Fin du sommet de l’UA à Addis-Abeba : sursit d’un mois pour le camp Gbagbo

Les lampions viennent donc de s’éteindre à Addis-Abeba capitale de l’Ethiopie sur le sommet de l’Union Africaine qui a été consacré en grande partie aux crises qui secouent le continent et surtout à celle que traverse la Côte d’Ivoire. Les conclusions sur le sujet Ivoirien sont diversement interprétées à Abidjan mais une chose est sûre, c’est le camp Gbagbo qui doit se frotter les mains. Les Chefs d’Etats africains, ceux qui sont très éloignés de la Côte d’Ivoire et des réalités du pays ont décidé de peser dans la balance en faveur d’une autre médiation ou plutôt d’une mission. Les conclusions dit-on seront contraignantes pour les deux camps  mais à quel point ?L’UA ne peut pas s’aventurer à dire haut et fort qu’elle reconnaît Ouattara comme vainqueur de l’élection présidentielle et revenir se dédire aux yeux du monde. L’Afrique serait trop ridicule et donnera raison au Président Sarkozy qui affirmait en des termes plus diplomatiques que le seul cerveau qui n’ait pas évolué depuis des décennies est celui de l’africain ! La position de l’UA est  claire : Alassane Ouattara est président et si les nouveaux médiateurs s’amusent à remettre en cause les acquis du second tour de l’élection présidentielle, ce que tout le monde veut éviter se reproduira. L’indignation, la colère et l’amertume du ministre Sidiki Konaté (FAFN) sont infimes face à la colère de nombreux militants du RHDP que j’ai croisé durant ces dernières 48 heures. « Si on continue de nous voler notre victoire nous irons chasser Gbagbo nous-mêmes : on n’aura pas besoin de l’ECOMOG » affirme Désiré un jeune homme de 28 ans ! « Je ne sais pas pourquoi on dialogue avec quelqu’un qui se maintien avec la force ! Il faut le déloger par la force un point c’est tout ! Il a encore un mois avec son groupe ce qui signifie que le peuple va souffrir pendant un mois » souligne Coulibaly un enseignant à la retraite. Même les militants les plus modérés ne cachent pas leur pessimisme ! « Je préconise le dialogue mais on connait la réponse de Gbagbo si on lui demande partir : le peuple m’a choisi, j’ai prêté serment selon la constitution patati patata…et retour à la case départ » s’indigne Koffi N’dri Carlos avant de conclure « c’est encore une perte de temps et des Ivoiriens qui vont continuer de souffrir ».

Les militants de La Majorité Présidentielle eux ne cache pas leur joie. « Qui vous a dit qu’on vient demandé à Gbagbo de partir ? C’est maintenant que les vraies enquêtes vont commencer : tout le monde va enfin connaitre la vérité et le woody restera à son poste ! » déclare N’da Clarisse. « C’est une décision sage de la part des Chefs d’Etat Africains qui montre que l’Afrique est mature. Les conclusions de l’investigation seront contraignantes surtout pour les va-t-en guerre comme Compaoré et Goodluck Jonathan qui fait lui-même parti des cinq Chefs d’Etat attendus à Abidjan. Ils auront la vérité entre les mains et diront que Gbagbo est Président, c’est tout ! » affirme Youan Bi. A la question de savoir si les conclusion ne font pas l’affaire du président Gbagbo sa réponse fait penser à un slogan de campagne : « je te dis mon frère, le contraire ne peut pas se produire : Gbagbo est président ! ». Les quatre semaines avenirs seront donc décisives aussi bien pour les protagonistes de la crise post-électorale ivoirienne que pour tout le continent car l’UA joue toute sa crédibilité dans le dossier Ivoirien. « Attendons de voir » comme m’a dit tout souriante une jeune enseignante qui a souligné que « la Côte d’Ivoire doit sortir de la crise sans effusion de sang ».

Suy Kahofi

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kingsuy

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