Fin 2021, selon l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, 89,3 millions de personnes étaient en situation d’exil. Dans Mondoblog audio, le blogueur haïtien Job Peterson raconte son expérience de l’exil. Il y a six ans, il a dû quitter à la fois son pays et sa famille.
« C’est une décision que j’ai prise à contre cœur et qui demeure l’une des plus difficiles de ma vie », confie le Mondoblogueur. Il y a six ans, Job Peterson a dû annoncer à sa femme qu’il quittait Haïti pour l’Europe. Lui qui n’avait jamais envisagé son avenir en dehors de son pays a fini par s’avouer vaincu. « La situation au pays exigeait d’être pragmatique », il explique.
Mondoblog audio – Job Peterson sur l’exil
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Laisser une partie de soi au pays
Si de nombreux haïtiens sont poussés vers l’exil en raison de la crise politique, économique et sécuritaire, quitter son pays et les siens n’est pas une décision évidente. « Je me repasse encore les souvenirs, chaque expression d’inquiétude sur les visages », se rappelle Job. « L’exil engendre un vide immense, qui souvent nous pousse à nous éloigner de tout le monde », poursuit-il. Quitter le pays des Caraïbes lui a tout enlevé, en ne lui laissant que la culpabilité d’avoir laissé les siens derrière lui. « On n’arrive plus à se regarder, on perd confiance, on a peur de tout et de tout le monde. On s’ostracise, on se censure. On devient un mort vivant attendant que la mort fasse de nous un convive », regrette le mondoblogueur dans son article.
Un « choix salutaire »
Confronté à la solitude et au manque, Job vit dans l’espérance de retourner au pays et traverser de nouveau l’Atlantique. « J’espère bientôt fouler le sol de mon pays, revoir mes enfants et mes parents qui ont tant changé », raconte l’haïtien.
Revenir au pays ne lui permettra pourtant pas de revoir sa femme, décédée l’année dernière. « Comme son père avant elle, je n’ai pas pu assister aux derniers hommages », regrette Job. En dédiant son texte à celle qui l’avait encouragé à fuir Haïti six ans plus tôt, il espère faire face à la douleur de l’exil, qui restera malgré tout « le choix salutaire » selon lui.
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