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Omaw Buame : Ode aux baobabs

Vénéré dans plusieurs cultures et symbole des régions sèches de l’Afrique tropicale, le baobab est un arbre distinctif du continent africain, même honoré en tant qu’emblème national au Sénégal et en Guinée. Quand Omaw Buame se remémore son enfance dans Mondoblog Audio, c’est d’abord les images des baobabs qui lui reviennent à l’esprit.

Ce poignant récit évoque les souvenirs d’enfance de l’auteur, mêlant l’image d’une vieille enseignante à celle des majestueux baobabs qui peuplaient leur jeunesse. « Nos trajets étaient des sentiers entre des champs de maïs et de maniocs. Il y avait dans la réserve d’immenses baobabs qui surplombaient tout le paysage. Nous les aimions », se souvient Omaw.

© Iwaria

Mondoblog audio – Omaw Buame sur les baobabs

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Les alangbas et les offrandes

L’enseignante, semblant calme et aimable malgré ses yeux étirés, éveille des souvenirs mélancoliques, tandis que les baobabs symbolisent des moments joyeux partagés entre camarades d’école. Omaw y décrit les cueillettes des fruits de baobab (appelés des « alangbas », ou « pains de singe » en français), les jeux entre amis ou encore les offrandes déposées près des arbres. Et ce non sans ironie : « Des galettes, de l’huile de palme, des collas, du sang et de l’argent ; pour nous, des suppléments d’argent de poche. L’argent, c’était occasionnellement des billets, puis, des pièces de 100 francs, 50 francs, 10 francs, puis, plus rien. La crise a dû visiter les dieux. »

Disparitions d’enfants

Mais ces souvenirs chaleureux laissent place à un événement dramatique, perturbant l’innocence des enfants. « Partout dans la ville, il y avait des histoires d’enfants qui disparaissaient, des corps non-entiers qu’on découvrait », regrette Omaw. S’ils ont d’abord décidé de braver l’interdiction et de rendre visite aux arbres qu’ils chérissaient tant, le groupe d’amis d’Omaw finit par se rendre à la raison en apercevant des hommes armés près des arbres.

Le temps a passé, la ville a grandi, engloutissant les baobabs et les souvenirs heureux de l’enfance, tout comme les amis qui ont pris des chemins différents. Nostalgique de ces moments révolus, Omaw réalise que la distance les a séparés après la tragédie qu’a vécue Marcellin : « J’étais absent aux obsèques de ses parents. Moi, l’ami, je n’ai pas pointé le bout de mon nez. Je suis allé voir Marcellin plus tard. Je me suis excusé. Il m’a regardé et a dit qu’il me connaissait et qu’il ne m’en voulait pas. J’ai cru en l’ami qui a dit qu’il savait combien j’aimais les foules. Loin. »

Caroline Renaux

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