Ça y est, elle est là, la saison des pluies. Pas besoin de vous faire un dessin sur les grosses averses qui arrosent Conakry durant les 4 mois d’hivernage que nous connaissons. Et quand je dis averses, je ne parle pas de ces crachins au Sénégal qui provoquent pourtant régulièrement des inondations dans la banlieue de Dakar, déclenchant un vif émoi des Sénégalais qui se sahélisent jour après jour. Une seule de nos tornades, la moins puissante, réduirait leurs maisons en une boue torrentielle. Avec quatre mètres de pluie par an à Conakry est dans sa banlieue tentaculaire, ça ne rigole pas.
Notre capitale est donc habituée aux flottes déchainées. Tout comme aux montagnes d’immondices qui l’ensevelissent. La ville est si crade qu’elle se confond à une poubelle urbaine géante que même le commandant «Resco» Camara ne gouverne pas. Et quand la pluie tombe, il se passe un curieux phénomène de redistributions des ordures à la tête desquelles trône le fameux «forê sac» (sac plastique).
Le «forê sac» ! Le sac plastique est à la ville de Conakry, ce qu’est la hernie inguinale pour un homme : vilaine et gênante. Cette calamité pour l’environnement est aussi omniprésente dans notre capitale que les armées de mouches et de moustiques qui l’enserrent. La faune urbaine est complétée par les contingents de grenouille qui élisent domicile dans les flaques d’eau formant des chorales nocturnes pour rivaliser avec le raffut des chiens errants qui ont survécu au plan génocidaire de l’ancien ministre de l’Élevage, Mouctar Diallo.
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