Dans la capitale malgache, sortir la nuit est souvent associé à une série de préjugés et de stigmatisations. Pourtant, derrière cette façade négative se cache une culture de sortie nocturne riche et diversifiée.
« Pour la société, je suis mal élevée, mal polie, une pécheresse, une vraie dévergondée : je suis une Mpivoaka alina. » déclare la mondoblogueuse Malgache. Dénonçant les lourds préjugés associés aux personnes qui comme elles « sortent la nuit », elle explique se heurter à une société conservatrice qui diabolise les sorties et impose des normes strictes sur le comportement des femmes.
Mondoblog audio – Tiasoa Ratsirahonana sur les boîtes de nuit à Madagascar
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Un héritage historique et une stigmatisation persistante
L’origine de la stigmatisation entourant les sorties nocturnes remonte aux années 1970-80s, lorsque la mondialisation a apporté de nouvelles influences culturelles à Madagascar. Pour la malgache, « Les parents craignaient que ces influences, telles que les chansons, les films et les boissons alcooliques, ne s’éloignent des valeurs traditionnelles malgaches« , incitant ainsi à interdire aux enfants de sortir la nuit.
Au fil du temps, l’insécurité s’est accrue, créant une psychose parmi la population et renforçant l’idée que sortir la nuit est dangereux. Des événements tragiques, comme la fermeture de discothèques associées à des actes criminels, ont été utilisés pour alimenter la croyance selon laquelle les sorties nocturnes sont synonymes de danger et d’immoralité. Tiasoa explique : « Les histoires de violences liées à certaines boîtes de nuit ont accentué la stigmatisation et la méfiance envers les sorties nocturnes. »
Une expérience sociale enrichissante et variée
Cependant, derrière ces stéréotypes se trouve une réalité plus nuancée. De nombreuses personnes ont exprimé leur désir de profiter pleinement des sorties nocturnes pour se divertir, passer du temps entre amis et découvrir de nouveaux lieux de rencontres. Pour Tiasoa « les sorties nocturnes sont avant tout une opportunité de s’amuser, de créer des liens sociaux et de profiter de la jeunesse. »
Plutôt que de céder aux stéréotypes et à la stigmatisation, la jeune femme souhaite ainsi valoriser et promouvoir de manière responsable la culture de la nuit. Elle finit par ponctuer : « Profiter de sa jeunesse et de ses amis n’est en aucun cas un péché, mais plutôt une expérience enrichissante et mémorable.«
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