Mer, terre et commentaires

Nous sommes à Malika, commune d’arrondissement située à près de 25 kilomètres de Dakar, sur la bande côtière du littoral nord. Dans cette localité faisant frontière avec l’Océan Atlantique, mer et terre suscitent un faisceau de commentaires.

En effet, jamais des habitations n’y avaient, d’aussi près, tutoyé les eaux marines. Et comme vous le voyez sur la photo ci-dessus, les dégâts engendrés par cette situation sont inquiétants. Les bâtisses s’effondrent comme des châteaux de cartes. Il y a juste quelques mois, c’est le campement « Casa Di Ibrahima » qui perdait son mur de protection. Auparavant, le campement « Timtimol » avait subit le même sort.

Ces problèmes environnementaux sont liés, entre autres, à deux phénomènes difficilement maitrisables au Sénégal :

L’extraction du sable marin

Chaque jour, des centaines de camions sont présents sur les carrières de Malika pour desservir toutes les localités environnantes. Dans les parcelles assainies de Keur Massar, par exemple, où beaucoup de bâtiments sont constructions, le commerce du sable y est très lucratif. Cette activité fait vivre des milliers de familles dans la banlieue et les jeunes n’entendent pas cesser ce travail qui leur rapporte gros.

Certaines autorités vivent également de ce business car chaque camionneur doit verser, quotidiennement, 5000 francs Cfa de taxe au service des mines à l’entrée des carrières et 1000 francs Cfa à la police avant de pouvoir exploiter le sable marin.

L’avancée de la mer

Ce phénomène accentué par l’extraction du sable sur la plage est surtout causé par le réchauffement climatique qui touche la planète entière. Dans un article intitulé « L’arctique sans glace !» publié par l’Agence Science-Presse du Canada, des scientifiques ont révélé que la banquise arctique va complètement disparaître d’ici à 2040. C’est dire simplement que la fonte des glaciers s’accélère et va, à coup sûr, entrainer l’élévation du niveau de la mer. A Malika, les riverains estiment qu’en l’espace de 5 ans, la mer est montée de 200 mètres.

Mais comme « on arrête pas la mer avec ses bras », les autorités doivent absolument mettre un terme à un autre phénomène encore plus dangereux : la construction d’habitations sur les rivages de la mer. Jusqu’à présent, des lotissements sont entrain d’être élaborés à moins de 100 mètres de l’Océan. Pire, certains propriétaires ont déjà commencé à construire leurs parcelles. Si rien n’est fait pour stopper ces constructions, Malika risque de subir, dans les années à venir, une catastrophe écologique sans précédent.

Arouna BA

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arouna

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