Barbarie estudiantine: Les polytechniciens à l’œuvre

L’Ecole Supérieure Polytechnique de Dakar (ESP) est réputée être un établissement d’excellence, stable, sans beaucoup de remous où règne une discipline de rigueur. Mais, depuis prêt d’une semaine, les polymachins, (comment encore?) les polytechniciens sont en train de démontrer l’exact contraire. Ils se sont illustrés dans une vive altercation entre-eux dans l’enceinte de l’école.

Public contre Privé

Les élèves de la formation publique et ceux de la partie privée se regardent, depuis quelques jours, en (polytechni)chiens de faïence. Protestant contre l’instauration, en parallèle, d’une formation payante (privée) pour la délivrance du Diplôme Universitaire de Technologie (DUT), les premiers avaient commencé par bloquer, chaque matin, toutes les portes d’entrée de l’ESP, empêchant systématiquement les seconds d’accéder à l’école. Cette situation ne pouvant pas durer, des échauffourées ont éclaté entre-eux, ce vendredi matin, jusqu’à faire intervenir les forces de l’ordre qui ont fini par semer un parfait désordre sur les lieux. Jets de pierre par ci, grenades lacrymogène par là, du feu un peu partout, de la fumée dans l’air… Bref, un spectacle étonnant et détonant qui a littéralement défiguré l’établissement. Ce lundi matin également, les policiers sont encore intervenus avec leurs lacrymogènes.

Un combat perdu d’avance(?)

Peut-on, aujourd’hui, empêcher à une école d’ingénieurs de trouver d’autres moyens de financement comme la création de formations payantes¿ C’est connu, l’enseignement des sciences et de la technologie coûte très cher et les budgets alloués par nos États sont loin de couvrir tous les besoins. Dans ce contexte, privatiser une partie des enseignements semble être une bonne alternative. Une formation scientifique de qualité demande, à coût sûr, beaucoup de moyens. N’est-ce pas que la plus prestigieuse université du monde, la Harvard University aux USA, est une institution entièrement privée où le coût des études gravite autour des 25 millions de francs CFA par an?

Le vrai combat, n’est-il pas d’exiger simplement que les pensionnaires du public et ceux du privé ne subissent pas un traitement à géométrie variable? Qu’ils soient soumis aux mêmes conditions d’évaluation et aux mêmes épreuves d’examen?

En tout cas, il est regrettable de voir des élèves-techniciens et ingénieurs de l’ESP s’affronter de la sorte. Ce sont les actes de barbarie de ce genre qui ont fini par ternir l’image des étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop. L’ESP est en train d’emprunter cette mauvaise voie et c’est dommage. «S’affronter, c’est être front à front, c’est-à-dire intelligence à intelligence, et non force contre force.» disait un grand penseur.

Arouna BA

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arouna

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