Au Mali, c’est tout le monde qui se drogue. Oui ! Ce n’est pas du tout interdit. Ici, que l’on soit homme, femme, vieux, vieille, jeune fille ou jeune garçon, il est normal voire indispensable que chacun prenne sa petite ou grande dose de thé par jour. L’emprise de ce thé vert est tellement forte sur la population qu’il est convenu de l’appelé « la drogue des maliens ».Selon l’hebdomadaire les Echos (du 07/10/2010), le Mali a importé près de 17 milles tonnes de thé en 2008. La consommation étant en constante croissance, elle serait aujourd’hui à 20 milles tonnes de thé par an pour une population d’environs 15 millions d’habitants. Pour les maliens, Le thé fait parti du quotidien et n’empêche rien. Au travail, il permet de recharger les batteries pour plus d’énergie au bureau. On ne peut visiter aucun service de l’administration publique ou privé, surtout à Bamako, sans remarquer un gardien ou un planton qui s’affaire avec sa théière pour « gâter » ses patrons et les visiteurs. Aussi, il n’est pas surprenant de voire une femme qui, parallèlement à sa préparation de repas dans la cuisine, vient s’asseoir auprès de sa propre Barada (théière) pour donner le temps de cuisson nécessaire à sa sauce.
Ces orgies de thé avancent les mêmes arguments pour justifier leur dépendance de ce liquide. Pour Mohamed, un gérant de cyber, s’il ne prend pas au moins trois verres de thé par jour, il ne pourra rien faire de sa journée. » S’il faut faire un choix, je préfère ne pas déjeuner le matin. Un verre de thé me suffit largement sans quoi je ne serai pas du tout en forme. Je me sentirai exténué et surtout nerveux… » m’explique-t-il.
Drogue ou pas drogue, une large fraction d’entre eux sont unanime que sans une dose ou plusieurs fortes doses de thé du matin au soir, le malaise ressenti par tous les accros -comme eux- est la migraine avec une sorte douleur indescriptible.
Finalement, l’on ne sait plus si le thé est un vice, un médicament ou un aliment. Selon les spécialistes de la santé, le thé purifie le sang et facilite l’élimination de graisse. Ces bienfaits encouragent, certainement, les personnes qui se plaignent de leur poids à ne consommer que le thé qui a la même teneur que la quinine. C’est tellement amer qu’il donne, à nous les non-initiés, envie de se couper la langue. Maintenant, le constat qui s’impose est que la majorité ces accros ne consomment pas le thé en raison ses propriétés curatives. Au contraire s’ils se « drouguent », c’est par ce qu’ils ne peuvent plus s’en passer au risque de tomber malade.
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