Les embouteillages, perpétuels ennemis des automobilistes et motards de la capitale Ivoirienne. Ils sont omniprésents aux heures de pointe et semblent narguer les conducteurs énervés qui échangent des coups de klaxon avec nervosité. Les moteurs tournent, le carburant baisse, on tente de se soulager l’esprit avec la musique et quand bien même on est au bord de la crise de nerfs, on ne peut que baisser ses vitres pour marchander avec les vendeurs ambulants.
Les vendeurs ambulants des embouteillages sont certainement les seuls habitants d’Abidjan qui semblent se réjouir de la formation des embouteillages. « On ne peut pas se plaindre parce que c’est quand il y a les embouteillage que nous on arrive à faire recette » soutien Adama quelques carton de scrabble en main. Comme Adaman ils sont nombreux les jeunes commerçants qui prennent d’assaut le bitume pour écouler leurs marchandises. Ils vendent un peu de tout : mouchoir de papier jetable pour bureau et voiture, des sachets d’eau glacé, des jouets, des accessoires et pièces de rechange pour véhicule de tout type, des barres de chocolats…Ici hommes et femmes luttent la moindre vitre baissée pour se faire des sous. Pour vendre dans les embouteillages il faut avoir plusieurs qualités et c’est ‘’Petit’’ Kassoum qui les énumère à notre micro. « Il faut savoir convaincre en peu de temps, être rapide quand vous poursuivez une voiture, la vigilance doit être de mise car les véhicules peuvent vous ‘’toucher’’, avoir toujours la monnaie car généralement les clients en voiture ne supporte pas d’attendre… ». Côté financier on peut dire que le commerce de l’embouteillage est une question de chance : il y a des jours ou elle vous sourit et d’autre jour pas ! « Tu vois comme aujourd’hui j’ai eu 7.000 ce matin ; cela représente 7 cartons de mouchoirs. Je suis content or hier j’ai crié toute la journée entre les voitures et j’ai rien vendu ! » affirme Basile. « Moi je vends des sachets d’eau » affirme Rokia avant de conclure en riant « tous les jours les hommes ont soif donc ça marche pour moi ».
Pourtant les vendeurs ambulants n’ont souvent pas bonne presse auprès des automobilistes. « Certains sont des voleurs et ça je suis bien placé pour le dire » déclare Mr Konan Gustave. « Je me suis fait piquer mon argent sur le VGE. Le petit vendeur a fait semblant de monnayer les 10.000 que je lui ai remis et puis je l’ai vu s’enfuir entre les véhicules ». L’audace de certain va plus loin : « il tente par exemple d’arracher des rétroviseurs ou d’ouvrir les portières pour s’attaquer aux honnêtes citoyens » déclare un sergent-chef de la police en poste dans le quartier de Marcory. La police est souvent obligée de faire des patrouilles pédestres entre les véhicules pour éviter les badauds de sévir. Les commerçants ambulants de leur côté réaffirme avec force que les voleurs des embouteillages ne sont pas des commerçants mais des personnes qui viennent ternir l’image de leur noble corporation.
Suy Kahofi
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