Dépistage sérologique des MST: véritable cauchemar chez les jeunes en Afrique

Beaucoup de jeunes aujourd’hui ne sont pas réceptifs à l’idée de connaitre leur statut sérologique. Avant les autorités compétentes organisaient des campagnes de dépistage gratuit en milieux scolaires. Cependant le ratio de personnes dépistées n’a jamais satisfait à leur objectif. Est-il alors possible que le recours aux campagnes de dons de sang initiées dans nos métropoles ces dernières années vienne combler les attentes ?

Ce matin, l’institut 2iE de Ouaga a reçu la visite du CNTS (Centre National de Transfusion Sanguine). Très rapidement une équipe constituée de médecins, d’infirmières et d’une restauratrice (environ 10 personnes au total) prend les choses en main et s’active dans la cour. Elle installe les équipements, apprête le matériel nécessaire pour les prises sanguines. Il y a toute une série d’étapes à franchir avant la phase finale. Le patient doit tout d’abord se diriger vers l’infirmière chargée de l’accueil pour faire des prises de poids, tension et renseigner une fiche de consultation. Ensuite, il peut foncer chez le psychologue qui continue à renseigner sa fiche grâce aux réponses qu’il obtient à l’issue du questionnaire menée sur la vie intime de son interlocuteur. Ce n’est qu’après validation du cas de ce dernier par le psychologue que le médecin lui inocule la seringue. Une fois sa poche de sang enregistrée, le donneur reçoit alors une boisson et un sandwich.

La plupart des étudiants présents ont la trouille. Ils tournent en rond dans la cour avant de se décider. Certains, pour montrer à leurs amis qu’ils sont courageux, y vont mais commencent à  paniquer au moment de l’interrogatoire. « Combien avez-vous eu de partenaires sexuels au cours des 6 derniers mois ? ». C’est cette question qui met tout le monde mal à l’aise, y compris les plus coriaces. Seuls les plus confiants ne se sentent pas embarrassés par elle. Tout se passe dans une ambiance de joie, d’intrigue et de dialogue. Au campus, tout le monde sait qui est qui. C’est la raison pour la quelle dès qu’un « wanted » s’engage, on entend le hum de la foule. Mais si c’est quelqu’un de « réglo » qui s’aventure, on se tait. Autour de cette affluence, de petits groupes se sont formés : étudiants donneurs et non donneurs argumentent sur certains sujets pour éviter de s’ennuyer pendant la durée de la campagne.

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Auteur·e

francoperen

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