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Roger Mawulolo : Les toits de tôle trouée au Cameroun

En Afrique, il n’est pas rare de voir des maisons coiffées de toits en tôle ondulée. Dans Mondoblog Audio, Roger Mawulolo, blogueur togolais qui vit à Dakar mais a parfois l’occasion de voyager en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, nous parle avec malice des ces toits… et de leurs trous.

« Lorsque le matin j’ai voulu admirer la vue depuis le balcon de ma chambre d’hôtel, mon regard est tombé sur un homme réparant les trous dans les tôles de son toit. », se rappelle le Mondoblogueur. « C’était sous une fine pluie matinale. » Ces maisons, appelées « cours communes », sont pour les citoyens à revenu modeste. Ceux n’ayant pas les moyens de se procurer de tôles neuves pour leur toit doivent alors faire preuve d’inventivité en cas de pluie, mettant en place une « véritable gymnastique » que nous décrit Roger Mawulolo.

© Iwaria

Mondoblog audio – Roger Mawulolo sur les toits en tôle trouée

Si vous souhaitez écouter le Mondoblog audio, redirigez-vous vers le lien ci-dessous :

« Hôgbangbanmévi »

« Des seaux ou des bassines sont posés dans la droite ligne des trous dans le toit, pour récupérer l’eau qui s’infiltre », explique le togolais. Alors que beaucoup attendent la pluie avec joie pour que le climat se rafraîchisse ou pour arroser leurs terres, les habitants de ces maisons en toits de tôle trouée en souffrent. « Certains côtés du plafond sont carrément détachés ou ouverts à force de recevoir l’eau de pluie. Parfois de gros trous sont percés dans le plafond pour l’empêcher de tomber, laissant ainsi passer l’eau. »

La tôle ondulée, même s’il s’agit d’un matériau abordable et populaire, expose aussi à des moqueries. Comme l’explique Roger Mawulolo, un habitant d’une de ces maisons peut être appelé « Zinguihômévi » (celui qui vit dans une maison en tôle) ou « Hôgbangbanmévi » (celui qui vit sous un toit délabré).

Des débats houleux entre propriétaires et locataires

En plus d’être accumulateurs de chaleur, ces toits sont sources de conflits entre propriétaires et locataires lorsqu’il est question de la réfection des tôles rouillées ou endommagées. « Aucun contrat formalisé ne régit les locations dans les cours communes », affirme le blogueur. « Certains propriétaires refusent de changer les tôles des pièces des mauvais payeurs en guise de sanctions. Ils peuvent même arracher des feuilles de tôles eux-mêmes pour les punir. »

Aného, ville au sud est du Togo et à la frontière avec le Bénin, vue du ciel – Youtube (via Egloye)

Caroline Renaux

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caroline

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