Le samedi 31 août, le collectif des jeunes de Mbour a organisé une marche pour dire stop aux accidents.
Au Sénégal, presque chaque jour on annonce des accidents mortels sur les routes. Et cela depuis une dizaine d’années. Malgré ces pertes humaines, les autorités ne font que des discours. Aucune mesure fonctionnelle n’est prise.
Par conséquent, les jeunes de Mbour ont décidé de se faire entendre par nos autorités, afin qu’elles prennent toutes les mesures adéquates et applicables qui permettront d’arrêter ces accidents.
Ces jeunes ont porté la voix de tous les autres jeunes et de toute la population sénégalaise. Car, même si le plus grand nombre d’accidents se passe dans le département de Mbour, les personnes qui y perdent leur vie viennent de diverses régions du Sénégal.
Ainsi, dans leur mémorandum, le Collectif des jeunes de Mbour a fait une liste de l’origine des accidents et aussi des propositions qui permettront de les diminuer.
« L’absence de ralentisseurs, de passages cloutés, de panneaux de limitation de vitesse et d’éclairage.
L’autre problème que nous constatons est l’insuffisance d’éléments au niveau du dispositif sécuritaire sur la RN1 (Route nationale numéro 1). » Voilà quelques causes d’accidents notées.
En ce qui concerne les solutions, nous pouvons lire ceci :
La mise en place de « ralentisseurs, passages cloutés, panneaux à limitation de vitesse et l’éclairage de la voirie.
La sécurité routière avec le renforcement du dispositif – éléments de circulation – plus de présence pour le contrôle.
En outre nous demandons l’évaluation du programme PRECOL avec la voie de contournement, la qualité de l’ouvrage, et la nécessité de prolonger à partir de Malicounda pour contourner Mbour et autres (agressions, modernisation de la ville). Les autres pistes de solution que nous proposons sont l’utilisation du transport fluvial et ferroviaire qui est une réelle solution pour régler les problèmes routiers avec des milliers de morts par année. »
Le directeur des transports routiers rassure
M. Wade, directeur des transports routiers était venu participer à la mobilisation sous instruction du ministre des Infrastructures et des Transports.
Dans sons discours il a rassuré que « le président Macky Sall est en train de prendre en main cette affaire. Et c’est dans ce cadre que l’autoroute aéroport de Diass jusqu’à Mbour sera érigée, et c’est dans ce cadre aussi que la ville sera contournée par les véhicules qui auront à aller de Dakar vers Bamako. » Il confie que des solutions seront apportées du point de vue infrastructures mais les techniciens aussi joueront leur rôle. Des brigades mixtes seront mises en place et ils feront de telle sorte que les jeunes des différentes localités participent au contrôle et à la surveillance des routes qui traversent leurs cités.
Différents facteurs expliquent ces multiples accidents de la route au Sénégal
D’abord, c’est la vétusté du parc automobile. Presque toutes les voitures qui assurent le transport public au Sénégal sont très vieilles, elles ne devraient pas circuler. Car d’après les statistiques du centre de contrôle technique des véhicules depuis 2011, pas moins de 992 982 véhicules ont été contrôlés. Et, 43% ont un problème de frein, 34% ont un problème de direction et 23%, un problème d’éclairage. Or, tous ces éléments sont incontournables pour le bon mécanisme d’une voiture. C’est le frein, la direction et la lumière qui font un véhicule.
Et pourtant, quand on questionne les conducteurs ils répondent qu’ils ont effectué la visite technique. Donc, ce qui veut dire qu’ils peuvent circuler. Comment peut-on ne pas enregistrer chaque jour des morts par accident de la route ?
Mais aussi notons que, le plus grand nombre de ces personnes n’emmènent pas leurs voitures pour la visite technique. Elles donnent juste une somme d’argent pour s’acquérir d’un justificatif de visite technique. Ce qui veut dire qu’il y a des faussaires au sein et hors du Service de contrôle des automobiles.
Ensuite, il y a l’insouciance, l’indifférence des Sénégalais, conducteur comme piéton. On dit, Sénégal, pays de la Teranga mais, j’ajouterai, Sénégal pays de l’indiscipline. Ici, ni le conducteur, ni le piéton ne respecte le code de la route. Chacun ne se préoccupe que de ses intérêts personnels. Le chauffeur double les autres voitures comme il le veut ne se soucie jamais du code de la route. Il ne s’arrête jamais devant un feu rouge. Un Sénégalais dans la rue, marche comme il le veut, ne se soucie jamais du code de la route. Il traverse n’importe où, comme s’il n’existait pas de passage pour piéton ou de passerelles.
Les chauffeurs sont indisciplinés, ils ne pensent qu’à arriver à destination. Les accidents qui causent le plus de morts, c’est avec les bus qui assurent le déplacement des populations de Dakar vers les autres régions du pays. Mais aussi de l’intérieur du pays vers la capitale sénégalaise. Et ce qui est inquiétant, c’est que ces bus sont conduits par des jeunes non expérimentés et indisciplinés qui n’ont aucune responsabilité.
Mais aussi, il faut signaler qu’il y a une manque de considération à l’égard des chauffeurs. En réalité, ils ne sont pas assurés. Au Sénégal, seuls les passagers qui sont assurés en cas d’accident mais, pas le chauffeur qui conduit le véhicule.
En 2002 après le bateau Diola, tout le monde se disait : c’est fini pour ce phénomène de surcharge. Mais c’est encore pire actuellement. Chaque jour des véhicules super-surchargés passent devant les policiers et rien, aucune sanction.
Si vous ne le savez pas, sachez qu’au Sénégal, la corporation la plus corrompue c’est la police.
C’est pourquoi je dis que les policiers de la circulation routière occupent une grande part de responsabilité dans la cause des accidents. Au lieu de sanctionner, ils laissent partir les conducteurs qui ne sont pas en règle et qui commettent des infractions devant eux juste avec un billet de 1.000F CFA (1,5 € environ).
Tout Sénégalais le sait. Quand un policier te demande ton permis de conduire après une infraction, il suffit d’insérer ce billet à l’intérieur. Il te laissera partir sans problème.
Où est la morale professionnelle de ce métier, où est la dignité ? Néanmoins et heureusement qu’il y a des exceptions.
Et pourtant c’est à la police de régler cette indiscipline générale chez les conducteurs mais malheureusement, divinité argent est passée par là.
Le mauvais état des routes est aussi un facteur qui peut dégrader les voitures et causer des accidents quand les conducteurs y passent avec vitesse.
La route la plus désagréable, la plus déplorable, la plus lamentable est celle qui relie Kaolack et Fatick. Cela fait des années que des milliers de voitures y passent, et malgré les accidents, l’Etat sénégalais ne s’en soucie pas.
Les autorités doivent prendre des mesures appropriées pour régler cette situation. Car chaque année des centaines de jeunes, des soutiens de familles, des pères de familles, des femmes et des enfants nous quittent à causent du manque de discipline d’un chauffeur ou de la vétusté d’un véhicule. Le policier doit être plus digne pour effectuer correctement le travail qui fait que les Sénégalais le payent chaque fin du mois. Le chauffeur aussi doit être plus discipliné.
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