Les géants du Lac Tanganyika à l’air libre

Il se fait tard et je suis en retard. Tout se passe très vite,  j’ai même l’impression que le temps aussi est complice d’emporter  précipitamment ces quelques jours qui restent de l’an 2010. Je prends une moto dont le conducteur se presse aussi d’amasser ses dernières recettes de la journée. A 18h c’est l’heure limite pour la circulation des motards à Bujumbura. Allons-y vite, dis-je au motard qui aussi trouve son intérêt confondu au mien. Hâtes-toi, lui crie-je encore. Tout se passe encore rapidement autour de moi.Des voitures que je rencontre, des piétons et même les oiseaux qui regagnent leurs nids. Le chemin nous mène du côté du Lac Tanganyika à côté du port de Bujumbura où plusieurs trafiques s’y passent. En effet, le Lac Tanganyika ou Tanganika est l’un des grands Lacs d’Afrique ; il est le deuxième Lac Africain par la surface après le Lac Victoria dont les ressources sont partagées entre le Kenya, l’Ouganda et la Tanzanie. Notre cher Lac est encore deuxième au monde par le volume et la profondeur après le Lac Baïkal.  Il est encore le plus poissonneux du monde, selon certaines sources. Toutes les activités autours de ce grand Lac passent inaperçues devant mes yeux. Je n’ai que ma destination finale devant mes yeux.

Soudain du côté du lac on aperçoit quelque chose qui émerge. Deux corps énormes, un peu nus, font face. Deux gros hippopotames sont visibles dans l’eau à côté du rivage où l’herbe pousse créant ainsi la beauté du paysage. Cette scène me fascine de même que mon motard. Nous nous arrêtons pour admirer ce phénomène étrange. Quelques passants, des badauds venus de je ne sais où se joignent à nous. Le spectacle s’improvise. Rien n’inquiète ces géants du Lac, ces animaux aquatiques massifs au corps en forme de tonneau. Ces êtres qui selon leur comportement passent la journée dans l’eau pour se protéger du soleil ou caché en forêt, dans les marais voir dans des terriers. Je me pose quelques questions sur ces êtres dépourvus d’expression. La cause de leur présence à la surface de l’eau, notre rôle ou celui du gouvernement pour la défense de ces créatures et de leur milieu d’habitation. Sont-ils sortis de l’eau pour une sieste? Ou peut-être que l’eau, trop polluée devient insupportable pour ces êtres. Je pense aux tonnes de déchets que le Lac Tanganyika absorbe tous les jours, les déchets toxiques des certaines usines de Bujumbura, les boites des conserves vides, des objets en plastique, des bouteilles vides…. Cela n’est qu’une pensée qui me passe par la tête. La pollution de l’eau et de l’air nous menace aussi, nous habitants de Bujumbura, autant que ces êtres aquatiques, me dis-je en repartant encore vite que avant.

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upendo2010

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