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Comment bien choisir son format ?

Réussir son sujet, c’est d’abord choisir le bon format pour le traiter ! Quand vient l’heure d’écrire un tout nouveau article pour votre blog, le choix est large. Vous êtes face à une multitude de choix de formats et de sujets, et on peut parfois se sentir perdu. Pour prendre la bonne décision, pas de panique, il suffit de bien connaître les différents formats et leurs caractéristiques. Dans ce tutoriel, nous allons passer en revue huit formats : le reportage, l’interview, l’enquête, le compte-rendu, l’édito/la chronique, le dessin, les réseaux sociaux.

Le reportage

Faire un reportage, cela veut dire renseigner en décrivant. Le but est donc d’utiliser au maximum ses cinq sens pour s’immerger dans une ambiance, dans le lieu et dans le moment du reportage. Rapporter certaines citations des personnes que vous avez interrogées est tout aussi important ! Ce qu’il faut retenir, c’est que votre reportage doit apporter de nouvelles informations sur le sujet que vous avez décidé de traiter.

Le secret d’un bon reportage, c’est de choisir un angle. Un angle, c’est la petite fenêtre qui va vous permettre de prendre le sujet par un côté précis. Par exemple, vous vous intéressez au foot. Vous choisissez de faire une enquête sur les produits toxiques présents dans les pelouses de stades de foot. C’est un angle. Autre exemple, si tu t’intéresses au tabou des règles, tu peux écrire sur la sensibilisation aux premières règles dans les écoles.

Le plus important, pour accrocher le lecteur, c’est d’avoir une bonne phrase d’accroche. Elle peut titiller la curiosité du lecteur, et le pousser à lire l’article. Elle peut aussi mettre le lecteur tout de suite dans l’ambiance du reportage, et lui permettre l’immersion la plus complète possible.

La chute est tout aussi importante. Il s’agit de la dernière phrase que les lecteurs liront de l’article. C’est donc la phrase sur laquelle ils resteront. Si la chute est mauvaise, le lecteur gardera une mauvaise impression de l’article, alors qu’il pouvait être bon.

L’interview

Ce qui compte pour une interview, c’est de trouver la bonne personne à interviewer ! Il faut que la personne ait un point de vue ou une analyse inédite sur le sujet. L’interview, elle aussi, doit produire de l’information. C’est-à-dire une analyse nouvelle d’un sujet d’actualité, qui permet d’éclairer le lecteur sur les enjeux attachés à ce sujet.

La pertinence des questions du journaliste ou du blogueur va ainsi orienter la pertinence des réponses. Faire une bonne interview demande donc un gros travail de préparation : cela nécessite de bien connaître son sujet, d’anticiper les réponses de l’interviewé

Il ne faut pas hésiter à demander à l’interviewé de reformuler pour clarifier son propos et le rendre plus accessible aux lecteurs. Pour éviter les malentendus, il faut indiquer en amont à son interviewé les conditions de l’interview : donnez le temps de l’interview, le dispositif utilisé (si c’est télé, presse écrite ou radio) et le cadre de diffusion. 

Dans cet entretien, la journaliste Séverine Kodjo-Grandvaux interview Bénédicte Savoy, historienne de l’art, sur la restitution des œuvres d’art africaines. Ses questions sont précises et l’entretien s’enchaîne naturellement grâce aux relances. Bien souvent, le titre d’une interview correspond à une citation marquante de l’interrogé.

L’enquête

L’enquête est le format roi du journalisme. Il demande, pour commencer, un très gros travail de recherche (qui nécessite du temps). Une fois le sujet et l’angle délimité (c’est très important pour ne pas partir tous azimuts), il faut ensuite rechercher tout ce qui a été déjà fait sur ce sujet, afin de pouvoir baser son point de départ sur ce qui est déjà connu du sujet.

L’enquête nécessite également de chercher des données concrètes : des chiffres et/ou des informations publiques sur le sujet. Il doit se formuler sous la forme d’une question. Contrairement à un reportage, le but de l’enquête est de répondre précisément à cette question.

L’enquête consiste donc en un double travail : un travail de recherches préliminaires et, par la suite, un travail de terrain, avec des interviews de personnes qui peuvent te donner des informations inédites sur le sujet. L’enquête peut ainsi correspondre à différentes thématiques autour de l’actualité que l’on souhaite couvrir : enjeux politiques, économiques, sociaux… Le tout est de répondre à une question qui n’a jamais été posée.

Dans cet exemple, le journal Libération enquête sur un circuit de détournement des recettes de l’or noir congolais.

Le compte-rendu

Le compte-rendu est un résumé structuré d’un événement en tout genre. Pour qu’il soit structuré et lisible, il faut suivre l’ordre chronologique des événements. Les phrases doivent être courtes et concises.

Dans cet article, le mondoblogueur Cheikh Aidara fait un état des lieux de la rencontre des parlementaires des pays membres du projet régional SWEDD. Il l’angle sur les politiques ciblées sur les femmes et les filles du Sahel.

L’édito/la chronique

L’édito et la chronique reflètent votre point de vue. Cela peut-être un article qui présente uniquement votre point de vue sur un livre, ou sur un évènement (par exemple, sur la stratégie d’une équipe de football lors d’une compétition). Il faut que l’édito et la chronique reflètent votre point de vue, mais de manière structurée.

Vous pouvez aussi écrire des éditos ou des chroniques humoristiques, inclure des blagues ou insuffler des pointes d’humour dans votre analyse de l’actualité ou dans votre éditorial.

Réfléchissez donc avant d’écrire à la trame que va suivre votre édito. C’est très important. Pour écrire sur sa propre opinion, il vaut respecter les lecteurs et structurer précisément votre pensée, de manière à ce qu’ils sachent où vous allez.

Un exemple d’article qui partage l’analyse d’une mondoblogueuse sur un sujet de société (ici, l’hétéronormativité) : « Allez-vous rester hétérosexuelles toute votre vie ? » d’Emilie Marcelin.

Le dessin

Pour le dessin, laissez place à votre créativité. Il faut seulement que votre dessin soit clair, direct et simple à comprendre pour le grand nombre. Dans la plupart des dessins, il y a un dialogue, une bulle, ou au moins une légende, qui explicitent le dessin.

Un dessin à lui seul, sans légende ni dialogue, est en général assez compliqué à comprendre pour le lecteur. Là aussi, vous pouvez donner votre opinion, ou faire de l’humour sur une situation d’actualité.

De la « crise ukrainienne » à la guerre en Ukraine - Cartooning for Peace
De la « crise ukrainienne » à la guerre en Ukraine – Dilem (Algérie / Algeria)

Les réseaux sociaux

Quatre formats existent pour les réseaux sociaux : 

  • Les vidéos courtes
  • Les threads Twitter
  • Les live tweets
  • Les podcasts

Ces formats traitent l’actualité de manière courte et résumée, sous un angle particulier.

Les vidéos pour les réseaux sociaux

Ces vidéos ont pour but d’expliquer l’actualité avec des images et des vidéos percutantes, et des phrases courtes et simples. Ces formats webs durent entre 3 et 4 minutes.

Ils n’offrent donc pas le temps d’une analyse mais se concentrent sur le factuel. Ca peut être un témoignage court d’une seule personne, ou un résumé d’actualité. Un exemple de vidéo pour les réseaux sociaux : Il permet aux plus démunis de manger au restaurant sur Brut.

Le live tweet

Ce format se rapproche du reportage puisqu’il s’agit de raconter un événement, mais en direct. Pour cela, il faut utiliser des photos, des paroles de personnes présentes à l’événement, et de courtes phrases par lesquelles tu racontes l’événement. 

Par exemple : si tu suis une manifestation, tu peux faire un live tweet pour retranscrire le déroulement de la mobilisation, tu peux partager des vidéos et des photos, partager les opinions de ceux qui t’entourent.

L’idée, c’est de faire vivre l’événement aux autres.

Live tweet de la journaliste Charlotte Piret au procès des attentats de janvier 2015

Le thread

Le thread est une suite de tweets qui se suivent en un ensemble cohérent. Un thread permet de raconter une histoire, une anecdote, en plusieurs tweets.

Pour créer un thread, il suffit de répondre à vos propres tweets. Cela crée un fil (a thread, en anglais) conducteur, et le thread se construit ainsi tout seul. 

Exemple de thread ici.

Le podcast

Le plus important pour un podcast est de connaître ton intention. Que veux-tu montrer à ton auditeur ? Quel est ton angle ? 

Le podcast te permet de faire plusieurs formats, tu peux faire un reportage audio, une interview audio ou une enquête. Tu peux aussi faire des formats podcasts très courts de curation de l’actualité (environ 3 ou 4 minutes). 

Toujours avoir en tête qu’un auditeur écoutera un podcast s’il sait précisément ce que le podcast propose à l’écoute.

Un exemple d’épisode de podcast d’un mondoblogueur, au sujet du foot : « Compilactusport ep 26 : Les U20 béninois en stage au Maroc et encore un classico en Copa del Rey » de Chams-Dine Baguiri.

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Auteur·e

caroline

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