Appel aux élites africaines du savoir

A Messieurs les héritiers africains du Savoir.
Ceci est un message destiné aux meilleurs produits que les différentes professions ont forgés, façonnés et mis au service de la société afin que celle-ci devienne, elle-même, aussi meilleure un jour. Étudiant de mon statut, et ayant suffisamment apprécié le rôle de répétiteur, j’ai aujourd’hui une idée réelle de la qualité des efforts qu’il faut consacrer lorsqu’on porte la casquette d’enseignant. Bien entendu, transmettre ses connaissances à des jeunes, qui quelques fois affichent des écarts de conduite, est loin d’être la chose la plus simple du monde. C’est certes un travail qui demande de la patience, de la vocation, mais c’est tout de même un travail faisable. Je le sais car je suis déjà passé par là.

Ce que je déplore et qui m’indigne sérieusement c’est de constater, par exemple, que les enseignants ne répondent pas toujours présents à l’appel de leurs disciples. Que ce soit pour une recommandation à une bourse ou un recrutement, pour des explications ou pour un encadrement pendant le stage académique, il arrive dans bien des cas que le maitre serve à ces derniers le « je n’ai pas de temps ». Cette phrase est très célèbre et prisée de nos jours. Elle arrange sans doute mieux la bouche qui la débite que l’oreille qui l’endure. Essayez de vous mettre dans la peau de l’étudiant et de ressentir ce que votre « je n’ai pas de temps » peut lui faire quand il vient solliciter votre aide.

C’est devenu une véritable épidémie et presque tous les corps de métiers souffrent de ses symptômes : égoïsme, avarice et ingratitude. Dans cette séquence, je me réduirai aux aspects du divorce entre les élites du savoir et le peuple. Eminents professeurs, docteurs, ingénieurs, enseignants que vous soyez, avez hérité de la connaissance, du savoir-faire rattachés à votre domaine de prédilection ; cette valeur ajoutée que vous avez gracieusement acquise, vous avez le devoir de la perpétuer à une échelle plus grande. De quelle autre façon pourriez-vous rendre hommage au Savoir, si ce n’est en accordant votre plus digne attention, écoute ou disponibilité à qui de droit : l’apprenant. Tout est prévu de sorte qu’il advienne un jour où ces mêmes jeunes reprendront le flambeau et divulgueront à leur tour les enseignements reçus. C’est ce que j’appelle le « cycle du savoir ».

Ouvert à d’éventuelles remarques de votre part et croyant à une amélioration de la donne, je vous prie, Messieurs les héritiers africains de Savoir, d’agréer mes sincères salutations.

Francoperen

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