Cocody Mermoz, Cité rouge, Campus Ancien, Port-Bouët, Cité Williamsville… dans toutes les cités universitaires d’Abidjan, les étudiants vivent au rythme des études mais aussi du petit commerce qui permet de joindre les deux bouts. Décorateurs d’intérieur, cordonniers, commerçantes de denrées alimentaires, opérateurs de saisie, maîtres karaté, instructeurs sportifs…la liste des activités économiques des campus est longue et chaque étudiant tire profil en fonction de son sens d’organisation et de gestion.
Petits boulots : un mal nécessaire !
Les raisons qui poussent les étudiants à exercer une activité génératrice de revenu à côté des études divergent d’une personne à l’autre. Pour un nombre important d’étudiants les difficultés économiques des parents sont à l’origine du choix. « Je suis conscient des problèmes que mes parents ont pour gérer la scolarité des mes frères et sœurs. Aussi j’ai décidé de voler de mes propres ailes en assurant mes études par mais propres moyens. Avec mes économies j’ai acquis un ordinateur et je fais des saisies pour payer mes cours, louer une chambre et couvrir mes besoins » souligne Richard Kouakou. Pour certains étudiants le petit boulot ou gombo dans le jargon ivoirien permet juste d’assurer l’argent de poche : les frais d’étude étant déjà couvert par la famille. Il faut une bonne organisation pour réussir à concilier business et étude : un manque d’organisation peut permettre aux affaires de prendre le dessus sur les études ou vis versa ! Pour ceux qui ont choisi de vivre des petits boulots, ils ne se privent pas de profiter de la manne qu’offre les campus. On peut ouvrir sa boutique dans sa chambre d’étudiant, négocier un espace auprès du syndicat étudiant pour déposer sa cabine téléphonique ou encore louer un magasin quand on a les moyens.
Les avantages d’investir sur le campus
Sur le campus il n’y presque pas d’impôt : les propriétaires ne s’acquittent donc que des loyers et d’une prime mensuelle revenant au syndicat étudiant puisse que le commerçant se retrouve « sur leur zone d’exercice ». Si à l’origine les magasins étaient la propriété d’investisseurs versés dans les affaires, les étudiants leur livrent la concurrence de plus en plus. « Je pense que vu la rentabilité des activités les étudiants on décidé de se lancer pour gagner eux aussi. Sur le campus un simple opérateur de saisie peut facilement se retrouver avec 90.000 ou 130.000 f CFA chaque fin de mois ! Le gain est plutôt tentant » soutien Beugré Camille avant de conclure « les étudiants sont fatigués d’être des employés : ils veulent profiter de plein droit des ‘’richesses’’ des campus alors pour se faire ils s’investissent ».
Même dans les pays les plus développés du monde les gouvernements ne pourront pas permettre à tous les jeunes diplômés d’entrer à la fonction publique. Le secteur privé et surtout l’auto emploi sera donc la porte de sortie pour des millions de jeunes. Si en Côte d’Ivoire les étudiants arrivent à pratiquer des activités génératrices de revenus, cela peut leur ouvrir l’esprit pour monter à l’avenir leurs propres boites.
Suy Kahofi
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