Premières neiges à Berlin

Ce matin, à huit heures, Berlin s’est mis à tricoter son manteau d’hiver. C’est parti pour quatre mois de nuit (elle tombe à 16 heures), de neige (elle tombe sans fin), de froid et de glace. Et, comme la municipalité ne déblaie pas les trottoirs, à vous les glissades et autres fractures du tibia.

L’hiver dernier fut si rude, que personne ici ne s’en est remis. Un de mes amis français, installé dans la capitale allemande depuis trois ans, a même plié bagages pour rentrer à Paris. Et dire que les Marseillais se plaignent du temps de chien parisien!

Moi aussi, cette année, j’ai failli craquer.

Et puis non.

On caille sévère, croyez-moi. Chacun y va de sa technique : papier journal appliqué entre le manteau et le pull en laine, deux Damarts l’un sur l’autre, une paire de gants en laine sous une paire de gants en cuir, un bonnet en angora sous une capuche imperméable… Ma favorite : la superposition de collants en nylon – ce qui permet aux demoiselles de se promener en minijupe par un temps effroyable, et de s’attirer les regards admiratifs des passants.

Vue enneigée depuis ma fenêtre.

Mais Berlin, même par -15 degrés, reste tout simplement passionnante. En deux mois, je vais tourner trois films courts, grâce à l’énergie formidable qui agite les artistes d’ici, toujours prêts à vous filer un coup de main. En l’espace de quelques jours, je vais bientôt rencontrer deux de mes icônes du cinéma, les réalisateurs respectivement allemand et italien Wim Wenders et Nanni Moretti – en chair et en os. Dans quelques heures, je pars rencontrer des activistes iraniens en exil, qui militent pour les droits des femmes. Et ma copine Suzy, une sensuelle chef italo-américaine installée à Berlin, m’a promis de vous montrer ses secrets de cuisine. J’ai dans mon escarcelle tout un tas d’interviews qu’il faut que je vous livre sous peu.

Tout cela ne me serait jamais arrivé à Paris. C’est inexplicable, mais c’est ainsi.
Ça vaut bien le coup de se geler le bout du nez et de disparaître sous trois couches de laine.
Une petite pensée pour mes compagnons africains de Mondoblog, qui bloguent au soleil!

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Auteur·e

manon

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