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Louis Dorsouma : La « parenté à plaisanterie », vecteur de cohésion sociale

La parenté à plaisanterie, une forme particulière de relation familiale basée sur l’humour et les taquineries, est un phénomène culturel qui existe dans plusieurs régions du monde. Lien qui unit les membres d’une communauté grâce à des blagues et des railleries amicales, elle renforce les liens sociaux et l’identité culturelle.

La parenté à plaisanterie est un système complexe et codifié où les individus sont liés par des relations fictives, souvent basées sur des rôles familiaux ou des affiliations tribales. Ces échanges humoristiques jouent un rôle essentiel au sein des communautés. Louis Dorsouma, originaire du Burkina Faso, souligne l’importance de perpétuer cette pratique ancestrale, considérée comme un pilier culturel de son pays.

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Mondoblog audio – Louis Dorsouma sur la parenté à plaisanterie

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Un remède humoristique pour tisser des liens forts

La parenté à plaisanterie offre un terrain propice aux individus pour se taquiner mutuellement tout en maintenant un respect réciproque. Selon Louis Dorsouma, fervent défenseur de cette pratique, elle joue un rôle essentiel en tant que régulateur des tensions sociales. « Avec un brin d’humour, une poignée de sarcasme et beaucoup de bienveillance, la parenté à plaisanterie permet de désamorcer les conflits », explique-t-il.

Au Burkina Faso, la parenté à plaisanterie est utilisée comme un outil pour résoudre les différends et calmer les tensions. Lorsqu’un désaccord survient entre deux individus, ils ont recours aux blagues et aux plaisanteries pour rétablir l’harmonie et renouer leurs liens affectifs. « On aime raconter que, lors d’un sommet de haut rang, le président rwandais s’était étonné de voir le maître de cérémonie chambrer son homologue Blaise Compaoré : « C’est un Samo, il peut même m’enlever mes chaussures s’il le souhaite ! » » rigole Louis.

Un héritage qui nourrit l’identité culturelle

La parenté à plaisanterie joue un rôle essentiel dans la transmission des traditions et des valeurs culturelles. Les blagues et les récits humoristiques sont largement utilisés pour transmettre aux jeunes générations les coutumes, les histoires et les leçons de vie propres à leur culture. Selon Louis Dorsouma, cette pratique revêt une importance cruciale : « Lorsque Bissa et Samo se disputent, il faut connaître ‘l’histoire de la tête de chien’ pour en rire. » Ces échanges humoristiques contribuent à préserver l’identité culturelle et renforcent le sentiment d’appartenance à la communauté.

La parenté à plaisanterie se révèle être un pilier essentiel pour préserver les traditions ancestrales et renforcer l’identité culturelle au sein de la diversité humaine. En encourageant le rire collectif, les taquineries bienveillantes et le tissage de liens sociaux solides, cette pratique joue un rôle fondamental. Louis Dorsouma souligne son impact en déclarant : « Chez les mossis du Burkina, la plaisanterie embellit la vie. ‘Sans rakiire, l’existence serait sans attrait’. »

La parenté à plaisanterie vue par Anaële Hermans • RFI

Séverine Peyron Dit Thouard

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severine

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