaire Grégoire.

Pourtant ma question était très simple, je voulais simplement avoir une idée de l’évolution de l’e-commerce en Haïti. Il me semble que l’État devrait être en mesure de me fournir des données concernant le développement de l’e- commerce dans mon pays.

Mais non, cela n’a pas été le cas. Il est vrai que nous ne sommes qu’au tout début de cette révolution de l’e- commerce qui est en train de bouleverser notre monde. Néanmoins nos dirigeants devraient avoir une idée bien claire de ce qu’est effectivement le commerce électronique.

Le Cadre juridique du e-commerce d’Haïti

L’e-commerce est aujourd’hui partout. Tout a commencé avec l’explosion de l’internet. Mais en Haïti tout reste à faire pour développer le commerce électronique. Nous devons commencer par le cadre juridique, sur ce point je partage entièrement le constat de mon amie Axelle Kaulanjan.

Il me semble qu’il y a un grand vide juridique sur la signature électronique et qu’il y a encore à faire au niveau du cadre légal des affaires avant de parler de e-commerce bien normé en Haïti. Je veux bien que le directeur me parle de ça.

Je pense que le directeur ferait mieux d’intervenir sur cet angle bien précis. Car sans le cadre juridique, nous ne serons pas en mesure de développer ce concept chez nous. Mais nous faire croire que l’e-commerce est juste un tremplin du secteur des affaires c’est sans doute mal comprendre le secteur du commerce électronique.

Par ailleurs, je comprends bien, un partenariat public- privé est primordial pour développer ce secteur. Et si c’est bien cela que le directeur a voulu mentionner, ce ne serait pas une mauvaise idée en effet.

Mais hélas, dans tous les cas, l’État devrait s’assurer du développement du commerce électronique et aussi de mettre en place un cadre pour protéger les e-consommateurs.