Le portable, phénomène de société pour le meilleur et pour le pire

Qui n’a pas son téléphone portable au Mali ? Devenu phénomène de société en quelques années, il est aujourd’hui un outil indispensable à la vie quotidienne des Maliens. Reconnu pour son utilité, on le retrouve jusque dans les villages les plus reculés du pays, même si la couverture réseau est déficiente. Quand il n’y a pas d’électricité, on recharge les portables grâce à un système ingénieux : des mobylettes ambulantes équipées de batteries. Le portable est aujourd’hui à la portée de tous (les premières puces de téléphone du réseau Malitel qui, en 2000, coûtaient entre 175 000 et 200 000 Frs CFA sont commercialisées aujourd’hui à 500 Frs CFA et bénéficient d’offres d’unités.

Le portable est désormais accroché en permanence à l’oreille des hommes  et femmes d’affaires, des élus et  des personnalités… Cet outil magique, dernier modèle en vogue de préférence, les relie en permanence à la multitude d’interlocuteurs inscrits dans leur carnet d’adresses ou plutôt leur répertoire, qui va de A comme ATT jusqu’à Z comme Zidane !!!… sans oublier les innombrables numéros familiaux et amicaux. Rendez-vous, négociation, débriefing, tout passe aujourd’hui par ce joyau de la technologie, et tant pis pour les effets indésirables pour la santé que peut engendrer un usage exagéré.

Les plus jeunes utilisent le  téléphone  pour écouter leurs titres de leur musique favorites, pour être à l’écoute de la radio, pour enregistrer des vidéos et pour faire des photos ; ils  effectuent  des appels très rarement en raison de leur faible crédit  et la plupart du temps, il « bip » leur Interlocuteur avec l’espoir d’être rappelé dans la minute ou il les contacte très brièvement pour fixer un rendez-vous ; sinon, ils privilégient les échanges téléphoniques nocturnes pour bénéficier des tarifs réduits.

Le portable peut malheureusement devenir une véritable addiction qui coûte très cher pour les plus bavards, notamment les femmes et les jeunes filles ! Dans les sociétés nomades, ce sont les salutations et les politesses interminables qui constituent, la plupart du temps, le contenu d’une longue conversation !

Savez-vous que l’on peut déjà disposer d’un téléphone avec caméra qui permet de voir son interlocuteur comme à la télévision ? Et dans quelques années, le portable fera office de carte de crédit et de porte monnaie. On pourra payer son pain ou son billet d’avion en quelques touches de clavier… Perdre son portable deviendra alors une véritable catastrophe !

Quand le portable sème la zizanie dans le couple…

Le montant des cartes de téléphone prélevé sur l’argent du ménage est bien souvent un sujet de disputes car cet achat fréquent dilapide l’argent du ménage pour des conversations synonymes de futilité.

Plus grave, des maris ou des épouses découvrent, l’infidélité de leurs conjoints en consultant leur messagerie parsemée  de SMS amoureux. Un constat qui mène souvent droit au divorce. Leçon à retenir…  Un portable est un objet qui doit rester à usage strictement personnel !

Dans le dossier «  Spécial ondes » de la revue Sciences et Avenirs de Mai 2009 on peut lire :

‘’Ce 23 Avril, à Paris s’ouvre un « grenelle des ondes », visant à faire le point sur les dangers sanitaires potentiels des champs électromagnétiques qui entourent les téléphones mobiles, le Wi-Fi, les antennes relais…Il regroupera opérateurs, pouvoirs publics et associations. Il y a  urgence car depuis janvier, trois décisions judiciaires ont ordonné le démontage d’antennes téléphoniques ou interdit leur implantation « pour trouble anormal de voisinage » en évoquant  «  le principe de précaution ». Les trois opérateurs français, Orange, Bouygues, SFR, tour à tour condamnés, craignent des procès en rafale.’’

Au Mali, cette préoccupation n’est pas du tout à l’ordre du jour. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes et Orange et Malitel font toujours la pluie et le beau temps. « Orange nous rapproche et vide nos poches » disent certains Maliens et rassurez-vous Malitel n’est pas en reste !

Allo, ya plus de réseau… je vous entends mal… vous êtes toujours là… rappelez-moi, je n’ai plus de crédit…

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Auteur·e

alyad

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