Boukari Ouédraogo : L'énergie solaire en Afrique

Afrique du Sud, Mali, Guinée, Burkina Faso… Alors que les délestages se multiplient en Afrique de l’Ouest, Boukari Ouédraogo souligne dans Mondoblog Audio l’importance d’investir dans l’énergie solaire en Afrique.

« Coupures de courant incessantes, couverture limitée aux grandes villes, coûts élevés… Voici comment résumer l’électricité en Afrique aujourd’hui », affirme le Mondoblogueur. Selon un rapport sur la crise énergétique mondiale, en 2021, la région de l’Afrique subsaharienne comptait toujours plus de 567 millions d’individus sans accès à l’électricité, ce qui représentait plus de 80% de la population mondiale dépourvue de ce service et près d’un habitant sur deux. Cette situation n’a que peu évolué depuis 2010.

© Boukari Ouédraogo

Mondoblog audio – Boukari Ouédraogo sur l’énergie solaire en Afrique

Si vous souhaitez écouter le Mondoblog audio, redirigez-vous vers le lien ci-dessous :

Un potentiel énorme en énergie solaire

Selon Boukari, si l’Afrique a un potentiel important en énergie solaire, celui-ci reste sous-exploité. « Avec les 40 à 45 degrés à l’ombre que les Burkinabè supportent pendant les périodes chaudes, l’énergie solaire pourrait très facilement pallier le déficit en ressource énergétique », explique le Mondoblogueur en prenant en exemple son pays natal. En 2021, l’Afrique a reçu seulement 0,6% des 434 milliards de dollars investis mondialement dans le domaine des énergies renouvelables.

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Pourtant, d’après le burkinabé, l’énergie solaire est propre, abondante, prometteuse, facilement accessible et rapide à déployer. « L’énergie solaire, c’est cadeau, il suffit de lever les yeux au ciel ! » Aux yeux de Boukari, reste à décloisonner l’accès à l’énergie, changer le modèle commercial et permettre aux entreprises privées d’investir dans des centrales solaires.

Troquer les vieilles machines pour des centrales solaires

Au Burkina Faso, par exemple, une règle implicite a longtemps empêché les Burkinabè d’utiliser des panneaux solaires pour produire leur propre électricité, en raison du monopole de la SONABEL, la Société Nationale d’Electricité du Burkina. Le gouvernement n’a pas non plus encouragé l’adoption de cette solution. « Dans les campagnes, certains fonctionnaires qui avaient les moyens utilisaient des plaques solaires presqu’en cachette. Les autres sont restés pendant des années avec des lampes à pétrole », abonde le blogueur.

Comme le rappelle Boukari, le Burkina Faso dépend de l’importation coûteuse de pétrole pour alimenter la SONABEL, malgré son incapacité à produire du pétrole. Cette politique « dépassée et sans vision » a entraîné une pression démographique accrue dans les villes, notamment Ouagadougou et Bobo Dioulasso, et donc de nombreuses coupures de courant. « Il faut troquer les vielles machines devenues obsolètes avec des centrales solaires ! », insiste Boukari.

Caroline Renaux

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